La prostituée (1/2)
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 17-07-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La prostituée (1/2)
Mesdames et Messieurs mes fidèles lecteurs, vous ai-je déjà raconté l’histoire d’Ève et de Thomas ? Non, je ne crois pas. Alors, suivez-moi, j’espère que vous trouverez ce récit sinon passionnant, du moins sortant de l’ordinaire.
Non loin du parc Nelson Mandela à Thionville culmine la tour Neuve du haut de la blancheur de ses cinquante mètres et de ses seize étages. Édifiée sur les vestiges d’un vieux donjon moyenâgeux démoli à la fin du siècle dernier, car menaçant de s’écrouler, le conseil municipal n’avait pas, à cette occasion, fait preuve de beaucoup d’ingéniosité en baptisant la nouvelle construction ainsi. Cela dit, les habitants des niveaux supérieurs disposent d’une vue superbe sur la Moselle qui coule à deux cents mètres de là et, par beau temps et sans pollution, jusqu’à Metz. Deux ascenseurs, un pour les étages pairs et un pour les impairs, desservent de vastes paliers donnant eux-mêmes sur quatre portes d’un bois rouge sombre. Les logements sont spacieux, confortables et largement éclairés.
Prenons l’ascenseur de droite, celui des étages impairs, et arrêtons-nous au treizième. Tournons-nous vers l’appartement « C » de M. et Mme Thomas et Ève de Saxe et franchissons la porte d’entrée. Venez sans crainte ! Je vous assure que les propriétaires ne peuvent pas nous apercevoir ; d’ailleurs, si nous nous approchons de leur chambre, vous verrez par vous-mêmes que, ce dimanche matin, ils sont trop occupés pour faire attention à nous.
Ève, totalement nue à quatre pattes sur son lit, reçoit dans son vagin accueillant et mouillé le pénis de Thomas à genoux derrière elle. Il s’accroche aux seins ballants de sa femme et les secoue aussi énergiquement qu’il effectue de grands mouvements de hanches. Fesses contre pubis, le combat est acharné.
— Clac ! Clac ! Aaahhh ! je jouis chérie, clac ! Je jouis !... Clac… Clac…
Joignant le geste à la parole, Thomas éjacule sa semence dans le puits d’amour d’Ève en râlant comme une bête. Neuf soubresauts de sa bite surgonflée, pas un de moins, neuf giclées…
— Heureusement qu’elle prend la pilule, se dit gaiement Thomas in petto. Je viens de lui balancer pas moins de cinquante millions de spermatozoïdes dans la foufoune.
Cependant, immédiatement après, Thomas redescend du septième ciel sur la terre ferme.
— Tu as fini ? s’informe Ève d’une voix blanche.
Thomas se retire, laissant s’échapper, dans un mélange laiteux de cyprine et de sperme dégoulinant de la vulve et de sa verge en débandade, la moitié de ses cinquante millions de gamètes. Les deux époux se couchent côte à côte sur le drap humide. Ève regarde le plafond, l’air absent.
— Tu n’as pas joui ? s’inquiète son mari, connaissant d’avance la réponse.
Dix secondes d’un silence de plomb.
— À ton avis ? élude-t-elle en se levant brusquement pour rejoindre la salle de bains.
Vous avez saisi le problème, Mesdames et Messieurs, Ève est frigide. Oui, depuis peu elle ne ressent plus rien, mais Ève est aussi volontaire et ce énième échec va la décider à prendre cette difficulté à bras le corps une bonne fois pour toutes. Écoutez-moi quelques instants et vous saurez le fin mot de l’histoire.
*-*
Sachez tout d’abord, chers lecteurs, qu’Ève et Thomas se sont mariés très jeunes. Ils se sont rencontrés sur leur lieu de travail, car ils sont tous deux fonctionnaires à la mairie de Thionville. Ils avaient respectivement vingt et vingt-et-un ans. Ève est aussi blonde que Thomas est brun, ils sont beaux l’un comme l’autre. Ils se sont unis par amour, bien sûr, mais également pour échapper à l’environnement parental qui, chacun de leur côté, leur pesait trop. Non pas qu’ils fussent malheureux chez eux, mais parfois trop d’amour étouffe. Ils sont fidèles l’un à l’autre depuis dix ans et au lit, les deux époux y trouvent des relations sexuelles épanouies. Trouvaient, devrais-je dire, car inexplicablement, Ève n’éprouve plus aucun orgasme depuis quelque temps. Ni avec son mari ni en se masturbant. Anorgasmie totale, lui confirme sa gynécologue sans pour autant lui en fournir les raisons. Le seul conseil que ce médecin lui a donné est la consultation d’un psychologue spécialisé dans ce genre de problème, difficultés conjugales qui ne sont pas aussi rares que l’on pourrait croire.
Suivons donc Ève chez le docteur Houblaux, sexologue réputé à Thionville. Digne représentant d’une thérapie innovante et personnelle à laquelle Masters et Johnson ainsi que Freud et Jung ne sont pas étrangers, sa patientèle est constituée autant de Français que d’Allemands, Luxembourgeois ou Belges. Pénétrons discrètement dans le cabinet du psy et écoutons sans nous faire remarquer.
— Bonjour, Madame de Saxe, fait Houblaux la main tendue. Asseyez-vous.
— Bonjour docteur, répond-elle en serrant la main ferme et en prenant place dans une méridienne capitonnée bleu nuit.
— Soyez à l’aise, Madame, vous devez être bien relaxée. Puis-je vous appeler Ève ?
— Oui, bien sûr docteur.
Houblaux s’assied près de sa patiente sur une chaise confortable, un carnet de notes sur les genoux.
— Commençons par le commencement, Ève, voulez-vous. Quelle est la raison de votre présence ici ? demande-t-il abruptement.
Ève accuse le coup, ouvre la bouche, mais rien ne sort. Pas facile de parler à un tiers totalement inconnu de ses problèmes intimes. Les secondes filent, le médecin se tait. Ne jamais brusquer les choses ni les gens. Ève prend une grande inspiration et se lance.
