La lampe d'Aladdin
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-12-2021 dans la catégorie A dormir debout
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La lampe d'Aladdin
Sophie V. adorait deux choses : chiner dans les brocantes et se masturber. Aucun rapport me direz-vous, mais ce jour-ci, quand elle s’éveilla elle était doublement contente. Au parc Rivière, à Bordeaux, avait lieu le vide-grenier annuel de son quartier et c’était samedi matin jour de sa première masturbation du week-end. En effet, samedi et dimanche étaient les uniques jours où elle s’octroyait quelques orgasmes en solitaire. Employée dans une bibliothèque privée, ses horaires étaient assez étendus pour que les habitants puissent emprunter et rendre les livres à la sortie, parfois tardive, de leur travail. Toute la semaine, elle avait ainsi l’esprit occupé la majeure partie de la journée voire de la soirée et cela l’empêchait de penser à son sexe.
Le soleil matinal pénétrait par les fentes des persiennes de sa chambre dans son petit appartement d’un immeuble bas et tout blanc situé rue de Laseppe. Il dessinait des zébrures lumineuses en travers de son lit sur lequel elle reposait couchée sur le dos. Sophie repoussa la couette avec les pieds, fit glisser sa culotte de nuit à mi-cuisses et remonta sa nuisette aux épaules. Elle écarta légèrement les jambes permettant ainsi à l’un des rayons de lumière d’éclairer et chauffer sa vulve. Sophie n’était plus la pin-up sur laquelle se retournaient les hommes. Elle allait sur ses cinquante ans ; ses seins s’étaient alourdis et ses hanches épaissies. Les cheveux grisonnants qu’elle ne colorait plus, quelques rondeurs qu’elle ne dissimulait pas, le manque de recherche dans son habillement de tous les jours, faisaient d’elle une femme qui avait abandonné le plaisir de séduire. Son dernier amant remontait à plus de trois ans, mais elle l’avait fichu dehors lorsqu’elle s’était aperçue qu’il était plus intéressé par squatter son appartement que par elle-même. Dernièrement, une lesbienne rencontrée dans un bar lui fit l’amour un samedi soir. Sophie avait bien joui, mais elle n’avait pas aimé le goût et l’odeur de poisson de la cyprine de sa partenaire. En bref, seule la masturbation lui apportait une réelle satisfaction et elle avait appris à s’en contenter, à défaut de pouvoir agir autrement.
Selon une technique bien personnelle qu’elle avait éprouvée, ses deux mains se glissèrent comme des serpents dans ses poils pubiens qu’elle ne taillait jamais et parvinrent à son sexe. Elle en écarta largement l’ouverture, exhibant ses muqueuses et son méat à un spectateur de fantasme puis, des deux index l’un après l’autre, caressa doucement les petites lèvres enfiévrées par le soleil et l’excitation. Celles-ci s’humectèrent rapidement et quand ses deux doigts furent suffisamment suintants, elle inséra dans son vagin un médius impatient qui disparut instantanément, bientôt rejoint par son voisin l’annulaire. Sophie ferma les yeux et entama quelques aller-retour d’abord lents puis plus rapides, dans un bruit de succion appuyé. Elle remonta son autre main qu’elle huma avant de se pétrir les seins. L’odeur de ses sécrétions vaginales évoquait en elle le lointain souvenir d’une colonie de vacances où elle était animatrice. À dix-neuf ans, elle n’était plus vierge, mais cela avait été son premier rapport homosexuel. Elle s’appelait Juliette et était à peine plus âgée qu’elle. Tête-bêche, elles s’étaient donné des orgasmes torrides, chacune à leur tour pendant deux heures au moins. Sophie avait eu la bouche, le nez, les joues et le cou trempés et se plaisait à imaginer sa partenaire dans le même état. Par la suite, elle avait souvent fait l’amour avec d’autres femmes, mais le léger goût de fer et le parfum fleuri de la cyprine de son initiatrice étaient inoubliables. C’est pourquoi elle avait été fortement déçue lors de sa dernière expérience. Soudain, prête à jouir, elle sortit les doigts de sa vulve et alla chercher le clitoris sous son capuchon. Il était rouge vif, gonflé de sang et appelait la caresse de tous ses vœux. Sophie gémit longuement quand elle le titilla avec vivacité. Au bout de quelques minutes, son sexe se contracta brutalement puis, selon un rythme rapide et régulier, tout son vagin l’imita ainsi que son périnée. Elle poussa un cri et se cambra. Secouant très vite son bouton rose, les orgasmes s’enchaînèrent dans une série de plaintes crescendo et decrescendo. Comblée, Sophie retomba lourdement sur le matelas. Enfin, sans doute par réflexe, elle protégea son bas-ventre en insérant fermement une main entre ses jambes serrées et croisées elles-mêmes parcourues de soubresauts spasmodiques.
Quelques minutes de repos s’écoulèrent. Ragaillardie, Sophie se leva alors et prit une douche fraîche avant un copieux petit déjeuner. Elle se prépara ensuite à sortir.
*
Le parc Rivière, situé non loin de chez elle, fut aménagé dans une propriété de quatre hectares du XIXe siècle rachetée par la ville de Bordeaux dans les années 1980. Sophie aime beaucoup s’y promener parmi les arbres et dans son ancien château. Généralement, ce parc n’est pas trop fréquenté, mais aujourd’hui premier juin, on avait installé de nombreux stands pour la brocante annuelle. Sophie china toute la matinée, mais ne trouva rien qui l’intéressât. L’heure de déjeuner approchant, elle décida de se rendre à l’étal d’un traiteur qui servait des mets typiques de la région. Elle opta pour une saucisse sauce bordelaise suivie de quelques cannelés bien cuits, le tout arrosé naturellement d’un vin de Bordeaux.
Comme le temps était au beau fixe, Sophie ne voulut pas rentrer tout de suite et retourna au milieu des exposants. Ce fut alors qu’elle la vit. Coincée entre de vieux livres et autres babioles sans valeur, cette ancienne lampe à huile orientale en laiton, dite d’Aladdin, dépassait légèrement. Sophie s’en empara et l’observa sous tous les angles. Elle était sale, l’anse était un peu tordue et la chaîne reliant le couvercle au corps de l’anse était détachée, mais rien d’irréparable. Sophie, émerveillée, l’imaginait déjà, en parfait état, sur sa cheminée. Elle sursauta quand le vendeur, un jeune homme barbu et tatoué, l’interpela :— Tout ce qu’il y a là, affirma-t-il en désignant son étal, appartenait à mes parents. À leur décès, mes sœurs et moi avons vidé la maison et nous nous sommes partagé ce qu’il y avait. Cette lampe est à vendre cinquante euros.
— Je la prends, répondit fébrilement Sophie en sortant un billet de son sac sans même penser à marchander un peu.
— Merci bien Madame, je vais vous trouver un sac, affirma-t-il en fouillant un carton derrière lui.
Quand il se retourna en tendant une pochette plastique, sa cliente n’était plus là. Elle se dirigeait d’un pas rapide vers la sortie, une lampe à huile ancienne à la main.
*
Ce dimanche matin, le temps était gris et aucun rai de lumière ne traversait franchement les fentes des volets. Sophie s’éveilla et immédiatement un grand sourire éclaira son visage, elle repensait à son acquisition de la veille. Cette lampe, une fois briquée et réparée, était magnifique et trônait au beau milieu du manteau de sa cheminée. Pour parfaire cette belle journée qui s’annonçait malgré le gris du ciel, Sophie ouvrit le tiroir de sa table de nuit et en sortit un vibromasseur rose de taille appréciable. Elle enclencha le minuscule interrupteur et un léger ronronnement se fit entendre. Elle le sentit aussitôt vibrer jusque dans son coude.
