Sahara - Chapitres 9 à 14

- Par l'auteur HDS Karim_et_Nadia -
Auteur couple.
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Récit libertin : Sahara - Chapitres 9 à 14 Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-09-2025 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Sahara - Chapitres 9 à 14
# Chapitre 9 – La Première Expérience
Le restaurant que Samir avait choisi se situait dans un quartier résidentiel tranquille de Bab Ezzouar, loin des endroits fréquentés par leurs milieux professionnels respectifs. Nadia arriva avec quinze minutes de retard, voulant se donner le temps de la réflexion.
Il était déjà installé à une table en retrait, élégant dans son costume gris anthracite. Quand il la vit approcher, son regard s’alluma d’une lueur appréciative qu’elle ne connaissait que trop bien maintenant.
— Vous êtes magnifique, dit-il en se levant pour l’accueillir.
— Merci.
Elle portait une robe noire moulante qu’elle n’avait jamais mise avec Karim, et ces sous-vêtements de soie qu’elle avait choisis comme une armure de séduction.
Le dîner se déroula dans une atmosphère de séduction raffinée. Samir était un homme du monde, cultivé, qui savait mener une conversation sans jamais tomber dans la vulgarité. Il parla de ses voyages, de ses projets architecturaux, de sa passion pour l’art contemporaire. Nadia se sentait redevenir la femme qu’elle était avant son mariage : intelligente, désirable, libre.
— Vous ne parlez jamais de votre vie privée, remarqua-t-il vers la fin du repas.
— Qu’est-ce que vous voulez savoir ?
— Vous vivez seule ?
Le mensonge lui vint naturellement :
— Oui. J’ai eu une relation longue, mais c’est fini depuis quelques mois.
— L’autre a eu de la chance de vous connaître. Et il a été stupide de vous laisser partir.
Vers vingt-deux heures, quand il proposa de prendre un dernier verre chez lui, elle n’hésita qu’une seconde.
— D’accord.
Son appartement se trouvait au dixième étage d’une résidence moderne avec vue sur la baie d’Alger. L’aménagement révélait un goût sûr : mobilier contemporain, œuvres d’art africaines, éclairage tamisé.
— Whisky ? Vin ?
— Whisky.
Elle avait besoin de courage liquide pour ce qui allait suivre. Samir servit deux verres, mit de la musique jazz en sourdine. L’atmosphère était parfaite pour ce qui s’annonçait.
Ils s'installèrent sur le canapé, assez près pour sentir leurs parfums respectifs. La conversation devint plus intime, plus personnelle. Samir lui parla de sa solitude choisie, de sa méfiance envers l’engagement. Nadia inventa une rupture douloureuse qui l’avait rendue prudente.
— Vous savez ce que j’aime chez vous ? dit-il en posant sa main sur la sienne.
— Quoi ?
— Cette mélancolie dans vos yeux. Cette impression que vous cachez quelque chose.
Si seulement il savait ce qu’elle cachait vraiment.
Le premier baiser survint naturellement, après un silence chargé de désir. Samir embrassait bien, avec assurance mais sans brutalité. Nadia se laissa faire, retrouvant ces sensations d’excitation qu’elle n’avait plus ressenties depuis Amara.
Quand il glissa sa main sous sa robe, elle ne protesta pas. Quand il caressa ses seins à travers la soie de son soutien-gorge, elle gémit doucement. Et quand il murmura : « On va dans la chambre ? », elle acquiesça.
La chambre était plongée dans la pénombre, éclairée seulement par les lumières de la ville. Samir la déshabilla lentement, avec des gestes précis d’homme expérimenté. Quand il découvrit sa lingerie noire, il sourit.
— Vous aviez prévu ce qui allait se passer.
— Peut-être.
Il l’allongea sur le lit, embrassa son cou, ses seins, descendit vers son ventre. Nadia ferma les yeux, s’abandonna à ces caresses expertes. C’était différent d’Amara – moins sauvage, plus raffiné – mais l’excitation était bien là.
Quand il la pénétra, elle poussa un cri de plaisir qu’elle dut étouffer contre son épaule. Il la prenait avec une technique parfaite, variant les rythmes, sachant exactement où la toucher pour la faire frémir.
Elle jouit deux fois cette nuit-là. La première fois rapidement, surprise par l’intensité de son plaisir. La seconde après une longue montée de sensations qu’il orchestrait comme un chef d’orchestre.
Vers deux heures du matin, épuisée et comblée, elle annonça qu’elle devait rentrer.
— Déjà ? On pourrait petit-déjeuner ensemble.
— J’ai du travail tôt demain matin.
Mensonge. Elle ne supportait pas l’idée de s’endormir dans ses bras. Ce privilège appartenait encore à Karim.
Dans le taxi qui la ramenait chez elle, elle repensa à cette soirée. Son corps gardait encore l’empreinte de Samir, l’odeur de sa peau, le goût de sa bouche. Elle avait trompé son mari une deuxième fois, mais cette fois avec son accord. Étrangement, elle se sentait moins coupable qu’avec Amara.
L’appartement était plongé dans l’obscurité. Karim dormait-il vraiment ou faisait-il semblant ? Elle se glissa sous la douche, effaça les traces de cette nuit sur sa peau. Quand elle se coucha enfin, il bougea légèrement.
— Tu es rentrée, murmura-t-il.
— Oui.
— Comment ça s’est passé ?
— Bien.
— Tu veux en parler maintenant ?
— Demain. Je suis fatiguée.
Mais ni l’un ni l’autre ne dormit jusqu’au matin. Karim parce qu’il imaginait tout ce qui s’était passé. Nadia parce qu’elle se demandait comment raconter à son mari qu’elle venait de prendre un plaisir fou avec un autre homme.
Le lendemain matin, au petit-déjeuner, Karim posa sa tasse et la regarda.
— Alors ?
— Tu veux vraiment que je te raconte ?
— Oui. Tout.
Nadia prit une inspiration et commença. Elle lui décrivit le restaurant, la conversation, l’appartement de Samir. Puis, plus difficilement, ce qui s’était passé dans la chambre.
— Il t’a fait jouir ? demanda Karim d’une voix tendue.
