La religieuse
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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La religieuse
Ce récit est une préquelle à l’histoire précédemment publiée : « Le journal intime ».
*-*
Une femme vêtue d’une robe bon marché, quadragénaire depuis peu, cheveux châtains, yeux noirs, se dirige vers un immeuble de la rue du Ravin à Chartres de cette démarche dandinante propre aux gens obèses. Dans le sombre couloir qui s’étend devant elle, s’étale au mur une demi-douzaine de boîtes à lettres surannées en bois verni. Elle ouvre la deuxième, marquée « Anne-Marie Breton », et ramasse quelques publicités qu’elle feuillette.
— Ouf, pas de factures aujourd’hui, se réjouit-elle à voix haute.
Malgré son embonpoint, Anne-Marie délaisse l’ascenseur vétuste et s’engage dans l’escalier. Elle monte les marches d’un pas pesant, puis s’arrête au premier étage devant une porte en chêne. Elle sort un trousseau de clés et entre dans l’appartement. Elle accroche son manteau à une patère de la penderie, parvient au salon et s’assied lourdement en faisant craquer son fauteuil préféré, celui situé face à un vieux poste de télévision. Sa mine affiche une certaine inquiétude et elle commence à ruminer.
Sa crainte actuelle concerne son emploi précaire. Depuis deux ans maintenant, le restaurant « Le moulin de Sours », à deux cents mètres de chez elle, ne lui offre que des contrats à durée déterminée de trois mois. Elle y fait la plonge et quelques préparations simples en cuisine. Parfois même, elle aide les femmes de ménage. La direction se refuse à l’employer en contrat à durée indéterminée. Jusqu’à présent, son engagement a toujours été renouvelé, mais cette fois-ci, personne ne l’a encore convoquée, alors que l’échéance arrive dans quinze jours. Ce qui l’inquiète le plus, c’est que de curieux bruits circulent parmi le personnel, notamment celui de redressement judiciaire impliquant des licenciements.
Depuis le décès accidentel de son époux, il y a plusieurs années, Anne-Marie compte le moindre centime. Sa fille suit des études d’infirmière à Paris et cela lui coûte cher. Quand elle a payé le loyer, ses factures mensuelles et la pension de Coralie, il ne lui reste plus beaucoup d’argent pour s’acheter de quoi manger. Heureusement, une épicerie caritative s’est installée rue Félibien à deux pas de chez elle. Elle s’y sert depuis six mois et a pu constater la différence avec un supermarché ordinaire.
— À propos, se dit-elle, il faut que j’aille en courses. J’irai demain matin, c’est mon jour de repos. Pour le reste, je ne peux rien faire d’autre qu’attendre. Attendre et espérer, comme disait Alexandre Dumas.
Sur ces références littéraires, elle se saisit d’une télécommande et allume la télévision.
*-*
Le lendemain matin de bonne heure, car Anne-Marie ne supporte pas de se lever tard même lors de ses jours de repos, elle descend lourdement l’escalier de l’immeuble. Elle se rend rue Félibien pour y effectuer ses maigres achats. Dans la boutique, en fait une sorte de hangar, elle prélève ses produits un à un parmi ceux entassés en vrac sur des étagères en bois brut et dans des cartons ouverts posés à même le sol en béton. Anne-Marie rencontre alors sœur Marie-Pierre. Cette dernière, pensionnaire au couvent Sainte-Claire, œuvre bénévolement dans ce magasin depuis son ouverture.
— Bonjour, ma sœur, déclare-t-elle aimablement.
La sœur, affairée, se retourne et sourit.
— Bonjour, madame Breton, comment allez-vous ?
Il s’ensuit une conversation de convenances à parler du temps et du coût de la vie, puis au bout de cinq minutes, sœur Marie-Pierre s’enquiert.
— Et le travail ? Toujours au moulin de Sours ?
Anne-Marie ne peut s’empêcher de grimacer légèrement.
— Je n’ai pas encore eu mon renouvellement de contrat et il se termine dans deux semaines. Je crains le pire.
— Oh, compatit sincèrement la nonne. Écoutez, je vous connais depuis quelques mois maintenant et je sais que vous êtes une femme pieuse et courageuse. Tenez-moi au courant, si votre contrat n’est pas renouvelé, j’aurais peut-être une proposition à vous soumettre.
À cet instant, plusieurs clients, moins matinaux qu’Anne-Marie, pénètrent dans la boutique. La religieuse s’excuse.
— Désolée, je dois m’occuper des arrivants. Pensez à ce que je vous ai dit.
Après les salutations d’usage, Anne-Marie retourne chez elle. En chemin, elle ne peut s’empêcher de se demander ce que la sœur Marie-Pierre pourrait bien lui proposer.
Arrivée à son palier, elle aperçoit un homme coiffé d’une casquette grise fouillant dans sa sacoche ventrale. Il en extirpe un document et frappe à sa porte. Anne-Marie reconnait le facteur.
— Bonjour madame. Je m’apprêtais à vous laisser un avis de passage, j’ai un recommandé pour vous, déclare-t-il en la voyant.
Le cœur d’Anne-Marie bondit dans sa poitrine et c’est en tremblant qu’elle signe l’accusé de réception.
— Bonne journée ! salue le préposé en descendant les marches rapidement.
Anne-Marie ne répond pas et rentre chez elle. Elle pose ses courses dans l’entrée et, sans même ôter son manteau, décachette l’enveloppe à la hâte.
Le « Moulin de Sours » ne reconduit pas son contrat de travail.
Quelques larmes coulent de ses yeux.
— Comment je vais faire ? Mais comment je vais faire ? se désole-t-elle.
Deux semaines plus tard, Anne-Marie termine son engagement sans avoir trouvé de solution de rechange malgré ses recherches. Avant de s’inscrire au chômage, elle se décide à rencontrer sœur Marie-Pierre pour connaître la proposition dont elle parlait, si tant est qu’elle soit encore d’actualité. Anne-Marie se rend alors à l’épicerie et accoste la religieuse. L’offre est toujours valable et sœur Marie-Pierre lui obtient pour la semaine suivante un entretien avec la mère supérieure du couvent : sœur Vivianne.
*-*
Le jour J, Anne-Marie est fortement impressionnée devant une bâtisse monumentale. C’est assez loin de chez elle, mais le trajet facile et rapide en bus. Formant un carré parfait, le couvent Sainte-Claire, édifié au XVIIIe siècle, lui en impose. Elle aperçoit, à un angle du cloître, un clocher d’ardoises protégeant deux cloches aux sonorités différentes ; sans doute celui de la chapelle intérieure. Elle pénètre dans le bâtiment par une épaisse porte en verre de sécurité étrangement anachronique, puis une sœur affairée derrière un guichet, lève le nez et lui sourit.
— Bonjour, ma sœur. J’ai rendez-vous avec sœur Vivianne à 10 h 30.
La religieuse consulte un ordinateur, le dieu des païens, et inscrit quelque chose sur un petit carnet à la couverture de cuir fatigué.
— Bonjour, vous êtes madame Breton ?
Anne-Marie hoche la tête.
— Venez, je vous emmène.
Les deux femmes passent un portillon, longent des couloirs immenses, grimpent des escaliers monumentaux et finissent par arriver à une porte de chêne cirée. Une plaque dorée indique « Mère supérieure ». La nonne frappe.
— Entrez ! clame une voix énergique.
La sœur abaisse la poignée, dévoilant ainsi une pièce spacieuse.
— Madame Breton est là.
— Faites entrer. Merci sœur Madeleine.
Cette dernière, restée sur le seuil, s’efface et invite Anne-Marie à entrer d’un signe. Celle-ci fait trois pas et la porte se referme doucement derrière elle.
Le vaste bureau de la mère supérieure est sobrement meublé et décoré comme il se doit de quelques tableaux religieux aux murs et d’un grand crucifix accroché derrière elle. Affairée à trier quelques documents, elle laisse filer plusieurs secondes avant de s’intéresser à la nouvelle venue. Puis elle lève les yeux et son cœur bondit dans sa poitrine. Un voile de luxure passe soudain sur ses pupilles dilatées. D’un geste un peu hésitant, elle invite Anne-Marie à s’asseoir dans un fauteuil en bois dépourvu de coussins. Celle-ci glisse alors son postérieur avec difficultés entre les deux accoudoirs et attend, intimidée.
La sœur se reprend de ses émotions et toussote pour s’éclaircir la voix.
— Sœur Marie-Pierre m’a parlé de vous en bien, madame Breton. J’ai appris que vous êtes une bonne catholique et que le travail ne vous fait pas peur. Récemment, le Seigneur a rappelé à lui mademoiselle Cérone, notre ancienne oblate. Elle aidait au jardin, à la cuisine, au ménage et à la vente de notre petite production de légumes et herbes aromatiques. À l’occasion, elle était invitée à la chapelle pour l’une de nos nombreuses prières quotidiennes. Pensez-vous pouvoir tenir ce rôle, madame Breton ?
