La bonne étoile_6

- Par l'auteur HDS Briard -
Récit érotique écrit par Briard [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : La bonne étoile_6 Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-11-2021 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

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La bonne étoile_6
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…
Partie 6
L’après-midi n’était pas terminée. Dorine et Jérémy sortirent de l’agence bancaire.
« C’est vraiment génial la vie parfois. On avait la même banque, tu te rends compte ?
Ils reprirent la voiture de Dorine, et échangèrent sur la rencontre décisive qu’ils s’apprêtaient à avoir.
Ils s’étaient retrouvés et avaient reconstruit leur complicité. Jérémy avait le sentiment qu’ils ne s’étaient jamais vraiment séparés. Que le temps, la distance n’avaient rien cassé entre eux.
Il se disait que leurs chemins ne s’étaient pas séparés mais avaient avancé en parallèle.
Ils avaient suivi à peu de choses près le même apprentissage et en connaissant autant sur la cuisine et ses ingrédients.
Ils avaient toujours les mêmes espérances, devenir chef, se marier, avoir des enfants et se consacrer à cent pourcents l’un à l’autre.
Il l’avait tenté, en vain, avec Déborah. Ce n’était pas qu’il n’était pas fait pour elle. Il aurait pu continuer à s’accommoder de leurs trop grandes différences. Il savait depuis longtemps prendre sur lui. Il aurait quand même pu être heureux, malgré tout.
Non, c’est elle qui n’était pas faite pour lui. Lui, il lui fallait quelqu’un de sensible, de doux et, surtout, quelqu’un d’aimant. Une femme qui s’intéresse à lui, qui prenne le temps de l’écouter, de lui montrer qu’il comptait pour elle et qui aimât qu’il lui montre combien elle comptait pour lui.
Quelqu’un qui partage un univers dans lequel chacun respectait l’autre et savait aimer leurs différences.
Dorine avait le sentiment d’être sur un nuage. Elle avait retrouvé son amour de jeunesse. Ce n’était pas qu’elle l’avait perdu de vue. Elle avait souvent pensé à lui, se demandant ce qu’il devenait, s’il lui arrivait, à lui aussi, de penser à elle.
Elle aurait pu continuer, comme ça, à faire sa vie avec William. Après tout, sorti d’une brute épaisse, elle savait le canaliser, le freiner. Elle avait tout fait pour le domestiquer aux choses de l’amour, mais devait faire le constat d’un échec cuisant. Mais un échec dont elle ne se sentait pas responsable.
Même si sa vie n’était pas, et, loin s’en faut, celle qu’elle dont elle avait rêvé, elle aurait fini par l’accepter et, quelque part, y trouver son comptant.
La cuisine était sa grande passion et elle avait si souvent été y puiser le réconfort d’une vie qui ne la satisfaisait pas complétement.
Mais, maintenant, tout allait changer. Elle savait que Jérème était son âme sœur. Elle le savait depuis longtemps, mais l’avait rangé dans un coin de sa mémoire.
Elle exultait de la tournure amoureuse et folle de ce qu’elle vivait depuis quelques heures. Ce bonheur qu’elle avait fini par croire qu’elle ne méritait pas, lui était apparu soudain si évident.
Elle avait envie de mordre la vie à pleines dents. Avec lui, elle se sentait capable de soulever des montagnes.
La vie allait voir de quoi, tous les deux étaient capables.
Le petit univers de la restauration allait entendre parler d’eux. Ils allaient le révolutionner, le transformer et il serait le témoin de leur talent.
Elle se sentait, près de lui, pousser des ailes.
Tout en conduisant, elle posa sa main droite sur celle de Jérémy.
« Je veux que tu sois aussi heureux que je le suis en ce moment. »« Tant que tu seras à mes côtés, je serais le plus heureux des hommes ma Dorinette. »
Ils arrivèrent au « Fous du Bassin ». Ce restaurant bénéficiait d’une vue imprenable sur le port d’Arcachon et d’une assiette plutôt réputée.
L’établissement n’était pas encore ouvert, mais ils sonnèrent et une jeune femme vint leur ouvrir.
« Que puis-je pour vous ? »« Bonjour, nous souhaiterions parler aux patrons du Régent et de l’Entre-Deux. »« Heu, je vais voir s’ils sont là. Qui dois-je annoncer ? »« Leurs deux seconds de cuisine. »Elle s’absenta de longues minutes et revint.
« Entrez et suivez-moi je vous prie. »Elle les précéda à l’intérieur du restaurant et les amena à une petite salle de réunion où leurs deux patrons les attendaient, l’air interrogatif.
Celui de Jérémy leur tendit la main.
« Que faites-vous là ? »« Nous avons à vous parler messieurs. »« Entrez et asseyez-vous. »Ils s’assirent en face des deux hommes.
Dorine prit la première la parole.
« Messieurs, vous nous avez menti et trompés. »« Allons bon Dorine, qu’est-ce qu’il te prend. »« Laissez-moi parler. Vous nous avez caché que William et Déborah ne se réunissaient plus avec vous depuis cinq semaines. »« Je ne vois pas en quoi cela vous regarde jeune fille. »« Je vous ai dit de me laisser parler. Cela nous regarde car, autant Jérémy avec Déborah, que moi avec William, sommes engagés et en couple. Or, nous les avons trouvés dans votre bureau en train de copuler. »Les deux pères de familles semblèrent choqués.
« Oh ! »« Vous ne nous ferez pas croire que vous l’ignoriez. Votre secrétaire a tout fait pour nous empêcher d’entrer, mais nous avons réussi à franchir ce bien fragile barrage et sommes arrivés dans la pièce alors que votre fils faisait l’amour à Déborah. »« Mais, comment dire… »Jérémy qui se dandinait sur sa chaise éclata.
