Il y a divorce et divorce
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-12-2022 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Il y a divorce et divorce
Je re-publie la première partie de cette nouvelle qui a disparu du site depuis sa réouverture.
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
Partie 1
Steven, pour une fois, rentra tôt de son travail. Il fallait absolument qu’il dise la bonne nouvelle à son épouse, Janice. Cela faisait assez longtemps maintenant qu’il travaillait d’arrache-pied pour obtenir ce résultat.
Sa région commerciale était en tête sur tout le continent européen et en compétition pour la première place mondiale au sein de son entreprise multinationale.
Lui, c’était Steven, français par son père, anglais par sa mère.
Quarante-cinq ans, ingénieur commercial issu d’une prestigieuse université anglaise, il dirigeait une unité régionale, pour cette multinationale américaine, la France, depuis cinq ans maintenant, et se trouvait dans la plénitude de ses capacités professionnelles.
Grand, svelte et sportif, il avait su prendre soin de son corps et avait un physique qui ne laissait pas les femmes indifférentes.
Elle, Janice, même âge, française par sa mère et américaine par son père, avait pris sa retraite de mère de famille après dix-huit années de cadre dirigeante au sein de la même compagnie que Steven.
Brune autant que son époux était blond, avec de magnifiques yeux verts, elle attirait immédiatement les regards et son corps avait su garder une ligne élancée et joliment dessinée.
Ils s’étaient rencontrés lors de leur recrutement, le même jour, il y avait vingt-trois ans.
Ce fut un coup de foudre immédiat, débouchant sur une relation passionnelle, qui se muât en un mariage après six mois d’une relation fusionnelle et passionnée et la naissance de leur première fille, Alicia, l’année suivante.
Deux ans plus tard, naissait Addison, leur deuxième fille, puis encore deux ans après, Anthon leur fils.
Alicia venait de se mettre en ménage et vivait en pavillon dans la même ville que ses parents. A la recherche d’un emploi, elle avait fait de hautes études et obtenu un master en relations publiques.
Addison était à l’université en Angleterre et rentrait une fois par mois. Elle venait d’obtenir son M1 de droit et constituait des dossiers pour plusieurs prestigieuses facultés américaines. Anthon finissait son cycle de prépa-ingénieur dans une école australienne réputée de Melbourne et rentrait un mois sur deux. Il constituait, lui aussi, des dossiers de candidature pour plusieurs grandes universités américaines.
Janice réfléchissait à reprendre une activité professionnelle, à mi-temps, histoire de s’occuper un peu et sortir de son passe-temps favori, la sculpture.
Leur couple était resté très fusionnel. Leur complicité faisait la fierté de leurs trois enfants et attisait une certaine jalousie au sein de leurs proches. Ils habitaient un joli pavillon en banlieue ouest de Paris, au Vésinet, dans un quartier bourgeois.
L’entreprise de Steven était une des vingt-cinq plus grosses multinationales au monde, spécialisée dans les articles de sport. Son siège se trouvait à Jacksonville, à deux heures d’Orlando en Floride où il devait régulièrement se déplacer pour des journées de travail sur la politique commerciale de la compagnie.
Celle-ci avait des valeurs éthiques, y était très attachée, et demandait à ses dirigeants de les respecter à la lettre.
En premier lieu, avoir une conduite morale exemplaire. Ensuite avoir une vie professionnelle et privée saine. Enfin, être en tout point un homme respectable.
Ces trois principes, « exemplaire, sain et respectable », ornaient les frontons de tous les établissements où le nom de l’entreprise s’affichait.
Depuis vingt-trois ans, Steven était un dirigeant doué, inventif et un manager respecté. Il avait gravi les échelons et se trouvait à la tête d’une unité de plusieurs centaines de salariés. Il avait su dynamiser les équipes de vente, développer le chiffre d’affaires et, le plus important, gagné la confiance du siège.
En clair, il était promouvable rapidement. Or, il se trouvait en concurrence avec un dirigeant, arrivé il y a peu, et issu de la principale filiale de la compagnie et qui faisait parait-il des ravages au Canada.
Ils s’étaient croisés lui avait-on confié, mais il ne lui avait pas prêté attention et, d’ailleurs, trouvant cette émulation saine et profitable pour la société, n’avait pas chercher à faire sa connaissance. Le temps s’en chargerait.
Tout en rangeant sa voiture dans le garage aux côtés de celle de Janice, il répétait pour lui-même, le texte qu’il avait préparé, à la fois pour être concis, et pour ne pas paraître trop prétentieux d’un tel résultat.
Il arriva dans le salon et s’étonna de ne pas la trouver. Il alla dans la cuisine et la découvrit assise, l’air grave, les mains à plat sur la table.
« Que se passe-t-il Jann ? »
« Assieds-toi. »
« Il s’est passé quelque chose ? »
« Ne parle pas. »
« On attend quelque chose ? »
« J’attends quelque chose, ou plutôt quelqu’un. »
« Mais tu attends qui ? »
« Mon soutien. »
« Ton soutien ? »
Steven entendit la porte d’entrée s’ouvrir et vit apparaître une espèce d’armoire à glace au visage menaçant qui dû s’incliner pour passer sous l’encadrement de la porte suivie d’un homme blond d’environs quarante ans, portant d’épaisses lunettes, et à l’air sévère.
Le gorille se plaça juste derrière lui et mis puissamment les mains sur ses épaules
« Tu ne bouges pas. »
« Jann, que se passe-t-il ? »
Janice lui tendit l’enveloppe
« Ouvre et regarde. »
Steven ouvrit l’enveloppe et enleva son contenu. Il s’agissait d’une photo format A4. On y voyait un lit avec un couple en train de faire l’amour. L’homme était de dos et entre les jambes de sa partenaire. On ne distinguait pas les visages. L’homme arborait une tâche de naissance derrière le bras droit. Steven blêmit.
« Tu reconnais cette tâche ? Cette tâche qui te distingue entre tous ? »
Janice se leva et s’approcha de lui. Elle le gifla violemment. Il sentit les doigts du garde du corps se resserrer sur ses épaules, l’empêchant de faire tout mouvement.
« Espèce de salop. Comment as-tu pu me faire ça ? Comment as-tu pu me tromper avec cette poufiasse ? »
« Mais je ne comprends pas ? Ce n’est pas moi. »
« Je te reconnaitrais entre mille, ça ne sert à rien de mentir. On m’a donné cette photo cet après-midi ; j’ai eu le temps de bien réfléchir. Tu vas le regretter crois-moi. »
Janice se dirigeât vers la porte de la cuisine et se retourna avant de la franchir.
« On se reverra au tribunal pour le divorce. »
« Jann, attends, je te dis que ce n’est pas moi. »
L’homme blond aux lunettes épaisses se leva, se pencha vers lui et approcha son visage du sien. Il lui sourit.
« Je vais vous dire mon vieux, vous êtes mal barré. »
Il lui fit un clin d’œil, se redressa puis emboitant le pas de Janice, sortit lui aussi. Le gorille dit à Steven.
« Bouge pas. On va leur laisser le temps de quitter la maison. Après je te relâcherai. Si tu fais le moindre geste pour leur courir après je t’assomme. »
Steven ne tenta rien. Il était complétement abasourdi par ce qu’il venait de se passer. La tête lui tournait, il sentait la sueur perler à son front et ses mains commencer à trembler légèrement.
Il fixait la photo et ne comprenait pas ce qu’il voyait. Il regarda attentivement tous les détails. Il releva les éléments au-dessus du lit et les ancra dans son esprit.
Au bout d’un temps qui lui parut long, l’étreinte des doigts se relâcha. Le garde du corps pris le même chemin que Janice et il l’entendit refermer la porte d’entrée.
Janice
Depuis que ce détective privé avait pénétré dans la maison et lui avait montré le cliché incriminant son mari et cette femme qu’elle ne connaissait pas, elle pensait en boucle, maudissant son mari pour son infidélité et se maudissant elle-même de n’avoir rien vu.
L’homme lui avait dit enquêter pour le compte de l’époux de la femme. Qu’il l’avait missionné dans le cadre d’une enquête de mœurs.
Il avait dû batailler pour trouver l’identité puis l’adresse de l’amant et avait pensé qu’il était juste et honnête que l’épouse de ce coureur de jupon soit informée de son infortune. Il lui avait donné tous les détails qu’il avait en sa possession et précisé que cela durait depuis plusieurs mois. Que les déplacements de son mari aux USA étaient en fait le prétexte des rendez-vous galants des deux fautifs.