— Thomas et moi sommes mariés depuis dix ans. J’ai trente ans et lui trente et un. Depuis notre rencontre, nous avons des relations sexuelles fréquentes et complètes, nous nous aimons comme au premier jour. Nous n’avons, ni lui ni moi, été voir ailleurs, je le rends heureux comme lui me rend heureuse.
Ève se tait.
— Mais ça, c’était avant ? glisse Houblaux.
Sans répondre, elle continue son monologue.
— Depuis six ou huit mois, je ne les compte plus, je n’ai plus d’orgasmes. Plus rien, pas plus avec Thomas qu’en me masturbant. Ma gynéco m’affirme que physiquement tout est en ordre de marche. J’en suis à me demander si je dois essayer avec un autre homme, mais je ne voudrais pas tromper mon mari. Alors, je n’ai rien fait dans ce sens.
— Avez-vous des enfants ? interroge le médecin.
La question interpelle Ève.
— Non. Ni lui ni moi ne souhaitons en avoir pour l’instant. Peut-être dans quatre ou cinq ans… mais pourquoi cette question ?
Sans répondre, Houblaux poursuit.
— Que s’est-il passé il y a six ou huit mois, en dehors de votre « blocage » ?
La jeune femme est interloquée.
— Je ne sais pas, docteur, réplique-t-elle sans même fouiller sa mémoire.
— Réfléchissez Ève, c’est important. Quelle est la première fois où votre relation sexuelle a, disons, « échoué » ?
Ève cogite une minute ou deux. Puis, avec le ton que l’on prend quand on retrouve quelque chose que l’on cherchait depuis longtemps :
— Oui ! Je me souviens. C’était en mars, nous sommes en septembre, ça fait donc neuf mois. Nous avons passé une semaine chez une tante de mon mari qui habite Trèves, car elle a épousé Hans, un Allemand. Elle et lui sont très croyants et pratiquants et pendant toute cette semaine, nous n’avons pas voulu risquer de les froisser en faisant l’amour bruyamment comme à notre habitude.
Ève lève sa main droite, forme un anneau avec le pouce et les autres doigts et la secoue légèrement de haut en bas.
— Nous nous sommes contentés de euh… comment dire euh…
— Masturbations ? propose Houblaux.
Ève rougit comme une pivoine.
— Oui, avoue-t-elle d’une petite voix.
— La masturbation, isolée ou mutuelle, fait partie d’une relation sexuelle épanouie, rassure le médecin. Continuez.
Encouragée, Ève poursuit.
— Vous imaginez bien qu’après une semaine à se branler, oh ! excusez-moi, à se masturber seul ou réciproquement en serrant les dents pour ne pas émettre le moindre bruit, nous avions une grande envie de nous retrouver chez nous pour faire l’amour. Nous sommes repartis le samedi après-midi, mais en arrivant à Thionville, nous avons été détournés dans la zone industrielle en raison d’un poids lourd qui s’était renversé sur la chaussée. La déviation n’était pas bien indiquée et Thomas s’est égaré dans une ruelle borgne, bordée de garages et de hangars gris plus ou moins désaffectés.
Ève se tait, le regard perdu dans ses souvenirs. Houblaux note une chose ou deux dans son carnet et attend.
— Oui, c’est là, s’exclame-t-elle à voix haute en se redressant soudainement de son canapé.
— Qu’est-ce qui est là ?
Ève se rallonge.
— Les putes, pardon, les prostituées. Il y en avait une douzaine, répartie par moitié sur chaque trottoir. Vêtues d’un mini short ou d’une mini-jupe et d’un crop-top ultra-court mettant en valeur leur poitrine plantureuse, elles tortillaient des fesses devant une file de voitures roulant au pas, appelant les conducteurs à venir les baiser vite fait avant de retrouver bobonne dans leur triste foyer. Les hommes sont rarement tendres avec ces filles-là. Puisqu’ils payent, ils en jouissent et les jettent comme des mouchoirs en papier. Pute et orgasme, vous rigolez ! J’éjacule, donc je suis, point final.
Ève marque une pause. Houblaux continue de noter dans son carnet. Il lève le nez.
— Et quand vous êtes rentrés ? demande-t-il pour relancer le récit.
— Nous avons fait l’amour, comme nous avions prévu de le faire, mais je n’ai pas eu d’orgasme. J’ai mis ça sur le compte de la fatigue, mais je m’aperçois en vous racontant cette histoire que je n’en ai plus eu depuis cette date.
— Nous avançons, Ève. Nous avançons.
Le docteur Houblaux range son carnet et son crayon et se lève.
— Il est l’heure, Ève. Rentrez chez vous. Je vais consulter mes notes et vous enverrai un mail vous donnant un autre rendez-vous si je l’estime nécessaire. Dans le cas contraire, je vous ferai parvenir mon analyse et mes conclusions. Vous prendrez votre décision en conséquence.
Maintenant, vous savez tout, chers lecteurs, du moins vous connaissez l’élément déclencheur du problème d’Ève. Quel va être le diagnostic du docteur Houblaux ? Quelles préconisations va-t-il émettre ? La suite au prochain paragraphe.
*-*
Le rapport final exigea du psychanalyste et d’Ève deux séances supplémentaires au cours desquelles, avec les réponses précises de la patiente à ses questions, le médecin put asseoir un diagnostic. Une semaine après la dernière entrevue, Ève reçoit dans sa messagerie un mail accompagné d’un fichier PDF en provenance du docteur Houblaux. Elle l’ouvre avec l’impatience que l’on devine. Lisons donc par-dessus son épaule.
« Chère Ève, […] »
Elle saute directement à la conclusion.
« Au cours de nos séances, nous avons pu cerner ensemble l’élément déclencheur de votre anorgasmie : la vision de femmes prostituées racolant de potentiels clients.
