TRIANGLE DES BERMUDES

- Par l'auteur HDS DeeWar -
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Auteur homme.
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Récit libertin : TRIANGLE DES BERMUDES Histoire érotique Publiée sur HDS le 20-03-2024 dans la catégorie Entre-nous, les hommes
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TRIANGLE DES BERMUDES
TRIANGLE DES BERMUDES.

MIA - Côte EST des États-Unis.

Le commandant James.W.Caroll est aux commandes d'un Boeing 737 de la Lufthansa en direction de Berlin. C'est un pilote aguerri qui compte des milliers d'heures de vol à son actif. À bientôt soixante ans, on ne la lui fait pas. Ce n'est pas parce qu'il emprunte le couloir du Triangle des Bermudes qu'il doit s'inquiéter.

La Tour de Contrôle n'a rien signalé d'anormal depuis son décollage de l'aéroport international de Miami (MIA). Pour lui, c'est une simple routine. Tous les vols se ressemblent, en fait. Il est quinze heures vingt-trois lorsqu'il voit se dresser devant lui la barrière cotonneuse d'un immense cumulonimbus.

Le front nuageux se lève vraiment très vite. Bon, se dit-il, cette fois on ne va pas y échapper. Il actionne la manette de pilotage automatique au cas où... Derrière lui, le copilote compare les cartes et la météo. Il est inquiet. Aucun front froid nuageux n'était signalé.

- Instabilité en vue, commandant.

Bon sang, c'était pas prévu au programme. Ces connards de contrôleurs aériens n'ont même pas été fichus de les prévenir. Il soupire bruyamment. Il est grand temps que tout cela s'arrête et qu'il puisse se la couler douce avec sa femme et ses petits-enfants.

Trente-cinq ans de bons et loyaux services sans le moindre accroc, ça mérite bien une bonne retraite. Avec, en prime, une médaille...

Le mur opaque, gris irisé, pousse en son sommet. C'est comme un nuage d'avalanche qui grossit et s'épaissit à mesure qu'ils foncent dans son centre. Le Commandant Carrol affiche la fréquence de Nassau. C'est un petit aéroport mais il fera l'affaire en cas d'avaries. Il examine les instruments, le radar qui se colore de rouge à 130 nautiques. Il hoche la tête: pour l'instant tout est sous contrôle.

Il avertit la capitale des Bahamas de sa présence au dessus d'eux, même s'il se doute bien qu'ils sont suivis, puis coupe la communication. Il saisit le micro-cabine et s'adresse aux 240 passagers dont il a la charge.

« ...Ici votre commandant de bord. Veuillez immédiatement regagner vos sièges et attacher votre ceinture, nous allons rentrer dans une zone de turbulence. Éteignez tout appareil électronique. Je répète, éteignez tout appareil électronique. Nos hôtesses sont à votre disposition. »

*******

Gerhard ne voulait pas prendre ce vol. En fait, il ne voulait pas rentrer. Pas avant d'avoir eu une dernière explication avec Megan. Deux ans de vie commune et soudain, elle rompait. C'est vrai qu'il lui avait caché certaines choses, notamment son attirance pour les hommes. Mais bon sang, il l'aimait. Sa courte liaison avec Lewis, son collègue de travail avait tout foutu en l'air. Elle l'avait invité un soir à la maison et ç'avait été le coup de foudre. Un séduisant comptable, beau comme un Dieu, sûr de lui... Comment résister!

Et ce con qui avait tout révélé de leur aventure, jusqu'aux moindres détails. Un enfoiré, un briseur de couples, voilà ce qu'il était.

Gerhard, perdu dans ses pensées, ne voit pas un homme en costume-cravate prendre place à côté de lui. Les hôtesses ont dû le changer de place au dernier moment.

Il est grand, bien bâti, autour de la trentaine et fait preuve d'une prestance indéniable.

Gerhard est troublé mais son nouveau voisin ne fait aucun cas de lui. Il ouvre sa tablette malgré l'interdiction, jusqu'à ce qu'un steward lui demande poliment de se plier aux ordres du commandant de bord.

Il ferme les yeux et repense à Lewis. Tout juste vingt ans et déjà un super amant au lit. Il avait pris son pied comme jamais. Sa façon de lui faire l'amour gommait les trente ans d'écart. Il se sentait redevenir un jeune étudiant. Il s'abandonnait comme jamais il n'avait osé avant. Même avec Megan, c'était différent. Il devait assumer son rôle de mâle dominant, la satisfaire du mieux qu'il pouvait même si à chaque fois qu'il frôlait sa peau, il était mort de trouille.

Avec Lewis, fi de tout cela. Il sentait qu'il basculait dans l'irrationnel. Chaque minute passée loin de son jeune corps s'apparentait à une torture. Il lui manquait.

