La restauratrice
Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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La restauratrice
*** Premiers contacts :
La voiture de Camille quitte la route départementale pour s'engager sur le chemin de terre blanche. La poussière se soulève derrière elle, fine et lumineuse dans l'air de juillet. Les cyprès alignés bordent le chemin comme des sentinelles immobiles. Le domaine de Julien se dévoile progressivement : une bâtisse provençale en pierre ocre, flanquée d'un atelier aux larges baies vitrées qui captent la lumière du sud.
Camille coupe le moteur. Elle reste un instant dans l'habitacle climatisé, main sur la poignée, hésitante. La chaleur vibre au-dessus du gravier. Elle a lu les articles sur le sculpteur : reclus depuis trois ans, refusant les commandes publiques, vivant seul avec ses sculptures. Les rumeurs évoquent un divorce brutal, une fuite de Paris, une misanthropie assumée.
Elle attrape sa mallette sur le siège passager, ouvre la portière. L'air chaud la frappe comme un souffle de four. Son chemisier en lin colle déjà à sa peau. Elle avance vers l'atelier, ses sandales crissant sur le gravier blanc.
La porte de l'atelier est ouverte. Elle distingue l'intérieur, sombre par contraste avec l'extérieur éclatant. Une odeur de plâtre et de pierre fraîche s'échappe de l'ouverture.
« Monsieur Darras ? »
Sa voix résonne dans l'espace vaste. Pas de réponse. Camille franchit le seuil. Ses yeux s'habituent progressivement à la pénombre. L'atelier est immense, cathédrale de création où trônent une vingtaine de sculptures à différents stades d'achèvement. Blocs de marbre bruts, formes ébauchées, figures presque terminées. Et partout, la poussière blanche qui recouvre chaque surface.
Au fond, près d'une statue grandeur nature représentant un corps féminin cambré, un homme travaille. Torse nu, pantalon de toile maculé de plâtre, cheveux châtains attachés en catogan. Ses mains courent sur la pierre avec une précision fascinante. Il lime, gratte, caresse presque la surface. Les muscles de son dos roulent sous la peau bronzée. Camille reste figée, troublée par l'intimité du geste, par la concentration absolue qui émane de lui.
Il lève enfin la tête. Leurs regards se croisent.
Julien pose lentement sa râpe, s'essuie les mains sur son pantalon. Il la dévisage sans sourire, sans un mot de bienvenue. Ses yeux sont gris, presque argentés dans la lumière tamisée.
« Vous êtes la restauratrice. »
Une affirmation, pas une question. Sa voix est grave, légèrement éraillée.
« Camille Laurent, oui. Nous avions rendez-vous à quinze heures. »
Il jette un œil à sa montre couverte de poussière.
« J'ai perdu la notion du temps. »
Il s'approche. Camille remarque les détails : la fine cicatrice qui traverse son sourcil gauche, la barbe de trois jours, la manière dont il se déplace avec une grâce animale malgré sa carrure. Il s'arrête à un mètre d'elle, suffisamment près pour qu'elle perçoive son odeur - sueur propre mêlée à la poussière de pierre.
« Les sculptures sont dans la remise attenante. Dix-huit pièces du XVIIIe, collection Desmoulins. Elles ont été mal entreposées pendant des décennies. »
Il la contourne pour se diriger vers une porte latérale. Camille le suit, consciente de son regard qui s'attarde brièvement sur ses jambes nues sous sa jupe en coton.
La remise est fraîche, volets fermés. Julien allume les néons. La lumière froide révèle les sculptures disposées sur des tréteaux. Camille retient un souffle. Elles sont magnifiques et obscènes à la fois. Corps enlacés dans toutes les positions imaginables, visages figés dans l'extase, détails anatomiques d'un réalisme troublant. Seins offerts, sexes dressés, bouches ouvertes sur des cris de plaisir silencieux.
« La collection Desmoulins était commandée par un aristocrate libertin pour son cabinet de curiosités érotiques », explique Julien en observant Camille observer les sculptures. « Elles n'ont jamais été exposées publiquement. »
Camille s'approche de la première pièce, une femme à genoux devant un homme debout, tête renversée. Elle sort ses gants en latex, ses outils de sa mallette. Ses doigts effleurent la joue de marbre de la femme. La pierre est froide, lisse sous le bout de ses doigts.
« Elles sont remarquablement conservées malgré les conditions de stockage », murmure-t-elle, plus pour elle-même que pour lui. « Regardez la finesse du grain ici, sur la gorge. Et là, la manière dont le sculpteur a rendu la tension du muscle... »
Elle se penche, examine la jonction entre les deux corps de marbre. Elle est consciente que Julien la regarde travailler, qu'il la scrute avec la même intensité qu'elle met à scruter la pierre.
« Vous n'êtes pas gênée ? »
La question la surprend. Elle lève les yeux vers lui.
« Gênée par quoi ? »
« Par le sujet. »
Camille soutient son regard.
« Je restaure des œuvres d'art. Le sujet importe moins que la qualité de l'exécution. »
Un léger sourire étire les lèvres de Julien, le premier depuis son arrivée.
« Vous mentez. Je vois vos joues rougir. »
Camille sent effectivement une chaleur lui monter au visage. Elle se détourne, examine une autre sculpture pour se donner une contenance.
« Combien de temps estimez-vous nécessaire ? » demande-t-il en s'accoudant contre un pilier, bras croisés.
« Trois mois, peut-être quatre. Il faut nettoyer, consolider les fissures, restaurer les parties manquantes... »
« Vous travaillerez ici. »
Camille se retourne.
« Je préfère généralement travailler dans mon atelier à Avignon. Je peux faire des allers-retours... »
« Non. » Le ton est ferme, sans appel. « Les sculptures ne doivent pas quitter le domaine. Condition du propriétaire. Il y a un logement pour vous dans l'aile est de la maison. »
Le silence s'installe entre eux, épais et tendu. Camille soupèse les implications : trois mois ici, isolée avec un homme qu'elle ne connaît pas, entourée de sculptures pornographiques. Professionnellement, la mission est prestigieuse, le tarif généreux. Personnellement...
« D'accord », répond-elle finalement. « Je peux commencer lundi prochain. Le temps d'organiser mon départ. »
Julien hoche la tête. Il s'approche d'elle, suffisamment près pour qu'elle doive lever le menton pour croiser son regard.
« Vous n'avez pas peur de vivre isolée avec un misanthrope ? »
« Vous n'avez pas peur de supporter une présence pendant trois mois ? »
Il sourit franchement pour la première fois. Le sourire transforme son visage, adoucit les traits durs.
« Touché. »
Camille range ses outils. Ses mains tremblent légèrement. Elle sent le poids du regard de Julien sur sa nuque, sur ses épaules, sur la courbe de ses reins lorsqu'elle se penche pour fermer sa mallette.
Ils retournent vers l'atelier principal. La lumière de fin d'après-midi entre maintenant par les baies vitrées, dorée et épaisse. Julien la raccompagne jusqu'à sa voiture. La chaleur a légèrement diminué mais l'air reste lourd, chargé du parfum de lavande et de thym.
« Lundi, neuf heures », dit-il en ouvrant la portière pour elle.
Camille s'installe au volant. Elle démarre, observe Julien dans le rétroviseur. Il reste immobile sur le gravier blanc, silhouette sombre découpée dans la lumière déclinante, mains dans les poches. Il la regarde partir jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le virage bordé de cyprès.
Sur le chemin du retour, Camille baisse les vitres. Le vent chaud fouette ses cheveux. Elle repense aux sculptures, aux corps de marbre figés dans leurs étreintes éternelles. Elle repense aux mains de Julien sur la pierre, à la manière dont ses doigts caressaient le marbre. Elle repense à son regard gris qui semblait voir à travers elle.
Quelque chose s'est déplacé en elle pendant cette heure dans l'atelier. Une tension s'est installée dans son ventre, une curiosité qui n'a rien de professionnel. Elle serre le volant plus fort, essaie de se concentrer sur la route.
Trois mois. Elle sera là durant trois mois.
*** Emménagement :
Dimanche soir, Camille charge ses affaires dans sa voiture. Valises de vêtements légers, matériel de restauration, ordinateur portable, livres. Elle a prévenu ses amis qu'elle serait peu disponible, annulé ses projets estivaux.
Elle se couche tôt mais dort mal. Des fragments de rêves agités la traversent : mains sur du marbre qui devient chair, regards gris qui la déshabillent, statues qui prennent vie et gémissent sous des caresses de pierre.
Lundi matin, elle reprend la route vers le domaine. Son cœur bat plus vite à mesure qu'elle approche. Elle se reproche son trouble, se répète que c'est une mission comme les autres. Mais elle a choisi avec soin sa tenue : robe légère qui souligne sa silhouette sans être provocante, sandales à lanières, cheveux relevés qui dégagent sa nuque.
Julien l'attend devant l'atelier. Même posture que la semaine précédente : bras croisés, visage fermé. Mais quand il la voit descendre de voiture, quelque chose passe dans son regard. Une étincelle fugace qui disparaît aussitôt.
« Bienvenue chez vous pour trois mois », dit-il en attrapant l'une de ses valises.
Il la guide vers la maison, monte un escalier de pierre jusqu'à l'étage. L'appartement qu'il lui montre est simple mais élégant : chambre aux murs blancs, lit en fer forgé recouvert de draps en lin, salle d'eau attenante, petit salon avec une bibliothèque fournie. Les fenêtres donnent sur les champs de lavande et les collines au loin.
« Vous êtes libre de vos mouvements. Cuisine au rez-de-chaussée, vous pouvez vous servir. Je travaille principalement le matin et en fin d'après-midi. »
Il s'attarde sur le seuil, comme s'il voulait ajouter quelque chose. Leurs regards se croisent à nouveau. Camille sent une tension se nouer dans son ventre.
« Merci », murmure-t-elle.
Julien hoche la tête et part. Camille entend ses pas décroître dans l'escalier. Elle s'assoit sur le lit, pose ses mains sur ses cuisses. La chambre sent la lavande séchée et la pierre ancienne.
Elle défait ses bagages, range ses affaires. Par la fenêtre, elle aperçoit Julien qui retourne vers son atelier, démarche souple et déterminée. Elle reste là un moment, à l'observer, avant de se ressaisir.
Dix heures. Elle descend, se dirige vers la remise aux sculptures. Julien a installé pour elle un plan de travail avec tout le matériel nécessaire : lampes, tréteaux ajustables, éviers, rangements. L'attention portée aux détails la touche.
Elle commence par la sculpture qu'elle avait examinée lors de sa première visite : la femme agenouillée. Elle enfile ses gants, prépare ses solutions de nettoyage. Ses mains entrent en contact avec le marbre. Froid, lisse, parfait. Elle laisse ses doigts explorer les courbes, les creux, les reliefs. La gorge tendue de la femme, l'arrondi de ses seins, la cambrure de ses reins.
Un bruit la fait sursauter. Julien se tient dans l'encadrement de la porte, verre d'eau à la main.
« Vous travaillez avec beaucoup de sensualité », observe-t-il.
Camille retire ses mains de la sculpture comme si elle s'était brûlée.
« Je dois comprendre l'intention du sculpteur, la manière dont il a travaillé la matière... »
« Je ne critique pas. » Il s'avance dans la pièce. « C'est juste une observation. Vous touchez la pierre comme on caresse un amant. »
Le mot résonne entre eux. Amant. Camille sent le rouge lui monter aux joues.
« C'est... c'est ma méthode de travail. »
Julien pose le verre sur le plan de travail, s'approche de la sculpture. Ses doigts, ceux-là mêmes qu'elle a vus modeler l'argile, effleurent le visage de marbre de la femme.
« Le sculpteur qui a créé ça la connaissait. Il l'a touchée, explorée, possédée peut-être. On ne peut pas sculpter l'extase sans l'avoir vue, sans l'avoir provoquée. »
Sa voix est devenue plus basse, presque un murmure. Camille déglutit. L'espace entre eux semble s'être rétréci.
« Vous pensez qu'il faut avoir vécu quelque chose pour le représenter ? »
Julien tourne son regard vers elle. Ses yeux gris sont devenus plus sombres.
« Toujours. Sinon c'est juste de la technique froide. Sans âme. »
Il laisse retomber sa main, recule d'un pas.
« Je vous laisse travailler. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis dans l'atelier. »
Il sort. Camille reste immobile un long moment, main posée sur son cœur qui bat trop vite. L'air de la remise lui semble soudain plus épais, plus chaud.
Elle reprend son travail, mais ses gestes sont moins assurés. Ses pensées dérivent vers Julien, vers ses mains, vers ce qu'il a dit. "On ne peut pas sculpter l'extase sans l'avoir provoquée".
La journée s'écoule lentement. Camille travaille avec application, documentant chaque étape, nettoyant minutieusement le marbre. De temps en temps, elle entend des bruits sourds venant de l'atelier : coups de maillet, raclements, parfois de la musique classique qui flotte jusqu'à elle.
À dix-huit heures, elle range ses outils. Ses épaules sont nouées par la tension de la concentration. Elle se dirige vers la maison, monte à sa chambre, prend une douche longue sous l'eau tiède. L'eau glisse sur sa peau, emporte la poussière de marbre. Elle ferme les yeux, laisse ses mains suivre les courbes de son propre corps. Seins, ventre, cuisses. Elle s'attarde, surprise par la sensibilité inhabituelle de sa peau.