Elle avait senti petit à petit son sang bouillir et une haine naître en elle, pour son mari, qu’elle avait adoré plus que tout, qui s’était toujours montré bon mari, bon amant et bon père. Qu’il était, tout comme elle, épris de franchise et détestait plus que tout le mensonge et la trahison.
Et voilà que l’amour de sa vie s’envoyait en air avec une chaudasse, mariée qui plus est, et qu’elle tombait du paquetage, complètement groggy.
Cette tâche de naissance, elle la connaissait bien. Elle ne pouvait pas se tromper, c’était bien lui. Elle allait demander le divorce. Mais à qui devrait-elle s’adresser ? Elle ne connaissait pas d’avocat. Elle s’avoua perdue et désemparée.
Le détective trouva le moyen d’être charmant, consolateur et bienveillant. Il avait l’habitude. Des histoires de la sorte, il en avait vu. Par contre, ce qui le frappait, c’est qu’en règle générale, les femmes trompées n’étaient pas aussi belles et innocentes que Janice. Il était rare qu’un couple explose par la seule faute de l’homme. Généralement, les femmes s’y attendaient, en quelques sortes et n’avaient rarement rien à se reprocher elles-aussi. Il comprenait le désarroi de cette pauvre épouse.
« Vous permettez que je vous appelle Janice ? »
« Oui, bien entendu. »
« Écoutez, je comprends votre décision, c’est ce que vous avez de mieux à faire. Il vous faut vous éloigner de votre quotidien pour faire le point afin de ne pas agir à chaud. Prenez un temps de recul et, si vous en êtes toujours convaincue, je vous aiderai dans toutes vos démarches. »
« Vous êtes vraiment gentil mais pourquoi feriez-vous cela ? »
« Voyez-vous, en règle générale, je n’informe pas la victime d’un adultère. Elle l’ignore souvent très longtemps et je trouve que c’est mieux comme ça. Mais dans votre cas, j’ai trouvé l’attitude de votre mari tellement lâche et méprisable que j’ai préféré que vous sachiez avec qui vous étiez mariée. Pendant mon enquête, tout en l’observant, je vous ai observée aussi. J’ai appris à vous connaître, et voir en vous une femme estimable, irréprochable et fidèle. J’ai naturellement pensé qu’une femme honnête et droite comme vous avait le droit de savoir ce qui se trame dans son dos. Vous savez, l’époux de cette femme est quelqu’un de connu et riche. Mon cachet est bien supérieur à ce que me rapporte les enquêtes pour adultère habituelles. Je vous avoue me sentir un peu responsable du désarroi dans lequel vous êtes plongée soudainement et à quel point vous pouvez-vous sentir désemparée. Je vous propose de vous offrir l’hôtel pour une quinzaine de jours, le temps de réfléchir et de décider ce que vous allez faire. Cela apaisera ma conscience pour avoir brisé votre couple et, quelque part, fichu votre vie en l’air. »
« Ma foi je ne sais pas trop quoi dire. C’est vrai que je ne veux pas partager ma vie une minute de plus avec ce salopard. Mais je ne sais pas si je peux accepter votre généreuse proposition. »
« Je vous en prie, n’ayez aucun remord cela ne me coûte rien. Je vous visiterai chaque jour, et, quand vous aurez pris une décision, si elle correspond à ce que je pense que vous devriez faire et que vous me le permettez, je vous soutiendrai dans vos démarches. »
Janice réfléchit aussi clairement que sa tête bouillonnante le lui permettait. Elle ne voyait pas d’autre solution. Elle monta à l’étage, pris une grande valise, y entassa suffisamment d’affaires pour tenir une bonne quinzaine de jour et redescendit dans le salon.
« Vous avez raison. Je vais attendre qu’il rentre de son travail. Nous aurons une explication, puis je le quitterai et vous m’amènerez à l’hôtel que vous avez choisi pour moi. Je ne resterai pas une minute de plus dans le même espace que ce scélérat. »
Steven
Steven était anéanti. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Cela faisait deux jours que Janice était partie et il n’avait aucune nouvelle d’elle. La photo était restée sur la table de la cuisine et il ruminait à longueur de journée, ne comprenant pas comment il avait pu se retrouver sur ce cliché, dans cette position avec cette femme qu’il ne reconnaissait pas non plus.
Vers quinze heures, son téléphone sonna. Il crut que c’était Janice, même s’il ne reconnut pas le numéro.
« Steven Loyal ? »
« C’est moi. »
« Bonjour, Je suis Madison Storm, Vice-Présidente de la compagnie. Je vous informe que vous avez été dénoncé par un appel anonyme, nous apprenant que vous seriez en procédure de divorce avec votre épouse et que, apparemment, vous en seriez la cause. Est-ce exact ? »
« Bonjour madame. S’il est exact que mon épouse a quitté le domicile conjugal en me menaçant de demander le divorce, je nie être le responsable de cette situation. »
« Je souhaiterais vous rencontrer pour examiner les faits et rendre compte au Président. Pouvez-vous me recevoir demain après-midi ? »
« Avec plaisir. Je n’ai pas grand-chose à vous montrer, ni à vous raconter, mais je vous serais infiniment reconnaissant si vous m’aidiez à y voir plus clair. Je vous attends donc demain. »
On dit que la nuit porte conseil. Pourtant, à trois heures du matin il ne dormait toujours pas quand la lucidité lui vint à l’esprit et qu’il trouva comment attaquer le problème et préparer cet entretien.
Comme convenu, à quinze heure pile, Steven ouvrit la porte à une femme d’environs quarante ans, grande, élancée et très élégante. Elle avait un joli visage aux traits fins, encadré par une abondante chevelure acajou et un regard déterminé souligné par des yeux noisette du plus bel effet.
« Bonjour madame, entrez je vous prie. »
« Bonjour Steven. Appelez-moi Madison. Vous savez à quel point le Président est à cheval sur la réputation de la compagnie en matière matrimoniale. Il ne supporte pas que les cadres dirigeants n’aient pas une conduite exemplaire. La compagnie a de grandes ambitions pour vous et nous devons être certains que votre conduite tant dans votre environnement professionnel que dans votre vie privée, correspond à l’éthique de notre firme. »
« Je n’ai rien à prouver par la parole. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, vous avez les éléments et les éventuels témoignages pour connaître les tenants et aboutissants de ma conduite. Pour ce qui est de ma vie privée, je subis depuis plusieurs jours une situation qui me semble tenir plus du quiproquo et de la méprise, que d’une quelconque forfaiture. »
« Et bien je n’attends qu’une chose : que vous me le prouviez. »
Steven tendit à madison la photo laissée par Janice.
« Voici un cliché que m’a remis mon épouse et réalisé, parait-il, par un détective privé mandaté par l’époux de la femme sur la photo. S’il semble bien que ce soit moi, je ne connais pas cet endroit et n’y ai jamais mis les pieds. »
« Pouvez-vous le prouver ? Si oui, il sera facile de crier à la méprise. »
« Voilà le problème, c’est que depuis que me femme est partie, après m’avoir giflé et quasiment jeté cette photo à la figure en me promettant le divorce, je n’arrive plus à avoir les idées claires. »
« Bon, posons-nous un peu. Je ne demande qu’à vous croire. Je pense que si vous étiez un fanfaron doublé d’un menteur, cela se saurait et vos collaborateurs me l’auraient confié. »
« Vous les avez interrogés ? »
« Oui, je les ai quasiment tous rencontrés. Les cadres tout du moins. Ils m’ont fait l’éloge d’un manager exceptionnel, humain, droit et juste. Voilà pourquoi nous avons décidé de vous laisser une chance, mais une seule. Alors, examinons cette photo d’un peu plus près. Vous reconnaissez cette tâche de naissance ? »
« Oui, il semble bien qu’elle soit identique à la mienne. »
Steven se leva, retira sa chemise et exposa le dos de ses bras à madison.
« Mais, je vous jure sur ce que j’ai de plus précieux au monde, que je ne connais pas cet endroit et n’y suis jamais allé. Pourtant, voyez-vous, il me semble avoir déjà vu ce décor. Je me demande si… »
Janice
Cela faisait une semaine que Janice végétait dans cette chambre d’hôtel. Seuls moments heureux de la journée, la visite de Pierre-Alain, le détective. Une amitié s’était nouée entre eux. Elle lui parlait de sa peine et de sa rancœur, il lui parlait voyages, horizons lointains.
Elle passait une grande partie de ses nuits à faire le tour de sa vie et s’arrêtait au seuil du tribunal des divorces. Pierre-Alain l’avait aidée à remplir le dossier et s’était chargé de le déposer chez un avocat, ami de lui, qui, paraît-il, n’avait jamais perdu de procès.