— Oui.
— Combien de fois ?
— Deux fois.
Elle vit ses poings se serrer, mais il ne dit rien.
— Il était comment ?
— Différent de toi. Plus… technique. Moins tendre.
— Tu préfères ?
— Non. C’est différent, c’est tout.
— Tu le reverras ?
— Non. C’était la règle.
Karim hocha la tête, but son café en silence. Puis, soudain :
— Ça m’excite.
— Quoi ?
— T’imaginer avec lui. Te savoir capable de ça. C’est… troublant, mais ça m’excite.
— Karim…
— Viens là.
Il l’attira contre lui, l’embrassa avec une passion qu’elle ne lui connaissait pas. Ils firent l’amour sur la table de la cuisine, vite, brutalement, comme jamais ils ne l’avaient fait.
Après, alors qu’ils reprenaient leur souffle, Nadia comprit que quelque chose venait de changer définitivement entre eux. Ils venaient de franchir une ligne invisible, et il n’y avait plus de retour en arrière possible.
— La prochaine fois, dit Karim contre son oreille, j’aimerais que tu m’envoies des messages pendants.
— Des messages ?
— Pour me dire ce qui se passe. En temps réel.
Nadia le regarda, stupéfaite. Son mari timide et conventionnel venait de lui demander de lui faire un reportage en direct de ses ébats avec un autre homme.
— Tu es sûr ?
— Sûr.
Elle acquiesça, troublée par cette évolution. Karim était en train de développer une addiction à son infidélité. Et elle n’était pas certaine que ce soit une bonne chose.
Mais c’était trop tard pour reculer. Le pacte était scellé dans la jouissance et la complicité. Ils étaient entrés ensemble dans un territoire inexploré, et ils ne savaient pas où ce chemin les mènerait.

# Chapitre 10 – L’Installation dans le Jeu
Deux mois s’écoulèrent. Nadia avait eu trois autres aventures, chacune différente, chacune racontée dans les moindres détails à Karim. Un médecin rencontré lors d’un cocktail professionnel, un entrepreneur du bâtiment croisé sur un chantier, un professeur d’université aperçu dans une librairie.
Le rituel était maintenant rodé. Nadia sortait, envoyait des messages cryptés à Karim pendant ses rendez-vous – « Il m’a invitée chez lui », « On passe à table », « Il me raccompagne » - puis rentrait pour tout raconter. Chaque récit était suivi d’une nuit de passion avec son mari, comme si l’infidélité légalisée avait décuplé leur désir mutuel.
Ce jeudi soir, Nadia se préparait pour un nouveau rendez-vous. Cette fois, c’était avec Rachid, un ingénieur de quarante-cinq ans, rencontré lors d’une conférence sur l’urbanisme durable. Divorcé, deux enfants qu’il voyait un weekend sur deux, il semblait parfait pour ce qui était devenu son « hobby ».
— Tu es nerveuse ? demanda Karim en la regardant se maquiller.
— Un peu. C’est la première fois que je vois quelqu’un aussi âgé.
— Ça t’excite ?
Karim avait pris cette habitude de poser des questions directes sur ses sensations, comme s’il collectait des données pour une étude scientifique.
— Je ne sais pas encore.
Elle finit de se préparer sous son regard. Ces derniers mois avaient transformé leur relation de manière inattendue. Karim était devenu à la fois son complice et son voyeur, participant à ses aventures par procuration tout en gardant son rôle de mari aimant.
Le restaurant choisi par Rachid était plus chic que d’habitude, dans le quartier résidentiel de Télemly. L’homme qui l’attendait avait cette prestance que donne la maturité : cheveux grisonnants, costume impeccable, assurance tranquille.
— Vous êtes encore plus belle que dans mes souvenirs, dit-il en l’accueillant.
Pendant le dîner, Nadia découvrit un homme intelligent, cultivé, qui avait l’art de la faire rire. Il parlait de ses voyages d’affaires, de ses enfants qu’il adorait, de cette solitude choisie après un mariage raté.
— Et vous ? demanda-t-il. Jamais mariée ?
— J’ai failli, mentit-elle. Mais au dernier moment, j’ai eu peur.
— Peur de quoi ?
— De la routine. De devenir quelqu’un d’autre.
— Vous avez eu raison. Le mariage tue le désir.
Si seulement il savait que le sien, au contraire, venait de ressusciter.
Vers vingt-deux heures, elle envoya le premier message à Karim : « Dîner fini. Il me propose son appartement. »
La réponse arriva aussitôt : « Tu acceptes ? »
— « Oui. »
— « Raconte-moi tout. »
L’appartement de Rachid surplombait la baie d’Alger depuis les hauteurs de Télemly. Luxueux sans ostentation, meublé avec goût. Nadia admira la vue panoramique pendant qu’il servait du champagne.
— À quoi on trinque ? demanda-t-elle.
— Aux rencontres inattendues.
Ils burent en se regardant. L’alcool, l’atmosphère feutrée, les lumières de la ville : tout concourait à créer une bulle d’intimité.
Quand il l’embrassa, elle fondit littéralement. Rachid embrassait comme un homme qui avait eu le temps d’apprendre, lentement, profondément. Ses mains expertes trouvèrent immédiatement les zones sensibles, cette façon de la caresser à travers le tissu qui la rendait folle.
— « Il me déshabille », écrivit-elle discrètement à Karim pendant que Rachid déboutonnait sa robe.
— « Comment ? »
— « Lentement. Comme s’il avait toute la nuit. »
— « Tu es excitée ? »
— « Très. »
Rachid découvrit sa lingerie rouge avec un sourire appréciateur.
— Vous aviez prévu ça.
— Peut-être.
— J’aime les femmes qui savent ce qu’elles veulent.
Il l’embrassa dans le cou, descendit vers ses seins qu’il libéra de leur carcan de dentelle. Nadia gémit sous ses caresses expertes.
— « Il me fait des choses que tu ne fais jamais », tapait-elle fébrilement.