— J’espère que les piles sont récentes, je ne me souviens plus, murmura-t-elle pour elle-même en glissant l’appareil sous la couette.
Sophie en appuya l’extrémité contre son sexe à travers sa lingerie. Une vague de bien-être la gagna en un instant et elle ferma les yeux. Au bout de quelques minutes, elle eut trop chaud et repoussa la couette au fond du lit. Elle abandonna son entrejambe pour remonter le vibromasseur à hauteur de ses seins dont elle titilla les aréoles. Elle inséra son autre main dans sa culotte et s’aperçut que celle-ci était trempée.
« Ce n’est pas grave, de toute façon il faut que je fasse une lessive », songea-t-elle prosaïquement en ôtant slip et nuisette.
Sophie redescendit le godemichet et l’introduisit dans son vagin afin de l’humecter. Quand elle l’estima suffisamment lubrifié, elle remonta ses jambes pliées et apposa son appareil contre son anus. Elle gémit fort lorsqu’elle l’engagea dans son rectum sur toute sa longueur. Sophie haletait rapidement et tâta son clitoris du bout du doigt. L’orgasme naissait et elle ajouta à l’excitation anale, des mouvements circulaires appuyés sur son petit bouton émergeant de son capuchon. Soudain, elle cria en serrant les fesses et en écrasant son clitoris. Les vibrations de son périnée prolongèrent son spasme pendant longtemps, longtemps, longtemps… Puis n’en pouvant plus, Sophie retira l’appareil de ses entrailles et coupa l’interrupteur. Reprenant doucement sa respiration, elle garda le vibromasseur posé contre son ventre. Elle remonta la main qui avait masturbé sa vulve, en renifla les effluves et goûta même un peu de sa cyprine en fermant béatement les yeux.
*
Songeant alors à préparer son repas de midi, Sophie se dirigea vers la cuisine en passant par la salle à manger où trônait sa récente acquisition sur la cheminée. Elle ne put résister au plaisir d’effleurer du doigt le laiton qui avait recouvré toute sa brillance, mais aussi toute sa douceur. À peine l’eut-elle touchée qu’une vapeur bleutée parsemée d’étoiles scintillantes jaillit de la bouche de la lampe. Sophie recula de deux pas en retenant un cri de sa main posée sur ses lèvres. Le nuage prit une forme vaguement anthropomorphe et une voix d’homme surgit du néant.
— Bonjour. Je suis Rafah, le génie de la lampe, et je peux exaucer pour toi un souhait unique sachant que celui-ci ne durera pas plus de trois heures. Ce qui signifie que me demander de l’argent est inutile puisque dans trois heures tu ne l’auras plus. De même, me demander de te rajeunir ne servira à rien puisque dans le même délai tu retrouveras ton aspect actuel… As-tu bien compris ?
— Ou… oui, répondit Sophie d’une voix hésitante.
— Alors, je t’écoute.
— C’est une blague ? reprit-elle, la surprise passée.
— Essaie et tu verras que non.
Se prenant au jeu, Sophie déclara :— Alors, je voudrais disposer d’un très bel homme nu et surtout… bien équipé… ici, en mimant le geste de tenir des deux mains un ballon de handball devant son pubis.
— Que le Grand Taleb me vienne en aide et que ton vœu soit exaucé.
Sur ces paroles, le nuage réintégra immédiatement la lampe comme s’il avait été aspiré. Le brouillard disparu, une silhouette humaine se révéla sous le regard effaré de son invocatrice. C’était un bel homme, tout en muscles. Entre ses jambes, un sexe en érection de taille peu commune était pointé vers la femme qui n’avait d’yeux que pour le gland sans prépuce et dont le méat semblait la fixer. Sans plus se poser de questions, comme hypnotisée, Sophie se dirigea vers l’inconnu. Tombant à genoux elle ouvrit grand la bouche et absorba, avec un râle de plaisir non dissimulé, la moitié du phallus si magiquement apparu.
*
L’homme était beau, brun et arborait un court collier de barbe. En dehors du visage, sa peau totalement glabre paraissait lisse et sans défauts comme celle d’un enfant. Sophie, la mâchoire écartelée par le diamètre imposant du membre viril qu’elle suçait, agrippa les fesses de son partenaire et tira sur ses bras afin de forcer le pénis surdimensionné à pénétrer au fond de sa gorge. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas goûté à ça ! L’éphèbe lui caressa les cheveux tendrement et accompagnait parfois la fellation par des coups de reins rythmés. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, la salive que Sophie ne pouvait avaler lui dégoulinait des lèvres quand soudain l’adonis poussa un soupir de jouissance et appuya fort des deux mains derrière la tête de Sophie. Cette dernière se cogna plusieurs fois le nez contre le pubis lisse et le menton sur les gros testicules pour enfin s’immobiliser. Le jeune homme éjacula directement dans le fond de la gorge le plaisir que son amante avait su lui prodiguer. Celle-ci émettait quelques bruits de nausée tant le pénis la pénétrait profondément. Après avoir joui, il sortit sa longue verge qui n’avait pas débandé, tandis que Sophie restait à genoux. Elle s’essuya les joues recouvertes de salive et déglutit avec force la semence abondante de son partenaire. Elle se releva, serra dans la main le sexe toujours aussi raide et emmena dans sa chambre cet homme inespéré. Sophie se déshabilla à la vitesse de l’éclair, se jeta sur le lit et invita son amant à l’imiter tout en agitant énergiquement son clitoris.
Son visage n’était pas seul à être trempé, sa nymphe débordait abondamment de ses sécrétions vaginales. Elle se tourna vers son compagnon, les jambes levées et écartées, sa fente offerte au milieu de sa toison fournie. L’homme s’approcha à genoux, se laissa choir en se retenant des deux bras de chaque côté de sa maîtresse et présenta son énorme vit à la fournaise rouge tapie au fond des poils. Sophie, n’y tenant plus, attrapa le membre et le dirigea vers sa vulve. D’un coup de reins, l’étalon propulsa son pénis infatigable au fond du vagin de sa partenaire. Une longue plainte de bonheur jaillit de la poitrine de Sophie, plainte répétée à chaque coup de boutoir qu’elle recevait ; et des coups de boutoir, il lui en asséna tant et tant que son orgasme déchira le silence de la rue par la fenêtre entrouverte. Mais elle n’en avait cure, elle enserrait un amant, un vrai, là entre ses jambes et c’était si bon. Cette fois-ci, le sperme que l’homme éjacula ressortit de l’orifice où il avait été projeté. De larges filets blanchâtres striaient la cyprine incolore qui s’écoulait entre les cuisses de Sophie pour souiller le drap.