Elle savait qu’elle pourrait renoncer au dernier moment, mais avait tout de même décidé, sur les conseils de son ami, de ne pas se présenter à la tentative de conciliation pour laquelle elle avait rapidement reçu une convocation.
Si elle allait au bout, c’était pour faire payer sa faute et son adultère à Steven. Elle avait beau le maudire, lui en vouloir à mort, elle sentait, au fond d’elle-même, que la flamme ne s’était pas éteinte.
Pierre-Alain était vraiment un amour, toujours avec des mots rassurants, cajoleur par moment, et ferme quant à l’encourager à prendre la meilleure décision à d’autres.
« Écoutez, vous n’allez pas rester une semaine de plus à tourner en rond dans cette chambre. J’ai une maison secondaire en Normandie, à deux heures de Paris, il ne tient qu’à vous que je vous la fasse découvrir. Elle se trouve dans un cadre de verdure apaisant. La mer est à deux minutes à pied. Vous serez au vert, comme on dit. Bien sûr, au début, vous aurez toujours l’âme triste, et c’est tout à fait normal. Mais au bout de deux trois jours, vous verrez que vous vous sentirez moins oppressée, moins désespérée, moins triste. Je peux prendre quelques jours de repos pour vous aider à investir les lieux et vous sentir comme chez-vous. Je pense que vous serez beaucoup plus sereine pour prendre votre décision. »
« Pierre-Alain, c’est un ami comme vous qu’il me fallait. Je ne saurai jamais comment vous remercier pour votre charité. Je ne sais pas quoi vous dire. »
« Acceptez et vous ferez de moi un ami heureux. »
Steven
Sur les conseils de Madison, Steven s’était remis à courir chaque matin. Sa collègue l’accompagnait et il vit immédiatement qu’elle avait un bon niveau d’entrainement et lui imposait un rythme très soutenu qui lui faisait un bien fou. Ils se douchaient chez Steven, Madison prenant la salle de bain des invités. Il n’avait pas osé lui proposer de l’héberger, d’une part de peur que cela entache encore plus sa réputation, et, d’autre part, parce qu’elle l’intimidait un peu.
C’était vraiment une belle femme, qui n’avait rien à envier à Janice, du point de vue beauté, comme de la prestance. Elle l’aidait dans ses recherches et lui donnait le sentiment qu’elle le croyait innocent de cette horrible accusation d’homme volage.
Cette complicité faisait un bien fou à Steven. Il se sentait les idées plus claires, et savait comment les ordonner de façon précises pour mettre sur pied son plan devant l’innocenter. Il avait reçu une convocation de la part du conciliateur pour le vendredi en huit.
« Cela fera trois semaines, c’est drôlement court comme délai. »
« Vous savez, aujourd’hui on divorce rapidement lorsqu’il n’y a pas de problème avec la garde des enfants. »
« Notre aînée a vingt-deux ans, notre cadette vingt et le dernier dix-huit. De plus, ils sont tous indépendants et ne vivent plus chez-nous. »
« Bon, remettons-nous au travail, il nous reste une bonne dizaine de jours pour trouver tout ce qui peut vous innocenter. »
« C’est la première fois que vous m’avouez croire en mon innocence. »
« Je commence à vous connaître Steven. Je suis persuadé que vous n’êtes pas un coureur de jupon. Votre femme a tenté de vous mettre dans le décor et nous allons tout faire pour vous remettre sur les rails. C’est quelques mots firent l’effet d’un coup de poing au visage de Steven. »
« Le décor, bien sûr ! »
« Pourquoi dîtes-vous cela comme ça ? »
« Madison, sans le savoir, vous venez de me donner la meilleure idée. L’idée qu’il me manquait pour avancer. Préparez-vous, nous allons nous déplacer et, je l’espère, trouver rapidement où cette photo a été prise. »
Quelques minutes leur suffirent pour se rendre sur les lieux auxquels Steven pensait. Là, il demanda à visiter deux pièces spécifiques, accompagné de Madison qui ne comprenait pas trop bien où Steven voulait en venir.
Après avoir trouvé ce qu’il cherchait, Steven prit plusieurs photos puis proposa à madison de faire une petite course à quelques mètres du lieu où ils se trouvaient. C’est en découvrant l’enseigne de la boutique que les choses commencèrent à s’éclaircir pour l’américaine.
« Dites-moi Madison, auriez-vous conservé les photos du séminaire des cadres dirigeants de l’entreprise. Celles qui ont été faites en août au bord de la piscine, lorsque nous étions tous en maillot de bain ? Vous savez ce séminaire où le président a souhaité bonne retraite au vice-président Mike Dreyers et accueilli les nouveaux cadres recrutés ? Les secrétaires de la région Amérique du nord étaient invitées. »
« Oui, je les ai dans mon iPhone. »
« Très bien. Puis-je les consulter ? »
Steven regarda attentivement une par une les quinze photos qui représentaient des cadres et leurs secrétaires s’amusant au bord de l’eau, en maillot de bain, de face, de dos et de profil.
« Bien, j’ai vu ce que je voulais voir. Je vais les charger dans mon ordinateur. A présent, retournons là où nous étions il y a quelques minutes. »
Ils retournèrent sur les lieux de leur précédente visite. Là, Steven emprunta le mobile de Madison et montra un cliché en particulier à l’homme qui les avait accueillis. Satisfait de la réponse à la question qu’il lui posa, Steven rendit l’appareil à Madison.
« Nous pouvons rentrer à présent, je vais mettre tout cela au clair et je crois que nous en aurons terminé pour aujourd’hui. »
Janice
La date de la conciliation était maintenant passée de deux semaines. Janice se plaisait énormément en Normandie. Chaque matin elle faisait une grande balade en bord de mer et respirait à pleins poumons. L’après-midi, elle visitait les alentours. Le soir, elle regardait un des nombreux films de la vidéothèque personnelle de Pierre-Alain.
Ce dernier lui rendait visite tous les deux jours, en fin d’après-midi. La première semaine les avait vus se rapprocher et avoir de longs moments de complicité, que ce soit en promenade, en visite ou dans le salon douillet.
Janice avait encore quelques passages de colère alternés avec des moments de tristesse, mais son moral reprenait le dessus incontestablement. Steven faisait encore parti de ses pensées et de la plupart de ses conversations, mais Pierre-Alain savait se montrer patient et chaleureux. Une belle amitié était en train de naitre dans l’esprit de Janice et elle en était heureuse.
Un matin, elle reçut un courrier du tribunal. Elle avait fait un renvoi provisoire d’adresse. C’était une convocation, mais, contrairement à ce qu’elle attendait et ce à quoi l’avait préparée Pierre-Alain, il ne s’agissait pas d’une convocation ordinaire. Il s’agissait d’une convocation auprès du tribunal d’instance, co-signée par le juge aux affaires familiales et par le juge de première instance.
L’objet, clairement décrit, était une demande de divorce pour faute et adultère, faux et usage de faux et tentative d’escroquerie.
Elle appela aussitôt Pierre-Alain et lui demanda de quoi il retournait.
« J’ai agi sur ordre de mon président qui estime que la conduite de votre mari nuit à la réputation et au chiffre d’affaires de l’entreprise, et qu’il a fait perdre le principal client qui n’est autre que l’époux de la femme de la photo. »
« Mais que risque-t-il ? »
« Une amende assez forte, probablement de la prison et, bien entendu, la perte de tous ses droits en tant qu’époux. Vous savez, c’est une procédure habituelle pour notre président. Chaque fois qu’un cadre trahit sa confiance, il y a des représailles. »
« Oui, mais tout de même, c’est bien lourd. »
« Vous croyez ? Votre mari a fait perdre des millions à la compagnie, que ce soit avec ce client perdu, comme avec la mauvaise réputation que cela va entrainer. Être seulement licencié ne serait vraiment pas cher payé. »
« Je n’ai pas voulu tout ça moi, je voulais juste divorcer. »
« Écoutez Janice, vous avez encore des sentiments pour votre mari, c’est tout à fait normal. Une femme honnête et fidèle comme vous ne se détache pas de plus de vingt années d’union du jour au lendemain. Mais, voyez-vous, je trouve qu’il n’a que ce qu’il mérite. Vous avez été trop confiante, et cela a été votre seule faute. Si vous voulez, je vais rester ce soir pour vous tenir compagnie dans ce moment pénible. Je prendrai la chambre d’ami. »
« Vous êtes un véritable ami pierre-Alain, j’ai pour vous une gratitude infinie. »
Steven
La convocation ne surpris guère Steven. Il savait que la guerre avait été déclarée et se sentait prêt à affronter l’ennemi. Madison avait été une aide précieuse et un soutien permanent.
