Mademoiselle et le nouveau précepteur

Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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Mademoiselle et le nouveau précepteur
Je suis allongée sur la méridienne Louis XV du salon de musique, feuilletant distraitement un exemplaire de Vogue quand j'entends la sonnette d'entrée résonner dans le vestibule. Mes parents ont été très mystérieux ces derniers jours, chuchotant derrière les portes closes, évitant soigneusement de me regarder dans les yeux quand je leur demandais ce qui se tramait. Maintenant, j'ai ma réponse.
« Charlotte, descends s'il te plaît, » lance maman depuis le grand escalier, sa voix teintée de cette fausse désinvolture qu'elle affiche quand elle s'apprête à m'annoncer quelque chose de désagréable. « Nous avons quelqu'un à te présenter. »
Je lâche un soupir théâtral et me redresse, lissant ma robe d'été en lin blanc qui remonte délicieusement haut sur mes cuisses. À dix-neuf ans, j'ai appris à utiliser chaque arme de mon arsenal féminin, et la fausse innocence fait partie de mes spécialités. Je descends l'escalier avec cette grâce calculée que m'ont enseignée mes professeurs de danse, une main effleurant négligemment la rampe d'acajou.
Papa m'attend dans le hall d'entrée, impeccable dans son costume Savile Row, ses cheveux gris parfaitement plaqués. À ses côtés se tient un homme que je n'ai jamais vu, la quarantaine distinguée, des lunettes à monture métallique perchées sur un nez fin, vêtu d'un costume anthracite classique mais de bonne coupe. Il dégage cette aura d'intellectuel un peu désuet qui me fait immédiatement comprendre de quoi il retourne.
« Charlotte, » commence papa avec cette solennité qu'il réserve aux grandes occasions, « j'aimerais te présenter le professeur Martineau. Il va s'occuper de... parfaire ton éducation durant ces prochains mois. »
Je m'arrête à la dernière marche, laissant mes yeux parcourir l'homme de la tête aux pieds avec une curiosité non dissimulée. Il est plus séduisant que prévu - pas du tout le vieux barbon poussiéreux que j'imaginais. Ses traits sont fins, ses yeux d'un bleu-gris troublant derrière ses lunettes, et ses mains... j'aime les mains d'un homme. Les siennes sont longues, élégantes, avec des doigts de pianiste.
« Bonjour professeur, » je dis en descendant la dernière marche, lui tendant ma main avec un sourire parfaitement calibré - ni trop engageant, ni trop distant. « Quel plaisir de vous rencontrer. »
Il prend ma main dans la sienne, et je note avec satisfaction la légère hésitation, la façon dont ses yeux s'attardent une fraction de seconde sur l'échancrure de ma robe. Sa poignée de main est ferme mais moite. Déjà nerveux. Parfait.
« Tout le plaisir est pour moi, Mademoiselle, » répond-il d'une voix grave et bien timbrée, avec cette précision dans l'articulation qui trahit l'ancien professeur. « Votre père m'a beaucoup parlé de vous. »
« Vraiment ? En bien, j'espère ? » je glisse en penchant légèrement la tête sur le côté, un geste d'apparence candide qui fait onduler mes cheveux châtains sur mon épaule dénudée.
Maman descend l'escalier à son tour, resplendissante dans son tailleur Chanel crème.
« Le professeur Martineau enseignait la littérature française dans l'un des plus prestigieux lycées de Paris, » annonce-t-elle avec cette fierté que prennent les mères de bonne famille quand elles dénichent une perle rare. « Nous estimons qu'il est temps que tu approfondisses ta culture générale avant... enfin, avant de t'engager dans des études supérieures. »
Je réprime un sourire moqueur. « Avant de te marier avantageusement », voilà ce qu'elle voulait dire. Mes parents ne supportent plus mon oisiveté dorée, mes sorties tardives, mes fréquentations qu'ils jugent peu recommandables. Ils ont décidé de reprendre mon éducation en main, et le pauvre professeur Martineau est leur dernier recours.
« Quelle merveilleuse idée, » je susurre en battant des cils. « J'avoue que je m'ennuie terriblement ces temps-ci. Un peu de... stimulation intellectuelle ne me fera que du bien. »
Le professeur se raidit imperceptiblement. Il a perçu la double entente, j'en suis certaine. Ses joues rosissent légèrement, et il s'éclaircit la gorge.
« J'ai établi un programme d'études assez... complet, » dit-il en sortant un carnet de sa poche intérieure. « Littérature classique, bien sûr, mais aussi philosophie, histoire de l'art, latin... »
« Du latin ? » je l'interromps avec une moue faussement contrariée. « Comme c'est... rigide. N'y a-t-il pas des sujets plus... vivants ? Plus modernes ? »
Papa fronce les sourcils. « Charlotte, tu feras exactement ce que le professeur Martineau estimera nécessaire. Il a toute notre confiance, et donc toute autorité sur ton emploi du temps. »
« Bien sûr, papa, » je réponds avec une docilité parfaite, baissant les yeux comme une petite fille grondée. « Je serai la plus studieuse des élèves, n'est-ce pas professeur ? »
Je relève les yeux vers lui, et cette fois mon regard s'attarde. Il y a quelque chose dans ses yeux, une fêlure dans son assurance professorale qui m'intrigue. Il détourne le regard, mal à l'aise.
Maman consulte sa montre en or. « Nous devons y aller, chéri. Ce déjeuner avec les Montclair ne peut pas attendre. » Elle se tourne vers le professeur avec son plus beau sourire mondain. « La bibliothèque est entièrement à votre disposition, professeur. Charlotte vous montrera le chemin. Les cours commenceront officiellement lundi, mais peut-être pourriez-vous faire connaissance aujourd'hui ? »
« Avec grand plaisir, » répond le professeur en s'inclinant légèrement.
Papa me lance un dernier regard d'avertissement. « Je compte sur toi pour être... coopérative, Charlotte. Le professeur Martineau a une excellente réputation, et nous ne voudrions pas qu'elle soit ternie par... tes fantaisies. »
« Papa ! » je proteste avec une indignation feinte. « Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis plus une enfant, tout de même. »
Et c'est là tout le problème, me dis-je en les regardant partir dans leur Jaguar rutilante. Je ne suis plus une enfant, justement. Je suis une jeune femme dans la fleur de l'âge, avec tous les appétits qui vont avec. Et mes parents, dans leur naïveté, viennent d'introduire le loup dans la bergerie.
« Alors, » je dis en me tournant vers le professeur Martineau qui rajuste nerveusement ses lunettes, « voulez-vous que je vous fasse visiter ? La bibliothèque de papa est vraiment splendide. Il y a des éditions originales fascinantes... certaines avec des illustrations très... évocatrices. »
Il déglutit visiblement. « Ce... ce serait parfait, Mademoiselle. »
« Charlotte, » je corrige en m'approchant d'un pas. « Appelez-moi Charlotte. Après tout, nous allons passer beaucoup de temps ensemble, n'est-ce pas ? »
L'odeur de son eau de Cologne me parvient - quelque chose de classique, de rassurant. Eau Sauvage, probablement. Un parfum d'homme sage, respectueux des convenances. Comme c'est... attendrissant.
« Charlotte, alors, » répète-t-il, et j'aime la façon dont mon prénom roule sur sa langue.
Je le précède vers la bibliothèque, consciente de sa présence derrière moi, du bruit de ses pas sur le marbre du hall. Ma robe voltige autour de mes cuisses à chaque mouvement, et je sens son regard... non, je l'espère.
« Dites-moi, professeur, » je lance par-dessus mon épaule en poussant la lourde porte de chêne, « qu'est-ce qui vous a poussé à quitter l'enseignement public ? Un homme de votre... calibre doit avoir de nombreuses opportunités. »
Il marque une pause, et quand je me retourne, son visage a pris une teinte grisâtre.
« Les... les circonstances ont fait que j'ai préféré me tourner vers l'enseignement privé, » dit-il d'une voix tendue. « Un changement de cap nécessaire. »
Intéressant. Très intéressant. Il y a une histoire là-dessous, j'en suis certaine. Mes parents ont-ils vraiment fait leurs vérifications ? Ou ont-ils été séduits par les diplômes et les références ?
« Comme c'est mystérieux, » je murmure en m'approchant de l'une des hautes bibliothèques qui montent jusqu'au plafond à caissons. « Moi qui pensais que les professeurs de littérature menaient des vies paisibles et sans histoire... »
Je me hisse sur la pointe des pieds pour atteindre un livre sur l'étagère haute, laissant délibérément ma robe remonter. Le tissu épouse les courbes de mes hanches, découvre la naissance de mes cuisses. Derrière moi, j'entends son souffle se raccourcir.
« Tenez, » dit-il précipitamment en s'approchant. « Laissez-moi... »
Sa main frôle la mienne quand il attrape le volume - une édition reliée des Liaisons dangereuses de Laclos. Quel hasard délicieux.
« Oh, » je m'exclame en prenant le livre, mes doigts s'attardant sur les siens. « Laclos ! Un de mes auteurs préférés. Valmont est un personnage si... fascinant. Cette façon qu'il a de corrompre l'innocence, de révéler la vraie nature sous les apparences... »
Le professeur retire sa main comme s'il s'était brûlé. « C'est... c'est effectivement un classique de la littérature française. Bien que... moralement discutable. »
« Moralement discutable ? » je répète en ouvrant le livre au hasard, tombant - comme par miracle - sur une scène particulièrement suggestive. « Mais professeur, ne pensez-vous pas que la littérature doive explorer tous les aspects de la nature humaine ? Même les plus... troubles ? »
Je lève les yeux vers lui, et cette fois, il ne peut éviter mon regard. Ses pupilles se sont dilatées derrière ses lunettes, et une fine pellicule de transpiration perle sur son front.
« L'art... l'art doit effectivement... » Il s'éclaircit la gorge. « Mais il faut savoir maintenir une certaine... distance critique. »
« Distance ? » Je referme le livre d'un claquement sec qui le fait sursauter. « Comme c'est dommage. Moi qui espérais un professeur plus... impliqué. Plus passionné. »
Le silence s'étire entre nous, lourd de sous-entendus. Le soleil de l'après-midi filtre par les hautes fenêtres, projetant des rais dorés sur les reliures anciennes. L'air sent la cire d'abeille et le cuir, avec une note plus subtile - son eau de Cologne, et quelque chose d'autre. Quelque chose de plus masculin, de plus troublant.
« Bien sûr, » j'ajoute avec un sourire innocent, « je ne suis qu'une élève. Que pourrais-je bien savoir de la passion ? »
Il y a de l'ironie dans ma voix, et nous le savons tous les deux. Mes yeux ne quittent pas les siens, soutenant ce regard qui devient de plus en plus difficile à maintenir. Pour lui, pas pour moi.
« Vous... vous êtes très jeune, » dit-il finalement, sa voix légèrement rauque. « L'expérience viendra avec le temps. »
« L'expérience, » je murmure en m'approchant d'un pas. « Oui, j'ai très envie d'apprendre. De tout apprendre. J'espère que vous serez un professeur... très complet. »
Cette fois, il recule d'un pas, heurtant l'une des chaises Voltaire disposées devant le bureau.
« Je... il faudrait peut-être que j'établisse un planning précis, » balbutie-t-il en fouillant dans sa poche pour sortir son carnet. « Une progression pédagogique structurée... »
« Comme vous voulez, professeur, » je réponds en m'installant gracieusement dans l'un des fauteuils, croisant les jambes avec une lenteur calculée. « J'ai tout mon temps. Et tellement... d'appétit pour apprendre. »
Il évite soigneusement de regarder mes jambes, fixant obstinément son carnet. Ses mains tremblent légèrement en tournant les pages.
« Nous commencerons par un panorama de la littérature française du XVIIe siècle, » récite-t-il d'une voix qui se veut professionnelle. « Corneille, Racine, Molière... »
« Molière ! » je m'exclame avec un enthousiasme soudain. « J'adore Molière. Surtout Dom Juan. Cette pièce où un libertin séduit tout ce qui bouge avant de finir en enfer... Il y a une justice poétique délicieuse, vous ne trouvez pas ? »
Le professeur lève les yeux de son carnet, et je vois qu'il a parfaitement saisi l'allusion. Son Adam pomme tressaute quand il déglutit.
« Dom Juan est... effectivement un personnage complexe, » concède-t-il. « Mais il paie le prix de ses excès. »
« Vraiment ? » Je penche la tête avec une curiosité feinte. « Moi, j'ai toujours pensé qu'il avait eu beaucoup de plaisir avant de payer ce prix. Et au fond, ne vaut-il pas mieux une vie intense et brève qu'une existence fade et interminable ? »
Il me regarde longuement, et je vois la bataille qui se livre derrière ses yeux. L'homme respectable contre l'homme de chair et de sang. Le professeur contre l'homme qui a déjà succombé une fois - car j'en suis maintenant certaine, il a succombé. C'est pour cela qu'il est là, dans notre salon, à jouer les précepteurs de jeunes filles de bonne famille au lieu d'enseigner dans son lycée prestigieux.
« Mademoiselle... Charlotte, » dit-il d'une voix tendue, « je crois qu'il serait préférable de nous en tenir aux aspects purement littéraires de ces œuvres. »
« Bien sûr, » je acquiesce avec une docilité parfaite. « Vous êtes le professeur. »
Mais mon sourire dit tout autre chose. Mon sourire dit : nous verrons bien qui sera le maître et qui sera l'élève.
Il consulte sa montre avec une nervosité mal dissimulée. « Je... je pense qu'il vaudrait mieux que je rentre préparer nos premières séances. Lundi, dix heures, cela vous conviendra-t-il ? »
« Parfaitement, » je réponds en me levant avec grâce. « Je vous raccompagne. »
Nous traversons le hall en silence, et je sens sa tension comme une vibration dans l'air. Au moment où il franchit le seuil, je pose ma main sur son bras.
« Professeur ? »
Il se retourne, et nous sommes tout près l'un de l'autre. Assez près pour que je sente son souffle sur ma joue, pour voir les paillettes dorées dans ses yeux gris.
« J'ai vraiment hâte de commencer nos leçons, » je murmure. « J'ai le sentiment que vous allez m'apprendre des choses... fascinantes. »
Il ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sort. Il se contente de hocher la tête, salue d'un geste maladroit, et s'éloigne vers sa modeste Citroën garée dans l'allée.
Je le regarde partir depuis le perron, un sourire satisfait aux lèvres. Le pauvre homme ne sait pas encore dans quoi il vient de s'engager. Mais moi, je le sais. Et lundi matin, les vraies leçons commenceront. Pas celles qu'il a prévues dans son petit carnet. Celles que j'ai envie de lui donner.
Après tout, qui a dit que l'élève ne pouvait pas devenir professeur ?
⁂
Lundi matin, dix heures précises. Je suis installée dans la bibliothèque familiale depuis un quart d'heure déjà, feignant d'être plongée dans un exemplaire des Liaisons dangereuses que j'ai délibérément choisi. Ma tenue n'a rien laissé au hasard : jupe plissée écossaise qui s'arrête bien au-dessus du genou, chemisier blanc en coton fin dont j'ai défait un bouton de trop, chaussettes hautes et petites ballerines. L'image parfaite de l'écolière sage... en apparence.
Le professeur Martineau frappe discrètement à la porte avant d'entrer, impeccable dans son costume anthracite, ses cheveux parfaitement coiffés, ses lunettes astiquées. Il porte une mallette en cuir usé et semble avoir retrouvé toute sa contenance depuis notre première rencontre. Pauvre homme, il ne sait pas encore ce qui l'attend.