Elle sort de la douche, s'enroule dans une serviette. Par la fenêtre, elle voit la lumière encore allumée dans l'atelier. La silhouette de Julien se découpe derrière les baies vitrées. Il travaille toujours, infatigable.
Camille enfile une robe légère, descend à la cuisine. Elle prépare une salade, ouvre une bouteille de vin blanc qu'elle a trouvée dans le réfrigérateur. Elle hésite, puis verse un deuxième verre.
Elle sort, traverse le gravier pieds nus, pousse la porte de l'atelier.
Julien lève la tête de son travail. Il a enfilé un t-shirt mais il est trempé de sueur. Ses cheveux collent à ses tempes.
« J'ai préparé à dîner. Il y en a pour deux si vous voulez. »
Il la regarde longuement, surpris par l'invitation. Puis il pose ses outils, s'essuie les mains.
« D'accord. Laissez-moi juste me rincer. »
Vingt minutes plus tard, ils sont assis face à face sur la terrasse de la maison. Le soleil décline sur les collines, teintant tout d'orange et de rose. Ils mangent en silence d'abord, puis la conversation se noue progressivement.
Julien parle de son parcours, de ses années à Paris, de son besoin de solitude après l'échec de son mariage. Camille évoque sa passion pour la restauration, son émerveillement devant le travail des artisans d'autrefois. Le vin coule, détend l'atmosphère.
« Pourquoi avoir accepté de restaurer des sculptures érotiques ? » demande soudain Julien. « Vous auriez pu refuser. »
Camille fait tourner son verre entre ses doigts.
« Justement parce qu'elles sont érotiques. Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont l'artiste a capturé le désir, le plaisir. C'est audacieux. Transgressif. »
« Vous aimez transgresser ? »
La question flotte entre eux, chargée de sous-entendus. Camille soutient son regard.
« Parfois. Quand ça en vaut la peine. »
Un sourire lent étire les lèvres de Julien. Ses yeux brillent dans la lumière déclinante.
« Trois mois vont être intéressants. »
La nuit tombe complètement. Ils restent là, à boire et à parler, tandis que les étoiles apparaissent une à une dans le ciel provençal. L'air embaume la lavande et le romarin. Une tension palpable vibre entre eux, promesse de ce qui pourrait advenir.
Quelque chose a commencé.
*** Jeu de regards :
Les premiers jours dans l'atelier ressemblent à une danse autour d'un feu qui couve. Camille travaille sur une sculpture représentant deux amants enlacés, leurs corps de marbre pris dans un instant de passion figée pour l'éternité. Ses mains glissent sur la pierre froide tandis qu'à quelques mètres d'elle, Julien modèle l'argile avec une violence contenue. Le bruit sourd de ses paumes contre la matière humide résonne dans l'espace comme une pulsation.
Elle sent son regard avant même de lever les yeux. Il observe ses doigts qui nettoient les plis du marbre avec une concentration qui la fait frissonner.
« Vous avez un toucher très délicat », dit-il enfin, sa voix rauque brisant le silence.
Elle ne répond pas tout de suite. Ses doigts continuent leur travail minutieux, mais maintenant elle a conscience de chaque mouvement. La chaleur monte à ses joues.
« Il faut comprendre la pierre. Chaque courbe raconte quelque chose. »
« Et qu'est-ce que celle-ci raconte ? »
Il s'approche. Elle respire l'odeur de la terre et de la sueur sur sa peau. Son corps massif bloque la lumière qui entre par la verrière.
« L'abandon », murmure-t-elle. « Le moment où on cesse de lutter. »
Un silence lourd s'installe. Julien tend la main, effleure du bout des doigts la hanche de la statue. Leurs mains se frôlent. Un contact bref, accidentel, qui envoie une décharge électrique le long de son bras.
« Pardon », dit-il sans reculer.
Les jours suivants, les effleurements se multiplient. Une main qui se pose sur son épaule quand il se penche pour examiner son travail. Leurs hanches qui se touchent quand ils se croisent dans l'espace étroit entre les établis. Des frôlements qui ne sont plus vraiment accidentels.
Le cinquième soir, un orage éclate au-dessus de la Provence. La pluie martèle le toit de verre. Camille range ses outils quand la lumière s'éteint brusquement.
Julien allume des bougies. Les flammes dansent, projetant des ombres mouvantes sur les sculptures qui les entourent. Camille frissonne, ses vêtements légèrement humides collent à sa peau.
« J'ai du vin », propose-t-il.
Ils s'assoient sur le sol en béton, le dos appuyé contre un bloc de marbre encore brut. Le vin réchauffe son ventre. La conversation glisse vers des territoires plus intimes. Il parle de son obsession pour les corps, de la manière dont le désir se traduit dans la matière. Elle évoque la sensualité du marbre sous ses doigts, la tension érotique qu'elle ressent face aux sculptures anciennes.
« J'aimerais vous dessiner », dit-il soudain. « Pour une étude anatomique. Si vous acceptez. »
Le cœur de Camille cogne dans sa poitrine. Elle sait où cela va mener. Elle le sait depuis le premier jour.
« D'accord. »
Il installe un tabouret près de l'établi, dispose les bougies pour créer un éclairage dramatique. Camille se lève. Ses doigts tremblent légèrement quand elle déboutonne son chemisier. Le tissu glisse de ses épaules. Sa jupe tombe à ses pieds. Elle reste en sous-vêtements, hésitante.
« Tout », murmure Julien. « Je dois voir les lignes complètes. »
Elle dégrafe son soutien-gorge. L'air frais de l'atelier caresse ses seins. Ses mamelons durcissent. Elle fait glisser sa culotte le long de ses cuisses. Maintenant elle est nue devant lui, exposée dans la lueur vacillante des bougies.
Julien la regarde avec une intensité qui la brûle. Il ne prend pas son carnet à dessin. Il reste immobile, les yeux rivés sur elle.
« Vous êtes magnifique », dit-il d'une voix étranglée.
Il s'approche lentement. Sa main se tend, hésite dans l'air.
« Je peux ? »
« Oui. »
Ses doigts effleurent son épaule. Il trace la ligne de sa clavicule avec une délicatesse de sculpteur. Camille ferme les yeux. Les mains de Julien descendent le long de ses bras, remontent vers sa nuque. Il explore son corps comme on étudie une œuvre d'art. Ses paumes larges et calleuses glissent sur sa peau avec une lenteur calculée.
« Les courbes... », murmure-t-il contre son oreille. « La façon dont la lumière joue sur votre peau... »
Ses mains encerclent sa taille. Les pouces remontent vers ses seins sans les toucher encore. Camille retient son souffle. Son corps entier pulse de désir. Une chaleur liquide se répand entre ses cuisses.
Enfin, les paumes de Julien se referment sur ses seins. Il les pèse, les malaxe doucement. Ses pouces frottent les mamelons qui durcissent encore davantage. Un gémissement lui échappe.
« Touchez-moi aussi », ordonne-t-il d'une voix rauque.
Les mains de Camille tremblent quand elle déboutonne sa chemise. Elle découvre un torse large, musclé par des années de travail physique. Sa peau est chaude sous ses paumes. Elle explore les contours de ses pectoraux, descend vers son ventre ferme. Ses doigts rencontrent la ceinture de son pantalon.
« Vas-y », souffle-t-il.
Elle défait la boucle. Le pantalon tombe. Son sexe dressé tend le tissu de son boxer. Camille fait glisser le dernier vêtement. Il est maintenant nu devant elle, son érection pointée vers elle.
Ils se font face dans la pénombre, deux corps nus que la lumière des bougies sculpte en ombres et lumières. La pluie continue de tambouriner sur le toit.
Julien recule d'un pas. Il prend un bloc d'argile fraîche sur son établi.
« Allonge-toi », dit-il en désignant une surface plane recouverte d'une bâche.
Camille s'étend sur le dos. Le tissu est doux sous sa peau nue. Julien s'agenouille près d'elle. Il prélève de l'argile humide, la réchauffe entre ses paumes.
« Ferme les yeux. »
Elle obéit. Les mains de Julien se posent sur son ventre. L'argile froide la fait sursauter. Il étale la matière sur sa peau, créant une seconde peau grise qui épouse ses formes. Ses doigts remontent vers ses seins, les recouvrent lentement. Il modèle l'argile autour de ses mamelons, les faisant durcir sous la pression.
« Tu sens ça ? », murmure-t-il. « La terre sur ta peau... Le froid qui devient chaud... »
Ses mains descendent. L'argile glisse le long de ses hanches, sur ses cuisses. Ses doigts s'approchent dangereusement de son sexe. Camille écarte les jambes instinctivement.
Julien prend plus d'argile. Ses doigts se posent sur l'intérieur de ses cuisses. Il remonte lentement, très lentement. Le bout de ses doigts frôle les lèvres de son sexe. Camille gémit.
« S'il te plaît... »
« Pas encore », répond-il.
Il continue son exploration, étalant l'argile partout sauf là où elle en a le plus besoin. La frustration monte en elle. Son clitoris pulse, réclamant une attention qui ne vient pas. Elle sent l'humidité couler entre ses cuisses.
« Julien... », supplie-t-elle.
« Regarde-moi. »
Elle ouvre les yeux. Il la fixe avec une intensité animale. Sa main droite descend vers son propre sexe. Il se saisit de son érection, commence à se caresser d'un mouvement lent.
« Touche-toi », ordonne-t-il. « Je veux te voir jouir. »
La main de Camille glisse sur son ventre recouvert d'argile. Ses doigts trouvent son clitoris gonflé. Elle commence à se caresser en cercles lents. La sensation est décuplée par la tension accumulée.
Julien accélère le rythme sur son sexe. Son autre main vient titiller ses propres tétons. Leurs regards restent verrouillés. Camille augmente la pression sur son clitoris. Ses doigts glissent vers son entrée, s'enfoncent en elle. Elle se masturbe ouvertement devant lui, sans honte, perdue dans le plaisir.
« Plus vite », halète Julien. « Montre-moi comme tu aimes ça. »
Elle enfonce deux doigts profondément en elle, les fait aller et venir avec des mouvements de plus en plus rapides. Son pouce frotte son clitoris. Le plaisir monte en vagues de plus en plus intenses.
Julien se caresse frénétiquement maintenant. Sa respiration est saccadée. Des gouttes de sueur perlent sur son front.
« Je vais jouir », gémit Camille.
« Oui... Jouis pour moi... »
L'orgasme la percute. Son dos se cambre, ses cuisses tremblent. Elle crie, un son rauque qui résonne dans l'atelier. Ses doigts continuent leur va-et-vient pendant que les spasmes la traversent.
La vision de Camille qui jouit pousse Julien au-delà du point de non-retour. Il éjacule avec un grognement, le sperme jaillissant sur son ventre. Ses hanches continuent à bouger tandis que les dernières pulsations le parcourent.
Ils restent ainsi, haletants, leurs corps luisants de sueur et d'argile dans la lumière tremblante des bougies. Dehors, l'orage commence à s'éloigner. Un silence chargé remplace le bruit de la pluie.
Julien se penche sur elle. Il embrasse son front, puis sa bouche. Un baiser long et profond qui goûte la promesse de tout ce qui va suivre.
« On vient juste de commencer quelque chose», murmure-t-il contre ses lèvres.
Camille sourit dans l'obscurité. Elle le sait. Cette nuit n'est que le premier chapitre d'une exploration qui va repousser toutes leurs limites.
*** Jeux de mains :
Camille recule de trois pas. Le bloc de marbre contre lequel elle vient de heurter ses reins lui arrache un sursaut. Julien avance vers elle sans hâte, pinceau à la main, les doigts tachés d'ocre et de terre de Sienne.
« Reste là. Exactement comme ça. »
Sa voix est rauque. Le soleil de fin d'après-midi traverse les grandes baies vitrées de l'atelier, découpe son corps en zones d'ombre et de lumière. Elle porte une simple robe de lin blanc qui colle à sa peau moite. L'air sent la térébenthine, la pierre fraîchement taillée, et quelque chose d'indéfinissable qui ressemble au désir.
« Tu veux vraiment que je pose ? »
« Je veux te voir. Tout voir. »
Julien pose son pinceau sur la table encombrée. Ses mains descendent vers le premier bouton de sa chemise. Camille observe les muscles de ses avant-bras rouler sous la peau hâlée, les traces de poussière de marbre qui parsèment ses vêtements. Il sculpte depuis l'aube. Son odeur lui parvient par vagues – sueur masculine, essence de bois, argile humide.
« Je ne sais pas si... »
« Si quoi ? »
« Si je peux rester immobile. »
Le rire de Julien glisse le long de sa colonne vertébrale comme une caresse. Il retire sa chemise d'un mouvement d'épaules. Son torse se révèle, musclé et mat, couvert de cette fine pellicule de transpiration qui fait briller la peau. Camille sent sa bouche devenir sèche.
Il s'approche. Ses mains ne la touchent pas encore, mais elles planent à quelques centimètres de ses épaules, de sa gorge, de la courbe de ses seins sous le tissu. Elle retient son souffle. Le marbre dans son dos garde la fraîcheur de l'atelier malgré la chaleur du jour.
« Lève les bras. »
Elle obéit. Ses mains trouvent la surface rugueuse de la pierre sculptée derrière elle. Julien glisse ses doigts sous l'ourlet de sa robe, remonte lentement le long de ses cuisses. Le tissu frissonne, se soulève. L'air frais lèche sa peau nue. Elle ne porte rien en dessous. Il le découvre au moment où ses paumes atteignent ses hanches.
