Bain du soir

Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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Bain du soir
Je ne sais plus très bien ce que je fuis en quittant la ville ce matin de juillet. Ma rupture avec Thomas, mon travail étouffant dans cette agence de comm', ou simplement cette sensation que ma vie glisse entre mes doigts sans que j'arrive à la retenir. Peu importe au fond. L'essentiel, c'est que je pars.
À vingt-huit ans, j'ai décidé de tout recommencer. Cette maison héritée de ma grand-mère en Creuse tombe à pic. Trois mois de congé sabbatique, le temps de me retrouver dans ce village dont j'ai oublié jusqu'au nom. Saint-Yrieix-la-Montagne. Deux cents habitants, un bureau de tabac qui fait aussi épicerie, et une rivière qui serpente derrière les maisons de pierre.
L'agent immobilier m'a remis les clés avec un sourire navré. "Vous allez vous ennuyer, mademoiselle. Il ne se passe jamais rien ici."
Tant mieux. J'ai besoin de ce rien, de cette absence d'événements qui caractérise ma vie urbaine depuis trop longtemps. Je veux retrouver le goût des choses simples, réapprendre à vivre au lieu de m’agiter vainement.
Ma première semaine s'écoule dans un flou de déménagement et d'installation. Je redécouvre les joies de l'eau froide le matin - le chauffe-eau est en panne depuis des années -, du silence qui n'est troublé que par le chant des oiseaux, et de cette lenteur provinciale qui m'agaçait autrefois.
Le samedi matin, je décide de me rendre au marché du village. Une dizaine d'étals disposés sur la petite place de l'église, des producteurs locaux qui vendent leurs légumes, leurs fromages, leurs confitures artisanales. L'atmosphère bon enfant me change des supermarchés parisiens où je faisais mes courses en mode pilote automatique.
C'est là que je le vois pour la première fois.
Il se tient derrière un étal de fruits et légumes, en pleine discussion avec une vieille dame qui marchande le prix de ses tomates. Grand, brun, la trentaine passée, il porte un jean délavé et un t-shirt blanc qui moule un torse visiblement musclé par le travail physique. Ses avant-bras hâlés dépassent des manches retroussées, révélant des mains fortes aux ongles un peu sales.
"C'est Léo", me souffle Marguerite, la buraliste, en suivant mon regard. "Un brave garçon. Arboriste de métier. Il s'occupe des espaces verts de la commune et fait du maraîchage pour arrondir ses fins de mois."
Je hoche la tête distraitement, incapable de détourner les yeux. Quelque chose dans sa façon de bouger, de parler aux clients avec cette aisance naturelle, me fascine. Quand il rit à une plaisanterie du boucher d'à côté, des rides se creusent au coin de ses yeux, et je ressens un pincement étrange au creux du ventre.
"Tu n'es pas d'ici", me dit-il quand j'arrive enfin devant son étal.
Ce n'est pas une question. Son regard gris me détaille sans gêne apparente, s'attarde sur mes cheveux châtains que je n'ai pas pris la peine d'attacher, descend vers mes seins que révèle un peu trop mon débardeur, remonte vers mes lèvres.
"Non, je viens de m'installer. La maison de ma grand-mère, près de la rivière", je réponds, troublée par cette inspection.
"Ah, la baraque de la mère Augustine. Ça fait des années qu'elle était fermée." Il sourit, révélant des dents légèrement irrégulières qui ajoutent à son charme. "Tu vas avoir du boulot pour la remettre en état."
"J'ai tout mon temps", dis-je en me penchant vers les courgettes.
Mon mouvement fait bâiller mon décolleté, et je sens son regard qui s'y attarde. Cette attention masculine me trouble plus qu'elle ne devrait. En ville, j'avais pris l'habitude des regards fuyants, des relations aseptisées. Ici, cet homme me regarde comme une femme, tout simplement.
"Tu vas prendre quoi ?", demande-t-il de sa voix grave.
Je n'arrive plus à me concentrer sur les légumes. Ses mains effleurent les miennes quand il me tend un sachet de tomates cerises, et ce contact anodin fait courir un frisson le long de ma colonne vertébrale.
"Tu habites loin ?", je demande, surprise par ma propre audace.
"Juste à côté de chez toi. La maison avec le grand chêne devant." Il marque une pause, ses yeux plantés dans les miens. "On est voisins, en quelque sorte."
Cette révélation me fait l'effet d'une décharge électrique. Voisins. Cela signifie que je vais le croiser régulièrement, que nos vies vont s'entrecroiser dans ce petit village où tout le monde se connaît.
"Tu veux que je passe voir pour la maison ?", propose-t-il en emballant mes légumes. "Pour les réparations, je veux dire. Je m'y connais un peu."
"Pourquoi pas", je réponds, consciente que ma voix tremble légèrement.
Il griffonne son numéro sur un bout de papier qu'il glisse dans mon sac avec mes achats. Ses doigts s'attardent sur les miens plus longtemps que nécessaire.
"Appelle-moi quand tu veux", dit-il. "Je serai là."
En rentrant chez moi, le petit papier au fond de ma poche me brûle comme un secret. Je ne sais pas encore que cet homme va bientôt bouleverser ma vie. Pour l'instant, je savoure juste cette sensation nouvelle : celle de me sentir désirée par un inconnu dont les yeux gris ont réveillé quelque chose que je croyais endormi.
Le soir, accoudée à ma fenêtre qui donne sur la rivière, j'aperçois sa maison dans l'obscurité naissante. Une lumière s'allume au premier étage, et je me surprends à imaginer ce qu'il fait, comment il vit, s'il pense à moi autant que je pense à lui.
Cette nuit-là, pour la première fois depuis des mois, je rêve d'un homme. Et cet homme a les yeux gris et les mains fortes de mon voisin arboriste.
***
La chaleur de juillet me colle à la peau quand j'aperçois Léo qui descend vers la rivière, le lendemain soir. Je venais d'éteindre ma lampe de chevet après une lecture qui n'arrivait pas à m'endormir, quand un mouvement au fond du jardin voisin a attiré mon attention. Mes doigts écartent instinctivement le rideau de lin, et mon souffle se bloque dans ma gorge.
Il se tient là, en contrebas, près du saule qui surplombe la berge. Dans la pénombre dorée du crépuscule, je distingue les contours de son torse nu, la ligne de ses épaules qui se dessinent avec une précision troublante. Mes yeux suivent malgré moi le mouvement de ses mains qui défont sa ceinture, puis font glisser son jean le long de ses hanches. Je devrais détourner le regard, fermer ce rideau, respecter son intimité. Mais je ne peux pas.
Mon cœur tambourine contre mes côtes quand il se redresse, entièrement nu, et que la lune révèle son corps dans toute sa force masculine. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée par les journées de travail en plein air. L'arboriste que j'ai croisé quelques fois au village se transforme soudain en une vision qui réveille quelque chose de primitif au creux de mon ventre.
L'eau l'accueille dans un frisson qui fait courir mes propres muscles sous ma chemise de nuit. Je le regarde s'immerger lentement, centimètre par centimètre, et j'ai l'impression que c'est moi qui pénètre dans cette fraîcheur liquide. Ses mouvements sont d'une grâce animale qui m' hypnotise. Quand il rejette la tête en arrière pour mouiller ses cheveux, j'imagine mes doigts qui s'y enfouissent.
Ma respiration devient plus courte, plus saccadée. Une chaleur nouvelle se propage entre mes cuisses, différente de celle qui règne dans ma chambre. Mes tétons durcissent contre le coton fin de ma nuisette, et je presse inconsciemment mes jambes l'une contre l'autre pour apaiser cette pulsation qui naît dans mon bas-ventre.
Léo nage maintenant avec des brasses puissantes qui font rouler les muscles de son dos. Chaque mouvement semble calculé pour me faire perdre la raison. L'eau ruisselle sur sa peau quand il émerge près du rocher plat, et je mords ma lèvre inférieure pour étouffer le gémissement qui monte de ma gorge.
C'est à cet instant précis que nos regards se croisent.
Le temps se suspend, comme si l'univers entier retenait son souffle. Ses yeux trouvent les miens par-delà la distance, par-delà les feuillages qui nous séparent. Je devrais avoir honte, me cacher, mais quelque chose dans son regard m'en empêche. Il ne détourne pas les yeux. Au contraire, il soutient mon regard avec une intensité qui me brûle jusqu'aux os.
Un sourire naît lentement sur ses lèvres, un sourire qui n'a rien d'innocent. Il sait que je l'observe. Il sait que je le désire. Et il aime ça.
