Mon bourreau, mon amour (5 et fin)
Récit érotique écrit par Tounet39270 [→ Accès à sa fiche auteur]
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Mon bourreau, mon amour (5 et fin)
Chapitre 5
Son ton est devenu immédiatement froid et pragmatique, un retour brutal à la réalité.
-Maintenant, écoute-moi bien. Au lycée, rien ne change, me dit-il en me pressant doucement. Je te hais. Tu me dégoûtes. Je suis le sportif qui à la cote, tu es le geek. Tu me suis ? Je vais continuer à te chercher. Je vais continuer à t’humilier. Tu ne diras rien à personne. Tu es mon putain de secret.
Il fait une pause puis reprend :
-Mais de temps en temps, quand j’en aurai envie, je t’enverrai un message. Tu devras être prêt. On se retrouvera au gymnase, là où on ne nous voit pas. Et tu ne me feras pas attendre.
Il se redresse pour fouiller dans le désordre sur sa table de chevet. Il en sort un stylo et une feuille. Il écrit ensuite rapidement cinq, puis dix chiffres, et me le donne.
-Tiens. Mon numéro de téléphone. Tu l’enregistre sous un faux nom. Tu ne m’appelles jamais. Tu ne m’envoies pas de message que pour confirmer que tu viens quand je te le demande. C’est clair ?
Epuisé, brisé, mais le corps encore vibrant, j’ai dit oui.
-Bien. Reste dormir.
-Non. Je… je dois rentrer chez mes parents et en plus je n’ai pas mes affaires.
Paul hausse les épaules et dis ok.
Il se tourne sur le côté, signalant que la conversation et la soirée sont terminées. Je me relève, ramasse mes affaires, m’habille et quitte l’appartement, le laissant sur le lit défait.
Après la première nuit, Paul a instauré un silence radio de quinze jours, transformant le lycée en un théâtre d'humiliation publique et de désir secret. Le harcèlement était devenu une façade encore plus cruelle, mais rongé par le manque, j’ai sombré dans l'angoisse.
Pendant ces deux semaines, Kévin était devenu mon ancre. Âgé de 19 ans, Kévin est nouveau au lycée. Grand d’1m80, blond aux yeux bleus, bien proportionné et ouvertement gay, il dégage une assurance et une gentillesse que Paul n'a jamais possédées. Il s'est naturellement rapproché de moi, m’offrant une oreille attentive.
Je suis brisé par le poids du secret et de la domination, et j’ai fini par tout confier à Kévin : le chantage, l'intimité forcée, et mon propre désir honteux.
Kévin, révolté par la cruauté de Paul, a élaboré un plan risqué. Il a compris que la seule façon de briser l'emprise de Paul était de frapper là où ça fait le plus mal : son ego et sa jalousie.
-Paul est obsédé par le contrôle, m’a-t-il dit. S'il voit que sa possession lui échappe, il perdra la tête. On va le forcer à réagir en public.
Le plan est simple : une démonstration publique d'affection d'un rival.
Ce mardi après-midi, le plan a été mis à exécution. Paul sort du gymnase avec sa bande. Kévin attend avec moi dans un couloir plus isolé. Il s'approche, essaie de me calmer car je suis en train de trembler, et m’accule doucement contre le mur.
Paul s'immobilise au coin du couloir. Il voit Kévin m’embrasser. Le baiser est tendre, lent et langoureux, la preuve flagrante que sa propriété lui échappe au profit d'un rival plus jeune et plus beau.
Le sang de Paul ne fit qu'un tour. Il laissa son sac tomber au sol. Toute la colère et la jalousie accumulées éclatèrent.
Il me pointa du doigt, sa voix se brisant en un cri qui résonne :
-Tu n'avais pas le droit de me faire ça ! Pas après cette nuit-là !
La mention de "cette nuit-là" stupéfie ses amis qui s'élancent pour le retenir. Mais Paul, d'une force brutale, se dégage et se rua sur moi dans une rage folle.
Ignorant la foule qui commence à se former et les cris de ses amis, Paul s'empare de mon bras, me tire contre le mur, et m’impose un baiser sauvage et violent, un baiser de possession.
Paul rompt le contact et crie, fixant Kévin :
-Ce mec est à moi ! Il le sait !
Puis il se tourna vers moi, exigeant :
-Dis-leur toi que tu es à moi ! Dis-leur que tu ne peux plus te passer de moi depuis cette nuit-là !
Je suis choqué par l'exposition publique de notre secret, et commence à bégayer. La peur me paralyse.