— « Quoi ? »
— « Il me lèche partout. Partout. »
— « Ça te plaît ? »
— « Je mouille comme jamais. »
Dans la chambre, Rachid se révéla un amant d’une technique redoutable. Il la fit jouir d’abord avec sa bouche, longuement, méthodiquement, jusqu’à ce qu'elle crie son plaisir. Puis il la prit avec cette assurance de l’homme mûr qui connaît le corps des femmes.
— « Il me baise comme un dieu », envoya-t-elle entre deux orgasmes.
— « Mieux que moi ? »
— « Différemment. Il sait exactement où me toucher. »
— « Tu jouis ? »
— « Pour la troisième fois. »
Karim, dans leur appartement, lisait ces messages avec un mélange de souffrance et d’excitation qui le rendait fou. Il était à la fois jaloux et fasciné, blessé et excité. Cette dichotomie le perturbait mais l’accrochait aussi.
Vers deux heures du matin, Nadia rentra. Elle trouva Karim qui l’attendait dans le salon, tendu comme un arc.
— Alors ? demanda-t-il avant même qu’elle ait retiré sa veste.
— C’était… intense.
— Plus que les autres ?
— Oui. Il a de l’expérience.
— Raconte.
Elle s’assit en face de lui et détailla sa soirée. Rachid qui l’avait fait jouir de trois façons différentes, sa technique, son endurance, cette façon qu’il avait eue de la regarder pendant qu’elle atteignait l’orgasme.
— Il t’a dit quoi après ?
— Qu’il aimerait me revoir.
— Et tu as dit ?
— Que c’était impossible. Que je ne voyais jamais quelqu’un deux fois.
— Il a insisté ?
— Un peu. Il m’a dit qu’on avait une alchimie rare.
Karim accusa le coup. L’idée qu’un autre homme puisse développer des sentiments pour sa femme le terrifiait.
— Tu as eu envie de dire oui ?
Nadia hésita. Rachid l’avait effectivement marquée plus que les autres. Son expérience, sa maturité, cette façon qu’il avait eue de la faire se sentir unique…
— Un peu, avoua-t-elle.
— Mais tu ne l’as pas fait.
— Non. J’ai respecté notre accord.
Ils firent l’amour cette nuit-là avec une violence inédite. Karim la prenait comme pour effacer les traces des autres, pour se réapproprier son corps. Et Nadia, encore toute vibrant du plaisir que Rachid lui avait donné, découvrait que la frustration de son mari l’excitait aussi.
Le lendemain matin, pendant le petit-déjeuner, Karim aborda un sujet inattendu.
— Et moi ?
— Toi quoi ?
— Est-ce que je pourrais… avec d’autres femmes ?
La question la prit au dépourvu. Depuis le début de leur arrangement, il n’avait jamais évoqué cette possibilité.
— Tu en as envie ?
— Je ne sais pas. Peut-être. Pour équilibrer.

— Tu as quelqu’un en vue ?
— Ma secrétaire. Soraya. Elle me fait des avances depuis des mois.
Nadia sentit une pointe de jalousie inattendue. Soraya, elle la connaissait. Jeune, belle, célibataire. Exactement le genre de femme qui pouvait séduire un homme.
— Si c’est ce que tu veux…
— Avec les mêmes règles ?
— Les mêmes règles.
Mais quelque chose dans sa voix trahissait son trouble. Karim le remarqua.
— Tu n’es pas d’accord ?
— Si, si. C’est juste que… je n’avais pas pensé à ça.
— Pourtant, c’est logique. Si toi tu peux, pourquoi pas moi ?
Il avait raison, évidemment. Mais Nadia découvrait qu’accepter l’infidélité de son mari était plus difficile que de vivre la sienne.
— D’accord, dit-elle finalement. Mais tu me racontes tout, comme moi.
— Évidemment.
Ce soir-là, Karim rentra plus tard que d’habitude. Quand Nadia lui demanda pourquoi, il sourit mystérieusement.
— J’ai proposé un verre à Soraya. Pour prendre la température.
— Et ?
— Elle a accepté. On se voit demain soir.
Nadia passa une nuit blanche, découvrant que la jalousie était un sentiment beaucoup plus douloureux quand on la subissait que quand on l’inspirait.
Leur jeu venait de changer de dimension. Et elle n’était pas sûre d’être prête pour cette nouvelle étape.

# Chapitre 11 – L’Équilibrage
Nadia passa la journée dans un état de nervosité qu’elle ne se connaissait pas. Savoir que Karim allait passer la soirée avec Soraya la rongeait d’une façon inattendue. Elle qui avait multiplié les aventures avec sa bénédiction découvrait l’amertume de la jalousie subie.
À dix-huit heures, Karim rentra se changer. Il choisit sa plus belle chemise, se parfuma avec soin. Ces gestes qu’elle avait elle-même accomplis tant de fois lui paraissaient soudain insupportables.
— Tu sors où ? demanda-t-elle malgré elle.
— Un petit restaurant de Sidi Fredj. Discret.
— Et après ?
— On verra. Ça dépendra d’elle.
Il l’embrassa sur la joue, comme s’il partait pour une réunion de travail, et sortit. Nadia resta seule dans l’appartement, découvrant ce que Karim avait enduré pendant des mois.
Le premier message arriva vers vingt heures : « Elle est magnifique ce soir. »
Nadia serra les dents. Magnifique. Il n’employait jamais ce mot pour elle.
— « Vous parlez de quoi ? »
— « De tout. Elle est très intelligente. Et drôle. »
Intelligente ET drôle. Nadia sentit la jalousie lui tordre l’estomac.
— « Elle te plaît vraiment. »
— « Oui. Plus que je ne pensais. »
Vers vingt-deux heures : « Je la raccompagne chez elle. »
Puis plus rien pendant une heure. Nadia faisait les cent pas dans l’appartement, imaginant le pire. Enfin, un nouveau message :
— « On boit un verre chez elle. »
— « Et ? »
— « Elle m’a embrassé dans l’ascenseur. »
Nadia jeta son téléphone sur le canapé, incapable de continuer à lire. Mais la curiosité fut plus forte, elle le récupéra quelques minutes plus tard.
— « Comment elle embrasse ? »
— « Différemment de toi. Plus… sauvage. »
Le mot la blessa plus qu’elle ne l’aurait cru possible. Sauvage. Exactement ce qu’elle n’était pas avec lui.