Ma main libre glisse malgré moi vers mon cou, caresse ma clavicule dans un geste que je ne contrôle plus. Ses yeux suivent ce mouvement, et je vois sa mâchoire se crisper légèrement. La distance entre nous n'empêche pas cette communication muette, cette danse du désir qui s'établit dans le silence de la nuit.
Il sort lentement de l'eau, sans me quitter du regard. L'eau dégouline de son corps en rivières argentées qui cascadent sur sa peau. Je découvre alors son sexe, à demi érigé, qui se balance entre ses cuisses musclées. Ma bouche s'assèche instantanément.
Léo ramasse ses vêtements avec une nonchalance calculée, comme s'il savait parfaitement l'effet qu'il produit sur moi. Il s'habille sans se presser, ses gestes empreints d'une sensualité naturelle qui me fait frissonner. Avant de partir, il lève une dernière fois les yeux vers ma fenêtre et porte sa main à ses lèvres dans un baiser qu'il m'envoie à travers la nuit.
Je laisse retomber le rideau, le cœur battant la chamade, les jambes flageolantes. Mais l'image de son corps nu continue de danser derrière mes paupières closes. Cette vision s'imprime en moi avec une précision troublante : la courbe de ses fesses, la ligne de poils sombres qui descend de son nombril vers son sexe, la façon dont ses muscles se contractent sous l'effort.
Je me laisse tomber sur mon lit, les joues en feu. Mes mains tremblent encore de ce que je viens de vivre. Cette scène d'une intimité volée a réveillé quelque chose en moi que je croyais endormi depuis mon arrivée dans ce village paisible de la Creuse.
L'excitation pulse maintenant entre mes jambes avec une insistance qui me fait perdre la raison. Je ferme les yeux et revois Léo dans l'eau, imagine la sensation de ses mains sur ma peau, de sa bouche contre la mienne. Mes doigts effleurent mes lèvres, descendent lentement vers mon cou, caressent mes seins à travers le tissu fin.
Mes tétons se dressent sous mes paumes, et je les pince délicatement, arrachant un soupir à mes lèvres entrouvertes. Cette caresse éveille des échos dans tout mon corps, des frissons qui courent le long de ma colonne vertébrale et viennent se concentrer dans mon bas-ventre.
Ma main droite abandonne mes seins pour glisser vers mon ventre, effleure la naissance de mes hanches. Je soulève ma nuisette, révélant ma peau nue à l'air tiède de la nuit. Mes doigts tracent des cercles paresseux sur mon ventre, se rapprochent inexorablement de cette zone qui pulse de désir.
Quand mes doigts atteignent enfin la lisière de ma toison, je découvre que je suis déjà trempée. Cette moiteur chaude trahit l'intensité de mon excitation. Je caresse lentement mes lèvres intimes, savourant cette douceur soyeuse qui s'offre à mes doigts explorateurs.
Mon index trouve mon clitoris déjà gonflé de plaisir. Cette première caresse directe m'arrache un gémissement que j'étouffe contre mon oreiller. Je ferme les yeux et laisse mon imagination prendre le contrôle. C'est la main de Léo qui me caresse maintenant, ses doigts agiles qui connaissent déjà tous les secrets de mon corps.
Mes mouvements s'accélèrent progressivement, suivant le rythme de plus en plus saccadé de ma respiration. Ma main gauche malaxe mes seins tour à tour, pinçant mes tétons durcis, tandis que ma main droite s'active entre mes cuisses. Je glisse deux doigts à l'intérieur de mon intimité brûlante, imitant la pénétration que j'imagine avec Léo.
Mon bassin ondule maintenant au rythme de mes doigts. Je cambre le dos, offrant mes seins à la caresse de l'air nocturne. Dans mon esprit, Léo est là, au-dessus de moi, ses yeux plantés dans les miens avec cette même intensité troublante que j'ai vue près de la rivière.
La tension monte en moi par vagues successives. Chaque mouvement de mon majeur sur mon clitoris m’envoie des décharges électriques dans tout le corps. Je sens l'orgasme approcher, cette déferlante de plaisir qui monte du plus profond de mes reins.
Mes jambes se tendent, mes orteils se recroquevillent. Ma respiration devient de plus en plus courte, entrecoupée de petits gémissements que je ne peux plus retenir. L'image de Léo nu dans l'eau occupe entièrement mon esprit, décuplant chaque sensation.
"Léo..." murmurent mes lèvres entrouvertes.
Son nom sur ma bouche agit comme un déclencheur. L'orgasme me submerge d'un coup, une vague de plaisir d'une intensité inouïe qui me fait cambrer tout le corps. Mes muscles se contractent par spasmes autour de mes doigts, tandis que des étincelles de jouissance irradient de mon sexe vers chaque terminaison nerveuse.
Je crie son nom une seconde fois, plus fort, sans pouvoir me retenir. Mon corps tout entier vibre sous l'impact de cette déferlante de sensations. Les spasmes se succèdent, chacun plus intense que le précédent, me laissant pantelante et tremblante sur mes draps froissés.
Quand les dernières ondulations du plaisir s'estompent enfin, je reste allongée, haletante, les membres lourds de satisfaction. Ma peau luit d'une fine pellicule de sueur, et mon cœur bat encore à tout rompre. Entre mes cuisses, mes doigts baignent dans cette moiteur chaude qui témoigne de l'intensité de ma jouissance.
Je porte mes doigts à mes lèvres et goûte ma propre essence. Ce goût salé et musqué achève de m'enivrer. Je viens de franchir une frontière, de céder à un désir que je n'aurais jamais cru éprouver pour un inconnu aperçu par ma fenêtre.
Mais déjà, tandis que je sombre dans un sommeil apaisé, une idée germe dans mon esprit embrumé par le plaisir. Demain, je lui laisserai un mot. Demain, ce sera à mon tour de me dévoiler.
***
Mon réveil sonne à six heures, mais je suis déjà debout depuis longtemps. Impossible de trouver le sommeil après ce qui s'est passé hier soir. L'image de Léo nu dans la rivière n'a pas quitté mon esprit une seconde, et mon corps vibre encore des échos de l'orgasme qui m'a terrassée en pensant à lui.
Je prépare mon café d'une main tremblante, puis je m'installe à ma table de cuisine pour rédiger ce mot qui va peut-être changer ma vie. Les mots viennent naturellement, comme s'ils n'attendaient que d'être libérés.
"Je t'ai vu... Et je rêve de te rejoidre. Viens me montrer la rivière à la tombée de la nuit. A."
Mon cœur bat si fort quand je glisse le papier dans sa boîte aux lettres que j'ai peur qu'il m'entende depuis sa maison. Puis je passe la journée à guetter le moindre signe de sa présence, partagée entre l'excitation et une angoisse délicieuse.
À vingt-et-une heures, je descends vers la rivière, les jambes flageolantes. J'ai revêtu une robe légère en coton blanc qui épouse mes formes sans les dévoiler complètement. En dessous, rien. Cette liberté nouvelle me grise autant qu'elle me terrifie.
Léo m'attend déjà, adossé contre le saule aux branches pendantes. Il porte un jean délavé et un t-shirt gris qui moule son torse. Quand nos regards se croisent, un sourire lent éclaire son visage.
"Bonsoir Amandine", dit-il simplement, et sa voix grave fait courir un frisson le long de ma colonne vertébrale.
"Bonsoir", je réponds dans un souffle, incapable d'articuler autre chose.
Il s'approche lentement, ses yeux ne quittant pas les miens. "Ton mot était... intriguant."
"Je ne suis plus la même depuis hier soir", j'avoue, surprise par ma propre audace.
"Moi non plus." Il s'arrête à un mètre de moi, assez près pour que je sente son parfum - un mélange de bois et de quelque chose de plus sauvage. "Tu es sûre de ce que tu veux ?"
Je hoche la tête, incapable de parler. Mes doigts tremblent quand ils se posent sur le premier bouton de ma robe. Léo recule d'un pas pour me donner de l'espace, mais son regard ne me lâche pas.
"Vas-y doucement", murmure-t-il. "Prends ton temps."
Sa voix m'encourage, me rassure. Je défais le deuxième bouton, puis le troisième. Le tissu s'écarte progressivement, révélant ma peau centimètre par centimètre. L'air tiède caresse mes épaules nues quand la robe glisse le long de mes bras.
"Tu es magnifique", souffle-t-il, et ce compliment dans sa bouche déclenche une vague de chaleur dans mon bas-ventre.