« Bonjour Charlotte, » dit-il d'une voix posée en refermant la porte derrière lui. « J'espère que vous êtes prête pour notre première leçon ? »
« Oh, bonjour professeur ! » je m'exclame en me levant d'un bond, laissant le livre tomber au sol avec un bruit sourd. « Pardonnez-moi, j'étais... absorbée par ma lecture. »
Il se penche pour ramasser l'ouvrage, et je remarque avec satisfaction que ses yeux s'attardent sur mes jambes nues quand ma jupe remonte légèrement. Quand il se redresse, ses joues ont pris une teinte rosée.
« Laclos, » observe-t-il en examinant la couverture. « Un choix... intéressant pour une demoiselle de votre âge. »
« Papa dit toujours qu'il faut lire les classiques, » je réponds innocemment en me rasseyant, croisant les jambes avec une lenteur calculée. « Et puis, l'histoire de Valmont m'intrigue. Cet homme qui collectionne les conquêtes, qui joue avec les sentiments... C'est fascinant, vous ne trouvez pas ? »
Il s'éclaircit la gorge, ouvre sa mallette et en sort son carnet de notes. « Nous commencerons aujourd'hui par un panorama général de la littérature française du XVIIe siècle. Corneille, Racine, Molière... »
« Encore Molière ! » je l'interromps avec un sourire radieux. « Décidément, vous semblez avoir une prédilection pour cet auteur. Moi qui espérais que nous aborderions des sujets plus... modernes. »
« La littérature classique forme la base de toute éducation digne de ce nom, » réplique-t-il d'un ton professoral. « Molière, en particulier, excelle dans l'analyse des mœurs de son époque. »
« Ah, les mœurs ! » je m'exclame en me penchant légèrement en avant, offrant un aperçu de mon décolleté. « Parlons-en, des mœurs. Dans Dom Juan, par exemple, le héros séduit tout ce qui bouge. Dites-moi, professeur, que pensez-vous de cette approche... hédoniste de l'existence ? »
Il toussote, rajuste ses lunettes nerveusement. « Dom Juan est avant tout une pièce morale. Molière y dénonce les excès du libertinage. Le personnage principal finit d'ailleurs puni pour ses crimes. »
« Puni, certes, » je concède en me levant pour me diriger vers l'une des hautes bibliothèques, « mais auparavant, il aura connu tant de plaisirs ! N'y a-t-il pas une certaine... justice dans cette brièveté ? Mieux vaut une vie intense et courte qu'une existence fade et interminable, non ? »
Je me hisse sur la pointe des pieds pour attraper un livre sur l'étagère haute, ma jupe remontant dangereusement. Je l'entends retenir son souffle derrière moi.
« Charlotte... votre... votre jupe... » balbutie-t-il.
« Oh ! » je me retourne vivement, feignant l'embarras tout en laissant le tissu redescendre très lentement. « Pardonnez-moi, professeur. Ces bibliothèques sont si hautes... Papa devrait vraiment investir dans un marchepied. »
Il détourne le regard, rouge comme une pivoine. « Peut-être pourrions-nous... nous concentrer sur la leçon ? »
« Bien sûr ! » j'acquiesce en retournant m'asseoir, cette fois en choisissant la bergère face à son bureau plutôt que la chaise sur le côté. « Où en étions-nous ? Ah oui, Dom Juan et ses conquêtes. Dites-moi, professeur, avez-vous déjà été... tenté par ce mode de vie ? »
« Je... quoi ? » Il manque de lâcher son carnet. « Charlotte, ce genre de question n'a pas sa place dans un cours de littérature. »
« Mais si ! » je proteste avec une moue enfantine. « Comment peut-on comprendre un personnage sans s'interroger sur ses motivations ? Dom Juan cherche-t-il l'amour ou seulement le plaisir ? Et vous, professeur, que cherchez-vous ? »
La question flotte dans l'air comme un parfum entêtant. Il se lève brusquement, fait quelques pas vers la fenêtre, me tournant le dos.
« Nous... nous devrions nous en tenir aux aspects purement littéraires, » dit-il d'une voix tendue. « L'analyse psychologique des personnages, leur fonction dramatique... »
« Comme c'est dommage, » je soupire en décroisant puis recroisant les jambes dans l'autre sens. « Moi qui espérais un professeur plus... impliqué. Plus passionné. »
Il se retourne vivement, et je vois dans ses yeux ce mélange de désir et de culpabilité qui me fait jubiler intérieurement. « Charlotte, vous... vous ne devriez pas dire de telles choses. »
« Pourquoi ? » je demande en penchant la tête sur le côté, l'image même de l'innocence. « Ne sommes-nous pas là pour apprendre ? Et l'apprentissage ne passe-t-il pas par l'expérience ? »
Je me lève lentement, m'approche de lui d'un pas félin. « Tenez, par exemple, dans le passage où Dom Juan séduit Charlotte la paysanne... Comment peut-on comprendre la scène sans connaître les mécanismes de la séduction ? »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un murmure rauque. « Nous ne devrions pas... »
« Chut, » je pose un doigt sur mes lèvres. « Laissez-moi vous montrer quelque chose. »
D'un geste fluide, je déboutonne le premier bouton de mon chemisier, puis le second. Le tissu s'entrouvre légèrement, révélant la naissance de mes seins. Ses yeux s'écarquillent, sa respiration s'accélère.
« Charlotte ! Que faites-vous ? »
« Je vous montre comment une femme peut exercer son pouvoir sur un homme, » je réponds avec un sourire espiègle. « C'est de la littérature appliquée, en quelque sorte. »
Un troisième bouton cède sous mes doigts. Puis un quatrième. Mon chemisier s'ouvre largement, dévoilant ma poitrine nue, mes seins ronds et fermes, mes mamelons roses qui se dressent sous son regard brûlant. Je ne porte pas de soutien-gorge – un détail que j'avais soigneusement planifié.
« Mon Dieu... » Il déglutit péniblement, ses mains tremblant légèrement. « Charlotte, vous devez vous rhabiller immédiatement. Si quelqu'un entrait... »
« Personne ne viendra, » je le rassure en me rapprochant encore. « Papa est à son bureau jusqu'à midi, et maman fait ses courses. Nous sommes complètement seuls, professeur. »
Je vois la bataille qui se livre dans ses yeux, entre l'homme respectable et l'homme de chair. L'homme de chair semble prendre l'avantage.
« Vous êtes... vous êtes très belle, Charlotte, » murmure-t-il, sa voix à peine audible. « Mais c'est mal. Vous êtes si jeune... »
« J'ai dix-neuf ans, » je lui rappelle en m'approchant encore, jusqu'à ce que mes seins effleurent presque sa chemise. « L'âge où Juliette rencontre Roméo. L'âge où Emma Bovary rêve de passion. L'âge où une femme commence à découvrir... son pouvoir. »
Ses yeux sont rivés sur ma poitrine, hypnotisés par le spectacle que j'offre. Je vois sa gorge se serrer, une fine pellicule de transpiration perler sur son front.
« Touchez-moi, » je murmure en prenant sa main tremblante pour la guider vers mon sein. « Juste là... N'est-ce pas doux ? »
Il gémit quand sa paume entre en contact avec ma chair nue, chaude et ferme. Ses doigts se referment involontairement, pétrissant doucement, son pouce effleurant mon mamelon durci.
« Charlotte... nous ne devons pas... » Mais sa protestation manque de conviction, et sa main continue de me caresser, explorant mes courbes avec une avidité mal dissimulée.
« Pourquoi résister ? » je souffle contre son oreille. « Regardez comme vous me faites de l'effet... »
Je prends son autre main, la guide vers le bas, sous ma jupe, jusqu'à mes cuisses nues. Il tressaille quand ses doigts rencontrent ma peau douce et chaude.
« Plus haut, » je l'encourage. « N'ayez pas peur... »
Sa main remonte, hésitante, jusqu'à découvrir que je ne porte pas de culotte. Ses doigts effleurent ma toison, puis mes lèvres intimes, déjà humides d'excitation.
« Mon Dieu... Charlotte... vous êtes... »
« Mouillée ? » je termine avec un sourire coquin. « C'est l'effet que vous me faites, professeur. Depuis notre première rencontre, je ne pense qu'à ça... à vous... à ce que ce serait de vous sentir me toucher. »
Il glisse un doigt entre mes lèvres, explorant ma moiteur avec une fascination mêlée de culpabilité. Je gémis doucement, me cambrant contre sa main.
« Voilà qui est mieux, » je halète. « Maintenant, regardez-moi bien... Regardez comme une femme peut se donner du plaisir. »
Je recule de quelques pas, m'appuie contre le bureau massif de papa, écarte les jambes. Ma jupe remonte, exposant complètement mon intimité à ses yeux écarquillés. D'une main, je me caresse les seins, pinçant mes tétons entre mes doigts, tandis que l'autre descend vers mon sexe.
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un souffle. « Vous ne devriez pas... »
« Chut, » je murmure en commençant à me caresser lentement, mes doigts glissant sur mes lèvres humides. « Regardez... apprenez... C'est ça aussi, la littérature. L'exploration de l'âme humaine dans tous ses recoins. »
Mes doigts trouvent mon clitoris, le massent en cercles lents et réguliers. Une onde de plaisir me traverse, me faisant gémir doucement. Les yeux du professeur sont rivés sur moi, sa respiration erratique, une bosse évidente déformant son pantalon.
« Vous voyez comme c'est simple ? » je halète en accélérant mes mouvements. « Un peu de... stimulation... et le corps répond... Comme dans les romans... Les héroïnes qui se pâment... qui défaillent de plaisir... »
Je glisse un doigt à l'intérieur de moi, puis un second, mes parois chaudes et serrées se refermant autour. Le professeur émet un son étranglé, sa main se portant involontairement vers son entrejambe.
« N'hésitez pas, » je l'encourage entre deux gémissements. « Touchez-vous... Libérez-vous de ces conventions... Ces interdits qui nous étouffent... »
Il ne bouge pas, mais je vois ses phalanges blanchir tant il serre les poings, luttant contre ses instincts. Cela ne fait qu'exciter davantage ma perversité.
« Imaginez, professeur... » je continue en intensifiant mes caresses, mes doigts plongeant plus profondément, plus vite. « Imaginez que c'est votre main... vos doigts qui m'explorent... qui me remplissent... »
Mon pouce presse contre mon clitoris tandis que mes doigts vont et viennent en moi avec un bruit humide obscène qui résonne dans le silence de la bibliothèque. Mon autre main malaxe mes seins, tirant sur mes tétons, amplifiant les sensations qui montent en moi comme une marée.
« Oh... professeur... » je gémis, ma tête basculant en arrière, mes cheveux caressant le cuir du bureau. « Si vous saviez... comme j'ai fantasmé sur vous... Sur vos mains... sur votre bouche... »
Il fait un pas vers moi, puis s'arrête, tremblant de désir contenu. « Charlotte... arrêtez... c'est de la folie... »
« La folie ? » je ris, un rire entrecoupé de soupirs de plaisir. « Mais c'est ça, la vie ! Cette pulsion... cette urgence... Ce besoin de jouir... de vivre pleinement... »
L'orgasme approche, vague brûlante qui enfle dans mon bas-ventre. Mes doigts s'activent frénétiquement, mon bassin roule contre ma main, mes jambes tremblent. Le regard du professeur, mélange de désir et d'effroi, ne fait qu'intensifier mon excitation.
« Regardez-moi... » je halète, les yeux rivés aux siens. « Regardez... comme je jouis... pour vous... »
Le plaisir explose en moi, violent et délicieux. Mon corps se cambre, mes muscles se contractent, un cri rauque s'échappe de ma gorge tandis que des spasmes puissants me traversent. Mes doigts continuent leurs va-et-vient, prolongeant l'extase, ma moiteur coulant sur ma main et le cuir du bureau.
« Oh... mon Dieu... oui... » je gémis en me laissant aller contre le meuble, haletante, repue, mes seins se soulevant au rythme de ma respiration saccadée.
Le professeur Martineau reste figé, bouche entrouverte, les yeux écarquillés, comme frappé par la foudre. Sa respiration est aussi erratique que la mienne, et je vois une tache sombre s'étendre sur son pantalon au niveau de l'entrejambe.
« Professeur... » je murmure avec un sourire satisfait tout en reboutonnant lentement mon chemisier. « On dirait que vous avez... apprécié la leçon. »
Il rougit violemment, porte les mains à son pantalon pour masquer l'évidence. « Je... vous... c'est inadmissible... »
« Inadmissible ? » je répète en lissant ma jupe, retrouvant instantanément mon air d'écolière sage. « Mais professeur, nous venons d'explorer ensemble les mécanismes de la passion ! N'est-ce pas là l'essence même de la littérature ? »
Il bredouille quelque chose d'inintelligible, ramasse précipitamment ses affaires éparpillées. « Je... il faut que je... cette leçon est terminée... »
« Déjà ? » je fais une moue déçue. « Et moi qui commençais à comprendre Dom Juan... Sa soif de conquêtes, son plaisir à corrompre l'innocence... C'est passionnant, vous savez. »
Il se dirige vers la porte d'un pas chancelant, évitant soigneusement mon regard. « Je... nous reprendrons... jeudi... même heure... »
« J'ai hâte, » je lance avec un sourire angélique. « J'aurai sûrement de nouvelles questions à vous poser. Sur Valmont, par exemple. Ou sur Casanova... »
Il sort précipitamment, refermant la porte derrière lui avec un bruit sec. Je reste seule dans la bibliothèque, encore frémissante des derniers échos de mon plaisir, un sourire triomphant aux lèvres.
Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore qu'il vient de tomber dans mes filets. Mais jeudi, oh jeudi, nous allons passer aux choses sérieuses. Car après l'exhibition vient la séduction. Et après la séduction... la possession totale.
J'ai encore tant de choses à lui apprendre.
⁂
Jeudi matin. Dix heures moins le quart. Cette fois, j'ai minutieusement préparé ma tenue : jupe patineuse bleu marine qui virevol te à chaque mouvement, chemisier blanc en dentelle transparente – sans soutien-gorge, évidemment – et ces petites chaussettes hautes qui me donnent l'air d'une écolière modèle. L'innocence incarnée, du moins en surface. Car en dessous, aucune culotte. Un détail que le professeur Martineau découvrira bien assez tôt.
Je l'attends dans la bibliothèque, assise sagement derrière le grand bureau de papa, feuilletant un manuel de grammaire française avec un air studieux. Mes jambes sont soigneusement croisées, mes cheveux tirés en queue-de-cheval haute qui me rajeunit de quelques années. L'image parfaite de la jeune fille sage qui aurait passé le week-end à réfléchir à ses excès.
Un coup discret à la porte. Il entre, plus nerveux que lundi, évitant soigneusement mon regard. Son costume anthracite est impeccable, ses cheveux plaqués avec un peu trop de brillantine, ses lunettes astiquées au point de briller. Pauvre homme, il a dû passer des nuits blanches à repenser à notre dernière « leçon ».