Revenue à elle, Sophie contempla avec bienveillance l’éphèbe muet et impassible à genoux devant elle. Le pénis toujours dressé, il semblait attendre les ordres, ce qui n’allait pas tarder à venir. Le temps passait et Sophie en voulait pour son vœu. Elle se retourna soudain à quatre pattes, présentant ainsi son postérieur à tous les assauts et, afin que son partenaire ne se trompe pas d’entrée, Sophie sortit le vibromasseur rose de sa table de nuit et se l’enfonça profondément dans le vagin. Elle ne déclencha pas immédiatement les vibrations. Appelant son compagnon de la main, elle se saisit de son membre et l’appuya contre son anus. Sans chercher plus avant, l’homme, tel un automate, introduisit doucement le gland au milieu du sphincter. Ce dernier, ayant déjà été sollicité le matin même, n’offrit guère de résistance et toute la longueur de la verge disparut dans le rectum de la femme qui hurla. L’amant magique s’agrippa aux hanches de Sophie et la laboura de son engin hors normes. Entre deux halètements, Sophie gémissait ou criait. Enfin, pour ce qu’elle espérait un orgasme hors du commun, elle mit en route le vibromasseur et ce fut alors l’apocalypse. Dans un râle déchirant, Sophie vociférait « Plus fort ! Plus fort ! » jusqu’à exploser. Plus rien n’existait que cette monstrueuse série de contractions de tout son ventre. Elle ne savait plus si cela lui provoquait douleur ou bien être, elle était éperdue, elle riait, elle pleurait, elle gémissait, elle s’écrasait les seins d’une main affolée, puis… puis plus rien. Plus rien que le ronronnement maintenant inutile du vibromasseur dans son vagin. Sophie l’arrêta et se retourna dépitée. Son amant disparaissait sous ses yeux dans une fumée bleuâtre aspirée dans la salle à manger.
— Non, pas déjà ! cria-t-elle en courant après la brume qui réintégra inexorablement l’endroit dont elle était issue.
— Tu n’as même pas joui dans mes fesses, constata-t-elle déçue.
Épuisée, nue, hagarde, Sophie regagna son lit en titubant, sans même un regard pour la lampe. Elle s’y écroula et ne se réveilla que lundi matin, heure d’aller à la bibliothèque.
*
Le réveil fut pénible, au milieu des rêves les plus fous. Sophie geignait un peu, mais pas de plaisir cette fois. Sa nymphe et son anus étaient sensibles, ses seins douloureux et elle avait mal à l’articulation de la mâchoire. Lorsqu’elle partit travailler, elle croisa sur le palier une voisine qui l’observa attentivement, un petit sourire en coin. Elle avait conscience que d’affreux cernes bleutés enlaidissaient ses yeux même si elle les avait masqués sans trop de succès avec du fond de teint. Elle se souvint également des hurlements de plaisir qu’elle avait poussés et se mit à rougir, comme prise en faute ; elle qui frisait le demi-siècle !
Sophie marmonna un vague « Bonjour », entendit tout juste la réponse et sortit en trottinant.
Le train-train de la semaine reprit le dessus et c’est à peine si le soir, une fois rentrée, elle jetait un œil vers la cheminée. Vint alors le samedi suivant, où elle se réveilla soucieuse en observant les rayons du soleil sur sa couette sans penser à se masturber. Autre chose lui trottait dans la tête.
— Et si j’essayais, chuchota-t-elle en aparté.
Résolue, elle sauta de son lit et passa sous la douche. Après s’être habillée et avoir pris son petit déjeuner, elle débarrassa la grande table de la salle à manger pour poser la lampe à huile au milieu.
— Allez ! Je me lance, déclara-t-elle en caressant l’objet du bout du doigt.
— Si ça ne marche pas, au moins j’aurais essayé et j’aurais l’esprit libre.
Une fumée bleutée scintillante jaillit de l’embouchure, le cœur de Sophie battait à tout rompre.
— Bonjour. Tu as appelé Rafah le génie de la lampe. Tu as déjà formulé ton vœu, que veux-tu donc ?
Sophie demeurait indécise et bafouillait un peu.
— Bonjour Rafah… Est-ce que vraiment je… Aurais-tu la possibilité de… oh ! Et puis zut ! Pourrais-tu m’accorder un deuxième vœu ?
— C’est possible si tu insistes, mais je dois te prévenir que les conséquences risquent d’être dramatiques pour toi.
Refroidie, elle questionna :— Ah ? Et quelles seraient-elles ? Je risque de mourir ?
— Je ne peux t’en dire davantage.
Sophie n’hésita qu’une seconde. Puis elle se leva, se dirigea vers sa bibliothèque et en extirpa un épais album de cuir vieilli. Elle fouilla dans les photos de son année de monitorat à la colonie de vacances et, parmi la vingtaine de tirages aux couleurs passées, trouva le portrait qu’elle cherchait.
— Trois heures avec toi, murmura-t-elle en caressant amoureusement le visage du bout du doigt.
— … Même si je dois en mourir…Puis sans réfléchir, elle s’adressa au génie d’une voix ferme.
— Je prends le risque. Je voudrais passer trois heures avec une femme qui soit le portrait de celle-ci, requit-elle en désignant la photo de sa première maîtresse.
— Sa peau sera laiteuse et lisse, elle n’aura pas de poils pubiens et tout en elle sera parfumé, continua-t-elle.
— À ta guise, répondit sobrement le génie.
— Que le Grand Taleb me vienne en aide et que ton vœu soit exaucé, reprit-il avant de réintégrer la lampe.
*
Quand la scintillante vapeur bleue eut disparu, une très belle femme nue d’à peine vingt ans se dessina devant les yeux impatients de sa conjuratrice.
— Ma Juliette…, murmura celle-ci tendrement.
S’approchant doucement, Sophie la prit par la main et lui susurra :— Viens, ma chérie.
Muette, comme l’homme du week-end précédent, la nouvelle Juliette obéit docilement et se laissa entraîner dans la chambre. Sophie l’entoura de ses bras et avança ses lèvres. Les deux langues se rencontrèrent fougueusement et amoureusement à la fois. Sophie peinait à conserver son sang-froid. Fermant les yeux, elle caressa les fesses de celle qu’elle avait tant aimée, allant même jusqu’à écarter les deux globes pour tâter l’anus qu’elle savait serré. Un flot de cyprine lui inonda la culotte et elle repoussa doucement Juliette sur la couette où elle s’allongea partiellement en gardant les talons au sol. Sophie se déshabilla, se mit à genoux au pied du lit et se glissa entre les jambes pendantes de sa partenaire. Sa vulve était belle, lisse et blanche comme le reste de sa peau, quelques gouttes de sécrétion vaginale perlaient. Sophie n’y tint plus et se jeta, bouche grande ouverte, sur ce trésor qu’elle pensait depuis longtemps ne plus jamais revoir. Au contact, la jeune femme gémit, écarta les cuisses un peu plus et caressa la tête de son amante tout en lui emmêlant les cheveux. La langue de Sophie se faufila partout, chatouillant le petit bouton rose sous son capuchon, s’insérant entre les lèvres de la nymphe béante, léchant anus et périnée, récoltant au passage la délicieuse cyprine parfumée qu’elle avalait avec un plaisir non dissimulé. Il ne fallut pas longtemps à Juliette pour soupirer plus fort et Sophie comprit que le moment était venu. Elle posa sa bouche contre le sexe rougi et titilla fermement le clitoris tout en aspirant les sécrétions vaginales. Sa compagne se raidit soudain tout en enserrant la tête de Sophie entre les cuisses, elle jouit interminablement en hurlant la plainte d’un orgasme violent. Sophie n’arrêtait pas de boire à cette source merveilleuse quand Juliette l’attira vers elle pour l’embrasser longuement à son tour. Puis repoussant doucement Sophie qui s’allongea sur le dos, la jeune femme lui suçota le menton, puis le cou pour finir par lui lécher les aréoles des seins et les tétons durs comme du bois. Juliette poursuivit son chemin en introduisant une langue habile dans le nombril pour enfin fourrer son nez dans la toison pubienne. Sophie respirait fort, tout son corps attendait le moment précis où les lèvres de Juliette entreraient en contact avec son sexe brûlant et quand celui-ci survint, elle poussa un grand cri. Excitée ainsi qu’elle l’était, Sophie jouit presque immédiatement déversant ce qu’il lui semblait des litres de cyprine dans la bouche de sa bien-aimée.