Quand ma robe tombe enfin à mes pieds, je me dresse nue devant lui dans la lumière dorée du couchant. Ses yeux parcourent chaque centimètre de mon corps avec une intensité qui me fait frémir. Mes tétons se durcissent sous son regard, et je sens déjà l'humidité naître entre mes cuisses.
"À ton tour maintenant", dis-je d'une voix que je ne reconnais pas.
Il fait passer son t-shirt par-dessus sa tête d'un geste fluide, révélant ce torse sur lequel j'ai fantasmé toute la nuit. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée, et une ligne de poils sombres descend de son nombril vers la ceinture de son jean.
Ses mains défont sa boucle, puis la fermeture éclair. Quand il fait glisser son jean le long de ses hanches, je retiens mon souffle. Il ne porte rien en dessous, et son sexe se dresse déjà à demi érigé entre ses cuisses musclées.
"L'eau va être froide", prévient-il avec un sourire en coin.
Je pénètre la première dans la rivière, et le choc de la fraîcheur sur ma peau brûlante m'arrache un petit cri. Mais cette sensation n'est rien comparée à ce que je ressens quand Léo me rejoint et que nos corps s'effleurent dans l'eau sombre.
"Viens ici", murmure-t-il en tendant sa main vers moi.
Je m'approche lentement, de l'eau jusqu’à la taille. Nos corps se frôlent, peau contre peau, et cette première caresse liquide déclenche en moi un incendie que je ne pensais pas possible.
"J'ai pensé à toi toute la nuit", avoue-t-il contre mon oreille, son souffle chaud contrastant avec la fraîcheur de l'eau.
"Moi aussi", je chuchote. "J'ai... j'ai fait des choses en pensant à toi."
Il recule légèrement pour plonger son regard dans le mien. "Quelles choses ?"
Cette question directe me fait rougir, mais l'obscurité naissante cache ma gêne. "Je me suis touchée. En imaginant que c'était toi."
Ses yeux s'assombrissent de désir. "Montre-moi."
"Quoi ?"
"Montre-moi comment tu t'es touchée", répète-t-il d'une voix rauque. "Je veux voir."
Mon cœur s'emballe. Cette demande me terrasse autant qu'elle m'excite. Lentement, ma main droite glisse le long de mon ventre, effleure mes hanches sous l'eau. Léo suit chaque mouvement de mes doigts avec une attention qui décuple mon excitation.
"Comme ça", je murmure quand ma main atteint enfin mon sexe.
Mes doigts caressent mes lèvres intimes avec la même douceur que la nuit précédente. L'eau ajoute une dimension nouvelle à cette caresse, une fluidité qui intensifie chaque sensation.
"Doucement", souffle Léo, et je vois sa main descendre vers son sexe maintenant complètement érigé.
"Toi aussi", je lui dis dans un élan d'audace. "Montre-moi comment tu fais."
Sa main se referme sur sa verge, et il commence un mouvement de va-et-vient lent qui me fascine. Nous nous regardons nous caresser mutuellement, l'eau clapotant doucement autour de nos corps en mouvement.
"J'ai envie de te toucher", avoue-t-il, la voix tendue par le désir.
"Oui", je réponds sans hésiter.
Il s'approche, et sa main libre vient remplacer la mienne entre mes cuisses. Ses doigts explorent d'abord timidement ma fente déjà trempée d'excitation, puis avec plus d'assurance quand mes gémissements lui indiquent qu'il fait exactement ce qu'il faut.
"Tu es tellement mouillée", murmure-t-il contre mon cou.
"C'est à cause de toi", je halète, ma propre main venant entourer son sexe durci.
La sensation de sa chair chaude et ferme dans ma paume me coupe le souffle. Il pulse contre mes doigts, lourd de désir. Je commence un mouvement de va-et-vient que j'accorde au rythme de ses caresses sur mon clitoris.
"Comme ça ?", je demande en variant la pression.
"Oh oui", grogne-t-il, et ses doigts s'intensifient sur mon bouton de chair gonflé.
Nous trouvons rapidement notre rythme, nos corps collés l'un contre l'autre dans l'eau fraîche. Sa main libre caresse mes seins, pince délicatement mes tétons durcis, tandis que ses doigts avides alternent entre caresses circulaires sur mon clitoris et plongées profondes dans mon intimité brûlante.
"Tu sens comme tu te resserres autour de mes doigts ?", chuchote-t-il contre ma tempe. Je ne peux que gémir en réponse, trop submergée par les sensations pour articuler un mot. Ma main accélère sur son sexe, et je vois des gouttes de plaisir perler à son extrémité.
"J'ai envie de jouir avec toi", je confesse dans un souffle.
"Regarde-moi", ordonne-t-il doucement. "Je veux voir tes yeux quand tu viens."
Nos regards se soudent tandis que nos caresses s'intensifient. Ses doigts trouvent ce point magique au fond de moi, cette zone qui me fait voir des étoiles, et il y concentre son attention avec une précision diabolique.
"Léo, je vais...", je halète, sentant l'orgasme monter par vagues successives.
"Moi aussi, je viens moi aussi", grogne-t-il, son sexe pulsant de plus en plus fort dans ma main.
L'eau autour de nous devient houleuse sous l'intensité de nos mouvements. Nos respirations s'accélèrent, se synchronisent, créent un rythme qui se mêle au murmure de la rivière.
"Maintenant", souffle-t-il, et cette simple injonction déclenche en moi un raz-de-marée de plaisir.
Mon orgasme me traverse comme une déflagration, contractant tous mes muscles autour de ses doigts toujours actifs. Au même instant, je sens son sexe pulser violemment dans ma main, et son sperme se mélange à l'eau de la rivière en jets chauds et épais.
"Amandine", gémit-il mon prénom comme une prière, ses hanches continuant de bouger contre ma main.
Nous restons enlacés de longues minutes, pantelants, nos corps encore secoués de spasmes résiduels. L'eau froide ne nous refroidit pas - nous générons notre propre chaleur, notre propre univers dans cette intimité liquide.
Il dépose un baiser dans mes cheveux mouillés. "Demain soir ?"
"Demain soir", je confirme, déjà impatiente de découvrir jusqu'où cette nouvelle complicité pourra nous mener.
Quand nous sortons enfin de l'eau, nos corps frissonnant dans l'air nocturne, je sais que ma vie vient de basculer. Et je n'ai qu'une hâte : que demain arrive.
***
Une nuit et une longue matinée se sont écoulées depuis notre étreinte dans la rivière, et je me surprends à compter les heures qui me séparent de notre prochain rendez-vous. Cette attente m'obsède, me consume de l'intérieur d'une façon que je n'aurais jamais crue possible.
Ce matin, en croisant Léo au village, nos regards se sont accrochés avec une intensité qui m'a fait chavirer. Il achetait du pain à la boulangerie quand je suis entrée, et cette simple coïncidence a suffi à déclencher en moi une vague de désir si violente que j'en ai tremblé.
"Bonjour Amandine", a-t-il murmuré en frôlant ma main en sortant, et ce contact furtif a embrasé tout mon corps.
Maintenant, à vingt-deux heures passées, je descends vers la rivière avec une détermination nouvelle. Ce soir, je veux plus. Je veux tout. Cette pensée me terrifie autant qu'elle m'excite, mais je sais que je ne pourrai plus reculer.
Léo m'attend près du saule, mais cette fois il n'est venu sans rien. Il a étendu une grande serviette sur l'herbe tendre, et des bougies flottantes éclairent doucement la surface de l'eau. Cette attention me bouleverse.
"Tu as pensé à tout", dis-je, émue par ce décor romantique.
"J'avais envie que ce soit parfait pour toi", répond-il en s'approchant. "Pour nous."
Il me prend dans ses bras sans attendre, et nos lèvres se rencontrent enfin dans un baiser que nous n'avions pas encore osé echanger. Sa bouche est douce et ferme à la fois, son goût légèrement salé mêlé à celui du tabac qu'il fume parfois. Ce baiser éveille en moi un incendie que nos caresses précédentes n'avaient fait qu'attiser.
"J'ai envie de toi", souffle-t-il contre mes lèvres. "Entièrement."
"Moi aussi", je réponds, surprise par l'assurance de ma propre voix. "Je te veux en moi."
Ces mots crus dans ma bouche le font tressaillir. Ses mains se crispent sur mes hanches, et je sens son sexe durcir contre mon ventre. Cette réaction instinctive décuple mon excitation.
