Témoignage d’une corde (chapitre 10)
Récit érotique écrit par Artman [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-07-2012 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (chapitre 10)
Témoignage d’une corde (chapitre 10)
Dépasser l’égoïsme
Le besoin de rompre avec ce qui devenait une habitude agréable l’avait progressivement
envahi. Depuis plusieurs semaines, il éprouvait ce sentiment étrange et ambivalent où
il appréciait les bienfaits apportés par les rencontres régulières avec Nina tout en
devant reconnaître son incapacité à provoquer le dépassement du niveau atteint par
leur relation. Ce blocage se traduisait par un assèchement de son imagination
d’ordinaire si fertile. Leur progression se heurtait désormais à un obstacle indicible
qui les empêchait d’aller vers les horizons nouveaux qu’il convoitait. Encore une
fois, la situation actuelle n’était pas des plus désagréables, et je suis bien placée
pour l’attester moi qui la teste à chacun de leurs rendez-vous. Elle s’adonnait sans
réserve à leurs jeux et lui la prenait à ses dépens. Mais, au travers ces plaisirs,
il apprenait ses propres limites.. Pourquoi ne parvenait-il pas à franchir celles qui
lui imposaient de ne pouvoir vivre autre chose que ce qu’ils avaient déjà vécu
ensemble ? L’horizon devait-il s’arrêter ainsi à leurs pieds ? Il savait sa
responsabilité de Maitre et il lui fallait désormais réussir à reprendre le contrôle
de leur destinée pour ne pas demeurer dans cet éternel recommencement. Sa décision
était prise, sa volonté était inflexible : il devait parvenir à son objectif ou payer
le prix fort de son échec.
Au gré de ses mésaventures et de ses déboires, sa soumise l’avait apprivoisé. La
compassion (joli mot qui ne décrit pas ce que l’on pourrait espérer) qu’il éprouvait
désormais pour elle limitait sa domination. Elle était parvenue, par sa présence
assidue sur Internet, à également encadrer son activité de dominant en prenant sur lui
une indéniable ascendance. Il en était maintenant réduit à répondre à ses trop
nombreuses interventions, l’empêchant de mûrir ses réponses, de les replacer dans une
cohérence d’ensemble qu’il aimait tant. L’initiative avait subrepticement changé de
mains. Il ne lui restait plus que l’arène exigüe de leurs rencontres mensuelles pour
s’exprimer véritablement en Maitre. Mais, même l’un en face de l’autre, il
s’apercevait que le temps de la découverte d’un corps et d’un tempérament inconnus
était révolu. Il reproduisait des gestes qui provoquaient sans surprise le résultat
attendu. Il n’en voulait pas à Nina de sa prédictibilité mais à lui de ne pas trouver
le passage les menant vers des panoramas nouveaux. Ensemble, ils ne s’élevaient pas
vers le sommet qu’ils avaient convoité douze mois plus tôt. Ils avaient trouvé un
refuge mais la voie semblait bouchée. Même si Nina déclarait encore sa satisfaction,
la menace de la routine les guettait. Il en éprouvait une amertume grandissante qui
nous parvenait lorsqu’il prenait le temps de nous soigner. Dans ces moments trop rares
d’intimité profonde, il nous savonnait, nous rinçait, nous séchait en nous examinant
avec attention. Il allait même jusqu’à nous offrir un peu d’alcool pour nous
réchauffer et nous mettre en confiance. Au fil de ces séances d’entretien des nôtres,
il s’entretenait aussi avec nous, se confiant sur ses doutes et ses craintes. Il ne
savait pas comment briser cette monotonie qui allait avoir simultanément raison de son
imagination et de sa domination lorsque la surprise du hasard se produisit.
Sa fiche sur ce site de rencontres entre adeptes de nos pratiques était en jachère.