« Bon Dieu, Camille. »
Sa voix se brise. Ses mains s'immobilisent, tremblent légèrement. Elle sent son souffle sur son ventre nu, chaud et irrégulier. La robe continue son ascension, découvre le triangle de poils entre ses cuisses, la courbe de son ventre, puis ses seins. Il retire le vêtement entièrement, le laisse tomber sur le sol poussiéreux.
Elle est nue devant lui, dos contre le marbre glacé, jambes légèrement écartées. Le contraste entre la pierre froide et l'air tiède de l'atelier fait durcir ses mamelons. Julien recule d'un pas, la dévore du regard. Son jean tendu sur son sexe trahit son érection.
« Ne bouge pas. »
Il disparaît derrière un établi, revient avec un pot d'argile fraîche et un linge humide. Il s'agenouille devant elle, trempe ses doigts dans la terre grise. La première touche sur sa cheville la fait tressaillir. L'argile est froide, presque liquide. Il remonte le long de son mollet, dessine des arabesques sur son genou, s'attarde sur l'intérieur de sa cuisse.
« Tu es parfaite. »
Ses mains modèlent l'argile sur sa peau, créent une seconde enveloppe qui épouse chaque courbe. Il travaille lentement, méthodiquement, couvre ses jambes, ses hanches, son ventre. Quand ses doigts glissent entre ses cuisses, elle gémit. Il ne s'arrête pas. L'argile fraîche caresse ses lèvres intimes, s'insinue dans son intimité déjà humide.
« Julien... »
« Chut. Laisse-moi travailler. »
Mais ses caresses ne sont plus professionnelles. Ses doigts couverts d'argile explorent son sexe avec une précision d'artiste, découvrent son clitoris gonflé, le massent en cercles lents. Camille rejette la tête en arrière contre le marbre. La pierre froide contre son crâne, les doigts chauds entre ses cuisses – le contraste la fait haleter.
Il se relève, continue son œuvre sur son ventre, ses seins. Ses paumes pétrissent la chair tendre, pincent les mamelons durcis. L'argile glisse sur sa peau, laisse des traînées grises qui sèchent lentement. Elle se cambrie contre lui, cherche le contact de son corps. Il se recule juste assez pour la maintenir dans l'attente.
« Pas encore. »
Ses mains remontent vers son cou, son visage. Il dessine les contours de sa mâchoire, de ses lèvres. Elle ouvre la bouche, happe ses doigts, les suce lentement. Le goût de terre mouillée envahit sa langue. Il grogne, retire ses doigts, les remplace par sa bouche.
Le baiser les consume. Leurs langues se cherchent, s'enlacent, se battent. Elle sent le poids de son corps contre le sien, la dureté de son sexe qui presse contre son ventre nu. Ses mains à elle trouvent la ceinture de son jean, la défont maladroitement. Il l'aide, se débarrasse du pantalon et du boxer d'un même mouvement.
Son sexe se libère, épais et tendu, la pointe luisante. Elle le prend en main, caresse la longueur chaude et dure, fait courir son pouce sur le sillon du gland. Il frissonne contre elle, enfouit son visage dans son cou. Ses dents mordillent la peau tendre sous son oreille.
« J'ai envie de toi depuis le premier jour. »
« Alors prends-moi. »
Il n'attend pas. Ses mains empoignent ses cuisses, les écartent, les soulèvent. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. Le marbre dans son dos lui mord les omoplates. Il positionne son sexe à l'entrée du sien, hésite un instant. Leurs regards se croisent, se soudent.
La pénétration est lente, profonde, irrésistible. Elle sent chaque centimètre qui s'enfonce en elle, étire ses chairs, remplit le vide douloureux qui la taraudait depuis des semaines. Un cri monte de sa gorge quand il s'enfonce complètement. Il s'immobilise, haletant contre sa bouche.
Elle contracte ses muscles internes autour de lui, le sent palpiter en elle. Il grogne, commence à se mouvoir. Les premiers va-et-vient sont mesurés, presque tendres. Puis le rythme s'accélère. Ses hanches cognent contre les siennes, le marbre derrière elle amplifie chaque impact. Le bruit de leurs peaux qui claquent emplit l'atelier, se mêle aux gémissements rauques qui s'échappent de leurs bouches.
L'argile sèche sur sa peau craquelle, se fissure, tombe par plaques sur le sol. Elle s'accroche à ses épaules, plante ses ongles dans sa chair. Le plaisir monte en vagues successives, de plus en plus hautes, de plus en plus intenses. Il change l'angle de pénétration, trouve ce point profond en elle qui la fait hurler.
« Là, oui, là... »
Il martèle ce point sans relâche, une main glissée entre leurs corps pour masser son clitoris. La double stimulation la pousse vers le bord du gouffre. Ses jambes tremblent, se resserrent autour de lui. Tout son corps se tend comme une corde de violon trop tendue.
« Jouis pour moi. Je veux te sentir jouir. »
L'ordre la précipite dans l'orgasme. La jouissance la traverse par vagues déferlantes, arrache des sons gutturaux de sa gorge. Ses chairs se contractent autour du sexe qui la pilonne, l'aspirent plus profondément encore. Il continue ses coups de reins, prolonge son plaisir jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter.
Il se retire brusquement. Ses mains agrippent ses hanches, la retournent face au marbre. Elle pose ses paumes sur la pierre froide. Il écarte ses fesses, positionne son sexe luisant de sa cyprine contre son intimité palpitante, s'enfonce d'un coup sec.
La nouvelle position le fait pénétrer plus profondément. Elle sent ses testicules claquer contre son clitoris à chaque poussée. Ses seins s'écrasent contre le marbre glacé, ses mamelons durcis frottent contre la surface rugueuse. La sensation est presque douloureuse, absolument parfaite.
« Touche-toi. »
Elle glisse une main entre ses cuisses, trouve son clitoris gonflé et sensible. Ses doigts dessinent des cercles rapides pendant qu'il la prend avec une violence contenue. L'atelier résonne de leurs râles, du choc de leurs corps, de l'obscénité de leurs chairs qui s'unissent encore et encore.
Le deuxième orgasme la cueille sans prévenir, plus brutal que le premier. Ses genoux se dérobent. Il la retient par les hanches, continue à la pilonner pendant qu'elle se convulse. Ses muscles internes le pressent, l'aspirent, déclenchent sa propre jouissance.
Il jouit en elle dans un long gémissement rauque, déverse sa semence au plus profond de son ventre. Elle sent les pulsations de son sexe, la chaleur de son sperme qui se répand. Il s'effondre contre son dos, la plaque contre le marbre, leurs souffles mêlés formant une buée sur la pierre.
Ils restent immobiles longtemps, soudés l'un à l'autre, les derniers spasmes de plaisir parcourant encore leurs corps. L'argile séchée tombe en pluie fine autour d'eux. Le soleil a basculé derrière les collines provençales, plongeant l'atelier dans une pénombre dorée.
Quand il se retire enfin, elle sent leur mélange couler le long de ses cuisses. Il l'aide à se retourner, la prend dans ses bras. Leurs bouches se trouvent pour un baiser lent, presque chaste après la violence de leurs étreintes.
« Viens. »
Il l'entraîne vers l'arrière de l'atelier où se trouve une petite salle d'eau sommaire. L'eau du robinet coule tiède. Il la nettoie avec une tendresse qui contraste avec la brutalité de leurs ébats, lave l'argile restante, essuie les traces de leur jouissance. Elle se laisse faire, les jambes encore tremblantes, le sexe douloureux et comblé.
La nuit est tombée quand ils retournent dans l'atelier principal. Julien allume quelques bougies. Dans la lumière vacillante, les sculptures prennent vie, projettent des ombres dansantes sur les murs. Il l'installe sur un canapé défoncé, s'allonge contre elle, la couvre d'une vieille couverture de laine.
« On recommence quand ? »
Le rire de Camille résonne dans l'obscurité. Sa main trouve le sexe de Julien, déjà à demi-dur contre sa cuisse.
« Maintenant. »
Trois semaines passent ainsi. Chaque jour, elle travaille sur les sculptures érotiques du XVIIIe siècle, restaure les courbes lascives des corps enlacés. Chaque soir, Julien la prend, l'explore, la fait sienne de toutes les manières possibles.
Il la baise contre chaque surface de l'atelier – sur l'établi encombré d'outils, sur le sol recouvert de poussière de pierre, contre la porte d'entrée quand le désir devient trop pressant. Il découvre qu'elle aime qu'on lui parle pendant l'amour, qu'on lui dise exactement ce qu'il va lui faire. Elle découvre qu'il peut rester des heures entre ses cuisses, la lécher jusqu'à ce qu'elle perde la notion du temps.
Un soir, il l'allonge sur une bâche en plastique au centre de l'atelier. Les projecteurs qui éclairent habituellement les sculptures sont braqués sur elle. Elle est nue, exposée, vulnérable sous cette lumière crue. Il tourne autour d'elle comme un prédateur, la regarde se tortiller sous son regard.
« Écarte les jambes. »
Elle obéit. L'air frais de la nuit provençale caresse son intimité offerte. Il s'agenouille entre ses cuisses, pose sa bouche sur son sexe sans préambule. Sa langue trouve son clitoris, le taquine avec une lenteur calculée. Elle agrippe la bâche plastique, cherche une prise sur la surface glissante.
Il la lèche, la suce, plonge sa langue dans son vagin, explore chaque repli de chair tendre. Ses mains maintiennent ses cuisses écartées malgré ses tentatives de les refermer. Le plaisir monte trop vite, trop fort. Elle va jouir, là, maintenant, sous ces lumières impitoyables.
« Non. Pas encore. »
Il s'arrête juste avant qu'elle bascule. Elle gémit de frustration. Il remonte le long de son corps, laisse une traînée humide sur son ventre, entre ses seins. Sa bouche trouve la sienne, l'oblige à goûter sa propre essence. Le baiser est obscène, parfait.
« Retourne-toi. À quatre pattes. »
Elle se positionne, cambrant les reins pour lui offrir son sexe luisant. Elle entend le bruit de sa ceinture qu'il défait, le froissement du jean qu'il baisse. Puis rien. Elle attend, tous les sens en alerte, le cœur battant contre ses côtes.
La première claque sur sa fesse la fait sursauter. La douleur fuse, se transforme presque instantanément en plaisir brûlant. Il recommence sur l'autre fesse. Puis encore, et encore, jusqu'à ce que sa peau chauffe, rougisse, palpite.
« Tu aimes ça ? »
« Oui. »
« Dis-le. »
« J'aime quand tu me frappes. »
Il grogne d'approbation. Ses doigts plongent dans son sexe trempé, vérifient son excitation. Elle est tellement mouillée que ses cuisses brillent. Il retire ses doigts, les remplace par son sexe. La pénétration est brutale, profonde, parfaite.
Il la baise sans ménagement, une main agrippant ses cheveux, l'autre tenant sa hanche. Les claques sur ses fesses reprennent, alternant avec les coups de reins. La douleur et le plaisir se mêlent jusqu'à devenir indiscernables. Elle hurle son nom, des obscénités, des suppliques sans cohérence.
Quand il glisse un doigt dans son anus, elle jouit instantanément. L'orgasme la dévaste, lui arrache un cri rauque qui résonne sous les voûtes de l'atelier. Il continue à la pilonner, son doigt explorant ce territoire interdit, préparant le terrain pour des explorations futures.
Il jouit en elle avec un rugissement, se vide complètement, marque son territoire. Ils s'effondrent sur la bâche, épuisés, comblés, déjà affamés l'un de l'autre.
Les jours suivants, il l'initie à d'autres plaisirs. Il lui apprend à le prendre en bouche, à sentir son sexe gonfler sur sa langue, à avaler sa semence. Elle découvre le pouvoir qu'elle a sur lui quand elle s'agenouille devant lui, la façon dont ses jambes tremblent quand elle le suce profondément.
Il lui apprend aussi à jouir différemment. Ses doigts trouvent des zones qu'elle ignorait, créent des sensations qu'elle ne croyait pas possibles. Un soir, il la fait jouir juste en caressant ses seins, en mordillant ses mamelons, sans jamais toucher son sexe. Le plaisir qui la traverse ce soir-là est différent, plus diffus, plus intense à sa manière.
Ils baisent aussi dans le jardin, entre les sculptures de marbre qui gardent le domaine. Le risque d'être découverts ajoute un frisson supplémentaire. Elle chevauche Julien sur l'herbe fraîche, ses seins bondissant au rythme de ses mouvements, offerts à la lune et aux étoiles. Il jouit en la regardant dans les yeux, les mains agrippées à ses hanches qui roulent.
La dernière nuit de la troisième semaine, il lui bande les yeux. Elle est allongée sur son lit, nue et tremblante d'anticipation. Elle entend ses pas autour d'elle, sent sa présence, mais ne peut pas le voir. L'attente est une torture exquise.
Quand il la touche enfin, c'est avec quelque chose de froid et dur. Elle sursaute. Il fait glisser l'objet sur son ventre, entre ses seins, le long de son cou. Elle réalise que c'est du marbre, un morceau poli et lisse. Il utilise la pierre pour la caresser, explore chaque centimètre de sa peau avec le minéral froid.
Puis il écarte ses cuisses, positionne le marbre à l'entrée de son sexe. Elle retient son souffle. Il le fait pénétrer lentement, lui laisse le temps de s'habituer à la texture, à la température. La sensation est étrange, presque surréaliste. Il commence des mouvements de va-et-vient pendant que sa langue trouve son clitoris.
