Un message trop tardif
Récit érotique écrit par Tamalou [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-07-2022 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Un message trop tardif
J’ai trouvé cette enveloppe dans les affaires de ma femme. Bérengère est décédée l’an dernier d’une longue et pénible maladie. Je triais ses affaires en nettoyant la maison avant de déménager. J’allais jeter cette enveloppe poussiéreuse à la poubelle, lorsque qu’une photo s’en est échappée. Curieux, j’ai ramassé la photographie pour voir ce que c’était. C’était une photo de Bérengère, ma femme, dépoitraillée, chemisier grand ouvert, seins nus, et qui riait aux éclats.
Alors, j’ai ouvert l’enveloppe, et j’en ai sorti une liasse de feuilles manuscrites, et une autre photo. La photo, c’était une sorte de selfie, montrant ma femme penchée sur les genoux d’un mec, en train de lui administrer une fellation. Je n’avais pas pris ces photos, je n’avais aucune idée de l’identité du gars, ni de quand cela s’était produit. Alors, j’ai commencé à feuilleter les notes manuscrites. Sur la première, il y avait une date, ce qui m’a permis de dater le début de cette histoire.
3 Mai 2014 - Tout a commencé ce soir pendant que mon fils, Kevin, regardait son téléphone. Il semblait passionné par ce qu’il voyait sur l’écran et mon mari, Georges, assis à côté de lui, s’est penché pour regarder son portable. La surprise est venue de la gêne de Kevin qui a brusquement caché son portable pour que son père ne voit pas ce qui le captivait. Il y a eu une courte lutte entre mon mari et mon fils, puis Kevin a cédé et nous a expliqué qu’il regardait un site de rencontres qu’il avait téléchargé. Bien sûr, Kevin est majeur, il fait ce qu’il veut, son embarras venait juste du fait qu’il regardait des femmes plus âgées.
Bien sûr, mon mari a voulu voir, lui aussi. Il a un peu rigolé en voyant certaines photos. Je me sentais mal à l’aise en voyant mes deux idiots regarder et commenter des photos de femmes de mon âge. Je pensais qu’il était malsain que mon fils s’intéresse à des femmes qui pourraient être sa mère, et j’étais en colère contre mon mari qui critiquait les caractéristiques physiques des dames qu’il voyait. J’ai exprimé tout haut mon ressentiment en leur demandant d’arrêter leurs bêtises. Mais le commentaire de Kevin m’a scotché : « Maman, si tu étais libre, tu surclasserais facilement toutes ces femmes. Tu es beaucoup plus jolie qu’elles »
( J'ai arrêté de lire pour me souvenir de cette soirée. Mon cœur avait raté un battement quand j'avais entendu notre fils commenter le physique de sa maman. Je trouvais cela stupide car sa mère était une femme mariée, heureuse en ménage, et qui n’avait aucune raison de se préoccuper de son apparence physique. Mais apparemment, le commentaire de mon fils avait troublé les pensées de sa mère. Bientôt, ils discutaient tous les deux de la possibilité de lui créer un profil, avec quelques photos avantageuses, sous l’abri d’un pseudonyme, afin qu’elle reste parfaitement anonyme. Ils prétendaient tous deux que c’était inoffensif, que personne ne le saurait, et j’ai dû me mettre en colère pour leur interdire de commettre cette folie. )
Mon mari, Georges, semblait contrarié par l’idée que je puisse rivaliser avec ces femmes à la recherche d’un compagnon. Il discutait avec Kevin en lui reprochant de me mettre des idées folles en tête, prétendant que je n’avais nul besoin de rechercher des appréciations d’inconnus, jusqu’à se mettre en colère et couper court à la discussion en nous interdisant de créer un profil. Je trouvais étrange son aversion pour cette idée, et je ne voyais pas pourquoi il se comportait comme ça.
Plus tard ce soir-là, allongée à côté de mon mari endormi, j’ai repensé à cette idée amusante de créer un profil. J’étais curieuse de connaître les jugements de ces messieurs. Bien sûr que je n’accepterais jamais de rencontre physique, mais j’aimerais évaluer mon potentiel en étant comparée à d’autres femmes de mon âge. Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus belle en ce royaume ?
( J'ai dû relire ce passage plusieurs fois. Je ne comprenais pas qu'elle puisse avoir de telles pensées. Nous avions longuement parlé de ces applications qui ne sont que des attrape-nigauds. Je lui avais expliqué à quel point j'étais mal à l'aise avec tout cela. Puis, je me suis soudain souvenu de l'erreur que j'avais commise à ce moment-là, en disant qu'elle était une femme mariée, mère de deux grands enfants, et qu'il était peu probable que quelqu'un la trouve attirante avec tous ces désavantages. Tout ce qu’elle pouvait espérer, c’était de tomber sur des flatteurs qui souhaitaient la mettre dans leur lit. )
4 mai - Je ne peux pas m'empêcher de penser à cette application de rencontres. Je suis heureuse en ménage, Georges a suffisamment insisté à ce sujet. Je ne recherche pas d’aventures, je veux juste savoir si les hommes me trouvent attirante. De la coquetterie ? Oui, probablement, mais pas que. Besoin d’être rassurée, enviée, convoitée, pour me sentir femme.
( Suivait tout un couplet de pensées ineptes sur la condition féminine, toutes plus ou moins difficiles à comprendre, mais j'étais tellement absorbé par ce qu'elle avait déjà écrit que j'ai continué. Ses pensées se sont finalement remises sur les rails à la page suivante. )
5 mai - Cette stupide application de rencontres, c'est la seule chose que j’ai en tête. Je l'ai même installée sur mon portable, sans créer de profil. Sans m’inscrire, je ne peux voir aucun profil des hommes présents sur le site. Je sais que ce n'est pas convenable, que je suis une femme mariée, mère de famille, mais ça me rend dingue de ne pas pouvoir être confrontée à mes semblables. Aujourd'hui, j'en ai parlé à mes collègues de travail, pendant la pause. Marie, ma meilleure copine, m’a prise à part pour me demander si j’avais l’intention de tromper Georges. Je l’ai assurée que non, certainement pas, je n’accepterais aucune rencontre, juste connaître l’opinion des hommes à mon sujet, et me débarrasser de ces pensées malsaines.
( Je n'aurais jamais dû dire ces paroles malheureuses à propos de son manque d'attrait. Elle était et elle est restée très attirante, presque jusqu’à la fin. C’était la peur de la perdre, mêlée à de la colère, qui m’a fait dire des bêtises. Je ne pensais qu’aux ennuis que cela pouvait nous attirer. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Quelle femme pourrait résister à l’envie de rencontrer l'homme qui la trouve charmante ? Je n'étais pas sûr de moi, pas sûr qu’elle ne soit pas lasse de moi. Le démon de midi ne concerne pas que les hommes. Certaines femmes, à l’approche de la cinquantaine, perdent la tête. À l'époque, j'ai même redouté qu’elle fasse une rencontre, sans jamais pouvoir prouver quoi que ce soit. J'avais juste peur de la perdre. C’était idiot, nous sommes restés unis jusqu’à sa mort, luttant ensemble contre le cancer qui la dévorait. )
7 mai - Il y a deux jours, j'avais parlé avec Marie de cette application de rencontres. Aujourd'hui, alors que nous étions seules, c’est elle qui a relancé la conversation. Elle m'a dit qu'elle avait essayé cette application il y a quelques mois. Qu'elle avait reçu beaucoup de commentaires, certains très flatteurs, d’autres très vulgaires. Mais qu’elle avait fini par effacer son profil. Je lui ai demandé si Bernard, son mari, savait qu'elle avait fait cela. Elle m'a répondu qu’il était d’accord depuis le début, et que c’est lui qui l’avait encouragée à le faire. Elle m’a avoué qu’elle avait fait une rencontre. Un mec qui sortait du lot. Un monsieur, très bel homme, sensible et charmant. L’idée qu’elle accepte de faire une rencontre m’a choquée. Comment une femme mariée depuis si longtemps, avec de grands enfants, peut-elle se dévergonder ainsi à l’insu de son mari ?
( À ce moment-là, j’ai dû interrompre ma lecture et boire un verre d’eau. Ça devenait vraiment chaud. )
Marie m'a alors avoué que Bernard était complice. Il ne lui avait pas donné la permission d'y aller, il avait insisté pour qu’elle y aille, alors elle y est allée. Le gars a été fantastique tout le long de la soirée. Il l'a emmenée dîner dans un restaurant dansant. C’était un cavalier prévenant, et très bon danseur. Tout le contraire de Bernard, alors elle a vraiment appréciée. Un peu d’alcool lui a fait perdre la tête, et elle l’a suivi dans un hôtel proche. Là aussi, il a été un partenaire fabuleux et elle est restée toute la nuit dans ses bras.
