L'amour à rebours aux labours_2

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : L'amour à rebours aux labours_2 Histoire érotique Publiée sur HDS le 23-06-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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L'amour à rebours aux labours_2
Partie 2

Cette nuit marqua le début de leur histoire d’amour.
Ils se complétaient à merveille.
Elle était le feu, l’impatience, l’excès, il était l’eau, le stoïcisme, la sobriété.
Elle admirait chez lui tout ce qui, chez elle, lui semblait lui faire défaut.
Pourtant il lui faisait remarquer que son flegme apparent lui avait souvent joué des tours et qu’il aurait parfois aimé être plus impétueux, plus véhément.
Elle lui répliquait qu’avec un physique tel le sien, il n’avait pas besoin d’aboyer pour faire fuir le loup.

Prune ne fut pas admise facilement par la famille de Paul.
Le patriarche lui en voulait de supplanter la promise et « d’obliger » son fils à trahir la tradition familiale.
La mère lui fit un accueil plus aimable et la considéra rapidement comme sa fille.
Elles installèrent une complicité féminine qui servit la jeune fille dans les relations avec le reste des Gentil.
Respectueux des coutumes, Paul fit sa demande aux parents de Prune qui lui accordèrent volontiers la main de leur fille.
Il s’arma ensuite de courage et alla, un soir, affronter son père.
Celui-ci se fit tirer l’oreille, mais dû reconnaître les qualités, la grâce et la beauté de la jeune fille et, encouragé par sa femme qui le serinait depuis quelques temps pour qu’il soit plus chaleureux avec celle que leur fils avait choisie, il finit par accepter.

Les parents de la Future organisèrent les fiançailles, comme de coutume.
Ils s’étaient saignés aux quatre veines pour économiser de quoi constituer une dote acceptable pour les parents du fiancé.
Ils ajoutèrent en prime cinq cents hectares de terre agricole qu’ils avaient achetés, pour trois fois rien à leur arrivée dans la région, vingt-cinq ans plus tôt.
Cette terre se trouvait à la jonction de celles des Gentil et du Maire, qui était, lui, le plus gros propriétaire de la région.
Oubliée depuis des lustres, cette parcelle se révéla à tous comme une frontière entre les deux plus gros exploitants et ennemis héréditaires.
En devenir propriétaire, par l’entremise de son fils, gonfla le père Gentil d’orgueil et de fierté, si bien qu’il invita le maire aux noces qu’il préparait avec sa femme et les familles des deux frères de Paul.
De prime abord, ce terrain n’avait l’air de rien.
Mais en le visitant, le père et le fils constatèrent que le sol était très riche et qu’il pourrait facilement se cultiver.

Avant les fêtes de fiançailles, ils se réunirent avec les chefs de service et décidèrent d’en faire un immense potager pour alimenter un supermarché bio qu’ils édifieraient rapidement à la sortie du village sur un terrain leur appartenant, au bord de la nationale traversant toute la région.

Ils constatèrent, aux vues des projections de production et de rendement, qu’une fois mis en culture, il pouvait leur offrir l’opportunité de dépasser le Maire et de les faire devenir le plus gros exploitant de la région.