Comment a-t-elle pu séduire à ce moment précis cette femme en quête d’initiation à la
domination par les cordes ? Par quel miracle celle-ci a-t-elle su trouver les mots
justes pour lui demander de vivre ce dépassement de soi à l’aide de notre action, tout
à la fois ferme et subtile ? Personne n’est à l’abris d’une facétie de la chance et,
dès l’échange des premiers mails, il comprit l’étendue de la liberté qu’il lui fallait
recouvrer. Sa prise de conscience l’électrisa. Il sut retrouver cette envie de
domination qui parcourait son corps et exerçait cette heureuse surpression perceptible
par ses organes génitaux. Il se sentait homme, il revivait.
Pour autant, cette attirance pour cette presqu’inconnue ne se traduisait pas par une
envie d’abandonner celle qui lui avait loyalement offert sa soumission. Nina avait
agit en femme : en se donnant sans retenue comme en le faisant captif du filet de ses
sentiments. Elle trouvait auprès de sa domination le refuge pour vivre en sécurité ses
pulsions. Elle ne portait pas la responsabilité de leur situation d’impasse même si
par son attitude elle avait contribué involontairement à neutraliser les ressorts
d’une relation de domination exaltante. C’est à lui que revenaient les prérogatives de
trouver le chemin adapté à leur parcours commun. La situation devint brutalement
limpide : par l’amorce d’une nouvelle rencontre péchée à la ligne des messages
échangés, il réactivait son désir de dominer Nina. Ses connaissances de véliplanchiste
lui avaient enseigné que pour remonter le vent, il n’y avait pas d’autre solution que
de tirer des bords successifs. Pour s’opposer au souffle de la monotonie, il devait
s’aider d’autres rencontres pour parvenir à progresser avec Nina. Il en était là de
ses réflexions alors qu’il nous passait au beau milieu d’un chiffon enduit de cire
afin que notre souplesse soit conservée. Nous, nous étions heureuses qu’il retrouve
celle de son esprit imaginatif. Effectivement, il était hors de question qu’il vive
banalement cette nouvelle rencontre comme une fuite en catimini, comme une rapide
aspiration d’oxygène prise avant de retrouver l’apnée auprès de Nina. Il ne lui
mentira pas davantage qu’il ne dissimulera Nina à sa nouvelle adepte. Au contraire, il
emploiera sa double attirance de domination pour que l’une et l’autre en soient
bénéficiaires.
Nina ne pouvait répondre. L’appel téléphonique l’avait surprise au moment même où elle
n’était plus seule chez elle. Elle l’avait écouté en essayant de contenir le chagrin
qui l’envahissait. Tout la blessait. La connaissance de cette autre venant lui prendre
celui qu’elle avait déclaré être son Maître, le ton joyeux de la voix de celui-ci
qu’elle n’avait pas entendu aussi déterminé depuis plusieurs semaines, le choix résolu
qu’il avait fait d’aller jusqu’à encorder prochainement cette inconnue alors qu’elle
souffrait du peu de temps qu’il disait pouvoir lui consacrer lui firent plus de mal
que tous les coups réunis de cravaches, de martinets, de ceintures, de badines ou de
fessées qu’elle avait endurés depuis son enfance. L’appel terminé, elle rejetait
l’idée de partager le Maitre, les cordes et les accessoires avec une autre dont la
moralité devait être bien ténue pour démarcher ainsi un Maitre responsable d’une
soumise. Par un mail dont la souffrance transparaissait, Nina se mit en devoir de
sommer son Maitre de choisir. Un ultimat’homme en quelque sorte.
La réponse fut apparemment simple. Une soumise offre sa soumission alors qu’un Maitre
propose sa domination. Notre propriétaire indiqua à Nina qu’elle avait aujourd’hui
comme chaque jour depuis leur rencontre la faculté de mettre un terme à leur
complicité. Lui ne le souhaitait pas mais il respecterait le choix qu’elle ferait.