Elle m’a confessé que c’était un merveilleux souvenir qui l’avait fait rajeunir de dix ans. Et que je devais absolument essayer. Elle m’a même proposé de m’aider à créer mon profil. Je dois bien admettre que toute cette excitation qui agitait Marie tandis qu’elle me racontait son aventure, commençait à m’émoustiller. Je me suis laissée convaincre et, avec l’aide de Marie, nous avons créé mon profil, juste pour voir ce que ça donnerait. Merde, je sais que c'est une bêtise, mais Georges m'a tellement énervée avec son commentaire stupide, je devais le faire pour retrouver un peu d’amour propre. Marie m’a rassurée en me précisant que je pouvais effacer mon profil à tout moment, et je croyais qu’il faudrait quelques jours avant que cela ne devienne actif.
( Il y avait une série de signes énigmatiques ensuite, des lignes obliques avec des cercles remplis de formes géométriques. Cela devait signifier quelque chose pour elle, mais pour moi, c’était un mystère. Puis il m'est venu à l'esprit qu’elles avaient évalué et classé les réponses. Cela m'est venu en lisant son passage suivant)
9 mai - J'ai commis une erreur, l'application met en ligne le profil presque immédiatement. Dieu merci, j'ai utilisé un pseudonyme, car il y a déjà plus de cinq cents visites, et plus d'une centaine de likes. Prends ça dans les dents, Georges. Je t'avais dit que j'étais encore désirable. Même mariée depuis longtemps, et mère de deux grands enfants, je suscite encore des convoitises. Qu'est-ce que je vais en faire, maintenant ? Je n'y avais pas réfléchi. Je voulais juste que des hommes voient mes photos, me disent s'ils ont aimé, pour être rassurée sur mon mouvoir de séduction. Mais tous ces hommes qui les ont regardées et aimées m’écrivent.
Oh mon dieu, si Georges pouvait voir ça maintenant, il exploserait de rage. Marie m'a conseillé de les parcourir, et de les trier. Beaucoup me trouvent bonne, et me proposent un petit coup vite fait. Ceux-là, direction la poubelle. Mais certains sont touchants, attendrissants, et je les ai likés pour les conserver. Surtout, n'essayes pas de répondre à tous, choisis simplement ceux que tu préfères et réponds-leurs, m’a conseillé Marie. Comment faire pour correspondre avec des hommes à l’insu de mon mari. Je ne pourrais jamais faire une chose pareille. Ce serait une horreur, tromper mon mari que j’aime. Mais bon sang, cette curiosité malsaine qui me pousse à lire et à relire tout ces messages sulfureux.
Je ne peux pas le faire, et je ne peux pas résister à leur attrait. Quelques-uns, seulement quelques-uns, et je supprimerai cet application sordide. Oh, pourquoi ai-je fait cela ? C'est ma faute. Je ne peux pas m'arrêter de lire tout ce badinage qui me séduit et me tourne la tête. Je me suis menti, cette première lecture était tellement perverse, j'ai rougi comme une collégienne, et pourtant j'ai continué de lire les autres. Impossible de me contenter d’en lire que quelques-unes. Ce ne sont que des mensonges, de la basse flagornerie, mais ça me fait tellement de bien. Comme une pommade apaisante sur mes blessures. J’aime lire ce que ces hommes veulent faire de moi, avec moi. C'est libertin mais si érotique. Si seulement Georges était gentil et prévenant avec moi, je pourrais jeter toutes ces bêtises à la poubelle. J’ai besoin d’aide.
( J'ai dû poser les papiers pour réfléchir un instant. Elle ne voulait pas en arriver là, ce sont mes réflexions idiotes qui l’ont poussée à le faire. Évidemment, elle en a fait plus, sinon d’où viendrait les deux photos ? Pourquoi cette liasse de papiers est-elle si épaisse ? Qu’y a-t-il à lire de plus ? Pourquoi ? Elle a correspondu avec un de ces gars, l’a rencontré, et ils ont couché ensemble. C’est tout. Pas besoin d’en mettre une tartine. Je n'ai jamais trompé ma femme, jamais. Il y a eu des moments où j'ai été tenté, mais je n’ai pas succombé. Je n'avais pas réalisé que les femmes avaient les mêmes pulsions, qu'elles pouvaient être tentées. Cela ne m’était jamais venu à l'esprit, et maintenant c’est trop tard pour changer les choses. Je ne peux pas blâmer ma femme. Je me suis absorbé dans cette lecture grivoise. )
J'ai lu beaucoup de messages. Près d'une centaine au début, mais c’est un flot ininterrompu. Impossible de les ignorer. Je n'ai pas dit à Marie combien j'en avais, mais je pense qu'elle le soupçonne. Elle n'arrête pas de me scruter, comme si elle mesurait mon trouble. Je ne sais pas quoi en penser. C’est comme un tourbillon qui m’emporte et me noie. Je ne sais pas ce que je vais en faire maintenant.
Je suis restée allongée dans mon lit pendant un moment, en attendant que Georges s'endorme. Il s’endort facilement. Je me demande s'il dormirait aussi profondément s'il savait ce que je fais ? Se joindrait-il à moi pour lire les messages ? Se fâcherait-il ? Ouais, bien sûr qu'il deviendrait fou, des hommes écrivant des choses aussi troublantes, aussi salaces et aussi excitantes. Oh mon Dieu, j'ai dû me relever pour lire ces stupides messages qui m’émoustillent. C'est sordide, mais je suis tellement embrouillée.
Et je ne peux pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter. Et puis il y a ce gamin, vingt-trois ans, l’âge de mon fils, et qui est intéressé par mon profil. Je suis assez vieille pour être sa mère, mais son message était tellement beau qu’il m’a fait pleurer. Comment un gamin peut-il écrire des choses aussi belles à une vieille femme comme moi ? Cette similitude m’a frappé. Mon fils regardait des profils de femmes plus âgées que lui. C’est lui qui m’a suggéré de créer un profil et de le mettre en ligne. Mon fils va voir mon profil. Regarder mes photos. Je dois supprimer mon profil pour que mon fils ne me trouve pas ici, et constate ma déchéance.
( Ensuite, il y avait quelques dessins géométriques, des griffonnages, des fleurs et une tête de loup ou de chien. J'ai pensé que je regardais dans l'esprit de ma femme pendant qu'elle réfléchissait. )
10 mai - Ce matin, je me suis détendue. J'étais en panique hier. Je n'y avais pas réfléchi. Je peux mentir à mon fils, lui dire que j'ai suivi son conseil et lui recommander de ne rien dire à son père. Cela pourrait fonctionner. Il peut voir les likes sur mon profil, mais il ne peut pas lire mon courrier. Il ne peut pas savoir ce que les hommes m’écrivent, ni ce que je leur réponds. Cela va fonctionner. Tant qu’il n’ouvre pas cette maudite application sur mon téléphone, il ne saura pas ce qu'il y a dedans. Et c'est tant pis pour Georges.
( C'était ma femme qui écrivait cela ? Je ne pouvais pas croire ce que je lisais. Je pouvais la voir s’émanciper, ce qui expliquait les photos. Elle se sentait coupable, évidemment, mais ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'elle se sentait plus excitée que coupable depuis qu’elle avait ouvert les commentaires. J'ai dû me forcer pour continuer à lire, juste pour savoir d’où venait ces photos, et comment cela s’est terminé. Le prochain paragraphe n’était pas daté, ce devait être la nuit suivante.)
Après le souper, j'ai pris un bain, et j'ai consulté l'application. Je n'avais pas encore répondu à aucun de mes admirateurs, et j'en avais très envie. J'avais un jour de congé le lendemain, mais Jessica (notre fille) était allée se coucher tôt en disant qu’elle était fatiguée. Georges était déjà couché, comme souvent, donc j’avais une opportunité avec le séjour pour moi toute seule. Je pensais sans cesse à cette maudite application, et je savais que je ne pourrais pas combattre mon désir de relire mes messages. Mon mari et ma fille chacun dans leurs chambres, c’était comme si le destin me tendait une perche. Je voulais saisir ma chance de profiter de cette occasion pour me vautrer dans le vice du libertinage.
Alors, je me suis installée au salon. À ma grande surprise, mon profil avait été consulté près de deux cents fois de plus. Un vrai triomphe, car il y avait une grande majorité de likes. Si seulement je pouvais afficher mon écrasante victoire à cet idiot de Georges. Prends ça dans les dents, Georges ! Je voulais consulter les profils des hommes qui avaient liké mon profil. Il y avait vraiment de tout. Des très vieux, des trop jeunes, et même des très moches. Certaines photos m’ont juste fait rire. Certains étaient très attrayants, mais ce n’était pas les plus nombreux. Et puis il y avait Franck, ce jeune mec de 23 ans. Très beau, très tendre et très entreprenant. Il me faisait craquer le cœur.