Le triomphe de Paul s'évanouit devant ma défaillance et les regards confus de ses amis. Il comprend la portée de son erreur. Sa fureur se mue en honte.
J’aperçois une larme rouler sur la joue de Paul. Une larme de panique et de profonde humiliation. Il se baisse, ramasse son sac, et, le visage défait, s'enfuit en courant, laissant derrière lui le chaos et la révélation.
Le reste de la journée a été un chaos silencieux. L'histoire du couloir se répand comme une traînée de poudre. Les amis de Paul, d'abord stupéfaits, finissent par rire bruyamment de la situation : leur leader, le plus populaire, exposé comme un amant secret. Kévin, quant à lui, est sidéré par la violence de la réaction qu'il a provoquée.
Mais le plus grand changement a été l'absence de Paul.
Le lendemain, il n’est pas venu au lycée. Ni le jour suivant. Le silence s'est installé, mais cette fois, il n'est pas un outil de domination, c'est un cri de détresse.
Du coup, cela m’angoisse, j’essaie d'envoyer plusieurs SMS. Aucune réponse. Je me sens à la fois responsable de la chute de Paul et paniqué par l'idée de le perdre.
Finalement, le jeudi après-midi, je me décide d’aller le voir directement chez lui.
Arrivé à l'appartement, je constate que la porte d'entrée est simplement entrebâillée. Je la pousse doucement et entre sans faire de bruit.
L'appartement est en désordre. Des canettes de bière et des cadavres de bouteilles traînent sur le comptoir et la table basse. Je me dirige vers sa chambre où il se trouve. Il est allongé sur le ventre, nu, une couverture froissée recouvrant à peine ses jambes. Il ne bouge pas, le visage enfoui dans l'oreiller. Mais j’entends le son faible et régulier qui vient de lui : Paul pleure en silence.
La vue du corps puissant et parfait de Paul, réduit à une masse tremblante et brisée, me frappe de plein fouet. Toute trace de mon harceleur, de mon bourreau, a disparu.
Je ne dis rien, me déshabille doucement, sans un bruit, laissant mes vêtements tomber sur le sol. Je me glisse ensuite dans le lit et me place précautionneusement derrière Paul. Je passe mes bras autour de la taille musclée de Paul et le serre contre moi. Il sursaute sous le contact et se retourne brusquement, les yeux rouges et bouffis.
-Qu'est-ce que tu fous là ? Crache-t-il, sa voix brisée par les pleurs. Dégage, sale petite putain ! Va voir ton Kévin !
Il essaye de me repousser avec une force désordonnée. J’ignore les insultes et la résistance en posant mes lèvres doucement sur celles de Paul. Le contact est magique. Son corps se détend sous le baiser et ses tentatives pour me repousser cessent enfin. Il s'abandonne, répondant au baiser avec une soif de réconfort et de désir.
Quand je stoppe le baiser, Paul s'agrippe à moi, enfouissant son visage dans mon cou, sa main serrant mon dos.
-Je... je ne peux pas y retourner, Enzo, murmura Paul, ses larmes mouillant ma peau. Ils vont se foutre de ma gueule. J'ai gâché mon statut. Je suis fini.
-Non, dis-je en lui caressant les cheveux, avec une voix douce et ferme. Tu es Paul Martel. Tu es le plus populaire du lycée. Tout le monde te craint. Ils ne feront pas ça longtemps. Et même s'ils rient, ils n'oublieront jamais que tu as agi par passion. Ça va aller. Je suis là.
Il me serra plus fort, réalisant que je détiens désormais non seulement le désir, mais aussi le cœur brisé de mon bourreau. Le répit dans mes bras est brutalement interrompu par le retour de l'orgueil et de la colère de Paul qui se redresse, ses yeux s'assombrissant.
-Et ce Kévin ? me demande-t-il, sa voix dangereusement basse. Dis-moi la vérité : tu t'es servi de moi pour ton petit jeu ?
Je lui révèle alors le plan de Kévin : l'embrasser pour le provoquer et le forcer à réagir. Ça a été l’erreur fatale. La rage de Paul revient aussitôt avec une violence inouïe. Il se lève du lit, le corps nu tendu par la fureur.
-C'est une trahison ! crie-t-il. Tu as osé te servir de ma putain de jalousie ? Tu as exposé notre secret pour te venger de mon harcèlement ?