Les messages suivants furent un supplice : « Elle me déshabille », « Elle fait des choses que tu ne fais jamais », « Elle sait exactement ce qu’elle veut ».
À deux heures du matin, Nadia n’en pouvait plus. Elle éteignit son téléphone et tenta de dormir, en vain. Quand Karim rentra vers quatre heures, elle faisait semblant de dormir.
Le lendemain matin, la tension était palpable au petit-déjeuner.
— Alors ? finit-elle par demander.
— Tu veux vraiment savoir ?
— Oui.
Karim prit une inspiration et commença son récit. Soraya qui l’avait séduit avec une assurance décomplexante, qui avait pris les initiatives qu’il n'osait jamais prendre avec sa propre épouse. Une femme moderne, libérée, qui n’avait pas hésité à exprimer ses désirs les plus précis.
— Elle a vingt-huit ans, dit-il. Elle sait ce qu’elle veut de la vie.
— Contrairement à moi ?
— Ce n’est pas ce que j’ai dit.
— Mais c’est ce que tu penses.
Karim la regarda longuement.
— Tu es jalouse.
— Non.
— Si. Tu es jalouse comme je l’étais avec tes aventures.
— C’est différent !
— Pourquoi ? Parce que c’est moi maintenant qui prends du plaisir avec quelqu’un d’autre ?
Nadia ne répondit pas. Il avait raison, évidemment.
— Tu la reverras ? demanda-t-elle finalement.
— C’était la règle. Une seule fois.
— Tu as envie de la revoir ?
Karim hésita, puis :
— Oui.
Le mot tomba comme un couperet. Nadia sentit quelque chose se briser en elle.
— Mais je ne le ferai pas, ajouta-t-il. Nos règles sont nos règles.
Les semaines suivantes installèrent une nouvelle routine. Nadia continuait ses aventures, Karim les siennes. Chacun racontait à l’autre ses expériences, alimentant un cycle d’excitation et de jalousie qui transformait leur couple en montagne russe émotionnelle.
Nadia découvrait des plaisirs qu’elle n’avait jamais explorés. Avec Ahmed, un architecte paysagiste, elle expérimenta des jeux qu’elle n’avait jamais osés. Avec Farid, un ingénieur civil, elle découvrit des positions inédites. Chaque rencontre élargissait son horizon sexuel, la transformait en une femme qu’elle ne reconnaissait plus.
Karim, de son côté, multipliait les conquêtes. Karima, une avocate rencontrée lors d’un cocktail. Leila, une enseignante croisée dans une librairie. Chacune lui apportait quelque chose de différent, une approche nouvelle de la sensualité.
Leurs récits mutuels devenaient de plus en plus détaillés, de plus en plus crus. Ils se racontaient tout : les caresses inédites, les pratiques nouvelles, les orgasmes différents. Cette pornographie domestique alimentait leur désir mutuel tout en creusant un fossé invisible entre eux.
Un soir de mai, après qu’elle lui eut raconté sa soirée avec un photographe qui l’avait initiée à des jeux de domination soft, Karim lui demanda :
— Tu ne regrettes jamais ?
— Quoi ?
— Cette vie qu’on mène. Ces mensonges permanents.
— Tu regrettes, toi ?
— Parfois. Quand je vois nos familles, nos amis qui vivent normalement…
— Tu veux qu’on arrête ?
Karim la regarda longuement.
— Je ne sais pas si j’en serais encore capable. C’est devenu une drogue.
Il avait raison. Leur arrangement était devenu une addiction mutuelle. Ils ne pouvaient plus se passer de cette excitation permanente, de cette transgression perpétuelle.
— Et si on changeait les règles ? proposa Nadia.
— Comment ça ?
— Et si on acceptait de revoir les mêmes personnes ? De développer des… relations suivies ?
Karim fronça les sourcils.
— Tu penses à quelqu’un en particulier ?
— Rachid. Il me fait toujours du charme quand on se croise.
— Et moi, Soraya me propose régulièrement de se revoir.
Ils se regardèrent, conscients qu’ils s’apprêtaient à franchir une nouvelle ligne.
— On risque de s’attacher, dit Karim.
— Peut-être. Ou peut-être qu’on va juste prendre plus de plaisir.
— Et si l’un de nous tombe amoureux ?
— On verra à ce moment-là.
Cette nuit-là, ils firent l’amour avec une intensité nouvelle, comme si cette conversation avait libéré quelque chose en eux. Ils étaient en train de détruire méthodiquement tous les tabous de leur mariage, et cette destruction les excitait autant qu’elle les terrifiait.
Trois mois après le début de leur arrangement, ils étaient devenus des experts en infidélité organisée. Mais ils ne savaient pas encore que le véritable défi les attendait : celui de l’attachement, des sentiments, de l’amour partagé avec d’autres.
Le jeu allait devenir beaucoup plus dangereux.

# Chapitre 12 – L’Attachement Dangereux
Deux semaines après leur décision de modifier les règles, Nadia contacta Rachid. Il avait continué à lui envoyer des messages sporadiques, toujours polis, jamais insistants, mais elle sentait sa déception de ne pas pouvoir la revoir.
— « Finalement, j’ai changé d’avis », lui écrivit-elle.
La réponse arriva dans les minutes qui suivirent : « Je n’espérais plus. Quand ? »
— « Ce soir si tu es libre. »
— « Toujours libre pour toi. »
Ces mots simples lui firent plus d’effet qu’elle ne l’aurait voulu. Rachid avait cette façon de la faire se sentir unique qui lui manquait dans sa vie quotidienne.
Karim, de son côté, avait renoué avec Soraya. Sa secrétaire avait accueilli sa proposition avec un sourire radieux.
— Je savais que tu reviendrais, lui avait-elle dit. On avait trop d’alchimie pour en rester là.
Ce soir-là, pour la première fois, ils sortirent chacun de leur côté au même moment. Une double infidélité synchronisée qui avait quelque chose de surréaliste.