À l’énoncé des tâches à effectuer, Anne-Marie reprend confiance en elle.
— À part le jardin, j’ai déjà travaillé dans les autres domaines.
La sœur tend la main, paume en avant.
— Oh ! Ne vous inquiétez pas pour le jardin ! Sœur Ernestine vous montrera, il n’y a rien de bien compliqué.
Anne-Marie sourit. La mère supérieure continue, prenant la réponse d’Anne-Marie pour un consentement.
— Il faut que vous sachiez, en revanche, que votre présence au couvent est exigée sept jours sur sept, sauf lors de vos jours de congé. Vous aurez une cellule identique à celles de nos sœurs. Vous serez régulièrement invitée à une de nos prières communes et votre présence y sera très appréciée. Le salaire n’est pas énorme, mais vous êtes logée, nourrie et blanchie. Qu’en dites-vous ?
Anne-Marie réfléchit rapidement. Elle se dit qu’elle pourrait garder son logement rue du Ravin, ce qui lui paraît essentiel pour pouvoir recevoir Coralie les rares fois où elle revient la voir. Sans aucune autre dépense, elle pourrait même mettre un peu d’argent de côté.
— Je suis d’accord, mada… ma mère.
Sœur Vivianne sourit. Elle enfonce le bouton d’un interphone posé devant elle.
— Sœur Madeleine va vous raccompagner. Pour ne pas faire de comptes d’apothicaires, vous commencerez après-demain, ce sera le premier juin.
*-*
Anne-Marie a pris ses nouvelles fonctions depuis dix jours maintenant et elle en est enchantée. Certes, la cellule monacale n’est pas d’un luxe inouï, mais ça, elle s’y attendait et s’en moquait royalement. La cuisine, le ménage et même le jardin n’ont à présent plus aucun secret pour elle. L’avenir s’annonce bienveillant.
Cependant, le lendemain, alors qu’Anne-Marie est en train de biner les pommes de terre, une silhouette s’approche silencieusement d’elle par-derrière. Comme l’oblate est courbée vers le sol, sa robe, pourtant assez longue, lui remonte au-dessus de ses cuisses épaisses et grasses.
— Il faudrait mieux cacher ça, Anne-Marie, observe la mère supérieure en lui caressant les fesses sous ses vêtements.
Anne-Marie, qui ne l’avait pas entendue venir, sursaute et se redresse hâtivement.
— Oh ! Ma mère ! Je… Je… Je m’achèterai un pantalon avec ma première paye. C’est mieux pour le jardin, vous avez raison. Mais j’ai du mal à en trouver à ma taille…
Sœur Vivianne regarde furtivement aux alentours et s’assure que personne d’autre ne se trouve dans le jardin. Elle s’approche un peu plus et prend les deux gros seins d’Anne-Marie dans les mains, les pressant comme des fruits mûrs.
— N’en faites rien, Anne-Marie, mais je veux être seule à me repaître du spectacle. Alors, je reviendrai au jardin.
Après une claque sonore sur les énormes fesses d’Anne-Marie, la mère supérieure s’en retourne vers les bâtiments comme s’il ne s’était rien passé. Anne-Marie la regarde, sidérée. Elle n’a pas le temps d’émettre une pensée que sœur Ernestine, qui travaillait à la réserve des légumes, la rejoint.
— C’est bien Anne-Marie, tu fais du bon travail, la félicite-t-elle.
L’oblate observe la sœur sans vraiment la voir et ne peut que répondre :
— Oui… Merci…
Anne-Marie se repasse en boucle la scène du jardin le soir même dans sa chambrette. Elle est stupéfaite du comportement de la mère supérieure, car ses agissements envers elle se sont avérés véritablement ambigus.
— C’était sûrement pour me tester, finit-elle par se persuader avant de s’endormir.
Anne-Marie se rend au marché le lendemain avec sœur Marie-Pierre pour vendre les légumes produits par le couvent. Une bonne partie de la production est également offerte à l’épicerie de la rue Félibien et, ce jour-là, c’est Anne-Marie qui les y apporte. En retournant au marché, elle effectue un détour par le centre commercial de la gare où elle sait y trouver une boutique de prêt-à-porter « grandes tailles ». Elle y déniche avec satisfaction un pantalon tout à fait adapté à ses formes généreuses et dont elle anticipe joyeusement l’achat. De retour au couvent vers midi en compagnie de sœur Marie-Pierre, elle rejoint aussitôt sa cellule et s’y change avant d’arriver au réfectoire. Elle sera plus à l’aise cet après-midi dans le jardin.
Après le repas, Anne-Marie retrouve sœur Ernestine au potager. Cette dernière semble affolée.
— Anne-Marie ! souffle-t-elle à mi-voix.
— Oui ?
— La mère supérieure est venue me voir. Elle avait l’air très contrariée et elle exige que vous alliez la voir dans son bureau immédiatement.
— Ah bon ! Et pourquoi ? réplique Anne-Marie.
— Ça, elle ne me l’a pas dit. Elle semblait très fâchée et je crois même l’avoir entendu jurer, ajoute sœur Ernestine en se signant.
— Bon, je vais y aller tout de suite.
— Oui, ça vaut mieux, conclut la sœur.
*-*
— Il me semble, Anne-Marie, vous avoir ordonné de ne pas acheter de pantalon !
La voix puissante et sèche de la mère supérieure claque comme un fouet dans son bureau.
La déconvenue se lit sur le visage d’Anne-Marie.
— Mais… Mais vous m’avez fait comprendre, ma mère, que ma robe s’avère plutôt indécente lorsque je travaille au jardin.
La figure de sœur Vivianne se durcit.
— Je veux caresser tes cuisses et mettre ma main dans ta culotte quand je veux, nom de Dieu ! hurle-t-elle en usant soudain du tutoiement.
Outrée par le langage grossier de la mère supérieure, Anne-Marie reste paralysée, bouche bée.
— Ne reste pas là plantée comme un chou. Viens !
Sœur Vivianne se lève et se dirige vers le fond de la pièce. Elle sort une clé de sa poche, la tourne dans la serrure d’une porte qu’elle ouvre. L’oblate la suit comme un zombie.
La chambre contigüe ne ressemble en rien au bureau austère de la religieuse. En dehors d’un grand lit situé au milieu de la salle, les murs sont décorés de divers objets de bondage, cordes, menottes, fouets, godemichés et vibromasseurs en tout genre. L’horreur traverse le regard d’Anne-Marie.
— Fous-toi à poil et allonge-toi, ordonne sœur Vivianne.
Muette pendant quelques secondes, l’oblate réussit à articuler quelques mots.
— Mais je ne veux pas, ma mère, je ne veux pas.
— Tu préfères peut-être une lettre de licenciement ?
Anéantie par l’idée même de pointer au chômage, Anne-Marie s’avoue vaincue et commence à se déshabiller en tremblotant sous les yeux brillants de luxure de la mère supérieure. Elle se retourne, en soutien-gorge et culotte, le regard suppliant.
— Tout ! crache aussitôt sœur Vivianne.
Anne-Marie s’exécute la mort dans l’âme, et se présente devant son employeuse dans le plus simple appareil.
— Allonge-toi sur le dos !
Anne-Marie se couche sur le lit les jambes pliées et les pieds plaqués au sol.
Sœur Vivianne s’agenouille devant sa proie, écarte avec une douceur inattendue les grosses cuisses flasques et découvre une fente cachée au fond d’une forêt de poils. Elle se penche, rejette son pendentif religieux derrière ses épaules et écrase ses lèvres sur les nymphes offertes en exhalant un soupir de volupté. Anne-Marie pousse un petit cri de surprise et se résigne enfin en fermant les yeux. La langue démoniaque de la mère supérieure sait s’y prendre en léchant le bord du vagin et le clitoris tour à tour. L’oblate ne peut empêcher son corps de sécréter la divine cyprine et, en elle-même, elle pense que cela fait longtemps qu’elle n’avait pas coulé aussi intensément, même lors de ses rares masturbations. Depuis que son mari est décédé, personne d’autre qu’elle-même ne lui a procuré d’orgasmes. Et là, cette femme pieuse, en qui elle a toute confiance, se révèle paradoxalement d’une habileté sexuelle remarquable. Sœur Vivianne s’active sur le sexe d’Anne-Marie pendant une dizaine de minutes, puis c’est l’extase.
— Aaahh ! crie-t-elle, forçant la mère supérieure à absorber avec de grands « slurp » le lubrifiant qui jaillit.