« Bonjour professeur, » je lance d'une voix claire et sage, refermant mon livre avec un petit claquement sec. « J'espère que vous allez bien ? »
« Bonjour Charlotte, » répond-il d'une voix tendue, gardant ses distances. « J'espère que vous avez... réfléchi à notre dernière conversation. »
« Oh, énormément ! » je m'exclame en me levant d'un bond, mes mains jointes devant moi comme une petite fille modèle. « J'ai compris que j'avais été... inconvenante. Je me suis même confessée, vous savez. »
Il sursaute, ses joues prenant une teinte rosée. « Vous... confessée ? »
« Mais oui ! » je confirme avec un sourire radieux, m'approchant de lui d'un pas léger. « J'ai tout raconté au père Ambroise. Mon exhibition, ma... stimulation devant vous. Il m'a dit que j'étais une très vilaine fille et m'a donné une pénitence. »
Le professeur déglutit bruyamment, ses mains tremblant légèrement. « Charlotte, vous ne devriez pas... ce ne sont pas des choses à dire à... »
« À un prêtre ? » je l'interromps en penchant la tête sur le côté, l'air faussement innocent. « Mais professeur, n'est-ce pas le rôle d'un confesseur d'entendre nos péchés ? D'ailleurs, le père Ambroise était très intéressé. Il m'a posé beaucoup de questions... sur ce que j'avais ressenti, sur les détails... »
Ses yeux s'écarquillent derrière ses lunettes. « Les... les détails ? »
« Oh oui ! » je confirme en battant des cils. « Il voulait savoir exactement comment je m'étais touchée, à quelle vitesse, si j'avais pensé à quelqu'un en particulier... Il avait l'air tout essoufflé, le pauvre. Et puis il m'a demandé de recommencer devant lui, pour qu'il puisse mieux évaluer la gravité de mon péché. »
Le professeur manque de lâcher sa mallette. « Il vous a demandé de... recommencer ? »
« Pour des raisons purement théologiques, bien sûr, » je précise avec un sourire angélique. « C'était très instructif. Il m'a même aidée, avec ses doigts, pour mieux comprendre les mécanismes du péché charnel. Un homme très dévoué, vraiment. »
« Charlotte ! » Il balbutie, rouge comme une pivoine. « Vous... vous inventez tout ça ! »
« Moi ? Mentir ? » je proteste en portant une main à mon cœur. « Professeur, vous me blessez ! D'ailleurs, si vous ne me croyez pas, le père Ambroise m'a donné ça... »
Je fouille dans mon sac et en sors un petit chapelet. « Il m'a dit de le réciter en... me purifiant. Vous voulez voir comment je procède ? »
Avant qu'il puisse protester, je m'agenouille sur le tapis persan, le chapelet à la main, adoptant une posture de prière parfaite. Sauf que ma jupe, dans cette position, remonte dangereusement, révélant mes cuisses nues et... l'absence totale de sous-vêtements.
« Charlotte ! » Il détourne précipitamment le regard. « Relevez-vous immédiatement ! »
« Mais pourquoi ? » je demande avec une mine perplexe, restant obstinément à genoux. « C'est ainsi que le père Ambroise m'a enseigné. Il dit que la pénitence doit être faite dans l'humilité la plus totale. D'ailleurs, regardez... »
D'un geste théâtral, je défais les boutons de mon chemisier, laissant le tissu s'écarter pour révéler mes seins nus. « Il m'a dit qu'il fallait offrir sa nudité au Seigneur en signe de repentir. »
« Mon Dieu... » Le professeur porte une main à son front, respirant avec difficulté. « Charlotte, arrêtez cette mascarade ! »
« Mascarade ? » je répète, feignant l'indignation. « Professeur, vous remettez en question l'autorité ecclésiastique ? Scandaleux ! »
Je commence à égrener le chapelet, murmurant des « Je vous salue Marie » d'une voix suave, tout en laissant mes mains libres parcourir mon corps. Mes doigts effleurent mes seins, mes mamelons qui se dressent sous la caresse, puis descendent vers mon ventre.
« Vous voyez, » je continue en relevant les yeux vers lui, « le père Ambroise m'a expliqué qu'il fallait stimuler les zones du péché pour mieux les purifier. C'est très... spirituel. »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un murmure rauque. « Vous savez très bien que... que rien de tout cela n'est vrai... »
« Comment ? » je m'exclame en me relevant d'un bond, mes seins tressautant avec le mouvement. « Vous m'accusez de mentir sur la sainte confession ? Professeur, je suis choquée ! »
Je m'approche de lui, ma poitrine nue à quelques centimètres de son torse. « D'ailleurs, puisque vous mettez en doute ma sincérité, laissez-moi vous prouver ma bonne foi... »
Mes mains descendent vers sa ceinture avant qu'il puisse réagir. « Le père Ambroise m'a dit qu'un homme vraiment vertueux ne réagirait pas à la nudité d'une pénitente. Testons votre vertu, professeur... »
« Non ! Charlotte, non ! » Il tente de reculer, mais je suis plus rapide. Mes doigts agiles défont sa braguette en un clin d'œil.
« Oh mon Dieu ! » je m'exclame avec une fausse stupeur en découvrant son érection tendue. « Professeur ! Vous n'êtes donc pas un homme vertueux ! Regardez comme vous... réagissez ! »
Il tente de se rajuster, mais j'ai déjà refermé ma main sur son membre dur et chaud. « Charlotte... s'il vous plaît... c'est de la folie... »
« De la folie ? » je répète en commençant à le caresser lentement. « Mais professeur, ne venez-vous pas de me faire un cours sur Dom Juan ? Sur la passion qui consume ? Voilà un parfait exemple ! »
Mes doigts dansent sur sa peau tendue, explorant chaque veine, chaque contour. Il gémit malgré lui, ses résistances fondant comme neige au soleil.
« Vous voyez, » je murmure en accélérant mes caresses, « vous n'êtes qu'un homme, après tout. Avec des désirs... des besoins... Pourquoi lutter contre votre nature ? »
« Charlotte... » Il halète, ses mains se posant malgré lui sur mes épaules nues. « Vous ne comprenez pas... si quelqu'un... si vos parents... »
« Chut, » je souffle en portant un doigt à ses lèvres. « Papa est en réunion jusqu'à midi, maman fait ses courses. Nous avons tout notre temps pour... explorer la littérature classique. »
Je m'agenouille devant lui, ses yeux s'écarquillant d'incrédulité et de désir. « D'ailleurs, puisque nous parlions de Dom Juan... connaissez-vous l'art de la séduction par... d'autres moyens ? »
Mes lèvres effleurent son gland, arrachant un gémissement rauque à sa gorge. « Charlotte... vous ne devez pas... »
« Pourquoi ? » je demande en léchant délicatement sa peau brûlante. « N'est-ce pas là une forme d'art ? De poésie charuelle ? Baudelaire n'a-t-il pas écrit sur les plaisirs défendus ? »
Je le prends en bouche, lentement, savourant sa texture, son goût salé et masculin qui m'enivre. Ses hanches bougent involontairement, poussant plus profondément entre mes lèvres.
« Oh... mon Dieu... Charlotte... » Il balbutie, ses mains s'emmêlant dans mes cheveux. « C'est... c'est si... »
« Si quoi, professeur ? » je demande en interrompant ma fellation, un sourire coquin aux lèvres. « Éducatif ? Instructif ? N'apprenons-nous pas ensemble les mystères de la nature humaine ? »
Je reprends mes caresses buccales, alternant succions douces et mouvements plus intenses, mes mains explorant ses testicules tendus. Son souffle devient erratique, ses gémissements plus forts.
« Charlotte... je... je vais... » Il tente de se retirer, mais je le retiens fermement.
« Laissez-vous aller, professeur, » je murmure entre deux baisers sur sa peau tendue. « Montrez-moi ce que ressent un homme au summum du plaisir... C'est très... littéraire, n'est-ce pas ? »
Ma bouche l'englobe à nouveau, ma langue dansant autour de lui avec une expertise qui le fait trembler. Je sens son membre pulser, grossir encore, prêt à exploser.
« Oh... Charlotte... oui... » Il n'essaie plus de résister, abandonné au plaisir que je lui procure.
Et soudain, il explose dans ma bouche avec un râle animal, ses jets chauds et épais remplissant ma gorge. Je l'avale tout, prolongeant son extase par des succions douces, jusqu'à ce qu'il soit vidé de sa substance et de sa résistance.
Il s'effondre dans le fauteuil derrière lui, haletant, les yeux voilés. Je me relève gracieusement, m'essuyant les lèvres du revers de la main.
« Alors, professeur, » je lance avec un sourire triomphant, « cette leçon vous a-t-elle plu ? »
Il me regarde, encore sous le choc, incapable de prononcer un mot. Je reboutonne tranquillement mon chemisier, lisse ma jupe.
« J'espère que vous comprenez maintenant pourquoi Dom Juan avait tant de succès, » j'ajoute en rassemblant mes affaires. « L'art de la persuasion ne s'apprend pas seulement dans les livres, vous savez. »
Je me dirige vers la porte, puis me retourne une dernière fois. « À lundi, professeur. Et ne vous inquiétez pas... notre secret est bien gardé. Après tout, que pourrait-on reprocher à un professeur si dévoué ? »
Je sors en fermant doucement la porte derrière moi, le laissant seul avec ses remords et... ses désirs nouvellement éveillés.
Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore que ce n'était que le début. Car maintenant qu'il a goûté au fruit défendu, il ne pourra plus s'en passer. Et moi, j'ai encore tant de choses à lui enseigner...
⁂
Lundi suivant. Dix heures pile. Cette fois, j'ai opté pour la panoplie de l'étudiante modèle : jupe crayon noire moulante qui dessine mes hanches, chemisier blanc cassé transparent - encore une fois sans soutien-gorge, mes seins se devinant sous la soie fine - et ces escarpins à talons qui claquent avec autorité sur le parquet. Mes cheveux sont relevés en chignon strict, quelques mèches s'échappant savamment pour encadrer mon visage. L'image de la jeune femme sérieuse qui aurait réfléchi à sa vocation.
Je l'attends dans la bibliothèque, debout cette fois, feuilletant un traité de psychanalyse freudienne avec un air concentré. Quand il entre, le professeur Martineau semble avoir retrouvé une certaine contenance, même si je remarque qu'il évite soigneusement mon regard et garde ses distances.
« Bonjour Charlotte, » dit-il d'une voix qu'il s'efforce de rendre ferme. « J'espère que vous avez... que nous pourrons aujourd'hui nous concentrer sur... »
« Sur les vrais sujets, professeur ? » je l'interromps avec un sourire radieux, refermant mon livre d'un claquement sec. « Justement, j'ai beaucoup réfléchi. À ma vocation. »
Il déglutit, posant sa mallette avec une précision maniaque sur le bureau. « Votre... vocation ? »
« Oui ! » je m'exclame en m'approchant de lui d'un pas décidé, le livre contre ma poitrine. « Grâce à nos précédentes séances, j'ai compris que ma voie était toute tracée. Je veux devenir sexologue ! »
Il manque de lâcher sa mallette. « Charlotte ! Vous ne pouvez pas... ce n'est pas... »
« Pourquoi pas ? » je proteste, penchant la tête avec cet air innocent qui le déstabilise tant. « N'avez-vous pas dit vous-même que la connaissance de soi était la base de toute éducation ? Et puis, regardez ! »
Je brandit le traité freudien sous son nez. « J'ai étudié ! "L'interprétation des rêves", "Trois essais sur la théorie sexuelle"... Freud était un précurseur, vous savez. Il a démontré l'importance de la libido dans l'équilibre psychique. »
« Charlotte... » Il tente de reculer, mais je le suis pas à pas. « Ces ouvrages sont... très spécialisés... pour une demoiselle de votre âge... »
« De mon âge ? » je ris, un rire cristallin qui résonne dans la bibliothèque. « Professeur, j'ai dix-neuf ans ! L'âge où Marie Curie entrait à la Sorbonne ! L'âge où George Sand scandalisait Paris ! D'ailleurs, puisque nous parlons d'éducation pratique... »
D'un geste fluide, je pose le livre sur une étagère et commence à déboutonner mon chemisier. Ses yeux s'écarquillent, mais cette fois il ne proteste pas. Il reste là, fasciné, à regarder mes doigts libérer un à un les boutons nacrés.
« Charlotte... que faites-vous ? »
« De la recherche empirique, professeur, » je réponds avec le plus grand sérieux, laissant le tissu s'écarter pour révéler mes seins nus. « Comment peut-on comprendre la psychologie humaine sans étudier les réactions physiques ? Tenez, regardez... »
Je me place face à lui, à quelques centimètres seulement. « Observez comme mes mamelons se dressent sous votre regard. C'est fascinant, n'est-ce pas ? Une réaction purement physiologique qui révèle l'état psychique. Freud avait raison : tout est lié. »
« Mon Dieu... » Il respire avec difficulté, ses yeux rivés sur ma poitrine. « Charlotte, vous... »
« Chut, » je pose un doigt sur ses lèvres. « Laissez le scientifique en vous s'exprimer. Regardez comme ma respiration s'accélère quand vous me regardez ainsi. Comme ma peau se réchauffe. C'est de la pure biologie, professeur. »
Ma main descend vers ma jupe, trouve la fermeture éclair dans le dos. D'un geste lent, je la fais descendre, laissant le tissu glisser le long de mes hanches pour tomber en rond à mes pieds. Je ne porte pas de culotte – encore une petite préméditation de ma part.
« Voilà, » j'annonce en écartant légèrement les jambes, « le sujet d'étude dans toute sa splendeur. N'est-ce pas là le plus beau des laboratoires ? »
Il vacille légèrement, s'appuyant contre le bureau. « Charlotte... vous allez me rendre fou... »
« Fou ? » je répète avec un sourire malicieux. « Ou lucide ? Car enfin, professeur, cessons de nous mentir. Nous ne sommes pas là pour parler de Molière, n'est-ce pas ? Vous voulez m'apprendre, et moi, je veux apprendre. Alors apprenons ensemble ! »
Je m'approche encore, mes seins effleurant sa chemise. « D'ailleurs, puisque nous sommes dans l'expérimentation... pourquoi ne pas tester la théorie de Jung sur les archétypes ? L'animus et l'anima ? La part masculine et féminine en chacun de nous ? »
Mes mains descendent vers sa ceinture, commencent à la défaire avec une dextérité qui le surprend. « Je serais l'animus, la part active, dominante... et vous seriez l'anima, la part réceptive... »
« Charlotte ! » Il tente une dernière protestation, mais sa voix manque cruellement de conviction.
« Ou alors, » je continue en libérant son sexe déjà tendu, « nous pourrions explorer la théorie de Masters et Johnson sur la réponse sexuelle humaine. Les quatre phases : excitation, plateau, orgasme, résolution. C'est passionnant, vous ne trouvez pas ? »
Je referme ma main sur son membre dur et chaud, commençant à le caresser avec une lenteur calculée. « Phase un : l'excitation. Regardez comme vous réagissez à mes caresses. Votre pénis se gorge de sang, s'allonge, durcit... Fascinant ! »
« Oh... Charlotte... » Il gémit, ses résistances fondant comme neige au soleil.
« Et maintenant, » je murmure en l'entraînant vers le grand fauteuil de cuir de papa, « passons aux travaux pratiques. Car la théorie sans la pratique, voyez-vous, cela ne vaut rien ! »
Je le pousse doucement dans le fauteuil, ses jambes fléchissant sous lui. Il tombe assis, son sexe dressé vers moi comme une offrande. Son costume froissé, ses cheveux ébouriffés, ses lunettes de travers... il a perdu toute sa superbe professorale.
« Parfait ! » je m'exclame en grimpant sur ses genoux, mes cuisses nues encadrant les siennes. « Position idéale pour l'observation mutuelle. Vous allez pouvoir étudier mes réactions de près, et moi les vôtres. »
J'attrape son sexe d'une main, le guide vers l'entrée de mon vagin déjà humide d'excitation. « Dites-moi, professeur, connaissez-vous la position d'Andromaque ? Très prisée dans l'Antiquité, paraît-il... »
« Andromaque ? » Il balbutie, ses mains remontant instinctivement vers mes hanches.
« Allons ! » je ris en me positionnant au-dessus de lui. « Un lettré comme vous ! Andromaque chevauchant Hector... Quoique dans la mythologie, elle était plutôt du genre fidèle et vertueuse. Moi, voyez-vous, j'ai une approche plus... moderne de l'héroïsme féminin ! »
Et sans plus attendre, je m'empale lentement sur lui, sentant son gland écarter mes lèvres, pénétrer ma chair humide et chaude. Un gémissement rauque m'échappe tandis que je descends, centimètre par centimètre, jusqu'à être complètement assise sur lui.