L'orgasme qui la cueille est violent, presque effrayant dans son intensité. Elle jouit en criant, le corps secoué de spasmes incontrôlables. Il retire le marbre, le remplace par son sexe, la prend pendant qu'elle continue à jouir. Quand il se déverse en elle, elle a l'impression de se dissoudre, de ne plus savoir où finit son corps et où commence le sien.
Au matin, quand elle retire le bandeau, elle découvre qu'il l'a dessinée toute la nuit. Des dizaines d'esquisses jonchent le sol – son corps dans toutes les positions, tous les états d'abandon. Elle se voit à travers son regard, belle et désirable, puissante dans sa vulnérabilité.
« Tu es mon chef-d'œuvre », murmure-t-il en l'attirant contre lui.
Et quelque chose dans sa poitrine se dénoue, se libère, s'envole.
*** Transgressions :
Le jardin s'ouvre devant eux comme un théâtre en plein air. Le soleil de juillet frappe les sculptures, dessinant des ombres denses sur les allées de gravier. Camille sent la chaleur lui monter aux joues.
"Tu trembles", murmure Julien.
Elle ne répond pas. Ses doigts glissent sur le tissu de sa robe. Elle la retire lentement tandis qu'il observe chaque mouvement. L'air caresse sa peau nue. Le gravier crisse sous ses pieds.
"Quelqu'un pourrait venir."
"Je sais."
Son sexe se durcit à la pensée du risque. Il s'approche d'elle, nu lui aussi. Ses mains prennent possession de ses hanches. Sa bouche trouve son cou. Elle laisse échapper un son rauque.
"Là", souffle-t-elle en désignant la statue de marbre.
Il la plaque contre la pierre. Le froid la saisit violemment. Ses tétons se dressent au contact. Julien emprisonne ses poignets au-dessus de sa tête. Sa langue descend entre ses seins. Elle cambre les reins.
"Écarte les cuisses."
Elle obéit. Ses lèvres intimes s'ouvrent à l'air libre. Un frisson la parcourt. Il s'agenouille devant elle. Sa langue trouve son sexe humide. Elle gémit sans retenue. Le bruit d'une voiture au loin la fait tressaillir.
"On nous entend peut-être", halète-t-elle.
"Laisse-les entendre."
Sa langue fouille son intimité avec précision. Elle cherche son clitoris gonflé. Le trouve. Le lèche en mouvements circulaires. Camille sent le plaisir monter. Ses cuisses tremblent. Sa respiration s'emballe.
"Julien..."
"Jouis", ordonne-t-il entre deux coups de langue.
L'orgasme la saisit brutalement. Elle crie sans pouvoir se contrôler. Ses jambes flagellent. Il la maintient contre le marbre. Attend que les spasmes s'apaisent.
"Maintenant, j'ai autre chose à te proposer."
Elle le regarde. Ses yeux brillent d'une intensité nouvelle. Il sort de son sac des sangles en cuir souple. Son ventre se contracte.
"Tu acceptes?"
Le mot franchit ses lèvres avant qu'elle ne puisse réfléchir.
"Oui."
Il l'emmène vers l'atelier. À l'intérieur, il a préparé un système de suspension. Des cordes pendent du plafond. Elle déglutit.
"Fais-moi confiance", dit-il simplement.
Il commence par ses poignets. Le cuir enserre sa peau sans la blesser. Puis ses chevilles. Il l'attache dans une position qui expose complètement son corps. Elle est suspendue, jambes écartées, vulnérable. Son sexe encore moite brille à la lumière.
"Tu es magnifique ainsi."
Il recule pour l'observer. Prend son carnet de croquis. Dessine les courbes de son corps tendu. Elle sent son désir renaître. Chaque seconde qui passe intensifie l'attente.
"S'il te plaît", supplie-t-elle.
"Pas encore."
Il pose le carnet. S'approche enfin. Ses doigts effleurent ses cuisses sans atteindre son sexe. Elle se cambre autant que les liens le permettent. Un gémissement frustré lui échappe.
"Tu me veux?"
"Oui. Mon Dieu, oui."
Ses doigts plongent enfin dans sa fente humide. Deux d'un coup. Elle étouffe un cri. Il les enfonce profondément. Les retire. Recommence avec un rythme régulier. Son pouce trouve son clitoris. Le masse avec juste assez de pression.
"Tu vas jouir pour moi."
"Oui... Je vais..."
Le deuxième orgasme la secoue avec plus de violence que le premier. Ses muscles se contractent autour des doigts de Julien. Du liquide coule le long de ses cuisses. Elle pleure de plaisir.
Il ne lui laisse aucun répit. Son sexe dur la pénètre d'un coup. Tellement profond qu'elle en perd le souffle. Il s'agrippe à ses hanches. La pilonne sans ménagement. Chaque coup de reins fait grincer les cordes.
"Plus fort", réussit-elle à articuler.
Il accélère. Son bas-ventre frappe contre ses fesses à chaque poussée. Le bruit de leurs chairs mouillées emplit l'atelier. L'odeur de leur sexe se mêle à celle de l'argile.
"Je veux ton cul", gronde-t-il soudain.
Elle hoche la tête. Il se retire. Attrape un flacon d'huile. En verse généreusement entre ses fesses. Le liquide frais la fait frissonner. Un doigt d'abord. Tourne doucement pour l'ouvrir. La préparer.
"Détends-toi."
Deux doigts maintenant. Qui vont et viennent avec patience. La sensation est étrange. Presque inconfortable. Puis franchit une limite pour devenir intensément plaisante.
"Je suis prête", halète-t-elle.
Il positionne son gland contre son anus. Pousse lentement. La résistance cède progressivement. Il s'enfonce centimètre par centimètre. Elle retient sa respiration. La brûlure se transforme en vague de chaleur qui irradie dans tout son corps.
"Ça va?"
"Continue. Ne t'arrête pas."
Il s'enfonce jusqu'à la garde. Reste immobile un instant pour qu'elle s'habitue. Puis commence à bouger. Lentement d'abord. Chaque va-et-vient déclenche des sensations nouvelles. Sa main glisse vers son sexe trempé. Ses doigts se mettent à la masturber en rythme avec ses coups de reins.
"Oh mon Dieu... C'est trop..."
"Jouis encore. Je veux te sentir jouir pendant que je suis dans ton cul."
Les mots crus la font basculer. Le troisième orgasme explose. Plus violent que tout ce qu'elle a connu. Son corps se convulse dans les liens. Il accélère brutalement. Martèle son cul serré. Grogne comme un animal.
"Je vais... Où tu veux que..."
"Sur mon visage", lâche-t-elle dans un souffle.
Il se retire précipitamment. La fait pivoter dans ses liens. Son sexe palpite devant son visage. Il se masturbe rapidement. Le premier jet de sperme l'atteint sur la joue. Le suivant dans sa bouche ouverte. Les autres sur son front et ses lèvres. Elle goûte le liquide salé.
Il s'effondre contre elle. Reprend son souffle longuement. Puis la détache avec des gestes tendres. Elle s'effondre dans ses bras. Ils glissent tous deux au sol. Restent enlacés dans le silence.
"Je ne savais pas que je pouvais...", commence-t-elle.
"Tu es libre maintenant", répond-il en embrassant ses poignets marqués.
Dehors, le soleil commence à décliner. L'atelier baigne dans une lumière dorée. Leurs corps nus luisent de sueur et d'huile. Elle se love contre lui. Sent son cœur battre contre le sien. Pour la première fois de sa vie, elle comprend ce que signifie s'abandonner totalement.
*** Vernissage :
Le murmure des voix remplit la galerie. Camille traverse la foule, sa robe noire épouse ses hanches. Les convives admirent les sculptures restaurées, commentent les œuvres de Julien. Elle sent son regard sur elle avant même de le voir.
"Tu es magnifique", souffle-t-il en s'approchant.
Sa main frôle le creux de ses reins. Une décharge électrique parcourt sa colonne. Elle tourne la tête, lui adresse un sourire complice.
"Regarde", dit-elle en désignant une sculpture.
La silhouette de marbre reproduit ses courbes avec une précision troublante. Ses seins, la cambrure de son dos, l'écart entre ses cuisses. Julien a immortalisé chaque détail de son corps.
"Tu m'as capturée", murmure-t-elle.
"Je t'ai vénérée", répond-il.
Sa voix grave résonne dans son ventre. Elle sent la chaleur monter entre ses jambes. Les invités déambulent autour d'eux, ignorant la tension qui crépite.
"J'ai envie de toi", dit-elle sans détourner les yeux de la sculpture.
"Ici ?"
"Maintenant".
Julien glisse sa main dans la sienne. Ils se faufilent entre les convives, longent les cimaises, disparaissent dans un couloir latéral. La porte de la réserve cède sous sa pression. L'obscurité les enveloppe. L'odeur du bois ancien se mêle au parfum de Camille.
Il la plaque contre le mur. Ses lèvres trouvent les siennes avec urgence. Elle gémit dans sa bouche, agrippe sa nuque. Leurs langues se cherchent, se trouvent, s'explorent avec une faim que six mois n'ont pas apaisée.
"Enlève ta culotte", ordonne-t-il.
Elle glisse ses mains sous sa robe, fait descendre le tissu le long de ses cuisses. L'air frais caresse sa peau nue. Elle entend le froissement de sa ceinture, le bruit de sa braguette qui s'ouvre.
"Tourne-toi".
Elle obéit. Ses paumes se posent contre la pierre froide. Il relève sa robe, découvre la rondeur de ses fesses. Ses mains les pétrissent avec force. Elle cambre les reins, s'offre à lui.
"Tu es trempée", constate-t-il en effleurant son sexe.
"Depuis que je t'ai vu ce soir".
Il écarte ses cuisses d'un coup de genou. Son gland dur se frotte contre son entrée. Elle retient son souffle. Il la pénètre d'un mouvement brutal. Elle crie, étouffe le son en mordant son bras.
"Chut", souffle-t-il contre son oreille.
Il commence à bouger. Ses hanches cognent contre ses fesses dans un rythme saccadé. Le bruit de leurs chairs qui claquent emplit la réserve. Elle se mord les lèvres pour ne pas gémir trop fort.
"Plus vite", supplie-t-elle.
Il accélère. Sa main remonte sous sa robe, trouve son sein, le pétrit avec rudesse. Ses doigts pincent son mamelon à travers le tissu. La douleur se mêle au plaisir. Elle sent son sexe se contracter autour de lui.
"Je vais jouir", halète-t-elle.
"Pas encore".
Il ralentit. Elle gémit de frustration. Il retire presque entièrement sa verge, ne laisse que le gland à l'intérieur. Elle ondule des hanches, tente de l'aspirer plus profond. Il maintient la distance, la torture.
"S'il te plaît", implore-t-elle.
"Dis-moi ce que tu veux".
"Je veux que tu me baises fort".
Il la pénètre violemment. Elle crie. Sa main plaque contre sa bouche pour étouffer le son. Il martèle son sexe avec sauvagerie. Ses testicules claquent contre son clitoris à chaque coup de rein.
"Touche-toi", ordonne-t-il.
Elle glisse sa main entre ses cuisses. Ses doigts trouvent son clitoris gonflé. Elle le caresse en cercles rapides. La tension monte dans son ventre. Ses jambes tremblent.
"Oui", gémit-elle contre sa paume.
Il sent son sexe se resserrer autour de lui. Ses muscles se contractent par vagues. Elle jouit en silence, le corps secoué de spasmes. Il continue ses va-et-vient, prolonge son orgasme.
"À mon tour", gronde-t-il.
Il la retourne face à lui, la soulève. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. Il la pénètre à nouveau, plus profond encore. Ses mains agrippent ses fesses, la maintiennent contre le mur.
"Regarde-moi", dit-il.
Elle plonge son regard dans le sien. Même dans l'obscurité, elle distingue l'intensité de ses yeux. Il va et vient en elle avec des mouvements longs et profonds. Sa verge frotte contre les parois sensibles de son vagin.
"Tu me rends fou", murmure-t-il.
"Jouis en moi".
Ces mots le font basculer. Il accélère une dernière fois, enfonce sa queue au plus profond. Elle sent les pulsations de son sexe, la chaleur de son sperme qui se répand en elle.
"Camille", gémit-il en enfonçant son visage dans son cou.
Ils restent immobiles, soudés l'un à l'autre. Leurs respirations se mêlent. La sueur perle sur leurs peaux. Au-delà de la porte, les conversations continuent, les rires fusent.
"On devrait retourner là-bas", souffle-t-elle.
"Pas encore".
Il dépose des baisers sur son cou, sa mâchoire, ses lèvres. Tendres cette fois. Lents. Elle fond contre lui.
"Je t'aime", dit-il.
"Je sais".
Il la repose au sol. Elle rajuste sa robe, cherche sa culotte dans l'obscurité. Il referme son pantalon, lisse ses cheveux. Ils se regardent, complices.
"Tu as du sperme qui coule sur tes cuisses", remarque-t-il avec un sourire.
"Je sais".
Elle ouvre la porte. La lumière les éblouit. Ils rejoignent la galerie, se fondent dans la foule. Personne n’a remarqué leur absence. Elle sent son sexe humide à chaque pas, la sensation de son sperme qui glisse entre ses lèvres.
Un collectionneur s'approche de Julien, entame une conversation. Elle s'éloigne, contemple les sculptures. Son regard s'attarde sur celle qui la représente. Dans six mois, d'autres œuvres naîtront. D'autres nuits dans l'atelier. D'autres explorations.
Elle sourit. La vie avec lui sera toujours une création en devenir.