Les deux femmes se reposèrent un peu dans les bras l’une de l’autre en s’embrassant et se caressant. D’un simple regard, elles décidèrent de recommencer et se positionnèrent tête-bêche. Tous les souvenirs de Sophie lui revinrent en mémoire et elle se rappela ces nuits fantastiques qu’elle avait vécues avec la véritable Juliette, tous ces orgasmes qu’elles s’étaient procurés de cette manière. Elles se léchèrent mutuellement la vulve et jouirent ainsi pendant un temps qui leur sembla infini, puis devinant que l’heure tournait, Sophie sortit de sa table de chevet un double godemichet souple d’un diamètre imposant. Juliette allongée sur le dos, Sophie lui écarta les cuisses et introduisit le faux pénis dans son vagin inondé. Elle se redressa alors et procéda de même pour elle avec l’autre extrémité. Avec un peu de difficultés et beaucoup de mouvements, les deux amantes se positionnèrent de telle manière que leurs sexes se touchaient presque. Chacune d’elle allait et venait sur ce pénis improvisé et les gémissements des deux femmes se mêlèrent. Les deux corps semblaient communier par l’intermédiaire de cet improbable trait d’union de quarante centimètres de long. Sophie avait été bien inspirée, les deux partenaires jouirent après cinq minutes de va-et-vient et les cris d’orgasme en stéréo envahirent la pièce en écho sur les murs. Sophie, qui en voulait toujours plus, se retourna, s’empara de son gros godemichet rose et s’apprêta à le planter dans son anus, quand…— Oh ! Non ! Pas toi…Juliette devenait floue, sa peau si blanche virait au bleu, elle était maintenant intangible, éthérée. Sophie se jeta sur la silhouette encore visible pour un dernier baiser, mais elle n’étreignit que le vent.
Éclatant en sanglots, elle essuya ses larmes avec le drap que Juliette avait mouillé abondamment.
Même son parfum avait disparu.
*
Au milieu de ses larmes, Sophie s’endormit et une heure s’écoula. Les yeux rougis, elle se réveilla soudain inquiète. N’avait-elle pas entendu un bruit dans la pièce à côté ? Elle se leva, se rhabilla rapidement en ramassant ses affaires au sol, ajusta grossièrement ses cheveux et sortit de la chambre. Un homme était assis dans le canapé, la lampe à huile à la main. En apercevant la maîtresse de maison, il la reposa avec précaution sur la table basse devant lui. Plus en colère qu’effrayée, Sophie s’écria :— Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ? Comment êtes-vous entré ?
L’inconnu, un trentenaire de type méditerranéen, vêtu à la mode des années soixante, leva les deux mains en direction de Sophie, paumes en avant en signe de paix.
— N’ayez pas peur, je vais vous expliquer si vous me le permettez.
Étrangement, Sophie ne ressentit plus ni colère ni crainte, mais restait méfiante. Elle s’assit dans un fauteuil face à l’intrus en veillant toutefois à laisser une certaine distance entre eux.
— Je vous écoute, lâcha-t-elle du bout des lèvres, et tâchez d’être convaincant.
L’homme se rassit et s’éclaircit la voix.
— Voilà. Je m’appelle Alberto Bonili, je suis né à Naples en 1937, je…— 1937 ! Vous auriez donc quatre-vingt-quatre ans, vous vous foutez de moi ! Bon, j’appelle la police, interrompit Sophie en sortant son téléphone portable.
— Non ! Non ! Attendez ! Vous allez comprendre.
De plus en plus sceptique, elle déclara :— Continuez, mais la prochaine fois, c’est les flics !
Ignorant la menace, Alberto poursuivit.
— Mes parents, ma petite sœur de huit ans et moi avons émigré en France quand j’avais dix ans. Mon père était maçon et la France était en pleine reconstruction après la guerre. Nous nous sommes installés à Lyon, l’entreprise de mon père fonctionnait bien.
Un jour de 1966, je suis allé me promener au marché aux puces de Villeurbanne. Un exposant vendait cette lampe, il la désigna de la main, et je la lui ai achetée. Par hasard, alors que je la saisissais très délicatement, un génie m’est apparu, mais là, je ne vous apprends rien.
— En effet, vous ne m’apprenez rien, confirma Sophie, mais continuez, ajouta-t-elle soudain intéressée.
— J’ai fait un premier vœu qui s’est bien déroulé. Permettez-moi de rester discret sur celui-ci.
Se souvenant des paroles de Rafah faisant état de « conséquences dramatiques » si elle émettait un deuxième souhait, Sophie écouta avec encore plus d’attention.
— J’ai tenté le diable et j’ai voulu profiter du génie en formulant un deuxième vœu, pourtant il m’avait prévenu que je risquais de le regretter. Je n’ai pas tenu compte de son avertissement et j’ai exprimé mon deuxième vœu qui s’est déroulé aussi bien que le premier.
— Et alors ? intervint Sophie qui commençait à s’inquiéter.
— C’est alors qu’est apparue chez moi une femme d’une quarantaine d’années que je n’avais jamais vue. Elle m’expliqua, comme moi-même je le fais actuellement, que c’était à mon tour d’être dans la lampe.
Sophie, hébétée, ne saisissait absolument rien et restait muette.
Profitant de l’incompréhension manifeste de son interlocutrice, Alberto poursuivit.
— Je connais le parcours de cette lampe jusqu’à vous qui habitez Bordeaux. Qui sait où vous irez vous-même ?
Alberto se ménagea une pause, puis il reprit.
— Oui, je regrette Sophie, mais c’est le prix à payer. Rassurez-vous, celui qui se trouve dans la lampe en compagnie de Rafah est totalement en dehors du temps. Il n’a plus ni faim ni soif et ne vieillit plus. D’où mon aspect actuel pour mes quatre-vingt-quatre ans. En revanche, on voit et entend tout ce qui se passe autour de la lampe et heureusement, cela occupe un peu l’esprit, bien que parfois, le spectacle ne soit pas beau à voir. Vous y resterez jusqu’à ce que quelqu’un fasse comme nous ; c’est-à-dire qu’il entre en possession de la lampe, qu’il la touche délicatement et qu’il ne résiste pas à la tentation d’un premier vœu ni au désir ardent d’en formuler un deuxième.
Incrédule, un sourire forcé aux lèvres, Sophie observa.
— Vous voulez dire que je vais pénétrer dans cette lampe jusqu’à ce que quelqu’un m’en sorte pour prendre ma place ? Mais c’est complètement absurde !
— Oui, je sais. J’ai dit ça aussi, mais il faut vous rendre à l’évidence. Je vous promets de me débarrasser de cette lampe chez un brocanteur pour qu’elle puisse être rachetée rapidement en souhaitant que l’acquéreur soit aussi imprudent que nous. Imaginez que je l’enterre à trois mètres sous terre, vous n’entendriez rien et ne verriez que l’obscurité pendant l’éternité sans même avoir la possibilité de vous réfugier dans la folie…La peur saisit Sophie aux tripes.
— Mais je ne veux pas ! rugit-elle en se levant brutalement.
— Je suis désolé, soupira Alberto en inclinant la tête.