« Phase deux : le plateau, » j'halète, mes mains posées sur ses épaules. « Observez comme mon vagin s'adapte à votre présence... comme mes parois se contractent pour vous accueillir... Vous sentez ? »
« Oh mon Dieu, oui... » Il grogne, ses doigts s'enfonçant dans ma chair. « Charlotte... vous êtes si... »
« Si quoi, professeur ? » je demande en commençant à bouger, mes hanches roulant lentement sur lui. « Si étroite ? Si chaude ? Si mouillée ? N'ayez pas peur des mots ! Un scientifique doit savoir décrire ce qu'il observe ! »
Je me soulève et redescends, établissant un rythme lent et profond. Chaque mouvement envoie des ondes de plaisir à travers mon corps, mon clitoris frottant contre son pubis, mes seins rebondissant doucement devant son visage hypnotisé.
« D'ailleurs, » je continue entre deux gémissements, « connaissez-vous les travaux du Dr Kinsey ? Son rapport sur la sexualité féminine ? Il démontrait que les femmes sont capables d'orgasmes multiples... Voulez-vous vérifier cette théorie ? »
« Charlotte... » Il halète, ses hanches se soulevant pour venir à ma rencontre. « Vous allez... vous allez me tuer... »
« Mourir de plaisir ! » je m'exclame avec un rire essoufflé. « Quelle belle façon de partir ! Mais non, professeur, accrochez-vous ! Nous n'avons pas encore exploré toutes les possibilités de recherche ! »
J'accélère le rythme, mes mouvements devenant plus urgents, plus profonds. Le fauteuil de cuir grince sous nos ébats, nos respirations s'emballent, nos gémissements se mélangent dans l'air épais de la bibliothèque.
« Phase trois approche ! » j'annonce, sentant l'orgasme monter en moi comme une marée. « L'orgasme ! Le moment où le corps transcende l'esprit ! Où la biologie rejoint la métaphysique ! »
Mais soudain, alors que je sens le plaisir sur le point d'exploser, je m'arrête net. Il me regarde, stupéfait, haletant.
« Charlotte ? Pourquoi... ? »
« Parce que, mon cher professeur, » je réponds avec un sourire diabolique, « il nous reste un territoire à explorer. Un domaine que même Freud n'a pas osé approfondir complètement... »
Je me soulève lentement, son sexe glissant hors de moi avec un bruit humide qui nous fait gémir tous les deux. Puis, me tournant dos à lui, je me replace sur ses genoux, mais cette fois en positionnant son gland contre une autre ouverture.
« Charlotte ! » Il comprend immédiatement où je veux en venir. « Non ! C'est... c'est impossible ! »
« Impossible ? » je ris, regardant par-dessus mon épaule. « Professeur, vous me décevez ! Où est passé votre esprit scientifique ? Votre curiosité intellectuelle ? »
D'une main, j'écarte mes fesses, exposant mon intimité la plus secrète. « Regardez comme c'est beau... comme c'est mystérieux... N'avez-vous jamais rêvé d'explorer l'interdit ? De franchir la dernière frontière ? »
« Mais... mais cela va vous faire mal... » Il proteste faiblement, même si je sens son sexe pulser contre moi.
« La douleur, professeur, fait partie de l'apprentissage, » je réponds avec un sérieux feint. « Comme disait Nietzsche : "Ce qui ne me tue pas me rend plus forte." Et puis, voyez-vous, j'ai fait mes devoirs... »
De ma main libre, j'attrape un petit tube de lubrifiant que j'avais discrètement glissé dans ma chaussure. « Toujours se préparer ! Un bon chercheur anticipe ! »
J'en verse une généreuse quantité sur son sexe et sur mon intimité. « Voilà ! Maintenant nous pouvons procéder à cette expérience en toute sécurité ! »
Lentement, très lentement, je commence à m'abaisser sur lui. La pression est intense, mon sphincter résistant à cette intrusion inhabituelle. Mais peu à peu, avec une patience de scientifique, je sens mes muscles se détendre, s'ouvrir pour l'accueillir.
« Oh... oh mon Dieu... » je halète, des larmes de douleur et d'extase perlant à mes yeux. « C'est... c'est incroyable... Vous sentez comme c'est serré ? Comme c'est... différent ? »
Il grogne, ses mains agrippant mes hanches. « Charlotte... vous êtes folle... complètement folle... »
« Folle de vous, professeur ! » je gémis en continuant ma descente. « Folle de cette sensation ! Regardez-moi ! Regardez comme je vous prends ! Comme je vous dévore ! »
Enfin, je sens ses testicules contre mes fesses. Il est entièrement en moi, dans cette partie de mon corps que je n'avais jamais offerte à personne. La sensation est indescriptible : une plénitude douloureuse mais extatique, une intimité absolue qui transcende tout ce que j'ai connu.
« Phase... phase trois bis, » j'halète, commençant à bouger avec une lenteur extrême. « L'exploration de... l'ultime tabou... La... la transcendance par... par l'interdit... »
Chaque mouvement m'arrache des gémissements, mélange de douleur et de plaisir qui me fait perdre la tête. Mon autre main descend vers mon clitoris, commence à me caresser frénétiquement pour amplifier les sensations.
« Professeur... » j'halète, « dites-moi... dites-moi ce que vous ressentez... pour... pour la science... »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un râle. « C'est... c'est au-delà de tout... vous êtes si... si serrée... si chaude... »
« Alors... » je gémis en accélérant mes mouvements et mes caresses, « alors jouissez en moi ! Donnez-moi votre sperme ! Prouvez-moi que... que cette expérience était... était nécessaire ! »
Il explose en moi avec un rugissement animal, ses jets chauds me remplissant tandis que mon propre orgasme me submerge, décuplé par mes caresses et cette sensation de plénitude absolue. Mon cri résonne dans la bibliothèque, mélange de triomphe et d'extase pure.
Nous restons là, pantelants, enlacés dans le fauteuil de cuir, nos corps encore unis, tremblants de l'intensité de notre union.
« Alors, professeur, » je murmure après avoir repris mon souffle, « cette leçon vous a-t-elle plu ? »
Il me regarde, encore sous le choc. « Charlotte... vous êtes... vous êtes incroyable... »
« Je sais ! » je réponds avec un sourire triomphant. « Et ce n'était que le premier cours ! Attendez de voir le programme du semestre ! »
Je me relève lentement, son sexe glissant hors de moi, et commence à me rhabiller avec une nonchalance parfaite.
« À jeudi, professeur. Et n'oubliez pas de préparer le chapitre sur Sade. J'ai quelques questions très... précises à vous poser ! »
Je sors en refermant doucement la porte, le laissant seul avec ses pensées et... ses remords. Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore qu'il vient de diplômer sa meilleure élève. Et que l'élève, maintenant, va devenir la maîtresse...
⁂
Trois mois plus tard. Fin septembre. Les feuilles commencent à rougir dans le parc de la propriété familiale, et moi, j'ai rougi bien d'autres choses depuis mes premières « leçons ». Ce matin d'automne, installée dans la bibliothèque où tout a commencé, je savoure mon triomphe avec la délectation d'une stratège victorieuse. Sur le bureau de papa trônent mes bulletins de « notes » : trois hommes parfaitement éduqués à mes désirs, trois disciples qui ont découvert sous ma houlette des territoires inexplorés de leur virilité.
Le carillon de l'entrée résonne. Dix heures pile. Ponctuel comme toujours, le professeur Martineau fait son entrée, mais quel changement ! Fini le costume étriqué et les cheveux plaqués. Il porte aujourd'hui une chemise ouverte sur un torse que j'ai contribué à libérer de ses inhibitions, ses cheveux ébouriffés lui donnent un air d'intellectuel bohème infiniment plus séduisant.
« Bonjour Charlotte, » me lance-t-il avec un sourire complice qui n'a plus rien du professeur guindé d'autrefois. « Prête pour notre séance de... Révisions ? »
« Bonjour, mon cher docteur ès plaisirs ! » je réponds en me levant gracieusement de ma chaise. Aujourd'hui, j'ai opté pour une tenue qui résume parfaitement ma philosophie : robe portefeuille noire qui s'ouvre à souhait, dentelles sophistiquées dessous, et cette assurance nouvelle qui émane de tout mon être. « J'espère que vous avez bien préparé votre exposé sur... les techniques avancées ? »
Il rougit encore – certaines habitudes ont la vie dure – mais s'approche de moi avec une détermination qu'il n'avait pas il y a trois mois. « J'ai même apporté des... supports pédagogiques. » Il exhibe un petit sac dont je devine le contenu avec délice.
« Parfait ! Mais nous ne sommes pas seuls aujourd'hui. J'ai convié mes autres... professeurs. Pour une sorte de conseil de classe, si vous voyez ce que je veux dire. »
Ses yeux s'écarquillent. « Charlotte ! Vous n'avez pas... »
« Si ! » j'éclate de rire, savourant sa stupéfaction. « Mes trois mentors vont enfin se rencontrer ! N'est-ce pas merveilleux ? »
Comme en réponse à mes paroles, Marcel fait son apparition par la porte-fenêtre donnant sur le jardin. Lui aussi a évolué : son éternel pantalon de travail a cédé la place à un jean bien coupé, sa chemise à carreaux est impeccable, et ses cheveux gris sont soigneusement coiffés. Il tient un bouquet de roses rouges – mes préférées – qu'il me tend avec un sourire qui mélange tendresse et malice.
« Mademoiselle, » dit-il de sa voix grave en s'inclinant légèrement, « j'ai taillé ces roses ce matin... en pensant à vous. »
« Marcel ! » je m'exclame en humant les fleurs. « Vous êtes adorable ! Professeur Martineau, permettez-moi de vous présenter Marcel, mon... jardinier privé. Marcel, voici le professeur Martineau, qui m'enseigne la littérature... et bien d'autres choses. »
Les deux hommes se jaugent un instant, puis Marcel tend une main calleuse vers le professeur. « Enchanté, monsieur le professeur. J'ai beaucoup entendu parler de vos... méthodes pédagogiques. »
« De même, Marcel, » répond Martineau en serrant la main offerte. « Mademoiselle Charlotte m'a raconté vos talents... horticoles. Particulièrement vos techniques de semis. »
Je pouffe de rire devant leurs allusions à peine voilées. « Mes chers amis, vous êtes délicieux ! Mais attendez, nous ne sommes pas au complet. »
Le ronronnement caractéristique de la Bentley se fait entendre dans l'allée. Quelques instants plus tard, Daniel fait son entrée, impeccable comme toujours mais avec cette lueur nouvelle dans le regard que je lui connais bien. Il porte un plateau d'argent sur lequel trônent une bouteille de champagne millésimé et quatre coupes en cristal.
« Mademoiselle, » annonce-t-il de sa voix parfaitement modulée, « j'ai pris la liberté d'apporter de quoi célébrer cette... réunion pédagogique. »
« Daniel ! » je m'élance vers lui, me hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. « Toujours aussi prévenant ! Messieurs, voici Daniel, mon chauffeur personnel et accessoirement... mon professeur de conduite. Daniel, je vous présente le professeur Martineau et Marcel. »
Daniel dépose son plateau et tend une main gantée vers chacun. « Messieurs, l'honneur est pour moi. Mademoiselle m'a beaucoup parlé de vos... qualifications respectives. »
« Pareillement, Daniel, » répond Marcel avec un clin d'œil. « Paraît que vous avez des doigts très... habiles au volant. »
« Et une excellente maîtrise des... changements de vitesse, » ajoute le professeur avec un sourire entendu.
Je frappe dans mes mains, ravie. « Parfait ! Maintenant que les présentations sont faites, passons aux choses sérieuses ! Daniel, le champagne, s'il vous plaît ! »
Pendant qu'il fait sauter le bouchon avec l'élégance d'un sommelier, je m'installe sur le bord du bureau, ma robe s'écartant juste ce qu'il faut pour révéler un aperçu de dentelle. Mes trois hommes me regardent avec cette adoration mêlée de désir que je savais si bien cultiver.
« Alors, mes chers professeurs, » je commence en prenant ma coupe, « faisons le bilan de mes apprentissages. Marcel, voulez-vous commencer ? Qu'ai-je appris dans votre... jardin secret ? »
Marcel s'avance, ses yeux pétillant de malice. « Eh bien, mademoiselle, vous avez excellé dans l'art du... jardinage naturiste. Votre technique pour faire pousser les... plants vigoureux est remarquable. Et vos talents en botanique pratique... » Il s'interrompt, faussement pudique.
« Continuez, Marcel ! » j'insiste en riant. « Ces messieurs sont entre gens de confiance ! »
« Votre apprentissage de la... pollinisation manuelle était exceptionnel, mademoiselle. Et votre façon de faire germer les graines... inoubliable. »
Le professeur Martineau s'éclaircit la gorge. « Si je puis me permettre, Marcel, Mademoiselle Charlotte a également fait des progrès remarquables en littérature érotique. Son interprétation d'Andromaque était... saisissante de réalisme. »
« Ah ! » intervient Daniel en rajustant ses gants. « Permettez-moi d'ajouter que les leçons de conduite de Mademoiselle ont été tout à fait... stimulantes. Sa maîtrise du... passage des vitesses est désormais parfaite. Et ses compétences en... mécanique de précision sont exceptionnelles. »
Je lève ma coupe, le champagne pétillant comme mon rire. « Mes chers maîtres, vous me flattez ! Mais dites-moi... n'y aurait-il pas encore quelques leçons à réviser ? Quelques... Exercices pratiques à refaire ? »
Les trois hommes échangent des regards complices. C'est Marcel qui prend la parole : « Eh bien, mademoiselle, il se trouve que nous avions préparé... un examen final. Une sorte de contrôle continu, si j'ose dire. »
« Avec notation collégiale, » ajoute le professeur en déboutonnant discrètement sa chemise.
« Et attribution de mentions, » complète Daniel en retirant ses gants avec une lenteur calculée.
Mon cœur s'emballe délicieusement. « Un examen ? Avec mes trois examinateurs ? Comme c'est... académique ! Et quelles sont les épreuves ? »
Daniel s'approche, son sourire énigmatique aux lèvres. « Première épreuve : pratique du... service à la française. » Ses mains expertes trouvent la ceinture de ma robe, la dénouent avec cette précision de gentleman que j'adore.
Marcel prend le relais, ses doigts calleux remontant le long de mes jambes. « Deuxième épreuve : jardinage d'intérieur. Avec des techniques de... labour en profondeur. »
Le professeur s'avance à son tour, ses yeux brillant de cette intelligence que la passion a libérée. « Troisième épreuve : dissertation pratique sur le thème : "Comment trois hommes peuvent-ils satisfaire une seule femme ?" Durée : jusqu'à épuisement complet du... sujet. »
Je ris, enivrée par cette délicieuse perspective. « Messieurs les examinateurs, je me soumets à votre... pédagogie. Mais j'espère que vous avez prévu des rattrapages... parce que je compte bien... repasser plusieurs fois ! »
Et tandis que mes trois professeurs se rapprochent, leurs mains habiles commençant déjà à me libérer de mes vêtements avec cette connaissance intime de mon corps qu'ils ont si bien acquise, je savoure ma victoire ultime. J'ai réussi à transformer trois hommes coincés en amants accomplis, trois timides en audacieux, trois serviteurs en maîtres du plaisir.
« Au fait, » je murmure alors que ma robe glisse à terre, « j'ai une petite surprise pour vous aussi... J'ai pris des cours de danse. Du tango argentin. Très... physique. Qui veut être mon premier partenaire ? »
Les trois éclats de rire masculins qui me répondent sont la plus belle des symphonies. Finalement, l'éducation est vraiment un domaine passionnant... surtout quand on sait choisir ses professeurs !