La voiture de Camille quitte la route départementale pour s'engager sur le chemin de terre blanche. La poussière se soulève derrière elle, fine et lumineuse dans l'air de juillet. Les cyprès alignés bordent le chemin comme des sentinelles immobiles. Le domaine de Julien se dévoile progressivement : une bâtisse provençale en pierre ocre, flanquée d'un atelier aux larges baies vitrées qui captent la lumière du sud.
Camille coupe le moteur. Elle reste un instant dans l'habitacle climatisé, main sur la poignée, hésitante. La chaleur vibre au-dessus du gravier. Elle a lu les articles sur le sculpteur : reclus depuis trois ans, refusant les commandes publiques, vivant seul avec ses sculptures. Les rumeurs évoquent un divorce brutal, une fuite de Paris, une misanthropie assumée.
Elle attrape sa mallette sur le siège passager, ouvre la portière. L'air chaud la frappe comme un souffle de four. Son chemisier en lin colle déjà à sa peau. Elle avance vers l'atelier, ses sandales crissant sur le gravier blanc.
La porte de l'atelier est ouverte. Elle distingue l'intérieur, sombre par contraste avec l'extérieur éclatant. Une odeur de plâtre et de pierre fraîche s'échappe de l'ouverture.
« Monsieur Darras ? »
Sa voix résonne dans l'espace vaste. Pas de réponse. Camille franchit le seuil. Ses yeux s'habituent progressivement à la pénombre. L'atelier est immense, cathédrale de création où trônent une vingtaine de sculptures à différents stades d'achèvement. Blocs de marbre bruts, formes ébauchées, figures presque terminées. Et partout, la poussière blanche qui recouvre chaque surface.
Au fond, près d'une statue grandeur nature représentant un corps féminin cambré, un homme travaille. Torse nu, pantalon de toile maculé de plâtre, cheveux châtains attachés en catogan. Ses mains courent sur la pierre avec une précision fascinante. Il lime, gratte, caresse presque la surface. Les muscles de son dos roulent sous la peau bronzée. Camille reste figée, troublée par l'intimité du geste, par la concentration absolue qui émane de lui.
Il lève enfin la tête. Leurs regards se croisent.
Julien pose lentement sa râpe, s'essuie les mains sur son pantalon. Il la dévisage sans sourire, sans un mot de bienvenue. Ses yeux sont gris, presque argentés dans la lumière tamisée.
« Vous êtes la restauratrice. »
Une affirmation, pas une question. Sa voix est grave, légèrement éraillée.
« Camille Laurent, oui. Nous avions rendez-vous à quinze heures. »
Il jette un œil à sa montre couverte de poussière.
« J'ai perdu la notion du temps. »
Il s'approche. Camille remarque les détails : la fine cicatrice qui traverse son sourcil gauche, la barbe de trois jours, la manière dont il se déplace avec une grâce animale malgré sa carrure. Il s'arrête à un mètre d'elle, suffisamment près pour qu'elle perçoive son odeur - sueur propre mêlée à la poussière de pierre.
« Les sculptures sont dans la remise attenante. Dix-huit pièces du XVIIIe, collection Desmoulins. Elles ont été mal entreposées pendant des décennies. »
Il la contourne pour se diriger vers une porte latérale. Camille le suit, consciente de son regard qui s'attarde brièvement sur ses jambes nues sous sa jupe en coton.
La remise est fraîche, volets fermés. Julien allume les néons. La lumière froide révèle les sculptures disposées sur des tréteaux. Camille retient un souffle. Elles sont magnifiques et obscènes à la fois. Corps enlacés dans toutes les positions imaginables, visages figés dans l'extase, détails anatomiques d'un réalisme troublant. Seins offerts, sexes dressés, bouches ouvertes sur des cris de plaisir silencieux.
« La collection Desmoulins était commandée par un aristocrate libertin pour son cabinet de curiosités érotiques », explique Julien en observant Camille observer les sculptures. « Elles n'ont jamais été exposées publiquement. »
Camille s'approche de la première pièce, une femme à genoux devant un homme debout, tête renversée. Elle sort ses gants en latex, ses outils de sa mallette. Ses doigts effleurent la joue de marbre de la femme. La pierre est froide, lisse sous le bout de ses doigts.
« Elles sont remarquablement conservées malgré les conditions de stockage », murmure-t-elle, plus pour elle-même que pour lui. « Regardez la finesse du grain ici, sur la gorge. Et là, la manière dont le sculpteur a rendu la tension du muscle... »
Elle se penche, examine la jonction entre les deux corps de marbre. Elle est consciente que Julien la regarde travailler, qu'il la scrute avec la même intensité qu'elle met à scruter la pierre.
« Vous n'êtes pas gênée ? »
La question la surprend. Elle lève les yeux vers lui.
« Gênée par quoi ? »
« Par le sujet. »
Camille soutient son regard.
« Je restaure des œuvres d'art. Le sujet importe moins que la qualité de l'exécution. »
Un léger sourire étire les lèvres de Julien, le premier depuis son arrivée.
« Vous mentez. Je vois vos joues rougir. »
Camille sent effectivement une chaleur lui monter au visage. Elle se détourne, examine une autre sculpture pour se donner une contenance.
« Combien de temps estimez-vous nécessaire ? » demande-t-il en s'accoudant contre un pilier, bras croisés.
« Trois mois, peut-être quatre. Il faut nettoyer, consolider les fissures, restaurer les parties manquantes... »
« Vous travaillerez ici. »
Camille se retourne.
« Je préfère généralement travailler dans mon atelier à Avignon. Je peux faire des allers-retours... »
« Non. » Le ton est ferme, sans appel. « Les sculptures ne doivent pas quitter le domaine. Condition du propriétaire. Il y a un logement pour vous dans l'aile est de la maison. »
Le silence s'installe entre eux, épais et tendu. Camille soupèse les implications : trois mois ici, isolée avec un homme qu'elle ne connaît pas, entourée de sculptures pornographiques. Professionnellement, la mission est prestigieuse, le tarif généreux. Personnellement...
« D'accord », répond-elle finalement. « Je peux commencer lundi prochain. Le temps d'organiser mon départ. »
Julien hoche la tête. Il s'approche d'elle, suffisamment près pour qu'elle doive lever le menton pour croiser son regard.
« Vous n'avez pas peur de vivre isolée avec un misanthrope ? »
« Vous n'avez pas peur de supporter une présence pendant trois mois ? »
Il sourit franchement pour la première fois. Le sourire transforme son visage, adoucit les traits durs.
« Touché. »
Camille range ses outils. Ses mains tremblent légèrement. Elle sent le poids du regard de Julien sur sa nuque, sur ses épaules, sur la courbe de ses reins lorsqu'elle se penche pour fermer sa mallette.
Ils retournent vers l'atelier principal. La lumière de fin d'après-midi entre maintenant par les baies vitrées, dorée et épaisse. Julien la raccompagne jusqu'à sa voiture. La chaleur a légèrement diminué mais l'air reste lourd, chargé du parfum de lavande et de thym.
« Lundi, neuf heures », dit-il en ouvrant la portière pour elle.
Camille s'installe au volant. Elle démarre, observe Julien dans le rétroviseur. Il reste immobile sur le gravier blanc, silhouette sombre découpée dans la lumière déclinante, mains dans les poches. Il la regarde partir jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le virage bordé de cyprès.
Sur le chemin du retour, Camille baisse les vitres. Le vent chaud fouette ses cheveux. Elle repense aux sculptures, aux corps de marbre figés dans leurs étreintes éternelles. Elle repense aux mains de Julien sur la pierre, à la manière dont ses doigts caressaient le marbre. Elle repense à son regard gris qui semblait voir à travers elle.
Quelque chose s'est déplacé en elle pendant cette heure dans l'atelier. Une tension s'est installée dans son ventre, une curiosité qui n'a rien de professionnel. Elle serre le volant plus fort, essaie de se concentrer sur la route.
Trois mois. Elle sera là durant trois mois.
*** Emménagement :
Dimanche soir, Camille charge ses affaires dans sa voiture. Valises de vêtements légers, matériel de restauration, ordinateur portable, livres. Elle a prévenu ses amis qu'elle serait peu disponible, annulé ses projets estivaux.
Elle se couche tôt mais dort mal. Des fragments de rêves agités la traversent : mains sur du marbre qui devient chair, regards gris qui la déshabillent, statues qui prennent vie et gémissent sous des caresses de pierre.
Lundi matin, elle reprend la route vers le domaine. Son cœur bat plus vite à mesure qu'elle approche. Elle se reproche son trouble, se répète que c'est une mission comme les autres. Mais elle a choisi avec soin sa tenue : robe légère qui souligne sa silhouette sans être provocante, sandales à lanières, cheveux relevés qui dégagent sa nuque.
Julien l'attend devant l'atelier. Même posture que la semaine précédente : bras croisés, visage fermé. Mais quand il la voit descendre de voiture, quelque chose passe dans son regard. Une étincelle fugace qui disparaît aussitôt.
« Bienvenue chez vous pour trois mois », dit-il en attrapant l'une de ses valises.
Il la guide vers la maison, monte un escalier de pierre jusqu'à l'étage. L'appartement qu'il lui montre est simple mais élégant : chambre aux murs blancs, lit en fer forgé recouvert de draps en lin, salle d'eau attenante, petit salon avec une bibliothèque fournie. Les fenêtres donnent sur les champs de lavande et les collines au loin.
« Vous êtes libre de vos mouvements. Cuisine au rez-de-chaussée, vous pouvez vous servir. Je travaille principalement le matin et en fin d'après-midi. »
Il s'attarde sur le seuil, comme s'il voulait ajouter quelque chose. Leurs regards se croisent à nouveau. Camille sent une tension se nouer dans son ventre.
« Merci », murmure-t-elle.
Julien hoche la tête et part. Camille entend ses pas décroître dans l'escalier. Elle s'assoit sur le lit, pose ses mains sur ses cuisses. La chambre sent la lavande séchée et la pierre ancienne.
Elle défait ses bagages, range ses affaires. Par la fenêtre, elle aperçoit Julien qui retourne vers son atelier, démarche souple et déterminée. Elle reste là un moment, à l'observer, avant de se ressaisir.
Dix heures. Elle descend, se dirige vers la remise aux sculptures. Julien a installé pour elle un plan de travail avec tout le matériel nécessaire : lampes, tréteaux ajustables, éviers, rangements. L'attention portée aux détails la touche.
Elle commence par la sculpture qu'elle avait examinée lors de sa première visite : la femme agenouillée. Elle enfile ses gants, prépare ses solutions de nettoyage. Ses mains entrent en contact avec le marbre. Froid, lisse, parfait. Elle laisse ses doigts explorer les courbes, les creux, les reliefs. La gorge tendue de la femme, l'arrondi de ses seins, la cambrure de ses reins.
Un bruit la fait sursauter. Julien se tient dans l'encadrement de la porte, verre d'eau à la main.
« Vous travaillez avec beaucoup de sensualité », observe-t-il.
Camille retire ses mains de la sculpture comme si elle s'était brûlée.
« Je dois comprendre l'intention du sculpteur, la manière dont il a travaillé la matière... »
« Je ne critique pas. » Il s'avance dans la pièce. « C'est juste une observation. Vous touchez la pierre comme on caresse un amant. »
Le mot résonne entre eux. Amant. Camille sent le rouge lui monter aux joues.
« C'est... c'est ma méthode de travail. »
Julien pose le verre sur le plan de travail, s'approche de la sculpture. Ses doigts, ceux-là mêmes qu'elle a vus modeler l'argile, effleurent le visage de marbre de la femme.
« Le sculpteur qui a créé ça la connaissait. Il l'a touchée, explorée, possédée peut-être. On ne peut pas sculpter l'extase sans l'avoir vue, sans l'avoir provoquée. »
Sa voix est devenue plus basse, presque un murmure. Camille déglutit. L'espace entre eux semble s'être rétréci.
« Vous pensez qu'il faut avoir vécu quelque chose pour le représenter ? »
Julien tourne son regard vers elle. Ses yeux gris sont devenus plus sombres.
« Toujours. Sinon c'est juste de la technique froide. Sans âme. »
Il laisse retomber sa main, recule d'un pas.
« Je vous laisse travailler. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis dans l'atelier. »
Il sort. Camille reste immobile un long moment, main posée sur son cœur qui bat trop vite. L'air de la remise lui semble soudain plus épais, plus chaud.
Elle reprend son travail, mais ses gestes sont moins assurés. Ses pensées dérivent vers Julien, vers ses mains, vers ce qu'il a dit. "On ne peut pas sculpter l'extase sans l'avoir provoquée".
La journée s'écoule lentement. Camille travaille avec application, documentant chaque étape, nettoyant minutieusement le marbre. De temps en temps, elle entend des bruits sourds venant de l'atelier : coups de maillet, raclements, parfois de la musique classique qui flotte jusqu'à elle.
À dix-huit heures, elle range ses outils. Ses épaules sont nouées par la tension de la concentration. Elle se dirige vers la maison, monte à sa chambre, prend une douche longue sous l'eau tiède. L'eau glisse sur sa peau, emporte la poussière de marbre. Elle ferme les yeux, laisse ses mains suivre les courbes de son propre corps. Seins, ventre, cuisses. Elle s'attarde, surprise par la sensibilité inhabituelle de sa peau.
Elle sort de la douche, s'enroule dans une serviette. Par la fenêtre, elle voit la lumière encore allumée dans l'atelier. La silhouette de Julien se découpe derrière les baies vitrées. Il travaille toujours, infatigable.
