Les amants de Cherbourg
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
- • 58 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 8.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.3
- • L'ensemble des récits érotiques de Philus ont reçu un total de 372 811 visites.
Cette histoire de sexe a été affichée 288 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Les amants de Cherbourg
Les amants de Cherbourg
Ce mois de juillet s’annonçait particulièrement chaud. Une pluie tiède tombait dru sur la ville de Cherbourg ce jour-là et le ciel noir regorgeait d’eau. Des éclairs, inoffensifs cependant, zébraient les nues et les parapluies multicolores éclosaient tels des champignons. La manufacture avait encore un bel avenir, il ne manquait plus que la musique de Michel Legrand pour parfaire le tableau.
Un homme brun au teint mat d’à peine vingt-cinq ans, vêtu d’un costume gris, d’une chemise claire assortie d’une cravate rayée, sortit de la maternité. Il se protégea la tête d’un petit cartable puis partit en courant. Il remonta rapidement la rue du Val de Saire pour bifurquer dans la rue Contant. Il appuya sur une télécommande du fond de sa poche et à trente mètres de lui, une voiture blanche se manifesta de tous ses clignotants. Il s’y engouffra et patienta derrière le volant jusqu’à la fin de l’averse. Quelques minutes plus tard, le vent emporta les nuages dégoulinants pour en apporter d’autres, tout aussi gris ou noirs, mais asséchés. À ce moment-là seulement, il démarra. Il rejoignit le boulevard, puis se dirigea vers la zone industrielle. Il laissa errer son regard alors qu’il était arrêté à un feu tricolore et ce qu’il vit le stupéfia. N’en croyant pas ses yeux, il se saisit de son téléphone, ouvrit la vitre conducteur encore mouillée et prit trois clichés. Il était encore abasourdi de la scène à laquelle il venait d’assister quand un coup de klaxon le rappela à l’ordre : le signal était passé au vert. Il repartit aussitôt, mais ses traits demeuraient soucieux.
Il parvint à l’ICMER un quart d’heure plus tard et se gara sur le parking de l’entreprise. Malgré la visite à son épouse, il était en avance d’une demi-heure sur son horaire. Il gagna son poste, posa sa sacoche sur sa table de travail où trônait un moniteur d’ordinateur gigantesque et se dirigea vers le bureau de son chef qu’il savait trouver là. Quelle que soit l’heure, le chef était toujours là. Il frappa à la porte.
— Entre Rachid ! Entre !
Rachid s’exécuta et, sans y être invité, s’assit sur un des deux fauteuils. Pascal quitta des yeux son écran et recula son siège d’une vingtaine de centimètres.
— Que t’arrive-t-il, Rachid ? Tu en fais une tête ?
Rachid resta muet une poignée de secondes puis se décida.
— Pascal, commença-t-il, nous nous connaissons depuis longtemps. Je t’ai toujours respecté parce que tu as su me faire accepter dans l’équipe malgré mes origines, alors il y a des choses que je ne peux pas taire, même si j’ai mal pour toi.
De plus en plus intrigué, Pascal était tout ouïe.
— Que cherches-tu à me dire ?
Rachid respira un bon coup.
— Tu sais que, ce midi, je suis allé voir Aziza et notre fille à la maternité ?...
— Rassure-moi, elles vont bien ? interrompit Pascal.
— Oui, oui, merci. Pas de soucis.
Il prit son smartphone et le tint de deux doigts.
— Mais quand je suis revenu, j’ai vu ça…
Rachid cliqua sur une photo et poussa le téléphone vers son chef qui s’en saisit avec une curiosité mêlée d’une légère inquiétude. En voyant ce qui était affiché, Pascal eut un violent sursaut. Ses yeux lancèrent des éclairs puis plus calmement, mais les dents serrées, il fit défiler les clichés suivants. Quand il parvint à ceux d’Aziza et de sa fille, il rendit l’appareil à Rachid. D’un ton qui n’admettait pas de répliques, il dit :
— Fais-moi suivre ces photos s’il te plait.
Rachid ne semblait pas à son aise.
— J’espère que je n’ai pas trop foutu la merde…
— Si certainement, mon ami, mais sache que je t’en remercie et que je t’en aurais voulu si tu ne m’avais pas prévenu. Je pars, je ne rentre pas de l’après-midi, conclut-il en se levant et saisissant son blouson.
Les deux hommes sortirent de la pièce. Pascal s’engouffra dans l’ascenseur tandis que Rachid regagna son bureau. Il s’écroula plus qu’il ne s’assit sur son fauteuil. Il prit le cartable qu’il avait posé précédemment, l’ouvrit et se saisit d’un sandwich qu’il avait préparé le matin même.
— Merde ! C’est trempé, se désola-t-il.
Pascal, sur le parc de stationnement de l’ICMER, scrutait son téléphone avec rage. De son pouce, il faisait défiler l’écran dans un sens puis dans l’autre. C’était vendredi, Delphine ne travaillait pas et il décida qu’elle ne pouvait ignorer ça. Il ne voulait pas être seul à souffrir. Il monta en voiture.
*-*
Jean et Delphine, son épouse, étaient les meilleurs amis du couple que formait Pascal avec Claire. Ils habitaient une maisonnette sur une butte avec un très joli panorama sur l’île Pelée et son fort. Cela dit, la vue ce jour-là était quelque peu brouillée par le mauvais temps. Delphine aperçut Pascal par la fenêtre et ouvrit la porte d’entrée avant même qu’il ne parvînt au perron.
— Entre vite Pascal. Il risque encore de pleuvoir.
Pascal pénétra dans le couloir, défit son blouson et l’accrocha à une patère déjà encombrée.
— Viens prendre un café, proposa Delphine en se dirigeant vers le salon. Tu sais que Jean est au boulot.
« Pas seulement au boulot », pensa-t-il en souriant jaune.
— Avant le café, j’ai quelque chose à te montrer, répondit-il à la jeune femme étonnée.
Pascal était un homme d’une trentaine d’années, brun, tout en longueur et mince, malgré une petite bedaine qui commençait à pointer son nez au-dessus de la ceinture. Delphine, vingt-huit ans, les cheveux naturellement châtains, mais décolorés en blond, était une jolie femme, pas très grande, mais admirablement bien proportionnée. Ils s’assirent chacun d’un côté d’une table basse.
— Qu’est-ce que tu veux me montrer ? s’enquit Delphine.
— Ça ! répliqua Pascal en posant son téléphone devant lui.
Delphine s’en saisit et tout son sang quitta ses joues. De rose, elle devint blême. Les photos représentaient Jean et Claire dans les bras l’un de l’autre qui s’embrassaient fougueusement. L’hôtel en arrière plan ne laissait aucun doute sur la nature de leur pause de midi. Ils n’avaient sûrement pas eu le temps de déjeuner ensemble. De blanc, le visage de Delphine vira au rouge.
— Mon mari avec ta femme, souffla-t-elle. Le salaud !
— Et la salope ! compléta Pascal.
— On ne peut pas se laisser faire, Pascal. Primo, restons à armes égales, déclara-t-elle, déterminée.
— Que veux-tu dire ?
Delphine tendit la main à Pascal qui s’en saisit sans comprendre ou du moins sans espérer ce qui allait se passer.
— Viens, ça fait trop longtemps que j’en ai envie et toi aussi, ne dis pas le contraire. Une femme sait ça.
Pascal rougit et ne démentit pas, car c’était vrai. Delphine lui plaisait depuis des années. On ne cache rien à une femme. Il se leva et, main dans la main, Delphine et lui s’engagèrent dans le couloir.
La chambre de Delphine et son mari était contigüe au salon. Les deux pièces étaient équipées de portes-fenêtres donnant sur une terrasse grise carrelée. Cette dernière embrassait tout un paysage marin au bout d’un jardinet vert et fleuri. Les murs étaient peints en blanc. Seule une marine bon marché ornait la cloison opposée au lit de style rustique. Sans même ôter le couvre-lit, Delphine s’allongea sur le dos. Elle remonta sa robe légère au niveau des hanches, laissant apparaître une culotte blanche et vaporeuse au sommet de jambes magnifiquement déliées. Pascal, debout face à elle, n’avait d’yeux que pour son pubis encore dissimulé. L’image d’un sexe baveux surmonté d’un triangle de poils noirs s’imposa à lui. Son pénis se dressa aussitôt dans son pantalon serré. Il hésitait. Devait-il tromper Claire ? Était-ce vraiment la solution ? Delphine redressa la tête une seconde et s’aperçut de l’embarras de Pascal.
— Tu crois que Claire a eu des scrupules quand elle a ouvert les cuisses pour se fourrer la bite de Jean dans la chatte ? lâcha-t-elle crûment.