Pour sa part, il lui avait indiqué le sien d’initier cette novice (ce qui ne signifie
pas qu’elle n’en avait pas) aux bonheurs que nous savons procurer tout en poursuivant
avec elle l’expérience de domination débutée depuis presqu’une année. En quelques
phrases, il avait inversé les responsabilités tout en précisant que la décision d’une
séparation étant un droit permanent pour l’un comme pour l’autre. Nina ne savait que
faire. Son amour-propre lui dictait d’annoncer la rupture au plus vite et sa
sensibilité la retenait en lui rappelant combien cet homme savait la comprendre et la
guider vers les plaisirs de sa soumission. En imaginant sa vie sans lui, elle la vit
encore plus triste. Nina se sentait bafouée, trahie et marquée par une humiliation
très déplaisante mais le choix n’avait rien de trivial. Sa rancœur était au plus haut
mais, dans la noirceur de ses sentiments, elle distinguait tout de même la petite
lumière de la confiance. Elle ne le comprenait pas, elle ne partageait ni son analyse,
ni son choix pour cette autre mais une voix en elle lui murmurait de ne pas agir de
manière inconsidérée. Étrangement, Nina misa sur la patience et la réflexion plutôt
que sur la colère et l’action spontanée.
Les jours passèrent et l’envie de l’inconnue érudite réclamait une rencontre au plus
vite. Notre Maitre dut lui enseigner certaines formes de respect dont la nature et le
nombre des messages adressés. Les aménagements des emplois du temps pour trouver la
période propice à une rencontre furent trouvés avec difficulté. À l’image des cordes,
leur relation se tendit rapidement pour rompre prématurément. Avant que cette fin
précoce ne soit communiquée à Nina, elle avait renouvelé son engagement de soumission
en acceptant que d’autres femmes puissent faire l’objet d’attentions de son Maitre.
Elle avait préféré leur relation extraordinaire à son amour propre et aux lieux
communs d’une morale vanille déplacée.
Pour la première fois depuis le franchissement de cette étape importante, ils se
retrouvaient face à face. En dépit de l’échec de la rencontre avec cette inconnue, il
se sentait plus dominant que jamais. Il était profondément heureux de recevoir Nina
dans sa soumission ainsi confirmée et elle percevait comme nous que cet épisode
n’était pas la victoire de l’un sur l’autre mais bien un succès qu’ils remportaient
ensemble. La confiance couronnait la soumission qu’elle lui offrait et il prenait la
pleine mesure du présent qui lui était apporté. Leur relation en sortait confortée ;
ils avaient réussi à dissiper un malentendu latent qui, tôt ou tard, n’aurait pas
manqué de venir salir leur histoire.
Elle dut se dévêtir pour se présenter à nous en sous-vêtements. Il lui reprocha son
manque de délicatesse dans la façon dont elle se déshabilla. A notre grande surprise,
il lui remit un texte imprimé qu’il lui laissa découvrir. Il lui demanda ensuite de
s’agenouiller sur le coussin posé au sol et de lire le texte à voix haute. Celui-ci
précisait les modalités de leur relation et s’achevait sur le don qu’elle lui faisait
de sa soumission. Il lui demanda d’apposer sa signature sous la forme d’une empreinte
digitale et il compléta par la sienne. Manifestement surprise par cette procédure
nouvelle, notre soumise oubliait les formes élémentaires de respect en répondant aux
questions qu’il lui posait. Demeurant assis dans le fauteuil, il la somma d’aller
chercher la cravache. Cette simple demande remit un peu d’ordre : lui ayant remis
l’objet, véritable sceptre de domination, il poursuivit ses questions à son endroit en
laissant la cravache glisser sur son envers. Au premier «Maître» oublié après un oui
ou un non, elle s’abattit sans retenue sur la peau exposée. Comprenant son intérêt à
tenir ses engagements, notre proie se fit attentive et attentionnée. La cravache avait
repris ses pérégrinations et flattait un pubis protégé par son écran de dentelle. Le
bassin ondula et la diversion de son attention lui fit oublier à nouveau de ponctuer
sa réponse par «Maître». Estimant que la coupe était pleine, il la fit basculer sur
ses genoux, et baissant sa culotte juste pour découvrir ses fesses blanches, il leurs
donna rapidement une couleur plus sanguine en abattant vigoureusement sa large main
sur ce postérieur réceptif. La coupe était si pleine qu’elle avait débordée : la
culotte était marquée par cette auréole dénonçant une envie criante. Il lui en fit la
remarque mais l’accusée plaidant coupable, il se sentit désarmé par tant de franchise.