( J'ai dû arrêter de lire. Tout cela s'était produit chez moi, dans ma maison, à mon insu. J'étais furieux et excité. Je visualisais le processus qui l’avait conduite à l’adultère. J’étais furieux de m’être rendu compte de rien, et de ne pouvoir plus rien y faire. Mais c’était excitant de voir cette femme, que je croyais connaître, s’enfoncer lentement dans le mensonge et la frivolité. De frustration, j'ai jeté la pile de papiers et je suis sorti prendre l’air pour me calmer les nerfs. Je ne savais pas exactement ce que je ressentais. Ma propre femme s’était dévergondée devant moi sans que je m'en rende compte. De guerre lasse, j'ai pris une bière, et je suis retourné dans la pièce pour continuer ma lecture. )
Tout cela était tellement fascinant. J'aimerais tellement pouvoir mettre cela sous les yeux de Georges. Un jour peut-être, j’espère pouvoir lui raconter que je lui ai désobéi en publiant ce profil. Un jour peut-être, j’espère pouvoir lui prouver que je suis attirante, que les autres hommes me trouvent "bonne", et qu’il veulent coucher avec moi. Un jour peut-être, je pourrais lui prouver la chance qu’il a d’avoir une épouse comme moi. C'est alors que j'ai remarqué la boîte de score. C’était une évaluation sur 5. Le score moyen était de 2,8. Et j’avais obtenu le score de 3,1. Mieux que la moyenne ! Pas mal pour une vieille femme, mère de deux grands enfants, et que son mari trouve assez peu attirante. C’est sûr que je ne suis pas une bombasse, mais qu’est-ce que Georges pourrait dire contre ça ?
11 mai – J’ai passé ma journée à étudier les profils des hommes qui aimaient mon profil. J’ai découvert trop tard qu’à chaque profil que je visitais, un message était envoyé automatiquement au gars. J’ai découvert que tous ces gars pensaient que je les draguais. Je n’ai pas eu le temps de supprimer mon profil. Tous ces mecs m’envoyaient des propositions, des demandes de rendez-vous, téléphonique ou physique. Certains étaient vraiment très chauds, très précis et très salaces. Je ne pouvais pas m’empêcher de les lire, et je rougissais comme une collégienne. Certains étaient vraiment enragés, et ils sont passés direct à la trappe. Mais il y avait aussi quelques gentilshommes qui avaient écrit de belles choses qui m'ont fait chaud au cœur. Mais le plus romantique, c'était ce gamin de 23 ans, Franck. Où diable ce gamin avait-il appris à écrire des choses si romantiques ? C'était un véritable poète !
( J'ai scruté la photo, celle où elle est agenouillée entre les jambes de son amant. La tête du gars n'était pas visible, tout ce que je pouvais voir, c’était un corps jeune et svelte. Un torse musclé. Dieu merci, je ne pouvais pas voir son visage. Sinon, je serais parti à sa recherche. Que diable a-t-il pu lui écrire ? J’ai brassé tous ses papiers, à la recherche d’informations. Un indice pouvait être caché là. Mais il y avait beaucoup trop de pensées personnelles, où elle débattait avec elle-même pour savoir si elle devait continuer cette folie, qu'elle l'appelait une aventure. Merde, quand j'ai lu tout ça, je savais qu'elle continuerait. Elle avait écrit : « Je me suis concentrée sur les trois réponses les plus romantiques, et je les ai enregistrées sur mon téléphone » Merde, son téléphone. Je l'avais toujours, quelque part par là. J’ai fouillé frénétiquement les cartons, et quand je l’ai trouvé, je l’ai branché et attendu qu’il s’allume.
Quand j’ai pu, j'ai parcouru ses messages. Il y avait beaucoup trop de messages, peut-être avait-elle effacé ceux que je cherchais. Cela avait du sens. Pourquoi laisserait-elle traîner quelque chose d’aussi personnel sur son téléphone ? L'application de rencontres avait été effacée. Le seul élément qu’elle m’avait laissé en héritage, c’était ses notes manuscrites. Je devais m’en contenter. Je suis retourné lire le reste. Mais je n’ai pas repris ma lecture. Trop de questions. Pourquoi avait-elle tout écrit et tout gardé ? Avait-elle changé d’avis ? Avant ou après qu’elle ait su qu’elle était malade ? Puis une idée m'est venue. Elle avait pris la peine d’écrire ces pages pour une bonne raison. Je croyais comprendre. Alors, j’ai continué ma lecture. )
Je ne peux pas croire à quel point je me sens forte, à quel point je suis exaltée. Je ressens les mêmes émotions que dans ma jeunesse, lorsque Georges et moi nous étions fiancés. Je brûle de désir, d’excitation. Ma vie sentimentale est pleine d’émotions contradictoires. J'ai supprimé l'application aujourd'hui, pas parce que j'avais trouvé quelqu'un, mais parce que j'étais rassurée sur mon pouvoir de séduction. Pourquoi ai-je fait cela ? Parce que j'aime cette application. Cela ferait très mal à Georges s'il le savait, mais j'aime l'idée que les hommes me trouvent attirante. Cette pensée est tout simplement si gratifiante, si érotique, je ne peux pas résister. J'ai besoin d'aller plus loin avec ce jeune homme, de savoir jusqu’où peuvent aller les choses. J'aime Georges, mais cette application a ouvert tant de pensées dans ma tête, je ne peux pas tout contrôler.
( Il y avait un espace entre les paragraphes. Quelque chose avait été écrit, puis rayé rageusement, comme si elle regrettait ce qu’elle avait écrit. J’ai continué ma lecture. )
Je l'ai fait. Georges s’est absenté quelques jours, j’étais seule, j'ai écrit à ce jeune homme de 23 ans. Même avec l'application supprimée, j’avais noté son mail, et je l'ai utilisé pour lui écrire. Je ne savais pas trop quoi dire, seulement que j'aimais son profil et ses gentils messages. Que j’étais surprise qu’un homme aussi jeune s’intéresse à une vieille femme comme moi. Sa réponse est venue presque immédiatement. Il préfère les femmes plus matures, plus intéressées par les sentiments que par une aventure. Il avait l’air si gentil, si tendre et si sincère. J'ai répondu que j'aimerais être son amie et correspondre avec lui, puis j'ai refermé ma boîte mail.
Mes enfants et mon mari absents, j’étais seule avec mes pensées. Je ne voulais pas céder à la tentation d’une stupide histoire d’adultère. J’ai appelé Georges pour être réconfortée. La journée s’achevait, j’avais un peu de vague à l’âme. J’avais besoin de sa chaleur, de son attention. Il a répondu à mon appel, mais il était occupé. Dans un bar, avec ses collègues. La musique jouait fort, il ne pouvait pas parler. J’avais besoin de lui, et il s’amusait. Il n’avait pas de temps pour moi, sa femme, la mère de ses enfants. Merde, il me laissait seule pour aller s’amuser avec ses copains, alors que j’avais tant besoin de lui.
( Je me rappelais de ce coup de fil. Une conférence de vendeurs. La journée avait été dure. L’année avait été difficile, et le patron nous en avait mis plein les dents. Nous étions en train de nous détendre un peu au bar de l’hôtel. C’était bruyant, animé. Je me souviens qu'elle voulait parler, mais j'étais entouré, et je lui ai dit que je la rappellerai plus tard. Stupide. Si j'avais eu le moindre soupçon, qu'elle avait tant besoin de moi à ce moment-là, j'aurais pris quelques minutes pour parler, et tout cela ne serait peut-être jamais arrivé. J'aurais dû lui parler. Voudrait, pourrait, devrait. J’ai toujours été un imbécile. J'ai négligé ma femme une fois de trop. Voilà le résultat. )
J’étais frustrée, triste, en colère après Georges. J’avais besoin de parler à quelqu’un. J’ai envoyé un mail à Franck en lui donnant mon numéro de portable. Il m’a appelée tout de suite, et nous avons parlé. De toutes sortes de choses. Il savait quoi dire, comment m'attirer, me séduire. J'ai été stupide et naïve. Je suis tombée dans le panneau. Il m’a proposé une rencontre dans un bar, pour prendre un café. J'ai dit pourquoi pas ?
Quand j'ai garé ma voiture dans l’avenue, mes mains tremblaient d’émotion. J’ai réfléchi un moment, savoir ce que je voulais vraiment, puis finalement je me suis approchée du café. Il était assis là, élégant et désinvolte. Quand il m'a vu, il s'est levé pour m’accueillir. Rien que cette petite attention m’a fait plaisir. J’ai aimé son attitude, sa solide poignée de main, son regard franc et direct. Nous nous sommes assis pour boire un café en discutant un peu. Son regard me dévorait. J’aimais ça. Malheureusement, le bar allait fermer.
C'est alors qu'il m'a proposé de traverser l’avenue pour continuer la soirée dans un piano-bar. Juste pour boire un verre. J’étais bien avec lui, il était charmant, courtois et attentionné. Je sais que j'aurais dû refuser, mais je n’ai pas pu, et je l’ai suivi. Il m’a donné la main pour traverser la rue. Un geste que Georges faisait, il y a longtemps, quand nous étions jeunes.