Paul accompagna son père voir le terrain.
Fernand exultait.
- Fiston, tu sais que je n’ai jamais cherché ni la gloire ni la fortune. Pourtant, vois-tu, aujourd’hui est un grand jour. En épousant Prunelle, tu nous permets de faire un sacré pied de nez aux De Camarsac. Eux qui nous méprisent depuis tant et tant d’années.
Ils s’assirent sur un tronc d’arbre couché. Fernand Gentil pris son fils par l’épaule.
- Il faut que tu saches que la fortune des De Camarsac a des origines plus que controversées. Pendant la guerre de quarante, mon père était maquisard. Le père De Camarsac, César, a collaboré avec les Allemands et a même dénoncé des résistants et des juifs. Au sortir de la guerre, il a racheté les terres de toutes les familles dont les maris et les fils n’étaient pas rentrés. Voilà comment il a bâti sa fortune.
- Mais papa, ce sont des accusations très graves.
- Tout le monde le sait, mais comme il a aussi pris l’écharpe de Maire, personne n’a osé le dénoncer. Naturellement, le fils, Auguste, lui a succédé, à l’entreprise familiale et à la mairie.
- Un jour, ça finira par se savoir.
Le père tapa le dos de son fils.
- Écoute-moi fiston, je ne te dis pas ça pour le plaisir de salir une famille à tes yeux. Comprend qu’il y a des hérédités et des atavismes qui mettent des générations à s’effacer. Le besoin de domination, le complexe de supériorité, la convoitise et l’arrivisme sont des traits de caractères qui se sont transmis à travers les générations chez les De Camarsac.
- Pourquoi me dis-tu tout ça ?
- Le rejeton, le dernier, le Jules, méfie-t’en. Il n’a pas hérité de la morphologie, ni de la force physique de ses ainés. On pourrait croire qu’il dépareille dans leur famille. Que nenni ! Il a la méchanceté en lui, c’est un vicieux. Il ne m’étonnerait pas qu’il cherche, une fois avoir pris la place de son père, à le venger de l’affront que nous lui faisons aujourd’hui.
- Je me le tiendrai pour dit papa, tu peux en être certain.
- D’autant que, si tu te souviens bien, tu as déjà eu maille à partir avec lui il y a quelques temps.
- Oh ça ? C’est vieux et sans doute oublié je p …
- Chez les De Camarsac, rien ne se perd, rien ne s’oublie. Les conflits entre nos deux familles savent se transmettre de génération en génération. Tu l’as humilié une fois et, aujourd’hui, c’est son père qui va se sentir offensé par notre acquisition. Il ne me surprendrait pas qu’il cherche tous les moyens pour nous nuire. Si tu veux un conseil, reste toujours sur tes gardes.
Paul se leva et aida son père à se relever.
Il le serra contre lui.
- Tu as toujours été un bon père et un protecteur pour moi papa. Je te remercie pour ton conseil, sache que je ne l’oublierai pas.

Les fiançailles furent une fête des plus agréables et les deux familles prirent plaisir à se connaître et envisagèrent avec joie de se réunifier à travers les deux tourtereaux.

Les parents évoquèrent le mariage et, avec l’accord des deux fiancés, une date fut arrêtée au début de l’été de l’année suivante.
Une fois de plus, la tradition paysanne qui voulait que les fiançailles durent au moins une année fut respectée.
Bien évidemment, le maire fut obligé d’officier, ce qu’il fit de bonne grâce malgré tout.
Jules, alors premier adjoint au maire, fut convié au vin d’honneur et, contrairement à son père, eut toutes les peines du monde à cacher son animosité, tant envers la mariée qu’envers le marié.
De toute évidence, il n’avait toujours pas digéré l’humiliation qu’il avait vécu au bal de la fameuse soirée de rupture.

Paul tenta bien de lui parler, après le repas et la pièce montée, juste après la première danse qu’il avait faite avec Prune, en lui apportant une coupe de champagne.
- Allez Jules, nous sommes des adultes aujourd’hui. Il est temps de faire ami-ami.
- Hum.
Paul tendit sa coupe et Jules fut obligé de trinquer.
- Je bois à une saine concurrence entre nos deux exploitations et, si tu le souhaites, de saines relations entre nos deux familles.
Ils burent une gorgée et se regardèrent de nouveau.
Jules s’approcha et se pencha à son oreille.
- Concurrence, tu l’as bien dit. J’ai vu de quoi vous êtes capable. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.
Paul sourit de bon cœur.
- À la bonne heure, je suis ravi que tu le prennes comme ça.