Il m'entraîne vers la serviette étendue sur l'herbe, ses gestes empreints d'une urgence contenue. Mais quand il commence à déboutonner ma robe, il le fait avec une lenteur calculée qui me rend folle.
"Pas si vite", murmure-t-il quand mes mains impatientes tentent d'accélérer le processus. "Je veux savourer chaque seconde."
Chaque bouton qui cède révèle un peu plus de ma peau à ses yeux gourmands. Quand ma robe tombe enfin, je me dresse nue devant lui dans la lumière dorée des bougies. Son regard parcourt chaque centimètre de mon corps avec une dévotion qui me fait frémir.
"Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée", dit-il d'une voix rauque.
À mon tour, je le déshabille avec des gestes fébriles. Son t-shirt révèle ce torse que j'ai appris à connaître, mais que je redécouvre chaque fois avec la même fascination. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée quand il lève les bras pour m'aider.
Quand son jean tombe à ses pieds, son sexe se dresse fièrement entre ses cuisses, déjà gonflé de désir. Cette vue me coupe le souffle. La perfection de ses proportions, cette courbe légèrement ascendante qui caractérise sa virilité, la façon dont sa peau mate contraste avec la blancheur nacrée de mon corps nu.
Je tends la main pour le caresser, savourant sa texture veloutée et sa chaleur. Ma paume épouse sa forme avec une délicatesse tremblante. Il tressaille sous mon toucher, ses abdominaux se contractent. Un grondement sourd s'échappe de sa gorge quand mes doigts tracent des cercles autour de son gland.
"Léa...", murmure-t-il, ses mains se crispant dans mes cheveux.
Je m'agenouille devant lui sur le matelas blanc, mes yeux levés vers son visage où se peint une expression de désir pur. Mes lèvres effleurent d'abord son extrémité avec une tendresse infinie. Sa saveur, légèrement salée, éveille en moi une faim primitive que je ne connaissais pas.
Lentement, je referme ma bouche sur lui, accueillant sa chaleur pulsante. Ma langue explore chaque centimètre, apprend les zones qui le font frémir davantage. Ses hanches ondulent malgré lui, cherchant plus de profondeur.
Je varie les rythmes, alternant succions douces et mouvements plus appuyés. Mes mains encerclent sa base, accompagnent le mouvement de va-et-vient que j'imprime à ma bouche. Il gémit de plus en plus fort, ses doigts se resserrent dans ma chevelure.
"Plus profond", halète-t-il, sa voix rauque trahissant son excitation grandissante.
Je me force à l'accueillir plus avant, jusqu'à sentir son gland effleurer ma gorge. L'apprentissage est difficile, mais sa réaction - ce gémissement guttural qui résonne dans toute la pièce - me récompense de mes efforts.
Ses cuisses tremblent sous mes paumes. Je sens son sexe pulser entre mes lèvres, les signes avant-coureurs de son orgasme imminent. Sa respiration devient erratique, ses mouvements plus urgents.
"Je vais...", commence-t-il, mais les mots se perdent dans un souffle rauque.
Au moment où je le sens sur le point d'exploser, il se retire brusquement de ma bouche.
"Pas encore", grogne-t-il en reculant, ses yeux assombris par un désir qui confine à la douleur.
Sa poitrine se soulève rapidement, comme s'il venait de courir un marathon. Son sexe luisant de ma salive palpite dans l'air, tendu à l'extrême. Cette vision de sa maîtrise de soi, de sa capacité à retarder son plaisir pour prolonger le nôtre, m'excite au-delà de toute mesure.
Il m'allonge délicatement sur la serviette, son corps venant couvrir le mien. Le contact de sa peau contre la mienne déclenche une décharge électrique qui me traverse de la tête aux pieds.
Ses lèvres explorent mon cou, descendent vers mes seins qu'il couvre de baisers brûlants. Quand sa bouche se referme sur mon téton durci, j'arque le dos en gémissant. Sa langue joue avec cette pointe sensible tandis que sa main malaxe mon autre sein.
"J'ai tellement envie de toi que j'en ai mal", avoue-t-il contre ma peau.
Ses baisers descendent le long de mon ventre, s'attardent sur mon nombril, puis continuent leur progression vers mon intimité déjà trempée d'excitation. Quand sa bouche atteint enfin mon sexe, je crie sous l'intensité de cette caresse nouvelle.
Sa langue explore chaque repli de ma féminité avec une gourmandise qui me fait perdre la raison. Il alterne entre caresses circulaires sur mon clitoris et plongées profondes dans mon intimité, m'arrachant des gémissements de plus en plus forts.
"Léo, je vais jouir", j'halète, sentant l'orgasme monter par vagues successives.
Mais il s'arrête juste avant que je ne bascule, remonte vers moi avec un sourire malicieux. "Pas encore. Je veux qu’on jouisse ensemble."
Il se positionne entre mes cuisses écartées, son sexe effleurant mon entrée humide. Nos regards se soudent dans l'intensité du moment. C'est maintenant que tout va changer.
"Tu es sûre ?", demande-t-il une dernière fois.
"Oui", je souffle. "Prends-moi."
Il me pénètre lentement, centimètre par centimètre, me laissant le temps de m'habituer à cette intrusion délicieuse. La sensation de le sentir s'enfoncer en moi dépasse tout ce que j'avais pu imaginer. Il emplit parfaitement chaque parcelle de mon intimité.
"Tu es si douce", grogne-t-il quand il s'enfonce complètement.
Il reste immobile un instant, nous laissant savourer cette union parfaite. Puis, lentement, il commence ses va-et-vient. Chaque poussée éveille en moi des sensations nouvelles, des zones de plaisir que j'ignorais posséder.
"Plus fort", je murmure contre son oreille.
Il accélère le rythme, ses hanches claquant contre les miennes dans un son charnel qui se mêle à nos gémissements. Mes ongles griffent son dos, cherchant une prise dans cette déferlante de sensations.
"Tu sens comme tu me serres ?", halète-t-il. "C'est tellement bon."
Nos corps trouvent rapidement leur harmonie, se mouvant à l'unisson dans cette danse primitive. L'eau de la rivière clapote doucement près de nous, témoin de notre abandon total.
Je noue mes jambes autour de ses hanches, l'attirant plus profondément en moi. Cette nouvelle position change l'angle de pénétration, et son sexe vient frapper cette zone magique au fond de moi qui me fait voir des étoiles.
"Là, exactement là", je crie, submergée par l'intensité du plaisir.
Il comprend immédiatement et concentre ses coups sur ce point précis, m'arrachant des cris de jouissance de plus en plus forts. L'orgasme approche, je le sens monter du plus profond de mes reins.
"Je vais jouir", j'halète. "Ne t'arrête pas."
"Moi aussi ma chérie, moi aussi", grogne-t-il, son rythme devenant erratique.
Nos respirations s'accélèrent, se synchronisent, créent une mélodie haletante qui se mêle au murmure de la rivière. Nos corps luisants de sueur se percutent de plus en plus fort, cherchant leur libération ultime.
"Maintenant", crie-t-il. "Viens avec moi !"
Cette injonction déclenche en moi un orgasme d'une violence inouïe. Mon sexe se contracte autour du sien par spasmes incontrôlables, tandis que des vagues de plaisir déferlent dans tout mon corps. Au même instant, je le sens pulser en moi, son sperme chaud qui se répand au plus profond de mon intimité.
"Amandine", gémit-il mon prénom comme une prière, ses derniers coups de reins prolongeant notre extase.
Nous restons enlacés de longues minutes, pantelants, nos corps encore secoués de spasmes résiduels. Son sexe reste en moi, et je savoure cette sensation d'être comblée, possédée, marquée par lui.
"C'était...", commence-t-il.
"Magique", je termine, ma tête nichée au creux de son épaule.
Il dépose mille baisers dans mes cheveux, sur mon front, mes joues. "Je crois que je suis tombé amoureux."
Ces mots font battre mon cœur plus fort encore. "Moi aussi", j'avoue. "Moi aussi je t’aime."
Nous nous baignons ensuite dans la rivière, nos corps nus enlacés dans l'eau fraîche qui lave la sueur de nos ébats. Mais déjà, je sens le désir renaître. La nuit est encore jeune.
"Allons chez toi", je murmure contre ses lèvres.
Il sourit, ce sourire qui fait fondre toute résistances. "Avec plaisir."