Compte tenu des éléments que vous m’avez fournis, je peux vous affirmer que votre voyage à Trèves a modifié une période précise de votre vie. Lors du retour, votre trajet a été dévié, mais cela a aussi affecté votre perception des choses. En apercevant ces femmes, vendant leur corps à des inconnus et sans rechercher le moindre plaisir, vous vous êtes inexplicablement identifiée à elles. Vous êtes mentalement bloquée dans cette rue en leur compagnie et lorsque vous faites l’amour avec votre mari, vous vous imaginez inconsciemment accomplir une simple “passe”. De ce fait, si votre esprit accepte bien le coït, il en refuse l’idée même de l’orgasme.
La solution me parait simple, même si elle va vous sembler violente. Si vous refusiez de la mettre en pratique, je vous comprendrais aisément. Puisque votre esprit est bloqué dans cette rue en compagnie de ces prostituées, votre corps doit venir le rejoindre. Actuellement, vous faites l’amour avec Thomas comme elles, sans plaisir, alors faites-le pour de l’argent. Bref, prostituez-vous. Arrachez la femme vénale sans orgasmes qui est en vous et la femme modèle retrouvera le plaisir. Votre mari ne doit pas être inclus dans ce processus. Vous devez vivre ces deux vies parallèlement, mais l’une doit rester secrète. Quand l’épouse aura reconquis l’orgasme, la déviation de votre trajet retour de Trèves sera terminée, et vous pourrez reprendre votre route et votre vie initiales.
J’ai conscience de la brutalité de mes propos, mais je sais que vous aurez la force et la volonté d’affronter vos fantasmes en face.
Bien cordialement,
Docteur J. Y. Houblaux »
Ève ferme le fichier et rabat l’écran de son ordinateur qu’elle pose sur la table basse du salon. Elle se cale dans son fauteuil, perdue dans ses pensées.
— Ça va chérie ? demande Thomas confortablement installé devant le téléviseur qui diffuse un match de foot.
— Oui, oui. Je rêvassais. Tu veux une autre bière ?
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, nous arrivons ici à un tournant de cette histoire. Le dilemme d’Ève est simple. Soit elle trompe son mari d’une manière qu’elle ne pourrait justifier à personne et elle a une chance de redécouvrir l’orgasme avec Thomas, soit elle reste fidèle à son époux et se prive de plaisir jusqu’à la fin de ses jours. Mesdames, je n’ose pas vous demander ce que vous feriez en pareilles circonstances, mais ma curiosité en est tout de même bien émoustillée.
En ce qui concerne Ève, sa décision est prise, voyons où cela va l’emmener. Amis lecteurs, la suite de la visite, c’est par ici.
Le match terminé, Thomas va se coucher. Ève demeure un moment au salon, un magazine féminin à la main qu’en fait, elle ne lit pas.
— Quelle ironie ! se dit-elle. J’ai essayé de cacher aux autres et à moi-même ce fantasme qui me poursuit depuis que je suis femme, et le voilà qu’il se manifeste de la plus sordide des manières ! Tu te prostitues et tu jouiras à nouveau, tu refuses et tu baiseras comme une potiche le restant de tes jours. Un marché diabolique apparemment, mais qu’en fait je me suis imposé moi-même. Parce que j’ai envie de me prostituer, depuis toujours, j’avais besoin d’un prétexte et mon subconscient l’a trouvé pour moi. Alors oui je vais faire le trottoir, oui je vais vendre mon cul, même si je n’ai plus jamais d’orgasmes, j’aurais finalement réalisé mon souhait le plus intime. Ce rêve que je n’ai pas osé avouer au psy, mais qu’il a bien su dénicher au fond de moi. Il est très fort ce type.
*-*
Thomas se déplace régulièrement et parfois deux ou trois jours durant pour son travail, car il effectue des formations dans les mairies du département. Pour la mise en pratique de sa thérapie, Ève profite de ses absences, pendant lesquelles elle pose des jours de RTT, de congés ou de récupération. Le premier jour, elle gagne la rue où elle avait vu les filles puis, sur les indications de l’une d’elles, va rejoindre un homme propriétaire d’un hôtel miteux non loin de là. Grassouillet et l’œil libidineux, le souteneur, affalé dans son fauteuil, toise la jeune femme debout devant lui. Un verre de gin-tonic à la main, il est plutôt amusé.
— Si je comprends bien, toi, une bourgeoise sans histoires, tu me demandes à moi, maquereau notoire, de te laisser faire la pute au milieu de mes filles ?
— C’est ça même, répond-elle.
— C’est pour le fric ?
— Non, j’ai mes raisons, mais elles sont personnelles. Je voudrais le faire ici, dans cet hôtel, aux mêmes conditions.
— Écoute, tu es bien roulée, tu vas certainement t’attirer une clientèle fidèle de michetons du secteur et mes filles en profiteront aussi. Alors, je suis d’accord, tu viens quand tu veux et tu quittes le trottoir quand tu veux. Les autres, ce n’est pas pareil, elles doivent me rembourser certaines choses.
— D’accord merci.
— Ne me remercie pas tout de suite. On n’a pas parlé fric. La chambre c’est cinq cents euros par jour où tu t’en sers. Le tarif des passes sera le même qu’avec les autres, je ne veux pas de concurrence déloyale. Cinquante euros pour une pipe, cent cinquante pour une baise normale et trois cents pour l’entrée des artistes. Tout ce que tu gagnes au-delà de cinq cents euros, c’est pour toi. À prendre ou à laisser.
— C’est d’accord.
L’homme lui tend une clé.
— Bon, on m’appelle Léopold. T’auras la chambre 21 au deuxième. Pour chaque client, tu as un drap en papier à changer sur le plumard. Tu lui regardes bien le gland et tu le laves avec le savon qui est sur le lavabo. S’il n’est pas bien brillant et rose, tu vires le micheton et tu te passes les mains au gel hydroalcoolique. Tu te fais payer avant toute chose. Dernier conseil, ne ferme jamais ta chambre à clé au cas où je devrais intervenir rapidement dans des cas foireux. Pigé ?