Camille enfile une robe légère, descend à la cuisine. Elle prépare une salade, ouvre une bouteille de vin blanc qu'elle a trouvée dans le réfrigérateur. Elle hésite, puis verse un deuxième verre.
Elle sort, traverse le gravier pieds nus, pousse la porte de l'atelier.
Julien lève la tête de son travail. Il a enfilé un t-shirt mais il est trempé de sueur. Ses cheveux collent à ses tempes.
« J'ai préparé à dîner. Il y en a pour deux si vous voulez. »
Il la regarde longuement, surpris par l'invitation. Puis il pose ses outils, s'essuie les mains.
« D'accord. Laissez-moi juste me rincer. »
Vingt minutes plus tard, ils sont assis face à face sur la terrasse de la maison. Le soleil décline sur les collines, teintant tout d'orange et de rose. Ils mangent en silence d'abord, puis la conversation se noue progressivement.
Julien parle de son parcours, de ses années à Paris, de son besoin de solitude après l'échec de son mariage. Camille évoque sa passion pour la restauration, son émerveillement devant le travail des artisans d'autrefois. Le vin coule, détend l'atmosphère.
« Pourquoi avoir accepté de restaurer des sculptures érotiques ? » demande soudain Julien. « Vous auriez pu refuser. »
Camille fait tourner son verre entre ses doigts.
« Justement parce qu'elles sont érotiques. Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont l'artiste a capturé le désir, le plaisir. C'est audacieux. Transgressif. »
« Vous aimez transgresser ? »
La question flotte entre eux, chargée de sous-entendus. Camille soutient son regard.
« Parfois. Quand ça en vaut la peine. »
Un sourire lent étire les lèvres de Julien. Ses yeux brillent dans la lumière déclinante.
« Trois mois vont être intéressants. »
La nuit tombe complètement. Ils restent là, à boire et à parler, tandis que les étoiles apparaissent une à une dans le ciel provençal. L'air embaume la lavande et le romarin. Une tension palpable vibre entre eux, promesse de ce qui pourrait advenir.
Quelque chose a commencé.
*** Jeu de regards :
Les premiers jours dans l'atelier ressemblent à une danse autour d'un feu qui couve. Camille travaille sur une sculpture représentant deux amants enlacés, leurs corps de marbre pris dans un instant de passion figée pour l'éternité. Ses mains glissent sur la pierre froide tandis qu'à quelques mètres d'elle, Julien modèle l'argile avec une violence contenue. Le bruit sourd de ses paumes contre la matière humide résonne dans l'espace comme une pulsation.
Elle sent son regard avant même de lever les yeux. Il observe ses doigts qui nettoient les plis du marbre avec une concentration qui la fait frissonner.
« Vous avez un toucher très délicat », dit-il enfin, sa voix rauque brisant le silence.
Elle ne répond pas tout de suite. Ses doigts continuent leur travail minutieux, mais maintenant elle a conscience de chaque mouvement. La chaleur monte à ses joues.
« Il faut comprendre la pierre. Chaque courbe raconte quelque chose. »
« Et qu'est-ce que celle-ci raconte ? »
Il s'approche. Elle respire l'odeur de la terre et de la sueur sur sa peau. Son corps massif bloque la lumière qui entre par la verrière.
« L'abandon », murmure-t-elle. « Le moment où on cesse de lutter. »
Un silence lourd s'installe. Julien tend la main, effleure du bout des doigts la hanche de la statue. Leurs mains se frôlent. Un contact bref, accidentel, qui envoie une décharge électrique le long de son bras.
« Pardon », dit-il sans reculer.
Les jours suivants, les effleurements se multiplient. Une main qui se pose sur son épaule quand il se penche pour examiner son travail. Leurs hanches qui se touchent quand ils se croisent dans l'espace étroit entre les établis. Des frôlements qui ne sont plus vraiment accidentels.
Le cinquième soir, un orage éclate au-dessus de la Provence. La pluie martèle le toit de verre. Camille range ses outils quand la lumière s'éteint brusquement.
Julien allume des bougies. Les flammes dansent, projetant des ombres mouvantes sur les sculptures qui les entourent. Camille frissonne, ses vêtements légèrement humides collent à sa peau.
« J'ai du vin », propose-t-il.
Ils s'assoient sur le sol en béton, le dos appuyé contre un bloc de marbre encore brut. Le vin réchauffe son ventre. La conversation glisse vers des territoires plus intimes. Il parle de son obsession pour les corps, de la manière dont le désir se traduit dans la matière. Elle évoque la sensualité du marbre sous ses doigts, la tension érotique qu'elle ressent face aux sculptures anciennes.
« J'aimerais vous dessiner », dit-il soudain. « Pour une étude anatomique. Si vous acceptez. »
Le cœur de Camille cogne dans sa poitrine. Elle sait où cela va mener. Elle le sait depuis le premier jour.
« D'accord. »
Il installe un tabouret près de l'établi, dispose les bougies pour créer un éclairage dramatique. Camille se lève. Ses doigts tremblent légèrement quand elle déboutonne son chemisier. Le tissu glisse de ses épaules. Sa jupe tombe à ses pieds. Elle reste en sous-vêtements, hésitante.
« Tout », murmure Julien. « Je dois voir les lignes complètes. »
Elle dégrafe son soutien-gorge. L'air frais de l'atelier caresse ses seins. Ses mamelons durcissent. Elle fait glisser sa culotte le long de ses cuisses. Maintenant elle est nue devant lui, exposée dans la lueur vacillante des bougies.
Julien la regarde avec une intensité qui la brûle. Il ne prend pas son carnet à dessin. Il reste immobile, les yeux rivés sur elle.
« Vous êtes magnifique », dit-il d'une voix étranglée.
Il s'approche lentement. Sa main se tend, hésite dans l'air.
« Je peux ? »
« Oui. »
Ses doigts effleurent son épaule. Il trace la ligne de sa clavicule avec une délicatesse de sculpteur. Camille ferme les yeux. Les mains de Julien descendent le long de ses bras, remontent vers sa nuque. Il explore son corps comme on étudie une œuvre d'art. Ses paumes larges et calleuses glissent sur sa peau avec une lenteur calculée.
« Les courbes... », murmure-t-il contre son oreille. « La façon dont la lumière joue sur votre peau... »
Ses mains encerclent sa taille. Les pouces remontent vers ses seins sans les toucher encore. Camille retient son souffle. Son corps entier pulse de désir. Une chaleur liquide se répand entre ses cuisses.
Enfin, les paumes de Julien se referment sur ses seins. Il les pèse, les malaxe doucement. Ses pouces frottent les mamelons qui durcissent encore davantage. Un gémissement lui échappe.
« Touchez-moi aussi », ordonne-t-il d'une voix rauque.
Les mains de Camille tremblent quand elle déboutonne sa chemise. Elle découvre un torse large, musclé par des années de travail physique. Sa peau est chaude sous ses paumes. Elle explore les contours de ses pectoraux, descend vers son ventre ferme. Ses doigts rencontrent la ceinture de son pantalon.
« Vas-y », souffle-t-il.
Elle défait la boucle. Le pantalon tombe. Son sexe dressé tend le tissu de son boxer. Camille fait glisser le dernier vêtement. Il est maintenant nu devant elle, son érection pointée vers elle.
Ils se font face dans la pénombre, deux corps nus que la lumière des bougies sculpte en ombres et lumières. La pluie continue de tambouriner sur le toit.
Julien recule d'un pas. Il prend un bloc d'argile fraîche sur son établi.
« Allonge-toi », dit-il en désignant une surface plane recouverte d'une bâche.
Camille s'étend sur le dos. Le tissu est doux sous sa peau nue. Julien s'agenouille près d'elle. Il prélève de l'argile humide, la réchauffe entre ses paumes.
« Ferme les yeux. »
Elle obéit. Les mains de Julien se posent sur son ventre. L'argile froide la fait sursauter. Il étale la matière sur sa peau, créant une seconde peau grise qui épouse ses formes. Ses doigts remontent vers ses seins, les recouvrent lentement. Il modèle l'argile autour de ses mamelons, les faisant durcir sous la pression.
« Tu sens ça ? », murmure-t-il. « La terre sur ta peau... Le froid qui devient chaud... »
Ses mains descendent. L'argile glisse le long de ses hanches, sur ses cuisses. Ses doigts s'approchent dangereusement de son sexe. Camille écarte les jambes instinctivement.
Julien prend plus d'argile. Ses doigts se posent sur l'intérieur de ses cuisses. Il remonte lentement, très lentement. Le bout de ses doigts frôle les lèvres de son sexe. Camille gémit.
« S'il te plaît... »
« Pas encore », répond-il.
Il continue son exploration, étalant l'argile partout sauf là où elle en a le plus besoin. La frustration monte en elle. Son clitoris pulse, réclamant une attention qui ne vient pas. Elle sent l'humidité couler entre ses cuisses.
« Julien... », supplie-t-elle.
« Regarde-moi. »
Elle ouvre les yeux. Il la fixe avec une intensité animale. Sa main droite descend vers son propre sexe. Il se saisit de son érection, commence à se caresser d'un mouvement lent.
« Touche-toi », ordonne-t-il. « Je veux te voir jouir. »
La main de Camille glisse sur son ventre recouvert d'argile. Ses doigts trouvent son clitoris gonflé. Elle commence à se caresser en cercles lents. La sensation est décuplée par la tension accumulée.
Julien accélère le rythme sur son sexe. Son autre main vient titiller ses propres tétons. Leurs regards restent verrouillés. Camille augmente la pression sur son clitoris. Ses doigts glissent vers son entrée, s'enfoncent en elle. Elle se masturbe ouvertement devant lui, sans honte, perdue dans le plaisir.
« Plus vite », halète Julien. « Montre-moi comme tu aimes ça. »
Elle enfonce deux doigts profondément en elle, les fait aller et venir avec des mouvements de plus en plus rapides. Son pouce frotte son clitoris. Le plaisir monte en vagues de plus en plus intenses.
Julien se caresse frénétiquement maintenant. Sa respiration est saccadée. Des gouttes de sueur perlent sur son front.
« Je vais jouir », gémit Camille.
« Oui... Jouis pour moi... »
L'orgasme la percute. Son dos se cambre, ses cuisses tremblent. Elle crie, un son rauque qui résonne dans l'atelier. Ses doigts continuent leur va-et-vient pendant que les spasmes la traversent.
La vision de Camille qui jouit pousse Julien au-delà du point de non-retour. Il éjacule avec un grognement, le sperme jaillissant sur son ventre. Ses hanches continuent à bouger tandis que les dernières pulsations le parcourent.
Ils restent ainsi, haletants, leurs corps luisants de sueur et d'argile dans la lumière tremblante des bougies. Dehors, l'orage commence à s'éloigner. Un silence chargé remplace le bruit de la pluie.
Julien se penche sur elle. Il embrasse son front, puis sa bouche. Un baiser long et profond qui goûte la promesse de tout ce qui va suivre.
« On vient juste de commencer quelque chose», murmure-t-il contre ses lèvres.
Camille sourit dans l'obscurité. Elle le sait. Cette nuit n'est que le premier chapitre d'une exploration qui va repousser toutes leurs limites.
*** Jeux de mains :
Camille recule de trois pas. Le bloc de marbre contre lequel elle vient de heurter ses reins lui arrache un sursaut. Julien avance vers elle sans hâte, pinceau à la main, les doigts tachés d'ocre et de terre de Sienne.
« Reste là. Exactement comme ça. »
Sa voix est rauque. Le soleil de fin d'après-midi traverse les grandes baies vitrées de l'atelier, découpe son corps en zones d'ombre et de lumière. Elle porte une simple robe de lin blanc qui colle à sa peau moite. L'air sent la térébenthine, la pierre fraîchement taillée, et quelque chose d'indéfinissable qui ressemble au désir.
« Tu veux vraiment que je pose ? »
« Je veux te voir. Tout voir. »
Julien pose son pinceau sur la table encombrée. Ses mains descendent vers le premier bouton de sa chemise. Camille observe les muscles de ses avant-bras rouler sous la peau hâlée, les traces de poussière de marbre qui parsèment ses vêtements. Il sculpte depuis l'aube. Son odeur lui parvient par vagues – sueur masculine, essence de bois, argile humide.
« Je ne sais pas si... »
« Si quoi ? »
« Si je peux rester immobile. »
Le rire de Julien glisse le long de sa colonne vertébrale comme une caresse. Il retire sa chemise d'un mouvement d'épaules. Son torse se révèle, musclé et mat, couvert de cette fine pellicule de transpiration qui fait briller la peau. Camille sent sa bouche devenir sèche.
Il s'approche. Ses mains ne la touchent pas encore, mais elles planent à quelques centimètres de ses épaules, de sa gorge, de la courbe de ses seins sous le tissu. Elle retient son souffle. Le marbre dans son dos garde la fraîcheur de l'atelier malgré la chaleur du jour.
« Lève les bras. »
Elle obéit. Ses mains trouvent la surface rugueuse de la pierre sculptée derrière elle. Julien glisse ses doigts sous l'ourlet de sa robe, remonte lentement le long de ses cuisses. Le tissu frissonne, se soulève. L'air frais lèche sa peau nue. Elle ne porte rien en dessous. Il le découvre au moment où ses paumes atteignent ses hanches.