Elle l’avait accompagné à la conciliation et l’avait attendu dans un café du quartier pendant qu’il présentait les éléments recueillis de son dossier. Son soutien avait été sans faille et il lui en était reconnaissant.
« Je vais vous laisser Steven. Je crois que vous avez encore pas mal de chose à préparer pour le jour J et je ne veux pas devenir un poids perturbant votre tâche. »
« Madison, ces quelques semaines passées à vos côtés ont été enchanteresse, en dépit de la situation. J’étais au fond du trou, et, grâce à votre présence et à la confiance que vous m’avez témoignée, j’ai repris du poil de la bête et je me sens prêt pour cette dernière épreuve. »
« Je serai présente au tribunal, derrière vous. J’espère avoir la chance de rencontrer vos enfants. Vous m’en avez tellement parlé que j’ai l’impression de les connaître. »
« Oui, ils seront là, et ils seront ravis j’en suis sûr de faire votre connaissance. Je me suis permis de leur parler de vous et ils vous sont reconnaissants pour le réconfort et l’aide que vous m’avez apportés. Je suis persuadé qu’en d’autre circonstances, j’aurais été fortement charmé par votre personnalité, votre distinction et votre beauté. J’ai bien conscience de n’avoir pas été le plus jovial des partenaires, mais si l’avenir me donne le droit de vous revoir en d’autres circonstances, j’espère avoir l’opportunité un jour de me montrer à vous sous un meilleur profil. »
« Je suis certaine que nous nous reverrons dans un autre contexte Steven. A bientôt. »
Madison parti, Steven s’attela à sa tâche et se prépara à braver l’ennemi.
Janice
Dernière semaine avant le procès. Janice n’arrivait pas à penser à autre chose qu’aux conséquences punitives risquées par Steven. Il avait été le grand amour de sa vie et elle n’arrivait pas à se détacher de cette idée.
Bien sûr, Pierre-Alain était un ami merveilleux, bienveillant, rassurant et, elle le sentait, très attiré par elle. Plus d’une fois elle avait senti qu’il profitait d’un rapprochement pour la frôler, la toucher du genou ou bien mettre la main sur son bras. Il était bel homme, distingué, toujours élégant voire raffiné, avec un léger accent canadien très craquant.
Elle se rendait bien compte que cette danse de la séduction ne la laissait pas indifférente et que, si ce n’était ses liens encore solides malgré tout avec Steven, elle aurait volontiers cédé aux sirènes de l’amour.
Le temps était à l’orage et elle détestait par-dessus tout le tonnerre. Pierre-Alain découvrit un petit être chétif et frileux, emmitouflé dans une robe de chambre et recroquevillé dans le canapé. Elle le regardait avec des yeux suppliants.
« Vous n’allez pas partir maintenant, avec l’orage qui gronde. Restez au moins un peu, le temps qu’il cesse. »
Il s’assit tout contre elle et la prit dans ses bras
« Venez-là petit oiseau affolé, je vais vous protéger du méchant orage. »
Elle tourna son visage vers lui.
« C’est vrai, vous restez ? »
Il n’eut qu’à incliner la tête pour que leurs lèvres se touchent. Elle les ouvrit aussitôt et leur baiser devint passionné.
Il jubilait intérieurement. Cela faisait des semaines qu’il attendait sa juste récompense. Il lui caressa le visage tout en prolongeant le baiser et elle s’accrocha à ses épaules comme à une bouée de sauvetage.
Il passa son bras droit sous ses jambes et la souleva comme un fétu de paille. Il se dirigea, toujours en l’embrassant, vers sa chambre. Elle avait les yeux fermés mais savait dès à présent ce qu’il allait se passer. Elle était consentante, vaincue, sans défense. Elle se rendait et s’offrait à son sauveur.
Il l’allongeât sur le lit et retira sa veste et ses chaussures. Il défit un à un les boutons de son corsage et commença à l’embrasser dans le cou avec le plus de délicatesse possible.
Elle s’accrochait toujours à lui, les mains croisées sur sa nuque. Il défit l’attache du soutien-gorge et vit enfin apparaître sa superbe poitrine. Pour une femme ayant passé quarante ans, elle était drôlement bien conservée. Ses seins étaient encore très fermes et gonflés.
Il joua avec leurs pointes, les pinçant légèrement pour les ériger, puis il se pencha pour les aspirer l’une après l’autre d’une bouche gourmande. Elle plaça ses mains sur son crâne, se laissant aller à l’abandon dans un soupir de délivrance. Il défit la fermeture de sa jupe, abaissa la fermeture éclair, puis lui retira le vêtement. Il lui ôta le soutien-gorge, abaissa sa culotte, puis se recula pour mieux l’admirer
« Qu’est-ce que tu es belle. »
« Embrassez-moi. »
Il s’allongeât près d’elle, la pris tendrement dans ses bras et l’embrassa de nouveau.
Leurs langues jouaient un balai endiablé, tournoyant dans un rythme effréné. Il multipliait les caresses sur sa poitrine et son ventre.
Il descendit entre ses jambes et sa bouche vint naturellement prendre possession de ses lèvres intimes. Sa langue les entrouvrit et pénétra dans sa grotte secrète, arrachant un second soupir de plaisir à Janice, totalement abandonnée. Il tournoya autour du clitoris ce qui déclencha la montée vers le plaisir de sa partenaire. Son majeur en pris possession, libérant sa langue qui s’incrusta à l’intérieur du vagin trempé de sécrétions.
« Ah c’est bon, continue. »
Son doigt tournoyait affolant son bouton raidi par le plaisir et sa langue prenait le même rythme, arrachant le premier cri de jouissance de Janice. Satisfait de lui, il remonta l’embrasser, mélangeant avec elle ses parfums secrets.
Elle lui saisit son sexe dressé et lui promulgua une lente et douce caresse, couvrant et découvrant le prépuce. Elle s’abaissa et le prit en bouche, allant le plus loin possible dans sa gorge, comme pour le récompenser du plaisir qu’il lui avait donné. Il ne tint pas longtemps et avec beaucoup de douceur, la releva et l’allongeât sur le dos. Il s’installa entre ses jambes relevées et présenta son pénis à l’entrée de son intimité.
« Viens, viens en moi. »
Il donna un léger coup de rein vers l’avant et pénétra à moitié le vagin de Janice. Il attendit quelques secondes puis s’avança de nouveau pour investir complétement le sexe de sa partenaire. Elle avait gardé les yeux fermés et savourait cette pénétration enivrante se donnant sans retenue à ce coït providentiel.
Steven n’avait que ce qu’il méritait. Après tout, c’est lui qui avait commencé avec cette poufiasse. Elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Il n’y avait pas vraiment d’amour, mais plutôt un besoin de reconnaissance, de complicité.
Elle avait l’intention de se donner complétement à cet homme qui s’était montré bon et salvateur pour elle, et elle entendait lui prouver sa gratitude en se livrant à lui sans retenue. Bien sûr, elle savait déjà qu’il n’y aurait pas la flamme de la passion amoureuse qu’elle avait toujours ressentie avec son époux. Mais elle avait un besoin impérieux de se venger et de se prouver à elle-même qu’elle pouvait encore rendre un homme heureux et le combler d’amour.
Les mouvements des hanches de Pierre-Alain s’accélérèrent, provoquant une montée du plaisir dans les reins de Janice
« Oui, c’est bon, n’arrête pas. »
« Tu me sens bien ? »
« Oui, je te sens partout, je vais venir. »
L’homme pris un rythme effréné arrachant quelques cris à sa compagne, puis se bloqua au fond du vagin et libéra sa semence par saccades fugitives les faisant de nouveau crier à l’unisson.
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
Partie 1
Steven, pour une fois, rentra tôt de son travail. Il fallait absolument qu’il dise la bonne nouvelle à son épouse, Janice. Cela faisait assez longtemps maintenant qu’il travaillait d’arrache-pied pour obtenir ce résultat.
Sa région commerciale était en tête sur tout le continent européen et en compétition pour la première place mondiale au sein de son entreprise multinationale.
Lui, c’était Steven, français par son père, anglais par sa mère.
Quarante-cinq ans, ingénieur commercial issu d’une prestigieuse université anglaise, il dirigeait une unité régionale, pour cette multinationale américaine, la France, depuis cinq ans maintenant, et se trouvait dans la plénitude de ses capacités professionnelles.
Grand, svelte et sportif, il avait su prendre soin de son corps et avait un physique qui ne laissait pas les femmes indifférentes.
Elle, Janice, même âge, française par sa mère et américaine par son père, avait pris sa retraite de mère de famille après dix-huit années de cadre dirigeante au sein de la même compagnie que Steven.