— Oui, c’est compris, répond Ève, bonne élève.
— Un tuyau. Aujourd’hui, comme tous les jours de la semaine, à partir de 17 h 30, y’a les mecs qui sortent du turbin. Ils ont besoin de déstresser alors, si tu veux te faire la main, enfin quand je dis la main…
L’homme éclate d’un rire graveleux puis se tait, constatant qu’Ève ne semble pas partager sa gaieté.
Comme il n’est que midi, elle salue le proxénète et sort de l’hôtel pour retourner chez elle.
*-*
Thomas, en mission, ne rentre que le lendemain. Tout l’après-midi, Ève se met mentalement en conditions. Certes, elle n’était pas vierge avant de se marier, mais elle doit se faire à l’idée d’être pénétrée prochainement par un autre pénis que celui de son époux. Vers 17 h, elle passe un mini-short hyper serré qui lui dessine la fente de son sexe épilé et un T-shirt si ample que l’on peut voir ses deux seins par les manches ou l’encolure. Elle monte dans sa voiture, se gare sur le parking de l’hôtel puis rejoint à pied la rue des filles. Ève leur adresse un petit signe de la main et entame sa promenade à pas lents.
Elle n’a pas à attendre longtemps. Un homme en voiture de sport italienne l’aborde. La cinquantaine, cheveux gris, il a l’air tout à fait correct. Ève s’assied à ses côtés et le dirige jusqu’à l’hôtel.
Il n’y a pas d’ascenseur, Ève prend l’escalier suivi de l’homme qui se rince l’œil sur sa croupe moulée dans son mini-short. Il faut dire aussi qu’Ève sait bien « tortiller du popotin », c’est son expression. Ils pénètrent tous deux dans la chambre 21.
Se remémorant les conseils du proxénète, elle referme la porte sans la verrouiller. Elle détaille un peu mieux le client qui l’accompagne et se demande finalement pourquoi il a recours à une fille comme elle, car c’est encore un beau mec. Il ne devrait pas avoir de mal à draguer, ou bien il pourrait s’inscrire à Meetic. Est-il si timide ?
— Qu’est-ce que tu aimes, chéri ? se renseigne-t-elle.
— Une pipe, répond-il d’une voix virile.
— Cinquante euros, pose-les sur la commode.
Le micheton s’exécute. Ève l’emmène dans la salle de bains devant le lavabo. Elle ouvre le robinet.
— Donne ta bite, ordonne-t-elle.
Le quinquagénaire, après un moment d’hésitation, enlève pantalon et boxer puis approche son sexe du filet d’eau. Ève retient une exclamation et fait comme si tout était normal. Elle avait déjà entendu parler de micropénis, en avait même aperçu des photos un jour, mais elle n’en avait jamais vu en vrai. Si notre homme possède des bourses de taille ordinaire, seul un gland dépasse de la peau de son pubis, heureusement rasé. Il n’a pas de hampe, à peine de prépuce et en érection, son pénis mesure moins de trois centimètres. Ève le lui rince sous l’eau tiède et l’observe sous toutes les coutures. Le gland est parfaitement sain.
« Je ne peux pas lui demander de passer une capote, cela va le vexer. Il a déjà un sacré courage pour venir voir une femme avec un tel handicap. A-t-il aussi des expériences homos ? Bon, faisons comme si c’était un gros clitoris, ça me rappellera mes années de colo avec les autres animatrices. », songe-t-elle, amusée.
Ève pousse son client sur le drap où il s’allonge sur le dos. Elle quitte son T-shirt et, torse nu, assise sur le lit, commence à lui lécher le gland. L’homme geint tout en lui caressant les seins. Quelques minutes lui suffisent pour décharger sur la langue de la jeune femme un sperme épais et abondant. Quand l’éjaculation est terminée, Ève file vers le lavabo. « Une petite bite, mais une grosse prostate et de bonnes couilles », pense-t-elle en crachant sa récolte avant de se rincer la bouche. L’homme n’avait pas bougé. Ève le rejoint, dépose un léger baiser sur le micropénis et les bourses puis repasse son Tshirt. Son client se rhabille.
— Comment t’appelles-tu ? demande-t-il.
— Appelle-moi Maria et toi ?
— Je ne te crois pas, mais je te comprends Maria. Je reviendrai te voir. Moi c’est Hugo, et c’est mon vrai prénom.
Sur ces paroles et juste avant de quitter la chambre, l’homme pose un billet de cinquante euros à côté du précédent.
— Tu as déjà payé, s’étonne Ève.
— Je sais, confirme-t-il. Mais toi au moins tu n’as pas ri.
— Je n’ai pas ri ?
— Oui, et tu sais de quoi je parle. Ne me raccompagne pas, je connais le chemin.
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, vous venez d’assister à la première expérience d’Ève dans sa face cachée de prostituée. Tomber sur un micropénis n’est pas chose banale, mais notre amie Ève s’en est bien sortie, elle en a même été récompensée. Hugo est un gentleman.
(La suite dans quelques jours)
Non loin du parc Nelson Mandela à Thionville culmine la tour Neuve du haut de la blancheur de ses cinquante mètres et de ses seize étages. Édifiée sur les vestiges d’un vieux donjon moyenâgeux démoli à la fin du siècle dernier, car menaçant de s’écrouler, le conseil municipal n’avait pas, à cette occasion, fait preuve de beaucoup d’ingéniosité en baptisant la nouvelle construction ainsi. Cela dit, les habitants des niveaux supérieurs disposent d’une vue superbe sur la Moselle qui coule à deux cents mètres de là et, par beau temps et sans pollution, jusqu’à Metz. Deux ascenseurs, un pour les étages pairs et un pour les impairs, desservent de vastes paliers donnant eux-mêmes sur quatre portes d’un bois rouge sombre. Les logements sont spacieux, confortables et largement éclairés.