Trente secondes de pause où les deux amantes restent immobiles, l’une couchée les jambes écartées et l’autre à genoux, la bouche collée contre la vulve de sa partenaire. Enfin, la mère supérieure se relève. Elle soulève sa robe d’un geste prompt, enlève ses dessous et grimpe sur le lit, un genou de chaque côté du visage d’Anne-Marie. Elle s’assied délicatement et applique ses nymphes sur les lèvres de l’oblate effrayée.
— Suce-moi, maintenant, ordonne-t-elle.
Anne-Marie ne voit plus rien, les pans de la tunique de sœur Vivianne lui cachent la lumière. Elle ne se pose plus la question de savoir pourquoi ni comment, elle obéit aveuglément et lèche avec avidité la chatte, l’anus et le périnée de la femme qui la recouvre de ses fesses à l’en étouffer. Sœur Vivianne ne met pas longtemps à jouir, sans doute excitée par le cunnilingus qu’elle vient de prodiguer.
— Jésus, Marie ! Je… VIENS ! hurle-t-elle soudain en libérant assez de cyprine pour barbouiller tout le visage et le cou de sa partenaire.
Quand son orgasme est terminé, elle se lève brutalement, ramasse ses sous-vêtements et se rhabille. Elle se penche vers Anne-Marie, lui attrape les seins l’un après l’autre et les mordille à petits coups de dents.
— T’as des gros seins et un gros cul. Tu me plais, tu reviendras ici quand je te le dirai. Si tu ne veux pas, nous chercherons une autre oblate. Rhabille-toi, maintenant, et retourne au jardin.
Anne-Marie ne se le fait pas répéter et, quelques minutes plus tard, les jambes flageolantes, elle rejoint sœur Ernestine au potager.
*-*
Anne-Marie n’entend plus parler de la mère supérieure pendant quelques jours. À tel point qu’elle en a presque oublié sa récente et honteuse soumission à cette perverse. Seulement, sœur Vivianne est une femme entêtée et, alors que l’oblate fait la plonge dans la cuisine, elle l’interpelle à nouveau.
— Anne-Marie, j’ai besoin de vous voir après le repas. Vous êtes conviée à notre prière de 15 h, alors soyez ponctuelle, déclare-t-elle d’une voix neutre en raison de la présence d’autres sœurs.
Anne-Marie sent son estomac se serrer et ses jambes trembler.
— Oui, ma mère. Je viens vous voir à votre bureau dès la fin du repas, balbutie-t-elle.
— Parfait, à tout à l’heure.
Toutes les nonnes se retrouvent au réfectoire vers midi pour le déjeuner pris en commun. À chaque repas et à tour de rôle, l’une d’entre elles, debout devant un pupitre en bois hors d’âge, lit à voix haute les saintes Écritures après avoir prononcé le bénédicité. C’est la seule qui déjeunera après les autres. La collation terminée, Anne-Marie, la mort dans l’âme, retourne voir la mère supérieure. La porte du fond est ouverte et sœur Vivianne l’y attend déjà. L’oblate la rejoint, les yeux écarquillés. En effet, la sœur ne porte pas sa simple robe religieuse habituelle, mais des cuissardes en cuir noir et une casquette de SS. Ces seuls vêtements dévoilent ainsi sa poitrine menue et son sexe glabre aux lèvres pendouillantes.
— Oh ! Ma mère…, commence Anne-Marie.
Sœur Vivianne repousse la porte sans répondre et se dirige vers une étagère. Elle se saisit d’un gode-ceinture énorme et le noue autour de sa taille, sous le regard effrayé d’Anne-Marie.
— Qu’est-ce que tu attends ? Déshabille-toi et mets-toi à quatre pattes sur le lit ! ordonne-t-elle.
L’oblate ôte ses vêtements un par un et les pose à terre sans quitter des yeux le godemiché monstrueux. Elle monte sur le lit à genoux en priant à mi-voix, puis se laisse tomber sur ses bras flasques.
— Écarte tes grosses cuisses, la truie.
Anne-Marie obéit en ravalant sa honte. La mère supérieure grimpe à son tour sur le matelas et s’approche des fesses de sa proie. Badigeonnant le gros gode de lubrifiant, elle abouche celui-là sur la petite fente rose perdue au milieu des poils. D’un savant coup de reins, les vingt-deux centimètres de longueur du membre s’enfoncent dans la chatte qui n’était pas préparée à cela. Les parois vaginales s’écartent violemment, dilatées par les six centimètres de diamètre de l’engin. La vulve est tiraillée par le haut et par le bas, tandis que le clitoris frotte hardiment sur le silicone. Anne-Marie ne peut retenir un cri et hurle sa douleur. Sœur Vivianne ferme les yeux et semble se repaître de cette lamentation avec joie.
— Crie encore, ma grosse ! Tu vas me faire jouir !
Bougeant ses hanches d’avant en arrière, sœur Vivianne ressort l’épais cylindre à moitié de la chatte d’Anne-Marie et l’y replonge avec un peu plus de brutalité à chaque fois. Le pilonnage dure une dizaine de minutes pendant lesquelles la plainte d’Anne-Marie est quasi continue. L’orgasme la saisit soudain sans qu’elle le recherche vraiment.
— Je vais jouir, ma mère, je… Aahh !
Il n’en faut pas plus à sœur Vivianne pour accélérer ses va-et-vient et frapper fortement du plat des deux mains les grosses fesses de l’oblate.
— Vas-y, ma belle ! Vas-y… Je n’en ai pas fini avec toi.
La mère supérieure, avec une rapidité peu commune, ôte la ceinture de son gode qui reste ainsi planté dans le vagin d’Anne-Marie. Jetant sa casquette de SS sur la couverture, elle se saisit d’un petit vibromasseur (vibro ma sœur ?) qui y était dissimulé. Elle le met en route et le plante à fond dans son propre sexe. Un ronronnement étouffé se fait entendre.
— Toi, tu ne bouges pas ! crie-t-elle à l’attention d’Anne-Marie.
D’un geste habile, sans doute maintes fois répété, sœur Vivianne remet son harnachement par-dessus son dildo vibrant. Puis, d’un coup de rein, elle retire le gode-ceinture du vagin de l’oblate et le lui enfonce violemment dans l’anus. Anne-Marie hurle comme une démente. La mère supérieure jouit à cet instant et les deux cris se mêlent en une plainte qui résonne loin dans les couloirs du couvent.
Du fond de sa cellule, se préparant pour la prière de 15 h, sœur Marie-Pierre dresse soudain l’oreille.
— Quels sont ces cris ? se demande-t-elle.
Elle poursuit à mi-voix, légèrement inquiète.
— Ça vient de chez la mère supérieure, pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé.
D’un pas rapide, sœur Marie-Pierre décide d’aller voir ce qu’il en est. La porte du bureau n’est d’ordinaire jamais verrouillée et, après avoir frappé trois coups sans résultat, elle abaisse la poignée. Elle entre et referme l’huis derrière elle. Un autre cri d’Anne-Marie la paralyse. Marie-Pierre s’approche avec discrétion de la porte restée entrebâillée et jette un œil dans la pièce. Ce qu’elle voit ne manque pas de la surprendre. Elle se signe par trois fois, mais ne peut se résoudre à quitter des yeux le spectacle offert par l’oblate résolument sodomisée par la mère supérieure. Quelques minutes s’écoulent et, malgré elle, elle sent son entrecuisse se mouiller. Elle passe la main sous sa robe et sous ses sous-vêtements pour vérifier cet état de fait. Son médius s’attarde une demi-seconde de trop sur son clitoris et, malicieusement, le diable lui enjoint de le titiller. Il lui arrive bien de se masturber dans sa cellule, à l’abri de tout regard, sauf celui du crucifix accroché à son mur, mais jamais de cette façon. La scène pornographique qu’elle observe, déclenche en elle un orgasme si explosif qu’il laisse une marque de morsure dans la main étouffant son gémissement. Les jambes flagellantes, elle quitte ensuite le bureau pour se précipiter dans la chapelle des prières, rejoindre ses consœurs.
*-*
Le soir venu, seule dans sa cellule, Anne-Marie a du mal à s’endormir. D’abord parce que sa vulve et son anus la font souffrir le martyre, mais aussi, car elle se demande si elle ne ferait pas mieux de démissionner. Elle ne peut que constater qu’elle se trouve à la merci du bon vouloir de la mère supérieure et que ses assauts indécents ne cesseront jamais. Soudain, elle sursaute au beau milieu de sa réflexion. Quelqu’un frappe doucement à sa porte. Il est 22 h.
— Qui est là, interroge timidement Anne-Marie.
— C’est moi, la grosse. Ouvre ! répond une voix trop connue.
— Mais à cette heure-là, ma mère ?