Il quitta Jules pour aller trinquer avec les invités représentatifs de la ville.
Il s’approcha de la banquière et lui tendit son verre.
- À votre santé Monique. Vous êtes particulièrement ravissante ce soir.
- Félicitation Paul, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Il se pencha à son oreille l’air malicieux.
- Entre-nous, j’espère conserver longtemps la bonne santé de mes comptes bancaires. Je vous souhaite une bonne soirée.
Elle lui fit un large sourire, trinqua avec lui et s’en alla vers le buffet.
Il s’approcha du garagiste, époux de la banquière, qui, pour l’occasion, avait quitté son bleu de travail pour un très seyant costume trois pièces.
- À ta santé Bruno. Tu es très élégant ce soir.
- Toutes mes félicitation Paul, beaucoup de bonheur.
De nouveau il se pencha à l’oreille de son interlocuteur et lui fit un cli d’œil.
- J’espère que j’aurai un tigre dans mon moteur la nuit prochaine.
Le garagiste lui tapa sur l’épaule et se dirigea, lui aussi, vers le buffet.

Il chercha sa femme des yeux et la trouva à l’autre bout de la salle, en train de discuter avec un géant qui la dominait de presque deux têtes.
Il s’approcha et l’homme tourna son regard vers lui.
Il avait des yeux bleu fumée, presque transparents, cerclés d’un trait outremer.
Son regard était littéralement fascinant et sa carrure vraiment impressionnante.
- Tu me présentes chérie ?
La jeune femme se tourna vers lui.
- Ah, tu es là. Je te présente Rodolphe Rodier. C’est un enfant du pays qui a longtemps vécu en Amérique latine et qui revient chez-nous pour s’y établir.
Elle se tourna vers l’homme aux beaux yeux.
- Rodolphe, je vous présente Paul, mon mari.
Les deux hommes se serrèrent la main.
Rodolphe toisait à plus de deux mètres et Paul constata que sa poignée de main était très ferme.
- Où viviez-vous en Amérique latine ?
- J’ai vécu au Pérou, en Bolivie, au Chili et ces dernières années, en Argentine.
- Que faisiez-vous là-bas ?
- J’étais régisseur de ranchs et de fermes.
- Ah, c’est intéressant.
- D’ailleurs, si un jour vous recherchez un régisseur, j’espère que vous penserez à moi.
Prune s’interposa.
- On n’y manquera pas.
Paul regarda sa femme l’air surpris.
- Oui, enfin, pour le moment, nous avons notre régisseur, et celui-ci nous satisfait pleinement.
Il fronça les sourcils et Prune fit un petit pas en arrière.
- Vous comptez vous établir où ?
- Je ne sais pas encore, mais, je pense qu’il est temps pour moi de m’établir définitivement et, quelque part, c’est ici chez-moi.
Il trinqua avec lui et l’homme s’en alla rejoindre les invités agglutinés près du buffet.
Paul prit les mains de son épouse et lui déposa un baiser sur les lèvres.
- Je crois qu’il est temps que nous nous éclipsions, tu ne crois pas ?
- Si, d’autant que ça fait un moment que j’ai très envie de toi.
Ils quittèrent la fête discrètement et rejoignirent leur nid d’amour.

La nuit de noce fut, en dépit de la fatigue des jeunes époux, longue et torride.

Quelques semaines plus tard, un drame affecta toute l’entreprise et la famille Gentil.
Le régisseur avait eu un accident ; sa voiture avait fait une sortie de route en plein virage, dans la descente de la montagne des vignes.
Elle avait dévalé la pente et était retombée sur la route en contre-bas puis avait basculé de nouveau dans la pente, mais, cette fois-ci, en faisant une dizaine de tonneaux.
Les jambes broyées, le bras gauche fracturé en de multiples endroits, son corps était perclus de fractures.
Mais le plus grave, c’était que sa tête avait heurté violemment la vitre latérale, provoquant une hémorragie interne et le plongeant dans un coma profond.
Transporté aux urgences de l’hôpital, son pronostic vital était engagé.
Les Gentil se relayèrent à ses côtés pour le veiller.
Après plusieurs jours d’attente douloureuse, il fut tiré d’affaire et mis en coma léger. Paul interrogea le professeur qui avait opéré les nombreuses fractures du pauvre homme.
- Vous pensez qu’il va s’en sortir ?
- Vous savez, c’est un miracle qu’il soit encore en vie. Cela-dit, c’est un homme solide et je suis certain qu’avec le temps, il se remettra de toutes ses fractures. Cependant, il gardera une fragilité physique et ne pourras plus travailler, soyez-en certain.