En remontant vers sa maison, main dans la main, nos vêtements encore humides collant à notre peau, je sais que ma vie d'avant appartiendra bientôt au passé. Léo vient d'ouvrir en moi une porte que je ne veux pas voir se refermer.
À vingt-huit ans, j'ai décidé de tout recommencer. Cette maison héritée de ma grand-mère en Creuse tombe à pic. Trois mois de congé sabbatique, le temps de me retrouver dans ce village dont j'ai oublié jusqu'au nom. Saint-Yrieix-la-Montagne. Deux cents habitants, un bureau de tabac qui fait aussi épicerie, et une rivière qui serpente derrière les maisons de pierre.
L'agent immobilier m'a remis les clés avec un sourire navré. "Vous allez vous ennuyer, mademoiselle. Il ne se passe jamais rien ici."
Tant mieux. J'ai besoin de ce rien, de cette absence d'événements qui caractérise ma vie urbaine depuis trop longtemps. Je veux retrouver le goût des choses simples, réapprendre à vivre au lieu de m’agiter vainement.
Ma première semaine s'écoule dans un flou de déménagement et d'installation. Je redécouvre les joies de l'eau froide le matin - le chauffe-eau est en panne depuis des années -, du silence qui n'est troublé que par le chant des oiseaux, et de cette lenteur provinciale qui m'agaçait autrefois.
Le samedi matin, je décide de me rendre au marché du village. Une dizaine d'étals disposés sur la petite place de l'église, des producteurs locaux qui vendent leurs légumes, leurs fromages, leurs confitures artisanales. L'atmosphère bon enfant me change des supermarchés parisiens où je faisais mes courses en mode pilote automatique.
C'est là que je le vois pour la première fois.
Il se tient derrière un étal de fruits et légumes, en pleine discussion avec une vieille dame qui marchande le prix de ses tomates. Grand, brun, la trentaine passée, il porte un jean délavé et un t-shirt blanc qui moule un torse visiblement musclé par le travail physique. Ses avant-bras hâlés dépassent des manches retroussées, révélant des mains fortes aux ongles un peu sales.
"C'est Léo", me souffle Marguerite, la buraliste, en suivant mon regard. "Un brave garçon. Arboriste de métier. Il s'occupe des espaces verts de la commune et fait du maraîchage pour arrondir ses fins de mois."
Je hoche la tête distraitement, incapable de détourner les yeux. Quelque chose dans sa façon de bouger, de parler aux clients avec cette aisance naturelle, me fascine. Quand il rit à une plaisanterie du boucher d'à côté, des rides se creusent au coin de ses yeux, et je ressens un pincement étrange au creux du ventre.
"Tu n'es pas d'ici", me dit-il quand j'arrive enfin devant son étal.
Ce n'est pas une question. Son regard gris me détaille sans gêne apparente, s'attarde sur mes cheveux châtains que je n'ai pas pris la peine d'attacher, descend vers mes seins que révèle un peu trop mon débardeur, remonte vers mes lèvres.
"Non, je viens de m'installer. La maison de ma grand-mère, près de la rivière", je réponds, troublée par cette inspection.
"Ah, la baraque de la mère Augustine. Ça fait des années qu'elle était fermée." Il sourit, révélant des dents légèrement irrégulières qui ajoutent à son charme. "Tu vas avoir du boulot pour la remettre en état."
"J'ai tout mon temps", dis-je en me penchant vers les courgettes.
Mon mouvement fait bâiller mon décolleté, et je sens son regard qui s'y attarde. Cette attention masculine me trouble plus qu'elle ne devrait. En ville, j'avais pris l'habitude des regards fuyants, des relations aseptisées. Ici, cet homme me regarde comme une femme, tout simplement.
"Tu vas prendre quoi ?", demande-t-il de sa voix grave.
Je n'arrive plus à me concentrer sur les légumes. Ses mains effleurent les miennes quand il me tend un sachet de tomates cerises, et ce contact anodin fait courir un frisson le long de ma colonne vertébrale.
"Tu habites loin ?", je demande, surprise par ma propre audace.
"Juste à côté de chez toi. La maison avec le grand chêne devant." Il marque une pause, ses yeux plantés dans les miens. "On est voisins, en quelque sorte."
Cette révélation me fait l'effet d'une décharge électrique. Voisins. Cela signifie que je vais le croiser régulièrement, que nos vies vont s'entrecroiser dans ce petit village où tout le monde se connaît.
"Tu veux que je passe voir pour la maison ?", propose-t-il en emballant mes légumes. "Pour les réparations, je veux dire. Je m'y connais un peu."
"Pourquoi pas", je réponds, consciente que ma voix tremble légèrement.
Il griffonne son numéro sur un bout de papier qu'il glisse dans mon sac avec mes achats. Ses doigts s'attardent sur les miens plus longtemps que nécessaire.
"Appelle-moi quand tu veux", dit-il. "Je serai là."
En rentrant chez moi, le petit papier au fond de ma poche me brûle comme un secret. Je ne sais pas encore que cet homme va bientôt bouleverser ma vie. Pour l'instant, je savoure juste cette sensation nouvelle : celle de me sentir désirée par un inconnu dont les yeux gris ont réveillé quelque chose que je croyais endormi.
Le soir, accoudée à ma fenêtre qui donne sur la rivière, j'aperçois sa maison dans l'obscurité naissante. Une lumière s'allume au premier étage, et je me surprends à imaginer ce qu'il fait, comment il vit, s'il pense à moi autant que je pense à lui.
Cette nuit-là, pour la première fois depuis des mois, je rêve d'un homme. Et cet homme a les yeux gris et les mains fortes de mon voisin arboriste.
***
La chaleur de juillet me colle à la peau quand j'aperçois Léo qui descend vers la rivière, le lendemain soir. Je venais d'éteindre ma lampe de chevet après une lecture qui n'arrivait pas à m'endormir, quand un mouvement au fond du jardin voisin a attiré mon attention. Mes doigts écartent instinctivement le rideau de lin, et mon souffle se bloque dans ma gorge.
Il se tient là, en contrebas, près du saule qui surplombe la berge. Dans la pénombre dorée du crépuscule, je distingue les contours de son torse nu, la ligne de ses épaules qui se dessinent avec une précision troublante. Mes yeux suivent malgré moi le mouvement de ses mains qui défont sa ceinture, puis font glisser son jean le long de ses hanches. Je devrais détourner le regard, fermer ce rideau, respecter son intimité. Mais je ne peux pas.
Mon cœur tambourine contre mes côtes quand il se redresse, entièrement nu, et que la lune révèle son corps dans toute sa force masculine. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée par les journées de travail en plein air. L'arboriste que j'ai croisé quelques fois au village se transforme soudain en une vision qui réveille quelque chose de primitif au creux de mon ventre.
L'eau l'accueille dans un frisson qui fait courir mes propres muscles sous ma chemise de nuit. Je le regarde s'immerger lentement, centimètre par centimètre, et j'ai l'impression que c'est moi qui pénètre dans cette fraîcheur liquide. Ses mouvements sont d'une grâce animale qui m' hypnotise. Quand il rejette la tête en arrière pour mouiller ses cheveux, j'imagine mes doigts qui s'y enfouissent.
Ma respiration devient plus courte, plus saccadée. Une chaleur nouvelle se propage entre mes cuisses, différente de celle qui règne dans ma chambre. Mes tétons durcissent contre le coton fin de ma nuisette, et je presse inconsciemment mes jambes l'une contre l'autre pour apaiser cette pulsation qui naît dans mon bas-ventre.
Léo nage maintenant avec des brasses puissantes qui font rouler les muscles de son dos. Chaque mouvement semble calculé pour me faire perdre la raison. L'eau ruisselle sur sa peau quand il émerge près du rocher plat, et je mords ma lèvre inférieure pour étouffer le gémissement qui monte de ma gorge.
C'est à cet instant précis que nos regards se croisent.
Le temps se suspend, comme si l'univers entier retenait son souffle. Ses yeux trouvent les miens par-delà la distance, par-delà les feuillages qui nous séparent. Je devrais avoir honte, me cacher, mais quelque chose dans son regard m'en empêche. Il ne détourne pas les yeux. Au contraire, il soutient mon regard avec une intensité qui me brûle jusqu'aux os.
Un sourire naît lentement sur ses lèvres, un sourire qui n'a rien d'innocent. Il sait que je l'observe. Il sait que je le désire. Et il aime ça.
Ma main libre glisse malgré moi vers mon cou, caresse ma clavicule dans un geste que je ne contrôle plus. Ses yeux suivent ce mouvement, et je vois sa mâchoire se crisper légèrement. La distance entre nous n'empêche pas cette communication muette, cette danse du désir qui s'établit dans le silence de la nuit.