Il déverse sa colère pendant plus de vingt minutes, chaque mot étant une accusation cinglante, me couvrant d'insultes et d'humiliations. Le bourreau avait repris ses droits. L'humiliation devient de plus en plus insupportable, alors je me relève, cherchant mes vêtements. Il faut que je parte d’ici tout de suite.
Ce mouvement déclenche la panique. Paul, terrifié par l'idée d'être abandonné après avoir exposé sa faiblesse, se jette sur moi.
-Non ! Arrête ! Pardon, putain de pardon ! implora-t-il, sa voix éteinte par la panique. Il me plaque sur les draps. Je ne voulais pas dire ça ! Je suis humilié, Enzo. Ne pars pas ! J'ai paniqué quand je t'ai vu avec lui.
Il me serra contre lui. Le pardon est un cri désespéré, un aveu de la dépendance de Paul. Mais immédiatement, ce besoin émotionnel se transforme en besoin de possession physique. Il me pousse sur le dos ; le désir, mêlé à la rage et à la nécessité de marquer son territoire, devient une urgence violente.
-Tu vas te souvenir à qui tu appartiens, murmura Paul, son visage sombre.
Il écarte mes jambes et sans prendre le temps de la préparation, il s'introduit en moi d'une seule poussée, violemment et puissamment. Je laisse échapper un cri de douleur et de surprise face à la soudaineté et à l'intensité de la pénétration.
-Crie pour moi ! m’ordonne-t-il.
Paul commence à bouger, ses poussées devenant sauvages et profondes. Ce n'était pas de la tendresse, c'était une réclamation punitive. Mais mon corps, esclave de l'addiction, répond au rythme brutal. Le plaisir, plus intense que jamais, prend le relais de la douleur initiale. Je me mets à gémir, ma jouissance alimentée par la force et l'urgence de Paul.
Paul, proche de l’orgasme, émet un rugissement rauque, se vidant puissamment à tout au fond de mon cul. Le resserrement de de mon orgasme qui a suivi a été la preuve que le châtiment avait scellé nos liens. Nous nous écroulons enfin tous les deux, Paul restant à l'intérieur de moi.
Après l'intensité de notre étreinte, Paul s'écroule sur le lit, la tête dans mes cheveux. Il me demande, la voix rauque :
-Reste. Reste avec moi cette nuit.
Je refuse, habitué à la fuite après l'acte, mais Paul insista, d'une voix qui trahit une peur sincère d'être à nouveau seul. Du coup, face à son désarroi, j’accepte.
Toute la nuit, Paul me tient fermement dans ses bras musclés. Ce n'est pas un simple câlin ; c'est un geste de possession fragile. Il se réveille plusieurs fois, juste pour vérifier que je suis toujours là et à chaque réveil, il me un baiser doux et silencieux dans le cou, un rituel de réassurance.
Le matin, il se lève le premier puis revient dans la chambre, tenant une tasse de café qu'il me tend. Un geste d'une tendresse inattendue. Puis, il attrape ma main et m'entraîne vers la salle de bain. Dans la douche, l'eau chaude aidant, la tension revient et nous avons encore fait l’amour mais cette fois avec une passion moins rageuse que la veille, mais tout aussi dévorante. Il me prend contre la paroi de la douche. On peu entendre les clapotis de l’eau à chaque coup de reins qu’il me prodigue. Cela ne dure pas longtemps mais c’est très intense.
Alors que je suis absorbé par la jouissance, Paul s'écarte légèrement. Il se pencha vers mon cou et y posa sa bouche, aspirant la peau longuement et puissamment.
-Voilà. Comme ça, tout le monde saura que tu as passé la nuit avec moi, murmura-t-il.
Je me regarde dans le miroir après la douche. Un suçon violacé et parfaitement visible orne la base de mon cou. Un marquage clair, une preuve de propriété indéniable.
Nous nous sommes enfin préparés puis sommes partis vers le lycée. La marche a été silencieuse, mais une tension électrisante régnait entre nous. Arrivés sur le parking, là où sa bande se réunit habituellement nous les avons vus qui attendait. Leur regard passe du sac de Paul (qu'il avait laissé tomber quelques jours avant) à moi marchant à ses côtés.
L'un de ses amis commence à ouvrir la bouche, s'apprêtant à lancer une moquerie sur le retour "gay" de leur leader et Paul ne lui en laisse pas le temps. Il s'arrête, son visage affichant une froideur impériale. Il attrape ma main fermement, ses doigts s'entrelaçant avec les miens. Il me tire ensuite vers lui, et devant ses amis sidérés, il m’embrassa sur la bouche. Longuement. Un baiser qui n'est pas violent, mais incroyablement possessif et tendre.