Prenons l’ascenseur de droite, celui des étages impairs, et arrêtons-nous au treizième. Tournons-nous vers l’appartement « C » de M. et Mme Thomas et Ève de Saxe et franchissons la porte d’entrée. Venez sans crainte ! Je vous assure que les propriétaires ne peuvent pas nous apercevoir ; d’ailleurs, si nous nous approchons de leur chambre, vous verrez par vous-mêmes que, ce dimanche matin, ils sont trop occupés pour faire attention à nous.
Ève, totalement nue à quatre pattes sur son lit, reçoit dans son vagin accueillant et mouillé le pénis de Thomas à genoux derrière elle. Il s’accroche aux seins ballants de sa femme et les secoue aussi énergiquement qu’il effectue de grands mouvements de hanches. Fesses contre pubis, le combat est acharné.
— Clac ! Clac ! Aaahhh ! je jouis chérie, clac ! Je jouis !... Clac… Clac…
Joignant le geste à la parole, Thomas éjacule sa semence dans le puits d’amour d’Ève en râlant comme une bête. Neuf soubresauts de sa bite surgonflée, pas un de moins, neuf giclées…
— Heureusement qu’elle prend la pilule, se dit gaiement Thomas in petto. Je viens de lui balancer pas moins de cinquante millions de spermatozoïdes dans la foufoune.
Cependant, immédiatement après, Thomas redescend du septième ciel sur la terre ferme.
— Tu as fini ? s’informe Ève d’une voix blanche.
Thomas se retire, laissant s’échapper, dans un mélange laiteux de cyprine et de sperme dégoulinant de la vulve et de sa verge en débandade, la moitié de ses cinquante millions de gamètes. Les deux époux se couchent côte à côte sur le drap humide. Ève regarde le plafond, l’air absent.
— Tu n’as pas joui ? s’inquiète son mari, connaissant d’avance la réponse.
Dix secondes d’un silence de plomb.
— À ton avis ? élude-t-elle en se levant brusquement pour rejoindre la salle de bains.
Vous avez saisi le problème, Mesdames et Messieurs, Ève est frigide. Oui, depuis peu elle ne ressent plus rien, mais Ève est aussi volontaire et ce énième échec va la décider à prendre cette difficulté à bras le corps une bonne fois pour toutes. Écoutez-moi quelques instants et vous saurez le fin mot de l’histoire.
*-*
Sachez tout d’abord, chers lecteurs, qu’Ève et Thomas se sont mariés très jeunes. Ils se sont rencontrés sur leur lieu de travail, car ils sont tous deux fonctionnaires à la mairie de Thionville. Ils avaient respectivement vingt et vingt-et-un ans. Ève est aussi blonde que Thomas est brun, ils sont beaux l’un comme l’autre. Ils se sont unis par amour, bien sûr, mais également pour échapper à l’environnement parental qui, chacun de leur côté, leur pesait trop. Non pas qu’ils fussent malheureux chez eux, mais parfois trop d’amour étouffe. Ils sont fidèles l’un à l’autre depuis dix ans et au lit, les deux époux y trouvent des relations sexuelles épanouies. Trouvaient, devrais-je dire, car inexplicablement, Ève n’éprouve plus aucun orgasme depuis quelque temps. Ni avec son mari ni en se masturbant. Anorgasmie totale, lui confirme sa gynécologue sans pour autant lui en fournir les raisons. Le seul conseil que ce médecin lui a donné est la consultation d’un psychologue spécialisé dans ce genre de problème, difficultés conjugales qui ne sont pas aussi rares que l’on pourrait croire.
Suivons donc Ève chez le docteur Houblaux, sexologue réputé à Thionville. Digne représentant d’une thérapie innovante et personnelle à laquelle Masters et Johnson ainsi que Freud et Jung ne sont pas étrangers, sa patientèle est constituée autant de Français que d’Allemands, Luxembourgeois ou Belges. Pénétrons discrètement dans le cabinet du psy et écoutons sans nous faire remarquer.
— Bonjour, Madame de Saxe, fait Houblaux la main tendue. Asseyez-vous.
— Bonjour docteur, répond-elle en serrant la main ferme et en prenant place dans une méridienne capitonnée bleu nuit.
— Soyez à l’aise, Madame, vous devez être bien relaxée. Puis-je vous appeler Ève ?
— Oui, bien sûr docteur.
Houblaux s’assied près de sa patiente sur une chaise confortable, un carnet de notes sur les genoux.
— Commençons par le commencement, Ève, voulez-vous. Quelle est la raison de votre présence ici ? demande-t-il abruptement.
Ève accuse le coup, ouvre la bouche, mais rien ne sort. Pas facile de parler à un tiers totalement inconnu de ses problèmes intimes. Les secondes filent, le médecin se tait. Ne jamais brusquer les choses ni les gens. Ève prend une grande inspiration et se lance.
— Thomas et moi sommes mariés depuis dix ans. J’ai trente ans et lui trente et un. Depuis notre rencontre, nous avons des relations sexuelles fréquentes et complètes, nous nous aimons comme au premier jour. Nous n’avons, ni lui ni moi, été voir ailleurs, je le rends heureux comme lui me rend heureuse.
Ève se tait.
— Mais ça, c’était avant ? glisse Houblaux.
Sans répondre, elle continue son monologue.
— Depuis six ou huit mois, je ne les compte plus, je n’ai plus d’orgasmes. Plus rien, pas plus avec Thomas qu’en me masturbant. Ma gynéco m’affirme que physiquement tout est en ordre de marche. J’en suis à me demander si je dois essayer avec un autre homme, mais je ne voudrais pas tromper mon mari. Alors, je n’ai rien fait dans ce sens.
— Avez-vous des enfants ? interroge le médecin.
La question interpelle Ève.
— Non. Ni lui ni moi ne souhaitons en avoir pour l’instant. Peut-être dans quatre ou cinq ans… mais pourquoi cette question ?
Sans répondre, Houblaux poursuit.
— Que s’est-il passé il y a six ou huit mois, en dehors de votre « blocage » ?
La jeune femme est interloquée.