Cette déclaration résonna comme une bombe dans la cervelle de Pascal. Il imagina aussitôt sa femme ahanant et hurlant sous les coups de boutoir de Jean en sueur. Il revit les photos des deux amants s’embrassant sans vergogne devant l’hôtel même où ils avaient copulé. Il tomba alors à genoux, se saisit de la culotte de Delphine et la fit glisser le long des cuisses, puis des mollets avant de l’enlever tout à fait. Si la vulve fantasmée apparut bien suintante, aucune trace de poils ne venait gâcher le spectacle. La chatte épilée de Delphine aurait pu se confondre avec celle d’une préado. Il avança le visage avec lenteur en fermant les yeux et ne s’arrêta que lorsqu’il sentit la fièvre des nymphes sur ses lèvres. Il ouvrit la bouche, déglutit la cyprine qui l’envahit et pompa en douceur le bouton rose et gonflé. Delphine soupira longuement et se saisit du crâne de Pascal pour l’appuyer avec force contre son bas-ventre. La caresse de Pascal affolait la jeune femme qui poussait de petits cris en secouant la tête de gauche à droite. Avec méthode, il léchait le clitoris, aspirait les nymphes, pénétrait le vagin de sa langue durcie autant que faire se peut de même que l’anus trempé par les sécrétions excédentaires. Le couvre-lit se maculait d’une tache qui s’élargissait progressivement.
— Viens ! Prends-moi ! supplia Delphine.
Rapidement, Pascal défit sa ceinture et tomba slip et pantalon qui restèrent coincés au niveau des chevilles. Il n’avait pas enlevé ses baskets. Son phallus décalotté, excité par l’interminable cunnilingus qu’il venait de prodiguer à sa toute récente maîtresse, semblait désigner le plafond. Il se coucha sur Delphine et abaissa son gland devant l’entrée brûlante de l’enfer moite du vagin. Il pénétra ce dernier de toute la longueur et l’épaisseur de son pénis, ce qui n’était pas peu dire, car la nature l’avait très bien doté, au grand dam de son épouse Claire qui s’en plaignait souvent lorsqu’il la sodomisait.
— Aaaahhhh ! hurla Delphine quand le pubis de Pascal buta sur le sien.
À peine trois allers-retours plus tard, et la jeune femme se perdit tout en plantant ses ongles entre les omoplates de son amant à travers le t-shirt.
— Je jouis ! Je jouis, Pascal ! Ouiiiii…
Pascal remua les hanches encore un peu puis Delphine, assouvie, le repoussa doucement. Pascal ôta, non sans regrets, son vit glaireux de son écrin. Sa maîtresse lui indiqua de se coucher sur le dos à son tour. Lui-même n’ayant pas joui, sa bite au gland violacé du sang accumulé, lui arrivait largement au-dessus du nombril. Delphine s’empara alors du membre énorme avec ferveur, ouvrit la bouche et l’enfourna jusqu’au fond de sa gorge. Elle eut, certes, de nombreux réflexes nauséeux, mais elle parvint à ses fins et Pascal déchargea toute sa semence dans le pharynx de la jeune femme.
— Tu me rends fou ! déclara-t-il à Delphine. Tu me rends fou.
Il débanda, ce fut presque un soulagement pour lui. Delphine prit le pénis et les testicules de son partenaire entre les mains et déposa quelques baisers un peu partout.
— Dire que j’ai raté ça depuis toutes ces années, murmura-t-elle assez fort cependant pour que Pascal entende.
Un après-midi à faire l’amour passe plus vite qu’un après-midi à travailler. Allez savoir pourquoi, mais Pascal et Delphine durent se quitter enfin. Avant de partir, il embrassa la jeune femme avec passion, passion qu’elle lui rendit bien. Un puissant sentiment amoureux s’était imposé entre eux deux. Personne ne choisit les cibles de Cupidon à sa place, pourtant, il devrait parfois réfléchir plus longuement aux conséquences de ses actes.
*-*
Ni Pascal ni Delphine ne firent part à leur conjoint respectif de ce qu’ils avaient découvert. Ils avaient couché ensemble, l’affront avait été lavé, encore qu’ils ignoraient depuis quand Jean et Claire baisaient dans leur dos et combien de fois ils l’avaient fait. Bref, ils s’étaient, pour ainsi dire, hissés au même niveau de traîtrise, mais pour eux, c’était insuffisant et leur revanche devait se révéler éclatante. Pascal et Delphine, entre deux rendez-vous amoureux discrets, en avaient discuté et un plan avait été établi. Après ça, le divorce était assuré pour chacun d’eux, mais peu leur importait, ils auront été vengés de belle manière.
La machination débuta par une invitation lancée par Pascal à son ami Jean. Un jour de semaine en fin d’après-midi, pour éviter d’éventuelles rencontres toujours possibles le week-end, Pascal proposa que les deux couples se retrouvent au port du Becquet tout proche de la plage de Collignon. Pascal y disposait d’un bateau pneumatique avec lequel ils se rendraient sur la petite île de Sables à moins de deux kilomètres de la côte. Ils y installeraient un barbecue de fortune et passeraient ainsi une merveilleuse soirée sous les étoiles et au milieu des flots. Sables, comme son nom l’indique, ne consiste en réalité que d’un banc de sable désert sur lequel sont posés deux ou trois récifs couverts d’algues, refuges de centaines de coquillages dont des moules échappées des élevages avoisinants. Cette île possède une autre particularité : elle est submersible à marée haute, ne laissant dépasser que les rochers. C’est sur cette caractéristique qu’était bâti le plan machiavélique de Pascal et Delphine.
*-*
Jean avait trouvé cette invitation un peu bizarre. Pascal les avait déjà emmenés sur son bateau, mais jamais ils n’avaient accosté l’île de Sables. Delphine, on s’en doute, avait fortement insisté pour que son mari acceptât. Le jour choisi, les deux couples se retrouvèrent au petit port du Becquet. Les deux voitures avaient pu se garer facilement sur l’aire de stationnement aménagée pour les plaisanciers. Il était dix-huit heures, la journée brûlante annonçait une soirée étouffante. Par bonheur, le vent du large venait rafraîchir l’atmosphère et balayer le ciel clair ; à peine pouvait-on discerner quelques nuages à l’ouest. Bien entendu, aucune structure d’accostage n’existait sur Sables. À quelques dizaines de mètres de l’île, Pascal releva le moteur hors-bord puis les quatre amis pagayèrent en riant jusqu’à s’échouer sur la plage. Le bateau fut ensuite tiré au sec et sécurisé par une corde nouée à un ancien anneau rouillé rivé dans la roche. Une demi-heure plus tard, le matériel fut débarqué et installé. Le feu de camp, prêt à fabriquer ses braises, attendait de pied ferme la viande qui patientait dans des glacières. Pascal sortit de l’une d’elles une bouteille de vin rosé parmi les six qu’il avait emportées et quatre verres qu’il remplit avant de les distribuer.
Il leva le sien bien haut et déclara :
— À cette magnifique soirée qui s’annonce !
Il but une gorgée puis se redressa. À la grande surprise de Jean et Claire, il enleva son t-shirt, son pantalon et son caleçon, ne gardant que ses tongs.
— Il fait chaud et avec le feu pour les saucisses ça va être pire. Nous nous connaissons depuis longtemps, faites donc comme moi, vous vous sentirez libérés.
Delphine, complice enthousiaste, suivit son amant. Elle ôta, en un tournemain, le soutien-gorge et le slip de son maillot de bain, exposant sans vergogne ses seins ronds et fermes ainsi que sa vulve épilée. Jean contempla son épouse d’un air désapprobateur, surpris qu’elle se déshabille aussi facilement.
— Bon, je me lance, concéda Claire avant de se retrouver nue comme son amie.
Claire était une jolie femme brune assez grande. Sa poitrine, peu proéminente, n’en demeurait pas moins très attirante. Ses nymphes presque invisibles se cachaient derrière une forêt de poils. L’atout principal de sa beauté consistait en des fesses musclées dont le galbe magnifique focalisait tous les regards.
— Tu vois ma chérie, c’est si simple de se foutre à poil devant des amis, déclara Pascal d’un ton mi-figue mi-raisin.
Puis il poursuivit.
— Alors Jean, tu nous la montres ta zigounette ? Ne me dis pas que je suis le seul ici à ne pas l’avoir vue ? ajouta-t-il malicieusement.
Jean ne releva pas la pique et pudiquement, se tourna vers les rochers pour se déshabiller, présentant seulement ses fesses à la petite assemblée. Enfin, il se retourna et quelques rires discrets fusèrent. Il avait une érection : son phallus, décalotté et raide, se courbait un peu vers la droite. Il s’assit dans le sable, dissimulant ainsi son sexe entre ses jambes serrées. Jean était bel homme, mince et assez grand. Une légère calvitie lui grignotait les cheveux du front, mais cela ajoutait à son charme. Son regard était souvent attiré par la bite de son ami qu’il trouvait, avec raison, plus grosse que la sienne.
Pascal se tourna vers une sacoche étanche et en sortit un gadget de plastique rose doté d’un petit écran LCD et de deux boutons ronds. Il appuya sur l’un d’eux, un bip se manifesta et l’engin afficha une image pornographique simplifiée. L’appareil n’était pas de toute première jeunesse.
— Tu te souviens de « Sexe express » ? demanda-t-il à Jean. Tu te rappelles le nombre de nanas qu’on a fait jouer à ça ?
Delphine regarda Jean avec intérêt. Apparemment, jamais elle n’avait entendu parler de ce jeu-là.
— Oui… Vaguement, bafouilla Jean, gêné.
Delphine se mit à rire.
— Tu m’avais caché ça, mon chéri, lâcha-t-elle ironiquement.
— Bon, je vous explique, interrompit Pascal. Deux boutons ; un pour allumer l’appareil, ce que je viens de faire, et l’autre affiche un gage au hasard. Le joueur doit l’effectuer sans rechigner. D’accord pour jouer ?