Il arrête le baiser, son regard balayant ses amis, un avertissement clair et brutal.
-Écoutez-moi bien, dit Paul, sa voix claquant dans l'air froid. Il est avec moi. C'est mon mec. Si l'un d'entre vous a le moindre commentaire, si vous vous moquez de lui, c'est vous qui allez souffrir le reste de l'année. Je vous le jure.
Le silence tombe sur le parking. Le roi a parlé. Le règne du harcèlement est terminé, remplacé par le règne d'une possession exclusive et publique. Mon monde vient de changer radicalement, et je suis, malgré tout, fier de marcher la main dans la main avec mon bourreau.
Epilogue
Trois années et demie se sont écoulées. La vie a retrouvé un calme que mon cœur n'a jamais cru possible.
Je suis assis sur le rebord de la fenêtre de notre appartement, regardant la ville s'éveiller. Je porte un sweat-shirt trop grand, une habitude que n'ai jamais perdu. Je cherche souvent la lumière, mais mes pensées restent souvent dans l'ombre du passé.
Kévin, mon compagnon, vient me rejoindre, s'asseyant à mes côtés et m’offrant une tasse de thé chaud. Il connait mes matins contemplatifs.
-Tu penses à lui, n'est-ce pas ? demanda Kévin doucement.
Je hoche la tête, ma gorge se serrant.
-Je pense à ce que nous aurions pu être, répondis-je. À la façon dont il essayait de changer.
Je ferme les yeux, me souvenant de l'intensité de ces derniers mois de lycée.
Notre amour avait été volcanique, imparfait, teinté de crises de jalousie et de domination, mais c'était un amour véritable, fou. Sous l'armure du sportif adulé, Paul m’avait révélé son âme, une âme torturée, mais capable d'un amour total et exclusif. Nous nous aimions avec la ferveur destructrice des premières passions. Paul avait cessé les insultes publiques après notre réconciliation, même si notre intimité restait intense et dominatrice. J’étais l'unique pilier de Paul, et Paul était le centre gravitationnel de mon univers.
J’ouvre les yeux, les larmes montantes.
-C'était le début de l'été, dis-je, la voix tremblante. Il avait été bizarre toute la semaine. Doux. Il m'avait dit de l'attendre à l'entrée du stade, le samedi. Il m'a dit : 'Ce soir, je change ta vie pour de bon.'
Je porte la main à ma poitrine.
-J'ai trouvé ça plus tard... sous son matelas. Il avait caché une bague dans une petite boîte. Une bague simple, en argent. Il allait me demander de l'épouser.
Kévin serra ma main très fort.
-Il n'est jamais arrivé au stade, dis-je, les larmes s'échappant de mon visage. Il roulait vite. Tellement vite. La police a dit que c'était un camion qui n'avait pas vu le stop. Mais je sais... je sais que son cœur battait trop fort. Il était terrifié à l'idée de faire le premier pas vers une vie normale. Paul est mort tragiquement, seul, avant de pouvoir prononcer le serment qui aurait scellé notre avenir.
La perte de Paul a été une déflagration. L'amour n’a pas eu le temps de guérir leurs blessures, seulement de les rendre permanentes. J’ai sombré dans une dépression profonde, incapable de gérer l'absence de cette intensité. J’ai perdu non seulement mon amant, mais la promesse d'une vie, la preuve que je pouvais être aimé.
Je suis resté reclus pendant des mois, le deuil d'un amour qui m’avais autant détruit que construit.
-Je ne sais pas si j'aurais survécu, dis-je à nouveau en m'appuyant contre l'épaule de Kévin.
Kévin me prit doucement dans ses bras. Il est revenu quand il a senti que je touchais le fond. Sans jugement, il a accepté la violence de ma douleur. Il a été là, chaque jour, chaque nuit, attendant patiemment que la lumière revienne. Il a essuyé mes larmes, nourri mon corps, et tenu ma main jusqu'à ce que le chagrin de l'amour perdu cède lentement la place à la guérison.
-J'étais là, dit Kévin. Et je suis là. Paul t'a aimé d'un amour fou et tragique. Mais il t'a laissé brisé. Je suis là pour te reconstruire.
Je m'accroche à lui, les sanglots me secouant enfin. Je pleure l’homme que j’ai aimé, le futur que nous n'aurions jamais, et la bonté simple de l'homme qui avait tout supporté pour me ramener à la vie.