Sophie se sentit soudain bizarre. Il lui semblait enfler pour occuper le volume de la pièce tout entier. Elle observa ses mains dont les doigts devinrent brumeux et elle vit cette brume se diriger vers la bouche de la lampe. Puis, ce fut le tour de ses bras, de ses jambes, de son corps et, avant que sa tête elle-même ne se transforme en brouillard bleuté, elle eut la force de hurler.
— NOOOOONNNNN !!!!!
***-***
Le soleil matinal pénétrait par les fentes des persiennes de sa chambre dans son petit appartement d’un immeuble bas et tout blanc situé rue de Laseppe. Il dessinait des zébrures lumineuses en travers de son lit sur lequel elle reposait couchée sur le dos. Sophie repoussa la couette avec les pieds, fit glisser sa culotte de nuit à mi-cuisses et remonta sa nuisette aux épaules. Elle écarta légèrement les jambes permettant ainsi à l’un des rayons de lumière d’éclairer et chauffer sa vulve. Sophie n’était plus la pin-up sur laquelle se retournaient les hommes. Elle allait sur ses cinquante ans ; ses seins s’étaient alourdis et ses hanches épaissies. Les cheveux grisonnants qu’elle ne colorait plus, quelques rondeurs qu’elle ne dissimulait pas, le manque de recherche dans son habillement de tous les jours, faisaient d’elle une femme qui avait abandonné le plaisir de séduire. Son dernier amant remontait à plus de trois ans, mais elle l’avait fichu dehors lorsqu’elle s’était aperçue qu’il était plus intéressé par squatter son appartement que par elle-même. Dernièrement, une lesbienne rencontrée dans un bar lui fit l’amour un samedi soir. Sophie avait bien joui, mais elle n’avait pas aimé le goût et l’odeur de poisson de la cyprine de sa partenaire. En bref, seule la masturbation lui apportait une réelle satisfaction et elle avait appris à s’en contenter, à défaut de pouvoir agir autrement.
Selon une technique bien personnelle qu’elle avait éprouvée, ses deux mains se glissèrent comme des serpents dans ses poils pubiens qu’elle ne taillait jamais et parvinrent à son sexe. Elle en écarta largement l’ouverture, exhibant ses muqueuses et son méat à un spectateur de fantasme puis, des deux index l’un après l’autre, caressa doucement les petites lèvres enfiévrées par le soleil et l’excitation. Celles-ci s’humectèrent rapidement et quand ses deux doigts furent suffisamment suintants, elle inséra dans son vagin un médius impatient qui disparut instantanément, bientôt rejoint par son voisin l’annulaire. Sophie ferma les yeux et entama quelques aller-retour d’abord lents puis plus rapides, dans un bruit de succion appuyé. Elle remonta son autre main qu’elle huma avant de se pétrir les seins. L’odeur de ses sécrétions vaginales évoquait en elle le lointain souvenir d’une colonie de vacances où elle était animatrice. À dix-neuf ans, elle n’était plus vierge, mais cela avait été son premier rapport homosexuel. Elle s’appelait Juliette et était à peine plus âgée qu’elle. Tête-bêche, elles s’étaient donné des orgasmes torrides, chacune à leur tour pendant deux heures au moins. Sophie avait eu la bouche, le nez, les joues et le cou trempés et se plaisait à imaginer sa partenaire dans le même état. Par la suite, elle avait souvent fait l’amour avec d’autres femmes, mais le léger goût de fer et le parfum fleuri de la cyprine de son initiatrice étaient inoubliables. C’est pourquoi elle avait été fortement déçue lors de sa dernière expérience. Soudain, prête à jouir, elle sortit les doigts de sa vulve et alla chercher le clitoris sous son capuchon. Il était rouge vif, gonflé de sang et appelait la caresse de tous ses vœux. Sophie gémit longuement quand elle le titilla avec vivacité. Au bout de quelques minutes, son sexe se contracta brutalement puis, selon un rythme rapide et régulier, tout son vagin l’imita ainsi que son périnée. Elle poussa un cri et se cambra. Secouant très vite son bouton rose, les orgasmes s’enchaînèrent dans une série de plaintes crescendo et decrescendo. Comblée, Sophie retomba lourdement sur le matelas. Enfin, sans doute par réflexe, elle protégea son bas-ventre en insérant fermement une main entre ses jambes serrées et croisées elles-mêmes parcourues de soubresauts spasmodiques.
Quelques minutes de repos s’écoulèrent. Ragaillardie, Sophie se leva alors et prit une douche fraîche avant un copieux petit déjeuner. Elle se prépara ensuite à sortir.
*
Le parc Rivière, situé non loin de chez elle, fut aménagé dans une propriété de quatre hectares du XIXe siècle rachetée par la ville de Bordeaux dans les années 1980. Sophie aime beaucoup s’y promener parmi les arbres et dans son ancien château. Généralement, ce parc n’est pas trop fréquenté, mais aujourd’hui premier juin, on avait installé de nombreux stands pour la brocante annuelle. Sophie china toute la matinée, mais ne trouva rien qui l’intéressât. L’heure de déjeuner approchant, elle décida de se rendre à l’étal d’un traiteur qui servait des mets typiques de la région. Elle opta pour une saucisse sauce bordelaise suivie de quelques cannelés bien cuits, le tout arrosé naturellement d’un vin de Bordeaux.
Comme le temps était au beau fixe, Sophie ne voulut pas rentrer tout de suite et retourna au milieu des exposants. Ce fut alors qu’elle la vit. Coincée entre de vieux livres et autres babioles sans valeur, cette ancienne lampe à huile orientale en laiton, dite d’Aladdin, dépassait légèrement. Sophie s’en empara et l’observa sous tous les angles. Elle était sale, l’anse était un peu tordue et la chaîne reliant le couvercle au corps de l’anse était détachée, mais rien d’irréparable. Sophie, émerveillée, l’imaginait déjà, en parfait état, sur sa cheminée. Elle sursauta quand le vendeur, un jeune homme barbu et tatoué, l’interpela :— Tout ce qu’il y a là, affirma-t-il en désignant son étal, appartenait à mes parents. À leur décès, mes sœurs et moi avons vidé la maison et nous nous sommes partagé ce qu’il y avait. Cette lampe est à vendre cinquante euros.
— Je la prends, répondit fébrilement Sophie en sortant un billet de son sac sans même penser à marchander un peu.
— Merci bien Madame, je vais vous trouver un sac, affirma-t-il en fouillant un carton derrière lui.
Quand il se retourna en tendant une pochette plastique, sa cliente n’était plus là. Elle se dirigeait d’un pas rapide vers la sortie, une lampe à huile ancienne à la main.
*
Ce dimanche matin, le temps était gris et aucun rai de lumière ne traversait franchement les fentes des volets. Sophie s’éveilla et immédiatement un grand sourire éclaira son visage, elle repensait à son acquisition de la veille. Cette lampe, une fois briquée et réparée, était magnifique et trônait au beau milieu du manteau de sa cheminée. Pour parfaire cette belle journée qui s’annonçait malgré le gris du ciel, Sophie ouvrit le tiroir de sa table de nuit et en sortit un vibromasseur rose de taille appréciable. Elle enclencha le minuscule interrupteur et un léger ronronnement se fit entendre. Elle le sentit aussitôt vibrer jusque dans son coude.
— J’espère que les piles sont récentes, je ne me souviens plus, murmura-t-elle pour elle-même en glissant l’appareil sous la couette.