Et comme dit si justement notre professeur de littérature : "L'art véritable ne réside-t-il pas dans la capacité à transformer l'élève en maître ?" Mission accomplie, messieurs. Mission plus qu'accomplie...
« Charlotte, descends s'il te plaît, » lance maman depuis le grand escalier, sa voix teintée de cette fausse désinvolture qu'elle affiche quand elle s'apprête à m'annoncer quelque chose de désagréable. « Nous avons quelqu'un à te présenter. »
Je lâche un soupir théâtral et me redresse, lissant ma robe d'été en lin blanc qui remonte délicieusement haut sur mes cuisses. À dix-neuf ans, j'ai appris à utiliser chaque arme de mon arsenal féminin, et la fausse innocence fait partie de mes spécialités. Je descends l'escalier avec cette grâce calculée que m'ont enseignée mes professeurs de danse, une main effleurant négligemment la rampe d'acajou.
Papa m'attend dans le hall d'entrée, impeccable dans son costume Savile Row, ses cheveux gris parfaitement plaqués. À ses côtés se tient un homme que je n'ai jamais vu, la quarantaine distinguée, des lunettes à monture métallique perchées sur un nez fin, vêtu d'un costume anthracite classique mais de bonne coupe. Il dégage cette aura d'intellectuel un peu désuet qui me fait immédiatement comprendre de quoi il retourne.
« Charlotte, » commence papa avec cette solennité qu'il réserve aux grandes occasions, « j'aimerais te présenter le professeur Martineau. Il va s'occuper de... parfaire ton éducation durant ces prochains mois. »
Je m'arrête à la dernière marche, laissant mes yeux parcourir l'homme de la tête aux pieds avec une curiosité non dissimulée. Il est plus séduisant que prévu - pas du tout le vieux barbon poussiéreux que j'imaginais. Ses traits sont fins, ses yeux d'un bleu-gris troublant derrière ses lunettes, et ses mains... j'aime les mains d'un homme. Les siennes sont longues, élégantes, avec des doigts de pianiste.
« Bonjour professeur, » je dis en descendant la dernière marche, lui tendant ma main avec un sourire parfaitement calibré - ni trop engageant, ni trop distant. « Quel plaisir de vous rencontrer. »
Il prend ma main dans la sienne, et je note avec satisfaction la légère hésitation, la façon dont ses yeux s'attardent une fraction de seconde sur l'échancrure de ma robe. Sa poignée de main est ferme mais moite. Déjà nerveux. Parfait.
« Tout le plaisir est pour moi, Mademoiselle, » répond-il d'une voix grave et bien timbrée, avec cette précision dans l'articulation qui trahit l'ancien professeur. « Votre père m'a beaucoup parlé de vous. »
« Vraiment ? En bien, j'espère ? » je glisse en penchant légèrement la tête sur le côté, un geste d'apparence candide qui fait onduler mes cheveux châtains sur mon épaule dénudée.
Maman descend l'escalier à son tour, resplendissante dans son tailleur Chanel crème.
« Le professeur Martineau enseignait la littérature française dans l'un des plus prestigieux lycées de Paris, » annonce-t-elle avec cette fierté que prennent les mères de bonne famille quand elles dénichent une perle rare. « Nous estimons qu'il est temps que tu approfondisses ta culture générale avant... enfin, avant de t'engager dans des études supérieures. »
Je réprime un sourire moqueur. « Avant de te marier avantageusement », voilà ce qu'elle voulait dire. Mes parents ne supportent plus mon oisiveté dorée, mes sorties tardives, mes fréquentations qu'ils jugent peu recommandables. Ils ont décidé de reprendre mon éducation en main, et le pauvre professeur Martineau est leur dernier recours.
« Quelle merveilleuse idée, » je susurre en battant des cils. « J'avoue que je m'ennuie terriblement ces temps-ci. Un peu de... stimulation intellectuelle ne me fera que du bien. »
Le professeur se raidit imperceptiblement. Il a perçu la double entente, j'en suis certaine. Ses joues rosissent légèrement, et il s'éclaircit la gorge.
« J'ai établi un programme d'études assez... complet, » dit-il en sortant un carnet de sa poche intérieure. « Littérature classique, bien sûr, mais aussi philosophie, histoire de l'art, latin... »
« Du latin ? » je l'interromps avec une moue faussement contrariée. « Comme c'est... rigide. N'y a-t-il pas des sujets plus... vivants ? Plus modernes ? »
Papa fronce les sourcils. « Charlotte, tu feras exactement ce que le professeur Martineau estimera nécessaire. Il a toute notre confiance, et donc toute autorité sur ton emploi du temps. »
« Bien sûr, papa, » je réponds avec une docilité parfaite, baissant les yeux comme une petite fille grondée. « Je serai la plus studieuse des élèves, n'est-ce pas professeur ? »
Je relève les yeux vers lui, et cette fois mon regard s'attarde. Il y a quelque chose dans ses yeux, une fêlure dans son assurance professorale qui m'intrigue. Il détourne le regard, mal à l'aise.
Maman consulte sa montre en or. « Nous devons y aller, chéri. Ce déjeuner avec les Montclair ne peut pas attendre. » Elle se tourne vers le professeur avec son plus beau sourire mondain. « La bibliothèque est entièrement à votre disposition, professeur. Charlotte vous montrera le chemin. Les cours commenceront officiellement lundi, mais peut-être pourriez-vous faire connaissance aujourd'hui ? »
« Avec grand plaisir, » répond le professeur en s'inclinant légèrement.
Papa me lance un dernier regard d'avertissement. « Je compte sur toi pour être... coopérative, Charlotte. Le professeur Martineau a une excellente réputation, et nous ne voudrions pas qu'elle soit ternie par... tes fantaisies. »
« Papa ! » je proteste avec une indignation feinte. « Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis plus une enfant, tout de même. »
Et c'est là tout le problème, me dis-je en les regardant partir dans leur Jaguar rutilante. Je ne suis plus une enfant, justement. Je suis une jeune femme dans la fleur de l'âge, avec tous les appétits qui vont avec. Et mes parents, dans leur naïveté, viennent d'introduire le loup dans la bergerie.
« Alors, » je dis en me tournant vers le professeur Martineau qui rajuste nerveusement ses lunettes, « voulez-vous que je vous fasse visiter ? La bibliothèque de papa est vraiment splendide. Il y a des éditions originales fascinantes... certaines avec des illustrations très... évocatrices. »
Il déglutit visiblement. « Ce... ce serait parfait, Mademoiselle. »
« Charlotte, » je corrige en m'approchant d'un pas. « Appelez-moi Charlotte. Après tout, nous allons passer beaucoup de temps ensemble, n'est-ce pas ? »
L'odeur de son eau de Cologne me parvient - quelque chose de classique, de rassurant. Eau Sauvage, probablement. Un parfum d'homme sage, respectueux des convenances. Comme c'est... attendrissant.
« Charlotte, alors, » répète-t-il, et j'aime la façon dont mon prénom roule sur sa langue.
Je le précède vers la bibliothèque, consciente de sa présence derrière moi, du bruit de ses pas sur le marbre du hall. Ma robe voltige autour de mes cuisses à chaque mouvement, et je sens son regard... non, je l'espère.
« Dites-moi, professeur, » je lance par-dessus mon épaule en poussant la lourde porte de chêne, « qu'est-ce qui vous a poussé à quitter l'enseignement public ? Un homme de votre... calibre doit avoir de nombreuses opportunités. »
Il marque une pause, et quand je me retourne, son visage a pris une teinte grisâtre.
« Les... les circonstances ont fait que j'ai préféré me tourner vers l'enseignement privé, » dit-il d'une voix tendue. « Un changement de cap nécessaire. »
Intéressant. Très intéressant. Il y a une histoire là-dessous, j'en suis certaine. Mes parents ont-ils vraiment fait leurs vérifications ? Ou ont-ils été séduits par les diplômes et les références ?
« Comme c'est mystérieux, » je murmure en m'approchant de l'une des hautes bibliothèques qui montent jusqu'au plafond à caissons. « Moi qui pensais que les professeurs de littérature menaient des vies paisibles et sans histoire... »
Je me hisse sur la pointe des pieds pour atteindre un livre sur l'étagère haute, laissant délibérément ma robe remonter. Le tissu épouse les courbes de mes hanches, découvre la naissance de mes cuisses. Derrière moi, j'entends son souffle se raccourcir.
« Tenez, » dit-il précipitamment en s'approchant. « Laissez-moi... »
Sa main frôle la mienne quand il attrape le volume - une édition reliée des Liaisons dangereuses de Laclos. Quel hasard délicieux.
« Oh, » je m'exclame en prenant le livre, mes doigts s'attardant sur les siens. « Laclos ! Un de mes auteurs préférés. Valmont est un personnage si... fascinant. Cette façon qu'il a de corrompre l'innocence, de révéler la vraie nature sous les apparences... »
Le professeur retire sa main comme s'il s'était brûlé. « C'est... c'est effectivement un classique de la littérature française. Bien que... moralement discutable. »
« Moralement discutable ? » je répète en ouvrant le livre au hasard, tombant - comme par miracle - sur une scène particulièrement suggestive. « Mais professeur, ne pensez-vous pas que la littérature doive explorer tous les aspects de la nature humaine ? Même les plus... troubles ? »
Je lève les yeux vers lui, et cette fois, il ne peut éviter mon regard. Ses pupilles se sont dilatées derrière ses lunettes, et une fine pellicule de transpiration perle sur son front.
« L'art... l'art doit effectivement... » Il s'éclaircit la gorge. « Mais il faut savoir maintenir une certaine... distance critique. »
« Distance ? » Je referme le livre d'un claquement sec qui le fait sursauter. « Comme c'est dommage. Moi qui espérais un professeur plus... impliqué. Plus passionné. »
Le silence s'étire entre nous, lourd de sous-entendus. Le soleil de l'après-midi filtre par les hautes fenêtres, projetant des rais dorés sur les reliures anciennes. L'air sent la cire d'abeille et le cuir, avec une note plus subtile - son eau de Cologne, et quelque chose d'autre. Quelque chose de plus masculin, de plus troublant.
« Bien sûr, » j'ajoute avec un sourire innocent, « je ne suis qu'une élève. Que pourrais-je bien savoir de la passion ? »
Il y a de l'ironie dans ma voix, et nous le savons tous les deux. Mes yeux ne quittent pas les siens, soutenant ce regard qui devient de plus en plus difficile à maintenir. Pour lui, pas pour moi.
« Vous... vous êtes très jeune, » dit-il finalement, sa voix légèrement rauque. « L'expérience viendra avec le temps. »
« L'expérience, » je murmure en m'approchant d'un pas. « Oui, j'ai très envie d'apprendre. De tout apprendre. J'espère que vous serez un professeur... très complet. »
Cette fois, il recule d'un pas, heurtant l'une des chaises Voltaire disposées devant le bureau.
« Je... il faudrait peut-être que j'établisse un planning précis, » balbutie-t-il en fouillant dans sa poche pour sortir son carnet. « Une progression pédagogique structurée... »
« Comme vous voulez, professeur, » je réponds en m'installant gracieusement dans l'un des fauteuils, croisant les jambes avec une lenteur calculée. « J'ai tout mon temps. Et tellement... d'appétit pour apprendre. »
Il évite soigneusement de regarder mes jambes, fixant obstinément son carnet. Ses mains tremblent légèrement en tournant les pages.
« Nous commencerons par un panorama de la littérature française du XVIIe siècle, » récite-t-il d'une voix qui se veut professionnelle. « Corneille, Racine, Molière... »
« Molière ! » je m'exclame avec un enthousiasme soudain. « J'adore Molière. Surtout Dom Juan. Cette pièce où un libertin séduit tout ce qui bouge avant de finir en enfer... Il y a une justice poétique délicieuse, vous ne trouvez pas ? »
Le professeur lève les yeux de son carnet, et je vois qu'il a parfaitement saisi l'allusion. Son Adam pomme tressaute quand il déglutit.
« Dom Juan est... effectivement un personnage complexe, » concède-t-il. « Mais il paie le prix de ses excès. »
« Vraiment ? » Je penche la tête avec une curiosité feinte. « Moi, j'ai toujours pensé qu'il avait eu beaucoup de plaisir avant de payer ce prix. Et au fond, ne vaut-il pas mieux une vie intense et brève qu'une existence fade et interminable ? »
Il me regarde longuement, et je vois la bataille qui se livre derrière ses yeux. L'homme respectable contre l'homme de chair et de sang. Le professeur contre l'homme qui a déjà succombé une fois - car j'en suis maintenant certaine, il a succombé. C'est pour cela qu'il est là, dans notre salon, à jouer les précepteurs de jeunes filles de bonne famille au lieu d'enseigner dans son lycée prestigieux.
« Mademoiselle... Charlotte, » dit-il d'une voix tendue, « je crois qu'il serait préférable de nous en tenir aux aspects purement littéraires de ces œuvres. »
« Bien sûr, » je acquiesce avec une docilité parfaite. « Vous êtes le professeur. »
Mais mon sourire dit tout autre chose. Mon sourire dit : nous verrons bien qui sera le maître et qui sera l'élève.
Il consulte sa montre avec une nervosité mal dissimulée. « Je... je pense qu'il vaudrait mieux que je rentre préparer nos premières séances. Lundi, dix heures, cela vous conviendra-t-il ? »
« Parfaitement, » je réponds en me levant avec grâce. « Je vous raccompagne. »
Nous traversons le hall en silence, et je sens sa tension comme une vibration dans l'air. Au moment où il franchit le seuil, je pose ma main sur son bras.
« Professeur ? »
Il se retourne, et nous sommes tout près l'un de l'autre. Assez près pour que je sente son souffle sur ma joue, pour voir les paillettes dorées dans ses yeux gris.
« J'ai vraiment hâte de commencer nos leçons, » je murmure. « J'ai le sentiment que vous allez m'apprendre des choses... fascinantes. »
Il ouvre la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sort. Il se contente de hocher la tête, salue d'un geste maladroit, et s'éloigne vers sa modeste Citroën garée dans l'allée.
Je le regarde partir depuis le perron, un sourire satisfait aux lèvres. Le pauvre homme ne sait pas encore dans quoi il vient de s'engager. Mais moi, je le sais. Et lundi matin, les vraies leçons commenceront. Pas celles qu'il a prévues dans son petit carnet. Celles que j'ai envie de lui donner.
Après tout, qui a dit que l'élève ne pouvait pas devenir professeur ?
⁂
Lundi matin, dix heures précises. Je suis installée dans la bibliothèque familiale depuis un quart d'heure déjà, feignant d'être plongée dans un exemplaire des Liaisons dangereuses que j'ai délibérément choisi. Ma tenue n'a rien laissé au hasard : jupe plissée écossaise qui s'arrête bien au-dessus du genou, chemisier blanc en coton fin dont j'ai défait un bouton de trop, chaussettes hautes et petites ballerines. L'image parfaite de l'écolière sage... en apparence.
Le professeur Martineau frappe discrètement à la porte avant d'entrer, impeccable dans son costume anthracite, ses cheveux parfaitement coiffés, ses lunettes astiquées. Il porte une mallette en cuir usé et semble avoir retrouvé toute sa contenance depuis notre première rencontre. Pauvre homme, il ne sait pas encore ce qui l'attend.
« Bonjour Charlotte, » dit-il d'une voix posée en refermant la porte derrière lui. « J'espère que vous êtes prête pour notre première leçon ? »
« Oh, bonjour professeur ! » je m'exclame en me levant d'un bond, laissant le livre tomber au sol avec un bruit sourd. « Pardonnez-moi, j'étais... absorbée par ma lecture. »
Il se penche pour ramasser l'ouvrage, et je remarque avec satisfaction que ses yeux s'attardent sur mes jambes nues quand ma jupe remonte légèrement. Quand il se redresse, ses joues ont pris une teinte rosée.