« Vous le saviez, c’est tout. Arrêtez de nous prendre pour des cons. »« Mais qu’est-ce qu’il te prend, et comment oses-tu nous parler ? »« Ça suffit les hypocrisies. Vous vous êtes bien foutus de notre gueule. Non seulement vous nous avez menti, mais vous nous avez aussi trahi. Professionnellement et personnellement. Dorine et moi pouvions nous attendre à plus d’honnêteté de votre part. Mais non, vos enfants chéris, qu’ils baisent avec qui ils veulent, quelle importance ? Même si cela doit blesser leurs conjoints, la belle affaire. Vous nous aviez dit avoir placé plein d’espoir en nous. Mais pourquoi si c’est pour ne pas nous accorder plus d’importance que ça ? »Dorine posa sa main sur celle de Jérémy.
« Nous avions confiance en vous. Nous nous sommes investis comme aucun de vos employés ne l’avait fait jusqu’à présent. Nous vous avons tout donné professionnellement et nous avons été des conjoints honnêtes pour votre enfant. Tout cela pour être trahi et traité comme un chien. J’ai rompu avec votre fils et Jérémy en a fait de même avec votre fille. C’est à eux que vous allez laisser votre établissement en héritage ? Eh bien s’ils le gèrent aussi bien que leur couple, je peux vous garantir que vous courez à la faillite. »« Mais, c’est pour cela qu’on avait placé tous nos espoirs en vous. C’est vrai que l’on aurait pu éviter d’en arriver là, mais je vous assure que nous avons tout fait pour les empêcher de retomber dans les bras l’un de l’autre. Comment aurions-nous pu vous en parler ? »« D’abord en les sermonnant. Vos enfants ont été mal élevés. Ils se croient déjà dans la place et, croyez-moi, lorsqu’ils y seront, ce sera un véritable gâchis. »Le père de William allait répliquer mais elle l’arrêta d’un geste de la main.
« Maintenant, nous allons vous dire ce qu’il va se passer. Nous vous remettons notre démission. »Ils leur tendirent chacun un courrier rédigé avant de quitter l’appartement.
« Nous allons prendre quelques jours de repos, puis nous chercherons un établissement à vendre, et il n’en manque pas, dans lequel nous allons monter notre propre restaurant »« Mais avec quoi vous allez acheter un restaurant ? Vous n’aurez jamais l’argent. »« Nous avons consulté notre banque tout à l’heure. Avec nos économies, nous avons l’apport pour un prêt plus que conséquent pour acheter le fonds de commerce de nos rêves. »« Mais vous ne pouvez pas vous mettre à votre compte. Il y a une clause de non-concurrence dans votre contrat. »« Quel contrat ? Vous nous avez recrutés apprentis et fait un contrat d’apprentissage. Ensuite, pour ne pas dépenser le réel salaire des postes que vous nous avez confiés, vous ne nous avez jamais rédigé le moindre contrat. Nous nous sommes vus aide-cuisinier, puis cuisinier, puis sommelier et, enfin, second de cuisine. Le tout, sans jamais nous faire le moindre contrat, ce qui vous a permis de nous rémunérer très largement en dessous du salaire moyen de la profession. »« Mais, nous vous avons aidés à monter en compétence, et ça a un prix. »« Mais, en échange, nous avons amélioré le niveau de chaque poste que nous avons tenu et, ça aussi, ça a un prix. »Les deux patrons se regardèrent puis le père de William reprit la parole.
« Bon d’accord, vous avez gagné. Nous vous faisons un contrat en bonne et due forme de second de cuisine. »Jérémy se leva et tapa du poing sur la table.
« Il n’en est pas question. Vous avez abusé de nous et maintenant, mis devant le fait accompli, vous essayez de réparer les pots cassés en nous faisant un contrat pour, en quelque sorte, régulariser la situation et réparer vos erreurs. »« Mais non, tu sais que nous avons fondé de grands espoirs en vous. »Jérémy se rassit et Dorine prit le relais.
« Mais quand on a un espoir en quelqu’un, on ne l’abuse pas et on ne lui ment pas. C’est décidé, nous démissionnons et allons nous installer à notre compte. Je vais être honnête avec vous. William et Déborah ne valent pas tripette, que ce soit comme sommelier ou comme barman. Je vous le dis sans méchanceté, sans esprit de revanche, ils sont nuls et l’ont toujours été. Sans notre aide, tout d’abord, ils n’auraient jamais eu leur diplôme. Ensuite, depuis que nous les fréquentons dans le milieu professionnel, nous avons dû rattraper je ne sais combien de bourdes et fautes tellement évidentes que vous vous rendrez vite compte à quel point j’ai raison. »Jérémy prit la main de Dorine et se leva.
« Vous ne pourrez pas nous empêcher de réaliser notre rêve. Tout cela n’aura pas été inutile finalement. Vous nous avez, sans le vouloir, permis de nous retrouver et donné l’envie de nous lancer. Aussi messieurs, hasta la vista. »Ils se regardèrent, se firent un clin d’œil et partir main dans la main.

Quelques semaines plus tard, un restaurant rouvrait ses portes sur Lanton, après un changement de propriétaire.
Sur le bassin nord, près du port de Fontainevieille et des parcs ostréicoles, face à l’Ile aux Oiseaux, un soixante couverts en salle et quarante en terrasse, avec deux jeunes chefs de cuisines et une carte des plus originales et rafraîchissante qu’il eût été donné de voir sur ce charmant coin de Gironde, un établissement ne mit pas longtemps à faire parler de lui : La Bonne Étoile.

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Texte coquin : La bonne étoile_6
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