Sophie en appuya l’extrémité contre son sexe à travers sa lingerie. Une vague de bien-être la gagna en un instant et elle ferma les yeux. Au bout de quelques minutes, elle eut trop chaud et repoussa la couette au fond du lit. Elle abandonna son entrejambe pour remonter le vibromasseur à hauteur de ses seins dont elle titilla les aréoles. Elle inséra son autre main dans sa culotte et s’aperçut que celle-ci était trempée.
« Ce n’est pas grave, de toute façon il faut que je fasse une lessive », songea-t-elle prosaïquement en ôtant slip et nuisette.
Sophie redescendit le godemichet et l’introduisit dans son vagin afin de l’humecter. Quand elle l’estima suffisamment lubrifié, elle remonta ses jambes pliées et apposa son appareil contre son anus. Elle gémit fort lorsqu’elle l’engagea dans son rectum sur toute sa longueur. Sophie haletait rapidement et tâta son clitoris du bout du doigt. L’orgasme naissait et elle ajouta à l’excitation anale, des mouvements circulaires appuyés sur son petit bouton émergeant de son capuchon. Soudain, elle cria en serrant les fesses et en écrasant son clitoris. Les vibrations de son périnée prolongèrent son spasme pendant longtemps, longtemps, longtemps… Puis n’en pouvant plus, Sophie retira l’appareil de ses entrailles et coupa l’interrupteur. Reprenant doucement sa respiration, elle garda le vibromasseur posé contre son ventre. Elle remonta la main qui avait masturbé sa vulve, en renifla les effluves et goûta même un peu de sa cyprine en fermant béatement les yeux.
*
Songeant alors à préparer son repas de midi, Sophie se dirigea vers la cuisine en passant par la salle à manger où trônait sa récente acquisition sur la cheminée. Elle ne put résister au plaisir d’effleurer du doigt le laiton qui avait recouvré toute sa brillance, mais aussi toute sa douceur. À peine l’eut-elle touchée qu’une vapeur bleutée parsemée d’étoiles scintillantes jaillit de la bouche de la lampe. Sophie recula de deux pas en retenant un cri de sa main posée sur ses lèvres. Le nuage prit une forme vaguement anthropomorphe et une voix d’homme surgit du néant.
— Bonjour. Je suis Rafah, le génie de la lampe, et je peux exaucer pour toi un souhait unique sachant que celui-ci ne durera pas plus de trois heures. Ce qui signifie que me demander de l’argent est inutile puisque dans trois heures tu ne l’auras plus. De même, me demander de te rajeunir ne servira à rien puisque dans le même délai tu retrouveras ton aspect actuel… As-tu bien compris ?
— Ou… oui, répondit Sophie d’une voix hésitante.
— Alors, je t’écoute.
— C’est une blague ? reprit-elle, la surprise passée.
— Essaie et tu verras que non.
Se prenant au jeu, Sophie déclara :— Alors, je voudrais disposer d’un très bel homme nu et surtout… bien équipé… ici, en mimant le geste de tenir des deux mains un ballon de handball devant son pubis.
— Que le Grand Taleb me vienne en aide et que ton vœu soit exaucé.
Sur ces paroles, le nuage réintégra immédiatement la lampe comme s’il avait été aspiré. Le brouillard disparu, une silhouette humaine se révéla sous le regard effaré de son invocatrice. C’était un bel homme, tout en muscles. Entre ses jambes, un sexe en érection de taille peu commune était pointé vers la femme qui n’avait d’yeux que pour le gland sans prépuce et dont le méat semblait la fixer. Sans plus se poser de questions, comme hypnotisée, Sophie se dirigea vers l’inconnu. Tombant à genoux elle ouvrit grand la bouche et absorba, avec un râle de plaisir non dissimulé, la moitié du phallus si magiquement apparu.
*
L’homme était beau, brun et arborait un court collier de barbe. En dehors du visage, sa peau totalement glabre paraissait lisse et sans défauts comme celle d’un enfant. Sophie, la mâchoire écartelée par le diamètre imposant du membre viril qu’elle suçait, agrippa les fesses de son partenaire et tira sur ses bras afin de forcer le pénis surdimensionné à pénétrer au fond de sa gorge. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas goûté à ça ! L’éphèbe lui caressa les cheveux tendrement et accompagnait parfois la fellation par des coups de reins rythmés. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi, la salive que Sophie ne pouvait avaler lui dégoulinait des lèvres quand soudain l’adonis poussa un soupir de jouissance et appuya fort des deux mains derrière la tête de Sophie. Cette dernière se cogna plusieurs fois le nez contre le pubis lisse et le menton sur les gros testicules pour enfin s’immobiliser. Le jeune homme éjacula directement dans le fond de la gorge le plaisir que son amante avait su lui prodiguer. Celle-ci émettait quelques bruits de nausée tant le pénis la pénétrait profondément. Après avoir joui, il sortit sa longue verge qui n’avait pas débandé, tandis que Sophie restait à genoux. Elle s’essuya les joues recouvertes de salive et déglutit avec force la semence abondante de son partenaire. Elle se releva, serra dans la main le sexe toujours aussi raide et emmena dans sa chambre cet homme inespéré. Sophie se déshabilla à la vitesse de l’éclair, se jeta sur le lit et invita son amant à l’imiter tout en agitant énergiquement son clitoris.
Son visage n’était pas seul à être trempé, sa nymphe débordait abondamment de ses sécrétions vaginales. Elle se tourna vers son compagnon, les jambes levées et écartées, sa fente offerte au milieu de sa toison fournie. L’homme s’approcha à genoux, se laissa choir en se retenant des deux bras de chaque côté de sa maîtresse et présenta son énorme vit à la fournaise rouge tapie au fond des poils. Sophie, n’y tenant plus, attrapa le membre et le dirigea vers sa vulve. D’un coup de reins, l’étalon propulsa son pénis infatigable au fond du vagin de sa partenaire. Une longue plainte de bonheur jaillit de la poitrine de Sophie, plainte répétée à chaque coup de boutoir qu’elle recevait ; et des coups de boutoir, il lui en asséna tant et tant que son orgasme déchira le silence de la rue par la fenêtre entrouverte. Mais elle n’en avait cure, elle enserrait un amant, un vrai, là entre ses jambes et c’était si bon. Cette fois-ci, le sperme que l’homme éjacula ressortit de l’orifice où il avait été projeté. De larges filets blanchâtres striaient la cyprine incolore qui s’écoulait entre les cuisses de Sophie pour souiller le drap.
Revenue à elle, Sophie contempla avec bienveillance l’éphèbe muet et impassible à genoux devant elle. Le pénis toujours dressé, il semblait attendre les ordres, ce qui n’allait pas tarder à venir. Le temps passait et Sophie en voulait pour son vœu. Elle se retourna soudain à quatre pattes, présentant ainsi son postérieur à tous les assauts et, afin que son partenaire ne se trompe pas d’entrée, Sophie sortit le vibromasseur rose de sa table de nuit et se l’enfonça profondément dans le vagin. Elle ne déclencha pas immédiatement les vibrations. Appelant son compagnon de la main, elle se saisit de son membre et l’appuya contre son anus. Sans chercher plus avant, l’homme, tel un automate, introduisit doucement le gland au milieu du sphincter. Ce dernier, ayant déjà été sollicité le matin même, n’offrit guère de résistance et toute la longueur de la verge disparut dans le rectum de la femme qui hurla. L’amant magique s’agrippa aux hanches de Sophie et la laboura de son engin hors normes. Entre deux halètements, Sophie gémissait ou criait. Enfin, pour ce qu’elle espérait un orgasme hors du commun, elle mit en route le vibromasseur et ce fut alors l’apocalypse. Dans un râle déchirant, Sophie vociférait « Plus fort ! Plus fort ! » jusqu’à exploser. Plus rien n’existait que cette monstrueuse série de contractions de tout son ventre. Elle ne savait plus si cela lui provoquait douleur ou bien être, elle était éperdue, elle riait, elle pleurait, elle gémissait, elle s’écrasait les seins d’une main affolée, puis… puis plus rien. Plus rien que le ronronnement maintenant inutile du vibromasseur dans son vagin. Sophie l’arrêta et se retourna dépitée. Son amant disparaissait sous ses yeux dans une fumée bleuâtre aspirée dans la salle à manger.