Delphine battit des mains.
— Oui, oui ! Voyons à quoi s’amusait Jean quand il était plus jeune…
Après plusieurs verres de rosé et quelques merguez, Claire devint plus encline à s’amuser qu’au début. Déjà, les quatre amis avaient oublié leur nudité et plus personne ne se matait en douce.
— Ça devrait être amusant, avoua-t-elle. Allez, Jean ! Il n’y a plus que toi…
Bougon, l’interpellé lâcha un grognement qui pouvait passer pour un assentiment.
— Y’a des trucs salaces là-dedans, je vous préviens, confirma-t-il.
La nuit tombait, la lumière du feu se fit soudain plus présente et les ombres, exagérément allongées, dansaient sur le sable. Une mouette se posa sur un rocher, cria puis repartit à tire-d’aile.
— Jean, tu as été le dernier à accepter de jouer, tu seras donc le premier à avoir un gage. Appuie donc ici.
Jean approcha la main et appuya sur le bouton. Un message apparut :
« Vous devrez pratiquer une fellation au premier homme à votre droite ». Précision inutile puisque seul, Pascal, pouvait être concerné.
— Ah ! Non, c’est dégueulasse ! C’est quoi ces conneries ? s’indigna Jean.
— Dégueulasse ? Mais et moi alors ? s’agaça Delphine. Depuis qu’on sort ensemble, j’ai dû te sucer un millier de fois, tu n’as jamais dit que c’était dégueulasse pour moi !
— Oui, mais c’est pas pareil…
— Qu’est-ce qui n’est pas pareil ? À raison d’une moyenne de six millilitres de liquide séminal par éjaculation, j’ai bouffé six litres de ton sperme, mon cher mari. Et là, on te demande de sucer une seule bite ? La belle affaire ! Alors au boulot, je veux te voir à l’œuvre.
Jean esquissa un geste de mauvaise humeur et s’avança vers Pascal qui l’attendait assis, appuyé sur ses coudes en arrière, les jambes repliées et écartées.
— J’vous préviens, j’avale pas ! avertit-il.
Il s’installa à genoux devant son ami, les fesses en l’air et reposant sur l’avant-bras gauche. De son autre main, il se saisit du membre encore flaccide de Pascal, mais dont le gland apparaissait en entier. Il ferma les yeux et enfourna la bite dans sa bouche. Sa langue tournoya autour de la chair tendre, Jean sentit grossir le pénis dans sa paume. Quelques minutes plus tard, une érection phénoménale culminait. Il se recula et admira cette bite de bonne taille toute droite ainsi que les couilles serrées dans un scrotum à la peau tendue. Il donna un coup de langue sur le frein et repris sa caresse avec beaucoup plus d’enthousiasme qu’au début. Claire et Delphine souriaient en lorgnant le sexe redevenu flasque de Jean qui se balançait mollement entre ses jambes au rythme de sa succion. Soudain, Pascal n’y tint plus. Il se saisit de la tête de son ami qu’il immobilisa et poursuivit par un rapide mouvement de ses propres hanches. Il pénétra très loin dans la bouche de Jean qui se débattit un peu et éjacula une longue giclée de sperme suivie de plusieurs autres moins fournies. Les deux hommes grognèrent en même temps. L’orgasme dura une bonne trentaine de secondes puis Pascal relâcha la pression. Jean se sortit de sa position inconfortable, se leva et cracha plusieurs fois dans le sable. Il s’essuya les lèvres d’un revers de son bras en regagnant sa place.
— Là ! Vous êtes contents ? aboya-t-il.
Les deux femmes et Pascal se mirent à rire.
— Tu suces mieux que moi on dirait, tu m’avais caché ce talent, se moqua Delphine, sa femme.
— Attends Delphine, tu ne sais pas ce que cet engin te réserve ! répondit son mari.
L’hilarité passée, Pascal reprit son appareil et leva la main pour réclamer le silence.
— C’est au tour de Claire, maintenant. Claire, tu appuies sur le bouton quand tu veux.
La jeune femme approcha un doigt prudemment, hésita quelques secondes, puis tapa sur le bouton tout en se retournant, comme si elle ne voulait pas voir le résultat. Pascal lut tout haut :
— « Vous devrez pratiquer un cunnilingus à la première femme située à votre droite jusqu’à l’orgasme, puis embrasser pendant une minute le premier homme à sa droite ». Précision une nouvelle fois inutile, seule Delphine pouvait être concernée. Quant à l’homme à sa droite, c’était Jean.
— Je suis encore dans les bons coups, se plaignit-il.
Delphine rit en ouvrant les jambes avec ostentation en direction de Claire.
— Tiens ma chérie, ça nous rappellera les bons moments de la fac !
Pascal et Jean se regardèrent, comme pour s’assurer qu’ils avaient bien compris ce qu’ils venaient d’entendre.
— On en apprend tous les jours, nota Pascal.
Claire rougit jusqu’aux oreilles, mais personne ne le remarqua.
— Tu n’étais pas obligée, fit-elle à l’attention de Delphine. Allez, allonge-toi.
Delphine obéit et croisa les mains derrière la tête, les cuisses grandes ouvertes. Elle attendait. Claire se faufila à plat ventre, glissa ses mains sous les fesses de Delphine et posa la bouche sur sa vulve. Elle lécha tout le périnée, depuis l’anus jusqu’au clitoris puis redescendit avant de recommencer. Delphine resta de marbre quelques instants, mais rapidement, elle émit quelques petites plaintes. La langue fouisseuse faisait son effet. Claire se retira une seconde, le temps d’asséner d’une voix forte :
— Tu mouilles toujours autant ma garce !
— Toi non plus, tu n’étais pas obligée !
Les deux hommes sourirent, car eux-mêmes savaient cela également. Ils observaient les deux femmes entremêlées et ne purent, ni l’un ni l’autre, retenir une érection. Pascal commença même à se masturber. Jean l’interrompit :
— Je suis d’accord avec toi, avoua Jean en mimant le geste de la branlette. Le spectacle vaut le coup d’œil, mais tu risques d’en avoir besoin tout à l’heure, ton tour n’est pas passé et je t’ai déjà pompé je te rappelle.
— Tu as raison, admit Pascal, je reviens.
Il courut vers les vagues et entra dans l’eau jusqu’à la ceinture en espérant faire tomber la fièvre. Il revint en trottinant.
Delphine gémissait. Ses mains, de derrière son crâne, étaient maintenant plaquées contre les oreilles de Claire. Ses cuisses largement ouvertes étaient prises de soubresauts quand soudain elles se refermèrent comme un piège sur la tête de la jeune femme.
— Je jouis ! Chérie, tu me fais jouir ! Aaaahhh…
Son cri se perdit dans la nuit, mêlé à ceux des oiseaux et du ressac. Claire se redressa, la bouche close et le visage luisant des sécrétions de Delphine. Elle s’approcha de Jean, le saisit sous le menton et plaqua ses lèvres contre les siennes. D’un coup de langue, elle déversa dans la gorge de Jean toute la cyprine qu’elle avait conservée. Ce dernier avala la liqueur en grimaçant, Claire se recula.
— Ça, c’est au cas où tu ne te souviendrais plus du goût de la chatte de ta femme ! fit Claire avec un clin d’œil.
Il est vrai que depuis que Jean trompait Delphine avec Claire, il ne se préoccupait plus beaucoup d’elle. Il sourit.
— Bon, je vais me laver, poursuivit-elle.
Elle alla jusqu’à la mer et se nettoya le visage. Elle se rassit à la place qu’elle occupait à côté de son mari.
— L’eau se rapproche bigrement, tu es sûr, Pascal qu’il n’y a pas de danger ?
— Mais non, mais non. De toute façon, tout le monde sait nager et le bateau est là, répondit-il en désignant le Zodiac dont l’arrière commençait à être rattrapé par les vagues.
— Bon, c’est mon tour, fit Pascal en appuyant sur le bouton.
Il regarda d’abord l’écran puis Delphine qui ouvrit de grands yeux.
— J’espère que tu es bien huilée de partout, remarqua-t-il. Voilà : « Vous devrez sodomiser la deuxième femme à votre droite ».
— Oh ! Ben tu vas déguster ma pauvre, fit Claire en riant. C’est pas une bite qu’il a, Pascal, c’est un pieu. Si tu ne sais pas ce que c’est que d’avoir mal au cul, tu vas le savoir !
— Oh ! J’ai bien vu, et je te surprendrai même en te disant que je l’espérais. Je ne suis pas un petit trou du cul, moi.
— Ça suffit ! interrompit Pascal. Delphine, viens là s’il te plait.
Les deux femmes se fusillèrent du regard. Delphine s’installa à quatre pattes volontairement devant Claire.
— Viens ! Pascal. Jean est déjà passé par là, ça ne devrait pas trop poser de problèmes, même si sa bite est aux abonnés absents depuis quelque temps, railla-t-elle.
L’érection de Pascal, qu’il avait voulu soulager avec l’eau froide de la mer, revint aussitôt. Il regarda Claire avec un air de défi et se cala à genoux derrière Delphine. Il introduisit son « pieu » tout d’abord dans la chatte bien lubrifiée par les caresses de Claire, ce qui fit couiner la jeune femme.