Il sort lentement de l'eau, sans me quitter du regard. L'eau dégouline de son corps en rivières argentées qui cascadent sur sa peau. Je découvre alors son sexe, à demi érigé, qui se balance entre ses cuisses musclées. Ma bouche s'assèche instantanément.
Léo ramasse ses vêtements avec une nonchalance calculée, comme s'il savait parfaitement l'effet qu'il produit sur moi. Il s'habille sans se presser, ses gestes empreints d'une sensualité naturelle qui me fait frissonner. Avant de partir, il lève une dernière fois les yeux vers ma fenêtre et porte sa main à ses lèvres dans un baiser qu'il m'envoie à travers la nuit.
Je laisse retomber le rideau, le cœur battant la chamade, les jambes flageolantes. Mais l'image de son corps nu continue de danser derrière mes paupières closes. Cette vision s'imprime en moi avec une précision troublante : la courbe de ses fesses, la ligne de poils sombres qui descend de son nombril vers son sexe, la façon dont ses muscles se contractent sous l'effort.
Je me laisse tomber sur mon lit, les joues en feu. Mes mains tremblent encore de ce que je viens de vivre. Cette scène d'une intimité volée a réveillé quelque chose en moi que je croyais endormi depuis mon arrivée dans ce village paisible de la Creuse.
L'excitation pulse maintenant entre mes jambes avec une insistance qui me fait perdre la raison. Je ferme les yeux et revois Léo dans l'eau, imagine la sensation de ses mains sur ma peau, de sa bouche contre la mienne. Mes doigts effleurent mes lèvres, descendent lentement vers mon cou, caressent mes seins à travers le tissu fin.
Mes tétons se dressent sous mes paumes, et je les pince délicatement, arrachant un soupir à mes lèvres entrouvertes. Cette caresse éveille des échos dans tout mon corps, des frissons qui courent le long de ma colonne vertébrale et viennent se concentrer dans mon bas-ventre.
Ma main droite abandonne mes seins pour glisser vers mon ventre, effleure la naissance de mes hanches. Je soulève ma nuisette, révélant ma peau nue à l'air tiède de la nuit. Mes doigts tracent des cercles paresseux sur mon ventre, se rapprochent inexorablement de cette zone qui pulse de désir.
Quand mes doigts atteignent enfin la lisière de ma toison, je découvre que je suis déjà trempée. Cette moiteur chaude trahit l'intensité de mon excitation. Je caresse lentement mes lèvres intimes, savourant cette douceur soyeuse qui s'offre à mes doigts explorateurs.
Mon index trouve mon clitoris déjà gonflé de plaisir. Cette première caresse directe m'arrache un gémissement que j'étouffe contre mon oreiller. Je ferme les yeux et laisse mon imagination prendre le contrôle. C'est la main de Léo qui me caresse maintenant, ses doigts agiles qui connaissent déjà tous les secrets de mon corps.
Mes mouvements s'accélèrent progressivement, suivant le rythme de plus en plus saccadé de ma respiration. Ma main gauche malaxe mes seins tour à tour, pinçant mes tétons durcis, tandis que ma main droite s'active entre mes cuisses. Je glisse deux doigts à l'intérieur de mon intimité brûlante, imitant la pénétration que j'imagine avec Léo.
Mon bassin ondule maintenant au rythme de mes doigts. Je cambre le dos, offrant mes seins à la caresse de l'air nocturne. Dans mon esprit, Léo est là, au-dessus de moi, ses yeux plantés dans les miens avec cette même intensité troublante que j'ai vue près de la rivière.
La tension monte en moi par vagues successives. Chaque mouvement de mon majeur sur mon clitoris m’envoie des décharges électriques dans tout le corps. Je sens l'orgasme approcher, cette déferlante de plaisir qui monte du plus profond de mes reins.
Mes jambes se tendent, mes orteils se recroquevillent. Ma respiration devient de plus en plus courte, entrecoupée de petits gémissements que je ne peux plus retenir. L'image de Léo nu dans l'eau occupe entièrement mon esprit, décuplant chaque sensation.
"Léo..." murmurent mes lèvres entrouvertes.
Son nom sur ma bouche agit comme un déclencheur. L'orgasme me submerge d'un coup, une vague de plaisir d'une intensité inouïe qui me fait cambrer tout le corps. Mes muscles se contractent par spasmes autour de mes doigts, tandis que des étincelles de jouissance irradient de mon sexe vers chaque terminaison nerveuse.
Je crie son nom une seconde fois, plus fort, sans pouvoir me retenir. Mon corps tout entier vibre sous l'impact de cette déferlante de sensations. Les spasmes se succèdent, chacun plus intense que le précédent, me laissant pantelante et tremblante sur mes draps froissés.
Quand les dernières ondulations du plaisir s'estompent enfin, je reste allongée, haletante, les membres lourds de satisfaction. Ma peau luit d'une fine pellicule de sueur, et mon cœur bat encore à tout rompre. Entre mes cuisses, mes doigts baignent dans cette moiteur chaude qui témoigne de l'intensité de ma jouissance.
Je porte mes doigts à mes lèvres et goûte ma propre essence. Ce goût salé et musqué achève de m'enivrer. Je viens de franchir une frontière, de céder à un désir que je n'aurais jamais cru éprouver pour un inconnu aperçu par ma fenêtre.
Mais déjà, tandis que je sombre dans un sommeil apaisé, une idée germe dans mon esprit embrumé par le plaisir. Demain, je lui laisserai un mot. Demain, ce sera à mon tour de me dévoiler.
***
Mon réveil sonne à six heures, mais je suis déjà debout depuis longtemps. Impossible de trouver le sommeil après ce qui s'est passé hier soir. L'image de Léo nu dans la rivière n'a pas quitté mon esprit une seconde, et mon corps vibre encore des échos de l'orgasme qui m'a terrassée en pensant à lui.
Je prépare mon café d'une main tremblante, puis je m'installe à ma table de cuisine pour rédiger ce mot qui va peut-être changer ma vie. Les mots viennent naturellement, comme s'ils n'attendaient que d'être libérés.
"Je t'ai vu... Et je rêve de te rejoidre. Viens me montrer la rivière à la tombée de la nuit. A."
Mon cœur bat si fort quand je glisse le papier dans sa boîte aux lettres que j'ai peur qu'il m'entende depuis sa maison. Puis je passe la journée à guetter le moindre signe de sa présence, partagée entre l'excitation et une angoisse délicieuse.
À vingt-et-une heures, je descends vers la rivière, les jambes flageolantes. J'ai revêtu une robe légère en coton blanc qui épouse mes formes sans les dévoiler complètement. En dessous, rien. Cette liberté nouvelle me grise autant qu'elle me terrifie.
Léo m'attend déjà, adossé contre le saule aux branches pendantes. Il porte un jean délavé et un t-shirt gris qui moule son torse. Quand nos regards se croisent, un sourire lent éclaire son visage.
"Bonsoir Amandine", dit-il simplement, et sa voix grave fait courir un frisson le long de ma colonne vertébrale.
"Bonsoir", je réponds dans un souffle, incapable d'articuler autre chose.
Il s'approche lentement, ses yeux ne quittant pas les miens. "Ton mot était... intriguant."
"Je ne suis plus la même depuis hier soir", j'avoue, surprise par ma propre audace.
"Moi non plus." Il s'arrête à un mètre de moi, assez près pour que je sente son parfum - un mélange de bois et de quelque chose de plus sauvage. "Tu es sûre de ce que tu veux ?"
Je hoche la tête, incapable de parler. Mes doigts tremblent quand ils se posent sur le premier bouton de ma robe. Léo recule d'un pas pour me donner de l'espace, mais son regard ne me lâche pas.
"Vas-y doucement", murmure-t-il. "Prends ton temps."
Sa voix m'encourage, me rassure. Je défais le deuxième bouton, puis le troisième. Le tissu s'écarte progressivement, révélant ma peau centimètre par centimètre. L'air tiède caresse mes épaules nues quand la robe glisse le long de mes bras.
"Tu es magnifique", souffle-t-il, et ce compliment dans sa bouche déclenche une vague de chaleur dans mon bas-ventre.
Quand ma robe tombe enfin à mes pieds, je me dresse nue devant lui dans la lumière dorée du couchant. Ses yeux parcourent chaque centimètre de mon corps avec une intensité qui me fait frémir. Mes tétons se durcissent sous son regard, et je sens déjà l'humidité naître entre mes cuisses.