Brune autant que son époux était blond, avec de magnifiques yeux verts, elle attirait immédiatement les regards et son corps avait su garder une ligne élancée et joliment dessinée.
Ils s’étaient rencontrés lors de leur recrutement, le même jour, il y avait vingt-trois ans.
Ce fut un coup de foudre immédiat, débouchant sur une relation passionnelle, qui se muât en un mariage après six mois d’une relation fusionnelle et passionnée et la naissance de leur première fille, Alicia, l’année suivante.
Deux ans plus tard, naissait Addison, leur deuxième fille, puis encore deux ans après, Anthon leur fils.
Alicia venait de se mettre en ménage et vivait en pavillon dans la même ville que ses parents. A la recherche d’un emploi, elle avait fait de hautes études et obtenu un master en relations publiques.
Addison était à l’université en Angleterre et rentrait une fois par mois. Elle venait d’obtenir son M1 de droit et constituait des dossiers pour plusieurs prestigieuses facultés américaines. Anthon finissait son cycle de prépa-ingénieur dans une école australienne réputée de Melbourne et rentrait un mois sur deux. Il constituait, lui aussi, des dossiers de candidature pour plusieurs grandes universités américaines.
Janice réfléchissait à reprendre une activité professionnelle, à mi-temps, histoire de s’occuper un peu et sortir de son passe-temps favori, la sculpture.
Leur couple était resté très fusionnel. Leur complicité faisait la fierté de leurs trois enfants et attisait une certaine jalousie au sein de leurs proches. Ils habitaient un joli pavillon en banlieue ouest de Paris, au Vésinet, dans un quartier bourgeois.
L’entreprise de Steven était une des vingt-cinq plus grosses multinationales au monde, spécialisée dans les articles de sport. Son siège se trouvait à Jacksonville, à deux heures d’Orlando en Floride où il devait régulièrement se déplacer pour des journées de travail sur la politique commerciale de la compagnie.
Celle-ci avait des valeurs éthiques, y était très attachée, et demandait à ses dirigeants de les respecter à la lettre.
En premier lieu, avoir une conduite morale exemplaire. Ensuite avoir une vie professionnelle et privée saine. Enfin, être en tout point un homme respectable.
Ces trois principes, « exemplaire, sain et respectable », ornaient les frontons de tous les établissements où le nom de l’entreprise s’affichait.
Depuis vingt-trois ans, Steven était un dirigeant doué, inventif et un manager respecté. Il avait gravi les échelons et se trouvait à la tête d’une unité de plusieurs centaines de salariés. Il avait su dynamiser les équipes de vente, développer le chiffre d’affaires et, le plus important, gagné la confiance du siège.
En clair, il était promouvable rapidement. Or, il se trouvait en concurrence avec un dirigeant, arrivé il y a peu, et issu de la principale filiale de la compagnie et qui faisait parait-il des ravages au Canada.
Ils s’étaient croisés lui avait-on confié, mais il ne lui avait pas prêté attention et, d’ailleurs, trouvant cette émulation saine et profitable pour la société, n’avait pas chercher à faire sa connaissance. Le temps s’en chargerait.
Tout en rangeant sa voiture dans le garage aux côtés de celle de Janice, il répétait pour lui-même, le texte qu’il avait préparé, à la fois pour être concis, et pour ne pas paraître trop prétentieux d’un tel résultat.
Il arriva dans le salon et s’étonna de ne pas la trouver. Il alla dans la cuisine et la découvrit assise, l’air grave, les mains à plat sur la table.
« Que se passe-t-il Jann ? »
« Assieds-toi. »
« Il s’est passé quelque chose ? »
« Ne parle pas. »
« On attend quelque chose ? »
« J’attends quelque chose, ou plutôt quelqu’un. »
« Mais tu attends qui ? »
« Mon soutien. »
« Ton soutien ? »
Steven entendit la porte d’entrée s’ouvrir et vit apparaître une espèce d’armoire à glace au visage menaçant qui dû s’incliner pour passer sous l’encadrement de la porte suivie d’un homme blond d’environs quarante ans, portant d’épaisses lunettes, et à l’air sévère.
Le gorille se plaça juste derrière lui et mis puissamment les mains sur ses épaules
« Tu ne bouges pas. »
« Jann, que se passe-t-il ? »
Janice lui tendit l’enveloppe
« Ouvre et regarde. »
Steven ouvrit l’enveloppe et enleva son contenu. Il s’agissait d’une photo format A4. On y voyait un lit avec un couple en train de faire l’amour. L’homme était de dos et entre les jambes de sa partenaire. On ne distinguait pas les visages. L’homme arborait une tâche de naissance derrière le bras droit. Steven blêmit.
« Tu reconnais cette tâche ? Cette tâche qui te distingue entre tous ? »
Janice se leva et s’approcha de lui. Elle le gifla violemment. Il sentit les doigts du garde du corps se resserrer sur ses épaules, l’empêchant de faire tout mouvement.
« Espèce de salop. Comment as-tu pu me faire ça ? Comment as-tu pu me tromper avec cette poufiasse ? »
« Mais je ne comprends pas ? Ce n’est pas moi. »
« Je te reconnaitrais entre mille, ça ne sert à rien de mentir. On m’a donné cette photo cet après-midi ; j’ai eu le temps de bien réfléchir. Tu vas le regretter crois-moi. »
Janice se dirigeât vers la porte de la cuisine et se retourna avant de la franchir.
« On se reverra au tribunal pour le divorce. »
« Jann, attends, je te dis que ce n’est pas moi. »
L’homme blond aux lunettes épaisses se leva, se pencha vers lui et approcha son visage du sien. Il lui sourit.
« Je vais vous dire mon vieux, vous êtes mal barré. »
Il lui fit un clin d’œil, se redressa puis emboitant le pas de Janice, sortit lui aussi. Le gorille dit à Steven.
« Bouge pas. On va leur laisser le temps de quitter la maison. Après je te relâcherai. Si tu fais le moindre geste pour leur courir après je t’assomme. »
Steven ne tenta rien. Il était complétement abasourdi par ce qu’il venait de se passer. La tête lui tournait, il sentait la sueur perler à son front et ses mains commencer à trembler légèrement.
Il fixait la photo et ne comprenait pas ce qu’il voyait. Il regarda attentivement tous les détails. Il releva les éléments au-dessus du lit et les ancra dans son esprit.
Au bout d’un temps qui lui parut long, l’étreinte des doigts se relâcha. Le garde du corps pris le même chemin que Janice et il l’entendit refermer la porte d’entrée.
Janice
Depuis que ce détective privé avait pénétré dans la maison et lui avait montré le cliché incriminant son mari et cette femme qu’elle ne connaissait pas, elle pensait en boucle, maudissant son mari pour son infidélité et se maudissant elle-même de n’avoir rien vu.
L’homme lui avait dit enquêter pour le compte de l’époux de la femme. Qu’il l’avait missionné dans le cadre d’une enquête de mœurs.
Il avait dû batailler pour trouver l’identité puis l’adresse de l’amant et avait pensé qu’il était juste et honnête que l’épouse de ce coureur de jupon soit informée de son infortune. Il lui avait donné tous les détails qu’il avait en sa possession et précisé que cela durait depuis plusieurs mois. Que les déplacements de son mari aux USA étaient en fait le prétexte des rendez-vous galants des deux fautifs.
Elle avait senti petit à petit son sang bouillir et une haine naître en elle, pour son mari, qu’elle avait adoré plus que tout, qui s’était toujours montré bon mari, bon amant et bon père. Qu’il était, tout comme elle, épris de franchise et détestait plus que tout le mensonge et la trahison.
Et voilà que l’amour de sa vie s’envoyait en air avec une chaudasse, mariée qui plus est, et qu’elle tombait du paquetage, complètement groggy.
Cette tâche de naissance, elle la connaissait bien. Elle ne pouvait pas se tromper, c’était bien lui. Elle allait demander le divorce. Mais à qui devrait-elle s’adresser ? Elle ne connaissait pas d’avocat. Elle s’avoua perdue et désemparée.
Le détective trouva le moyen d’être charmant, consolateur et bienveillant. Il avait l’habitude. Des histoires de la sorte, il en avait vu. Par contre, ce qui le frappait, c’est qu’en règle générale, les femmes trompées n’étaient pas aussi belles et innocentes que Janice. Il était rare qu’un couple explose par la seule faute de l’homme. Généralement, les femmes s’y attendaient, en quelques sortes et n’avaient rarement rien à se reprocher elles-aussi. Il comprenait le désarroi de cette pauvre épouse.