Il choisit donc d’enchainer.
La courte chaine fit le tour de la taille et le dernier maillon fut accroché au
premier. Une autre chaine vint parcourir le sillon fessier avant d’être solidarisée à
celle ceinturant notre captive. L’autre extrémité fut ficelée à la partie antérieure,
comprimant ainsi des chairs délicates humectant les maillons réputés inoxydables.
Ainsi brêlée, Nina fut conduite à la salle d’eau. Ses mains furent rapidement liées et
accrochées au porte-serviette mural. Notre propriétaire se défit de sa chemise qu’il
déposa sur la tête de Nina, métamorphosée en porte-habits. Alors qu’il pensait lui
avoir ainsi ôté la vue, il se sépara de ses vêtements. Aussi silencieusement que
malicieusement Nina pouvait apprécier l’érection dont elle était témoin en plus d’en
être la cause.
Se séchant, il la libéra et la laissa se préparer tandis qu’il revint à nous pour nous
apprêter aussi.
Quand elle se présenta nue à nous, il me choisit pour un bondage d’échauffement. Je
fis le tour de son thorax par une boucle dans laquelle je revins pour mettre en valeur
ses seins que nous apprécions tant. La respiration de Nina cherchait à s’amplifier
alors que je m’y opposais résolument. Elle retrouvait avec bonheur mon contact. Ses
seins, actuels par nature, devinrent un présent, mis en valeur comme un paquet-cadeau
par mes passages multiples. Ses yeux se fermèrent. Les mains laissées libres dans son
dos se nouaient par les doigts enchevêtrés. La bouche s’entrouvrit. Nina vivait les
caresses parcourant sa poitrine prisonnière. Les mamelons durcis reçurent l’espiègle
morsure succédant au baiser sincère de notre heureux propriétaire. Rehaussés par ma
présence, ils se retrouvaient au centre des convoitises de chacun d’entre-nous. Nina
prit une lente et profonde inspiration qui lui démontra la pertinence d’avoir choisi
la confiance au détriment de ses pulsions.
La vibration les surprit. C’était celle d’un téléphone portable laissé sur la table de
desserte. Le message reçu confirmait un rendez-vous pour le soir même avec un couple
d’amis dans un hammam parisien. Cette perspective de sortie venait accroitre le
plaisir qu’il ressentait déjà. Heureux de s’être retrouvés, ils partageaient le besoin
d’être reconnus pour leurs spécificités sous le regard complice de témoins choisis.
Elle sut trouver le courage de lui confesser son besoin de se donner pleinement à lui.
Cet aveu eut pour conséquence de me congédier plus rapidement que je ne l’aurait
souhaité. La longue corde de sisal fut immédiatement réquisitionnée. Elle passa autour
du cou, s’engouffra dans ce passage étroit en cernant les lèvres avides qui
n’entendaient pas le rester et cerna de manière brutale la poitrine que j’avais su
exacerber.