Paul rentra rapporter l’information et tous furent soulagés quant au devenir de leur employé et ami.

Fernand prit son fils à part.
- Tu sais qu’il va falloir le remplacer. L’exploitation ne pourra pas tenir longtemps sans un régisseur.
- Oui, je vais m’en occuper le plus vite possible.
- Tu as bien d’autres choses à penser. Pourquoi ne confies-tu pas cette tâche à Prune ?
- Tu as raison, je vais le lui demander.

La jeune femme organisa le recrutement. Elle déposa une annonce en mairie, dans le journal local et sur les réseaux sociaux.

Trois candidats se présentèrent. Les deux premiers, jeunes et avec peu d’expérience ne pesèrent pas lourd face au troisième, qui ne fut autre que Rodolphe Rodier.
Prune planifia un entretien avec plusieurs chefs de service et, après que les trois candidats se furent présentés, l’unanimité le désigna comme le candidat idéal pour le poste.

Elle lui fit signer son contrat et se chargea elle-même de lui faire découvrir le domaine et les locaux.

À la différence du vieux régisseur, ami d’enfance du père Gentil, et qui était un homme formé sur le tas, qui avait gagné ses gallons à la force du poignet, et qui avait su se faire accepter par tous les salariés, Rodolphe était un homme à poigne, un meneur d’homme, un échevin, voir un condottière.

Il organisa sa gouvernance à sa guise et se fit assez vite respecter, pour ne pas dire craindre, par tous les chefs de service.
Ces derniers comprirent rapidement qu’il ne fallait, ni le contredire, ni lui désobéir, ni tenter de le mettre en défaut.

Il avait le port altier, dominant tous les mâles de l’entreprise d’une tête pour le moins, le verbe rare mais tranchant et incisif, la voix grave et gutturale, et, pour couronner le tout, le physique d’un guerrier viking.
Ses colères étaient rares, mais impressionnantes et ça ne mouftait pas lorsqu’il haussait le ton.

En réunion, il restait la plupart du temps silencieux, mais les chefs de service savaient qu’il ne supporterait pas d’être mis sur la sellette devant les patrons. Aussi, n’était-il jamais question, ni de son travail, ni de son autorité.

Un soir, alors qu’il dînait avec Prune chez ses parents, Paul reçut un appel téléphonique et répondit à table ce qui choqua tout le monde.
- Allo … Qui ? … Hello mon Jiji !
Il était tout sourire.
- Alors qu’est-ce que tu racontes ? Ça fait plaisir de t’entendre.
- …
- Vraiment ? Bon, je te demande un instant …
Il se leva et sortit de la maison devant le regard surpris de la tablée.
- C’est bon, je suis sorti. Qu’est-ce que tu as de si important à me dire ?
- …
- Oui, depuis peu. Mais quel est le rapport ?
- …
Prune qui s’était levée et l’avait suivi vit son visage changer et prendre un regard sévère.
- Tu es sûr ? Il ne peut pas y avoir de confusion ?
- …
Paul mit un doigt sur sa bouche pour que Prune garde le silence.
- Oui, je vois où c’est. Quand dis-tu ?
- …
- Ok, j’y serai.
- …
- D’accord mon Jacquot. Tout ce que tu m’as dit m’a fait le plus grand bien. Allez, chao.
Prune lui saisit le bras.
- Qui était-ce ? Tu as l’air tout bouleversé.
- Oh, c’est un copain de fac. Il m’a demandé un service, capital pour lui, et je ne peux le lui refuser. Tu connais mon sens de l’amitié.
- Ah, ça n’était que ça.
Il l’a pris dans ses bras.
- Oui ma chérie, ça n’était rien d’autre que ça.

Quelques temps plus tard, le chef d’équipe basse-cour demanda à voir Paul.
Le jour J, celui-ci le reçu avec le régisseur, le maître d’affinage, le vétérinaire et Prune.

L’homme expliqua que depuis une semaine, beaucoup de poules semblaient paralysées des pattes ou des ailes et qu’une dizaine étaient mortes, avec, lui avait-il semblé, une constriction de l’iris de l’œil.
Paul demanda à tout le monde de sortir, le véto excepté.