Fin
Son ton est devenu immédiatement froid et pragmatique, un retour brutal à la réalité.
-Maintenant, écoute-moi bien. Au lycée, rien ne change, me dit-il en me pressant doucement. Je te hais. Tu me dégoûtes. Je suis le sportif qui à la cote, tu es le geek. Tu me suis ? Je vais continuer à te chercher. Je vais continuer à t’humilier. Tu ne diras rien à personne. Tu es mon putain de secret.
Il fait une pause puis reprend :
-Mais de temps en temps, quand j’en aurai envie, je t’enverrai un message. Tu devras être prêt. On se retrouvera au gymnase, là où on ne nous voit pas. Et tu ne me feras pas attendre.
Il se redresse pour fouiller dans le désordre sur sa table de chevet. Il en sort un stylo et une feuille. Il écrit ensuite rapidement cinq, puis dix chiffres, et me le donne.
-Tiens. Mon numéro de téléphone. Tu l’enregistre sous un faux nom. Tu ne m’appelles jamais. Tu ne m’envoies pas de message que pour confirmer que tu viens quand je te le demande. C’est clair ?
Epuisé, brisé, mais le corps encore vibrant, j’ai dit oui.
-Bien. Reste dormir.
-Non. Je… je dois rentrer chez mes parents et en plus je n’ai pas mes affaires.
Paul hausse les épaules et dis ok.
Il se tourne sur le côté, signalant que la conversation et la soirée sont terminées. Je me relève, ramasse mes affaires, m’habille et quitte l’appartement, le laissant sur le lit défait.
Après la première nuit, Paul a instauré un silence radio de quinze jours, transformant le lycée en un théâtre d'humiliation publique et de désir secret. Le harcèlement était devenu une façade encore plus cruelle, mais rongé par le manque, j’ai sombré dans l'angoisse.
Pendant ces deux semaines, Kévin était devenu mon ancre. Âgé de 19 ans, Kévin est nouveau au lycée. Grand d’1m80, blond aux yeux bleus, bien proportionné et ouvertement gay, il dégage une assurance et une gentillesse que Paul n'a jamais possédées. Il s'est naturellement rapproché de moi, m’offrant une oreille attentive.
Je suis brisé par le poids du secret et de la domination, et j’ai fini par tout confier à Kévin : le chantage, l'intimité forcée, et mon propre désir honteux.
Kévin, révolté par la cruauté de Paul, a élaboré un plan risqué. Il a compris que la seule façon de briser l'emprise de Paul était de frapper là où ça fait le plus mal : son ego et sa jalousie.
-Paul est obsédé par le contrôle, m’a-t-il dit. S'il voit que sa possession lui échappe, il perdra la tête. On va le forcer à réagir en public.
Le plan est simple : une démonstration publique d'affection d'un rival.
Ce mardi après-midi, le plan a été mis à exécution. Paul sort du gymnase avec sa bande. Kévin attend avec moi dans un couloir plus isolé. Il s'approche, essaie de me calmer car je suis en train de trembler, et m’accule doucement contre le mur.
Paul s'immobilise au coin du couloir. Il voit Kévin m’embrasser. Le baiser est tendre, lent et langoureux, la preuve flagrante que sa propriété lui échappe au profit d'un rival plus jeune et plus beau.
Le sang de Paul ne fit qu'un tour. Il laissa son sac tomber au sol. Toute la colère et la jalousie accumulées éclatèrent.
Il me pointa du doigt, sa voix se brisant en un cri qui résonne :
-Tu n'avais pas le droit de me faire ça ! Pas après cette nuit-là !
La mention de "cette nuit-là" stupéfie ses amis qui s'élancent pour le retenir. Mais Paul, d'une force brutale, se dégage et se rua sur moi dans une rage folle.
Ignorant la foule qui commence à se former et les cris de ses amis, Paul s'empare de mon bras, me tire contre le mur, et m’impose un baiser sauvage et violent, un baiser de possession.
Paul rompt le contact et crie, fixant Kévin :
-Ce mec est à moi ! Il le sait !
Puis il se tourna vers moi, exigeant :
-Dis-leur toi que tu es à moi ! Dis-leur que tu ne peux plus te passer de moi depuis cette nuit-là !
Je suis choqué par l'exposition publique de notre secret, et commence à bégayer. La peur me paralyse.
Le triomphe de Paul s'évanouit devant ma défaillance et les regards confus de ses amis. Il comprend la portée de son erreur. Sa fureur se mue en honte.