— Oui, à cette heure-là. J’ai encore un cadeau pour toi.
Anne-Marie se lève et marche péniblement vers la porte qu’elle déverrouille. Sœur Vivianne entre dans la cellule comme une furie et referme à clé derrière elle. Tétanisée, Anne-Marie la regarde, anxieuse.
— Je veux te baiser encore ! s’écrie la mère supérieure en se jetant sur la pauvre femme terrorisée pour l’embrasser, bouche ouverte.
Sœur Vivianne en profite pour malmener, de ses mains avides, les seins de l’oblate inerte. Puis elle recule, ôte son vêtement de nuit sous lequel elle est totalement nue et le laisse tomber à terre après avoir sorti d’une poche un double godemiché. Celui-ci, courbe et asymétrique, présente d’un côté une partie relativement courte, mais très épaisse, tandis que l’autre affecte une longueur appréciable, mais une épaisseur moindre.
— Le gros bout pour ton gros cul ! crache-t-elle.
— Non ! Je vous en supplie ! pleurniche Anne-Marie.
— À poil ! répond sœur Vivianne sans tenir compte de la supplique.
Toujours en geignant, Anne-Marie s’exécute et, comme elle avait deviné les intentions de son bourreau, se place à quatre pattes sur son petit lit qui gémit sous son poids.
— À la bonne heure ! s’écrie la mère supérieure. Tu vois que tu aimes ça !
Sans autres préliminaires, sœur Vivianne se positionne à genoux derrière Anne-Marie et lui enfonce l’objet dans le rectum. La pauvre femme crie et pleure, mais sœur Vivianne n’en a cure. Elle s’approche et introduit la seconde partie du dildo, la moins épaisse, dans sa chatte.
— Bouge ton cul ! lâche-t-elle.
Pendant plusieurs minutes, Anne-Marie se balance d’avant en arrière, permettant au gode d’aller et venir aussi bien dans le vagin de sœur Vivianne que dans son propre fondement.
— Plus vite ! hurle la mère supérieure en lui frappant les fesses. Plus vite !
Anne-Marie accélère alors le mouvement, ses gros seins zébrés de vergetures claquant de manière désordonnée sur son ventre. Soudain, elle entend un rugissement insensé. Sœur Vivianne plonge dans un orgasme énorme et sans fin, tandis qu’elle-même serre les dents pour ne pas crier la douleur provoquée par le godemiché qui lui écartèle le rectum.
Le spasme voluptueux terminé pour la nonne, celle-ci retire le gode de sa chatte, puis de l’anus d’Anne-Marie. À la faible lumière de la lampe de chevet, elle constate que le sphincter reste béant. Elle y fourre deux doigts.
— Tu vois ? Il en redemande…
Puis sœur Vivianne part dans un éclat de rire dément.
Tandis qu’Anne-Marie en pleurs s’écroule sur le lit en le faisant craquer, la religieuse se lève avec aisance et repasse ses habits de nuit. Elle s’adresse à sa victime avant de refermer la porte.
— Je reviendrai ! Ne t’inquiète pas, je reviendrai. Je sais que tu aimes ça.
Anne-Marie ne répond pas, supportant avec peine la lancinante douleur de son anus. Elle n’aspire qu’à une chose, dormir, dormir enfin.
*-*
On a beau faire partie du clergé régulier, il est d’usage de décharger son âme régulièrement des péchés que l’on a immanquablement commis. Tour à tour, un curé d’une des paroisses de Chartres vient rendre visite au couvent pour confesser les nonnes qui le désirent. Aujourd’hui, c’est le père Rodriguez qui officie à cette tâche. C’est un ancien prêtre ayant dépassé l’âge de la retraite, mais qui ne peut se résoudre à une vie laïque. Sœur Marie-Pierre espérait bien sa venue, surtout depuis le triste spectacle offert par la mère supérieure et l’oblate et auquel elle a assisté. Elle est la première à entrer dans le confessionnal en chêne noirci logé dans un recoin de la chapelle. Le père Rodriguez tarde un peu, il est d’abord allé saluer la sœur Vivianne.
En attendant, sœur Marie-Pierre, à genoux, murmure quelques prières. Soudain, la porte centrale du confessionnal s’ouvre et le curé s’installe. Il fait glisser sur le côté un petit volet et bénit la pénitente.
— Je vous écoute, ma sœur.
— Bénissez-moi mon père parce que j’ai péché. J’ai assisté malgré moi à une scène obscène entre deux femmes du couvent.
— Si c’était en dehors de votre volonté, il n’y a pas péché, rassure la voix douce de l’homme d’Église.
— Oui, c’était malgré moi, mais le Malin est venu me tenter et je n’ai pu résister au péché de chair que j’ai commis seule tout en observant les deux femmes avec lubricité. Revenue dans ma cellule, j’ai prié, prié jusqu’à tard dans la nuit. J’avais trop honte de moi et j’accepte votre pénitence avec joie, quelle qu’elle soit.
— Ce qui est grave, ma sœur, ce n’est pas tant votre propre comportement. Le diable vous a tenté et parfois il réussit son coup ! Personne n’est à l’abri, même pas vous dans un couvent. Votre remords sincère est votre pénitence en elle-même et vos prières nocturnes doivent apaiser votre esprit. Seulement, avant de vous donner l’absolution, j’ai besoin des noms des deux femmes en question. Cette situation est trop grave pour que je la taise à l’évêque.
— Je… Je… C’est difficile mon père.
— N’oubliez pas que vous parlez à Dieu présentement, je ne suis que son oreille.
L’argument s’avère fallacieux, sœur Marie-Pierre le sait, mais elle admet que le père Rodriguez à raison. La situation est grave.
— Il y avait la nouvelle oblate, Anne-Marie Breton.
Un silence de quelques secondes s’installe.
— Et… ? relance le curé.
— Je ne peux pas… Je ne peux pas… chuchote la pénitente.
— Elle a recommencé ? lâche le père Rodriguez.
Sœur Marie-Pierre lève le nez, interloquée.
— Oui, la mère Vivianne a recommencé, n’est-ce pas ?
— Oui… Mais comment… ?
Sans répondre, le curé bénit à nouveau la pénitente.
— Que le Christ vous pardonne, conclut-il. Allez en paix.
— Béni soit-il.
Une sœur attend de se confesser en priant à genoux dans la chapelle. Sœur Marie-Pierre s’en aperçoit et sort. Elle s’agenouille et entame un « Je vous salue Marie » tandis que l’autre nonne rejoint le confessionnal les mains jointes.
*-*
Trois semaines plus tard, l’évêque diocésain, accompagné de deux abbés, vient en visite au couvent de manière inopinée. L’étonnement est grand parmi les religieuses qui conjecturent sur la raison de cette venue. La sœur Vivianne les reçoit dans son bureau, mais elle ne semble pas à son aise. Le prélat se dirige vers la porte du fond de la pièce et actionne la poignée. La serrure est verrouillée.
— Ouvrez ! ordonne-t-il sèchement.
La mère supérieure blêmit.
— Ce ne sont que des archives très anciennes et poussiéreuses, vous allez vous salir, Monseigneur, réussit-elle à mentir.
— Ouvrez ! exige l’évêque, un ton plus fort.
Sœur Vivianne sort une clé de son tiroir en tremblant. Un abbé s’avance et la lui prend des mains pour ouvrir la porte en grand. Il se signe trois fois en détaillant l’intérieur de la pièce. Le prélat s’approche à son tour et s’adresse à ses deux assesseurs.
— Prenez tout et jetez-moi ça dans un sac, puis brûlez-le. Que ces monstruosités retournent en enfer d’où elles n’auraient jamais dû sortir.
S’asseyant en face de la mère supérieure effondrée de honte sur son bureau, l’évêque poursuit.
— J’attends votre démission dans la semaine. Quant à l’oblate, vous lui direz d’aller chercher du travail ailleurs. Sortez de ce bureau et laissez-nous travailler. Puisse Dieu vous pardonner.
*-*
Deux jours plus tard, sous le regard ébahi des nonnes du couvent Sainte-Claire, la mère supérieure, habillée en civil, quitte le bâtiment sans tambour ni trompette. L’une des sœurs affirmera par la suite l’avoir revue dans la rue au beau milieu de SDF.
Anne-Marie Breton, employée sous un régime salarié, finit le mois légal de préavis avant de prendre le même chemin, mais les religieuses sont, cette fois-ci, plutôt attristées de la voir partir. Assise dans le bus, la tête posée contre la vitre, elle regarde le cloître s’éloigner avec regrets. Elle s’y plaisait bien, pourquoi a-t-il fallu que cette femme la harcelât ainsi ?
— Je vais m’inscrire au chômage maintenant. Advienne que pourra, songe-t-elle fataliste.