Il se tourna vers le vétérinaire.
- Tu vois de quoi il s’agit ?
- Oui, tous ces symptômes me font penser à la maladie de Marek.
- C’est grave ?
- Très grave Paul, ça peut décimer tout le poulailler.
- Que faut-il faire ?
- Il faut vacciner.
- Les bêtes atteintes ?
- Non, toutes les bêtes, des poules jusqu’aux poussins, et il n’y a pas de temps à perdre.
Paul appela Prune. Il lui résuma la situation et lui demanda de se renseigner auprès des pharmacies de la région pour se procurer la quantité suffisante de vaccin.
- Il ne faut pas ébruiter l’affaire, pas avant de l’avoir résolue.
- Est-ce que vous savez d’où ça peut venir ?
- Non, pas pour le moment, nous n’avons aucun élément.

Le lendemain Rodolphe vint frapper à la porte des jeunes époux.
Paul le reçut au salon avec Prune.
Après s’être enquis de la situation, le régisseur se leva et s’approcha de lui.
- Voulez-vous que j’enquête pour savoir ce qu’il s’est passé ?
- C’est tout à fait dans vos attributions.
- Alors je vais chercher et malheur à celui dont j’apprendrai qu’il est responsable de ce qu’il nous arrive.

Le régisseur parti, Prune regarda son époux.
- Tu ne crois pas que c’est plutôt toi qui devrais enquêter ?
- Laissons-le faire.
- Mais tu n’as pas peur que ses méthodes bousculent la quiétude de l’entreprise ?
- Nous verrons bien. Pour ce qui me concerne, je trouve qu’il est trop tôt pour que j’intervienne. Va au bureau je te rejoints.
Devant l’absence de réaction de sa femme, Paul lui montra son mobile.
- J’ai un appel urgent, tu peux me laisser s’il te plait ?
Prune se chaussa et sortit.
- Paul composa son numéro et colla le téléphone à son oreille.
- - Allo Jiji ? …

Le vaccin fut acheté en nombre et l’élevage fut sauvé.

Trois semaines plus tard, l’un des chefs d’équipe de la porcherie vint trouver Paul à son bureau.
Il avait l’air inquiet et apeuré.
- Patron, je ne sais pas ce qu’il se passe. Cela fait une demi-douzaine de porc que je perds en une semaine.
- Bon sang, mais que ce passe-t-il ?
- Ils semblent devenir fous, pris de vertiges, de vomissements, puis ils tombent et semblent entrer en transe. La mort intervient après plusieurs heures.
Paul appela le véto et Prune qui accoururent aux nouvelles.
Le régisseur se présenta également au bureau et Paul le fit également entrer dans son bureau.

Ce dernier résuma la situation et se tourna vers le vétérinaire.
- Tu as constaté les symptômes ?
- Oui. Je n’ai aucun doute pour diagnostiquer une cystercose porcine.
Le médecin expliqua le fondement de la maladie et les origines humaines de celle-ci.
Paul sembla très préoccupé.
- Quelle est la solution ?
- C’est compliqué. Il me faut du praziquantel, des corticostéroïdes et des antiépileptiques. Vu les risques de propagation, il faut agir vite.
Paul regarda le médecin.
- Tu veux bien nous trouver les quantités nécessaires ?
Celui-ci acquiesça et quitta immédiatement la pièce.
Le régisseur s’approcha du bureau.
- Voulez-vous que j’enquête et que je vous trouve d’où ça peut provenir ?
- Oui, il faut trouver l’origine de cette épidémie.
Tous sortirent laissant Prune et son mari.
La jeune femme semblait contrariée.
- Encore une fois tu t’en remets à Rodolphe.
- Que veux-tu que je fasse d’autre ?
- Mais agir en patron et chercher le ou les fautifs.
- Il est trop tôt, je vais attendre encore un peu.
Prune sembla contrariée par la réponse de son époux et le quitta aussitôt.
Paul dégaina son mobile et composa son numéro.
- Allo Jiji ? …