"À ton tour maintenant", dis-je d'une voix que je ne reconnais pas.
Il fait passer son t-shirt par-dessus sa tête d'un geste fluide, révélant ce torse sur lequel j'ai fantasmé toute la nuit. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée, et une ligne de poils sombres descend de son nombril vers la ceinture de son jean.
Ses mains défont sa boucle, puis la fermeture éclair. Quand il fait glisser son jean le long de ses hanches, je retiens mon souffle. Il ne porte rien en dessous, et son sexe se dresse déjà à demi érigé entre ses cuisses musclées.
"L'eau va être froide", prévient-il avec un sourire en coin.
Je pénètre la première dans la rivière, et le choc de la fraîcheur sur ma peau brûlante m'arrache un petit cri. Mais cette sensation n'est rien comparée à ce que je ressens quand Léo me rejoint et que nos corps s'effleurent dans l'eau sombre.
"Viens ici", murmure-t-il en tendant sa main vers moi.
Je m'approche lentement, de l'eau jusqu’à la taille. Nos corps se frôlent, peau contre peau, et cette première caresse liquide déclenche en moi un incendie que je ne pensais pas possible.
"J'ai pensé à toi toute la nuit", avoue-t-il contre mon oreille, son souffle chaud contrastant avec la fraîcheur de l'eau.
"Moi aussi", je chuchote. "J'ai... j'ai fait des choses en pensant à toi."
Il recule légèrement pour plonger son regard dans le mien. "Quelles choses ?"
Cette question directe me fait rougir, mais l'obscurité naissante cache ma gêne. "Je me suis touchée. En imaginant que c'était toi."
Ses yeux s'assombrissent de désir. "Montre-moi."
"Quoi ?"
"Montre-moi comment tu t'es touchée", répète-t-il d'une voix rauque. "Je veux voir."
Mon cœur s'emballe. Cette demande me terrasse autant qu'elle m'excite. Lentement, ma main droite glisse le long de mon ventre, effleure mes hanches sous l'eau. Léo suit chaque mouvement de mes doigts avec une attention qui décuple mon excitation.
"Comme ça", je murmure quand ma main atteint enfin mon sexe.
Mes doigts caressent mes lèvres intimes avec la même douceur que la nuit précédente. L'eau ajoute une dimension nouvelle à cette caresse, une fluidité qui intensifie chaque sensation.
"Doucement", souffle Léo, et je vois sa main descendre vers son sexe maintenant complètement érigé.
"Toi aussi", je lui dis dans un élan d'audace. "Montre-moi comment tu fais."
Sa main se referme sur sa verge, et il commence un mouvement de va-et-vient lent qui me fascine. Nous nous regardons nous caresser mutuellement, l'eau clapotant doucement autour de nos corps en mouvement.
"J'ai envie de te toucher", avoue-t-il, la voix tendue par le désir.
"Oui", je réponds sans hésiter.
Il s'approche, et sa main libre vient remplacer la mienne entre mes cuisses. Ses doigts explorent d'abord timidement ma fente déjà trempée d'excitation, puis avec plus d'assurance quand mes gémissements lui indiquent qu'il fait exactement ce qu'il faut.
"Tu es tellement mouillée", murmure-t-il contre mon cou.
"C'est à cause de toi", je halète, ma propre main venant entourer son sexe durci.
La sensation de sa chair chaude et ferme dans ma paume me coupe le souffle. Il pulse contre mes doigts, lourd de désir. Je commence un mouvement de va-et-vient que j'accorde au rythme de ses caresses sur mon clitoris.
"Comme ça ?", je demande en variant la pression.
"Oh oui", grogne-t-il, et ses doigts s'intensifient sur mon bouton de chair gonflé.
Nous trouvons rapidement notre rythme, nos corps collés l'un contre l'autre dans l'eau fraîche. Sa main libre caresse mes seins, pince délicatement mes tétons durcis, tandis que ses doigts avides alternent entre caresses circulaires sur mon clitoris et plongées profondes dans mon intimité brûlante.
"Tu sens comme tu te resserres autour de mes doigts ?", chuchote-t-il contre ma tempe. Je ne peux que gémir en réponse, trop submergée par les sensations pour articuler un mot. Ma main accélère sur son sexe, et je vois des gouttes de plaisir perler à son extrémité.
"J'ai envie de jouir avec toi", je confesse dans un souffle.
"Regarde-moi", ordonne-t-il doucement. "Je veux voir tes yeux quand tu viens."
Nos regards se soudent tandis que nos caresses s'intensifient. Ses doigts trouvent ce point magique au fond de moi, cette zone qui me fait voir des étoiles, et il y concentre son attention avec une précision diabolique.
"Léo, je vais...", je halète, sentant l'orgasme monter par vagues successives.
"Moi aussi, je viens moi aussi", grogne-t-il, son sexe pulsant de plus en plus fort dans ma main.
L'eau autour de nous devient houleuse sous l'intensité de nos mouvements. Nos respirations s'accélèrent, se synchronisent, créent un rythme qui se mêle au murmure de la rivière.
"Maintenant", souffle-t-il, et cette simple injonction déclenche en moi un raz-de-marée de plaisir.
Mon orgasme me traverse comme une déflagration, contractant tous mes muscles autour de ses doigts toujours actifs. Au même instant, je sens son sexe pulser violemment dans ma main, et son sperme se mélange à l'eau de la rivière en jets chauds et épais.
"Amandine", gémit-il mon prénom comme une prière, ses hanches continuant de bouger contre ma main.
Nous restons enlacés de longues minutes, pantelants, nos corps encore secoués de spasmes résiduels. L'eau froide ne nous refroidit pas - nous générons notre propre chaleur, notre propre univers dans cette intimité liquide.
Il dépose un baiser dans mes cheveux mouillés. "Demain soir ?"
"Demain soir", je confirme, déjà impatiente de découvrir jusqu'où cette nouvelle complicité pourra nous mener.
Quand nous sortons enfin de l'eau, nos corps frissonnant dans l'air nocturne, je sais que ma vie vient de basculer. Et je n'ai qu'une hâte : que demain arrive.
***
Une nuit et une longue matinée se sont écoulées depuis notre étreinte dans la rivière, et je me surprends à compter les heures qui me séparent de notre prochain rendez-vous. Cette attente m'obsède, me consume de l'intérieur d'une façon que je n'aurais jamais crue possible.
Ce matin, en croisant Léo au village, nos regards se sont accrochés avec une intensité qui m'a fait chavirer. Il achetait du pain à la boulangerie quand je suis entrée, et cette simple coïncidence a suffi à déclencher en moi une vague de désir si violente que j'en ai tremblé.
"Bonjour Amandine", a-t-il murmuré en frôlant ma main en sortant, et ce contact furtif a embrasé tout mon corps.
Maintenant, à vingt-deux heures passées, je descends vers la rivière avec une détermination nouvelle. Ce soir, je veux plus. Je veux tout. Cette pensée me terrifie autant qu'elle m'excite, mais je sais que je ne pourrai plus reculer.
Léo m'attend près du saule, mais cette fois il n'est venu sans rien. Il a étendu une grande serviette sur l'herbe tendre, et des bougies flottantes éclairent doucement la surface de l'eau. Cette attention me bouleverse.
"Tu as pensé à tout", dis-je, émue par ce décor romantique.
"J'avais envie que ce soit parfait pour toi", répond-il en s'approchant. "Pour nous."
Il me prend dans ses bras sans attendre, et nos lèvres se rencontrent enfin dans un baiser que nous n'avions pas encore osé echanger. Sa bouche est douce et ferme à la fois, son goût légèrement salé mêlé à celui du tabac qu'il fume parfois. Ce baiser éveille en moi un incendie que nos caresses précédentes n'avaient fait qu'attiser.
"J'ai envie de toi", souffle-t-il contre mes lèvres. "Entièrement."
"Moi aussi", je réponds, surprise par l'assurance de ma propre voix. "Je te veux en moi."
Ces mots crus dans ma bouche le font tressaillir. Ses mains se crispent sur mes hanches, et je sens son sexe durcir contre mon ventre. Cette réaction instinctive décuple mon excitation.
Il m'entraîne vers la serviette étendue sur l'herbe, ses gestes empreints d'une urgence contenue. Mais quand il commence à déboutonner ma robe, il le fait avec une lenteur calculée qui me rend folle.
