COLLECTION HOMME FEMME. Le pompon. Tome II (37/39) - histoire érotique

Si je m’attendais à ça !
Alain, le premier de la classe dont j’étais sûr qu’il réussirait sa vie mieux que la majorité d’entre nous, lors de nos vacances à Patou et à moi, je le retrouve en clodo.
Clodo près du casino de pontaillac près de Royan, contraint de faire les poubelles pour survivre.
Clodo, car la passion du jeu, l’a emporté sur la logique qui avait semblé être sa vie depuis sa prime jeunesse.
Clodo, parce que trop fort en math, il a cru avoir une martingale le rendant infaillible à ces jeux de hasard que sont ceux des casinos.

• Monte, Alain, nous te conduisons à la gare de Royan, prendre le premier train pour Paris, demain matin.
Là-bas, je te donnerais 100 francs, dix fois ce que tu me demandes pour continuer à entretenir ton vice, ta drogue, ta came.

Patou est déjà descendu et nous regarde dans la faible clarté à cet endroit du parking, paraissant incrédule devant le spectacle que montre Alain, même si elle ne le connaît pas.

• Christophe, j’entre, il fait froid et du crachin recommence à tomber.
J’ignore qui est ce garçon que tu parais connaître, si je comprends bien, aide-le, je t’attends à l’intérieur !
Je la vois partir, se reposant sur sa canne, qu’elle a reprise pour cette fin de journée.
Elle me fait plaisir, surtout, d’accepter que je fasse monter Alain, un peu de force dans notre limousine, dans l’état de décrépitude où il se trouve.
La berline en temps normal sent le cuir, à mes côtés, celui que j’aurais tendance à dire « mon ami » est loin de sentir la rose.

Lorsque nous quittons le parking, je vois ma petite me faire un signe de la main.
Par chance, je sais que dans les villes notamment à cette époque, où très peu de voiture circule, le chemin de la « gare » est fléché.
Je descends, je le récupère, mon Dieu comment peut-on se mettre dans cet état ?
S’il est venu en août avec une jeune femme, je comprends qu’elle l’ait quitté.
Nous entrons dans la gare et comme je lui avais promis, je sors de ma poche la liasse de billets de 100 constituants les 1 000 que Pat a accepté que j’emporte.

• Putain, Christophe, tu me refuses de quoi me refaire, alors que tu es pété de tune, viens, on retourne là-bas, je vais faire sauter la banque.

J’ignore comment on peut faire « sauter la banque, » mais ma bonne action se termine là, lorsque je le pose sur un siège de la salle d’attente.
Libre à lui de retourner près de ses poubelles, moi, je sais où je vais retrouver ma petite.
De retour au parking, j’ai la chance qu’une auto parte, c’est à quelques mètres de l’entrée que je me gare.
Je passe le contrôle de mon identité, obligatoire, pour pénétrer dans ce lieu, ou les lumières et le bruit que peuvent faire les machines sur lesquelles une multitude de joueurs jouent.
Pat est là, avec un couple, près d’une grande table où des joueurs et des joueuses posent des jetons avant qu’une dame dise, « rien ne va plus »…

• Christophe, passe-moi quelques billets, j’ai joué tous mes jetons et en quelques minutes, j’ai tout perdu.
Mes amis voulaient me prêter de l’argent, mais je voulais attendre ton retour pour que tu m’en donnes.
• Bonsoirs monsieur, madame.
Pat, souviens-toi de ce que tu m’as donné comme conseil, tu as joué ce que tu avais prévu de jouer.
C’est à mon tour de la faire après que j’ai donné 100 francs à Alain à la gare.
• Bravo, jeune homme, quelqu’un de raisonnable, je vous présente Michelle ma femme.
Je m’appelle Luc et nous habitons dans les hauts de pontaillac, une villa que nous avons fait construire avant que je prenne notre retraite.

Je vois bien qu’il y a une différence d’âge dans ce couple, mais Michelle est fort jolie.
Je comprends que Luc est craqué comme moi, je craque sur Patou, mais aussi après toutes les épreuves que nous avons traversées.
Ils m’emmènent récupérer des jetons, et je m’approche de la table ou en quelques minutes, le temps d’aller déposer Alain à la gare, elle a perdu 1 000 francs en si peu de temps.
Fort de toutes ces expériences, je change simplement 500 des 900 qu’il me reste.
Patou, c’est fait des amis, je pense qu’il va falloir leur offrir un verre d’avoir voulu lui prêter de l’argent.

• 8...

J’ignore les mots que la dame, semblant gérer cette table, prononce.
Entre, ces noirs, impairs et autres mots que les autres joueurs paraissent connaître, je me sens dépassé, laissant l’opération se faire.
Un homme grand et fort élégant, dans son smoking, voyant Patou avec une canne se lève pour qu’elle puisse s’assoir.
Avec un grand râteau, celle que j’apprends à être la croupière, rassemble les jetons, en écarte certains avec dextérité et les pousse sur le tas du monsieur, s’étant levé pour Patou.