*-*
*-*
Une femme vêtue d’une robe bon marché, quadragénaire depuis peu, cheveux châtains, yeux noirs, se dirige vers un immeuble de la rue du Ravin à Chartres de cette démarche dandinante propre aux gens obèses. Dans le sombre couloir qui s’étend devant elle, s’étale au mur une demi-douzaine de boîtes à lettres surannées en bois verni. Elle ouvre la deuxième, marquée « Anne-Marie Breton », et ramasse quelques publicités qu’elle feuillette.
— Ouf, pas de factures aujourd’hui, se réjouit-elle à voix haute.
Malgré son embonpoint, Anne-Marie délaisse l’ascenseur vétuste et s’engage dans l’escalier. Elle monte les marches d’un pas pesant, puis s’arrête au premier étage devant une porte en chêne. Elle sort un trousseau de clés et entre dans l’appartement. Elle accroche son manteau à une patère de la penderie, parvient au salon et s’assied lourdement en faisant craquer son fauteuil préféré, celui situé face à un vieux poste de télévision. Sa mine affiche une certaine inquiétude et elle commence à ruminer.
Sa crainte actuelle concerne son emploi précaire. Depuis deux ans maintenant, le restaurant « Le moulin de Sours », à deux cents mètres de chez elle, ne lui offre que des contrats à durée déterminée de trois mois. Elle y fait la plonge et quelques préparations simples en cuisine. Parfois même, elle aide les femmes de ménage. La direction se refuse à l’employer en contrat à durée indéterminée. Jusqu’à présent, son engagement a toujours été renouvelé, mais cette fois-ci, personne ne l’a encore convoquée, alors que l’échéance arrive dans quinze jours. Ce qui l’inquiète le plus, c’est que de curieux bruits circulent parmi le personnel, notamment celui de redressement judiciaire impliquant des licenciements.
Depuis le décès accidentel de son époux, il y a plusieurs années, Anne-Marie compte le moindre centime. Sa fille suit des études d’infirmière à Paris et cela lui coûte cher. Quand elle a payé le loyer, ses factures mensuelles et la pension de Coralie, il ne lui reste plus beaucoup d’argent pour s’acheter de quoi manger. Heureusement, une épicerie caritative s’est installée rue Félibien à deux pas de chez elle. Elle s’y sert depuis six mois et a pu constater la différence avec un supermarché ordinaire.
— À propos, se dit-elle, il faut que j’aille en courses. J’irai demain matin, c’est mon jour de repos. Pour le reste, je ne peux rien faire d’autre qu’attendre. Attendre et espérer, comme disait Alexandre Dumas.
Sur ces références littéraires, elle se saisit d’une télécommande et allume la télévision.
*-*
Le lendemain matin de bonne heure, car Anne-Marie ne supporte pas de se lever tard même lors de ses jours de repos, elle descend lourdement l’escalier de l’immeuble. Elle se rend rue Félibien pour y effectuer ses maigres achats. Dans la boutique, en fait une sorte de hangar, elle prélève ses produits un à un parmi ceux entassés en vrac sur des étagères en bois brut et dans des cartons ouverts posés à même le sol en béton. Anne-Marie rencontre alors sœur Marie-Pierre. Cette dernière, pensionnaire au couvent Sainte-Claire, œuvre bénévolement dans ce magasin depuis son ouverture.
— Bonjour, ma sœur, déclare-t-elle aimablement.
La sœur, affairée, se retourne et sourit.
— Bonjour, madame Breton, comment allez-vous ?
Il s’ensuit une conversation de convenances à parler du temps et du coût de la vie, puis au bout de cinq minutes, sœur Marie-Pierre s’enquiert.
— Et le travail ? Toujours au moulin de Sours ?
Anne-Marie ne peut s’empêcher de grimacer légèrement.
— Je n’ai pas encore eu mon renouvellement de contrat et il se termine dans deux semaines. Je crains le pire.
— Oh, compatit sincèrement la nonne. Écoutez, je vous connais depuis quelques mois maintenant et je sais que vous êtes une femme pieuse et courageuse. Tenez-moi au courant, si votre contrat n’est pas renouvelé, j’aurais peut-être une proposition à vous soumettre.
À cet instant, plusieurs clients, moins matinaux qu’Anne-Marie, pénètrent dans la boutique. La religieuse s’excuse.
— Désolée, je dois m’occuper des arrivants. Pensez à ce que je vous ai dit.
Après les salutations d’usage, Anne-Marie retourne chez elle. En chemin, elle ne peut s’empêcher de se demander ce que la sœur Marie-Pierre pourrait bien lui proposer.
Arrivée à son palier, elle aperçoit un homme coiffé d’une casquette grise fouillant dans sa sacoche ventrale. Il en extirpe un document et frappe à sa porte. Anne-Marie reconnait le facteur.
— Bonjour madame. Je m’apprêtais à vous laisser un avis de passage, j’ai un recommandé pour vous, déclare-t-il en la voyant.
Le cœur d’Anne-Marie bondit dans sa poitrine et c’est en tremblant qu’elle signe l’accusé de réception.
— Bonne journée ! salue le préposé en descendant les marches rapidement.
Anne-Marie ne répond pas et rentre chez elle. Elle pose ses courses dans l’entrée et, sans même ôter son manteau, décachette l’enveloppe à la hâte.
Le « Moulin de Sours » ne reconduit pas son contrat de travail.
Quelques larmes coulent de ses yeux.
— Comment je vais faire ? Mais comment je vais faire ? se désole-t-elle.
Deux semaines plus tard, Anne-Marie termine son engagement sans avoir trouvé de solution de rechange malgré ses recherches. Avant de s’inscrire au chômage, elle se décide à rencontrer sœur Marie-Pierre pour connaître la proposition dont elle parlait, si tant est qu’elle soit encore d’actualité. Anne-Marie se rend alors à l’épicerie et accoste la religieuse. L’offre est toujours valable et sœur Marie-Pierre lui obtient pour la semaine suivante un entretien avec la mère supérieure du couvent : sœur Vivianne.
*-*
Le jour J, Anne-Marie est fortement impressionnée devant une bâtisse monumentale. C’est assez loin de chez elle, mais le trajet facile et rapide en bus. Formant un carré parfait, le couvent Sainte-Claire, édifié au XVIIIe siècle, lui en impose. Elle aperçoit, à un angle du cloître, un clocher d’ardoises protégeant deux cloches aux sonorités différentes ; sans doute celui de la chapelle intérieure. Elle pénètre dans le bâtiment par une épaisse porte en verre de sécurité étrangement anachronique, puis une sœur affairée derrière un guichet, lève le nez et lui sourit.
— Bonjour, ma sœur. J’ai rendez-vous avec sœur Vivianne à 10 h 30.
La religieuse consulte un ordinateur, le dieu des païens, et inscrit quelque chose sur un petit carnet à la couverture de cuir fatigué.
— Bonjour, vous êtes madame Breton ?
Anne-Marie hoche la tête.
— Venez, je vous emmène.
Les deux femmes passent un portillon, longent des couloirs immenses, grimpent des escaliers monumentaux et finissent par arriver à une porte de chêne cirée. Une plaque dorée indique « Mère supérieure ». La nonne frappe.
— Entrez ! clame une voix énergique.
La sœur abaisse la poignée, dévoilant ainsi une pièce spacieuse.
— Madame Breton est là.
— Faites entrer. Merci sœur Madeleine.
Cette dernière, restée sur le seuil, s’efface et invite Anne-Marie à entrer d’un signe. Celle-ci fait trois pas et la porte se referme doucement derrière elle.
Le vaste bureau de la mère supérieure est sobrement meublé et décoré comme il se doit de quelques tableaux religieux aux murs et d’un grand crucifix accroché derrière elle. Affairée à trier quelques documents, elle laisse filer plusieurs secondes avant de s’intéresser à la nouvelle venue. Puis elle lève les yeux et son cœur bondit dans sa poitrine. Un voile de luxure passe soudain sur ses pupilles dilatées. D’un geste un peu hésitant, elle invite Anne-Marie à s’asseoir dans un fauteuil en bois dépourvu de coussins. Celle-ci glisse alors son postérieur avec difficultés entre les deux accoudoirs et attend, intimidée.
La sœur se reprend de ses émotions et toussote pour s’éclaircir la voix.
— Sœur Marie-Pierre m’a parlé de vous en bien, madame Breton. J’ai appris que vous êtes une bonne catholique et que le travail ne vous fait pas peur. Récemment, le Seigneur a rappelé à lui mademoiselle Cérone, notre ancienne oblate. Elle aidait au jardin, à la cuisine, au ménage et à la vente de notre petite production de légumes et herbes aromatiques. À l’occasion, elle était invitée à la chapelle pour l’une de nos nombreuses prières quotidiennes. Pensez-vous pouvoir tenir ce rôle, madame Breton ?