L’endroit était presque vide, typique d’un lundi soir. Nous nous sommes assis dans un coin pour consommer. La musique d’ambiance jouait en sourdine. L’endroit était peu éclairé. Il a pris une bière et moi un cocktail. Glace, rhum et crème. C’était fort, mais j’ai tout bu. Le deuxième était plus agréable. Le troisième … Tout me semblait léger, aérien. Quand j’ai regardé dehors, il faisait nuit. J’ai regardé ma montre. Dix heures et demi. Je n'arrivais pas à me souvenir de la dernière fois où j'étais sortie si tard. J'étais un peu pompette. J’ai dit que je devais rentrer chez moi, mais en me levant, j'ai titubé et Franck m'a soutenu.
Il m'a dit que je ne pouvais pas conduire et qu'il devait me raccompagner chez moi. J'ai accepté. Je ne pouvais pas avoir de contravention ni d'accident. Comment pourrais-je expliquer cela à mon mari ? Il m’a demandé comment se rendre chez moi. J'étais tellement subjuguée que j'ai failli rater ma rue. Franck m’a soutenue jusqu’à ma porte, mais comme mon équilibre était précaire, il m’a proposé de m’accompagner à l’intérieur. Bien sûr, j’ai accepté. Je ne suis pas idiote, je savais qu’il cherchait une excuse pour entrer chez moi, mais je n’étais pas contre.
Une fois à l'intérieur, il m'a fait asseoir sur le canapé, mais au lieu de partir, il m’a proposé de me masser les épaules et le cou. Il m’a dit qu’il connaissait une astuce pour récupérer plus rapidement. Il m’a demandé l’autorisation d’exercer sa science sur moi. Je ne suis pas idiote, je savais qu’il cherchait une excuse pour poser les mains sur moi, mais je n’étais pas contre. J’adore les massages, alors je l’ai laissé faire. Je me suis redressée un peu, et il a commencé à me frotter le haut du dos, les épaules et le cou. Ses fortes mains étaient douces et chaudes.
Je me souviens à quel point c’était génial. Ensuite, ses mains se sont déplacées vers mes seins, et c'était encore meilleur. Je ne sais pas à quel moment ma chemise s'est déboutonnée. Je m’étais adossée et j’avais fermé les yeux. Je ne crois pas m’être assoupie, mais j’ai été étonnée lorsque j’ai senti le contact de ses mains sur mes seins nus. J’étais tellement détendue et heureuse que rien ne me choquait. Il m’a ôté mon soutien-gorge en s’asseyant sur le canapé à côté de moi. C'est là qu'il a pris la première photo de moi. Je m'en souviens, je riais. C'était magique.
( J'ai consulté les photos une fois de plus. Cela expliquait son sourire sur la première, mais sur la seconde, son attitude ne pouvait pas prêter à confusion. Clairement, elle le suçait. Je pouvais la comprendre. Je n'aimais pas ça, mais je pouvais comprendre. Je n'avais pas pris ses besoins au sérieux. Je me suis occupé d’elle lorsque la maladie s’est déclarée, jusqu’à sa mort. Me sentant vaincu, j’ai lu les dernières pages. )
J'étais tellement surexcitée, tellement avide de caresses qu'en un rien de temps, il avait ôté mon chemisier et m’avait enlacée. Nous avons commencé à nous embrasser en nous caressant passionnément. Sa bouche est descendue sur mes seins, et sa main s’est insérée entre mes cuisses. J’étais dans un état second. Sa bouche tétait mes mamelons et ses doigts habiles s’insinuaient dans mon intimité. C’était si doux, si charmant. J'étais conquise par ses attentions et ma fièvre ne cessait d’augmenter. Puis il est descendu s’agenouiller entre mes jambes ouvertes pour m’offrir la plus douce des caresses.
Je me suis laissée faire, allongée sur le canapé, juste soulevant un peu mon bassin pour l’aider à me défaire, écartant mes jambes pour lui donner un meilleur accès. Sa bouche, sa langue, ses doigts étaient diaboliques. Il m’a presque amenée à l’orgasme. Avant que je ne m'en rende compte, il était sur moi, et j'ai senti sa bite glisser en moi. C'était tellement intense, j’ai juste levé mes jambes pour l’entourer et le conduire profondément en moi. Il a commencé à bouger en moi et j'ai suivi son rythme.
Quelle sensation fascinante. Je n'avais pas ressenti autant d’émotion depuis que Georges m’avait déflorée. C'était tellement intense. Nous avons baisé longtemps. J’ai joui plusieurs fois. Lui aussi, mais il a continué plusieurs fois sans se retirer. Quand il s’est finalement calmé, il m’a embrassé longuement en me chuchotant des mots d’amour. Il est resté sur moi jusqu’à ce que sa bite en détumescence glisse hors de moi. Il s’est redressé et s’est assis sur le canapé à côté de moi.
Je voulais juste le remercier pour ce merveilleux moment, lorsque je me suis agenouillée entre ses jambes écartées. Mais la caresse que je lui ai prodigué lui a donné un regain d’énergie. Alors je l’ai chevauché. Il a continué de me dévorer les seins pendant que je rebondissais sur sa bite dressée. Mon apogée a été si intense, tout mon être a lâché prise, et je me suis effondrée sur lui.
Je ne sais pas comment il a réussi le faire, je ne me suis rendu compte de rien, mais il a pris plein de photos de nous, pendant que nous faisions l’amour. Je ne me souciais plus de rien maintenant, j’étais repue et épuisée. Nous avons juste déplié le canapé, et nous avons dormi nus, enlacés dans les bras l’un de l’autre. Au petit jour, juste avant qu’il s’en aille, nous avons refait l’amour. Plus calmement, plus tendrement. Pour le remercier, je lui ai sucé la bite. Georges a toujours dit que j’étais douée pour ça, et je voulais lui montrer mon savoir-faire.
Dans la matinée, j’ai commencé à recevoir les premières photos. De nous. De moi. Dans toutes les postures, plus indécentes les unes que les autres. C'est à ce moment-là que j'ai repris mes esprits. La culpabilité. Qu'est-ce que je venais de faire ? J'avais trompé mon mari en me livrant à la fornication avec un amant qui avait l’âge de mon fils. Le bonheur de ce que je venais de vivre s'est rapidement estompé. Je lui ai fait savoir ma contrariété d’avoir été filmée et photographiée à mon insu. Malgré ses promesses de garder cela secret, je n’avais plus confiance. Le charme était rompu.
Que pouvais-je faire ? Je m'étais laissé séduire et j'en payais le prix. Je l'ai remercié pour ce merveilleux moment, mais je lui ai indiqué que cela ne pourrait plus jamais se reproduire, que j'aimais mon mari, que cette folie resterait une chose unique, et que cela ne m'arrivera plus jamais. J'ai passé les jours suivants à faire de mon mieux pour cacher ma déchéance à mes enfants et à mon mari.
( C'était fini. J'ai regardé les pages devant moi avant de remarquer une note écrite au verso. Elle m'était adressée et écrite avec une encre différente. )
« Georges. Je t'ai laissé ça. J'ai essayé d'être une bonne épouse mais j'ai commis une erreur. Je ne voulais pas te faire de mal, et je n'ai jamais trouvé le courage de tout t’avouer. J'ai écrit cette note après les faits, comme un témoignage de ce que j’avais fait. Tout est vrai. Je n’ai rien ajouté, ni rien ôté. Les deux photos ne sont là que pour prouver mes dires. J’ai détruit toutes les autres preuves, supprimé mon profil, et bloqué le jeune homme. Je n’ai jamais rien raconté, à personne, pas même en confession. Je suis vraiment désolée de t’avoir fait subir cela. Je ne sais même pas ce qui m’est passé par la tête. Je sais que tu vas me détester, mais j’implore ton pardon, si c’est possible. Je t’ai aimé. Je n’ai aimé que toi, mon chéri. Toute ma vie, sauf un bref instant. Pardonne-moi, mon amour, je t’aime. Bérengère »
C'était tout ce qu'il y avait. J'ai rassemblé les papiers et j'allais les jeter, mais quelque chose m'a arrêté. Je savais que je devais tout détruire, je ne voulais pas que mes enfants tombent dessus par hasard, et qu’ils aient un mauvais souvenir de leur mère. Mais cela faisait partie d’elle, je ne pouvais pas me résoudre à tout détruire tout de suite. Cela viendra avec le temps.
Alors, j’ai ouvert l’enveloppe, et j’en ai sorti une liasse de feuilles manuscrites, et une autre photo. La photo, c’était une sorte de selfie, montrant ma femme penchée sur les genoux d’un mec, en train de lui administrer une fellation. Je n’avais pas pris ces photos, je n’avais aucune idée de l’identité du gars, ni de quand cela s’était produit. Alors, j’ai commencé à feuilleter les notes manuscrites. Sur la première, il y avait une date, ce qui m’a permis de dater le début de cette histoire.