— Je ne sais pas, docteur, réplique-t-elle sans même fouiller sa mémoire.
— Réfléchissez Ève, c’est important. Quelle est la première fois où votre relation sexuelle a, disons, « échoué » ?
Ève cogite une minute ou deux. Puis, avec le ton que l’on prend quand on retrouve quelque chose que l’on cherchait depuis longtemps :
— Oui ! Je me souviens. C’était en mars, nous sommes en septembre, ça fait donc neuf mois. Nous avons passé une semaine chez une tante de mon mari qui habite Trèves, car elle a épousé Hans, un Allemand. Elle et lui sont très croyants et pratiquants et pendant toute cette semaine, nous n’avons pas voulu risquer de les froisser en faisant l’amour bruyamment comme à notre habitude.
Ève lève sa main droite, forme un anneau avec le pouce et les autres doigts et la secoue légèrement de haut en bas.
— Nous nous sommes contentés de euh… comment dire euh…
— Masturbations ? propose Houblaux.
Ève rougit comme une pivoine.
— Oui, avoue-t-elle d’une petite voix.
— La masturbation, isolée ou mutuelle, fait partie d’une relation sexuelle épanouie, rassure le médecin. Continuez.
Encouragée, Ève poursuit.
— Vous imaginez bien qu’après une semaine à se branler, oh ! excusez-moi, à se masturber seul ou réciproquement en serrant les dents pour ne pas émettre le moindre bruit, nous avions une grande envie de nous retrouver chez nous pour faire l’amour. Nous sommes repartis le samedi après-midi, mais en arrivant à Thionville, nous avons été détournés dans la zone industrielle en raison d’un poids lourd qui s’était renversé sur la chaussée. La déviation n’était pas bien indiquée et Thomas s’est égaré dans une ruelle borgne, bordée de garages et de hangars gris plus ou moins désaffectés.
Ève se tait, le regard perdu dans ses souvenirs. Houblaux note une chose ou deux dans son carnet et attend.
— Oui, c’est là, s’exclame-t-elle à voix haute en se redressant soudainement de son canapé.
— Qu’est-ce qui est là ?
Ève se rallonge.
— Les putes, pardon, les prostituées. Il y en avait une douzaine, répartie par moitié sur chaque trottoir. Vêtues d’un mini short ou d’une mini-jupe et d’un crop-top ultra-court mettant en valeur leur poitrine plantureuse, elles tortillaient des fesses devant une file de voitures roulant au pas, appelant les conducteurs à venir les baiser vite fait avant de retrouver bobonne dans leur triste foyer. Les hommes sont rarement tendres avec ces filles-là. Puisqu’ils payent, ils en jouissent et les jettent comme des mouchoirs en papier. Pute et orgasme, vous rigolez ! J’éjacule, donc je suis, point final.
Ève marque une pause. Houblaux continue de noter dans son carnet. Il lève le nez.
— Et quand vous êtes rentrés ? demande-t-il pour relancer le récit.
— Nous avons fait l’amour, comme nous avions prévu de le faire, mais je n’ai pas eu d’orgasme. J’ai mis ça sur le compte de la fatigue, mais je m’aperçois en vous racontant cette histoire que je n’en ai plus eu depuis cette date.
— Nous avançons, Ève. Nous avançons.
Le docteur Houblaux range son carnet et son crayon et se lève.
— Il est l’heure, Ève. Rentrez chez vous. Je vais consulter mes notes et vous enverrai un mail vous donnant un autre rendez-vous si je l’estime nécessaire. Dans le cas contraire, je vous ferai parvenir mon analyse et mes conclusions. Vous prendrez votre décision en conséquence.
Maintenant, vous savez tout, chers lecteurs, du moins vous connaissez l’élément déclencheur du problème d’Ève. Quel va être le diagnostic du docteur Houblaux ? Quelles préconisations va-t-il émettre ? La suite au prochain paragraphe.
*-*
Le rapport final exigea du psychanalyste et d’Ève deux séances supplémentaires au cours desquelles, avec les réponses précises de la patiente à ses questions, le médecin put asseoir un diagnostic. Une semaine après la dernière entrevue, Ève reçoit dans sa messagerie un mail accompagné d’un fichier PDF en provenance du docteur Houblaux. Elle l’ouvre avec l’impatience que l’on devine. Lisons donc par-dessus son épaule.
« Chère Ève, […] »
Elle saute directement à la conclusion.
« Au cours de nos séances, nous avons pu cerner ensemble l’élément déclencheur de votre anorgasmie : la vision de femmes prostituées racolant de potentiels clients.
Compte tenu des éléments que vous m’avez fournis, je peux vous affirmer que votre voyage à Trèves a modifié une période précise de votre vie. Lors du retour, votre trajet a été dévié, mais cela a aussi affecté votre perception des choses. En apercevant ces femmes, vendant leur corps à des inconnus et sans rechercher le moindre plaisir, vous vous êtes inexplicablement identifiée à elles. Vous êtes mentalement bloquée dans cette rue en leur compagnie et lorsque vous faites l’amour avec votre mari, vous vous imaginez inconsciemment accomplir une simple “passe”. De ce fait, si votre esprit accepte bien le coït, il en refuse l’idée même de l’orgasme.
La solution me parait simple, même si elle va vous sembler violente. Si vous refusiez de la mettre en pratique, je vous comprendrais aisément. Puisque votre esprit est bloqué dans cette rue en compagnie de ces prostituées, votre corps doit venir le rejoindre. Actuellement, vous faites l’amour avec Thomas comme elles, sans plaisir, alors faites-le pour de l’argent. Bref, prostituez-vous. Arrachez la femme vénale sans orgasmes qui est en vous et la femme modèle retrouvera le plaisir. Votre mari ne doit pas être inclus dans ce processus. Vous devez vivre ces deux vies parallèlement, mais l’une doit rester secrète. Quand l’épouse aura reconquis l’orgasme, la déviation de votre trajet retour de Trèves sera terminée, et vous pourrez reprendre votre route et votre vie initiales.