À l’énoncé des tâches à effectuer, Anne-Marie reprend confiance en elle.
— À part le jardin, j’ai déjà travaillé dans les autres domaines.
La sœur tend la main, paume en avant.
— Oh ! Ne vous inquiétez pas pour le jardin ! Sœur Ernestine vous montrera, il n’y a rien de bien compliqué.
Anne-Marie sourit. La mère supérieure continue, prenant la réponse d’Anne-Marie pour un consentement.
— Il faut que vous sachiez, en revanche, que votre présence au couvent est exigée sept jours sur sept, sauf lors de vos jours de congé. Vous aurez une cellule identique à celles de nos sœurs. Vous serez régulièrement invitée à une de nos prières communes et votre présence y sera très appréciée. Le salaire n’est pas énorme, mais vous êtes logée, nourrie et blanchie. Qu’en dites-vous ?
Anne-Marie réfléchit rapidement. Elle se dit qu’elle pourrait garder son logement rue du Ravin, ce qui lui paraît essentiel pour pouvoir recevoir Coralie les rares fois où elle revient la voir. Sans aucune autre dépense, elle pourrait même mettre un peu d’argent de côté.
— Je suis d’accord, mada… ma mère.
Sœur Vivianne sourit. Elle enfonce le bouton d’un interphone posé devant elle.
— Sœur Madeleine va vous raccompagner. Pour ne pas faire de comptes d’apothicaires, vous commencerez après-demain, ce sera le premier juin.
*-*
Anne-Marie a pris ses nouvelles fonctions depuis dix jours maintenant et elle en est enchantée. Certes, la cellule monacale n’est pas d’un luxe inouï, mais ça, elle s’y attendait et s’en moquait royalement. La cuisine, le ménage et même le jardin n’ont à présent plus aucun secret pour elle. L’avenir s’annonce bienveillant.
Cependant, le lendemain, alors qu’Anne-Marie est en train de biner les pommes de terre, une silhouette s’approche silencieusement d’elle par-derrière. Comme l’oblate est courbée vers le sol, sa robe, pourtant assez longue, lui remonte au-dessus de ses cuisses épaisses et grasses.
— Il faudrait mieux cacher ça, Anne-Marie, observe la mère supérieure en lui caressant les fesses sous ses vêtements.
Anne-Marie, qui ne l’avait pas entendue venir, sursaute et se redresse hâtivement.
— Oh ! Ma mère ! Je… Je… Je m’achèterai un pantalon avec ma première paye. C’est mieux pour le jardin, vous avez raison. Mais j’ai du mal à en trouver à ma taille…
Sœur Vivianne regarde furtivement aux alentours et s’assure que personne d’autre ne se trouve dans le jardin. Elle s’approche un peu plus et prend les deux gros seins d’Anne-Marie dans les mains, les pressant comme des fruits mûrs.
— N’en faites rien, Anne-Marie, mais je veux être seule à me repaître du spectacle. Alors, je reviendrai au jardin.
Après une claque sonore sur les énormes fesses d’Anne-Marie, la mère supérieure s’en retourne vers les bâtiments comme s’il ne s’était rien passé. Anne-Marie la regarde, sidérée. Elle n’a pas le temps d’émettre une pensée que sœur Ernestine, qui travaillait à la réserve des légumes, la rejoint.
— C’est bien Anne-Marie, tu fais du bon travail, la félicite-t-elle.
L’oblate observe la sœur sans vraiment la voir et ne peut que répondre :
— Oui… Merci…
Anne-Marie se repasse en boucle la scène du jardin le soir même dans sa chambrette. Elle est stupéfaite du comportement de la mère supérieure, car ses agissements envers elle se sont avérés véritablement ambigus.
— C’était sûrement pour me tester, finit-elle par se persuader avant de s’endormir.
Anne-Marie se rend au marché le lendemain avec sœur Marie-Pierre pour vendre les légumes produits par le couvent. Une bonne partie de la production est également offerte à l’épicerie de la rue Félibien et, ce jour-là, c’est Anne-Marie qui les y apporte. En retournant au marché, elle effectue un détour par le centre commercial de la gare où elle sait y trouver une boutique de prêt-à-porter « grandes tailles ». Elle y déniche avec satisfaction un pantalon tout à fait adapté à ses formes généreuses et dont elle anticipe joyeusement l’achat. De retour au couvent vers midi en compagnie de sœur Marie-Pierre, elle rejoint aussitôt sa cellule et s’y change avant d’arriver au réfectoire. Elle sera plus à l’aise cet après-midi dans le jardin.
Après le repas, Anne-Marie retrouve sœur Ernestine au potager. Cette dernière semble affolée.
— Anne-Marie ! souffle-t-elle à mi-voix.
— Oui ?
— La mère supérieure est venue me voir. Elle avait l’air très contrariée et elle exige que vous alliez la voir dans son bureau immédiatement.
— Ah bon ! Et pourquoi ? réplique Anne-Marie.
— Ça, elle ne me l’a pas dit. Elle semblait très fâchée et je crois même l’avoir entendu jurer, ajoute sœur Ernestine en se signant.
— Bon, je vais y aller tout de suite.
— Oui, ça vaut mieux, conclut la sœur.
*-*
— Il me semble, Anne-Marie, vous avoir ordonné de ne pas acheter de pantalon !
La voix puissante et sèche de la mère supérieure claque comme un fouet dans son bureau.
La déconvenue se lit sur le visage d’Anne-Marie.
— Mais… Mais vous m’avez fait comprendre, ma mère, que ma robe s’avère plutôt indécente lorsque je travaille au jardin.
La figure de sœur Vivianne se durcit.
— Je veux caresser tes cuisses et mettre ma main dans ta culotte quand je veux, nom de Dieu ! hurle-t-elle en usant soudain du tutoiement.
Outrée par le langage grossier de la mère supérieure, Anne-Marie reste paralysée, bouche bée.
— Ne reste pas là plantée comme un chou. Viens !
Sœur Vivianne se lève et se dirige vers le fond de la pièce. Elle sort une clé de sa poche, la tourne dans la serrure d’une porte qu’elle ouvre. L’oblate la suit comme un zombie.
La chambre contigüe ne ressemble en rien au bureau austère de la religieuse. En dehors d’un grand lit situé au milieu de la salle, les murs sont décorés de divers objets de bondage, cordes, menottes, fouets, godemichés et vibromasseurs en tout genre. L’horreur traverse le regard d’Anne-Marie.
— Fous-toi à poil et allonge-toi, ordonne sœur Vivianne.
Muette pendant quelques secondes, l’oblate réussit à articuler quelques mots.
— Mais je ne veux pas, ma mère, je ne veux pas.
— Tu préfères peut-être une lettre de licenciement ?
Anéantie par l’idée même de pointer au chômage, Anne-Marie s’avoue vaincue et commence à se déshabiller en tremblotant sous les yeux brillants de luxure de la mère supérieure. Elle se retourne, en soutien-gorge et culotte, le regard suppliant.
— Tout ! crache aussitôt sœur Vivianne.
Anne-Marie s’exécute la mort dans l’âme, et se présente devant son employeuse dans le plus simple appareil.
— Allonge-toi sur le dos !
Anne-Marie se couche sur le lit les jambes pliées et les pieds plaqués au sol.
Sœur Vivianne s’agenouille devant sa proie, écarte avec une douceur inattendue les grosses cuisses flasques et découvre une fente cachée au fond d’une forêt de poils. Elle se penche, rejette son pendentif religieux derrière ses épaules et écrase ses lèvres sur les nymphes offertes en exhalant un soupir de volupté. Anne-Marie pousse un petit cri de surprise et se résigne enfin en fermant les yeux. La langue démoniaque de la mère supérieure sait s’y prendre en léchant le bord du vagin et le clitoris tour à tour. L’oblate ne peut empêcher son corps de sécréter la divine cyprine et, en elle-même, elle pense que cela fait longtemps qu’elle n’avait pas coulé aussi intensément, même lors de ses rares masturbations. Depuis que son mari est décédé, personne d’autre qu’elle-même ne lui a procuré d’orgasmes. Et là, cette femme pieuse, en qui elle a toute confiance, se révèle paradoxalement d’une habileté sexuelle remarquable. Sœur Vivianne s’active sur le sexe d’Anne-Marie pendant une dizaine de minutes, puis c’est l’extase.
— Aaahh ! crie-t-elle, forçant la mère supérieure à absorber avec de grands « slurp » le lubrifiant qui jaillit.