Nadia retrouva Rachid dans leur restaurant habituel de Télemly. Il l’attendait avec un bouquet de roses blanches, geste romantique qu’aucun de ses autres amants n’avait eu.
— Tu m’as manqué, dit-il simplement.
Ces mots la troublèrent. Depuis le début de ses aventures, jamais personne ne lui avait avoué qu’elle lui manquait. C’était toujours du désir immédiat, de la séduction de surface. Avec Rachid, quelque chose de plus profond était en train de naître.
Le dîner fut différent de leurs précédentes rencontres. Plus intime, plus personnel. Il lui parla de son divorce difficile, de sa solitude d’homme mûr, de ces années où il s’était consacré au travail pour oublier ses échecs sentimentaux.
— Et maintenant ? demanda-t-elle.
— Maintenant, j’ai envie de me donner une seconde chance. Avec la bonne personne.
Le sous-entendu était clair. Nadia sentit son cœur s’accélérer d’une façon inquiétante.
Pendant ce temps, Karim dînait avec Soraya dans un petit restaurant de Bab El Oued. La jeune femme était radieuse, élégante dans sa robe noire qui moulait sa silhouette parfaite.
— J’étais sûre que tu reviendrais, lui dit-elle en caressant sa main.
— Pourquoi ?
— Parce qu’on a quelque chose de spécial. Tu ne peux pas le nier.
Karim ne pouvait effectivement pas le nier. Avec Soraya, il se sentait redevenir l’homme qu’il était avant son mariage. Libre, séduisant, désiré.
— Tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu ne t’es jamais marié, remarqua-t-il.
— Parce que je n’ai jamais trouvé un homme qui m’accepte comme je suis. Sans vouloir me changer, me domestiquer.
— Et maintenant ?
— Maintenant, j’ai peut-être trouvé.
Dans l’appartement de Rachid, Nadia découvrait une dimension nouvelle de leur relation. Il ne se contenta pas de la déshabiller ; il prit le temps de la regarder, de l’admirer, de lui dire combien il la trouvait belle.
— Tu es parfaite, murmura-t-il en parcourant son corps de ses lèvres.
Avec lui, elle n’était plus seulement un corps à posséder, mais une femme à célébrer. Il la fit jouir lentement, patiemment, comme s’il avait l’éternité devant lui. Et quand il la prit enfin, ce fut avec une tendresse qu’elle n’avait jamais connue avec ses autres amants.
— J’aimerais qu’on puisse se voir plus souvent, lui dit-il après l’amour.
— On a dit qu’on pouvait maintenant.
— Non, je veux dire… vraiment. Pas seulement pour ça.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— J’aimerais t’emmener en weekend. Te présenter à mes enfants. Construire quelque chose avec toi.
Nadia se figea. Rachid parlait d’une vraie relation, pas seulement d’aventures répétées.
— Rachid…
— Je sais que c’est compliqué pour toi. Mais réfléchis-y.
Dans l’appartement de Soraya, Karim vivait une expérience similaire. La jeune femme s’était révélée d’une sensualité débordante, mais aussi d’une tendresse inattendue. Elle lui avait préparé son plat préféré, créé une ambiance romantique avec bougies et musique douce.
— Tu me fais du bien, lui dit-elle en se blottissant contre lui après leurs ébats.
— Toi aussi.
— J’aimerais qu’on ait une vraie relation, Karim.
Il sursauta.
— Une vraie relation ?
— Oui. Que tu quittes ta femme. Qu’on vive ensemble.
— Soraya…
— Ne dis rien maintenant. Réfléchis juste. Tu mérites mieux qu’un mariage de façade.
Le lendemain matin, Karim et Nadia se retrouvèrent au petit-déjeuner, chacun portant le poids de ces propositions inattendues.
— Comment ça s’est passé ? demanda Karim.
— Bien. Et toi ?
— Bien aussi.
Ils se regardèrent, conscients que quelque chose avait changé la veille. Une ligne invisible avait été franchie.
— Rachid veut me revoir plus souvent, avoua finalement Nadia.
— Soraya aussi.
— Plus que prévu, j’imagine ?
— Oui. Elle parle de… vraie relation.
Nadia pâlit.
— Vraie relation comment ?
— Vivre ensemble. Que je te quitte.
Le silence s’installa entre eux. Leurs aventures venaient de prendre une dimension qu’ils n’avaient pas anticipée.
— Et toi, qu’est-ce que tu lui as dit ?
— Que j’allais réfléchir. Et toi ?
— La même chose.
Ils terminèrent leur petit-déjeuner en silence, chacun perdu dans ses pensées. Leur jeu était devenu sérieux. Des sentiments réels s’étaient immiscés dans ce qui devait rester purement physique.
— On fait quoi maintenant ? demanda finalement Nadia.
— Je ne sais pas.
— On continue à les voir ?
— Tu en as envie ?
— Et toi ?
Ils tournaient autour du pot, incapables d’avouer la vérité : que l’un comme l’autre avaient effectivement envie de continuer, de voir où ces nouvelles relations pouvaient les mener.
— Une fois de plus chacun, proposa Karim. Pour voir.
— Pour voir quoi ?
— Si c’est juste de l’excitation ou… autre chose.
Nadia acquiesça. Ils allaient jouer avec le feu une fois de plus, conscients que cette fois, ils risquaient vraiment de se brûler.
Ce soir-là, allongés côte à côte sans se toucher, ils savaient tous les deux que leur mariage était arrivé à un tournant. Soit ils arrêtaient tout maintenant, soit ils acceptaient que d’autres personnes puissent avoir une place réelle dans leur vie.
Ni l’un ni l’autre n’était prêt à arrêter.

# Chapitre 13 – La Catastrophe
Trois mois s’écoulèrent dans cette nouvelle configuration. Nadia voyait Rachid régulièrement, Karim entretenait sa liaison avec Soraya. Leurs relations respectives étaient devenues des quasi-histoires d’amour parallèles, alimentées par la complicité du secret partagé.
Rachid pressait de plus en plus Nadia de clarifier leur situation. Soraya multipliait les allusions au divorce de Karim. Le couple vivait sur un fil, conscient que leur équilibre précaire ne pourrait tenir éternellement.