Un soir de la semaine suivante, le régisseur vint trouver les époux à leur domicile.
Il tenait un jeune garçon par le col et semblait furieux.
Paul lui ouvrit et le laissa entrer avec son jeune otage.
- Que se passe-t-il ?
- Patron, ce jeune homme a avoué être sur les lieux de la porcherie un soir où il aurait dû se trouver chez-lui.
- Ah, tiens donc. À quelle heure ?
- Vers vingt heures.
Il s’adressa au jeune que le régisseur n’avait pas relâché.
- Et que faisais-tu sur ton lieu de travail à une heure indue ?
Le jeune homme semblait apeuré.
- Je … je … j’attendais ma copine.
- Ta copine ? Qui est-ce ta copine ?
- C’est Laurie. Elle travaille à la basse-cour.
- Qu’est-ce qu’elle faisait à cette heure-ci à la basse-cour ?
- Elle effectuait des recherches pour le vétérinaire.
- Ah, c’est lui qui le lui avait demandé ?
- Ben, c’est ce qu’elle m’a dit.
Paul s’adressa au régisseur.
- C’est bon, vous pouvez le relâcher.
Le géant repoussa violemment le garçon qui faillit s’étaler au sol.
Il toisa Paul rudement.
- Mais vous ne voyez pas que ce sont des mensonges ? Laissez-moi lui tirer les vers du nez et vous verrez que le coupable de tous nos ennuis n’est pas loin.
Paul mit sa main sur l’épaule du régisseur.
- Laissez, je vous dis. Je sais ce qu’il me reste à faire, ne vous inquiétez pas. Je vous remercie pour votre travail, je prends le relais.
L’homme sembla bougon.
- - Hum, c’est comme vous voulez.
Il salua la compagnie.
- Bonsoir messieurs-dames.
Paul se tourna vers son employé.
- C’est bon, tu peux y aller. Demain, tu viens me voir au bureau à la première heure.
Le jeune homme ne demanda pas son reste et se sauva en courant.
Prune qui avait suivi la conversation interpella son mari.
- Pourquoi tu le relâches ?
- Mais voyons, quelle preuve avons-nous ?
- Mais le régisseur t’a dit …
- Le régisseur a trouvé un quidam qui ferait bien son affaire, mais sans preuve, inutile de croire que nous tenons là le coupable.
- Lui au moins il a enquêté.
- Oui, mais les résultats sont loin d’être concluants.
- Et alors ? Qu’envisages-tu ? Tu vas continuer à ne rien faire justement ?
- Écoute, je trouve qu’il est encore trop tôt pour que j’intervienne.
Paul laissa son épouse se rendre dans leur chambre et resta seul au salon.
Il prit son mobile et composa son numéro.
- Allo Jiji ? …

Une fois de plus, Prune laissa son époux seul au bureau. Elle ne comprenait pas l’absence de réaction de son mari.
Elle commençait à se demander si cette indolence n’était pas, au fond, qu’un manque de courage, un manque de persévérance.
Elle se questionnait sur l’absence de volonté de Paul, s’interrogeait sur sa couardise.
Elle prit alors une résolution. « Si tu ne vas pas à l’enquête, eh bien, c’est moi qui irai à elle ».

Les avis des lecteurs

Les morceaux du puzzle sont sur la table. Y s t’il une pièce maîtresse tombée sur le tapis?
A suivre!

Une intrigue, du suspense, des mystères en suspens…
Nous attendons la suite

Le mystère s'épaissit. Un drame couve. Toutes les pièces sont en place ...
Qui est le véritable méchant ? Le régisseur ou Jules le fils du maire? Qui est le mystérieux correspondant de Paul ? Joue-t-il un double jeu ? Moins naïf qu'on pourrait le croire. Que va découvrir Prune ? Dans quel pétrin va-t-elle se fourrer ? ...

Vous le saurez demain, en lisant le nouvel épisode de votre feuilleton favori "L'amour à rebours aux labours"
...

C'est toujours, comme avec Briard, passionnant. Et ça rend impatient de connaître la suite!



Texte coquin : L'amour à rebours aux labours_2
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