— Ah !... Tu me la mets tellement profond !
Il effectua quelques va-et-vient afin de bien humidifier son pénis puis sortit son gland doucement. Toujours en contact avec le périnée, il remonta jusqu’à la rosace qui se trouvait au-dessus et s’enfonça à moitié.
— Aaaahhh ! se plaignit Delphine en tapant du poing sur le sable.
Claire éclata de rire.
— Je t’avais prévenue ! Et t’en as pour deux jours à revivre ça aux toilettes, ha ! ha ! ha !
Delphine s’en voulut d’avoir crié, mais la verge de Pascal lui avait vraiment écartelé le rectum. Pascal hésitait à aller plus loin. Delphine prit sur elle.
— Vas-y à fond Pascal, gronda-t-elle crânement.
Pascal se pencha sur le dos de Delphine et, d’un unique coup de reins, la pénétra de toute la longueur de son membre.
— Hummmfff ! fit-elle le plus discrètement possible.
Pascal se saisit alors des seins de la jeune femme et les pressait fort à chaque gifle qu’il infligeait de son pubis aux fesses de Delphine. Le premier passage effectué, le sphincter s’assouplit et la douleur se transforma en plaisir. Delphine glissa une main sous son ventre et se caressa le clitoris. Les deux spasmes voluptueux vinrent simultanément et Pascal jouit au fond des entrailles de la belle pendant que sa cyprine, projetée par les contractions vaginales, coulait entre ses doigts. Les cris d’orgasme se confondirent, sous le regard teinté de jalousie des conjoints respectifs. Mais ceux-ci n’avaient-ils pas une part de responsabilité ?
Pascal retira son phallus des fesses de la jeune femme. Le sperme dégoulina le long des cuisses, le sphincter largement béant laissait passer un courant d’air frais dans les boyaux de Delphine. Elle se sentait comme coupée en deux depuis l’anus jusqu’au nombril. Elle s’agenouilla puis s’assit sur ses talons. Toisant Claire, elle lui dit :
— Tu aurais dû en profiter plus souvent, tu ne sais pas ce que tu perds !
— Je vais me rattraper, répondit Claire sans doute hâtivement.
Delphine sourit, Pascal revint de l’eau où il s’était rincé la bite.
— Dernier gage pour toi Delphine.
— Tu ne crois pas que j’en ai assez fait ! s’exclama-t-elle en riant. Appuie sur le bouton pour moi, tu veux bien ?
— OK, répondit Pascal en s’exécutant.
Quand l’appareil afficha le gage, Pascal resta perplexe un instant.
— Alors s’impatientait Delphine ?
— « Choisissez un homme et une femme qui feront l’amour, toutefois, l’assemblée devra les laisser seuls et s’écarter de la scène », lut Pascal.
— Tiens ! Bizarre. Bon, je ne peux que choisir Claire et Jean. Ce sont les seuls qui n’ont pas encore eu d’orgasme. Jean, quel effet ça va te faire de baiser la femme d’un ami ? ajouta-t-elle ironiquement.
— Oui, je crois que ça devrait fonctionner entre eux, répondit Pascal.
Puis s’adressant à son ami :
— Hein ? Qu’en penses-tu, Jean ? questionna-t-il.
Jean observa Claire, inquiet.
— Bon, on fait vite sinon on va finir par baiser dans l’eau. Regarde le bateau, il flotte déjà.
Jean s’approcha de Claire et lui tendit la main. Debout, ils s’embrassèrent passionnément sous le regard amer des deux autres conjoints, qui repensaient aux photos prises par Rachid.
— On vous laisse, fit Pascal en entraînant Delphine.
Les deux amants s’allongèrent sur le sable et se caressèrent tendrement appréciant de pouvoir vivre leur adultère sans se cacher. Ils ne virent pas Pascal et Delphine se rhabiller puis escamoter leurs habits pour les jeter dans le bateau avant de monter eux-mêmes dedans. La corde fut détachée en catimini puis le moteur hors-bord ronfla. Le Zodiac démarra en trombe en direction du port du Becquet. La dernière chose qu’ils virent fut la silhouette de Jean, grimpé sur le rocher, agitant ses bras désespérément. Au loin, dans la lumière du feu mourant, on distinguait nettement son érection.
*-*
Dans la nuit, à peine éclairée par un croissant de Lune, la proue du canot claquait sur la houle avec force, éjectant une écume blanche de chaque côté. Le moteur hors-bord ronronnait et les deux passagers devaient crier pour se comprendre. Delphine s’inquiétait et s’interrogeait.
— Les gages ont vraiment été tirés au hasard ou non ? Parce que je les ai trouvés bien à propos…
— C’est un vieux truc, j’ai pu le reprogrammer. Il fallait que ça colle avec notre plan.
— Et la marée ? Tu es sûr que ça ne risque rien ?
— Ne t’inquiète pas. L’île est submersible à marée haute, mais les rochers restent à découvert. Ils pourront y trouver refuge en grimpant dessus. À marée basse, ils pourront même revenir à pied : le marnage est important.
Pascal décéléra et, moteur au ralenti, pénétra doucement dans le port du Becquet où il amarra le Zodiac.
— Tu les imagines revenir à poil sur la plage de Collignon ! J’en suis mort de rire, conclut-il.
Revenus à leur véhicule, Delphine s’inquiétait à nouveau.
— Ils vont rentrer demain et je ne veux pas être seule à ce moment-là. Jean va être dans une colère noire et il me fait peur parfois.
— Tu as raison, je reste avec toi. Que Delphine trouve l’appartement vide, ça n’a pas d’importance. D’ailleurs, il faudra trouver un arrangement pour savoir qui habite chez qui à partir de maintenant.
Delphine se sentit rassurée et soupira.
— Allons nous coucher, tu veux bien ? Mais pas de gage ni de gâterie quelconque, je suis lessivée.
— Moi aussi. On verra ça plus tard, conclut Pascal en tapotant la cuisse de sa passagère.
*-*
Le lendemain matin, Pascal s’éveilla, Delphine à ses côtés encore endormie. Une érection tenace entre les jambes, il décida d’aller faire un tour aux toilettes. Ce ne fut pas facile de soulager sa vessie, comme tous les hommes le savent, mais il y parvint. Il retourna se coucher près de la jeune femme et son érection revint à la charge. Il se pencha et embrassa sa maîtresse dans le cou. Elle se réveilla en gémissant un peu. Elle sentit quelque chose de dur et passa sa main dans son dos.
— C’est quoi ce truc ? demanda-t-elle doucereuse en enserrant le pénis de Pascal, qu’elle commença à masturber.
— Je ne sais pas, fit Pascal. Mais continue comme ça, c’est très agréable.
Delphine accéléra la cadence.
— Vous êtes un coquin, monsieur Pascal.
Il ne répondit pas, ferma les yeux et laissa le plaisir envahir son corps. Soudain, il éjacula dans la main de Delphine en poussant un long soupir.
— Ouuiii !....
Delphine continua une quinzaine de secondes avant que Pascal ne lui bloquât le poignet.
— Ah ! J’en ai partout, se plaignit-elle en secouant ses doigts qui dégoulinaient de sperme.
— Dans ton dos et dans les draps aussi, répondit Pascal.
Les deux amants s’enlacèrent en riant puis un bruit attira leur attention. Se souvenant de leur mauvaise blague de la veille, Delphine demanda avec inquiétude.
— C’est quoi ça ?
— Ce n’est rien. Juste un gamin qui doit livrer le journal à domicile. Jean est abonné, non ?
Delphine se leva brusquement, voulant en avoir le cœur net.
— Oui, c’est exact. Tu as sans doute raison.
— Prépare le café pendant que tu y es. Pour moi, c’est deux sucres, fit Pascal en remontant la couette jusqu’au nez.
Il entendit Delphine prendre le journal dans la boîte à lettres puis préparer le petit-déjeuner. Il allait se rendormir quand elle arriva dans la chambre avec un plateau.
— Note bien que c’est la première et dernière fois que je fais le petit-déjeuner. À partir de demain, c’est toi qui t’y colles et tous les jours y compris le dimanche !
Pascal se saisit du quotidien, ôta la bande d’adresse et le déplia. Il blêmit en lisant le gros titre de la une :
UNE GRANDE MARÉE TRAGIQUE. L’article expliquait que ce matin même, très tôt, deux corps nus, celui d’un homme et d’une femme, avaient été retrouvés noyés sur la plage de Collignon. Comme des morceaux de bois brûlés et une glacière en plastique s’étaient également échoués, les autorités ont pensé que le couple, dont l’identité n’a pas été révélée, a voulu passer la nuit sur l’île de Sables, île pourtant réputée pour sa dangerosité. Si le coefficient de marée n’avait pas été aussi important, l’homme et la femme auraient pu trouver refuge sur les rochers. Malheureusement cette nuit, même ceux-ci avaient été recouverts par les flots. Le procureur a confié l’enquête à la police de Cherbourg.
Pascal lança le journal sur le lit et le visage décomposé, s’adressa à Delphine.
— On a fait une connerie, avoua-t-il. J’ai oublié la grande marée…
Delphine s’empara du périodique, le lut puis le reposa, les larmes aux yeux.
— Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
Pascal n’eut pas le loisir de lui répondre. Un violent tambourinement à la porte d’entrée l’interrompit. BAM ! BAM ! BAM !