Ce vendredi soir de juillet, ils étaient invités tous les deux à l’inauguration d’un complexe résidentiel que l’entreprise de Karim avait contribué à construire. Un grand cocktail professionnel où se mélangaient architectes, ingénieurs, promoteurs et notables d’Alger.
— On y va ensemble ? avait demandé Karim.
— Bien sûr. Ça nous changera.
Ils n’étaient plus sortis en couple depuis des mois. Cette soirée officielle leur donnait l’occasion de jouer à nouveau les époux modèles devant leurs pairs.
Le complexe « Les Jardins de Sidi Fredj » était impressionnant. Tours résidentielles modernes, espaces verts soignés, vue sur la mer. Dans le hall principal décoré pour l’occasion, tout le gratin du BTP algérien se pressait autour des buffets et du bar.
Nadia portait une robe bleue élégante qui attirait les regards. Karim, fier, la présentait comme « ma femme, l’architecte » aux personnalités qu’ils croisaient.
— Vous formez un si beau couple ! leur dit la femme du promoteur principal. Ça fait combien de temps que vous êtes mariés ?
— Six ans, répondit Karim. Les plus belles années de ma vie.
Nadia sourit, parfaite dans son rôle d’épouse comblée. Leur mensonge était devenu si naturel qu’ils y croyaient presque eux-mêmes par moments.
Vers vingt-deux heures, alors qu’ils discutaient avec un groupe d’architectes, un homme s’approcha d’eux. La quarantaine, costume impeccable, sourire charmeur. Nadia ne le reconnut pas immédiatement.
— Nadia Benali ! Quelle surprise !
Il l’embrassa sur les joues avec une familiarité qui la troubla. Puis, se tournant vers Karim :
— Vous devez être le mari. Enchanté, Youcef Merzouki.
Karim serra la main tendue, souriant poliment.
— Karim Sahli. Vous connaissez ma femme ?
— Oh oui, très bien même ! On se connaît depuis… quand déjà, Nadia ?
Nadia sentit le sang se glacer dans ses veines. Youcef Merzouki. Elle l’avait rencontré il y a deux mois lors d’une soirée privée organisée par un promoteur immobilier. Il était entrepreneur en travaux publics, divorcé, séduisant. Ils avaient passé la nuit ensemble dans sa villa des hauteurs d’Alger.
— On s’est croisés sur quelques chantiers, dit-elle rapidement.
— Quelques chantiers ? rit Youcef. Allons, ne soyez pas modeste ! On a passé d’excellents moments ensemble.
Karim fronça les sourcils. Cette familiarité déplacée commençait à l’agacer.
— Vous travaillez dans quel secteur ? demanda-t-il.
— BTP, comme vous. D’ailleurs, votre femme m’a dit que vous étiez très pris par le travail. Que vous rentriez souvent tard…
Nadia sentit la panique monter. Youcef avait bu, et il parlait trop. Elle tenta de dévier la conversation :
— Nous devions rejoindre des collègues…
— Ah non ! protesta Youcef en la retenant par le bras. Il faut que je raconte à votre mari à quel point votre femme est… talentueuse.
Le mot fit l’effet d’une bombe. Dans le contexte, avec ce sourire entendu, l’allusion était claire.
— Talentueuse comment ? demanda Karim d’une voix tendue.
— Oh, dans tous les domaines ! N’est-ce pas, ma belle ?
Il avait posé sa main sur l’épaule nue de Nadia, geste possessif qui fit bondir Karim.
— Vous permettez ?
— Karim, s’il te plaît, murmura Nadia.
Mais c’était trop tard. Youcef, émoustillé par l’alcool et fier de ses conquêtes, ne put s’empêcher de continuer :
— Sérieusement, mon vieux, vous avez une femme exceptionnelle. Elle sait exactement comment rendre un homme heureux, si vous voyez ce que je veux dire…
Il accompagna ses mots d’un clin d’œil graveleux qui ne laissait aucun doute sur ses intentions.
— Qu’est-ce que vous insinuez ? demanda Karim, les poings serrés.
— J’insinue rien, mon vieux ! Je dis juste que votre petite femme et moi, on a passé une nuit mémorable il y a deux mois. Dans ma villa de Hydra. Elle était… comment dire… très réceptive à mes avances.
Le monde s’écroula autour de Nadia. Youcef venait de révéler publiquement leur aventure, devant son mari et une assistance qui commençait à tendre l’oreille.
— Vous délirez, dit Karim d’une voix blanche.
— Ah bon ? Alors demandez-lui ce qu’elle a sur l’épaule droite. Un grain de beauté en forme de cœur, juste…
— FERMEZ-LA ! explosa Karim.
Mais Youcef, complètement ivre maintenant, ne s’arrêta plus :
— Et ce qu’elle fait avec sa bouche ! Mon Dieu, quelle artiste ! Vous avez de la chance, mon vieux. Même si apparemment, elle avait besoin de changement…
Karim se jeta sur lui. Les deux hommes roulèrent au sol sous les cris des invités. Il fallut plusieurs personnes pour les séparer.
— Vous êtes malades ! criait Youcef en se relevant. Je dis juste la vérité ! Votre femme est venue chez moi de son plein gré ! Elle m’a même dit que vous étiez nul au lit !
Cette fois, ce fut Nadia qui faillit s’évanouir. Elle n’avait jamais dit ça, mais dans l’état d’ébriété de Youcef, tous les mensonges étaient permis.
— Vous mentez ! hurla Karim.
— Demandez-lui ! Regardez sa tête ! Elle ne nie même pas !
Effectivement, Nadia était livide, incapable de prononcer un mot. Autour d’eux, la foule s’était formée, chacun tendant l’oreille pour ne rien perdre du spectacle.
— C’est vrai ? demanda Karim en se tournant vers sa femme.
Le silence de Nadia valut tous les aveux. Dans cette assistance où se trouvaient leurs collègues, leurs relations professionnelles, leurs connaissances, l’humiliation était totale.
— Nadia ? insista-t-il.
— Karim… je peux t’expliquer…
— Expliquer quoi ? Que tu baises avec la moitié d’Alger ?