3 Mai 2014 - Tout a commencé ce soir pendant que mon fils, Kevin, regardait son téléphone. Il semblait passionné par ce qu’il voyait sur l’écran et mon mari, Georges, assis à côté de lui, s’est penché pour regarder son portable. La surprise est venue de la gêne de Kevin qui a brusquement caché son portable pour que son père ne voit pas ce qui le captivait. Il y a eu une courte lutte entre mon mari et mon fils, puis Kevin a cédé et nous a expliqué qu’il regardait un site de rencontres qu’il avait téléchargé. Bien sûr, Kevin est majeur, il fait ce qu’il veut, son embarras venait juste du fait qu’il regardait des femmes plus âgées.
Bien sûr, mon mari a voulu voir, lui aussi. Il a un peu rigolé en voyant certaines photos. Je me sentais mal à l’aise en voyant mes deux idiots regarder et commenter des photos de femmes de mon âge. Je pensais qu’il était malsain que mon fils s’intéresse à des femmes qui pourraient être sa mère, et j’étais en colère contre mon mari qui critiquait les caractéristiques physiques des dames qu’il voyait. J’ai exprimé tout haut mon ressentiment en leur demandant d’arrêter leurs bêtises. Mais le commentaire de Kevin m’a scotché : « Maman, si tu étais libre, tu surclasserais facilement toutes ces femmes. Tu es beaucoup plus jolie qu’elles »
( J'ai arrêté de lire pour me souvenir de cette soirée. Mon cœur avait raté un battement quand j'avais entendu notre fils commenter le physique de sa maman. Je trouvais cela stupide car sa mère était une femme mariée, heureuse en ménage, et qui n’avait aucune raison de se préoccuper de son apparence physique. Mais apparemment, le commentaire de mon fils avait troublé les pensées de sa mère. Bientôt, ils discutaient tous les deux de la possibilité de lui créer un profil, avec quelques photos avantageuses, sous l’abri d’un pseudonyme, afin qu’elle reste parfaitement anonyme. Ils prétendaient tous deux que c’était inoffensif, que personne ne le saurait, et j’ai dû me mettre en colère pour leur interdire de commettre cette folie. )
Mon mari, Georges, semblait contrarié par l’idée que je puisse rivaliser avec ces femmes à la recherche d’un compagnon. Il discutait avec Kevin en lui reprochant de me mettre des idées folles en tête, prétendant que je n’avais nul besoin de rechercher des appréciations d’inconnus, jusqu’à se mettre en colère et couper court à la discussion en nous interdisant de créer un profil. Je trouvais étrange son aversion pour cette idée, et je ne voyais pas pourquoi il se comportait comme ça.
Plus tard ce soir-là, allongée à côté de mon mari endormi, j’ai repensé à cette idée amusante de créer un profil. J’étais curieuse de connaître les jugements de ces messieurs. Bien sûr que je n’accepterais jamais de rencontre physique, mais j’aimerais évaluer mon potentiel en étant comparée à d’autres femmes de mon âge. Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus belle en ce royaume ?
( J'ai dû relire ce passage plusieurs fois. Je ne comprenais pas qu'elle puisse avoir de telles pensées. Nous avions longuement parlé de ces applications qui ne sont que des attrape-nigauds. Je lui avais expliqué à quel point j'étais mal à l'aise avec tout cela. Puis, je me suis soudain souvenu de l'erreur que j'avais commise à ce moment-là, en disant qu'elle était une femme mariée, mère de deux grands enfants, et qu'il était peu probable que quelqu'un la trouve attirante avec tous ces désavantages. Tout ce qu’elle pouvait espérer, c’était de tomber sur des flatteurs qui souhaitaient la mettre dans leur lit. )
4 mai - Je ne peux pas m'empêcher de penser à cette application de rencontres. Je suis heureuse en ménage, Georges a suffisamment insisté à ce sujet. Je ne recherche pas d’aventures, je veux juste savoir si les hommes me trouvent attirante. De la coquetterie ? Oui, probablement, mais pas que. Besoin d’être rassurée, enviée, convoitée, pour me sentir femme.
( Suivait tout un couplet de pensées ineptes sur la condition féminine, toutes plus ou moins difficiles à comprendre, mais j'étais tellement absorbé par ce qu'elle avait déjà écrit que j'ai continué. Ses pensées se sont finalement remises sur les rails à la page suivante. )
5 mai - Cette stupide application de rencontres, c'est la seule chose que j’ai en tête. Je l'ai même installée sur mon portable, sans créer de profil. Sans m’inscrire, je ne peux voir aucun profil des hommes présents sur le site. Je sais que ce n'est pas convenable, que je suis une femme mariée, mère de famille, mais ça me rend dingue de ne pas pouvoir être confrontée à mes semblables. Aujourd'hui, j'en ai parlé à mes collègues de travail, pendant la pause. Marie, ma meilleure copine, m’a prise à part pour me demander si j’avais l’intention de tromper Georges. Je l’ai assurée que non, certainement pas, je n’accepterais aucune rencontre, juste connaître l’opinion des hommes à mon sujet, et me débarrasser de ces pensées malsaines.
( Je n'aurais jamais dû dire ces paroles malheureuses à propos de son manque d'attrait. Elle était et elle est restée très attirante, presque jusqu’à la fin. C’était la peur de la perdre, mêlée à de la colère, qui m’a fait dire des bêtises. Je ne pensais qu’aux ennuis que cela pouvait nous attirer. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Quelle femme pourrait résister à l’envie de rencontrer l'homme qui la trouve charmante ? Je n'étais pas sûr de moi, pas sûr qu’elle ne soit pas lasse de moi. Le démon de midi ne concerne pas que les hommes. Certaines femmes, à l’approche de la cinquantaine, perdent la tête. À l'époque, j'ai même redouté qu’elle fasse une rencontre, sans jamais pouvoir prouver quoi que ce soit. J'avais juste peur de la perdre. C’était idiot, nous sommes restés unis jusqu’à sa mort, luttant ensemble contre le cancer qui la dévorait. )
7 mai - Il y a deux jours, j'avais parlé avec Marie de cette application de rencontres. Aujourd'hui, alors que nous étions seules, c’est elle qui a relancé la conversation. Elle m'a dit qu'elle avait essayé cette application il y a quelques mois. Qu'elle avait reçu beaucoup de commentaires, certains très flatteurs, d’autres très vulgaires. Mais qu’elle avait fini par effacer son profil. Je lui ai demandé si Bernard, son mari, savait qu'elle avait fait cela. Elle m'a répondu qu’il était d’accord depuis le début, et que c’est lui qui l’avait encouragée à le faire. Elle m’a avoué qu’elle avait fait une rencontre. Un mec qui sortait du lot. Un monsieur, très bel homme, sensible et charmant. L’idée qu’elle accepte de faire une rencontre m’a choquée. Comment une femme mariée depuis si longtemps, avec de grands enfants, peut-elle se dévergonder ainsi à l’insu de son mari ?
( À ce moment-là, j’ai dû interrompre ma lecture et boire un verre d’eau. Ça devenait vraiment chaud. )
Marie m'a alors avoué que Bernard était complice. Il ne lui avait pas donné la permission d'y aller, il avait insisté pour qu’elle y aille, alors elle y est allée. Le gars a été fantastique tout le long de la soirée. Il l'a emmenée dîner dans un restaurant dansant. C’était un cavalier prévenant, et très bon danseur. Tout le contraire de Bernard, alors elle a vraiment appréciée. Un peu d’alcool lui a fait perdre la tête, et elle l’a suivi dans un hôtel proche. Là aussi, il a été un partenaire fabuleux et elle est restée toute la nuit dans ses bras.
Elle m’a confessé que c’était un merveilleux souvenir qui l’avait fait rajeunir de dix ans. Et que je devais absolument essayer. Elle m’a même proposé de m’aider à créer mon profil. Je dois bien admettre que toute cette excitation qui agitait Marie tandis qu’elle me racontait son aventure, commençait à m’émoustiller. Je me suis laissée convaincre et, avec l’aide de Marie, nous avons créé mon profil, juste pour voir ce que ça donnerait. Merde, je sais que c'est une bêtise, mais Georges m'a tellement énervée avec son commentaire stupide, je devais le faire pour retrouver un peu d’amour propre. Marie m’a rassurée en me précisant que je pouvais effacer mon profil à tout moment, et je croyais qu’il faudrait quelques jours avant que cela ne devienne actif.