« Laclos, » observe-t-il en examinant la couverture. « Un choix... intéressant pour une demoiselle de votre âge. »
« Papa dit toujours qu'il faut lire les classiques, » je réponds innocemment en me rasseyant, croisant les jambes avec une lenteur calculée. « Et puis, l'histoire de Valmont m'intrigue. Cet homme qui collectionne les conquêtes, qui joue avec les sentiments... C'est fascinant, vous ne trouvez pas ? »
Il s'éclaircit la gorge, ouvre sa mallette et en sort son carnet de notes. « Nous commencerons aujourd'hui par un panorama général de la littérature française du XVIIe siècle. Corneille, Racine, Molière... »
« Encore Molière ! » je l'interromps avec un sourire radieux. « Décidément, vous semblez avoir une prédilection pour cet auteur. Moi qui espérais que nous aborderions des sujets plus... modernes. »
« La littérature classique forme la base de toute éducation digne de ce nom, » réplique-t-il d'un ton professoral. « Molière, en particulier, excelle dans l'analyse des mœurs de son époque. »
« Ah, les mœurs ! » je m'exclame en me penchant légèrement en avant, offrant un aperçu de mon décolleté. « Parlons-en, des mœurs. Dans Dom Juan, par exemple, le héros séduit tout ce qui bouge. Dites-moi, professeur, que pensez-vous de cette approche... hédoniste de l'existence ? »
Il toussote, rajuste ses lunettes nerveusement. « Dom Juan est avant tout une pièce morale. Molière y dénonce les excès du libertinage. Le personnage principal finit d'ailleurs puni pour ses crimes. »
« Puni, certes, » je concède en me levant pour me diriger vers l'une des hautes bibliothèques, « mais auparavant, il aura connu tant de plaisirs ! N'y a-t-il pas une certaine... justice dans cette brièveté ? Mieux vaut une vie intense et courte qu'une existence fade et interminable, non ? »
Je me hisse sur la pointe des pieds pour attraper un livre sur l'étagère haute, ma jupe remontant dangereusement. Je l'entends retenir son souffle derrière moi.
« Charlotte... votre... votre jupe... » balbutie-t-il.
« Oh ! » je me retourne vivement, feignant l'embarras tout en laissant le tissu redescendre très lentement. « Pardonnez-moi, professeur. Ces bibliothèques sont si hautes... Papa devrait vraiment investir dans un marchepied. »
Il détourne le regard, rouge comme une pivoine. « Peut-être pourrions-nous... nous concentrer sur la leçon ? »
« Bien sûr ! » j'acquiesce en retournant m'asseoir, cette fois en choisissant la bergère face à son bureau plutôt que la chaise sur le côté. « Où en étions-nous ? Ah oui, Dom Juan et ses conquêtes. Dites-moi, professeur, avez-vous déjà été... tenté par ce mode de vie ? »
« Je... quoi ? » Il manque de lâcher son carnet. « Charlotte, ce genre de question n'a pas sa place dans un cours de littérature. »
« Mais si ! » je proteste avec une moue enfantine. « Comment peut-on comprendre un personnage sans s'interroger sur ses motivations ? Dom Juan cherche-t-il l'amour ou seulement le plaisir ? Et vous, professeur, que cherchez-vous ? »
La question flotte dans l'air comme un parfum entêtant. Il se lève brusquement, fait quelques pas vers la fenêtre, me tournant le dos.
« Nous... nous devrions nous en tenir aux aspects purement littéraires, » dit-il d'une voix tendue. « L'analyse psychologique des personnages, leur fonction dramatique... »
« Comme c'est dommage, » je soupire en décroisant puis recroisant les jambes dans l'autre sens. « Moi qui espérais un professeur plus... impliqué. Plus passionné. »
Il se retourne vivement, et je vois dans ses yeux ce mélange de désir et de culpabilité qui me fait jubiler intérieurement. « Charlotte, vous... vous ne devriez pas dire de telles choses. »
« Pourquoi ? » je demande en penchant la tête sur le côté, l'image même de l'innocence. « Ne sommes-nous pas là pour apprendre ? Et l'apprentissage ne passe-t-il pas par l'expérience ? »
Je me lève lentement, m'approche de lui d'un pas félin. « Tenez, par exemple, dans le passage où Dom Juan séduit Charlotte la paysanne... Comment peut-on comprendre la scène sans connaître les mécanismes de la séduction ? »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un murmure rauque. « Nous ne devrions pas... »
« Chut, » je pose un doigt sur mes lèvres. « Laissez-moi vous montrer quelque chose. »
D'un geste fluide, je déboutonne le premier bouton de mon chemisier, puis le second. Le tissu s'entrouvre légèrement, révélant la naissance de mes seins. Ses yeux s'écarquillent, sa respiration s'accélère.
« Charlotte ! Que faites-vous ? »
« Je vous montre comment une femme peut exercer son pouvoir sur un homme, » je réponds avec un sourire espiègle. « C'est de la littérature appliquée, en quelque sorte. »
Un troisième bouton cède sous mes doigts. Puis un quatrième. Mon chemisier s'ouvre largement, dévoilant ma poitrine nue, mes seins ronds et fermes, mes mamelons roses qui se dressent sous son regard brûlant. Je ne porte pas de soutien-gorge – un détail que j'avais soigneusement planifié.
« Mon Dieu... » Il déglutit péniblement, ses mains tremblant légèrement. « Charlotte, vous devez vous rhabiller immédiatement. Si quelqu'un entrait... »
« Personne ne viendra, » je le rassure en me rapprochant encore. « Papa est à son bureau jusqu'à midi, et maman fait ses courses. Nous sommes complètement seuls, professeur. »
Je vois la bataille qui se livre dans ses yeux, entre l'homme respectable et l'homme de chair. L'homme de chair semble prendre l'avantage.
« Vous êtes... vous êtes très belle, Charlotte, » murmure-t-il, sa voix à peine audible. « Mais c'est mal. Vous êtes si jeune... »
« J'ai dix-neuf ans, » je lui rappelle en m'approchant encore, jusqu'à ce que mes seins effleurent presque sa chemise. « L'âge où Juliette rencontre Roméo. L'âge où Emma Bovary rêve de passion. L'âge où une femme commence à découvrir... son pouvoir. »
Ses yeux sont rivés sur ma poitrine, hypnotisés par le spectacle que j'offre. Je vois sa gorge se serrer, une fine pellicule de transpiration perler sur son front.
« Touchez-moi, » je murmure en prenant sa main tremblante pour la guider vers mon sein. « Juste là... N'est-ce pas doux ? »
Il gémit quand sa paume entre en contact avec ma chair nue, chaude et ferme. Ses doigts se referment involontairement, pétrissant doucement, son pouce effleurant mon mamelon durci.
« Charlotte... nous ne devons pas... » Mais sa protestation manque de conviction, et sa main continue de me caresser, explorant mes courbes avec une avidité mal dissimulée.
« Pourquoi résister ? » je souffle contre son oreille. « Regardez comme vous me faites de l'effet... »
Je prends son autre main, la guide vers le bas, sous ma jupe, jusqu'à mes cuisses nues. Il tressaille quand ses doigts rencontrent ma peau douce et chaude.
« Plus haut, » je l'encourage. « N'ayez pas peur... »
Sa main remonte, hésitante, jusqu'à découvrir que je ne porte pas de culotte. Ses doigts effleurent ma toison, puis mes lèvres intimes, déjà humides d'excitation.
« Mon Dieu... Charlotte... vous êtes... »
« Mouillée ? » je termine avec un sourire coquin. « C'est l'effet que vous me faites, professeur. Depuis notre première rencontre, je ne pense qu'à ça... à vous... à ce que ce serait de vous sentir me toucher. »
Il glisse un doigt entre mes lèvres, explorant ma moiteur avec une fascination mêlée de culpabilité. Je gémis doucement, me cambrant contre sa main.
« Voilà qui est mieux, » je halète. « Maintenant, regardez-moi bien... Regardez comme une femme peut se donner du plaisir. »
Je recule de quelques pas, m'appuie contre le bureau massif de papa, écarte les jambes. Ma jupe remonte, exposant complètement mon intimité à ses yeux écarquillés. D'une main, je me caresse les seins, pinçant mes tétons entre mes doigts, tandis que l'autre descend vers mon sexe.
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un souffle. « Vous ne devriez pas... »
« Chut, » je murmure en commençant à me caresser lentement, mes doigts glissant sur mes lèvres humides. « Regardez... apprenez... C'est ça aussi, la littérature. L'exploration de l'âme humaine dans tous ses recoins. »
Mes doigts trouvent mon clitoris, le massent en cercles lents et réguliers. Une onde de plaisir me traverse, me faisant gémir doucement. Les yeux du professeur sont rivés sur moi, sa respiration erratique, une bosse évidente déformant son pantalon.
« Vous voyez comme c'est simple ? » je halète en accélérant mes mouvements. « Un peu de... stimulation... et le corps répond... Comme dans les romans... Les héroïnes qui se pâment... qui défaillent de plaisir... »
Je glisse un doigt à l'intérieur de moi, puis un second, mes parois chaudes et serrées se refermant autour. Le professeur émet un son étranglé, sa main se portant involontairement vers son entrejambe.
« N'hésitez pas, » je l'encourage entre deux gémissements. « Touchez-vous... Libérez-vous de ces conventions... Ces interdits qui nous étouffent... »
Il ne bouge pas, mais je vois ses phalanges blanchir tant il serre les poings, luttant contre ses instincts. Cela ne fait qu'exciter davantage ma perversité.
« Imaginez, professeur... » je continue en intensifiant mes caresses, mes doigts plongeant plus profondément, plus vite. « Imaginez que c'est votre main... vos doigts qui m'explorent... qui me remplissent... »
Mon pouce presse contre mon clitoris tandis que mes doigts vont et viennent en moi avec un bruit humide obscène qui résonne dans le silence de la bibliothèque. Mon autre main malaxe mes seins, tirant sur mes tétons, amplifiant les sensations qui montent en moi comme une marée.
« Oh... professeur... » je gémis, ma tête basculant en arrière, mes cheveux caressant le cuir du bureau. « Si vous saviez... comme j'ai fantasmé sur vous... Sur vos mains... sur votre bouche... »
Il fait un pas vers moi, puis s'arrête, tremblant de désir contenu. « Charlotte... arrêtez... c'est de la folie... »
« La folie ? » je ris, un rire entrecoupé de soupirs de plaisir. « Mais c'est ça, la vie ! Cette pulsion... cette urgence... Ce besoin de jouir... de vivre pleinement... »
L'orgasme approche, vague brûlante qui enfle dans mon bas-ventre. Mes doigts s'activent frénétiquement, mon bassin roule contre ma main, mes jambes tremblent. Le regard du professeur, mélange de désir et d'effroi, ne fait qu'intensifier mon excitation.
« Regardez-moi... » je halète, les yeux rivés aux siens. « Regardez... comme je jouis... pour vous... »
Le plaisir explose en moi, violent et délicieux. Mon corps se cambre, mes muscles se contractent, un cri rauque s'échappe de ma gorge tandis que des spasmes puissants me traversent. Mes doigts continuent leurs va-et-vient, prolongeant l'extase, ma moiteur coulant sur ma main et le cuir du bureau.
« Oh... mon Dieu... oui... » je gémis en me laissant aller contre le meuble, haletante, repue, mes seins se soulevant au rythme de ma respiration saccadée.
Le professeur Martineau reste figé, bouche entrouverte, les yeux écarquillés, comme frappé par la foudre. Sa respiration est aussi erratique que la mienne, et je vois une tache sombre s'étendre sur son pantalon au niveau de l'entrejambe.
« Professeur... » je murmure avec un sourire satisfait tout en reboutonnant lentement mon chemisier. « On dirait que vous avez... apprécié la leçon. »
Il rougit violemment, porte les mains à son pantalon pour masquer l'évidence. « Je... vous... c'est inadmissible... »
« Inadmissible ? » je répète en lissant ma jupe, retrouvant instantanément mon air d'écolière sage. « Mais professeur, nous venons d'explorer ensemble les mécanismes de la passion ! N'est-ce pas là l'essence même de la littérature ? »
Il bredouille quelque chose d'inintelligible, ramasse précipitamment ses affaires éparpillées. « Je... il faut que je... cette leçon est terminée... »
« Déjà ? » je fais une moue déçue. « Et moi qui commençais à comprendre Dom Juan... Sa soif de conquêtes, son plaisir à corrompre l'innocence... C'est passionnant, vous savez. »
Il se dirige vers la porte d'un pas chancelant, évitant soigneusement mon regard. « Je... nous reprendrons... jeudi... même heure... »
« J'ai hâte, » je lance avec un sourire angélique. « J'aurai sûrement de nouvelles questions à vous poser. Sur Valmont, par exemple. Ou sur Casanova... »
Il sort précipitamment, refermant la porte derrière lui avec un bruit sec. Je reste seule dans la bibliothèque, encore frémissante des derniers échos de mon plaisir, un sourire triomphant aux lèvres.
Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore qu'il vient de tomber dans mes filets. Mais jeudi, oh jeudi, nous allons passer aux choses sérieuses. Car après l'exhibition vient la séduction. Et après la séduction... la possession totale.
J'ai encore tant de choses à lui apprendre.
⁂
Jeudi matin. Dix heures moins le quart. Cette fois, j'ai minutieusement préparé ma tenue : jupe patineuse bleu marine qui virevol te à chaque mouvement, chemisier blanc en dentelle transparente – sans soutien-gorge, évidemment – et ces petites chaussettes hautes qui me donnent l'air d'une écolière modèle. L'innocence incarnée, du moins en surface. Car en dessous, aucune culotte. Un détail que le professeur Martineau découvrira bien assez tôt.
Je l'attends dans la bibliothèque, assise sagement derrière le grand bureau de papa, feuilletant un manuel de grammaire française avec un air studieux. Mes jambes sont soigneusement croisées, mes cheveux tirés en queue-de-cheval haute qui me rajeunit de quelques années. L'image parfaite de la jeune fille sage qui aurait passé le week-end à réfléchir à ses excès.
Un coup discret à la porte. Il entre, plus nerveux que lundi, évitant soigneusement mon regard. Son costume anthracite est impeccable, ses cheveux plaqués avec un peu trop de brillantine, ses lunettes astiquées au point de briller. Pauvre homme, il a dû passer des nuits blanches à repenser à notre dernière « leçon ».