— Ouvrez ! C’est la police ! cria une voix.
*-*
Ce mois de juillet s’annonçait particulièrement chaud. Une pluie tiède tombait dru sur la ville de Cherbourg ce jour-là et le ciel noir regorgeait d’eau. Des éclairs, inoffensifs cependant, zébraient les nues et les parapluies multicolores éclosaient tels des champignons. La manufacture avait encore un bel avenir, il ne manquait plus que la musique de Michel Legrand pour parfaire le tableau.
Un homme brun au teint mat d’à peine vingt-cinq ans, vêtu d’un costume gris, d’une chemise claire assortie d’une cravate rayée, sortit de la maternité. Il se protégea la tête d’un petit cartable puis partit en courant. Il remonta rapidement la rue du Val de Saire pour bifurquer dans la rue Contant. Il appuya sur une télécommande du fond de sa poche et à trente mètres de lui, une voiture blanche se manifesta de tous ses clignotants. Il s’y engouffra et patienta derrière le volant jusqu’à la fin de l’averse. Quelques minutes plus tard, le vent emporta les nuages dégoulinants pour en apporter d’autres, tout aussi gris ou noirs, mais asséchés. À ce moment-là seulement, il démarra. Il rejoignit le boulevard, puis se dirigea vers la zone industrielle. Il laissa errer son regard alors qu’il était arrêté à un feu tricolore et ce qu’il vit le stupéfia. N’en croyant pas ses yeux, il se saisit de son téléphone, ouvrit la vitre conducteur encore mouillée et prit trois clichés. Il était encore abasourdi de la scène à laquelle il venait d’assister quand un coup de klaxon le rappela à l’ordre : le signal était passé au vert. Il repartit aussitôt, mais ses traits demeuraient soucieux.
Il parvint à l’ICMER un quart d’heure plus tard et se gara sur le parking de l’entreprise. Malgré la visite à son épouse, il était en avance d’une demi-heure sur son horaire. Il gagna son poste, posa sa sacoche sur sa table de travail où trônait un moniteur d’ordinateur gigantesque et se dirigea vers le bureau de son chef qu’il savait trouver là. Quelle que soit l’heure, le chef était toujours là. Il frappa à la porte.
— Entre Rachid ! Entre !
Rachid s’exécuta et, sans y être invité, s’assit sur un des deux fauteuils. Pascal quitta des yeux son écran et recula son siège d’une vingtaine de centimètres.
— Que t’arrive-t-il, Rachid ? Tu en fais une tête ?
Rachid resta muet une poignée de secondes puis se décida.
— Pascal, commença-t-il, nous nous connaissons depuis longtemps. Je t’ai toujours respecté parce que tu as su me faire accepter dans l’équipe malgré mes origines, alors il y a des choses que je ne peux pas taire, même si j’ai mal pour toi.
De plus en plus intrigué, Pascal était tout ouïe.
— Que cherches-tu à me dire ?
Rachid respira un bon coup.
— Tu sais que, ce midi, je suis allé voir Aziza et notre fille à la maternité ?...
— Rassure-moi, elles vont bien ? interrompit Pascal.
— Oui, oui, merci. Pas de soucis.
Il prit son smartphone et le tint de deux doigts.
— Mais quand je suis revenu, j’ai vu ça…
Rachid cliqua sur une photo et poussa le téléphone vers son chef qui s’en saisit avec une curiosité mêlée d’une légère inquiétude. En voyant ce qui était affiché, Pascal eut un violent sursaut. Ses yeux lancèrent des éclairs puis plus calmement, mais les dents serrées, il fit défiler les clichés suivants. Quand il parvint à ceux d’Aziza et de sa fille, il rendit l’appareil à Rachid. D’un ton qui n’admettait pas de répliques, il dit :
— Fais-moi suivre ces photos s’il te plait.
Rachid ne semblait pas à son aise.
— J’espère que je n’ai pas trop foutu la merde…
— Si certainement, mon ami, mais sache que je t’en remercie et que je t’en aurais voulu si tu ne m’avais pas prévenu. Je pars, je ne rentre pas de l’après-midi, conclut-il en se levant et saisissant son blouson.
Les deux hommes sortirent de la pièce. Pascal s’engouffra dans l’ascenseur tandis que Rachid regagna son bureau. Il s’écroula plus qu’il ne s’assit sur son fauteuil. Il prit le cartable qu’il avait posé précédemment, l’ouvrit et se saisit d’un sandwich qu’il avait préparé le matin même.
— Merde ! C’est trempé, se désola-t-il.
Pascal, sur le parc de stationnement de l’ICMER, scrutait son téléphone avec rage. De son pouce, il faisait défiler l’écran dans un sens puis dans l’autre. C’était vendredi, Delphine ne travaillait pas et il décida qu’elle ne pouvait ignorer ça. Il ne voulait pas être seul à souffrir. Il monta en voiture.
*-*
Jean et Delphine, son épouse, étaient les meilleurs amis du couple que formait Pascal avec Claire. Ils habitaient une maisonnette sur une butte avec un très joli panorama sur l’île Pelée et son fort. Cela dit, la vue ce jour-là était quelque peu brouillée par le mauvais temps. Delphine aperçut Pascal par la fenêtre et ouvrit la porte d’entrée avant même qu’il ne parvînt au perron.
— Entre vite Pascal. Il risque encore de pleuvoir.
Pascal pénétra dans le couloir, défit son blouson et l’accrocha à une patère déjà encombrée.
— Viens prendre un café, proposa Delphine en se dirigeant vers le salon. Tu sais que Jean est au boulot.
« Pas seulement au boulot », pensa-t-il en souriant jaune.
— Avant le café, j’ai quelque chose à te montrer, répondit-il à la jeune femme étonnée.
Pascal était un homme d’une trentaine d’années, brun, tout en longueur et mince, malgré une petite bedaine qui commençait à pointer son nez au-dessus de la ceinture. Delphine, vingt-huit ans, les cheveux naturellement châtains, mais décolorés en blond, était une jolie femme, pas très grande, mais admirablement bien proportionnée. Ils s’assirent chacun d’un côté d’une table basse.
— Qu’est-ce que tu veux me montrer ? s’enquit Delphine.
— Ça ! répliqua Pascal en posant son téléphone devant lui.
Delphine s’en saisit et tout son sang quitta ses joues. De rose, elle devint blême. Les photos représentaient Jean et Claire dans les bras l’un de l’autre qui s’embrassaient fougueusement. L’hôtel en arrière plan ne laissait aucun doute sur la nature de leur pause de midi. Ils n’avaient sûrement pas eu le temps de déjeuner ensemble. De blanc, le visage de Delphine vira au rouge.
— Mon mari avec ta femme, souffla-t-elle. Le salaud !
— Et la salope ! compléta Pascal.
— On ne peut pas se laisser faire, Pascal. Primo, restons à armes égales, déclara-t-elle, déterminée.
— Que veux-tu dire ?
Delphine tendit la main à Pascal qui s’en saisit sans comprendre ou du moins sans espérer ce qui allait se passer.
— Viens, ça fait trop longtemps que j’en ai envie et toi aussi, ne dis pas le contraire. Une femme sait ça.
Pascal rougit et ne démentit pas, car c’était vrai. Delphine lui plaisait depuis des années. On ne cache rien à une femme. Il se leva et, main dans la main, Delphine et lui s’engagèrent dans le couloir.
La chambre de Delphine et son mari était contigüe au salon. Les deux pièces étaient équipées de portes-fenêtres donnant sur une terrasse grise carrelée. Cette dernière embrassait tout un paysage marin au bout d’un jardinet vert et fleuri. Les murs étaient peints en blanc. Seule une marine bon marché ornait la cloison opposée au lit de style rustique. Sans même ôter le couvre-lit, Delphine s’allongea sur le dos. Elle remonta sa robe légère au niveau des hanches, laissant apparaître une culotte blanche et vaporeuse au sommet de jambes magnifiquement déliées. Pascal, debout face à elle, n’avait d’yeux que pour son pubis encore dissimulé. L’image d’un sexe baveux surmonté d’un triangle de poils noirs s’imposa à lui. Son pénis se dressa aussitôt dans son pantalon serré. Il hésitait. Devait-il tromper Claire ? Était-ce vraiment la solution ? Delphine redressa la tête une seconde et s’aperçut de l’embarras de Pascal.
— Tu crois que Claire a eu des scrupules quand elle a ouvert les cuisses pour se fourrer la bite de Jean dans la chatte ? lâcha-t-elle crûment.
Cette déclaration résonna comme une bombe dans la cervelle de Pascal. Il imagina aussitôt sa femme ahanant et hurlant sous les coups de boutoir de Jean en sueur. Il revit les photos des deux amants s’embrassant sans vergogne devant l’hôtel même où ils avaient copulé. Il tomba alors à genoux, se saisit de la culotte de Delphine et la fit glisser le long des cuisses, puis des mollets avant de l’enlever tout à fait. Si la vulve fantasmée apparut bien suintante, aucune trace de poils ne venait gâcher le spectacle. La chatte épilée de Delphine aurait pu se confondre avec celle d’une préado. Il avança le visage avec lenteur en fermant les yeux et ne s’arrêta que lorsqu’il sentit la fièvre des nymphes sur ses lèvres. Il ouvrit la bouche, déglutit la cyprine qui l’envahit et pompa en douceur le bouton rose et gonflé. Delphine soupira longuement et se saisit du crâne de Pascal pour l’appuyer avec force contre son bas-ventre. La caresse de Pascal affolait la jeune femme qui poussait de petits cris en secouant la tête de gauche à droite. Avec méthode, il léchait le clitoris, aspirait les nymphes, pénétrait le vagin de sa langue durcie autant que faire se peut de même que l’anus trempé par les sécrétions excédentaires. Le couvre-lit se maculait d’une tache qui s’élargissait progressivement.