J’aperçois une larme rouler sur la joue de Paul. Une larme de panique et de profonde humiliation. Il se baisse, ramasse son sac, et, le visage défait, s'enfuit en courant, laissant derrière lui le chaos et la révélation.
Le reste de la journée a été un chaos silencieux. L'histoire du couloir se répand comme une traînée de poudre. Les amis de Paul, d'abord stupéfaits, finissent par rire bruyamment de la situation : leur leader, le plus populaire, exposé comme un amant secret. Kévin, quant à lui, est sidéré par la violence de la réaction qu'il a provoquée.
Mais le plus grand changement a été l'absence de Paul.
Le lendemain, il n’est pas venu au lycée. Ni le jour suivant. Le silence s'est installé, mais cette fois, il n'est pas un outil de domination, c'est un cri de détresse.
Du coup, cela m’angoisse, j’essaie d'envoyer plusieurs SMS. Aucune réponse. Je me sens à la fois responsable de la chute de Paul et paniqué par l'idée de le perdre.
Finalement, le jeudi après-midi, je me décide d’aller le voir directement chez lui.
Arrivé à l'appartement, je constate que la porte d'entrée est simplement entrebâillée. Je la pousse doucement et entre sans faire de bruit.
L'appartement est en désordre. Des canettes de bière et des cadavres de bouteilles traînent sur le comptoir et la table basse. Je me dirige vers sa chambre où il se trouve. Il est allongé sur le ventre, nu, une couverture froissée recouvrant à peine ses jambes. Il ne bouge pas, le visage enfoui dans l'oreiller. Mais j’entends le son faible et régulier qui vient de lui : Paul pleure en silence.
La vue du corps puissant et parfait de Paul, réduit à une masse tremblante et brisée, me frappe de plein fouet. Toute trace de mon harceleur, de mon bourreau, a disparu.
Je ne dis rien, me déshabille doucement, sans un bruit, laissant mes vêtements tomber sur le sol. Je me glisse ensuite dans le lit et me place précautionneusement derrière Paul. Je passe mes bras autour de la taille musclée de Paul et le serre contre moi. Il sursaute sous le contact et se retourne brusquement, les yeux rouges et bouffis.
-Qu'est-ce que tu fous là ? Crache-t-il, sa voix brisée par les pleurs. Dégage, sale petite putain ! Va voir ton Kévin !
Il essaye de me repousser avec une force désordonnée. J’ignore les insultes et la résistance en posant mes lèvres doucement sur celles de Paul. Le contact est magique. Son corps se détend sous le baiser et ses tentatives pour me repousser cessent enfin. Il s'abandonne, répondant au baiser avec une soif de réconfort et de désir.
Quand je stoppe le baiser, Paul s'agrippe à moi, enfouissant son visage dans mon cou, sa main serrant mon dos.
-Je... je ne peux pas y retourner, Enzo, murmura Paul, ses larmes mouillant ma peau. Ils vont se foutre de ma gueule. J'ai gâché mon statut. Je suis fini.
-Non, dis-je en lui caressant les cheveux, avec une voix douce et ferme. Tu es Paul Martel. Tu es le plus populaire du lycée. Tout le monde te craint. Ils ne feront pas ça longtemps. Et même s'ils rient, ils n'oublieront jamais que tu as agi par passion. Ça va aller. Je suis là.
Il me serra plus fort, réalisant que je détiens désormais non seulement le désir, mais aussi le cœur brisé de mon bourreau. Le répit dans mes bras est brutalement interrompu par le retour de l'orgueil et de la colère de Paul qui se redresse, ses yeux s'assombrissant.
-Et ce Kévin ? me demande-t-il, sa voix dangereusement basse. Dis-moi la vérité : tu t'es servi de moi pour ton petit jeu ?
Je lui révèle alors le plan de Kévin : l'embrasser pour le provoquer et le forcer à réagir. Ça a été l’erreur fatale. La rage de Paul revient aussitôt avec une violence inouïe. Il se lève du lit, le corps nu tendu par la fureur.
-C'est une trahison ! crie-t-il. Tu as osé te servir de ma putain de jalousie ? Tu as exposé notre secret pour te venger de mon harcèlement ?
Il déverse sa colère pendant plus de vingt minutes, chaque mot étant une accusation cinglante, me couvrant d'insultes et d'humiliations. Le bourreau avait repris ses droits. L'humiliation devient de plus en plus insupportable, alors je me relève, cherchant mes vêtements. Il faut que je parte d’ici tout de suite.