"Pas si vite", murmure-t-il quand mes mains impatientes tentent d'accélérer le processus. "Je veux savourer chaque seconde."
Chaque bouton qui cède révèle un peu plus de ma peau à ses yeux gourmands. Quand ma robe tombe enfin, je me dresse nue devant lui dans la lumière dorée des bougies. Son regard parcourt chaque centimètre de mon corps avec une dévotion qui me fait frémir.
"Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée", dit-il d'une voix rauque.
À mon tour, je le déshabille avec des gestes fébriles. Son t-shirt révèle ce torse que j'ai appris à connaître, mais que je redécouvre chaque fois avec la même fascination. Ses muscles roulent sous sa peau hâlée quand il lève les bras pour m'aider.
Quand son jean tombe à ses pieds, son sexe se dresse fièrement entre ses cuisses, déjà gonflé de désir. Cette vue me coupe le souffle. La perfection de ses proportions, cette courbe légèrement ascendante qui caractérise sa virilité, la façon dont sa peau mate contraste avec la blancheur nacrée de mon corps nu.
Je tends la main pour le caresser, savourant sa texture veloutée et sa chaleur. Ma paume épouse sa forme avec une délicatesse tremblante. Il tressaille sous mon toucher, ses abdominaux se contractent. Un grondement sourd s'échappe de sa gorge quand mes doigts tracent des cercles autour de son gland.
"Léa...", murmure-t-il, ses mains se crispant dans mes cheveux.
Je m'agenouille devant lui sur le matelas blanc, mes yeux levés vers son visage où se peint une expression de désir pur. Mes lèvres effleurent d'abord son extrémité avec une tendresse infinie. Sa saveur, légèrement salée, éveille en moi une faim primitive que je ne connaissais pas.
Lentement, je referme ma bouche sur lui, accueillant sa chaleur pulsante. Ma langue explore chaque centimètre, apprend les zones qui le font frémir davantage. Ses hanches ondulent malgré lui, cherchant plus de profondeur.
Je varie les rythmes, alternant succions douces et mouvements plus appuyés. Mes mains encerclent sa base, accompagnent le mouvement de va-et-vient que j'imprime à ma bouche. Il gémit de plus en plus fort, ses doigts se resserrent dans ma chevelure.
"Plus profond", halète-t-il, sa voix rauque trahissant son excitation grandissante.
Je me force à l'accueillir plus avant, jusqu'à sentir son gland effleurer ma gorge. L'apprentissage est difficile, mais sa réaction - ce gémissement guttural qui résonne dans toute la pièce - me récompense de mes efforts.
Ses cuisses tremblent sous mes paumes. Je sens son sexe pulser entre mes lèvres, les signes avant-coureurs de son orgasme imminent. Sa respiration devient erratique, ses mouvements plus urgents.
"Je vais...", commence-t-il, mais les mots se perdent dans un souffle rauque.
Au moment où je le sens sur le point d'exploser, il se retire brusquement de ma bouche.
"Pas encore", grogne-t-il en reculant, ses yeux assombris par un désir qui confine à la douleur.
Sa poitrine se soulève rapidement, comme s'il venait de courir un marathon. Son sexe luisant de ma salive palpite dans l'air, tendu à l'extrême. Cette vision de sa maîtrise de soi, de sa capacité à retarder son plaisir pour prolonger le nôtre, m'excite au-delà de toute mesure.
Il m'allonge délicatement sur la serviette, son corps venant couvrir le mien. Le contact de sa peau contre la mienne déclenche une décharge électrique qui me traverse de la tête aux pieds.
Ses lèvres explorent mon cou, descendent vers mes seins qu'il couvre de baisers brûlants. Quand sa bouche se referme sur mon téton durci, j'arque le dos en gémissant. Sa langue joue avec cette pointe sensible tandis que sa main malaxe mon autre sein.
"J'ai tellement envie de toi que j'en ai mal", avoue-t-il contre ma peau.
Ses baisers descendent le long de mon ventre, s'attardent sur mon nombril, puis continuent leur progression vers mon intimité déjà trempée d'excitation. Quand sa bouche atteint enfin mon sexe, je crie sous l'intensité de cette caresse nouvelle.
Sa langue explore chaque repli de ma féminité avec une gourmandise qui me fait perdre la raison. Il alterne entre caresses circulaires sur mon clitoris et plongées profondes dans mon intimité, m'arrachant des gémissements de plus en plus forts.
"Léo, je vais jouir", j'halète, sentant l'orgasme monter par vagues successives.
Mais il s'arrête juste avant que je ne bascule, remonte vers moi avec un sourire malicieux. "Pas encore. Je veux qu’on jouisse ensemble."
Il se positionne entre mes cuisses écartées, son sexe effleurant mon entrée humide. Nos regards se soudent dans l'intensité du moment. C'est maintenant que tout va changer.
"Tu es sûre ?", demande-t-il une dernière fois.
"Oui", je souffle. "Prends-moi."
Il me pénètre lentement, centimètre par centimètre, me laissant le temps de m'habituer à cette intrusion délicieuse. La sensation de le sentir s'enfoncer en moi dépasse tout ce que j'avais pu imaginer. Il emplit parfaitement chaque parcelle de mon intimité.
"Tu es si douce", grogne-t-il quand il s'enfonce complètement.
Il reste immobile un instant, nous laissant savourer cette union parfaite. Puis, lentement, il commence ses va-et-vient. Chaque poussée éveille en moi des sensations nouvelles, des zones de plaisir que j'ignorais posséder.
"Plus fort", je murmure contre son oreille.
Il accélère le rythme, ses hanches claquant contre les miennes dans un son charnel qui se mêle à nos gémissements. Mes ongles griffent son dos, cherchant une prise dans cette déferlante de sensations.
"Tu sens comme tu me serres ?", halète-t-il. "C'est tellement bon."
Nos corps trouvent rapidement leur harmonie, se mouvant à l'unisson dans cette danse primitive. L'eau de la rivière clapote doucement près de nous, témoin de notre abandon total.
Je noue mes jambes autour de ses hanches, l'attirant plus profondément en moi. Cette nouvelle position change l'angle de pénétration, et son sexe vient frapper cette zone magique au fond de moi qui me fait voir des étoiles.
"Là, exactement là", je crie, submergée par l'intensité du plaisir.
Il comprend immédiatement et concentre ses coups sur ce point précis, m'arrachant des cris de jouissance de plus en plus forts. L'orgasme approche, je le sens monter du plus profond de mes reins.
"Je vais jouir", j'halète. "Ne t'arrête pas."
"Moi aussi ma chérie, moi aussi", grogne-t-il, son rythme devenant erratique.
Nos respirations s'accélèrent, se synchronisent, créent une mélodie haletante qui se mêle au murmure de la rivière. Nos corps luisants de sueur se percutent de plus en plus fort, cherchant leur libération ultime.
"Maintenant", crie-t-il. "Viens avec moi !"
Cette injonction déclenche en moi un orgasme d'une violence inouïe. Mon sexe se contracte autour du sien par spasmes incontrôlables, tandis que des vagues de plaisir déferlent dans tout mon corps. Au même instant, je le sens pulser en moi, son sperme chaud qui se répand au plus profond de mon intimité.
"Amandine", gémit-il mon prénom comme une prière, ses derniers coups de reins prolongeant notre extase.
Nous restons enlacés de longues minutes, pantelants, nos corps encore secoués de spasmes résiduels. Son sexe reste en moi, et je savoure cette sensation d'être comblée, possédée, marquée par lui.
"C'était...", commence-t-il.
"Magique", je termine, ma tête nichée au creux de son épaule.
Il dépose mille baisers dans mes cheveux, sur mon front, mes joues. "Je crois que je suis tombé amoureux."
Ces mots font battre mon cœur plus fort encore. "Moi aussi", j'avoue. "Moi aussi je t’aime."
Nous nous baignons ensuite dans la rivière, nos corps nus enlacés dans l'eau fraîche qui lave la sueur de nos ébats. Mais déjà, je sens le désir renaître. La nuit est encore jeune.
"Allons chez toi", je murmure contre ses lèvres.
Il sourit, ce sourire qui fait fondre toute résistances. "Avec plaisir."
En remontant vers sa maison, main dans la main, nos vêtements encore humides collant à notre peau, je sais que ma vie d'avant appartiendra bientôt au passé. Léo vient d'ouvrir en moi une porte que je ne veux pas voir se refermer.
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Super bien écrit; c'est plutôt rare ! J'apprécie.