— Viens ! Prends-moi ! supplia Delphine.
Rapidement, Pascal défit sa ceinture et tomba slip et pantalon qui restèrent coincés au niveau des chevilles. Il n’avait pas enlevé ses baskets. Son phallus décalotté, excité par l’interminable cunnilingus qu’il venait de prodiguer à sa toute récente maîtresse, semblait désigner le plafond. Il se coucha sur Delphine et abaissa son gland devant l’entrée brûlante de l’enfer moite du vagin. Il pénétra ce dernier de toute la longueur et l’épaisseur de son pénis, ce qui n’était pas peu dire, car la nature l’avait très bien doté, au grand dam de son épouse Claire qui s’en plaignait souvent lorsqu’il la sodomisait.
— Aaaahhhh ! hurla Delphine quand le pubis de Pascal buta sur le sien.
À peine trois allers-retours plus tard, et la jeune femme se perdit tout en plantant ses ongles entre les omoplates de son amant à travers le t-shirt.
— Je jouis ! Je jouis, Pascal ! Ouiiiii…
Pascal remua les hanches encore un peu puis Delphine, assouvie, le repoussa doucement. Pascal ôta, non sans regrets, son vit glaireux de son écrin. Sa maîtresse lui indiqua de se coucher sur le dos à son tour. Lui-même n’ayant pas joui, sa bite au gland violacé du sang accumulé, lui arrivait largement au-dessus du nombril. Delphine s’empara alors du membre énorme avec ferveur, ouvrit la bouche et l’enfourna jusqu’au fond de sa gorge. Elle eut, certes, de nombreux réflexes nauséeux, mais elle parvint à ses fins et Pascal déchargea toute sa semence dans le pharynx de la jeune femme.
— Tu me rends fou ! déclara-t-il à Delphine. Tu me rends fou.
Il débanda, ce fut presque un soulagement pour lui. Delphine prit le pénis et les testicules de son partenaire entre les mains et déposa quelques baisers un peu partout.
— Dire que j’ai raté ça depuis toutes ces années, murmura-t-elle assez fort cependant pour que Pascal entende.
Un après-midi à faire l’amour passe plus vite qu’un après-midi à travailler. Allez savoir pourquoi, mais Pascal et Delphine durent se quitter enfin. Avant de partir, il embrassa la jeune femme avec passion, passion qu’elle lui rendit bien. Un puissant sentiment amoureux s’était imposé entre eux deux. Personne ne choisit les cibles de Cupidon à sa place, pourtant, il devrait parfois réfléchir plus longuement aux conséquences de ses actes.
*-*
Ni Pascal ni Delphine ne firent part à leur conjoint respectif de ce qu’ils avaient découvert. Ils avaient couché ensemble, l’affront avait été lavé, encore qu’ils ignoraient depuis quand Jean et Claire baisaient dans leur dos et combien de fois ils l’avaient fait. Bref, ils s’étaient, pour ainsi dire, hissés au même niveau de traîtrise, mais pour eux, c’était insuffisant et leur revanche devait se révéler éclatante. Pascal et Delphine, entre deux rendez-vous amoureux discrets, en avaient discuté et un plan avait été établi. Après ça, le divorce était assuré pour chacun d’eux, mais peu leur importait, ils auront été vengés de belle manière.
La machination débuta par une invitation lancée par Pascal à son ami Jean. Un jour de semaine en fin d’après-midi, pour éviter d’éventuelles rencontres toujours possibles le week-end, Pascal proposa que les deux couples se retrouvent au port du Becquet tout proche de la plage de Collignon. Pascal y disposait d’un bateau pneumatique avec lequel ils se rendraient sur la petite île de Sables à moins de deux kilomètres de la côte. Ils y installeraient un barbecue de fortune et passeraient ainsi une merveilleuse soirée sous les étoiles et au milieu des flots. Sables, comme son nom l’indique, ne consiste en réalité que d’un banc de sable désert sur lequel sont posés deux ou trois récifs couverts d’algues, refuges de centaines de coquillages dont des moules échappées des élevages avoisinants. Cette île possède une autre particularité : elle est submersible à marée haute, ne laissant dépasser que les rochers. C’est sur cette caractéristique qu’était bâti le plan machiavélique de Pascal et Delphine.
*-*
Jean avait trouvé cette invitation un peu bizarre. Pascal les avait déjà emmenés sur son bateau, mais jamais ils n’avaient accosté l’île de Sables. Delphine, on s’en doute, avait fortement insisté pour que son mari acceptât. Le jour choisi, les deux couples se retrouvèrent au petit port du Becquet. Les deux voitures avaient pu se garer facilement sur l’aire de stationnement aménagée pour les plaisanciers. Il était dix-huit heures, la journée brûlante annonçait une soirée étouffante. Par bonheur, le vent du large venait rafraîchir l’atmosphère et balayer le ciel clair ; à peine pouvait-on discerner quelques nuages à l’ouest. Bien entendu, aucune structure d’accostage n’existait sur Sables. À quelques dizaines de mètres de l’île, Pascal releva le moteur hors-bord puis les quatre amis pagayèrent en riant jusqu’à s’échouer sur la plage. Le bateau fut ensuite tiré au sec et sécurisé par une corde nouée à un ancien anneau rouillé rivé dans la roche. Une demi-heure plus tard, le matériel fut débarqué et installé. Le feu de camp, prêt à fabriquer ses braises, attendait de pied ferme la viande qui patientait dans des glacières. Pascal sortit de l’une d’elles une bouteille de vin rosé parmi les six qu’il avait emportées et quatre verres qu’il remplit avant de les distribuer.
Il leva le sien bien haut et déclara :
— À cette magnifique soirée qui s’annonce !
Il but une gorgée puis se redressa. À la grande surprise de Jean et Claire, il enleva son t-shirt, son pantalon et son caleçon, ne gardant que ses tongs.
— Il fait chaud et avec le feu pour les saucisses ça va être pire. Nous nous connaissons depuis longtemps, faites donc comme moi, vous vous sentirez libérés.
Delphine, complice enthousiaste, suivit son amant. Elle ôta, en un tournemain, le soutien-gorge et le slip de son maillot de bain, exposant sans vergogne ses seins ronds et fermes ainsi que sa vulve épilée. Jean contempla son épouse d’un air désapprobateur, surpris qu’elle se déshabille aussi facilement.
— Bon, je me lance, concéda Claire avant de se retrouver nue comme son amie.
Claire était une jolie femme brune assez grande. Sa poitrine, peu proéminente, n’en demeurait pas moins très attirante. Ses nymphes presque invisibles se cachaient derrière une forêt de poils. L’atout principal de sa beauté consistait en des fesses musclées dont le galbe magnifique focalisait tous les regards.
— Tu vois ma chérie, c’est si simple de se foutre à poil devant des amis, déclara Pascal d’un ton mi-figue mi-raisin.
Puis il poursuivit.
— Alors Jean, tu nous la montres ta zigounette ? Ne me dis pas que je suis le seul ici à ne pas l’avoir vue ? ajouta-t-il malicieusement.
Jean ne releva pas la pique et pudiquement, se tourna vers les rochers pour se déshabiller, présentant seulement ses fesses à la petite assemblée. Enfin, il se retourna et quelques rires discrets fusèrent. Il avait une érection : son phallus, décalotté et raide, se courbait un peu vers la droite. Il s’assit dans le sable, dissimulant ainsi son sexe entre ses jambes serrées. Jean était bel homme, mince et assez grand. Une légère calvitie lui grignotait les cheveux du front, mais cela ajoutait à son charme. Son regard était souvent attiré par la bite de son ami qu’il trouvait, avec raison, plus grosse que la sienne.
Pascal se tourna vers une sacoche étanche et en sortit un gadget de plastique rose doté d’un petit écran LCD et de deux boutons ronds. Il appuya sur l’un d’eux, un bip se manifesta et l’engin afficha une image pornographique simplifiée. L’appareil n’était pas de toute première jeunesse.
— Tu te souviens de « Sexe express » ? demanda-t-il à Jean. Tu te rappelles le nombre de nanas qu’on a fait jouer à ça ?
Delphine regarda Jean avec intérêt. Apparemment, jamais elle n’avait entendu parler de ce jeu-là.
— Oui… Vaguement, bafouilla Jean, gêné.
Delphine se mit à rire.
— Tu m’avais caché ça, mon chéri, lâcha-t-elle ironiquement.
— Bon, je vous explique, interrompit Pascal. Deux boutons ; un pour allumer l’appareil, ce que je viens de faire, et l’autre affiche un gage au hasard. Le joueur doit l’effectuer sans rechigner. D’accord pour jouer ?
Delphine battit des mains.