( Il y avait une série de signes énigmatiques ensuite, des lignes obliques avec des cercles remplis de formes géométriques. Cela devait signifier quelque chose pour elle, mais pour moi, c’était un mystère. Puis il m'est venu à l'esprit qu’elles avaient évalué et classé les réponses. Cela m'est venu en lisant son passage suivant)
9 mai - J'ai commis une erreur, l'application met en ligne le profil presque immédiatement. Dieu merci, j'ai utilisé un pseudonyme, car il y a déjà plus de cinq cents visites, et plus d'une centaine de likes. Prends ça dans les dents, Georges. Je t'avais dit que j'étais encore désirable. Même mariée depuis longtemps, et mère de deux grands enfants, je suscite encore des convoitises. Qu'est-ce que je vais en faire, maintenant ? Je n'y avais pas réfléchi. Je voulais juste que des hommes voient mes photos, me disent s'ils ont aimé, pour être rassurée sur mon mouvoir de séduction. Mais tous ces hommes qui les ont regardées et aimées m’écrivent.
Oh mon dieu, si Georges pouvait voir ça maintenant, il exploserait de rage. Marie m'a conseillé de les parcourir, et de les trier. Beaucoup me trouvent bonne, et me proposent un petit coup vite fait. Ceux-là, direction la poubelle. Mais certains sont touchants, attendrissants, et je les ai likés pour les conserver. Surtout, n'essayes pas de répondre à tous, choisis simplement ceux que tu préfères et réponds-leurs, m’a conseillé Marie. Comment faire pour correspondre avec des hommes à l’insu de mon mari. Je ne pourrais jamais faire une chose pareille. Ce serait une horreur, tromper mon mari que j’aime. Mais bon sang, cette curiosité malsaine qui me pousse à lire et à relire tout ces messages sulfureux.
Je ne peux pas le faire, et je ne peux pas résister à leur attrait. Quelques-uns, seulement quelques-uns, et je supprimerai cet application sordide. Oh, pourquoi ai-je fait cela ? C'est ma faute. Je ne peux pas m'arrêter de lire tout ce badinage qui me séduit et me tourne la tête. Je me suis menti, cette première lecture était tellement perverse, j'ai rougi comme une collégienne, et pourtant j'ai continué de lire les autres. Impossible de me contenter d’en lire que quelques-unes. Ce ne sont que des mensonges, de la basse flagornerie, mais ça me fait tellement de bien. Comme une pommade apaisante sur mes blessures. J’aime lire ce que ces hommes veulent faire de moi, avec moi. C'est libertin mais si érotique. Si seulement Georges était gentil et prévenant avec moi, je pourrais jeter toutes ces bêtises à la poubelle. J’ai besoin d’aide.
( J'ai dû poser les papiers pour réfléchir un instant. Elle ne voulait pas en arriver là, ce sont mes réflexions idiotes qui l’ont poussée à le faire. Évidemment, elle en a fait plus, sinon d’où viendrait les deux photos ? Pourquoi cette liasse de papiers est-elle si épaisse ? Qu’y a-t-il à lire de plus ? Pourquoi ? Elle a correspondu avec un de ces gars, l’a rencontré, et ils ont couché ensemble. C’est tout. Pas besoin d’en mettre une tartine. Je n'ai jamais trompé ma femme, jamais. Il y a eu des moments où j'ai été tenté, mais je n’ai pas succombé. Je n'avais pas réalisé que les femmes avaient les mêmes pulsions, qu'elles pouvaient être tentées. Cela ne m’était jamais venu à l'esprit, et maintenant c’est trop tard pour changer les choses. Je ne peux pas blâmer ma femme. Je me suis absorbé dans cette lecture grivoise. )
J'ai lu beaucoup de messages. Près d'une centaine au début, mais c’est un flot ininterrompu. Impossible de les ignorer. Je n'ai pas dit à Marie combien j'en avais, mais je pense qu'elle le soupçonne. Elle n'arrête pas de me scruter, comme si elle mesurait mon trouble. Je ne sais pas quoi en penser. C’est comme un tourbillon qui m’emporte et me noie. Je ne sais pas ce que je vais en faire maintenant.
Je suis restée allongée dans mon lit pendant un moment, en attendant que Georges s'endorme. Il s’endort facilement. Je me demande s'il dormirait aussi profondément s'il savait ce que je fais ? Se joindrait-il à moi pour lire les messages ? Se fâcherait-il ? Ouais, bien sûr qu'il deviendrait fou, des hommes écrivant des choses aussi troublantes, aussi salaces et aussi excitantes. Oh mon Dieu, j'ai dû me relever pour lire ces stupides messages qui m’émoustillent. C'est sordide, mais je suis tellement embrouillée.
Et je ne peux pas m'arrêter. Je ne veux pas m'arrêter. Et puis il y a ce gamin, vingt-trois ans, l’âge de mon fils, et qui est intéressé par mon profil. Je suis assez vieille pour être sa mère, mais son message était tellement beau qu’il m’a fait pleurer. Comment un gamin peut-il écrire des choses aussi belles à une vieille femme comme moi ? Cette similitude m’a frappé. Mon fils regardait des profils de femmes plus âgées que lui. C’est lui qui m’a suggéré de créer un profil et de le mettre en ligne. Mon fils va voir mon profil. Regarder mes photos. Je dois supprimer mon profil pour que mon fils ne me trouve pas ici, et constate ma déchéance.
( Ensuite, il y avait quelques dessins géométriques, des griffonnages, des fleurs et une tête de loup ou de chien. J'ai pensé que je regardais dans l'esprit de ma femme pendant qu'elle réfléchissait. )
10 mai - Ce matin, je me suis détendue. J'étais en panique hier. Je n'y avais pas réfléchi. Je peux mentir à mon fils, lui dire que j'ai suivi son conseil et lui recommander de ne rien dire à son père. Cela pourrait fonctionner. Il peut voir les likes sur mon profil, mais il ne peut pas lire mon courrier. Il ne peut pas savoir ce que les hommes m’écrivent, ni ce que je leur réponds. Cela va fonctionner. Tant qu’il n’ouvre pas cette maudite application sur mon téléphone, il ne saura pas ce qu'il y a dedans. Et c'est tant pis pour Georges.
( C'était ma femme qui écrivait cela ? Je ne pouvais pas croire ce que je lisais. Je pouvais la voir s’émanciper, ce qui expliquait les photos. Elle se sentait coupable, évidemment, mais ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'elle se sentait plus excitée que coupable depuis qu’elle avait ouvert les commentaires. J'ai dû me forcer pour continuer à lire, juste pour savoir d’où venait ces photos, et comment cela s’est terminé. Le prochain paragraphe n’était pas daté, ce devait être la nuit suivante.)
Après le souper, j'ai pris un bain, et j'ai consulté l'application. Je n'avais pas encore répondu à aucun de mes admirateurs, et j'en avais très envie. J'avais un jour de congé le lendemain, mais Jessica (notre fille) était allée se coucher tôt en disant qu’elle était fatiguée. Georges était déjà couché, comme souvent, donc j’avais une opportunité avec le séjour pour moi toute seule. Je pensais sans cesse à cette maudite application, et je savais que je ne pourrais pas combattre mon désir de relire mes messages. Mon mari et ma fille chacun dans leurs chambres, c’était comme si le destin me tendait une perche. Je voulais saisir ma chance de profiter de cette occasion pour me vautrer dans le vice du libertinage.
Alors, je me suis installée au salon. À ma grande surprise, mon profil avait été consulté près de deux cents fois de plus. Un vrai triomphe, car il y avait une grande majorité de likes. Si seulement je pouvais afficher mon écrasante victoire à cet idiot de Georges. Prends ça dans les dents, Georges ! Je voulais consulter les profils des hommes qui avaient liké mon profil. Il y avait vraiment de tout. Des très vieux, des trop jeunes, et même des très moches. Certaines photos m’ont juste fait rire. Certains étaient très attrayants, mais ce n’était pas les plus nombreux. Et puis il y avait Franck, ce jeune mec de 23 ans. Très beau, très tendre et très entreprenant. Il me faisait craquer le cœur.
( J'ai dû arrêter de lire. Tout cela s'était produit chez moi, dans ma maison, à mon insu. J'étais furieux et excité. Je visualisais le processus qui l’avait conduite à l’adultère. J’étais furieux de m’être rendu compte de rien, et de ne pouvoir plus rien y faire. Mais c’était excitant de voir cette femme, que je croyais connaître, s’enfoncer lentement dans le mensonge et la frivolité. De frustration, j'ai jeté la pile de papiers et je suis sorti prendre l’air pour me calmer les nerfs. Je ne savais pas exactement ce que je ressentais. Ma propre femme s’était dévergondée devant moi sans que je m'en rende compte. De guerre lasse, j'ai pris une bière, et je suis retourné dans la pièce pour continuer ma lecture. )
Tout cela était tellement fascinant. J'aimerais tellement pouvoir mettre cela sous les yeux de Georges. Un jour peut-être, j’espère pouvoir lui raconter que je lui ai désobéi en publiant ce profil. Un jour peut-être, j’espère pouvoir lui prouver que je suis attirante, que les autres hommes me trouvent "bonne", et qu’il veulent coucher avec moi. Un jour peut-être, je pourrais lui prouver la chance qu’il a d’avoir une épouse comme moi. C'est alors que j'ai remarqué la boîte de score. C’était une évaluation sur 5. Le score moyen était de 2,8. Et j’avais obtenu le score de 3,1. Mieux que la moyenne ! Pas mal pour une vieille femme, mère de deux grands enfants, et que son mari trouve assez peu attirante. C’est sûr que je ne suis pas une bombasse, mais qu’est-ce que Georges pourrait dire contre ça ?