— Non, pas déjà ! cria-t-elle en courant après la brume qui réintégra inexorablement l’endroit dont elle était issue.
— Tu n’as même pas joui dans mes fesses, constata-t-elle déçue.
Épuisée, nue, hagarde, Sophie regagna son lit en titubant, sans même un regard pour la lampe. Elle s’y écroula et ne se réveilla que lundi matin, heure d’aller à la bibliothèque.
*
Le réveil fut pénible, au milieu des rêves les plus fous. Sophie geignait un peu, mais pas de plaisir cette fois. Sa nymphe et son anus étaient sensibles, ses seins douloureux et elle avait mal à l’articulation de la mâchoire. Lorsqu’elle partit travailler, elle croisa sur le palier une voisine qui l’observa attentivement, un petit sourire en coin. Elle avait conscience que d’affreux cernes bleutés enlaidissaient ses yeux même si elle les avait masqués sans trop de succès avec du fond de teint. Elle se souvint également des hurlements de plaisir qu’elle avait poussés et se mit à rougir, comme prise en faute ; elle qui frisait le demi-siècle !
Sophie marmonna un vague « Bonjour », entendit tout juste la réponse et sortit en trottinant.
Le train-train de la semaine reprit le dessus et c’est à peine si le soir, une fois rentrée, elle jetait un œil vers la cheminée. Vint alors le samedi suivant, où elle se réveilla soucieuse en observant les rayons du soleil sur sa couette sans penser à se masturber. Autre chose lui trottait dans la tête.
— Et si j’essayais, chuchota-t-elle en aparté.
Résolue, elle sauta de son lit et passa sous la douche. Après s’être habillée et avoir pris son petit déjeuner, elle débarrassa la grande table de la salle à manger pour poser la lampe à huile au milieu.
— Allez ! Je me lance, déclara-t-elle en caressant l’objet du bout du doigt.
— Si ça ne marche pas, au moins j’aurais essayé et j’aurais l’esprit libre.
Une fumée bleutée scintillante jaillit de l’embouchure, le cœur de Sophie battait à tout rompre.
— Bonjour. Tu as appelé Rafah le génie de la lampe. Tu as déjà formulé ton vœu, que veux-tu donc ?
Sophie demeurait indécise et bafouillait un peu.
— Bonjour Rafah… Est-ce que vraiment je… Aurais-tu la possibilité de… oh ! Et puis zut ! Pourrais-tu m’accorder un deuxième vœu ?
— C’est possible si tu insistes, mais je dois te prévenir que les conséquences risquent d’être dramatiques pour toi.
Refroidie, elle questionna :— Ah ? Et quelles seraient-elles ? Je risque de mourir ?
— Je ne peux t’en dire davantage.
Sophie n’hésita qu’une seconde. Puis elle se leva, se dirigea vers sa bibliothèque et en extirpa un épais album de cuir vieilli. Elle fouilla dans les photos de son année de monitorat à la colonie de vacances et, parmi la vingtaine de tirages aux couleurs passées, trouva le portrait qu’elle cherchait.
— Trois heures avec toi, murmura-t-elle en caressant amoureusement le visage du bout du doigt.
— … Même si je dois en mourir…Puis sans réfléchir, elle s’adressa au génie d’une voix ferme.
— Je prends le risque. Je voudrais passer trois heures avec une femme qui soit le portrait de celle-ci, requit-elle en désignant la photo de sa première maîtresse.
— Sa peau sera laiteuse et lisse, elle n’aura pas de poils pubiens et tout en elle sera parfumé, continua-t-elle.
— À ta guise, répondit sobrement le génie.
— Que le Grand Taleb me vienne en aide et que ton vœu soit exaucé, reprit-il avant de réintégrer la lampe.
*
Quand la scintillante vapeur bleue eut disparu, une très belle femme nue d’à peine vingt ans se dessina devant les yeux impatients de sa conjuratrice.
— Ma Juliette…, murmura celle-ci tendrement.
S’approchant doucement, Sophie la prit par la main et lui susurra :— Viens, ma chérie.
Muette, comme l’homme du week-end précédent, la nouvelle Juliette obéit docilement et se laissa entraîner dans la chambre. Sophie l’entoura de ses bras et avança ses lèvres. Les deux langues se rencontrèrent fougueusement et amoureusement à la fois. Sophie peinait à conserver son sang-froid. Fermant les yeux, elle caressa les fesses de celle qu’elle avait tant aimée, allant même jusqu’à écarter les deux globes pour tâter l’anus qu’elle savait serré. Un flot de cyprine lui inonda la culotte et elle repoussa doucement Juliette sur la couette où elle s’allongea partiellement en gardant les talons au sol. Sophie se déshabilla, se mit à genoux au pied du lit et se glissa entre les jambes pendantes de sa partenaire. Sa vulve était belle, lisse et blanche comme le reste de sa peau, quelques gouttes de sécrétion vaginale perlaient. Sophie n’y tint plus et se jeta, bouche grande ouverte, sur ce trésor qu’elle pensait depuis longtemps ne plus jamais revoir. Au contact, la jeune femme gémit, écarta les cuisses un peu plus et caressa la tête de son amante tout en lui emmêlant les cheveux. La langue de Sophie se faufila partout, chatouillant le petit bouton rose sous son capuchon, s’insérant entre les lèvres de la nymphe béante, léchant anus et périnée, récoltant au passage la délicieuse cyprine parfumée qu’elle avalait avec un plaisir non dissimulé. Il ne fallut pas longtemps à Juliette pour soupirer plus fort et Sophie comprit que le moment était venu. Elle posa sa bouche contre le sexe rougi et titilla fermement le clitoris tout en aspirant les sécrétions vaginales. Sa compagne se raidit soudain tout en enserrant la tête de Sophie entre les cuisses, elle jouit interminablement en hurlant la plainte d’un orgasme violent. Sophie n’arrêtait pas de boire à cette source merveilleuse quand Juliette l’attira vers elle pour l’embrasser longuement à son tour. Puis repoussant doucement Sophie qui s’allongea sur le dos, la jeune femme lui suçota le menton, puis le cou pour finir par lui lécher les aréoles des seins et les tétons durs comme du bois. Juliette poursuivit son chemin en introduisant une langue habile dans le nombril pour enfin fourrer son nez dans la toison pubienne. Sophie respirait fort, tout son corps attendait le moment précis où les lèvres de Juliette entreraient en contact avec son sexe brûlant et quand celui-ci survint, elle poussa un grand cri. Excitée ainsi qu’elle l’était, Sophie jouit presque immédiatement déversant ce qu’il lui semblait des litres de cyprine dans la bouche de sa bien-aimée.