« Bon Dieu, Camille. »
Sa voix se brise. Ses mains s'immobilisent, tremblent légèrement. Elle sent son souffle sur son ventre nu, chaud et irrégulier. La robe continue son ascension, découvre le triangle de poils entre ses cuisses, la courbe de son ventre, puis ses seins. Il retire le vêtement entièrement, le laisse tomber sur le sol poussiéreux.
Elle est nue devant lui, dos contre le marbre glacé, jambes légèrement écartées. Le contraste entre la pierre froide et l'air tiède de l'atelier fait durcir ses mamelons. Julien recule d'un pas, la dévore du regard. Son jean tendu sur son sexe trahit son érection.
« Ne bouge pas. »
Il disparaît derrière un établi, revient avec un pot d'argile fraîche et un linge humide. Il s'agenouille devant elle, trempe ses doigts dans la terre grise. La première touche sur sa cheville la fait tressaillir. L'argile est froide, presque liquide. Il remonte le long de son mollet, dessine des arabesques sur son genou, s'attarde sur l'intérieur de sa cuisse.
« Tu es parfaite. »
Ses mains modèlent l'argile sur sa peau, créent une seconde enveloppe qui épouse chaque courbe. Il travaille lentement, méthodiquement, couvre ses jambes, ses hanches, son ventre. Quand ses doigts glissent entre ses cuisses, elle gémit. Il ne s'arrête pas. L'argile fraîche caresse ses lèvres intimes, s'insinue dans son intimité déjà humide.
« Julien... »
« Chut. Laisse-moi travailler. »
Mais ses caresses ne sont plus professionnelles. Ses doigts couverts d'argile explorent son sexe avec une précision d'artiste, découvrent son clitoris gonflé, le massent en cercles lents. Camille rejette la tête en arrière contre le marbre. La pierre froide contre son crâne, les doigts chauds entre ses cuisses – le contraste la fait haleter.
Il se relève, continue son œuvre sur son ventre, ses seins. Ses paumes pétrissent la chair tendre, pincent les mamelons durcis. L'argile glisse sur sa peau, laisse des traînées grises qui sèchent lentement. Elle se cambrie contre lui, cherche le contact de son corps. Il se recule juste assez pour la maintenir dans l'attente.
« Pas encore. »
Ses mains remontent vers son cou, son visage. Il dessine les contours de sa mâchoire, de ses lèvres. Elle ouvre la bouche, happe ses doigts, les suce lentement. Le goût de terre mouillée envahit sa langue. Il grogne, retire ses doigts, les remplace par sa bouche.
Le baiser les consume. Leurs langues se cherchent, s'enlacent, se battent. Elle sent le poids de son corps contre le sien, la dureté de son sexe qui presse contre son ventre nu. Ses mains à elle trouvent la ceinture de son jean, la défont maladroitement. Il l'aide, se débarrasse du pantalon et du boxer d'un même mouvement.
Son sexe se libère, épais et tendu, la pointe luisante. Elle le prend en main, caresse la longueur chaude et dure, fait courir son pouce sur le sillon du gland. Il frissonne contre elle, enfouit son visage dans son cou. Ses dents mordillent la peau tendre sous son oreille.
« J'ai envie de toi depuis le premier jour. »
« Alors prends-moi. »
Il n'attend pas. Ses mains empoignent ses cuisses, les écartent, les soulèvent. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. Le marbre dans son dos lui mord les omoplates. Il positionne son sexe à l'entrée du sien, hésite un instant. Leurs regards se croisent, se soudent.
La pénétration est lente, profonde, irrésistible. Elle sent chaque centimètre qui s'enfonce en elle, étire ses chairs, remplit le vide douloureux qui la taraudait depuis des semaines. Un cri monte de sa gorge quand il s'enfonce complètement. Il s'immobilise, haletant contre sa bouche.
Elle contracte ses muscles internes autour de lui, le sent palpiter en elle. Il grogne, commence à se mouvoir. Les premiers va-et-vient sont mesurés, presque tendres. Puis le rythme s'accélère. Ses hanches cognent contre les siennes, le marbre derrière elle amplifie chaque impact. Le bruit de leurs peaux qui claquent emplit l'atelier, se mêle aux gémissements rauques qui s'échappent de leurs bouches.
L'argile sèche sur sa peau craquelle, se fissure, tombe par plaques sur le sol. Elle s'accroche à ses épaules, plante ses ongles dans sa chair. Le plaisir monte en vagues successives, de plus en plus hautes, de plus en plus intenses. Il change l'angle de pénétration, trouve ce point profond en elle qui la fait hurler.
« Là, oui, là... »
Il martèle ce point sans relâche, une main glissée entre leurs corps pour masser son clitoris. La double stimulation la pousse vers le bord du gouffre. Ses jambes tremblent, se resserrent autour de lui. Tout son corps se tend comme une corde de violon trop tendue.
« Jouis pour moi. Je veux te sentir jouir. »
L'ordre la précipite dans l'orgasme. La jouissance la traverse par vagues déferlantes, arrache des sons gutturaux de sa gorge. Ses chairs se contractent autour du sexe qui la pilonne, l'aspirent plus profondément encore. Il continue ses coups de reins, prolonge son plaisir jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter.
Il se retire brusquement. Ses mains agrippent ses hanches, la retournent face au marbre. Elle pose ses paumes sur la pierre froide. Il écarte ses fesses, positionne son sexe luisant de sa cyprine contre son intimité palpitante, s'enfonce d'un coup sec.
La nouvelle position le fait pénétrer plus profondément. Elle sent ses testicules claquer contre son clitoris à chaque poussée. Ses seins s'écrasent contre le marbre glacé, ses mamelons durcis frottent contre la surface rugueuse. La sensation est presque douloureuse, absolument parfaite.
« Touche-toi. »
Elle glisse une main entre ses cuisses, trouve son clitoris gonflé et sensible. Ses doigts dessinent des cercles rapides pendant qu'il la prend avec une violence contenue. L'atelier résonne de leurs râles, du choc de leurs corps, de l'obscénité de leurs chairs qui s'unissent encore et encore.
Le deuxième orgasme la cueille sans prévenir, plus brutal que le premier. Ses genoux se dérobent. Il la retient par les hanches, continue à la pilonner pendant qu'elle se convulse. Ses muscles internes le pressent, l'aspirent, déclenchent sa propre jouissance.
Il jouit en elle dans un long gémissement rauque, déverse sa semence au plus profond de son ventre. Elle sent les pulsations de son sexe, la chaleur de son sperme qui se répand. Il s'effondre contre son dos, la plaque contre le marbre, leurs souffles mêlés formant une buée sur la pierre.
Ils restent immobiles longtemps, soudés l'un à l'autre, les derniers spasmes de plaisir parcourant encore leurs corps. L'argile séchée tombe en pluie fine autour d'eux. Le soleil a basculé derrière les collines provençales, plongeant l'atelier dans une pénombre dorée.
Quand il se retire enfin, elle sent leur mélange couler le long de ses cuisses. Il l'aide à se retourner, la prend dans ses bras. Leurs bouches se trouvent pour un baiser lent, presque chaste après la violence de leurs étreintes.
« Viens. »
Il l'entraîne vers l'arrière de l'atelier où se trouve une petite salle d'eau sommaire. L'eau du robinet coule tiède. Il la nettoie avec une tendresse qui contraste avec la brutalité de leurs ébats, lave l'argile restante, essuie les traces de leur jouissance. Elle se laisse faire, les jambes encore tremblantes, le sexe douloureux et comblé.
La nuit est tombée quand ils retournent dans l'atelier principal. Julien allume quelques bougies. Dans la lumière vacillante, les sculptures prennent vie, projettent des ombres dansantes sur les murs. Il l'installe sur un canapé défoncé, s'allonge contre elle, la couvre d'une vieille couverture de laine.
« On recommence quand ? »
Le rire de Camille résonne dans l'obscurité. Sa main trouve le sexe de Julien, déjà à demi-dur contre sa cuisse.
« Maintenant. »
Trois semaines passent ainsi. Chaque jour, elle travaille sur les sculptures érotiques du XVIIIe siècle, restaure les courbes lascives des corps enlacés. Chaque soir, Julien la prend, l'explore, la fait sienne de toutes les manières possibles.
Il la baise contre chaque surface de l'atelier – sur l'établi encombré d'outils, sur le sol recouvert de poussière de pierre, contre la porte d'entrée quand le désir devient trop pressant. Il découvre qu'elle aime qu'on lui parle pendant l'amour, qu'on lui dise exactement ce qu'il va lui faire. Elle découvre qu'il peut rester des heures entre ses cuisses, la lécher jusqu'à ce qu'elle perde la notion du temps.
Un soir, il l'allonge sur une bâche en plastique au centre de l'atelier. Les projecteurs qui éclairent habituellement les sculptures sont braqués sur elle. Elle est nue, exposée, vulnérable sous cette lumière crue. Il tourne autour d'elle comme un prédateur, la regarde se tortiller sous son regard.
« Écarte les jambes. »
Elle obéit. L'air frais de la nuit provençale caresse son intimité offerte. Il s'agenouille entre ses cuisses, pose sa bouche sur son sexe sans préambule. Sa langue trouve son clitoris, le taquine avec une lenteur calculée. Elle agrippe la bâche plastique, cherche une prise sur la surface glissante.
Il la lèche, la suce, plonge sa langue dans son vagin, explore chaque repli de chair tendre. Ses mains maintiennent ses cuisses écartées malgré ses tentatives de les refermer. Le plaisir monte trop vite, trop fort. Elle va jouir, là, maintenant, sous ces lumières impitoyables.
« Non. Pas encore. »
Il s'arrête juste avant qu'elle bascule. Elle gémit de frustration. Il remonte le long de son corps, laisse une traînée humide sur son ventre, entre ses seins. Sa bouche trouve la sienne, l'oblige à goûter sa propre essence. Le baiser est obscène, parfait.
« Retourne-toi. À quatre pattes. »
Elle se positionne, cambrant les reins pour lui offrir son sexe luisant. Elle entend le bruit de sa ceinture qu'il défait, le froissement du jean qu'il baisse. Puis rien. Elle attend, tous les sens en alerte, le cœur battant contre ses côtes.
La première claque sur sa fesse la fait sursauter. La douleur fuse, se transforme presque instantanément en plaisir brûlant. Il recommence sur l'autre fesse. Puis encore, et encore, jusqu'à ce que sa peau chauffe, rougisse, palpite.
« Tu aimes ça ? »
« Oui. »
« Dis-le. »
« J'aime quand tu me frappes. »
Il grogne d'approbation. Ses doigts plongent dans son sexe trempé, vérifient son excitation. Elle est tellement mouillée que ses cuisses brillent. Il retire ses doigts, les remplace par son sexe. La pénétration est brutale, profonde, parfaite.
Il la baise sans ménagement, une main agrippant ses cheveux, l'autre tenant sa hanche. Les claques sur ses fesses reprennent, alternant avec les coups de reins. La douleur et le plaisir se mêlent jusqu'à devenir indiscernables. Elle hurle son nom, des obscénités, des suppliques sans cohérence.
Quand il glisse un doigt dans son anus, elle jouit instantanément. L'orgasme la dévaste, lui arrache un cri rauque qui résonne sous les voûtes de l'atelier. Il continue à la pilonner, son doigt explorant ce territoire interdit, préparant le terrain pour des explorations futures.
Il jouit en elle avec un rugissement, se vide complètement, marque son territoire. Ils s'effondrent sur la bâche, épuisés, comblés, déjà affamés l'un de l'autre.
Les jours suivants, il l'initie à d'autres plaisirs. Il lui apprend à le prendre en bouche, à sentir son sexe gonfler sur sa langue, à avaler sa semence. Elle découvre le pouvoir qu'elle a sur lui quand elle s'agenouille devant lui, la façon dont ses jambes tremblent quand elle le suce profondément.
Il lui apprend aussi à jouir différemment. Ses doigts trouvent des zones qu'elle ignorait, créent des sensations qu'elle ne croyait pas possibles. Un soir, il la fait jouir juste en caressant ses seins, en mordillant ses mamelons, sans jamais toucher son sexe. Le plaisir qui la traverse ce soir-là est différent, plus diffus, plus intense à sa manière.
Ils baisent aussi dans le jardin, entre les sculptures de marbre qui gardent le domaine. Le risque d'être découverts ajoute un frisson supplémentaire. Elle chevauche Julien sur l'herbe fraîche, ses seins bondissant au rythme de ses mouvements, offerts à la lune et aux étoiles. Il jouit en la regardant dans les yeux, les mains agrippées à ses hanches qui roulent.
La dernière nuit de la troisième semaine, il lui bande les yeux. Elle est allongée sur son lit, nue et tremblante d'anticipation. Elle entend ses pas autour d'elle, sent sa présence, mais ne peut pas le voir. L'attente est une torture exquise.
Quand il la touche enfin, c'est avec quelque chose de froid et dur. Elle sursaute. Il fait glisser l'objet sur son ventre, entre ses seins, le long de son cou. Elle réalise que c'est du marbre, un morceau poli et lisse. Il utilise la pierre pour la caresser, explore chaque centimètre de sa peau avec le minéral froid.
Puis il écarte ses cuisses, positionne le marbre à l'entrée de son sexe. Elle retient son souffle. Il le fait pénétrer lentement, lui laisse le temps de s'habituer à la texture, à la température. La sensation est étrange, presque surréaliste. Il commence des mouvements de va-et-vient pendant que sa langue trouve son clitoris.