— Oui, oui ! Voyons à quoi s’amusait Jean quand il était plus jeune…
Après plusieurs verres de rosé et quelques merguez, Claire devint plus encline à s’amuser qu’au début. Déjà, les quatre amis avaient oublié leur nudité et plus personne ne se matait en douce.
— Ça devrait être amusant, avoua-t-elle. Allez, Jean ! Il n’y a plus que toi…
Bougon, l’interpellé lâcha un grognement qui pouvait passer pour un assentiment.
— Y’a des trucs salaces là-dedans, je vous préviens, confirma-t-il.
La nuit tombait, la lumière du feu se fit soudain plus présente et les ombres, exagérément allongées, dansaient sur le sable. Une mouette se posa sur un rocher, cria puis repartit à tire-d’aile.
— Jean, tu as été le dernier à accepter de jouer, tu seras donc le premier à avoir un gage. Appuie donc ici.
Jean approcha la main et appuya sur le bouton. Un message apparut :
« Vous devrez pratiquer une fellation au premier homme à votre droite ». Précision inutile puisque seul, Pascal, pouvait être concerné.
— Ah ! Non, c’est dégueulasse ! C’est quoi ces conneries ? s’indigna Jean.
— Dégueulasse ? Mais et moi alors ? s’agaça Delphine. Depuis qu’on sort ensemble, j’ai dû te sucer un millier de fois, tu n’as jamais dit que c’était dégueulasse pour moi !
— Oui, mais c’est pas pareil…
— Qu’est-ce qui n’est pas pareil ? À raison d’une moyenne de six millilitres de liquide séminal par éjaculation, j’ai bouffé six litres de ton sperme, mon cher mari. Et là, on te demande de sucer une seule bite ? La belle affaire ! Alors au boulot, je veux te voir à l’œuvre.
Jean esquissa un geste de mauvaise humeur et s’avança vers Pascal qui l’attendait assis, appuyé sur ses coudes en arrière, les jambes repliées et écartées.
— J’vous préviens, j’avale pas ! avertit-il.
Il s’installa à genoux devant son ami, les fesses en l’air et reposant sur l’avant-bras gauche. De son autre main, il se saisit du membre encore flaccide de Pascal, mais dont le gland apparaissait en entier. Il ferma les yeux et enfourna la bite dans sa bouche. Sa langue tournoya autour de la chair tendre, Jean sentit grossir le pénis dans sa paume. Quelques minutes plus tard, une érection phénoménale culminait. Il se recula et admira cette bite de bonne taille toute droite ainsi que les couilles serrées dans un scrotum à la peau tendue. Il donna un coup de langue sur le frein et repris sa caresse avec beaucoup plus d’enthousiasme qu’au début. Claire et Delphine souriaient en lorgnant le sexe redevenu flasque de Jean qui se balançait mollement entre ses jambes au rythme de sa succion. Soudain, Pascal n’y tint plus. Il se saisit de la tête de son ami qu’il immobilisa et poursuivit par un rapide mouvement de ses propres hanches. Il pénétra très loin dans la bouche de Jean qui se débattit un peu et éjacula une longue giclée de sperme suivie de plusieurs autres moins fournies. Les deux hommes grognèrent en même temps. L’orgasme dura une bonne trentaine de secondes puis Pascal relâcha la pression. Jean se sortit de sa position inconfortable, se leva et cracha plusieurs fois dans le sable. Il s’essuya les lèvres d’un revers de son bras en regagnant sa place.
— Là ! Vous êtes contents ? aboya-t-il.
Les deux femmes et Pascal se mirent à rire.
— Tu suces mieux que moi on dirait, tu m’avais caché ce talent, se moqua Delphine, sa femme.
— Attends Delphine, tu ne sais pas ce que cet engin te réserve ! répondit son mari.
L’hilarité passée, Pascal reprit son appareil et leva la main pour réclamer le silence.
— C’est au tour de Claire, maintenant. Claire, tu appuies sur le bouton quand tu veux.
La jeune femme approcha un doigt prudemment, hésita quelques secondes, puis tapa sur le bouton tout en se retournant, comme si elle ne voulait pas voir le résultat. Pascal lut tout haut :
— « Vous devrez pratiquer un cunnilingus à la première femme située à votre droite jusqu’à l’orgasme, puis embrasser pendant une minute le premier homme à sa droite ». Précision une nouvelle fois inutile, seule Delphine pouvait être concernée. Quant à l’homme à sa droite, c’était Jean.
— Je suis encore dans les bons coups, se plaignit-il.
Delphine rit en ouvrant les jambes avec ostentation en direction de Claire.
— Tiens ma chérie, ça nous rappellera les bons moments de la fac !
Pascal et Jean se regardèrent, comme pour s’assurer qu’ils avaient bien compris ce qu’ils venaient d’entendre.
— On en apprend tous les jours, nota Pascal.
Claire rougit jusqu’aux oreilles, mais personne ne le remarqua.
— Tu n’étais pas obligée, fit-elle à l’attention de Delphine. Allez, allonge-toi.
Delphine obéit et croisa les mains derrière la tête, les cuisses grandes ouvertes. Elle attendait. Claire se faufila à plat ventre, glissa ses mains sous les fesses de Delphine et posa la bouche sur sa vulve. Elle lécha tout le périnée, depuis l’anus jusqu’au clitoris puis redescendit avant de recommencer. Delphine resta de marbre quelques instants, mais rapidement, elle émit quelques petites plaintes. La langue fouisseuse faisait son effet. Claire se retira une seconde, le temps d’asséner d’une voix forte :
— Tu mouilles toujours autant ma garce !
— Toi non plus, tu n’étais pas obligée !
Les deux hommes sourirent, car eux-mêmes savaient cela également. Ils observaient les deux femmes entremêlées et ne purent, ni l’un ni l’autre, retenir une érection. Pascal commença même à se masturber. Jean l’interrompit :
— Je suis d’accord avec toi, avoua Jean en mimant le geste de la branlette. Le spectacle vaut le coup d’œil, mais tu risques d’en avoir besoin tout à l’heure, ton tour n’est pas passé et je t’ai déjà pompé je te rappelle.
— Tu as raison, admit Pascal, je reviens.
Il courut vers les vagues et entra dans l’eau jusqu’à la ceinture en espérant faire tomber la fièvre. Il revint en trottinant.
Delphine gémissait. Ses mains, de derrière son crâne, étaient maintenant plaquées contre les oreilles de Claire. Ses cuisses largement ouvertes étaient prises de soubresauts quand soudain elles se refermèrent comme un piège sur la tête de la jeune femme.
— Je jouis ! Chérie, tu me fais jouir ! Aaaahhh…
Son cri se perdit dans la nuit, mêlé à ceux des oiseaux et du ressac. Claire se redressa, la bouche close et le visage luisant des sécrétions de Delphine. Elle s’approcha de Jean, le saisit sous le menton et plaqua ses lèvres contre les siennes. D’un coup de langue, elle déversa dans la gorge de Jean toute la cyprine qu’elle avait conservée. Ce dernier avala la liqueur en grimaçant, Claire se recula.
— Ça, c’est au cas où tu ne te souviendrais plus du goût de la chatte de ta femme ! fit Claire avec un clin d’œil.
Il est vrai que depuis que Jean trompait Delphine avec Claire, il ne se préoccupait plus beaucoup d’elle. Il sourit.
— Bon, je vais me laver, poursuivit-elle.
Elle alla jusqu’à la mer et se nettoya le visage. Elle se rassit à la place qu’elle occupait à côté de son mari.
— L’eau se rapproche bigrement, tu es sûr, Pascal qu’il n’y a pas de danger ?
— Mais non, mais non. De toute façon, tout le monde sait nager et le bateau est là, répondit-il en désignant le Zodiac dont l’arrière commençait à être rattrapé par les vagues.
— Bon, c’est mon tour, fit Pascal en appuyant sur le bouton.
Il regarda d’abord l’écran puis Delphine qui ouvrit de grands yeux.
— J’espère que tu es bien huilée de partout, remarqua-t-il. Voilà : « Vous devrez sodomiser la deuxième femme à votre droite ».
— Oh ! Ben tu vas déguster ma pauvre, fit Claire en riant. C’est pas une bite qu’il a, Pascal, c’est un pieu. Si tu ne sais pas ce que c’est que d’avoir mal au cul, tu vas le savoir !
— Oh ! J’ai bien vu, et je te surprendrai même en te disant que je l’espérais. Je ne suis pas un petit trou du cul, moi.
— Ça suffit ! interrompit Pascal. Delphine, viens là s’il te plait.
Les deux femmes se fusillèrent du regard. Delphine s’installa à quatre pattes volontairement devant Claire.
— Viens ! Pascal. Jean est déjà passé par là, ça ne devrait pas trop poser de problèmes, même si sa bite est aux abonnés absents depuis quelque temps, railla-t-elle.
L’érection de Pascal, qu’il avait voulu soulager avec l’eau froide de la mer, revint aussitôt. Il regarda Claire avec un air de défi et se cala à genoux derrière Delphine. Il introduisit son « pieu » tout d’abord dans la chatte bien lubrifiée par les caresses de Claire, ce qui fit couiner la jeune femme.
— Ah !... Tu me la mets tellement profond !
Il effectua quelques va-et-vient afin de bien humidifier son pénis puis sortit son gland doucement. Toujours en contact avec le périnée, il remonta jusqu’à la rosace qui se trouvait au-dessus et s’enfonça à moitié.