Les deux femmes se reposèrent un peu dans les bras l’une de l’autre en s’embrassant et se caressant. D’un simple regard, elles décidèrent de recommencer et se positionnèrent tête-bêche. Tous les souvenirs de Sophie lui revinrent en mémoire et elle se rappela ces nuits fantastiques qu’elle avait vécues avec la véritable Juliette, tous ces orgasmes qu’elles s’étaient procurés de cette manière. Elles se léchèrent mutuellement la vulve et jouirent ainsi pendant un temps qui leur sembla infini, puis devinant que l’heure tournait, Sophie sortit de sa table de chevet un double godemichet souple d’un diamètre imposant. Juliette allongée sur le dos, Sophie lui écarta les cuisses et introduisit le faux pénis dans son vagin inondé. Elle se redressa alors et procéda de même pour elle avec l’autre extrémité. Avec un peu de difficultés et beaucoup de mouvements, les deux amantes se positionnèrent de telle manière que leurs sexes se touchaient presque. Chacune d’elle allait et venait sur ce pénis improvisé et les gémissements des deux femmes se mêlèrent. Les deux corps semblaient communier par l’intermédiaire de cet improbable trait d’union de quarante centimètres de long. Sophie avait été bien inspirée, les deux partenaires jouirent après cinq minutes de va-et-vient et les cris d’orgasme en stéréo envahirent la pièce en écho sur les murs. Sophie, qui en voulait toujours plus, se retourna, s’empara de son gros godemichet rose et s’apprêta à le planter dans son anus, quand…— Oh ! Non ! Pas toi…Juliette devenait floue, sa peau si blanche virait au bleu, elle était maintenant intangible, éthérée. Sophie se jeta sur la silhouette encore visible pour un dernier baiser, mais elle n’étreignit que le vent.
Éclatant en sanglots, elle essuya ses larmes avec le drap que Juliette avait mouillé abondamment.
Même son parfum avait disparu.
*
Au milieu de ses larmes, Sophie s’endormit et une heure s’écoula. Les yeux rougis, elle se réveilla soudain inquiète. N’avait-elle pas entendu un bruit dans la pièce à côté ? Elle se leva, se rhabilla rapidement en ramassant ses affaires au sol, ajusta grossièrement ses cheveux et sortit de la chambre. Un homme était assis dans le canapé, la lampe à huile à la main. En apercevant la maîtresse de maison, il la reposa avec précaution sur la table basse devant lui. Plus en colère qu’effrayée, Sophie s’écria :— Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ? Comment êtes-vous entré ?
L’inconnu, un trentenaire de type méditerranéen, vêtu à la mode des années soixante, leva les deux mains en direction de Sophie, paumes en avant en signe de paix.
— N’ayez pas peur, je vais vous expliquer si vous me le permettez.
Étrangement, Sophie ne ressentit plus ni colère ni crainte, mais restait méfiante. Elle s’assit dans un fauteuil face à l’intrus en veillant toutefois à laisser une certaine distance entre eux.
— Je vous écoute, lâcha-t-elle du bout des lèvres, et tâchez d’être convaincant.
L’homme se rassit et s’éclaircit la voix.
— Voilà. Je m’appelle Alberto Bonili, je suis né à Naples en 1937, je…— 1937 ! Vous auriez donc quatre-vingt-quatre ans, vous vous foutez de moi ! Bon, j’appelle la police, interrompit Sophie en sortant son téléphone portable.
— Non ! Non ! Attendez ! Vous allez comprendre.
De plus en plus sceptique, elle déclara :— Continuez, mais la prochaine fois, c’est les flics !
Ignorant la menace, Alberto poursuivit.
— Mes parents, ma petite sœur de huit ans et moi avons émigré en France quand j’avais dix ans. Mon père était maçon et la France était en pleine reconstruction après la guerre. Nous nous sommes installés à Lyon, l’entreprise de mon père fonctionnait bien.
Un jour de 1966, je suis allé me promener au marché aux puces de Villeurbanne. Un exposant vendait cette lampe, il la désigna de la main, et je la lui ai achetée. Par hasard, alors que je la saisissais très délicatement, un génie m’est apparu, mais là, je ne vous apprends rien.
— En effet, vous ne m’apprenez rien, confirma Sophie, mais continuez, ajouta-t-elle soudain intéressée.
— J’ai fait un premier vœu qui s’est bien déroulé. Permettez-moi de rester discret sur celui-ci.
Se souvenant des paroles de Rafah faisant état de « conséquences dramatiques » si elle émettait un deuxième souhait, Sophie écouta avec encore plus d’attention.
— J’ai tenté le diable et j’ai voulu profiter du génie en formulant un deuxième vœu, pourtant il m’avait prévenu que je risquais de le regretter. Je n’ai pas tenu compte de son avertissement et j’ai exprimé mon deuxième vœu qui s’est déroulé aussi bien que le premier.
— Et alors ? intervint Sophie qui commençait à s’inquiéter.
— C’est alors qu’est apparue chez moi une femme d’une quarantaine d’années que je n’avais jamais vue. Elle m’expliqua, comme moi-même je le fais actuellement, que c’était à mon tour d’être dans la lampe.
Sophie, hébétée, ne saisissait absolument rien et restait muette.
Profitant de l’incompréhension manifeste de son interlocutrice, Alberto poursuivit.
— Je connais le parcours de cette lampe jusqu’à vous qui habitez Bordeaux. Qui sait où vous irez vous-même ?
Alberto se ménagea une pause, puis il reprit.
— Oui, je regrette Sophie, mais c’est le prix à payer. Rassurez-vous, celui qui se trouve dans la lampe en compagnie de Rafah est totalement en dehors du temps. Il n’a plus ni faim ni soif et ne vieillit plus. D’où mon aspect actuel pour mes quatre-vingt-quatre ans. En revanche, on voit et entend tout ce qui se passe autour de la lampe et heureusement, cela occupe un peu l’esprit, bien que parfois, le spectacle ne soit pas beau à voir. Vous y resterez jusqu’à ce que quelqu’un fasse comme nous ; c’est-à-dire qu’il entre en possession de la lampe, qu’il la touche délicatement et qu’il ne résiste pas à la tentation d’un premier vœu ni au désir ardent d’en formuler un deuxième.
Incrédule, un sourire forcé aux lèvres, Sophie observa.
— Vous voulez dire que je vais pénétrer dans cette lampe jusqu’à ce que quelqu’un m’en sorte pour prendre ma place ? Mais c’est complètement absurde !
— Oui, je sais. J’ai dit ça aussi, mais il faut vous rendre à l’évidence. Je vous promets de me débarrasser de cette lampe chez un brocanteur pour qu’elle puisse être rachetée rapidement en souhaitant que l’acquéreur soit aussi imprudent que nous. Imaginez que je l’enterre à trois mètres sous terre, vous n’entendriez rien et ne verriez que l’obscurité pendant l’éternité sans même avoir la possibilité de vous réfugier dans la folie…La peur saisit Sophie aux tripes.
— Mais je ne veux pas ! rugit-elle en se levant brutalement.
— Je suis désolé, soupira Alberto en inclinant la tête.
Sophie se sentit soudain bizarre. Il lui semblait enfler pour occuper le volume de la pièce tout entier. Elle observa ses mains dont les doigts devinrent brumeux et elle vit cette brume se diriger vers la bouche de la lampe. Puis, ce fut le tour de ses bras, de ses jambes, de son corps et, avant que sa tête elle-même ne se transforme en brouillard bleuté, elle eut la force de hurler.
— NOOOOONNNNN !!!!!
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