« Bonjour professeur, » je lance d'une voix claire et sage, refermant mon livre avec un petit claquement sec. « J'espère que vous allez bien ? »
« Bonjour Charlotte, » répond-il d'une voix tendue, gardant ses distances. « J'espère que vous avez... réfléchi à notre dernière conversation. »
« Oh, énormément ! » je m'exclame en me levant d'un bond, mes mains jointes devant moi comme une petite fille modèle. « J'ai compris que j'avais été... inconvenante. Je me suis même confessée, vous savez. »
Il sursaute, ses joues prenant une teinte rosée. « Vous... confessée ? »
« Mais oui ! » je confirme avec un sourire radieux, m'approchant de lui d'un pas léger. « J'ai tout raconté au père Ambroise. Mon exhibition, ma... stimulation devant vous. Il m'a dit que j'étais une très vilaine fille et m'a donné une pénitence. »
Le professeur déglutit bruyamment, ses mains tremblant légèrement. « Charlotte, vous ne devriez pas... ce ne sont pas des choses à dire à... »
« À un prêtre ? » je l'interromps en penchant la tête sur le côté, l'air faussement innocent. « Mais professeur, n'est-ce pas le rôle d'un confesseur d'entendre nos péchés ? D'ailleurs, le père Ambroise était très intéressé. Il m'a posé beaucoup de questions... sur ce que j'avais ressenti, sur les détails... »
Ses yeux s'écarquillent derrière ses lunettes. « Les... les détails ? »
« Oh oui ! » je confirme en battant des cils. « Il voulait savoir exactement comment je m'étais touchée, à quelle vitesse, si j'avais pensé à quelqu'un en particulier... Il avait l'air tout essoufflé, le pauvre. Et puis il m'a demandé de recommencer devant lui, pour qu'il puisse mieux évaluer la gravité de mon péché. »
Le professeur manque de lâcher sa mallette. « Il vous a demandé de... recommencer ? »
« Pour des raisons purement théologiques, bien sûr, » je précise avec un sourire angélique. « C'était très instructif. Il m'a même aidée, avec ses doigts, pour mieux comprendre les mécanismes du péché charnel. Un homme très dévoué, vraiment. »
« Charlotte ! » Il balbutie, rouge comme une pivoine. « Vous... vous inventez tout ça ! »
« Moi ? Mentir ? » je proteste en portant une main à mon cœur. « Professeur, vous me blessez ! D'ailleurs, si vous ne me croyez pas, le père Ambroise m'a donné ça... »
Je fouille dans mon sac et en sors un petit chapelet. « Il m'a dit de le réciter en... me purifiant. Vous voulez voir comment je procède ? »
Avant qu'il puisse protester, je m'agenouille sur le tapis persan, le chapelet à la main, adoptant une posture de prière parfaite. Sauf que ma jupe, dans cette position, remonte dangereusement, révélant mes cuisses nues et... l'absence totale de sous-vêtements.
« Charlotte ! » Il détourne précipitamment le regard. « Relevez-vous immédiatement ! »
« Mais pourquoi ? » je demande avec une mine perplexe, restant obstinément à genoux. « C'est ainsi que le père Ambroise m'a enseigné. Il dit que la pénitence doit être faite dans l'humilité la plus totale. D'ailleurs, regardez... »
D'un geste théâtral, je défais les boutons de mon chemisier, laissant le tissu s'écarter pour révéler mes seins nus. « Il m'a dit qu'il fallait offrir sa nudité au Seigneur en signe de repentir. »
« Mon Dieu... » Le professeur porte une main à son front, respirant avec difficulté. « Charlotte, arrêtez cette mascarade ! »
« Mascarade ? » je répète, feignant l'indignation. « Professeur, vous remettez en question l'autorité ecclésiastique ? Scandaleux ! »
Je commence à égrener le chapelet, murmurant des « Je vous salue Marie » d'une voix suave, tout en laissant mes mains libres parcourir mon corps. Mes doigts effleurent mes seins, mes mamelons qui se dressent sous la caresse, puis descendent vers mon ventre.
« Vous voyez, » je continue en relevant les yeux vers lui, « le père Ambroise m'a expliqué qu'il fallait stimuler les zones du péché pour mieux les purifier. C'est très... spirituel. »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un murmure rauque. « Vous savez très bien que... que rien de tout cela n'est vrai... »
« Comment ? » je m'exclame en me relevant d'un bond, mes seins tressautant avec le mouvement. « Vous m'accusez de mentir sur la sainte confession ? Professeur, je suis choquée ! »
Je m'approche de lui, ma poitrine nue à quelques centimètres de son torse. « D'ailleurs, puisque vous mettez en doute ma sincérité, laissez-moi vous prouver ma bonne foi... »
Mes mains descendent vers sa ceinture avant qu'il puisse réagir. « Le père Ambroise m'a dit qu'un homme vraiment vertueux ne réagirait pas à la nudité d'une pénitente. Testons votre vertu, professeur... »
« Non ! Charlotte, non ! » Il tente de reculer, mais je suis plus rapide. Mes doigts agiles défont sa braguette en un clin d'œil.
« Oh mon Dieu ! » je m'exclame avec une fausse stupeur en découvrant son érection tendue. « Professeur ! Vous n'êtes donc pas un homme vertueux ! Regardez comme vous... réagissez ! »
Il tente de se rajuster, mais j'ai déjà refermé ma main sur son membre dur et chaud. « Charlotte... s'il vous plaît... c'est de la folie... »
« De la folie ? » je répète en commençant à le caresser lentement. « Mais professeur, ne venez-vous pas de me faire un cours sur Dom Juan ? Sur la passion qui consume ? Voilà un parfait exemple ! »
Mes doigts dansent sur sa peau tendue, explorant chaque veine, chaque contour. Il gémit malgré lui, ses résistances fondant comme neige au soleil.
« Vous voyez, » je murmure en accélérant mes caresses, « vous n'êtes qu'un homme, après tout. Avec des désirs... des besoins... Pourquoi lutter contre votre nature ? »
« Charlotte... » Il halète, ses mains se posant malgré lui sur mes épaules nues. « Vous ne comprenez pas... si quelqu'un... si vos parents... »
« Chut, » je souffle en portant un doigt à ses lèvres. « Papa est en réunion jusqu'à midi, maman fait ses courses. Nous avons tout notre temps pour... explorer la littérature classique. »
Je m'agenouille devant lui, ses yeux s'écarquillant d'incrédulité et de désir. « D'ailleurs, puisque nous parlions de Dom Juan... connaissez-vous l'art de la séduction par... d'autres moyens ? »
Mes lèvres effleurent son gland, arrachant un gémissement rauque à sa gorge. « Charlotte... vous ne devez pas... »
« Pourquoi ? » je demande en léchant délicatement sa peau brûlante. « N'est-ce pas là une forme d'art ? De poésie charuelle ? Baudelaire n'a-t-il pas écrit sur les plaisirs défendus ? »
Je le prends en bouche, lentement, savourant sa texture, son goût salé et masculin qui m'enivre. Ses hanches bougent involontairement, poussant plus profondément entre mes lèvres.
« Oh... mon Dieu... Charlotte... » Il balbutie, ses mains s'emmêlant dans mes cheveux. « C'est... c'est si... »
« Si quoi, professeur ? » je demande en interrompant ma fellation, un sourire coquin aux lèvres. « Éducatif ? Instructif ? N'apprenons-nous pas ensemble les mystères de la nature humaine ? »
Je reprends mes caresses buccales, alternant succions douces et mouvements plus intenses, mes mains explorant ses testicules tendus. Son souffle devient erratique, ses gémissements plus forts.
« Charlotte... je... je vais... » Il tente de se retirer, mais je le retiens fermement.
« Laissez-vous aller, professeur, » je murmure entre deux baisers sur sa peau tendue. « Montrez-moi ce que ressent un homme au summum du plaisir... C'est très... littéraire, n'est-ce pas ? »
Ma bouche l'englobe à nouveau, ma langue dansant autour de lui avec une expertise qui le fait trembler. Je sens son membre pulser, grossir encore, prêt à exploser.
« Oh... Charlotte... oui... » Il n'essaie plus de résister, abandonné au plaisir que je lui procure.
Et soudain, il explose dans ma bouche avec un râle animal, ses jets chauds et épais remplissant ma gorge. Je l'avale tout, prolongeant son extase par des succions douces, jusqu'à ce qu'il soit vidé de sa substance et de sa résistance.
Il s'effondre dans le fauteuil derrière lui, haletant, les yeux voilés. Je me relève gracieusement, m'essuyant les lèvres du revers de la main.
« Alors, professeur, » je lance avec un sourire triomphant, « cette leçon vous a-t-elle plu ? »
Il me regarde, encore sous le choc, incapable de prononcer un mot. Je reboutonne tranquillement mon chemisier, lisse ma jupe.
« J'espère que vous comprenez maintenant pourquoi Dom Juan avait tant de succès, » j'ajoute en rassemblant mes affaires. « L'art de la persuasion ne s'apprend pas seulement dans les livres, vous savez. »
Je me dirige vers la porte, puis me retourne une dernière fois. « À lundi, professeur. Et ne vous inquiétez pas... notre secret est bien gardé. Après tout, que pourrait-on reprocher à un professeur si dévoué ? »
Je sors en fermant doucement la porte derrière moi, le laissant seul avec ses remords et... ses désirs nouvellement éveillés.
Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore que ce n'était que le début. Car maintenant qu'il a goûté au fruit défendu, il ne pourra plus s'en passer. Et moi, j'ai encore tant de choses à lui enseigner...
⁂
Lundi suivant. Dix heures pile. Cette fois, j'ai opté pour la panoplie de l'étudiante modèle : jupe crayon noire moulante qui dessine mes hanches, chemisier blanc cassé transparent - encore une fois sans soutien-gorge, mes seins se devinant sous la soie fine - et ces escarpins à talons qui claquent avec autorité sur le parquet. Mes cheveux sont relevés en chignon strict, quelques mèches s'échappant savamment pour encadrer mon visage. L'image de la jeune femme sérieuse qui aurait réfléchi à sa vocation.
Je l'attends dans la bibliothèque, debout cette fois, feuilletant un traité de psychanalyse freudienne avec un air concentré. Quand il entre, le professeur Martineau semble avoir retrouvé une certaine contenance, même si je remarque qu'il évite soigneusement mon regard et garde ses distances.
« Bonjour Charlotte, » dit-il d'une voix qu'il s'efforce de rendre ferme. « J'espère que vous avez... que nous pourrons aujourd'hui nous concentrer sur... »
« Sur les vrais sujets, professeur ? » je l'interromps avec un sourire radieux, refermant mon livre d'un claquement sec. « Justement, j'ai beaucoup réfléchi. À ma vocation. »
Il déglutit, posant sa mallette avec une précision maniaque sur le bureau. « Votre... vocation ? »
« Oui ! » je m'exclame en m'approchant de lui d'un pas décidé, le livre contre ma poitrine. « Grâce à nos précédentes séances, j'ai compris que ma voie était toute tracée. Je veux devenir sexologue ! »
Il manque de lâcher sa mallette. « Charlotte ! Vous ne pouvez pas... ce n'est pas... »
« Pourquoi pas ? » je proteste, penchant la tête avec cet air innocent qui le déstabilise tant. « N'avez-vous pas dit vous-même que la connaissance de soi était la base de toute éducation ? Et puis, regardez ! »
Je brandit le traité freudien sous son nez. « J'ai étudié ! "L'interprétation des rêves", "Trois essais sur la théorie sexuelle"... Freud était un précurseur, vous savez. Il a démontré l'importance de la libido dans l'équilibre psychique. »
« Charlotte... » Il tente de reculer, mais je le suis pas à pas. « Ces ouvrages sont... très spécialisés... pour une demoiselle de votre âge... »
« De mon âge ? » je ris, un rire cristallin qui résonne dans la bibliothèque. « Professeur, j'ai dix-neuf ans ! L'âge où Marie Curie entrait à la Sorbonne ! L'âge où George Sand scandalisait Paris ! D'ailleurs, puisque nous parlons d'éducation pratique... »
D'un geste fluide, je pose le livre sur une étagère et commence à déboutonner mon chemisier. Ses yeux s'écarquillent, mais cette fois il ne proteste pas. Il reste là, fasciné, à regarder mes doigts libérer un à un les boutons nacrés.
« Charlotte... que faites-vous ? »
« De la recherche empirique, professeur, » je réponds avec le plus grand sérieux, laissant le tissu s'écarter pour révéler mes seins nus. « Comment peut-on comprendre la psychologie humaine sans étudier les réactions physiques ? Tenez, regardez... »
Je me place face à lui, à quelques centimètres seulement. « Observez comme mes mamelons se dressent sous votre regard. C'est fascinant, n'est-ce pas ? Une réaction purement physiologique qui révèle l'état psychique. Freud avait raison : tout est lié. »
« Mon Dieu... » Il respire avec difficulté, ses yeux rivés sur ma poitrine. « Charlotte, vous... »
« Chut, » je pose un doigt sur ses lèvres. « Laissez le scientifique en vous s'exprimer. Regardez comme ma respiration s'accélère quand vous me regardez ainsi. Comme ma peau se réchauffe. C'est de la pure biologie, professeur. »
Ma main descend vers ma jupe, trouve la fermeture éclair dans le dos. D'un geste lent, je la fais descendre, laissant le tissu glisser le long de mes hanches pour tomber en rond à mes pieds. Je ne porte pas de culotte – encore une petite préméditation de ma part.
« Voilà, » j'annonce en écartant légèrement les jambes, « le sujet d'étude dans toute sa splendeur. N'est-ce pas là le plus beau des laboratoires ? »
Il vacille légèrement, s'appuyant contre le bureau. « Charlotte... vous allez me rendre fou... »
« Fou ? » je répète avec un sourire malicieux. « Ou lucide ? Car enfin, professeur, cessons de nous mentir. Nous ne sommes pas là pour parler de Molière, n'est-ce pas ? Vous voulez m'apprendre, et moi, je veux apprendre. Alors apprenons ensemble ! »
Je m'approche encore, mes seins effleurant sa chemise. « D'ailleurs, puisque nous sommes dans l'expérimentation... pourquoi ne pas tester la théorie de Jung sur les archétypes ? L'animus et l'anima ? La part masculine et féminine en chacun de nous ? »
Mes mains descendent vers sa ceinture, commencent à la défaire avec une dextérité qui le surprend. « Je serais l'animus, la part active, dominante... et vous seriez l'anima, la part réceptive... »
« Charlotte ! » Il tente une dernière protestation, mais sa voix manque cruellement de conviction.
« Ou alors, » je continue en libérant son sexe déjà tendu, « nous pourrions explorer la théorie de Masters et Johnson sur la réponse sexuelle humaine. Les quatre phases : excitation, plateau, orgasme, résolution. C'est passionnant, vous ne trouvez pas ? »
Je referme ma main sur son membre dur et chaud, commençant à le caresser avec une lenteur calculée. « Phase un : l'excitation. Regardez comme vous réagissez à mes caresses. Votre pénis se gorge de sang, s'allonge, durcit... Fascinant ! »
« Oh... Charlotte... » Il gémit, ses résistances fondant comme neige au soleil.
« Et maintenant, » je murmure en l'entraînant vers le grand fauteuil de cuir de papa, « passons aux travaux pratiques. Car la théorie sans la pratique, voyez-vous, cela ne vaut rien ! »
Je le pousse doucement dans le fauteuil, ses jambes fléchissant sous lui. Il tombe assis, son sexe dressé vers moi comme une offrande. Son costume froissé, ses cheveux ébouriffés, ses lunettes de travers... il a perdu toute sa superbe professorale.
« Parfait ! » je m'exclame en grimpant sur ses genoux, mes cuisses nues encadrant les siennes. « Position idéale pour l'observation mutuelle. Vous allez pouvoir étudier mes réactions de près, et moi les vôtres. »
J'attrape son sexe d'une main, le guide vers l'entrée de mon vagin déjà humide d'excitation. « Dites-moi, professeur, connaissez-vous la position d'Andromaque ? Très prisée dans l'Antiquité, paraît-il... »
« Andromaque ? » Il balbutie, ses mains remontant instinctivement vers mes hanches.
« Allons ! » je ris en me positionnant au-dessus de lui. « Un lettré comme vous ! Andromaque chevauchant Hector... Quoique dans la mythologie, elle était plutôt du genre fidèle et vertueuse. Moi, voyez-vous, j'ai une approche plus... moderne de l'héroïsme féminin ! »
Et sans plus attendre, je m'empale lentement sur lui, sentant son gland écarter mes lèvres, pénétrer ma chair humide et chaude. Un gémissement rauque m'échappe tandis que je descends, centimètre par centimètre, jusqu'à être complètement assise sur lui.