« Vous permettez que je vous appelle Janice ? »
« Oui, bien entendu. »
« Écoutez, je comprends votre décision, c’est ce que vous avez de mieux à faire. Il vous faut vous éloigner de votre quotidien pour faire le point afin de ne pas agir à chaud. Prenez un temps de recul et, si vous en êtes toujours convaincue, je vous aiderai dans toutes vos démarches. »
« Vous êtes vraiment gentil mais pourquoi feriez-vous cela ? »
« Voyez-vous, en règle générale, je n’informe pas la victime d’un adultère. Elle l’ignore souvent très longtemps et je trouve que c’est mieux comme ça. Mais dans votre cas, j’ai trouvé l’attitude de votre mari tellement lâche et méprisable que j’ai préféré que vous sachiez avec qui vous étiez mariée. Pendant mon enquête, tout en l’observant, je vous ai observée aussi. J’ai appris à vous connaître, et voir en vous une femme estimable, irréprochable et fidèle. J’ai naturellement pensé qu’une femme honnête et droite comme vous avait le droit de savoir ce qui se trame dans son dos. Vous savez, l’époux de cette femme est quelqu’un de connu et riche. Mon cachet est bien supérieur à ce que me rapporte les enquêtes pour adultère habituelles. Je vous avoue me sentir un peu responsable du désarroi dans lequel vous êtes plongée soudainement et à quel point vous pouvez-vous sentir désemparée. Je vous propose de vous offrir l’hôtel pour une quinzaine de jours, le temps de réfléchir et de décider ce que vous allez faire. Cela apaisera ma conscience pour avoir brisé votre couple et, quelque part, fichu votre vie en l’air. »
« Ma foi je ne sais pas trop quoi dire. C’est vrai que je ne veux pas partager ma vie une minute de plus avec ce salopard. Mais je ne sais pas si je peux accepter votre généreuse proposition. »
« Je vous en prie, n’ayez aucun remord cela ne me coûte rien. Je vous visiterai chaque jour, et, quand vous aurez pris une décision, si elle correspond à ce que je pense que vous devriez faire et que vous me le permettez, je vous soutiendrai dans vos démarches. »
Janice réfléchit aussi clairement que sa tête bouillonnante le lui permettait. Elle ne voyait pas d’autre solution. Elle monta à l’étage, pris une grande valise, y entassa suffisamment d’affaires pour tenir une bonne quinzaine de jour et redescendit dans le salon.
« Vous avez raison. Je vais attendre qu’il rentre de son travail. Nous aurons une explication, puis je le quitterai et vous m’amènerez à l’hôtel que vous avez choisi pour moi. Je ne resterai pas une minute de plus dans le même espace que ce scélérat. »
Steven
Steven était anéanti. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Cela faisait deux jours que Janice était partie et il n’avait aucune nouvelle d’elle. La photo était restée sur la table de la cuisine et il ruminait à longueur de journée, ne comprenant pas comment il avait pu se retrouver sur ce cliché, dans cette position avec cette femme qu’il ne reconnaissait pas non plus.
Vers quinze heures, son téléphone sonna. Il crut que c’était Janice, même s’il ne reconnut pas le numéro.
« Steven Loyal ? »
« C’est moi. »
« Bonjour, Je suis Madison Storm, Vice-Présidente de la compagnie. Je vous informe que vous avez été dénoncé par un appel anonyme, nous apprenant que vous seriez en procédure de divorce avec votre épouse et que, apparemment, vous en seriez la cause. Est-ce exact ? »
« Bonjour madame. S’il est exact que mon épouse a quitté le domicile conjugal en me menaçant de demander le divorce, je nie être le responsable de cette situation. »
« Je souhaiterais vous rencontrer pour examiner les faits et rendre compte au Président. Pouvez-vous me recevoir demain après-midi ? »
« Avec plaisir. Je n’ai pas grand-chose à vous montrer, ni à vous raconter, mais je vous serais infiniment reconnaissant si vous m’aidiez à y voir plus clair. Je vous attends donc demain. »
On dit que la nuit porte conseil. Pourtant, à trois heures du matin il ne dormait toujours pas quand la lucidité lui vint à l’esprit et qu’il trouva comment attaquer le problème et préparer cet entretien.
Comme convenu, à quinze heure pile, Steven ouvrit la porte à une femme d’environs quarante ans, grande, élancée et très élégante. Elle avait un joli visage aux traits fins, encadré par une abondante chevelure acajou et un regard déterminé souligné par des yeux noisette du plus bel effet.
« Bonjour madame, entrez je vous prie. »
« Bonjour Steven. Appelez-moi Madison. Vous savez à quel point le Président est à cheval sur la réputation de la compagnie en matière matrimoniale. Il ne supporte pas que les cadres dirigeants n’aient pas une conduite exemplaire. La compagnie a de grandes ambitions pour vous et nous devons être certains que votre conduite tant dans votre environnement professionnel que dans votre vie privée, correspond à l’éthique de notre firme. »
« Je n’ai rien à prouver par la parole. Pour ce qui est de ma vie professionnelle, vous avez les éléments et les éventuels témoignages pour connaître les tenants et aboutissants de ma conduite. Pour ce qui est de ma vie privée, je subis depuis plusieurs jours une situation qui me semble tenir plus du quiproquo et de la méprise, que d’une quelconque forfaiture. »
« Et bien je n’attends qu’une chose : que vous me le prouviez. »
Steven tendit à madison la photo laissée par Janice.
« Voici un cliché que m’a remis mon épouse et réalisé, parait-il, par un détective privé mandaté par l’époux de la femme sur la photo. S’il semble bien que ce soit moi, je ne connais pas cet endroit et n’y ai jamais mis les pieds. »
« Pouvez-vous le prouver ? Si oui, il sera facile de crier à la méprise. »
« Voilà le problème, c’est que depuis que me femme est partie, après m’avoir giflé et quasiment jeté cette photo à la figure en me promettant le divorce, je n’arrive plus à avoir les idées claires. »
« Bon, posons-nous un peu. Je ne demande qu’à vous croire. Je pense que si vous étiez un fanfaron doublé d’un menteur, cela se saurait et vos collaborateurs me l’auraient confié. »
« Vous les avez interrogés ? »
« Oui, je les ai quasiment tous rencontrés. Les cadres tout du moins. Ils m’ont fait l’éloge d’un manager exceptionnel, humain, droit et juste. Voilà pourquoi nous avons décidé de vous laisser une chance, mais une seule. Alors, examinons cette photo d’un peu plus près. Vous reconnaissez cette tâche de naissance ? »
« Oui, il semble bien qu’elle soit identique à la mienne. »
Steven se leva, retira sa chemise et exposa le dos de ses bras à madison.
« Mais, je vous jure sur ce que j’ai de plus précieux au monde, que je ne connais pas cet endroit et n’y suis jamais allé. Pourtant, voyez-vous, il me semble avoir déjà vu ce décor. Je me demande si… »
Janice
Cela faisait une semaine que Janice végétait dans cette chambre d’hôtel. Seuls moments heureux de la journée, la visite de Pierre-Alain, le détective. Une amitié s’était nouée entre eux. Elle lui parlait de sa peine et de sa rancœur, il lui parlait voyages, horizons lointains.
Elle passait une grande partie de ses nuits à faire le tour de sa vie et s’arrêtait au seuil du tribunal des divorces. Pierre-Alain l’avait aidée à remplir le dossier et s’était chargé de le déposer chez un avocat, ami de lui, qui, paraît-il, n’avait jamais perdu de procès.
Elle savait qu’elle pourrait renoncer au dernier moment, mais avait tout de même décidé, sur les conseils de son ami, de ne pas se présenter à la tentative de conciliation pour laquelle elle avait rapidement reçu une convocation.
Si elle allait au bout, c’était pour faire payer sa faute et son adultère à Steven. Elle avait beau le maudire, lui en vouloir à mort, elle sentait, au fond d’elle-même, que la flamme ne s’était pas éteinte.
Pierre-Alain était vraiment un amour, toujours avec des mots rassurants, cajoleur par moment, et ferme quant à l’encourager à prendre la meilleure décision à d’autres.