Trente secondes de pause où les deux amantes restent immobiles, l’une couchée les jambes écartées et l’autre à genoux, la bouche collée contre la vulve de sa partenaire. Enfin, la mère supérieure se relève. Elle soulève sa robe d’un geste prompt, enlève ses dessous et grimpe sur le lit, un genou de chaque côté du visage d’Anne-Marie. Elle s’assied délicatement et applique ses nymphes sur les lèvres de l’oblate effrayée.
— Suce-moi, maintenant, ordonne-t-elle.
Anne-Marie ne voit plus rien, les pans de la tunique de sœur Vivianne lui cachent la lumière. Elle ne se pose plus la question de savoir pourquoi ni comment, elle obéit aveuglément et lèche avec avidité la chatte, l’anus et le périnée de la femme qui la recouvre de ses fesses à l’en étouffer. Sœur Vivianne ne met pas longtemps à jouir, sans doute excitée par le cunnilingus qu’elle vient de prodiguer.
— Jésus, Marie ! Je… VIENS ! hurle-t-elle soudain en libérant assez de cyprine pour barbouiller tout le visage et le cou de sa partenaire.
Quand son orgasme est terminé, elle se lève brutalement, ramasse ses sous-vêtements et se rhabille. Elle se penche vers Anne-Marie, lui attrape les seins l’un après l’autre et les mordille à petits coups de dents.
— T’as des gros seins et un gros cul. Tu me plais, tu reviendras ici quand je te le dirai. Si tu ne veux pas, nous chercherons une autre oblate. Rhabille-toi, maintenant, et retourne au jardin.
Anne-Marie ne se le fait pas répéter et, quelques minutes plus tard, les jambes flageolantes, elle rejoint sœur Ernestine au potager.
*-*
Anne-Marie n’entend plus parler de la mère supérieure pendant quelques jours. À tel point qu’elle en a presque oublié sa récente et honteuse soumission à cette perverse. Seulement, sœur Vivianne est une femme entêtée et, alors que l’oblate fait la plonge dans la cuisine, elle l’interpelle à nouveau.
— Anne-Marie, j’ai besoin de vous voir après le repas. Vous êtes conviée à notre prière de 15 h, alors soyez ponctuelle, déclare-t-elle d’une voix neutre en raison de la présence d’autres sœurs.
Anne-Marie sent son estomac se serrer et ses jambes trembler.
— Oui, ma mère. Je viens vous voir à votre bureau dès la fin du repas, balbutie-t-elle.
— Parfait, à tout à l’heure.
Toutes les nonnes se retrouvent au réfectoire vers midi pour le déjeuner pris en commun. À chaque repas et à tour de rôle, l’une d’entre elles, debout devant un pupitre en bois hors d’âge, lit à voix haute les saintes Écritures après avoir prononcé le bénédicité. C’est la seule qui déjeunera après les autres. La collation terminée, Anne-Marie, la mort dans l’âme, retourne voir la mère supérieure. La porte du fond est ouverte et sœur Vivianne l’y attend déjà. L’oblate la rejoint, les yeux écarquillés. En effet, la sœur ne porte pas sa simple robe religieuse habituelle, mais des cuissardes en cuir noir et une casquette de SS. Ces seuls vêtements dévoilent ainsi sa poitrine menue et son sexe glabre aux lèvres pendouillantes.
— Oh ! Ma mère…, commence Anne-Marie.
Sœur Vivianne repousse la porte sans répondre et se dirige vers une étagère. Elle se saisit d’un gode-ceinture énorme et le noue autour de sa taille, sous le regard effrayé d’Anne-Marie.
— Qu’est-ce que tu attends ? Déshabille-toi et mets-toi à quatre pattes sur le lit ! ordonne-t-elle.
L’oblate ôte ses vêtements un par un et les pose à terre sans quitter des yeux le godemiché monstrueux. Elle monte sur le lit à genoux en priant à mi-voix, puis se laisse tomber sur ses bras flasques.
— Écarte tes grosses cuisses, la truie.
Anne-Marie obéit en ravalant sa honte. La mère supérieure grimpe à son tour sur le matelas et s’approche des fesses de sa proie. Badigeonnant le gros gode de lubrifiant, elle abouche celui-là sur la petite fente rose perdue au milieu des poils. D’un savant coup de reins, les vingt-deux centimètres de longueur du membre s’enfoncent dans la chatte qui n’était pas préparée à cela. Les parois vaginales s’écartent violemment, dilatées par les six centimètres de diamètre de l’engin. La vulve est tiraillée par le haut et par le bas, tandis que le clitoris frotte hardiment sur le silicone. Anne-Marie ne peut retenir un cri et hurle sa douleur. Sœur Vivianne ferme les yeux et semble se repaître de cette lamentation avec joie.
— Crie encore, ma grosse ! Tu vas me faire jouir !
Bougeant ses hanches d’avant en arrière, sœur Vivianne ressort l’épais cylindre à moitié de la chatte d’Anne-Marie et l’y replonge avec un peu plus de brutalité à chaque fois. Le pilonnage dure une dizaine de minutes pendant lesquelles la plainte d’Anne-Marie est quasi continue. L’orgasme la saisit soudain sans qu’elle le recherche vraiment.
— Je vais jouir, ma mère, je… Aahh !
Il n’en faut pas plus à sœur Vivianne pour accélérer ses va-et-vient et frapper fortement du plat des deux mains les grosses fesses de l’oblate.
— Vas-y, ma belle ! Vas-y… Je n’en ai pas fini avec toi.
La mère supérieure, avec une rapidité peu commune, ôte la ceinture de son gode qui reste ainsi planté dans le vagin d’Anne-Marie. Jetant sa casquette de SS sur la couverture, elle se saisit d’un petit vibromasseur (vibro ma sœur ?) qui y était dissimulé. Elle le met en route et le plante à fond dans son propre sexe. Un ronronnement étouffé se fait entendre.
— Toi, tu ne bouges pas ! crie-t-elle à l’attention d’Anne-Marie.
D’un geste habile, sans doute maintes fois répété, sœur Vivianne remet son harnachement par-dessus son dildo vibrant. Puis, d’un coup de rein, elle retire le gode-ceinture du vagin de l’oblate et le lui enfonce violemment dans l’anus. Anne-Marie hurle comme une démente. La mère supérieure jouit à cet instant et les deux cris se mêlent en une plainte qui résonne loin dans les couloirs du couvent.
Du fond de sa cellule, se préparant pour la prière de 15 h, sœur Marie-Pierre dresse soudain l’oreille.
— Quels sont ces cris ? se demande-t-elle.
Elle poursuit à mi-voix, légèrement inquiète.
— Ça vient de chez la mère supérieure, pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé.
D’un pas rapide, sœur Marie-Pierre décide d’aller voir ce qu’il en est. La porte du bureau n’est d’ordinaire jamais verrouillée et, après avoir frappé trois coups sans résultat, elle abaisse la poignée. Elle entre et referme l’huis derrière elle. Un autre cri d’Anne-Marie la paralyse. Marie-Pierre s’approche avec discrétion de la porte restée entrebâillée et jette un œil dans la pièce. Ce qu’elle voit ne manque pas de la surprendre. Elle se signe par trois fois, mais ne peut se résoudre à quitter des yeux le spectacle offert par l’oblate résolument sodomisée par la mère supérieure. Quelques minutes s’écoulent et, malgré elle, elle sent son entrecuisse se mouiller. Elle passe la main sous sa robe et sous ses sous-vêtements pour vérifier cet état de fait. Son médius s’attarde une demi-seconde de trop sur son clitoris et, malicieusement, le diable lui enjoint de le titiller. Il lui arrive bien de se masturber dans sa cellule, à l’abri de tout regard, sauf celui du crucifix accroché à son mur, mais jamais de cette façon. La scène pornographique qu’elle observe, déclenche en elle un orgasme si explosif qu’il laisse une marque de morsure dans la main étouffant son gémissement. Les jambes flagellantes, elle quitte ensuite le bureau pour se précipiter dans la chapelle des prières, rejoindre ses consœurs.
*-*
Le soir venu, seule dans sa cellule, Anne-Marie a du mal à s’endormir. D’abord parce que sa vulve et son anus la font souffrir le martyre, mais aussi, car elle se demande si elle ne ferait pas mieux de démissionner. Elle ne peut que constater qu’elle se trouve à la merci du bon vouloir de la mère supérieure et que ses assauts indécents ne cesseront jamais. Soudain, elle sursaute au beau milieu de sa réflexion. Quelqu’un frappe doucement à sa porte. Il est 22 h.
— Qui est là, interroge timidement Anne-Marie.
— C’est moi, la grosse. Ouvre ! répond une voix trop connue.
— Mais à cette heure-là, ma mère ?
— Oui, à cette heure-là. J’ai encore un cadeau pour toi.