Il ouvrit le lit et, se déshabillant instantanément, il la plaça sur lui en conservant
les brins de la cordes dans chacune de ses mains, à la manière d’un cavalier tenant
les rênes. Son pénis se fraya un passage entre les brins rugueux de ma consœur et vint
flatter un clitoris aussi orgueilleux qu’impatient. La rugosité de la corde se mariait
à la douceur des sexes dans un improbable mélange. L’envie allait les dominer mais,
conscient de ses responsabilités, il lui imposa de refreiner sa jouissance par une
fessée virile. Effet garanti. Pour l’aider, ou presque, il laissa son pénis vindicatif
glisser en de lents mouvements appuyés entre l’orée de son vagin et son clitoris. Ses
déplacements étaient facilités par notre soumise offrant alors une lubrification
démesurée. Elle revoyait sa peur de perdre pareils moments et son sentiment d’exister
lui apparut plus que jamais. Elle n’avait aucun doute sur la loyauté de celui qui la
faisait vibrer et vivre ainsi. Les discussions sur les forums qu’elle fréquentait
s’effaçaient comme un château de sable sous l’assaut des premières vagues de la marée
montante car ces babillages ne sauraient lui donner pareilles émotions. Elle sentait
monter en elle l’onde indomptable d’un orgasme victorieux. Sa demande d’être pénétrée
ne rencontra pas le refus qu’elle craignait. Il lui fut même autorisé à s’abandonner
sans plus attendre aux assauts que ma consœur et son propriétaire lui faisaient subir.
La corde enchâssait son corps et des mains fermes en assuraient la conduite. Voulait-
il la pénétrer plus profondément qu’il lui suffisait d’imprimer un léger mouvement des
bras sur les ganses qu’il s’était ménagé. Si son souhait était au contraire de lui
imposer un retrait, il n’avait qu’à refermer ses bras pour l’astreindre à remonter le
bassin sans délai si elle ne voulait pas se sentir déchirée par l’épaisse et rugueuse
corde de sisal. Lui la dominait sans ménagement et elle s’abandonnait sans aucune
retenue, savourant une soumission dépourvue de suspicion ou de crainte. La jouissance
la submergeait et il prenait un plaisir profond à la contempler ainsi dans son propre
dépassement. Le regard était perdu, les murmures et les soupirs avaient cédé place à
des râles profonds, les contractions l’agitaient selon une fréquence de plus en plus
élevée et son périnée abreuvait les brins du parfum envoutant du désir intense. Malgré
ces conditions extrêmes, il parvenait au prix d’efforts méritoires à différer le
moment de l’éjaculation. Il aimait la dominer ainsi, en la portant au bout d’elle-
même, en la faisant implorer la satisfaction de ressentir le sperme se répandre en
elle par vagues successives et violentes. Il la contraria en interrompant le coït pour
de nouveau surprendre le clitoris par les flatteries donnée par son pénis. Il compensa
cette douceur démesurée en resserrant la prise de la corde par un nouveau tour mort
entre ses poignets. Nina étouffa un petit cri qui trahissait sa douleur et son
plaisir. Il lui intima l’ordre de le laisser agir. Il engagea alors son pénis sur le
seuil du vagin déserté par les lèvres gonflées. Il eut loisir de rencontrer alors ma
consœur qui lui érafla plus qu’elle ne lui effleura le gland, rencontre dont il mesura
en silence le piquant. Il disposait de sa soumise et il l’obligea à accepter une
pénétration conduite millimètre par millimètre. Cette lente exploration le confortait
dans sa domination alors qu’elle achevait Nina implorant de son corps une pénétration
totale au plus vite. Son appel fut entendu et les soubresauts d’un orgasme partagé ne
tardèrent pas d’avoir raison d’eux.
Ils auraient aimé s’endormir ainsi mais l’impératif de leur rendez-vous les obligea à
une remise en condition accélérée.
Nina portait un petit collier fait d’un lacet noir tressé qui portait en pendentif le
Byzantin. Ils étaient nus sous ce pagne un peu ridicule fournit par l’établissement
et ils partageaient le plaisir de revoir ce couple d’amis après plusieurs mois de
rendez-vous manqués.