« Écoutez, vous n’allez pas rester une semaine de plus à tourner en rond dans cette chambre. J’ai une maison secondaire en Normandie, à deux heures de Paris, il ne tient qu’à vous que je vous la fasse découvrir. Elle se trouve dans un cadre de verdure apaisant. La mer est à deux minutes à pied. Vous serez au vert, comme on dit. Bien sûr, au début, vous aurez toujours l’âme triste, et c’est tout à fait normal. Mais au bout de deux trois jours, vous verrez que vous vous sentirez moins oppressée, moins désespérée, moins triste. Je peux prendre quelques jours de repos pour vous aider à investir les lieux et vous sentir comme chez-vous. Je pense que vous serez beaucoup plus sereine pour prendre votre décision. »
« Pierre-Alain, c’est un ami comme vous qu’il me fallait. Je ne saurai jamais comment vous remercier pour votre charité. Je ne sais pas quoi vous dire. »
« Acceptez et vous ferez de moi un ami heureux. »
Steven
Sur les conseils de Madison, Steven s’était remis à courir chaque matin. Sa collègue l’accompagnait et il vit immédiatement qu’elle avait un bon niveau d’entrainement et lui imposait un rythme très soutenu qui lui faisait un bien fou. Ils se douchaient chez Steven, Madison prenant la salle de bain des invités. Il n’avait pas osé lui proposer de l’héberger, d’une part de peur que cela entache encore plus sa réputation, et, d’autre part, parce qu’elle l’intimidait un peu.
C’était vraiment une belle femme, qui n’avait rien à envier à Janice, du point de vue beauté, comme de la prestance. Elle l’aidait dans ses recherches et lui donnait le sentiment qu’elle le croyait innocent de cette horrible accusation d’homme volage.
Cette complicité faisait un bien fou à Steven. Il se sentait les idées plus claires, et savait comment les ordonner de façon précises pour mettre sur pied son plan devant l’innocenter. Il avait reçu une convocation de la part du conciliateur pour le vendredi en huit.
« Cela fera trois semaines, c’est drôlement court comme délai. »
« Vous savez, aujourd’hui on divorce rapidement lorsqu’il n’y a pas de problème avec la garde des enfants. »
« Notre aînée a vingt-deux ans, notre cadette vingt et le dernier dix-huit. De plus, ils sont tous indépendants et ne vivent plus chez-nous. »
« Bon, remettons-nous au travail, il nous reste une bonne dizaine de jours pour trouver tout ce qui peut vous innocenter. »
« C’est la première fois que vous m’avouez croire en mon innocence. »
« Je commence à vous connaître Steven. Je suis persuadé que vous n’êtes pas un coureur de jupon. Votre femme a tenté de vous mettre dans le décor et nous allons tout faire pour vous remettre sur les rails. C’est quelques mots firent l’effet d’un coup de poing au visage de Steven. »
« Le décor, bien sûr ! »
« Pourquoi dîtes-vous cela comme ça ? »
« Madison, sans le savoir, vous venez de me donner la meilleure idée. L’idée qu’il me manquait pour avancer. Préparez-vous, nous allons nous déplacer et, je l’espère, trouver rapidement où cette photo a été prise. »
Quelques minutes leur suffirent pour se rendre sur les lieux auxquels Steven pensait. Là, il demanda à visiter deux pièces spécifiques, accompagné de Madison qui ne comprenait pas trop bien où Steven voulait en venir.
Après avoir trouvé ce qu’il cherchait, Steven prit plusieurs photos puis proposa à madison de faire une petite course à quelques mètres du lieu où ils se trouvaient. C’est en découvrant l’enseigne de la boutique que les choses commencèrent à s’éclaircir pour l’américaine.
« Dites-moi Madison, auriez-vous conservé les photos du séminaire des cadres dirigeants de l’entreprise. Celles qui ont été faites en août au bord de la piscine, lorsque nous étions tous en maillot de bain ? Vous savez ce séminaire où le président a souhaité bonne retraite au vice-président Mike Dreyers et accueilli les nouveaux cadres recrutés ? Les secrétaires de la région Amérique du nord étaient invitées. »
« Oui, je les ai dans mon iPhone. »
« Très bien. Puis-je les consulter ? »
Steven regarda attentivement une par une les quinze photos qui représentaient des cadres et leurs secrétaires s’amusant au bord de l’eau, en maillot de bain, de face, de dos et de profil.
« Bien, j’ai vu ce que je voulais voir. Je vais les charger dans mon ordinateur. A présent, retournons là où nous étions il y a quelques minutes. »
Ils retournèrent sur les lieux de leur précédente visite. Là, Steven emprunta le mobile de Madison et montra un cliché en particulier à l’homme qui les avait accueillis. Satisfait de la réponse à la question qu’il lui posa, Steven rendit l’appareil à Madison.
« Nous pouvons rentrer à présent, je vais mettre tout cela au clair et je crois que nous en aurons terminé pour aujourd’hui. »
Janice
La date de la conciliation était maintenant passée de deux semaines. Janice se plaisait énormément en Normandie. Chaque matin elle faisait une grande balade en bord de mer et respirait à pleins poumons. L’après-midi, elle visitait les alentours. Le soir, elle regardait un des nombreux films de la vidéothèque personnelle de Pierre-Alain.
Ce dernier lui rendait visite tous les deux jours, en fin d’après-midi. La première semaine les avait vus se rapprocher et avoir de longs moments de complicité, que ce soit en promenade, en visite ou dans le salon douillet.
Janice avait encore quelques passages de colère alternés avec des moments de tristesse, mais son moral reprenait le dessus incontestablement. Steven faisait encore parti de ses pensées et de la plupart de ses conversations, mais Pierre-Alain savait se montrer patient et chaleureux. Une belle amitié était en train de naitre dans l’esprit de Janice et elle en était heureuse.
Un matin, elle reçut un courrier du tribunal. Elle avait fait un renvoi provisoire d’adresse. C’était une convocation, mais, contrairement à ce qu’elle attendait et ce à quoi l’avait préparée Pierre-Alain, il ne s’agissait pas d’une convocation ordinaire. Il s’agissait d’une convocation auprès du tribunal d’instance, co-signée par le juge aux affaires familiales et par le juge de première instance.
L’objet, clairement décrit, était une demande de divorce pour faute et adultère, faux et usage de faux et tentative d’escroquerie.
Elle appela aussitôt Pierre-Alain et lui demanda de quoi il retournait.
« J’ai agi sur ordre de mon président qui estime que la conduite de votre mari nuit à la réputation et au chiffre d’affaires de l’entreprise, et qu’il a fait perdre le principal client qui n’est autre que l’époux de la femme de la photo. »
« Mais que risque-t-il ? »
« Une amende assez forte, probablement de la prison et, bien entendu, la perte de tous ses droits en tant qu’époux. Vous savez, c’est une procédure habituelle pour notre président. Chaque fois qu’un cadre trahit sa confiance, il y a des représailles. »
« Oui, mais tout de même, c’est bien lourd. »
« Vous croyez ? Votre mari a fait perdre des millions à la compagnie, que ce soit avec ce client perdu, comme avec la mauvaise réputation que cela va entrainer. Être seulement licencié ne serait vraiment pas cher payé. »
« Je n’ai pas voulu tout ça moi, je voulais juste divorcer. »
« Écoutez Janice, vous avez encore des sentiments pour votre mari, c’est tout à fait normal. Une femme honnête et fidèle comme vous ne se détache pas de plus de vingt années d’union du jour au lendemain. Mais, voyez-vous, je trouve qu’il n’a que ce qu’il mérite. Vous avez été trop confiante, et cela a été votre seule faute. Si vous voulez, je vais rester ce soir pour vous tenir compagnie dans ce moment pénible. Je prendrai la chambre d’ami. »
« Vous êtes un véritable ami pierre-Alain, j’ai pour vous une gratitude infinie. »
Steven
La convocation ne surpris guère Steven. Il savait que la guerre avait été déclarée et se sentait prêt à affronter l’ennemi. Madison avait été une aide précieuse et un soutien permanent.
Elle l’avait accompagné à la conciliation et l’avait attendu dans un café du quartier pendant qu’il présentait les éléments recueillis de son dossier. Son soutien avait été sans faille et il lui en était reconnaissant.
« Je vais vous laisser Steven. Je crois que vous avez encore pas mal de chose à préparer pour le jour J et je ne veux pas devenir un poids perturbant votre tâche. »
« Madison, ces quelques semaines passées à vos côtés ont été enchanteresse, en dépit de la situation. J’étais au fond du trou, et, grâce à votre présence et à la confiance que vous m’avez témoignée, j’ai repris du poil de la bête et je me sens prêt pour cette dernière épreuve. »
« Je serai présente au tribunal, derrière vous. J’espère avoir la chance de rencontrer vos enfants. Vous m’en avez tellement parlé que j’ai l’impression de les connaître. »
« Oui, ils seront là, et ils seront ravis j’en suis sûr de faire votre connaissance. Je me suis permis de leur parler de vous et ils vous sont reconnaissants pour le réconfort et l’aide que vous m’avez apportés. Je suis persuadé qu’en d’autre circonstances, j’aurais été fortement charmé par votre personnalité, votre distinction et votre beauté. J’ai bien conscience de n’avoir pas été le plus jovial des partenaires, mais si l’avenir me donne le droit de vous revoir en d’autres circonstances, j’espère avoir l’opportunité un jour de me montrer à vous sous un meilleur profil. »
« Je suis certaine que nous nous reverrons dans un autre contexte Steven. A bientôt. »
Madison parti, Steven s’attela à sa tâche et se prépara à braver l’ennemi.