L'orgasme qui la cueille est violent, presque effrayant dans son intensité. Elle jouit en criant, le corps secoué de spasmes incontrôlables. Il retire le marbre, le remplace par son sexe, la prend pendant qu'elle continue à jouir. Quand il se déverse en elle, elle a l'impression de se dissoudre, de ne plus savoir où finit son corps et où commence le sien.
Au matin, quand elle retire le bandeau, elle découvre qu'il l'a dessinée toute la nuit. Des dizaines d'esquisses jonchent le sol – son corps dans toutes les positions, tous les états d'abandon. Elle se voit à travers son regard, belle et désirable, puissante dans sa vulnérabilité.
« Tu es mon chef-d'œuvre », murmure-t-il en l'attirant contre lui.
Et quelque chose dans sa poitrine se dénoue, se libère, s'envole.
*** Transgressions :
Le jardin s'ouvre devant eux comme un théâtre en plein air. Le soleil de juillet frappe les sculptures, dessinant des ombres denses sur les allées de gravier. Camille sent la chaleur lui monter aux joues.
"Tu trembles", murmure Julien.
Elle ne répond pas. Ses doigts glissent sur le tissu de sa robe. Elle la retire lentement tandis qu'il observe chaque mouvement. L'air caresse sa peau nue. Le gravier crisse sous ses pieds.
"Quelqu'un pourrait venir."
"Je sais."
Son sexe se durcit à la pensée du risque. Il s'approche d'elle, nu lui aussi. Ses mains prennent possession de ses hanches. Sa bouche trouve son cou. Elle laisse échapper un son rauque.
"Là", souffle-t-elle en désignant la statue de marbre.
Il la plaque contre la pierre. Le froid la saisit violemment. Ses tétons se dressent au contact. Julien emprisonne ses poignets au-dessus de sa tête. Sa langue descend entre ses seins. Elle cambre les reins.
"Écarte les cuisses."
Elle obéit. Ses lèvres intimes s'ouvrent à l'air libre. Un frisson la parcourt. Il s'agenouille devant elle. Sa langue trouve son sexe humide. Elle gémit sans retenue. Le bruit d'une voiture au loin la fait tressaillir.
"On nous entend peut-être", halète-t-elle.
"Laisse-les entendre."
Sa langue fouille son intimité avec précision. Elle cherche son clitoris gonflé. Le trouve. Le lèche en mouvements circulaires. Camille sent le plaisir monter. Ses cuisses tremblent. Sa respiration s'emballe.
"Julien..."
"Jouis", ordonne-t-il entre deux coups de langue.
L'orgasme la saisit brutalement. Elle crie sans pouvoir se contrôler. Ses jambes flagellent. Il la maintient contre le marbre. Attend que les spasmes s'apaisent.
"Maintenant, j'ai autre chose à te proposer."
Elle le regarde. Ses yeux brillent d'une intensité nouvelle. Il sort de son sac des sangles en cuir souple. Son ventre se contracte.
"Tu acceptes?"
Le mot franchit ses lèvres avant qu'elle ne puisse réfléchir.
"Oui."
Il l'emmène vers l'atelier. À l'intérieur, il a préparé un système de suspension. Des cordes pendent du plafond. Elle déglutit.
"Fais-moi confiance", dit-il simplement.
Il commence par ses poignets. Le cuir enserre sa peau sans la blesser. Puis ses chevilles. Il l'attache dans une position qui expose complètement son corps. Elle est suspendue, jambes écartées, vulnérable. Son sexe encore moite brille à la lumière.
"Tu es magnifique ainsi."
Il recule pour l'observer. Prend son carnet de croquis. Dessine les courbes de son corps tendu. Elle sent son désir renaître. Chaque seconde qui passe intensifie l'attente.
"S'il te plaît", supplie-t-elle.
"Pas encore."
Il pose le carnet. S'approche enfin. Ses doigts effleurent ses cuisses sans atteindre son sexe. Elle se cambre autant que les liens le permettent. Un gémissement frustré lui échappe.
"Tu me veux?"
"Oui. Mon Dieu, oui."
Ses doigts plongent enfin dans sa fente humide. Deux d'un coup. Elle étouffe un cri. Il les enfonce profondément. Les retire. Recommence avec un rythme régulier. Son pouce trouve son clitoris. Le masse avec juste assez de pression.
"Tu vas jouir pour moi."
"Oui... Je vais..."
Le deuxième orgasme la secoue avec plus de violence que le premier. Ses muscles se contractent autour des doigts de Julien. Du liquide coule le long de ses cuisses. Elle pleure de plaisir.
Il ne lui laisse aucun répit. Son sexe dur la pénètre d'un coup. Tellement profond qu'elle en perd le souffle. Il s'agrippe à ses hanches. La pilonne sans ménagement. Chaque coup de reins fait grincer les cordes.
"Plus fort", réussit-elle à articuler.
Il accélère. Son bas-ventre frappe contre ses fesses à chaque poussée. Le bruit de leurs chairs mouillées emplit l'atelier. L'odeur de leur sexe se mêle à celle de l'argile.
"Je veux ton cul", gronde-t-il soudain.
Elle hoche la tête. Il se retire. Attrape un flacon d'huile. En verse généreusement entre ses fesses. Le liquide frais la fait frissonner. Un doigt d'abord. Tourne doucement pour l'ouvrir. La préparer.
"Détends-toi."
Deux doigts maintenant. Qui vont et viennent avec patience. La sensation est étrange. Presque inconfortable. Puis franchit une limite pour devenir intensément plaisante.
"Je suis prête", halète-t-elle.
Il positionne son gland contre son anus. Pousse lentement. La résistance cède progressivement. Il s'enfonce centimètre par centimètre. Elle retient sa respiration. La brûlure se transforme en vague de chaleur qui irradie dans tout son corps.
"Ça va?"
"Continue. Ne t'arrête pas."
Il s'enfonce jusqu'à la garde. Reste immobile un instant pour qu'elle s'habitue. Puis commence à bouger. Lentement d'abord. Chaque va-et-vient déclenche des sensations nouvelles. Sa main glisse vers son sexe trempé. Ses doigts se mettent à la masturber en rythme avec ses coups de reins.
"Oh mon Dieu... C'est trop..."
"Jouis encore. Je veux te sentir jouir pendant que je suis dans ton cul."
Les mots crus la font basculer. Le troisième orgasme explose. Plus violent que tout ce qu'elle a connu. Son corps se convulse dans les liens. Il accélère brutalement. Martèle son cul serré. Grogne comme un animal.
"Je vais... Où tu veux que..."
"Sur mon visage", lâche-t-elle dans un souffle.
Il se retire précipitamment. La fait pivoter dans ses liens. Son sexe palpite devant son visage. Il se masturbe rapidement. Le premier jet de sperme l'atteint sur la joue. Le suivant dans sa bouche ouverte. Les autres sur son front et ses lèvres. Elle goûte le liquide salé.
Il s'effondre contre elle. Reprend son souffle longuement. Puis la détache avec des gestes tendres. Elle s'effondre dans ses bras. Ils glissent tous deux au sol. Restent enlacés dans le silence.
"Je ne savais pas que je pouvais...", commence-t-elle.
"Tu es libre maintenant", répond-il en embrassant ses poignets marqués.
Dehors, le soleil commence à décliner. L'atelier baigne dans une lumière dorée. Leurs corps nus luisent de sueur et d'huile. Elle se love contre lui. Sent son cœur battre contre le sien. Pour la première fois de sa vie, elle comprend ce que signifie s'abandonner totalement.
*** Vernissage :
Le murmure des voix remplit la galerie. Camille traverse la foule, sa robe noire épouse ses hanches. Les convives admirent les sculptures restaurées, commentent les œuvres de Julien. Elle sent son regard sur elle avant même de le voir.
"Tu es magnifique", souffle-t-il en s'approchant.
Sa main frôle le creux de ses reins. Une décharge électrique parcourt sa colonne. Elle tourne la tête, lui adresse un sourire complice.
"Regarde", dit-elle en désignant une sculpture.
La silhouette de marbre reproduit ses courbes avec une précision troublante. Ses seins, la cambrure de son dos, l'écart entre ses cuisses. Julien a immortalisé chaque détail de son corps.
"Tu m'as capturée", murmure-t-elle.
"Je t'ai vénérée", répond-il.
Sa voix grave résonne dans son ventre. Elle sent la chaleur monter entre ses jambes. Les invités déambulent autour d'eux, ignorant la tension qui crépite.
"J'ai envie de toi", dit-elle sans détourner les yeux de la sculpture.
"Ici ?"
"Maintenant".
Julien glisse sa main dans la sienne. Ils se faufilent entre les convives, longent les cimaises, disparaissent dans un couloir latéral. La porte de la réserve cède sous sa pression. L'obscurité les enveloppe. L'odeur du bois ancien se mêle au parfum de Camille.
Il la plaque contre le mur. Ses lèvres trouvent les siennes avec urgence. Elle gémit dans sa bouche, agrippe sa nuque. Leurs langues se cherchent, se trouvent, s'explorent avec une faim que six mois n'ont pas apaisée.
"Enlève ta culotte", ordonne-t-il.
Elle glisse ses mains sous sa robe, fait descendre le tissu le long de ses cuisses. L'air frais caresse sa peau nue. Elle entend le froissement de sa ceinture, le bruit de sa braguette qui s'ouvre.
"Tourne-toi".
Elle obéit. Ses paumes se posent contre la pierre froide. Il relève sa robe, découvre la rondeur de ses fesses. Ses mains les pétrissent avec force. Elle cambre les reins, s'offre à lui.
"Tu es trempée", constate-t-il en effleurant son sexe.
"Depuis que je t'ai vu ce soir".
Il écarte ses cuisses d'un coup de genou. Son gland dur se frotte contre son entrée. Elle retient son souffle. Il la pénètre d'un mouvement brutal. Elle crie, étouffe le son en mordant son bras.
"Chut", souffle-t-il contre son oreille.
Il commence à bouger. Ses hanches cognent contre ses fesses dans un rythme saccadé. Le bruit de leurs chairs qui claquent emplit la réserve. Elle se mord les lèvres pour ne pas gémir trop fort.
"Plus vite", supplie-t-elle.
Il accélère. Sa main remonte sous sa robe, trouve son sein, le pétrit avec rudesse. Ses doigts pincent son mamelon à travers le tissu. La douleur se mêle au plaisir. Elle sent son sexe se contracter autour de lui.
"Je vais jouir", halète-t-elle.
"Pas encore".
Il ralentit. Elle gémit de frustration. Il retire presque entièrement sa verge, ne laisse que le gland à l'intérieur. Elle ondule des hanches, tente de l'aspirer plus profond. Il maintient la distance, la torture.
"S'il te plaît", implore-t-elle.
"Dis-moi ce que tu veux".
"Je veux que tu me baises fort".
Il la pénètre violemment. Elle crie. Sa main plaque contre sa bouche pour étouffer le son. Il martèle son sexe avec sauvagerie. Ses testicules claquent contre son clitoris à chaque coup de rein.
"Touche-toi", ordonne-t-il.
Elle glisse sa main entre ses cuisses. Ses doigts trouvent son clitoris gonflé. Elle le caresse en cercles rapides. La tension monte dans son ventre. Ses jambes tremblent.
"Oui", gémit-elle contre sa paume.
Il sent son sexe se resserrer autour de lui. Ses muscles se contractent par vagues. Elle jouit en silence, le corps secoué de spasmes. Il continue ses va-et-vient, prolonge son orgasme.
"À mon tour", gronde-t-il.
Il la retourne face à lui, la soulève. Elle enroule ses jambes autour de sa taille. Il la pénètre à nouveau, plus profond encore. Ses mains agrippent ses fesses, la maintiennent contre le mur.
"Regarde-moi", dit-il.
Elle plonge son regard dans le sien. Même dans l'obscurité, elle distingue l'intensité de ses yeux. Il va et vient en elle avec des mouvements longs et profonds. Sa verge frotte contre les parois sensibles de son vagin.
"Tu me rends fou", murmure-t-il.
"Jouis en moi".
Ces mots le font basculer. Il accélère une dernière fois, enfonce sa queue au plus profond. Elle sent les pulsations de son sexe, la chaleur de son sperme qui se répand en elle.
"Camille", gémit-il en enfonçant son visage dans son cou.
Ils restent immobiles, soudés l'un à l'autre. Leurs respirations se mêlent. La sueur perle sur leurs peaux. Au-delà de la porte, les conversations continuent, les rires fusent.
"On devrait retourner là-bas", souffle-t-elle.
"Pas encore".
Il dépose des baisers sur son cou, sa mâchoire, ses lèvres. Tendres cette fois. Lents. Elle fond contre lui.
"Je t'aime", dit-il.
"Je sais".
Il la repose au sol. Elle rajuste sa robe, cherche sa culotte dans l'obscurité. Il referme son pantalon, lisse ses cheveux. Ils se regardent, complices.
"Tu as du sperme qui coule sur tes cuisses", remarque-t-il avec un sourire.
"Je sais".
Elle ouvre la porte. La lumière les éblouit. Ils rejoignent la galerie, se fondent dans la foule. Personne n’a remarqué leur absence. Elle sent son sexe humide à chaque pas, la sensation de son sperme qui glisse entre ses lèvres.
Un collectionneur s'approche de Julien, entame une conversation. Elle s'éloigne, contemple les sculptures. Son regard s'attarde sur celle qui la représente. Dans six mois, d'autres œuvres naîtront. D'autres nuits dans l'atelier. D'autres explorations.
Elle sourit. La vie avec lui sera toujours une création en devenir.
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