J’ai conscience de la brutalité de mes propos, mais je sais que vous aurez la force et la volonté d’affronter vos fantasmes en face.
Bien cordialement,
Docteur J. Y. Houblaux »
Ève ferme le fichier et rabat l’écran de son ordinateur qu’elle pose sur la table basse du salon. Elle se cale dans son fauteuil, perdue dans ses pensées.
— Ça va chérie ? demande Thomas confortablement installé devant le téléviseur qui diffuse un match de foot.
— Oui, oui. Je rêvassais. Tu veux une autre bière ?
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, nous arrivons ici à un tournant de cette histoire. Le dilemme d’Ève est simple. Soit elle trompe son mari d’une manière qu’elle ne pourrait justifier à personne et elle a une chance de redécouvrir l’orgasme avec Thomas, soit elle reste fidèle à son époux et se prive de plaisir jusqu’à la fin de ses jours. Mesdames, je n’ose pas vous demander ce que vous feriez en pareilles circonstances, mais ma curiosité en est tout de même bien émoustillée.
En ce qui concerne Ève, sa décision est prise, voyons où cela va l’emmener. Amis lecteurs, la suite de la visite, c’est par ici.
Le match terminé, Thomas va se coucher. Ève demeure un moment au salon, un magazine féminin à la main qu’en fait, elle ne lit pas.
— Quelle ironie ! se dit-elle. J’ai essayé de cacher aux autres et à moi-même ce fantasme qui me poursuit depuis que je suis femme, et le voilà qu’il se manifeste de la plus sordide des manières ! Tu te prostitues et tu jouiras à nouveau, tu refuses et tu baiseras comme une potiche le restant de tes jours. Un marché diabolique apparemment, mais qu’en fait je me suis imposé moi-même. Parce que j’ai envie de me prostituer, depuis toujours, j’avais besoin d’un prétexte et mon subconscient l’a trouvé pour moi. Alors oui je vais faire le trottoir, oui je vais vendre mon cul, même si je n’ai plus jamais d’orgasmes, j’aurais finalement réalisé mon souhait le plus intime. Ce rêve que je n’ai pas osé avouer au psy, mais qu’il a bien su dénicher au fond de moi. Il est très fort ce type.
*-*
Thomas se déplace régulièrement et parfois deux ou trois jours durant pour son travail, car il effectue des formations dans les mairies du département. Pour la mise en pratique de sa thérapie, Ève profite de ses absences, pendant lesquelles elle pose des jours de RTT, de congés ou de récupération. Le premier jour, elle gagne la rue où elle avait vu les filles puis, sur les indications de l’une d’elles, va rejoindre un homme propriétaire d’un hôtel miteux non loin de là. Grassouillet et l’œil libidineux, le souteneur, affalé dans son fauteuil, toise la jeune femme debout devant lui. Un verre de gin-tonic à la main, il est plutôt amusé.
— Si je comprends bien, toi, une bourgeoise sans histoires, tu me demandes à moi, maquereau notoire, de te laisser faire la pute au milieu de mes filles ?
— C’est ça même, répond-elle.
— C’est pour le fric ?
— Non, j’ai mes raisons, mais elles sont personnelles. Je voudrais le faire ici, dans cet hôtel, aux mêmes conditions.
— Écoute, tu es bien roulée, tu vas certainement t’attirer une clientèle fidèle de michetons du secteur et mes filles en profiteront aussi. Alors, je suis d’accord, tu viens quand tu veux et tu quittes le trottoir quand tu veux. Les autres, ce n’est pas pareil, elles doivent me rembourser certaines choses.
— D’accord merci.
— Ne me remercie pas tout de suite. On n’a pas parlé fric. La chambre c’est cinq cents euros par jour où tu t’en sers. Le tarif des passes sera le même qu’avec les autres, je ne veux pas de concurrence déloyale. Cinquante euros pour une pipe, cent cinquante pour une baise normale et trois cents pour l’entrée des artistes. Tout ce que tu gagnes au-delà de cinq cents euros, c’est pour toi. À prendre ou à laisser.
— C’est d’accord.
L’homme lui tend une clé.
— Bon, on m’appelle Léopold. T’auras la chambre 21 au deuxième. Pour chaque client, tu as un drap en papier à changer sur le plumard. Tu lui regardes bien le gland et tu le laves avec le savon qui est sur le lavabo. S’il n’est pas bien brillant et rose, tu vires le micheton et tu te passes les mains au gel hydroalcoolique. Tu te fais payer avant toute chose. Dernier conseil, ne ferme jamais ta chambre à clé au cas où je devrais intervenir rapidement dans des cas foireux. Pigé ?
— Oui, c’est compris, répond Ève, bonne élève.
— Un tuyau. Aujourd’hui, comme tous les jours de la semaine, à partir de 17 h 30, y’a les mecs qui sortent du turbin. Ils ont besoin de déstresser alors, si tu veux te faire la main, enfin quand je dis la main…
L’homme éclate d’un rire graveleux puis se tait, constatant qu’Ève ne semble pas partager sa gaieté.
Comme il n’est que midi, elle salue le proxénète et sort de l’hôtel pour retourner chez elle.
*-*
Thomas, en mission, ne rentre que le lendemain. Tout l’après-midi, Ève se met mentalement en conditions. Certes, elle n’était pas vierge avant de se marier, mais elle doit se faire à l’idée d’être pénétrée prochainement par un autre pénis que celui de son époux. Vers 17 h, elle passe un mini-short hyper serré qui lui dessine la fente de son sexe épilé et un T-shirt si ample que l’on peut voir ses deux seins par les manches ou l’encolure. Elle monte dans sa voiture, se gare sur le parking de l’hôtel puis rejoint à pied la rue des filles. Ève leur adresse un petit signe de la main et entame sa promenade à pas lents.
Elle n’a pas à attendre longtemps. Un homme en voiture de sport italienne l’aborde. La cinquantaine, cheveux gris, il a l’air tout à fait correct. Ève s’assied à ses côtés et le dirige jusqu’à l’hôtel.