Les mots claquèrent comme des gifles. Autour d’eux, les murmures enflaient. Des téléphones se levaient déjà pour filmer la scène.
— Vous voyez ! triompha Youcef. Je vous avais dit ! Votre petite femme modèle n’est qu’une…
Il ne put finir sa phrase. Karim lui donna un coup de poing qui l’envoya au tapis.
La sécurité intervint enfin, évacuant Youcef inconscient et tentant de disperser la foule. Mais le mal était fait. Dans quelques heures, tout Alger saurait que Nadia Benali trompait son mari.
— On s’en va, dit Karim en prenant sa femme par le bras.
Ils sortirent sous les regards et les chuchotements. Dans la voiture, le silence était assourdissant.
— Comment il sait pour le grain de beauté ? demanda finalement Karim.
Nadia ne répondit pas. Elle fixait la route, pétrifiée par l’ampleur de la catastrophe.
— COMMENT IL SAIT ?
— Parce que c’est vrai, murmura-t-elle.
Karim donna un coup de volant si violent qu’ils faillirent percuter un poteau. Il se gara sur le bas-côté, tremblant de rage.
— Tu as couché avec ce porc ?
— Une fois. Il y a deux mois.
— ET TU NE M’EN AS PAS PARLÉ ?
— Si ! Je t’ai dit que j’avais rencontré un entrepreneur !
— Tu ne m’avais pas dit son nom ! Tu ne m’avais pas dit qu’il était de ton village !
— De mon village ?
— Youcef Merzouki ! Il est de Tizi Ouzou, comme toi ! Mes parents le connaissent ! Tout le monde va savoir !
Nadia comprit soudain l’ampleur du désastre. Dans une société traditionnelle comme l’Algérie, cette humiliation publique était un arrêt de mort social.
— Karim…
— Tais-toi ! Tu nous as tués ! Tu nous as tués tous les deux !
Il avait raison. Leur vie sociale, professionnelle, familiale venait de voler en éclats en quelques minutes. Demain, ils seraient la risée d’Alger.
— Qu’est-ce qu’on va faire ? murmura-t-elle.
— On va disparaître. On n’a plus le choix.
Cette nuit-là, ils ne dormirent pas. Dès le lendemain matin, leurs téléphones n’arrêtaient pas de sonner. Famille, amis, collègues. Tout le monde voulait des explications.
Karim décrocha son téléphone. Sa mère pleurait au bout du fil :
— Mon fils, tout le village parle de ta femme ! Comment on va pouvoir relever la tête ?
C’était fini. Leur expérience avait mal tourné, et ils allaient devoir en payer le prix fort.
Il ne leur restait plus qu’une solution : fuir. Très loin. Là où personne ne les connaissait.
Là où tout avait commencé.

# Chapitre 14 – Le Retour aux Sources
Six mois plus tard
Le 4x4 Toyota blanc soulevait des nuages de poussière rouge sur la piste qui menait vers Tamanrasset. Nadia regardait défiler le paysage familier, ces étendues ocre qui l’avaient transformée deux ans plus tôt. À côté d’elle, Karim conduisait en silence, concentré sur la route difficile.
Leurs valises à l’arrière contenaient tout ce qui restait de leur vie d’Alger. Quelques vêtements, leurs diplômes, leurs économies converties en liquide. Le reste – l’appartement, les meubles, les souvenirs – avait été vendu à la hâte ou abandonné.
La fuite avait été organisée en trois semaines. Démission express de leurs emplois, rupture de bail, adieux discrets aux rares amis qui acceptaient encore de leur parler. Leurs familles respectives les avaient officiellement reniés après le scandale. Le déshonneur était trop grand, la honte insurmontable.
— Tu ne regrettes pas ? demanda Karim en évitant un nid-de-poule.
— Quoi ? D’avoir tout quitté ou d’avoir tout commencé ?
— Les deux.
Nadia réfléchit longuement avant de répondre.
— Non. Je ne regrette rien.
C’était vrai. Malgré la catastrophe, malgré l’exil forcé, malgré la perte de leur vie sociale, elle ne regrettait rien. Ces deux années d’exploration, de transgression, de découverte de soi l’avaient transformée en profondeur. Elle ne pourrait jamais redevenir la femme sage et soumise qu’elle était avant Amara.
— Moi non plus, dit finalement Karim. C’est étrange, non ?
— Quoi ?
— D’être plus heureux en perdant tout qu’on l’était en ayant tout.
Il avait raison. Paradoxalement, cette fuite les avait rapprochés. Privés de leurs repères sociaux, de leurs obligations familiales, de leurs contraintes professionnelles, ils redécouvraient leur couple débarrassé de tous les artifices.
L’hôtel n’avait pas changé. Même architecture de pisé, même terrasse ouverte sur l’immensité, même bassin dans le jardin intérieur. Seul le personnel était différent. Amara n’était plus là.
— Il est parti il y a un an, leur expliqua le nouveau gérant. Mariage. Il vit maintenant à In Salah avec sa femme.
Nadia accusa le coup sans rien laisser paraître. L’homme qui avait tout déclenché s’était casé dans une vie normale pendant qu’elle explosait la sienne. L’ironie était cruelle.
Ils s’installèrent dans une suite avec vue sur les montagnes du Hoggar. La même vue que lors de leur voyage d’anniversaire, mais cette fois ils étaient venus pour rester.
— On fait quoi maintenant ? demanda Nadia en déballant leurs affaires.
— On recommence. Différemment.
Karim avait raison. Ils avaient l’opportunité de reconstruire leur vie sur d’autres bases. Leurs économies leur permettraient de tenir quelques mois, le temps de trouver du travail dans cette région en plein développement touristique.
Mais surtout, ils avaient l’opportunité de vivre enfin selon leurs vraies envies, loin du regard de la société qui les avait rejetés.
Le premier soir, ils dînèrent sur la terrasse sous les étoiles. Les mêmes étoiles que Nadia avait contemplées cette nuit fatidique avec Amara. Mais cette fois, c’est avec son mari qu’elle les admirait.
— Tu penses qu’on va s’ennuyer ? demanda-t-elle.
— Pas si on continue à nous découvrir.