— Aaaahhh ! se plaignit Delphine en tapant du poing sur le sable.
Claire éclata de rire.
— Je t’avais prévenue ! Et t’en as pour deux jours à revivre ça aux toilettes, ha ! ha ! ha !
Delphine s’en voulut d’avoir crié, mais la verge de Pascal lui avait vraiment écartelé le rectum. Pascal hésitait à aller plus loin. Delphine prit sur elle.
— Vas-y à fond Pascal, gronda-t-elle crânement.
Pascal se pencha sur le dos de Delphine et, d’un unique coup de reins, la pénétra de toute la longueur de son membre.
— Hummmfff ! fit-elle le plus discrètement possible.
Pascal se saisit alors des seins de la jeune femme et les pressait fort à chaque gifle qu’il infligeait de son pubis aux fesses de Delphine. Le premier passage effectué, le sphincter s’assouplit et la douleur se transforma en plaisir. Delphine glissa une main sous son ventre et se caressa le clitoris. Les deux spasmes voluptueux vinrent simultanément et Pascal jouit au fond des entrailles de la belle pendant que sa cyprine, projetée par les contractions vaginales, coulait entre ses doigts. Les cris d’orgasme se confondirent, sous le regard teinté de jalousie des conjoints respectifs. Mais ceux-ci n’avaient-ils pas une part de responsabilité ?
Pascal retira son phallus des fesses de la jeune femme. Le sperme dégoulina le long des cuisses, le sphincter largement béant laissait passer un courant d’air frais dans les boyaux de Delphine. Elle se sentait comme coupée en deux depuis l’anus jusqu’au nombril. Elle s’agenouilla puis s’assit sur ses talons. Toisant Claire, elle lui dit :
— Tu aurais dû en profiter plus souvent, tu ne sais pas ce que tu perds !
— Je vais me rattraper, répondit Claire sans doute hâtivement.
Delphine sourit, Pascal revint de l’eau où il s’était rincé la bite.
— Dernier gage pour toi Delphine.
— Tu ne crois pas que j’en ai assez fait ! s’exclama-t-elle en riant. Appuie sur le bouton pour moi, tu veux bien ?
— OK, répondit Pascal en s’exécutant.
Quand l’appareil afficha le gage, Pascal resta perplexe un instant.
— Alors s’impatientait Delphine ?
— « Choisissez un homme et une femme qui feront l’amour, toutefois, l’assemblée devra les laisser seuls et s’écarter de la scène », lut Pascal.
— Tiens ! Bizarre. Bon, je ne peux que choisir Claire et Jean. Ce sont les seuls qui n’ont pas encore eu d’orgasme. Jean, quel effet ça va te faire de baiser la femme d’un ami ? ajouta-t-elle ironiquement.
— Oui, je crois que ça devrait fonctionner entre eux, répondit Pascal.
Puis s’adressant à son ami :
— Hein ? Qu’en penses-tu, Jean ? questionna-t-il.
Jean observa Claire, inquiet.
— Bon, on fait vite sinon on va finir par baiser dans l’eau. Regarde le bateau, il flotte déjà.
Jean s’approcha de Claire et lui tendit la main. Debout, ils s’embrassèrent passionnément sous le regard amer des deux autres conjoints, qui repensaient aux photos prises par Rachid.
— On vous laisse, fit Pascal en entraînant Delphine.
Les deux amants s’allongèrent sur le sable et se caressèrent tendrement appréciant de pouvoir vivre leur adultère sans se cacher. Ils ne virent pas Pascal et Delphine se rhabiller puis escamoter leurs habits pour les jeter dans le bateau avant de monter eux-mêmes dedans. La corde fut détachée en catimini puis le moteur hors-bord ronfla. Le Zodiac démarra en trombe en direction du port du Becquet. La dernière chose qu’ils virent fut la silhouette de Jean, grimpé sur le rocher, agitant ses bras désespérément. Au loin, dans la lumière du feu mourant, on distinguait nettement son érection.
*-*
Dans la nuit, à peine éclairée par un croissant de Lune, la proue du canot claquait sur la houle avec force, éjectant une écume blanche de chaque côté. Le moteur hors-bord ronronnait et les deux passagers devaient crier pour se comprendre. Delphine s’inquiétait et s’interrogeait.
— Les gages ont vraiment été tirés au hasard ou non ? Parce que je les ai trouvés bien à propos…
— C’est un vieux truc, j’ai pu le reprogrammer. Il fallait que ça colle avec notre plan.
— Et la marée ? Tu es sûr que ça ne risque rien ?
— Ne t’inquiète pas. L’île est submersible à marée haute, mais les rochers restent à découvert. Ils pourront y trouver refuge en grimpant dessus. À marée basse, ils pourront même revenir à pied : le marnage est important.
Pascal décéléra et, moteur au ralenti, pénétra doucement dans le port du Becquet où il amarra le Zodiac.
— Tu les imagines revenir à poil sur la plage de Collignon ! J’en suis mort de rire, conclut-il.
Revenus à leur véhicule, Delphine s’inquiétait à nouveau.
— Ils vont rentrer demain et je ne veux pas être seule à ce moment-là. Jean va être dans une colère noire et il me fait peur parfois.
— Tu as raison, je reste avec toi. Que Delphine trouve l’appartement vide, ça n’a pas d’importance. D’ailleurs, il faudra trouver un arrangement pour savoir qui habite chez qui à partir de maintenant.
Delphine se sentit rassurée et soupira.
— Allons nous coucher, tu veux bien ? Mais pas de gage ni de gâterie quelconque, je suis lessivée.
— Moi aussi. On verra ça plus tard, conclut Pascal en tapotant la cuisse de sa passagère.
*-*
Le lendemain matin, Pascal s’éveilla, Delphine à ses côtés encore endormie. Une érection tenace entre les jambes, il décida d’aller faire un tour aux toilettes. Ce ne fut pas facile de soulager sa vessie, comme tous les hommes le savent, mais il y parvint. Il retourna se coucher près de la jeune femme et son érection revint à la charge. Il se pencha et embrassa sa maîtresse dans le cou. Elle se réveilla en gémissant un peu. Elle sentit quelque chose de dur et passa sa main dans son dos.
— C’est quoi ce truc ? demanda-t-elle doucereuse en enserrant le pénis de Pascal, qu’elle commença à masturber.
— Je ne sais pas, fit Pascal. Mais continue comme ça, c’est très agréable.
Delphine accéléra la cadence.
— Vous êtes un coquin, monsieur Pascal.
Il ne répondit pas, ferma les yeux et laissa le plaisir envahir son corps. Soudain, il éjacula dans la main de Delphine en poussant un long soupir.
— Ouuiii !....
Delphine continua une quinzaine de secondes avant que Pascal ne lui bloquât le poignet.
— Ah ! J’en ai partout, se plaignit-elle en secouant ses doigts qui dégoulinaient de sperme.
— Dans ton dos et dans les draps aussi, répondit Pascal.
Les deux amants s’enlacèrent en riant puis un bruit attira leur attention. Se souvenant de leur mauvaise blague de la veille, Delphine demanda avec inquiétude.
— C’est quoi ça ?
— Ce n’est rien. Juste un gamin qui doit livrer le journal à domicile. Jean est abonné, non ?
Delphine se leva brusquement, voulant en avoir le cœur net.
— Oui, c’est exact. Tu as sans doute raison.
— Prépare le café pendant que tu y es. Pour moi, c’est deux sucres, fit Pascal en remontant la couette jusqu’au nez.
Il entendit Delphine prendre le journal dans la boîte à lettres puis préparer le petit-déjeuner. Il allait se rendormir quand elle arriva dans la chambre avec un plateau.
— Note bien que c’est la première et dernière fois que je fais le petit-déjeuner. À partir de demain, c’est toi qui t’y colles et tous les jours y compris le dimanche !
Pascal se saisit du quotidien, ôta la bande d’adresse et le déplia. Il blêmit en lisant le gros titre de la une :
UNE GRANDE MARÉE TRAGIQUE. L’article expliquait que ce matin même, très tôt, deux corps nus, celui d’un homme et d’une femme, avaient été retrouvés noyés sur la plage de Collignon. Comme des morceaux de bois brûlés et une glacière en plastique s’étaient également échoués, les autorités ont pensé que le couple, dont l’identité n’a pas été révélée, a voulu passer la nuit sur l’île de Sables, île pourtant réputée pour sa dangerosité. Si le coefficient de marée n’avait pas été aussi important, l’homme et la femme auraient pu trouver refuge sur les rochers. Malheureusement cette nuit, même ceux-ci avaient été recouverts par les flots. Le procureur a confié l’enquête à la police de Cherbourg.
Pascal lança le journal sur le lit et le visage décomposé, s’adressa à Delphine.
— On a fait une connerie, avoua-t-il. J’ai oublié la grande marée…
Delphine s’empara du périodique, le lut puis le reposa, les larmes aux yeux.
— Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
Pascal n’eut pas le loisir de lui répondre. Un violent tambourinement à la porte d’entrée l’interrompit. BAM ! BAM ! BAM !
— Ouvrez ! C’est la police ! cria une voix.
*-*
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Philus
0 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Soyez le premier à donner votre avis après lecture sur cette histoire érotique...