Il n’y a pas d’ascenseur, Ève prend l’escalier suivi de l’homme qui se rince l’œil sur sa croupe moulée dans son mini-short. Il faut dire aussi qu’Ève sait bien « tortiller du popotin », c’est son expression. Ils pénètrent tous deux dans la chambre 21.
Se remémorant les conseils du proxénète, elle referme la porte sans la verrouiller. Elle détaille un peu mieux le client qui l’accompagne et se demande finalement pourquoi il a recours à une fille comme elle, car c’est encore un beau mec. Il ne devrait pas avoir de mal à draguer, ou bien il pourrait s’inscrire à Meetic. Est-il si timide ?
— Qu’est-ce que tu aimes, chéri ? se renseigne-t-elle.
— Une pipe, répond-il d’une voix virile.
— Cinquante euros, pose-les sur la commode.
Le micheton s’exécute. Ève l’emmène dans la salle de bains devant le lavabo. Elle ouvre le robinet.
— Donne ta bite, ordonne-t-elle.
Le quinquagénaire, après un moment d’hésitation, enlève pantalon et boxer puis approche son sexe du filet d’eau. Ève retient une exclamation et fait comme si tout était normal. Elle avait déjà entendu parler de micropénis, en avait même aperçu des photos un jour, mais elle n’en avait jamais vu en vrai. Si notre homme possède des bourses de taille ordinaire, seul un gland dépasse de la peau de son pubis, heureusement rasé. Il n’a pas de hampe, à peine de prépuce et en érection, son pénis mesure moins de trois centimètres. Ève le lui rince sous l’eau tiède et l’observe sous toutes les coutures. Le gland est parfaitement sain.
« Je ne peux pas lui demander de passer une capote, cela va le vexer. Il a déjà un sacré courage pour venir voir une femme avec un tel handicap. A-t-il aussi des expériences homos ? Bon, faisons comme si c’était un gros clitoris, ça me rappellera mes années de colo avec les autres animatrices. », songe-t-elle, amusée.
Ève pousse son client sur le drap où il s’allonge sur le dos. Elle quitte son T-shirt et, torse nu, assise sur le lit, commence à lui lécher le gland. L’homme geint tout en lui caressant les seins. Quelques minutes lui suffisent pour décharger sur la langue de la jeune femme un sperme épais et abondant. Quand l’éjaculation est terminée, Ève file vers le lavabo. « Une petite bite, mais une grosse prostate et de bonnes couilles », pense-t-elle en crachant sa récolte avant de se rincer la bouche. L’homme n’avait pas bougé. Ève le rejoint, dépose un léger baiser sur le micropénis et les bourses puis repasse son Tshirt. Son client se rhabille.
— Comment t’appelles-tu ? demande-t-il.
— Appelle-moi Maria et toi ?
— Je ne te crois pas, mais je te comprends Maria. Je reviendrai te voir. Moi c’est Hugo, et c’est mon vrai prénom.
Sur ces paroles et juste avant de quitter la chambre, l’homme pose un billet de cinquante euros à côté du précédent.
— Tu as déjà payé, s’étonne Ève.
— Je sais, confirme-t-il. Mais toi au moins tu n’as pas ri.
— Je n’ai pas ri ?
— Oui, et tu sais de quoi je parle. Ne me raccompagne pas, je connais le chemin.
Mesdames et Messieurs mes lecteurs, vous venez d’assister à la première expérience d’Ève dans sa face cachée de prostituée. Tomber sur un micropénis n’est pas chose banale, mais notre amie Ève s’en est bien sortie, elle en a même été récompensée. Hugo est un gentleman.
(La suite dans quelques jours)
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7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci Philus.
Comme c’est mignon. 😊
J’attends la suite avec impatience. 🤪
La chipie
Comme c’est mignon. 😊
J’attends la suite avec impatience. 🤪
La chipie
Merci la Chipie pour aimer mes histoires, mais je ne voudrais pas que mes lectrices se chamaillent... :-(
Cela dit, tu as une partie de la suite, mais pas la fin ! Tu n'attendras pas longtemps, puisque j'ai soumis le deuxième chapitre le 17/7.
Cela dit, tu as une partie de la suite, mais pas la fin ! Tu n'attendras pas longtemps, puisque j'ai soumis le deuxième chapitre le 17/7.
Allez c'est parti pour 1 jugement de valeur n'est ce pas Charlotte !!! Vous n'aimez pas les commentaires negatifs de certains lecteurs et lectrices alors n'allez pas pourrir la page des autres auteurs !!!!
Perso je sais apprécié de bon récits et ceux de Philus sont excellent.
Je connais la suite , elle va se prostituer puis finir en trouple : 2 hommes pour elle seule !!!! En meme temps elle a raison , si les hommes ont le droit d'avoir 2 à 3 femmes les femmes aussi ont le droit.
La chipie
Perso je sais apprécié de bon récits et ceux de Philus sont excellent.
Je connais la suite , elle va se prostituer puis finir en trouple : 2 hommes pour elle seule !!!! En meme temps elle a raison , si les hommes ont le droit d'avoir 2 à 3 femmes les femmes aussi ont le droit.
La chipie
Merci Charlotte (j'aime beaucoup votre photo), la suite et fin est déjà dans les tuyaux. Je vais vous lire dès que possible, ayant eu de bons échos d'une lectrice commune.
Pas mal, pas mal, j'attends la suite, et je m'étonne même que la lectrice anonyme ne soit pas encore venue foutre son commentaire négatif.
Beaucoup trop longue ? Mes lecteurs ne se contentent pas d'un résumé. Quant à un livre, je serais surpris que vous en ayez lu un seul.
Je ne l'ai pas lue parce que beaucoup mais beaucoup trop longue !
Alors il est préférable ou de raccourcir voire d'écrire un bouquin !
Alors il est préférable ou de raccourcir voire d'écrire un bouquin !