— Comment ça ?
— On a appris qu’on aimait la transgression, la nouveauté, l’interdit. Ici, on va pouvoir l’explorer autrement.
Il avait raison. Le désert attirait tous les marginaux, tous ceux qui fuyaient les conventions. Ici, leurs expériences paraîtraient presque banales.
Les premiers mois furent difficiles. Adaptation au climat, à l’isolement, à cette vie si différente de celle qu’ils avaient connue. Karim trouva du travail comme ingénieur conseil auprès des entreprises qui développaient le tourisme saharien. Nadia obtint un poste dans un bureau d’études spécialisé dans l’architecture bioclimatique.
Mais surtout, ils découvrirent une communauté d’expatriés, d’aventuriers, de marginaux qui avaient tous, comme eux, une histoire à oublier. Des couples libres, des célibataires en quête d’absolu, des artistes en rupture.
Progressivement, ils trouvèrent leur place dans ce microcosme où les règles morales de la société algérienne semblaient suspendues. Ici, personne ne posait de questions indiscrètes. Chacun vivait sa vie comme il l’entendait.
— Tu sais ce qui me plaît le plus ? dit Nadia un soir, six mois après leur installation.
— Quoi ?
— Qu’on n’ait plus besoin de mentir. Plus besoin de jouer un rôle. On peut être nous-mêmes.
C’était exactement ça. Libérés des conventions, ils pouvaient enfin vivre selon leurs désirs profonds. Ils avaient rencontré d’autres couples qui partageaient leur vision libre de la sexualité. Des amitiés s’étaient nouées, des complicités étaient nées.
Un an après leur arrivée, Nadia était enceinte. Pas de Karim, mais de lui. Leur enfant. Le symbole de leur renaissance dans cette terre qui les avait accueillis.
— Comment on l’appellera ? demanda Karim en caressant son ventre arrondi.
— Amara si c’est un garçon. En hommage à celui qui nous a libérés.
— Et si c’est une fille ?
— Sahra. Comme le désert qui nous a sauvés.
Ce fut une fille. Sahra naquit un matin de printemps, sous le ciel immense du Sahara. Elle était belle, avec les yeux noirs de sa mère et le sourire de son père.
— Elle va grandir libre, dit Nadia en la berçant.
— Oui. Sans nos peurs, sans nos tabous.
Ils avaient tout perdu pour tout gagner. Leur respectabilité sociale contre leur authenticité. Leur confort bourgeois contre leur liberté. Leurs familles contre leur vérité.
Et ils ne regrettaient rien.
Le soir, quand Sahra dormait, ils sortaient sur leur terrasse contempler les étoiles. Les mêmes étoiles qui avaient été témoins de leur première transgression étaient maintenant témoins de leur bonheur.
— Tu crois qu’on aurait pu vivre ça à Alger ? demandait parfois Nadia.
— Non. Jamais. Il nous fallait cette rupture, cet exil, cette renaissance.
— Le désert révèle la vérité cachée au fond de chaque être, murmurait-elle en reprenant les mots d’Amara.
— Il nous a révélé qui nous étions vraiment.
Deux ans après leur fuite, ils avaient créé leur propre agence d’architecture spécialisée dans les constructions sahariennes. Leurs projets mariaient modernité et tradition, confort et respect de l’environnement. Ils vivaient de leur passion dans un cadre de rêve.
Mais surtout, ils avaient reconstruit leur couple sur des bases saines. Fini les mensonges, finie la culpabilité. Ils s’aimaient pour ce qu’ils étaient vraiment, avec leurs désirs, leurs besoins, leurs fantasmes assumés.
Le scandale qui les avait détruits socialement les avait finalement libérés. En perdant tout, ils avaient gagné l’essentiel : la possibilité d’être eux-mêmes.
— Des fois, je me demande ce que nous serions devenus si Youcef n’avait pas tout révélé, dit Karim un soir.
— On aurait continué à mentir. À jouer la comédie. À s’éloigner peu à peu l’un de l’autre.
— Tu crois qu’on se serait quittés ?
— Sûrement. Tôt ou tard, nos mensonges nous auraient séparés.
Le scandale avait été leur salut. En les forçant à la vérité, il les avait réconciliés avec eux-mêmes et entre eux.
Aujourd’hui, sous les étoiles du Sahara, Nadia et Karim étaient enfin devenus le couple qu’ils auraient toujours dû être. Libres, vrais, authentiques.
Le désert les avait transformés, puis accueillis, puis adoptés. Ici, loin des jugements et des conventions, ils pouvaient enfin vivre leur amour sans masque.
Et quand Sahra serait assez grande, ils lui raconteraient leur histoire. Pas pour la choquer, mais pour lui apprendre que la vraie liberté a parfois un prix. Et que ce prix, quand on l’accepte, mène toujours vers la vérité.

Les avis des lecteurs

On dirait que j'étais en train de regarder un film, oh l'Algérie cache tellement d'histoires de ce genre, y'en a plein de couples comme ça, surtout à Alger et à tizi ma ville natale, je vous aimes déjà bisous

Histoire Erotique
On dirait que j'étais de regarder un film, quelle histoire wow, oh l'Algérie cache tellement d'histoires de ce genre, y'en a plein plein de gens comme ça, surtout à algrr5, et tizi ma ville natale

@Olga T, @Davidorab & @Le coach ... Merci pour vos commentaires encourageants. Karim et moi, sommes très heureux de vous confier nos récits et nos fantasmes. Nous vous donnons rendez-vous aux prochains récits plus croustillants dans notre exil de Tamanrasset où des rencontres aussi inédites qu'inattendues, vous attendent ;)
(spoiler :P ) >>> Je vous préviens : ce n'est pas aussi soft que les 14 premiers chapitres.
Grosses bises,
Nadia

Magnifique histoire!

Histoire Erotique
Je confirme le premier commentaire , belle histoire et bien écrite. J'ai envoyé le lien du premier récit à mon épouse. J'attends sa réaction et ses éventuels commentaires. En suite je lui donnerai le lien de ce dernier post. Ce récit l'aidera elle à se libérer ? Je la désire cette liberté...



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