Pris dans les mailles de son filet, il n'avait pas vu le froid s'installer dans son cœur. Ce sourire sans colère, comme celui qui est déjà parti. Ces rendez-vous de plus en plus espacés, jusqu'à cette scène surréaliste où, à la fin d'un repas au Cottage Rio, il avait tenu à partager l'addition afin de bien lui signifier que désormais il n'y aurait plus de ''nous''.

Gerhard écrase une larme et se tourne vers son voisin. L'agitation dont il fait preuve ne semble pas le perturber outre mesure, jusqu'à une nouvelle annonce du commandant.

« ...Ici votre commandant de bord. Personne ne doit plus circuler dans les allées. Aucun ordinateur avec vous ni aucun liquide. Personnel de bord, veuillez vérifier la sécurité des passagers. Regagnez ensuite votre siège. Nous allons rentrer dans une turbulence de force huit avec possiblement un trou d'air dans les minutes qui suivent. »

À ce dernier énoncé, son séduisant compagnon de siège devient tout blanc. Gerhard le voit transpirer à grosses gouttes. Il se penche vers lui et tente de le rassurer.

L'homme d'affaire le regarde d'un air suppliant, veut parler mais aucun son ne sort de sa bouche. Il agrippe les accoudoirs et finit par fermer les yeux. Gerhard voudrait le réconforter, lui tenir la main et le serrer tout contre lui. La peur le rend soudain beau. Il fait tellement mûr dans son costume onéreux.

Gerhard ne peut s'empêcher de glisser un œil en direction de son entrejambe. Sûr qu'il ne bande pas mais la bosse qui déforme la fine toile du pantalon paraît prometteuse...

*******

Le commandant Carroll regarde cet énorme cumulonimbus se rapprocher. Il est impressionnant. Les dômes stratosphériques s'étirent sur dix kilomètres de hauteur. On dirait une succession de cyclones qui entrent en collusion au moindre mouvement d'air.

Son second commence à s'inquiéter.

- Vous avez vu ça, commandant?! Jamais nous n'arriverons à traverser cette muraille d'eau. On va se payer un courant descendant de dingue dès qu'on va parvenir au flanc.

Caroll ne dit rien mais un doute se lit sur son visage. Il consulte une nouvelle fois le radar-météo. C'est le chaos total. Une longue barre rouge envahit l'écran.

Au même instant, le Boeing manque d'air pour le soutenir et plonge. Les membres d'équipage croient entendre les passagers hurler dans la carlingue.

Durant quinze interminables secondes, l'avion pique du nez vers l'océan. Les systèmes de sécurité ne répondent plus. Il chute avec une inclinaison effarante. Le monstre d'acier est roulé dans les courants tourbillonnants et bientôt des centaines d'énormes grêlons mitraillent les vitres en laissant des impacts dans le verre blindé.

*******

Les passagers sont comme tétanisés. Certains crient pour expulser leur peur, d'autres comme le voisin de Gerhard, se tassent sur leur siège et pleurent en silence.

Chacun croit sa dernière heure venue. Gerhard est calme, étrangement. Il ne craint pas la mort. Son seul souhait est de ne pas souffrir. Si l'avion s'abîme en pleine mer, le choc sera rapide, brutal, sans espoir de retour.

Il se tourne à nouveau vers son compagnon d'infortune. Dieu, qu'il est beau! Un apollon tout en muscles que moulent sa fine chemise cintrée. Il a dénoué son nœud de cravate et respire avec force. Gerhard tente un geste audacieux. Il lui prend la main gauche et caresse son alliance. L'autre, tourne la tête, les yeux embués de larmes et vient se lover contre le creux de son épaule.

Le quinquagénaire n'en croit pas ses yeux. Son acolyte, loin de se formaliser de son attitude, s'abandonne tout contre lui. Il serre la dernière personne qui l'aura tenue dans ses bras. Ce ne sera ni sa femme, ni ses enfants, pas même ses parents. Non! Ce sera lui, un illustre inconnu.

Il pousse son avantage en pressant son autre main contre sa poitrine puissante. Les soubresauts de l'avion sont propices à de tels gestes. Gerhard se veux rassurant. Tout en le frôlant, il tente de l'apaiser par des mots simples qui tranchent avec l'hystérie des autres passagers.

Ils sont dans leur bulle, déconnectés de tout ce qui les entourent. Ils foncent vers le chaos mais veulent prolonger cet ultime instant par ce contact humain entre deux êtres que tout sépare.

Tout, sauf la mort.

Son bel Hidalgo a toujours la tête qui repose sur son épaule. Les secousses le font se presser encore davantage. Il appuie sa joue contre son cou. Ce contact viril l'électrise. Gerhard tourne son visage vers cette tête qui tremble, ces yeux mi-clos qui coulent et cette bouche masculine d'où sortent quelques plaintes à mesure que l'appareil plonge.