11 mai – J’ai passé ma journée à étudier les profils des hommes qui aimaient mon profil. J’ai découvert trop tard qu’à chaque profil que je visitais, un message était envoyé automatiquement au gars. J’ai découvert que tous ces gars pensaient que je les draguais. Je n’ai pas eu le temps de supprimer mon profil. Tous ces mecs m’envoyaient des propositions, des demandes de rendez-vous, téléphonique ou physique. Certains étaient vraiment très chauds, très précis et très salaces. Je ne pouvais pas m’empêcher de les lire, et je rougissais comme une collégienne. Certains étaient vraiment enragés, et ils sont passés direct à la trappe. Mais il y avait aussi quelques gentilshommes qui avaient écrit de belles choses qui m'ont fait chaud au cœur. Mais le plus romantique, c'était ce gamin de 23 ans, Franck. Où diable ce gamin avait-il appris à écrire des choses si romantiques ? C'était un véritable poète !
( J'ai scruté la photo, celle où elle est agenouillée entre les jambes de son amant. La tête du gars n'était pas visible, tout ce que je pouvais voir, c’était un corps jeune et svelte. Un torse musclé. Dieu merci, je ne pouvais pas voir son visage. Sinon, je serais parti à sa recherche. Que diable a-t-il pu lui écrire ? J’ai brassé tous ses papiers, à la recherche d’informations. Un indice pouvait être caché là. Mais il y avait beaucoup trop de pensées personnelles, où elle débattait avec elle-même pour savoir si elle devait continuer cette folie, qu'elle l'appelait une aventure. Merde, quand j'ai lu tout ça, je savais qu'elle continuerait. Elle avait écrit : « Je me suis concentrée sur les trois réponses les plus romantiques, et je les ai enregistrées sur mon téléphone » Merde, son téléphone. Je l'avais toujours, quelque part par là. J’ai fouillé frénétiquement les cartons, et quand je l’ai trouvé, je l’ai branché et attendu qu’il s’allume.
Quand j’ai pu, j'ai parcouru ses messages. Il y avait beaucoup trop de messages, peut-être avait-elle effacé ceux que je cherchais. Cela avait du sens. Pourquoi laisserait-elle traîner quelque chose d’aussi personnel sur son téléphone ? L'application de rencontres avait été effacée. Le seul élément qu’elle m’avait laissé en héritage, c’était ses notes manuscrites. Je devais m’en contenter. Je suis retourné lire le reste. Mais je n’ai pas repris ma lecture. Trop de questions. Pourquoi avait-elle tout écrit et tout gardé ? Avait-elle changé d’avis ? Avant ou après qu’elle ait su qu’elle était malade ? Puis une idée m'est venue. Elle avait pris la peine d’écrire ces pages pour une bonne raison. Je croyais comprendre. Alors, j’ai continué ma lecture. )
Je ne peux pas croire à quel point je me sens forte, à quel point je suis exaltée. Je ressens les mêmes émotions que dans ma jeunesse, lorsque Georges et moi nous étions fiancés. Je brûle de désir, d’excitation. Ma vie sentimentale est pleine d’émotions contradictoires. J'ai supprimé l'application aujourd'hui, pas parce que j'avais trouvé quelqu'un, mais parce que j'étais rassurée sur mon pouvoir de séduction. Pourquoi ai-je fait cela ? Parce que j'aime cette application. Cela ferait très mal à Georges s'il le savait, mais j'aime l'idée que les hommes me trouvent attirante. Cette pensée est tout simplement si gratifiante, si érotique, je ne peux pas résister. J'ai besoin d'aller plus loin avec ce jeune homme, de savoir jusqu’où peuvent aller les choses. J'aime Georges, mais cette application a ouvert tant de pensées dans ma tête, je ne peux pas tout contrôler.
( Il y avait un espace entre les paragraphes. Quelque chose avait été écrit, puis rayé rageusement, comme si elle regrettait ce qu’elle avait écrit. J’ai continué ma lecture. )
Je l'ai fait. Georges s’est absenté quelques jours, j’étais seule, j'ai écrit à ce jeune homme de 23 ans. Même avec l'application supprimée, j’avais noté son mail, et je l'ai utilisé pour lui écrire. Je ne savais pas trop quoi dire, seulement que j'aimais son profil et ses gentils messages. Que j’étais surprise qu’un homme aussi jeune s’intéresse à une vieille femme comme moi. Sa réponse est venue presque immédiatement. Il préfère les femmes plus matures, plus intéressées par les sentiments que par une aventure. Il avait l’air si gentil, si tendre et si sincère. J'ai répondu que j'aimerais être son amie et correspondre avec lui, puis j'ai refermé ma boîte mail.
Mes enfants et mon mari absents, j’étais seule avec mes pensées. Je ne voulais pas céder à la tentation d’une stupide histoire d’adultère. J’ai appelé Georges pour être réconfortée. La journée s’achevait, j’avais un peu de vague à l’âme. J’avais besoin de sa chaleur, de son attention. Il a répondu à mon appel, mais il était occupé. Dans un bar, avec ses collègues. La musique jouait fort, il ne pouvait pas parler. J’avais besoin de lui, et il s’amusait. Il n’avait pas de temps pour moi, sa femme, la mère de ses enfants. Merde, il me laissait seule pour aller s’amuser avec ses copains, alors que j’avais tant besoin de lui.
( Je me rappelais de ce coup de fil. Une conférence de vendeurs. La journée avait été dure. L’année avait été difficile, et le patron nous en avait mis plein les dents. Nous étions en train de nous détendre un peu au bar de l’hôtel. C’était bruyant, animé. Je me souviens qu'elle voulait parler, mais j'étais entouré, et je lui ai dit que je la rappellerai plus tard. Stupide. Si j'avais eu le moindre soupçon, qu'elle avait tant besoin de moi à ce moment-là, j'aurais pris quelques minutes pour parler, et tout cela ne serait peut-être jamais arrivé. J'aurais dû lui parler. Voudrait, pourrait, devrait. J’ai toujours été un imbécile. J'ai négligé ma femme une fois de trop. Voilà le résultat. )
J’étais frustrée, triste, en colère après Georges. J’avais besoin de parler à quelqu’un. J’ai envoyé un mail à Franck en lui donnant mon numéro de portable. Il m’a appelée tout de suite, et nous avons parlé. De toutes sortes de choses. Il savait quoi dire, comment m'attirer, me séduire. J'ai été stupide et naïve. Je suis tombée dans le panneau. Il m’a proposé une rencontre dans un bar, pour prendre un café. J'ai dit pourquoi pas ?
Quand j'ai garé ma voiture dans l’avenue, mes mains tremblaient d’émotion. J’ai réfléchi un moment, savoir ce que je voulais vraiment, puis finalement je me suis approchée du café. Il était assis là, élégant et désinvolte. Quand il m'a vu, il s'est levé pour m’accueillir. Rien que cette petite attention m’a fait plaisir. J’ai aimé son attitude, sa solide poignée de main, son regard franc et direct. Nous nous sommes assis pour boire un café en discutant un peu. Son regard me dévorait. J’aimais ça. Malheureusement, le bar allait fermer.
C'est alors qu'il m'a proposé de traverser l’avenue pour continuer la soirée dans un piano-bar. Juste pour boire un verre. J’étais bien avec lui, il était charmant, courtois et attentionné. Je sais que j'aurais dû refuser, mais je n’ai pas pu, et je l’ai suivi. Il m’a donné la main pour traverser la rue. Un geste que Georges faisait, il y a longtemps, quand nous étions jeunes.
L’endroit était presque vide, typique d’un lundi soir. Nous nous sommes assis dans un coin pour consommer. La musique d’ambiance jouait en sourdine. L’endroit était peu éclairé. Il a pris une bière et moi un cocktail. Glace, rhum et crème. C’était fort, mais j’ai tout bu. Le deuxième était plus agréable. Le troisième … Tout me semblait léger, aérien. Quand j’ai regardé dehors, il faisait nuit. J’ai regardé ma montre. Dix heures et demi. Je n'arrivais pas à me souvenir de la dernière fois où j'étais sortie si tard. J'étais un peu pompette. J’ai dit que je devais rentrer chez moi, mais en me levant, j'ai titubé et Franck m'a soutenu.