Janice
Dernière semaine avant le procès. Janice n’arrivait pas à penser à autre chose qu’aux conséquences punitives risquées par Steven. Il avait été le grand amour de sa vie et elle n’arrivait pas à se détacher de cette idée.
Bien sûr, Pierre-Alain était un ami merveilleux, bienveillant, rassurant et, elle le sentait, très attiré par elle. Plus d’une fois elle avait senti qu’il profitait d’un rapprochement pour la frôler, la toucher du genou ou bien mettre la main sur son bras. Il était bel homme, distingué, toujours élégant voire raffiné, avec un léger accent canadien très craquant.
Elle se rendait bien compte que cette danse de la séduction ne la laissait pas indifférente et que, si ce n’était ses liens encore solides malgré tout avec Steven, elle aurait volontiers cédé aux sirènes de l’amour.
Le temps était à l’orage et elle détestait par-dessus tout le tonnerre. Pierre-Alain découvrit un petit être chétif et frileux, emmitouflé dans une robe de chambre et recroquevillé dans le canapé. Elle le regardait avec des yeux suppliants.
« Vous n’allez pas partir maintenant, avec l’orage qui gronde. Restez au moins un peu, le temps qu’il cesse. »
Il s’assit tout contre elle et la prit dans ses bras
« Venez-là petit oiseau affolé, je vais vous protéger du méchant orage. »
Elle tourna son visage vers lui.
« C’est vrai, vous restez ? »
Il n’eut qu’à incliner la tête pour que leurs lèvres se touchent. Elle les ouvrit aussitôt et leur baiser devint passionné.
Il jubilait intérieurement. Cela faisait des semaines qu’il attendait sa juste récompense. Il lui caressa le visage tout en prolongeant le baiser et elle s’accrocha à ses épaules comme à une bouée de sauvetage.
Il passa son bras droit sous ses jambes et la souleva comme un fétu de paille. Il se dirigea, toujours en l’embrassant, vers sa chambre. Elle avait les yeux fermés mais savait dès à présent ce qu’il allait se passer. Elle était consentante, vaincue, sans défense. Elle se rendait et s’offrait à son sauveur.
Il l’allongeât sur le lit et retira sa veste et ses chaussures. Il défit un à un les boutons de son corsage et commença à l’embrasser dans le cou avec le plus de délicatesse possible.
Elle s’accrochait toujours à lui, les mains croisées sur sa nuque. Il défit l’attache du soutien-gorge et vit enfin apparaître sa superbe poitrine. Pour une femme ayant passé quarante ans, elle était drôlement bien conservée. Ses seins étaient encore très fermes et gonflés.
Il joua avec leurs pointes, les pinçant légèrement pour les ériger, puis il se pencha pour les aspirer l’une après l’autre d’une bouche gourmande. Elle plaça ses mains sur son crâne, se laissant aller à l’abandon dans un soupir de délivrance. Il défit la fermeture de sa jupe, abaissa la fermeture éclair, puis lui retira le vêtement. Il lui ôta le soutien-gorge, abaissa sa culotte, puis se recula pour mieux l’admirer
« Qu’est-ce que tu es belle. »
« Embrassez-moi. »
Il s’allongeât près d’elle, la pris tendrement dans ses bras et l’embrassa de nouveau.
Leurs langues jouaient un balai endiablé, tournoyant dans un rythme effréné. Il multipliait les caresses sur sa poitrine et son ventre.
Il descendit entre ses jambes et sa bouche vint naturellement prendre possession de ses lèvres intimes. Sa langue les entrouvrit et pénétra dans sa grotte secrète, arrachant un second soupir de plaisir à Janice, totalement abandonnée. Il tournoya autour du clitoris ce qui déclencha la montée vers le plaisir de sa partenaire. Son majeur en pris possession, libérant sa langue qui s’incrusta à l’intérieur du vagin trempé de sécrétions.
« Ah c’est bon, continue. »
Son doigt tournoyait affolant son bouton raidi par le plaisir et sa langue prenait le même rythme, arrachant le premier cri de jouissance de Janice. Satisfait de lui, il remonta l’embrasser, mélangeant avec elle ses parfums secrets.
Elle lui saisit son sexe dressé et lui promulgua une lente et douce caresse, couvrant et découvrant le prépuce. Elle s’abaissa et le prit en bouche, allant le plus loin possible dans sa gorge, comme pour le récompenser du plaisir qu’il lui avait donné. Il ne tint pas longtemps et avec beaucoup de douceur, la releva et l’allongeât sur le dos. Il s’installa entre ses jambes relevées et présenta son pénis à l’entrée de son intimité.
« Viens, viens en moi. »
Il donna un léger coup de rein vers l’avant et pénétra à moitié le vagin de Janice. Il attendit quelques secondes puis s’avança de nouveau pour investir complétement le sexe de sa partenaire. Elle avait gardé les yeux fermés et savourait cette pénétration enivrante se donnant sans retenue à ce coït providentiel.
Steven n’avait que ce qu’il méritait. Après tout, c’est lui qui avait commencé avec cette poufiasse. Elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Il n’y avait pas vraiment d’amour, mais plutôt un besoin de reconnaissance, de complicité.
Elle avait l’intention de se donner complétement à cet homme qui s’était montré bon et salvateur pour elle, et elle entendait lui prouver sa gratitude en se livrant à lui sans retenue. Bien sûr, elle savait déjà qu’il n’y aurait pas la flamme de la passion amoureuse qu’elle avait toujours ressentie avec son époux. Mais elle avait un besoin impérieux de se venger et de se prouver à elle-même qu’elle pouvait encore rendre un homme heureux et le combler d’amour.
Les mouvements des hanches de Pierre-Alain s’accélérèrent, provoquant une montée du plaisir dans les reins de Janice
« Oui, c’est bon, n’arrête pas. »
« Tu me sens bien ? »
« Oui, je te sens partout, je vais venir. »
L’homme pris un rythme effréné arrachant quelques cris à sa compagne, puis se bloqua au fond du vagin et libéra sa semence par saccades fugitives les faisant de nouveau crier à l’unisson.
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10 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Magnifiquement raconté un véritable best-seller comme beaucoup de vos lecteurs nous apprécieront prochainement pouvoir lire la fin de cette histoire oh combien passionnante à très bientôt et grand merci à vous .
Très belle histoire d arnaque certainement orchestrée par le concurrent direct pour le poste prestigieux de dircteur général de la société Américaine. Malheureusement sa femme idiote croit tout ce que lui raconte l escroc et en plus elle se fait baiser par lui les conséquences pour elle vont être désastreuse mais elle le méritera n ayant pas fait confiance à son mari et préférant croire un inconnu.
Bonjour, j'allais faire la même demande que jean1364 pour le récit "mes vacances à la baule, le ressac"!
arnojan
arnojan
Ah! merci pour la remise en ligne de la première partie de cette superbe histoire (comme toute les autres) & heureux de vous relire. Un auteur préféré est de retour.
arnojan
arnojan
bonjour Briard merci de rééditer ce texte que nous avions beaucoup aimé. Ce serait bien de publier à nouveau "mes vacances à la baule, le ressac" qui a également disparu du site...
la suite de cette histoire est à la fin des textes...
la suite de cette histoire est à la fin des textes...
J'avais déjà lu cette histoire, mais c'est un plaisir de la relire.
Très bonne idée que d'avoir remis en ligne ce texte. Je suis impatiente de connaitre la suite de ce véritable thriller
Janice a été rapide sur la gâchette! J’ai l’impression que quelqu’un lui a joué dans le cerveau avant l’arrivée de Steven.
L’enquête est commencé, quel en sera l’issue?
J’attends la suite avec impatience.
L’enquête est commencé, quel en sera l’issue?
J’attends la suite avec impatience.
Et voilà un nouveau revenant, Briard.
Je me souviens avoir lu cette histoire avant la fermeture.
Merci de nous la remettre en ligne. La suite maintenant
Je me souviens avoir lu cette histoire avant la fermeture.
Merci de nous la remettre en ligne. La suite maintenant
Il y a des traites... mais la femme condamne un peu rapidement son mari.
On veut connaitre la suite... Vite
On veut connaitre la suite... Vite