Leurs lèvres sont à présent toutes proches. Les trous d'air à répétition les font se toucher. Gerhard s'enivre de ce fruit défendu qu'il goûte pour la première fois. Il lui chuchote des mots doux et les dernières syllabes se noient dans sa gorge. Il n'ose s'aventurer plus loin. Sortir la langue et explorer cette cavité que seule sa femme connaît. Il respire son haleine, palpe son torse puissant, commence à faire sauter les premiers boutons de sa chemise et lorgne outrageusement vers sa braguette. Il continue à lui parler. Il l'amadoue, l'apprivoise, sent son cœur s'emballer à chaque secousse avant de redescendre au son de sa voix. Ils vont mourir, c'est sûr. Autour d'eux, tout n'est qu'apocalypse. Les gens vocifèrent, les enfants pleurent et les vieillards prient.

Eux, ils sont seuls au monde. Pendant quelques secondes encore...

Il avance une main en direction de son bas-ventre. Il ne veut pas disparaître sans toucher une dernière fois ce qui aura dicté chaque décision de sa putain de vie.

Ses lèvres sont sur les siennes, sa main droite parcourt ses pectoraux puissants alors que son autre s'aventure dangereusement entre ses cuisses.

Quand soudain,...


*******

Carolls ne pense pas à ses gosses, ni à sa femme. Il est concentré sur son objectif: tenter juste de sauver ce gros Boeing bien trop lourd et bien pataud. Il répète mécaniquement les gestes enseignés durant ses années d'école de pilotage. Il est secoué, chahuté, livide mais continue à se battre avec ses instruments. Le voyant de la turbine gauche indique une perte de puissance de quinze pourcents. Le champs électrique extérieur perturbe l'électronique de bord. Mais pourtant, l'avion résiste tant bien que mal. Le ciel est noir, la grêle toujours présente. Mais bon sang, pourquoi ils n'ont rien vu en bas??!

Le commandant tente d'appeler la tour de contrôle de Nassau, quand soudain...

Un soleil éblouissant revient dans le cockpit. Le Boeing reprend de l'altitude et accélère brutalement. Le silence se fait à nouveau.

Carolls se demande s'il n'a pas rêvé.


*******


Soudain, une lumière blanche envahit le hublot. Un faisceau lumineux irradie l'habitacle. Aussitôt, le calme revient parmi les passagers et le personnel flottant s'affaire auprès de ceux encore sous le choc.

Le beau trentenaire à repris des couleurs. Et le contrôle de lui-même. Il se dégage de l'étreinte de Gerhard et ressort sa tablette comme si de rien n'était. Chacun retrouve une attitude plus appropriée pour un vol long courrier à destination de Berlin. Il rajuste sa cravate, s'essuie les yeux et replonge dans ses chiffres et statistiques.

Gerhard est troublé. À la fois frustré et ravi de cette expérience. Il n'insiste pas, ne lui adresse plus la parole. Ils sont redevenus de parfaits étrangers qui, une fois arrivés à destination, vaqueront chacun à leurs occupations.

Un univers de solitude en ce qui concerne le plus âgé des deux.


*******


C'est avec plus de deux heures de retard qu'ils arrivent enfin à l'aéroport Willy Brandt de Berlin-Brandebourg.

À peine s'adressent-ils un vague salut avant de faire la queue aux portes du Terminal. Gerhard suppose que son jeune voisin n'est pas très fier d'avoir montré autant de faiblesses. Il doit être quelqu'un de dur dans la vie, surtout au boulot. Et puis, cette proximité avec un inconnu... Un homme, qui plus est!

C'est sans doute trop pour un hétéro à la vie bien rangée et toute tracée.

Il l'aperçoit étreindre sa femme dans le hall et serrer très fort ses deux enfants. Gerhard écrase une petite larme et s'en va de son côté, les mains dans les poches.

Il sent alors une chose qui ne devrait pas s'y trouver. Un petit bout de carton rigide. Il le sort, intrigué.

C'est une carte de visite, avec un nom et une adresse.


FIN

Les avis des lecteurs

Histoire Erotique
Il n'y avait pas de scène de sexe intense et POURTANT c'était si bon , si profond , si fort comme moment dans l'avion . Entre eux ça ne fait que commencer et ça c'est beau !

Merci lelivredejeremie pour ton retour positif. (même si je ne comprends pas l'allemand :-))

Oooh ! Un récit qui décolle in media res (mais avec un background), un scenario travaillé, des personnages construits... et le mix ortho-grammaire plus que très décent. Je crois rêver. In gewisser Weise bin ich Gerhard... :)



Texte coquin : TRIANGLE DES BERMUDES
Histoire sexe : Une rose rouge
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