Ce mouvement déclenche la panique. Paul, terrifié par l'idée d'être abandonné après avoir exposé sa faiblesse, se jette sur moi.
-Non ! Arrête ! Pardon, putain de pardon ! implora-t-il, sa voix éteinte par la panique. Il me plaque sur les draps. Je ne voulais pas dire ça ! Je suis humilié, Enzo. Ne pars pas ! J'ai paniqué quand je t'ai vu avec lui.
Il me serra contre lui. Le pardon est un cri désespéré, un aveu de la dépendance de Paul. Mais immédiatement, ce besoin émotionnel se transforme en besoin de possession physique. Il me pousse sur le dos ; le désir, mêlé à la rage et à la nécessité de marquer son territoire, devient une urgence violente.
-Tu vas te souvenir à qui tu appartiens, murmura Paul, son visage sombre.
Il écarte mes jambes et sans prendre le temps de la préparation, il s'introduit en moi d'une seule poussée, violemment et puissamment. Je laisse échapper un cri de douleur et de surprise face à la soudaineté et à l'intensité de la pénétration.
-Crie pour moi ! m’ordonne-t-il.
Paul commence à bouger, ses poussées devenant sauvages et profondes. Ce n'était pas de la tendresse, c'était une réclamation punitive. Mais mon corps, esclave de l'addiction, répond au rythme brutal. Le plaisir, plus intense que jamais, prend le relais de la douleur initiale. Je me mets à gémir, ma jouissance alimentée par la force et l'urgence de Paul.
Paul, proche de l’orgasme, émet un rugissement rauque, se vidant puissamment à tout au fond de mon cul. Le resserrement de de mon orgasme qui a suivi a été la preuve que le châtiment avait scellé nos liens. Nous nous écroulons enfin tous les deux, Paul restant à l'intérieur de moi.
Après l'intensité de notre étreinte, Paul s'écroule sur le lit, la tête dans mes cheveux. Il me demande, la voix rauque :
-Reste. Reste avec moi cette nuit.
Je refuse, habitué à la fuite après l'acte, mais Paul insista, d'une voix qui trahit une peur sincère d'être à nouveau seul. Du coup, face à son désarroi, j’accepte.
Toute la nuit, Paul me tient fermement dans ses bras musclés. Ce n'est pas un simple câlin ; c'est un geste de possession fragile. Il se réveille plusieurs fois, juste pour vérifier que je suis toujours là et à chaque réveil, il me un baiser doux et silencieux dans le cou, un rituel de réassurance.
Le matin, il se lève le premier puis revient dans la chambre, tenant une tasse de café qu'il me tend. Un geste d'une tendresse inattendue. Puis, il attrape ma main et m'entraîne vers la salle de bain. Dans la douche, l'eau chaude aidant, la tension revient et nous avons encore fait l’amour mais cette fois avec une passion moins rageuse que la veille, mais tout aussi dévorante. Il me prend contre la paroi de la douche. On peu entendre les clapotis de l’eau à chaque coup de reins qu’il me prodigue. Cela ne dure pas longtemps mais c’est très intense.
Alors que je suis absorbé par la jouissance, Paul s'écarte légèrement. Il se pencha vers mon cou et y posa sa bouche, aspirant la peau longuement et puissamment.
-Voilà. Comme ça, tout le monde saura que tu as passé la nuit avec moi, murmura-t-il.
Je me regarde dans le miroir après la douche. Un suçon violacé et parfaitement visible orne la base de mon cou. Un marquage clair, une preuve de propriété indéniable.
Nous nous sommes enfin préparés puis sommes partis vers le lycée. La marche a été silencieuse, mais une tension électrisante régnait entre nous. Arrivés sur le parking, là où sa bande se réunit habituellement nous les avons vus qui attendait. Leur regard passe du sac de Paul (qu'il avait laissé tomber quelques jours avant) à moi marchant à ses côtés.
L'un de ses amis commence à ouvrir la bouche, s'apprêtant à lancer une moquerie sur le retour "gay" de leur leader et Paul ne lui en laisse pas le temps. Il s'arrête, son visage affichant une froideur impériale. Il attrape ma main fermement, ses doigts s'entrelaçant avec les miens. Il me tire ensuite vers lui, et devant ses amis sidérés, il m’embrassa sur la bouche. Longuement. Un baiser qui n'est pas violent, mais incroyablement possessif et tendre.