« Phase deux : le plateau, » j'halète, mes mains posées sur ses épaules. « Observez comme mon vagin s'adapte à votre présence... comme mes parois se contractent pour vous accueillir... Vous sentez ? »
« Oh mon Dieu, oui... » Il grogne, ses doigts s'enfonçant dans ma chair. « Charlotte... vous êtes si... »
« Si quoi, professeur ? » je demande en commençant à bouger, mes hanches roulant lentement sur lui. « Si étroite ? Si chaude ? Si mouillée ? N'ayez pas peur des mots ! Un scientifique doit savoir décrire ce qu'il observe ! »
Je me soulève et redescends, établissant un rythme lent et profond. Chaque mouvement envoie des ondes de plaisir à travers mon corps, mon clitoris frottant contre son pubis, mes seins rebondissant doucement devant son visage hypnotisé.
« D'ailleurs, » je continue entre deux gémissements, « connaissez-vous les travaux du Dr Kinsey ? Son rapport sur la sexualité féminine ? Il démontrait que les femmes sont capables d'orgasmes multiples... Voulez-vous vérifier cette théorie ? »
« Charlotte... » Il halète, ses hanches se soulevant pour venir à ma rencontre. « Vous allez... vous allez me tuer... »
« Mourir de plaisir ! » je m'exclame avec un rire essoufflé. « Quelle belle façon de partir ! Mais non, professeur, accrochez-vous ! Nous n'avons pas encore exploré toutes les possibilités de recherche ! »
J'accélère le rythme, mes mouvements devenant plus urgents, plus profonds. Le fauteuil de cuir grince sous nos ébats, nos respirations s'emballent, nos gémissements se mélangent dans l'air épais de la bibliothèque.
« Phase trois approche ! » j'annonce, sentant l'orgasme monter en moi comme une marée. « L'orgasme ! Le moment où le corps transcende l'esprit ! Où la biologie rejoint la métaphysique ! »
Mais soudain, alors que je sens le plaisir sur le point d'exploser, je m'arrête net. Il me regarde, stupéfait, haletant.
« Charlotte ? Pourquoi... ? »
« Parce que, mon cher professeur, » je réponds avec un sourire diabolique, « il nous reste un territoire à explorer. Un domaine que même Freud n'a pas osé approfondir complètement... »
Je me soulève lentement, son sexe glissant hors de moi avec un bruit humide qui nous fait gémir tous les deux. Puis, me tournant dos à lui, je me replace sur ses genoux, mais cette fois en positionnant son gland contre une autre ouverture.
« Charlotte ! » Il comprend immédiatement où je veux en venir. « Non ! C'est... c'est impossible ! »
« Impossible ? » je ris, regardant par-dessus mon épaule. « Professeur, vous me décevez ! Où est passé votre esprit scientifique ? Votre curiosité intellectuelle ? »
D'une main, j'écarte mes fesses, exposant mon intimité la plus secrète. « Regardez comme c'est beau... comme c'est mystérieux... N'avez-vous jamais rêvé d'explorer l'interdit ? De franchir la dernière frontière ? »
« Mais... mais cela va vous faire mal... » Il proteste faiblement, même si je sens son sexe pulser contre moi.
« La douleur, professeur, fait partie de l'apprentissage, » je réponds avec un sérieux feint. « Comme disait Nietzsche : "Ce qui ne me tue pas me rend plus forte." Et puis, voyez-vous, j'ai fait mes devoirs... »
De ma main libre, j'attrape un petit tube de lubrifiant que j'avais discrètement glissé dans ma chaussure. « Toujours se préparer ! Un bon chercheur anticipe ! »
J'en verse une généreuse quantité sur son sexe et sur mon intimité. « Voilà ! Maintenant nous pouvons procéder à cette expérience en toute sécurité ! »
Lentement, très lentement, je commence à m'abaisser sur lui. La pression est intense, mon sphincter résistant à cette intrusion inhabituelle. Mais peu à peu, avec une patience de scientifique, je sens mes muscles se détendre, s'ouvrir pour l'accueillir.
« Oh... oh mon Dieu... » je halète, des larmes de douleur et d'extase perlant à mes yeux. « C'est... c'est incroyable... Vous sentez comme c'est serré ? Comme c'est... différent ? »
Il grogne, ses mains agrippant mes hanches. « Charlotte... vous êtes folle... complètement folle... »
« Folle de vous, professeur ! » je gémis en continuant ma descente. « Folle de cette sensation ! Regardez-moi ! Regardez comme je vous prends ! Comme je vous dévore ! »
Enfin, je sens ses testicules contre mes fesses. Il est entièrement en moi, dans cette partie de mon corps que je n'avais jamais offerte à personne. La sensation est indescriptible : une plénitude douloureuse mais extatique, une intimité absolue qui transcende tout ce que j'ai connu.
« Phase... phase trois bis, » j'halète, commençant à bouger avec une lenteur extrême. « L'exploration de... l'ultime tabou... La... la transcendance par... par l'interdit... »
Chaque mouvement m'arrache des gémissements, mélange de douleur et de plaisir qui me fait perdre la tête. Mon autre main descend vers mon clitoris, commence à me caresser frénétiquement pour amplifier les sensations.
« Professeur... » j'halète, « dites-moi... dites-moi ce que vous ressentez... pour... pour la science... »
« Charlotte... » Sa voix n'est plus qu'un râle. « C'est... c'est au-delà de tout... vous êtes si... si serrée... si chaude... »
« Alors... » je gémis en accélérant mes mouvements et mes caresses, « alors jouissez en moi ! Donnez-moi votre sperme ! Prouvez-moi que... que cette expérience était... était nécessaire ! »
Il explose en moi avec un rugissement animal, ses jets chauds me remplissant tandis que mon propre orgasme me submerge, décuplé par mes caresses et cette sensation de plénitude absolue. Mon cri résonne dans la bibliothèque, mélange de triomphe et d'extase pure.
Nous restons là, pantelants, enlacés dans le fauteuil de cuir, nos corps encore unis, tremblants de l'intensité de notre union.
« Alors, professeur, » je murmure après avoir repris mon souffle, « cette leçon vous a-t-elle plu ? »
Il me regarde, encore sous le choc. « Charlotte... vous êtes... vous êtes incroyable... »
« Je sais ! » je réponds avec un sourire triomphant. « Et ce n'était que le premier cours ! Attendez de voir le programme du semestre ! »
Je me relève lentement, son sexe glissant hors de moi, et commence à me rhabiller avec une nonchalance parfaite.
« À jeudi, professeur. Et n'oubliez pas de préparer le chapitre sur Sade. J'ai quelques questions très... précises à vous poser ! »
Je sors en refermant doucement la porte, le laissant seul avec ses pensées et... ses remords. Pauvre professeur Martineau. Il ne sait pas encore qu'il vient de diplômer sa meilleure élève. Et que l'élève, maintenant, va devenir la maîtresse...
⁂
Trois mois plus tard. Fin septembre. Les feuilles commencent à rougir dans le parc de la propriété familiale, et moi, j'ai rougi bien d'autres choses depuis mes premières « leçons ». Ce matin d'automne, installée dans la bibliothèque où tout a commencé, je savoure mon triomphe avec la délectation d'une stratège victorieuse. Sur le bureau de papa trônent mes bulletins de « notes » : trois hommes parfaitement éduqués à mes désirs, trois disciples qui ont découvert sous ma houlette des territoires inexplorés de leur virilité.
Le carillon de l'entrée résonne. Dix heures pile. Ponctuel comme toujours, le professeur Martineau fait son entrée, mais quel changement ! Fini le costume étriqué et les cheveux plaqués. Il porte aujourd'hui une chemise ouverte sur un torse que j'ai contribué à libérer de ses inhibitions, ses cheveux ébouriffés lui donnent un air d'intellectuel bohème infiniment plus séduisant.
« Bonjour Charlotte, » me lance-t-il avec un sourire complice qui n'a plus rien du professeur guindé d'autrefois. « Prête pour notre séance de... Révisions ? »
« Bonjour, mon cher docteur ès plaisirs ! » je réponds en me levant gracieusement de ma chaise. Aujourd'hui, j'ai opté pour une tenue qui résume parfaitement ma philosophie : robe portefeuille noire qui s'ouvre à souhait, dentelles sophistiquées dessous, et cette assurance nouvelle qui émane de tout mon être. « J'espère que vous avez bien préparé votre exposé sur... les techniques avancées ? »
Il rougit encore – certaines habitudes ont la vie dure – mais s'approche de moi avec une détermination qu'il n'avait pas il y a trois mois. « J'ai même apporté des... supports pédagogiques. » Il exhibe un petit sac dont je devine le contenu avec délice.
« Parfait ! Mais nous ne sommes pas seuls aujourd'hui. J'ai convié mes autres... professeurs. Pour une sorte de conseil de classe, si vous voyez ce que je veux dire. »
Ses yeux s'écarquillent. « Charlotte ! Vous n'avez pas... »
« Si ! » j'éclate de rire, savourant sa stupéfaction. « Mes trois mentors vont enfin se rencontrer ! N'est-ce pas merveilleux ? »
Comme en réponse à mes paroles, Marcel fait son apparition par la porte-fenêtre donnant sur le jardin. Lui aussi a évolué : son éternel pantalon de travail a cédé la place à un jean bien coupé, sa chemise à carreaux est impeccable, et ses cheveux gris sont soigneusement coiffés. Il tient un bouquet de roses rouges – mes préférées – qu'il me tend avec un sourire qui mélange tendresse et malice.
« Mademoiselle, » dit-il de sa voix grave en s'inclinant légèrement, « j'ai taillé ces roses ce matin... en pensant à vous. »
« Marcel ! » je m'exclame en humant les fleurs. « Vous êtes adorable ! Professeur Martineau, permettez-moi de vous présenter Marcel, mon... jardinier privé. Marcel, voici le professeur Martineau, qui m'enseigne la littérature... et bien d'autres choses. »
Les deux hommes se jaugent un instant, puis Marcel tend une main calleuse vers le professeur. « Enchanté, monsieur le professeur. J'ai beaucoup entendu parler de vos... méthodes pédagogiques. »
« De même, Marcel, » répond Martineau en serrant la main offerte. « Mademoiselle Charlotte m'a raconté vos talents... horticoles. Particulièrement vos techniques de semis. »
Je pouffe de rire devant leurs allusions à peine voilées. « Mes chers amis, vous êtes délicieux ! Mais attendez, nous ne sommes pas au complet. »
Le ronronnement caractéristique de la Bentley se fait entendre dans l'allée. Quelques instants plus tard, Daniel fait son entrée, impeccable comme toujours mais avec cette lueur nouvelle dans le regard que je lui connais bien. Il porte un plateau d'argent sur lequel trônent une bouteille de champagne millésimé et quatre coupes en cristal.
« Mademoiselle, » annonce-t-il de sa voix parfaitement modulée, « j'ai pris la liberté d'apporter de quoi célébrer cette... réunion pédagogique. »
« Daniel ! » je m'élance vers lui, me hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. « Toujours aussi prévenant ! Messieurs, voici Daniel, mon chauffeur personnel et accessoirement... mon professeur de conduite. Daniel, je vous présente le professeur Martineau et Marcel. »
Daniel dépose son plateau et tend une main gantée vers chacun. « Messieurs, l'honneur est pour moi. Mademoiselle m'a beaucoup parlé de vos... qualifications respectives. »
« Pareillement, Daniel, » répond Marcel avec un clin d'œil. « Paraît que vous avez des doigts très... habiles au volant. »
« Et une excellente maîtrise des... changements de vitesse, » ajoute le professeur avec un sourire entendu.
Je frappe dans mes mains, ravie. « Parfait ! Maintenant que les présentations sont faites, passons aux choses sérieuses ! Daniel, le champagne, s'il vous plaît ! »
Pendant qu'il fait sauter le bouchon avec l'élégance d'un sommelier, je m'installe sur le bord du bureau, ma robe s'écartant juste ce qu'il faut pour révéler un aperçu de dentelle. Mes trois hommes me regardent avec cette adoration mêlée de désir que je savais si bien cultiver.
« Alors, mes chers professeurs, » je commence en prenant ma coupe, « faisons le bilan de mes apprentissages. Marcel, voulez-vous commencer ? Qu'ai-je appris dans votre... jardin secret ? »
Marcel s'avance, ses yeux pétillant de malice. « Eh bien, mademoiselle, vous avez excellé dans l'art du... jardinage naturiste. Votre technique pour faire pousser les... plants vigoureux est remarquable. Et vos talents en botanique pratique... » Il s'interrompt, faussement pudique.
« Continuez, Marcel ! » j'insiste en riant. « Ces messieurs sont entre gens de confiance ! »
« Votre apprentissage de la... pollinisation manuelle était exceptionnel, mademoiselle. Et votre façon de faire germer les graines... inoubliable. »
Le professeur Martineau s'éclaircit la gorge. « Si je puis me permettre, Marcel, Mademoiselle Charlotte a également fait des progrès remarquables en littérature érotique. Son interprétation d'Andromaque était... saisissante de réalisme. »
« Ah ! » intervient Daniel en rajustant ses gants. « Permettez-moi d'ajouter que les leçons de conduite de Mademoiselle ont été tout à fait... stimulantes. Sa maîtrise du... passage des vitesses est désormais parfaite. Et ses compétences en... mécanique de précision sont exceptionnelles. »
Je lève ma coupe, le champagne pétillant comme mon rire. « Mes chers maîtres, vous me flattez ! Mais dites-moi... n'y aurait-il pas encore quelques leçons à réviser ? Quelques... Exercices pratiques à refaire ? »
Les trois hommes échangent des regards complices. C'est Marcel qui prend la parole : « Eh bien, mademoiselle, il se trouve que nous avions préparé... un examen final. Une sorte de contrôle continu, si j'ose dire. »
« Avec notation collégiale, » ajoute le professeur en déboutonnant discrètement sa chemise.
« Et attribution de mentions, » complète Daniel en retirant ses gants avec une lenteur calculée.
Mon cœur s'emballe délicieusement. « Un examen ? Avec mes trois examinateurs ? Comme c'est... académique ! Et quelles sont les épreuves ? »
Daniel s'approche, son sourire énigmatique aux lèvres. « Première épreuve : pratique du... service à la française. » Ses mains expertes trouvent la ceinture de ma robe, la dénouent avec cette précision de gentleman que j'adore.
Marcel prend le relais, ses doigts calleux remontant le long de mes jambes. « Deuxième épreuve : jardinage d'intérieur. Avec des techniques de... labour en profondeur. »
Le professeur s'avance à son tour, ses yeux brillant de cette intelligence que la passion a libérée. « Troisième épreuve : dissertation pratique sur le thème : "Comment trois hommes peuvent-ils satisfaire une seule femme ?" Durée : jusqu'à épuisement complet du... sujet. »
Je ris, enivrée par cette délicieuse perspective. « Messieurs les examinateurs, je me soumets à votre... pédagogie. Mais j'espère que vous avez prévu des rattrapages... parce que je compte bien... repasser plusieurs fois ! »
Et tandis que mes trois professeurs se rapprochent, leurs mains habiles commençant déjà à me libérer de mes vêtements avec cette connaissance intime de mon corps qu'ils ont si bien acquise, je savoure ma victoire ultime. J'ai réussi à transformer trois hommes coincés en amants accomplis, trois timides en audacieux, trois serviteurs en maîtres du plaisir.
« Au fait, » je murmure alors que ma robe glisse à terre, « j'ai une petite surprise pour vous aussi... J'ai pris des cours de danse. Du tango argentin. Très... physique. Qui veut être mon premier partenaire ? »
Les trois éclats de rire masculins qui me répondent sont la plus belle des symphonies. Finalement, l'éducation est vraiment un domaine passionnant... surtout quand on sait choisir ses professeurs !
Et comme dit si justement notre professeur de littérature : "L'art véritable ne réside-t-il pas dans la capacité à transformer l'élève en maître ?" Mission accomplie, messieurs. Mission plus qu'accomplie...
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