Anne-Marie se lève et marche péniblement vers la porte qu’elle déverrouille. Sœur Vivianne entre dans la cellule comme une furie et referme à clé derrière elle. Tétanisée, Anne-Marie la regarde, anxieuse.
— Je veux te baiser encore ! s’écrie la mère supérieure en se jetant sur la pauvre femme terrorisée pour l’embrasser, bouche ouverte.
Sœur Vivianne en profite pour malmener, de ses mains avides, les seins de l’oblate inerte. Puis elle recule, ôte son vêtement de nuit sous lequel elle est totalement nue et le laisse tomber à terre après avoir sorti d’une poche un double godemiché. Celui-ci, courbe et asymétrique, présente d’un côté une partie relativement courte, mais très épaisse, tandis que l’autre affecte une longueur appréciable, mais une épaisseur moindre.
— Le gros bout pour ton gros cul ! crache-t-elle.
— Non ! Je vous en supplie ! pleurniche Anne-Marie.
— À poil ! répond sœur Vivianne sans tenir compte de la supplique.
Toujours en geignant, Anne-Marie s’exécute et, comme elle avait deviné les intentions de son bourreau, se place à quatre pattes sur son petit lit qui gémit sous son poids.
— À la bonne heure ! s’écrie la mère supérieure. Tu vois que tu aimes ça !
Sans autres préliminaires, sœur Vivianne se positionne à genoux derrière Anne-Marie et lui enfonce l’objet dans le rectum. La pauvre femme crie et pleure, mais sœur Vivianne n’en a cure. Elle s’approche et introduit la seconde partie du dildo, la moins épaisse, dans sa chatte.
— Bouge ton cul ! lâche-t-elle.
Pendant plusieurs minutes, Anne-Marie se balance d’avant en arrière, permettant au gode d’aller et venir aussi bien dans le vagin de sœur Vivianne que dans son propre fondement.
— Plus vite ! hurle la mère supérieure en lui frappant les fesses. Plus vite !
Anne-Marie accélère alors le mouvement, ses gros seins zébrés de vergetures claquant de manière désordonnée sur son ventre. Soudain, elle entend un rugissement insensé. Sœur Vivianne plonge dans un orgasme énorme et sans fin, tandis qu’elle-même serre les dents pour ne pas crier la douleur provoquée par le godemiché qui lui écartèle le rectum.
Le spasme voluptueux terminé pour la nonne, celle-ci retire le gode de sa chatte, puis de l’anus d’Anne-Marie. À la faible lumière de la lampe de chevet, elle constate que le sphincter reste béant. Elle y fourre deux doigts.
— Tu vois ? Il en redemande…
Puis sœur Vivianne part dans un éclat de rire dément.
Tandis qu’Anne-Marie en pleurs s’écroule sur le lit en le faisant craquer, la religieuse se lève avec aisance et repasse ses habits de nuit. Elle s’adresse à sa victime avant de refermer la porte.
— Je reviendrai ! Ne t’inquiète pas, je reviendrai. Je sais que tu aimes ça.
Anne-Marie ne répond pas, supportant avec peine la lancinante douleur de son anus. Elle n’aspire qu’à une chose, dormir, dormir enfin.
*-*
On a beau faire partie du clergé régulier, il est d’usage de décharger son âme régulièrement des péchés que l’on a immanquablement commis. Tour à tour, un curé d’une des paroisses de Chartres vient rendre visite au couvent pour confesser les nonnes qui le désirent. Aujourd’hui, c’est le père Rodriguez qui officie à cette tâche. C’est un ancien prêtre ayant dépassé l’âge de la retraite, mais qui ne peut se résoudre à une vie laïque. Sœur Marie-Pierre espérait bien sa venue, surtout depuis le triste spectacle offert par la mère supérieure et l’oblate et auquel elle a assisté. Elle est la première à entrer dans le confessionnal en chêne noirci logé dans un recoin de la chapelle. Le père Rodriguez tarde un peu, il est d’abord allé saluer la sœur Vivianne.
En attendant, sœur Marie-Pierre, à genoux, murmure quelques prières. Soudain, la porte centrale du confessionnal s’ouvre et le curé s’installe. Il fait glisser sur le côté un petit volet et bénit la pénitente.
— Je vous écoute, ma sœur.
— Bénissez-moi mon père parce que j’ai péché. J’ai assisté malgré moi à une scène obscène entre deux femmes du couvent.
— Si c’était en dehors de votre volonté, il n’y a pas péché, rassure la voix douce de l’homme d’Église.
— Oui, c’était malgré moi, mais le Malin est venu me tenter et je n’ai pu résister au péché de chair que j’ai commis seule tout en observant les deux femmes avec lubricité. Revenue dans ma cellule, j’ai prié, prié jusqu’à tard dans la nuit. J’avais trop honte de moi et j’accepte votre pénitence avec joie, quelle qu’elle soit.
— Ce qui est grave, ma sœur, ce n’est pas tant votre propre comportement. Le diable vous a tenté et parfois il réussit son coup ! Personne n’est à l’abri, même pas vous dans un couvent. Votre remords sincère est votre pénitence en elle-même et vos prières nocturnes doivent apaiser votre esprit. Seulement, avant de vous donner l’absolution, j’ai besoin des noms des deux femmes en question. Cette situation est trop grave pour que je la taise à l’évêque.
— Je… Je… C’est difficile mon père.
— N’oubliez pas que vous parlez à Dieu présentement, je ne suis que son oreille.
L’argument s’avère fallacieux, sœur Marie-Pierre le sait, mais elle admet que le père Rodriguez à raison. La situation est grave.
— Il y avait la nouvelle oblate, Anne-Marie Breton.
Un silence de quelques secondes s’installe.
— Et… ? relance le curé.
— Je ne peux pas… Je ne peux pas… chuchote la pénitente.
— Elle a recommencé ? lâche le père Rodriguez.
Sœur Marie-Pierre lève le nez, interloquée.
— Oui, la mère Vivianne a recommencé, n’est-ce pas ?
— Oui… Mais comment… ?
Sans répondre, le curé bénit à nouveau la pénitente.
— Que le Christ vous pardonne, conclut-il. Allez en paix.
— Béni soit-il.
Une sœur attend de se confesser en priant à genoux dans la chapelle. Sœur Marie-Pierre s’en aperçoit et sort. Elle s’agenouille et entame un « Je vous salue Marie » tandis que l’autre nonne rejoint le confessionnal les mains jointes.
*-*
Trois semaines plus tard, l’évêque diocésain, accompagné de deux abbés, vient en visite au couvent de manière inopinée. L’étonnement est grand parmi les religieuses qui conjecturent sur la raison de cette venue. La sœur Vivianne les reçoit dans son bureau, mais elle ne semble pas à son aise. Le prélat se dirige vers la porte du fond de la pièce et actionne la poignée. La serrure est verrouillée.
— Ouvrez ! ordonne-t-il sèchement.
La mère supérieure blêmit.
— Ce ne sont que des archives très anciennes et poussiéreuses, vous allez vous salir, Monseigneur, réussit-elle à mentir.
— Ouvrez ! exige l’évêque, un ton plus fort.
Sœur Vivianne sort une clé de son tiroir en tremblant. Un abbé s’avance et la lui prend des mains pour ouvrir la porte en grand. Il se signe trois fois en détaillant l’intérieur de la pièce. Le prélat s’approche à son tour et s’adresse à ses deux assesseurs.
— Prenez tout et jetez-moi ça dans un sac, puis brûlez-le. Que ces monstruosités retournent en enfer d’où elles n’auraient jamais dû sortir.
S’asseyant en face de la mère supérieure effondrée de honte sur son bureau, l’évêque poursuit.
— J’attends votre démission dans la semaine. Quant à l’oblate, vous lui direz d’aller chercher du travail ailleurs. Sortez de ce bureau et laissez-nous travailler. Puisse Dieu vous pardonner.
*-*
Deux jours plus tard, sous le regard ébahi des nonnes du couvent Sainte-Claire, la mère supérieure, habillée en civil, quitte le bâtiment sans tambour ni trompette. L’une des sœurs affirmera par la suite l’avoir revue dans la rue au beau milieu de SDF.
Anne-Marie Breton, employée sous un régime salarié, finit le mois légal de préavis avant de prendre le même chemin, mais les religieuses sont, cette fois-ci, plutôt attristées de la voir partir. Assise dans le bus, la tête posée contre la vitre, elle regarde le cloître s’éloigner avec regrets. Elle s’y plaisait bien, pourquoi a-t-il fallu que cette femme la harcelât ainsi ?
— Je vais m’inscrire au chômage maintenant. Advienne que pourra, songe-t-elle fataliste.
*-*
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