Il arrête le baiser, son regard balayant ses amis, un avertissement clair et brutal.
-Écoutez-moi bien, dit Paul, sa voix claquant dans l'air froid. Il est avec moi. C'est mon mec. Si l'un d'entre vous a le moindre commentaire, si vous vous moquez de lui, c'est vous qui allez souffrir le reste de l'année. Je vous le jure.
Le silence tombe sur le parking. Le roi a parlé. Le règne du harcèlement est terminé, remplacé par le règne d'une possession exclusive et publique. Mon monde vient de changer radicalement, et je suis, malgré tout, fier de marcher la main dans la main avec mon bourreau.
Epilogue
Trois années et demie se sont écoulées. La vie a retrouvé un calme que mon cœur n'a jamais cru possible.
Je suis assis sur le rebord de la fenêtre de notre appartement, regardant la ville s'éveiller. Je porte un sweat-shirt trop grand, une habitude que n'ai jamais perdu. Je cherche souvent la lumière, mais mes pensées restent souvent dans l'ombre du passé.
Kévin, mon compagnon, vient me rejoindre, s'asseyant à mes côtés et m’offrant une tasse de thé chaud. Il connait mes matins contemplatifs.
-Tu penses à lui, n'est-ce pas ? demanda Kévin doucement.
Je hoche la tête, ma gorge se serrant.
-Je pense à ce que nous aurions pu être, répondis-je. À la façon dont il essayait de changer.
Je ferme les yeux, me souvenant de l'intensité de ces derniers mois de lycée.
Notre amour avait été volcanique, imparfait, teinté de crises de jalousie et de domination, mais c'était un amour véritable, fou. Sous l'armure du sportif adulé, Paul m’avait révélé son âme, une âme torturée, mais capable d'un amour total et exclusif. Nous nous aimions avec la ferveur destructrice des premières passions. Paul avait cessé les insultes publiques après notre réconciliation, même si notre intimité restait intense et dominatrice. J’étais l'unique pilier de Paul, et Paul était le centre gravitationnel de mon univers.
J’ouvre les yeux, les larmes montantes.
-C'était le début de l'été, dis-je, la voix tremblante. Il avait été bizarre toute la semaine. Doux. Il m'avait dit de l'attendre à l'entrée du stade, le samedi. Il m'a dit : 'Ce soir, je change ta vie pour de bon.'
Je porte la main à ma poitrine.
-J'ai trouvé ça plus tard... sous son matelas. Il avait caché une bague dans une petite boîte. Une bague simple, en argent. Il allait me demander de l'épouser.
Kévin serra ma main très fort.
-Il n'est jamais arrivé au stade, dis-je, les larmes s'échappant de mon visage. Il roulait vite. Tellement vite. La police a dit que c'était un camion qui n'avait pas vu le stop. Mais je sais... je sais que son cœur battait trop fort. Il était terrifié à l'idée de faire le premier pas vers une vie normale. Paul est mort tragiquement, seul, avant de pouvoir prononcer le serment qui aurait scellé notre avenir.
La perte de Paul a été une déflagration. L'amour n’a pas eu le temps de guérir leurs blessures, seulement de les rendre permanentes. J’ai sombré dans une dépression profonde, incapable de gérer l'absence de cette intensité. J’ai perdu non seulement mon amant, mais la promesse d'une vie, la preuve que je pouvais être aimé.
Je suis resté reclus pendant des mois, le deuil d'un amour qui m’avais autant détruit que construit.
-Je ne sais pas si j'aurais survécu, dis-je à nouveau en m'appuyant contre l'épaule de Kévin.
Kévin me prit doucement dans ses bras. Il est revenu quand il a senti que je touchais le fond. Sans jugement, il a accepté la violence de ma douleur. Il a été là, chaque jour, chaque nuit, attendant patiemment que la lumière revienne. Il a essuyé mes larmes, nourri mon corps, et tenu ma main jusqu'à ce que le chagrin de l'amour perdu cède lentement la place à la guérison.
-J'étais là, dit Kévin. Et je suis là. Paul t'a aimé d'un amour fou et tragique. Mais il t'a laissé brisé. Je suis là pour te reconstruire.
Je m'accroche à lui, les sanglots me secouant enfin. Je pleure l’homme que j’ai aimé, le futur que nous n'aurions jamais, et la bonté simple de l'homme qui avait tout supporté pour me ramener à la vie.
Fin
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Les avis des lecteurs
Pauvre Kevin… il ramasse toute la merde