• Vous me portez chance mademoiselle, que dois-je jouer, dites-moi ?
• Jouez le 3, je le sens bien.

Prononçant ces mots, il pose sa main sur l’épaule de ma petite, semblant ignoré que son petit ami est présent à ses côtés.
J’ai joué le 20, j’ignore pourquoi, si, demain c’est l’anniversaire de Patou, elle a vingt ans.

• Faites vos jeux…

La roue tourne et la bille qu’elle a envoyée dans le sens inverse, s’arrêter dans une case, sans voir laquelle !
Je vois la croupière refaire sa manœuvre et pousser des jetons devant diverses personnes.
Elle termine par mon jeton qui parait avoir fait des petits.

• Jeune homme, vous avez gagné, trente-cinq fois votre mise, avec votre jeton de 50 francs.
Trente-cinq fois cinquante plus le jeton de base, vous gagnez 1 800 francs.

Je suis un peu estomaqué, sans martingale, seulement un jeton posé et je me retrouve avec une coquette somme en un coup.
Certainement plus que ce que gagnait mon père, même en travaillant la nuit.

• Rien, ne va plus !
• Vous avez laissé vos gains et votre mise, vous allez tous perdre !
• Le 20…
• C’est incroyable, deux fois le 20 et vous aviez laissé vos jetons !
1 800 francs, trente-cinq fois, vos gains se montent à 63 000 francs, plus votre mise.
Au total, vous avez donc 64?800 francs avec deux coups gagnants en ayant joué le 20, une somme qui ferait tourner bien des têtes autour de la table, jeune homme.
Il serait temps de vous retirer et d’empocher vos gains !

J’ignore pourquoi, si ça fait trois mois qu’à la suite d’une construction inopportune de la piscine dans l’atelier de Pat, ma chérie a retrouvé l’usage de ses jambes.
Même si elle a besoin d’une canne le temps de reconstituer ses muscles.

• Le 20…

Un oh ! de stupeur monte du tour de la table, le monsieur bien mis qui m’a dit mes gains précédents, sans que je sorte de mon brouillard, recommence ses calculs de têtes.
Moi qui avais du mal à compter deux fois deux, multiplié par deux, c’est dans un certain brouhaha que je l’entends me dire.

• Pour calculer la probabilité que le numéro 20 sorte trois fois de suite à la roulette, il faut tenir compte du fait que la roulette européenne comporte 37 numéros de 0 à 36.
À chaque lancer, la chance que le 20 soit tiré est donc de 1 sur 37.
Pour que le même numéro sorte trois fois consécutivement, il faille multiplier cette probabilité par elle-même pour chaque tirage.
1/37? multiplié par 1/37? et encore multiplié par 1/37?, cela nous donne environ 1 sur 50 653, ou 0,00197 %.
Un événement donc rarissime et digne d’un véritable coup du destin pour qui aurait la chance, ou l’audace, comme vous, de le tenter.
Reprenons nos comptes.
Vous avez laissé vos 64 800 sur le 20 qui, de façon improbable, vient de sortir une troisième fois de suite.
Avec cette mise de 64 800 francs sur le numéro 20 et que ce numéro vient de ressortir, vos gains bruts s’élèvent à 35 fois votre mise.
64 800 fois 35, égale 2 268 000 francs.
À cette somme déjà vertigineuse s’ajoute la récupération de votre mise initiale, c’est-à-dire 64 800 francs supplémentaires.
En tout, sur la table, vous êtes à la tête de 2 332 800 francs, après ce coup gagnant.
Vous avez une chance de cocu jeune homme !
• Monsieur, j’ignore si vous êtes un mathématicien hors pair.
Mais dite vous bien que si je fais cocu Christophe, ce ne sera certainement pas avec vous, !
Monsieur, je sais tout !
• Oh ! pardon, mademoiselle, j’ignorais que ce jeune homme était avec vous.
Je vous présente toutes mes excuses.
• Monsieur, est-ce que vous rejouez, je vais relancer la boule, mais avant, je dois appeler mon responsable, je n’ai plus assez de jetons pour vous payer.
• Inutile Chantal, je suis là.
Messieurs et mesdames, les parieurs, cette table est fermée pour maintenance.
Veuillez passer sur les autres tables.
Nos employés seront heureux d’enregistrer vos paris.
Monsieur, madame, le directeur va vous recevoir pour vous remettre votre chèque de la totalité de vos gains, à moins que vous souhaitiez rejouer vos gains sur le 20 à une autre table.
• Christophe, cet argent est le tient, va voir le directeur.
Monsieur, pour vous faire pardonner vos mauvaises insinuations, allons au bar, vous pourrez bien m’offrir une coupe de champagne !
• Toute une bouteille, mademoiselle, si je peux me faire pardonner mon outrecuidance, votre main !

Alors que je suis le directeur de salle, me rendant vers les bureaux, je vois cet homme se plier, prendre la main de Patou et lui faire un baisemain.
Connaissant ma petite, je sens que je vais encore avoir des surprises…