Il m'a dit que je ne pouvais pas conduire et qu'il devait me raccompagner chez moi. J'ai accepté. Je ne pouvais pas avoir de contravention ni d'accident. Comment pourrais-je expliquer cela à mon mari ? Il m’a demandé comment se rendre chez moi. J'étais tellement subjuguée que j'ai failli rater ma rue. Franck m’a soutenue jusqu’à ma porte, mais comme mon équilibre était précaire, il m’a proposé de m’accompagner à l’intérieur. Bien sûr, j’ai accepté. Je ne suis pas idiote, je savais qu’il cherchait une excuse pour entrer chez moi, mais je n’étais pas contre.
Une fois à l'intérieur, il m'a fait asseoir sur le canapé, mais au lieu de partir, il m’a proposé de me masser les épaules et le cou. Il m’a dit qu’il connaissait une astuce pour récupérer plus rapidement. Il m’a demandé l’autorisation d’exercer sa science sur moi. Je ne suis pas idiote, je savais qu’il cherchait une excuse pour poser les mains sur moi, mais je n’étais pas contre. J’adore les massages, alors je l’ai laissé faire. Je me suis redressée un peu, et il a commencé à me frotter le haut du dos, les épaules et le cou. Ses fortes mains étaient douces et chaudes.
Je me souviens à quel point c’était génial. Ensuite, ses mains se sont déplacées vers mes seins, et c'était encore meilleur. Je ne sais pas à quel moment ma chemise s'est déboutonnée. Je m’étais adossée et j’avais fermé les yeux. Je ne crois pas m’être assoupie, mais j’ai été étonnée lorsque j’ai senti le contact de ses mains sur mes seins nus. J’étais tellement détendue et heureuse que rien ne me choquait. Il m’a ôté mon soutien-gorge en s’asseyant sur le canapé à côté de moi. C'est là qu'il a pris la première photo de moi. Je m'en souviens, je riais. C'était magique.
( J'ai consulté les photos une fois de plus. Cela expliquait son sourire sur la première, mais sur la seconde, son attitude ne pouvait pas prêter à confusion. Clairement, elle le suçait. Je pouvais la comprendre. Je n'aimais pas ça, mais je pouvais comprendre. Je n'avais pas pris ses besoins au sérieux. Je me suis occupé d’elle lorsque la maladie s’est déclarée, jusqu’à sa mort. Me sentant vaincu, j’ai lu les dernières pages. )
J'étais tellement surexcitée, tellement avide de caresses qu'en un rien de temps, il avait ôté mon chemisier et m’avait enlacée. Nous avons commencé à nous embrasser en nous caressant passionnément. Sa bouche est descendue sur mes seins, et sa main s’est insérée entre mes cuisses. J’étais dans un état second. Sa bouche tétait mes mamelons et ses doigts habiles s’insinuaient dans mon intimité. C’était si doux, si charmant. J'étais conquise par ses attentions et ma fièvre ne cessait d’augmenter. Puis il est descendu s’agenouiller entre mes jambes ouvertes pour m’offrir la plus douce des caresses.
Je me suis laissée faire, allongée sur le canapé, juste soulevant un peu mon bassin pour l’aider à me défaire, écartant mes jambes pour lui donner un meilleur accès. Sa bouche, sa langue, ses doigts étaient diaboliques. Il m’a presque amenée à l’orgasme. Avant que je ne m'en rende compte, il était sur moi, et j'ai senti sa bite glisser en moi. C'était tellement intense, j’ai juste levé mes jambes pour l’entourer et le conduire profondément en moi. Il a commencé à bouger en moi et j'ai suivi son rythme.
Quelle sensation fascinante. Je n'avais pas ressenti autant d’émotion depuis que Georges m’avait déflorée. C'était tellement intense. Nous avons baisé longtemps. J’ai joui plusieurs fois. Lui aussi, mais il a continué plusieurs fois sans se retirer. Quand il s’est finalement calmé, il m’a embrassé longuement en me chuchotant des mots d’amour. Il est resté sur moi jusqu’à ce que sa bite en détumescence glisse hors de moi. Il s’est redressé et s’est assis sur le canapé à côté de moi.
Je voulais juste le remercier pour ce merveilleux moment, lorsque je me suis agenouillée entre ses jambes écartées. Mais la caresse que je lui ai prodigué lui a donné un regain d’énergie. Alors je l’ai chevauché. Il a continué de me dévorer les seins pendant que je rebondissais sur sa bite dressée. Mon apogée a été si intense, tout mon être a lâché prise, et je me suis effondrée sur lui.
Je ne sais pas comment il a réussi le faire, je ne me suis rendu compte de rien, mais il a pris plein de photos de nous, pendant que nous faisions l’amour. Je ne me souciais plus de rien maintenant, j’étais repue et épuisée. Nous avons juste déplié le canapé, et nous avons dormi nus, enlacés dans les bras l’un de l’autre. Au petit jour, juste avant qu’il s’en aille, nous avons refait l’amour. Plus calmement, plus tendrement. Pour le remercier, je lui ai sucé la bite. Georges a toujours dit que j’étais douée pour ça, et je voulais lui montrer mon savoir-faire.
Dans la matinée, j’ai commencé à recevoir les premières photos. De nous. De moi. Dans toutes les postures, plus indécentes les unes que les autres. C'est à ce moment-là que j'ai repris mes esprits. La culpabilité. Qu'est-ce que je venais de faire ? J'avais trompé mon mari en me livrant à la fornication avec un amant qui avait l’âge de mon fils. Le bonheur de ce que je venais de vivre s'est rapidement estompé. Je lui ai fait savoir ma contrariété d’avoir été filmée et photographiée à mon insu. Malgré ses promesses de garder cela secret, je n’avais plus confiance. Le charme était rompu.
Que pouvais-je faire ? Je m'étais laissé séduire et j'en payais le prix. Je l'ai remercié pour ce merveilleux moment, mais je lui ai indiqué que cela ne pourrait plus jamais se reproduire, que j'aimais mon mari, que cette folie resterait une chose unique, et que cela ne m'arrivera plus jamais. J'ai passé les jours suivants à faire de mon mieux pour cacher ma déchéance à mes enfants et à mon mari.
( C'était fini. J'ai regardé les pages devant moi avant de remarquer une note écrite au verso. Elle m'était adressée et écrite avec une encre différente. )
« Georges. Je t'ai laissé ça. J'ai essayé d'être une bonne épouse mais j'ai commis une erreur. Je ne voulais pas te faire de mal, et je n'ai jamais trouvé le courage de tout t’avouer. J'ai écrit cette note après les faits, comme un témoignage de ce que j’avais fait. Tout est vrai. Je n’ai rien ajouté, ni rien ôté. Les deux photos ne sont là que pour prouver mes dires. J’ai détruit toutes les autres preuves, supprimé mon profil, et bloqué le jeune homme. Je n’ai jamais rien raconté, à personne, pas même en confession. Je suis vraiment désolée de t’avoir fait subir cela. Je ne sais même pas ce qui m’est passé par la tête. Je sais que tu vas me détester, mais j’implore ton pardon, si c’est possible. Je t’ai aimé. Je n’ai aimé que toi, mon chéri. Toute ma vie, sauf un bref instant. Pardonne-moi, mon amour, je t’aime. Bérengère »
C'était tout ce qu'il y avait. J'ai rassemblé les papiers et j'allais les jeter, mais quelque chose m'a arrêté. Je savais que je devais tout détruire, je ne voulais pas que mes enfants tombent dessus par hasard, et qu’ils aient un mauvais souvenir de leur mère. Mais cela faisait partie d’elle, je ne pouvais pas me résoudre à tout détruire tout de suite. Cela viendra avec le temps.
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7 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
J’ai beaucoup aime
Ce n est pas seulement de sa faute mais de la vie française qui a banaliser l adultère et l infidélité cela a tout changer depuis Mai 1968 “la liberté sexuelle” a ouvert la voie de tolérance
Très belle histoire comme quoi
Le grand responsable c est l idiot de mari qui ne c est pas occupé de sa femme trop pris par son boulot et surtout les sorties avec ses copains voilà il n à qu à s en prendre qu a lui-même. Et encore elle n à fauté qu une fois elle aurai pu continuer longtemps sans que son crétin de mari s en aperçoive.
Et la suite de vos histoires !!!
Tu parles elle aurait mieux de se taire.
Comme ça là elle s’en fout elle s’est confessée et elle est morte elle s’en fout. Elle a agit en égoïste.
Car maintenant son mari sait qu’elle l’a trompé et devra vivre avec ça le restant de ses jours.
Si elle l’avait vraiment aimé elle aurait fermé sa bouche au lieu de lui balancer ça comme ça.
Elle a agit en mode salope irrespectueuse.
Comme ça là elle s’en fout elle s’est confessée et elle est morte elle s’en fout. Elle a agit en égoïste.
Car maintenant son mari sait qu’elle l’a trompé et devra vivre avec ça le restant de ses jours.
Si elle l’avait vraiment aimé elle aurait fermé sa bouche au lieu de lui balancer ça comme ça.
Elle a agit en mode salope irrespectueuse.
Une belle histoire