Le jacuzzi était accueillant et ils rejoignirent la petite dizaine de personnes
présentes. Les discussions restèrent anodines, portant sur la rencontre avec les uns
et les désertions des autres. De toutes les cordes, j’ai été la seule autorisée à les
accompagner. J’étais laissée sur le rebord et je pus contempler cette très jeune femme
qui fut invitée à quitter le banc immergé pour se placer devant son compagnon. Celui-
ci lui prodigua des caresses langoureuses sur ses épaules et son cou. Cette jeune
femme se réfugia dans un monde intérieur en fermant les yeux. Les mains masculines
descendirent poursuivre sous la surface de l’eau ce qu’elles avaient débuté en milieu
aérien. D’un rapide échange du regard, il fit venir derrière sa compagne un autre
homme qui reprit les caresses sur les épaules et le cou. Elle se mordit délicatement
le coin de la lèvre inférieure, trahissant ainsi l’émoi qui s’emparait d’elle
publiquement. Ses paupières s’ouvrirent et elle put constater la relative indifférence
qui l’entourait. Sans me voir, elle s’empressa de retourner dans sa cécité salvatrice
et son bien-être intérieur…
Je ne compris pas pourquoi Nina ne me fut pas offerte. Je ne crains pas l’eau et je me
sentais prête à distinguer Nina par mes cordons qui, réunis, valent bien celui de
légion d’honneur. L’eau semblait chaude et Nina davantage encore. Une surveillance
attentive du bassin aurait montré une élévation du niveau que j’aurai pu accroitre par
ma prestation. Désespérément, je fus maintenu dans mon rôle de figurante qui me
déplait tant pour laisser s’épanouir des conversations insipides que seuls les humains
peuvent apprécier. « Agir est le propre de l’Homme » avait déclamé l’un d’entre-eux.
Il faut croire que cette affirmation est sujette à d’autres conditions car si certains
poursuivaient leurs œuvres sur la jeune femme au sourire énigmatique et aux paupières
closes, personne ne m’a saisie pour honorer publiquement Nina comme elle le méritait
pourtant. Vivions-nous les instants immobiles et intenses qui précèdent les grands
moments ou bien glissons-nous dans l’assoupissement de la routine ?
Artman
Ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une utilisation ou d’une reprise,
partielle ou totale, pour une utilisation lucrative ou gracieuse, sans l’accord
express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.
Dépasser l’égoïsme
Le besoin de rompre avec ce qui devenait une habitude agréable l’avait progressivement
envahi. Depuis plusieurs semaines, il éprouvait ce sentiment étrange et ambivalent où
il appréciait les bienfaits apportés par les rencontres régulières avec Nina tout en
devant reconnaître son incapacité à provoquer le dépassement du niveau atteint par
leur relation. Ce blocage se traduisait par un assèchement de son imagination
d’ordinaire si fertile. Leur progression se heurtait désormais à un obstacle indicible
qui les empêchait d’aller vers les horizons nouveaux qu’il convoitait. Encore une
fois, la situation actuelle n’était pas des plus désagréables, et je suis bien placée
pour l’attester moi qui la teste à chacun de leurs rendez-vous. Elle s’adonnait sans
réserve à leurs jeux et lui la prenait à ses dépens. Mais, au travers ces plaisirs,
il apprenait ses propres limites.. Pourquoi ne parvenait-il pas à franchir celles qui
lui imposaient de ne pouvoir vivre autre chose que ce qu’ils avaient déjà vécu
ensemble ? L’horizon devait-il s’arrêter ainsi à leurs pieds ? Il savait sa
responsabilité de Maitre et il lui fallait désormais réussir à reprendre le contrôle
de leur destinée pour ne pas demeurer dans cet éternel recommencement. Sa décision
était prise, sa volonté était inflexible : il devait parvenir à son objectif ou payer
le prix fort de son échec.
Au gré de ses mésaventures et de ses déboires, sa soumise l’avait apprivoisé. La
compassion (joli mot qui ne décrit pas ce que l’on pourrait espérer) qu’il éprouvait
désormais pour elle limitait sa domination. Elle était parvenue, par sa présence
assidue sur Internet, à également encadrer son activité de dominant en prenant sur lui
une indéniable ascendance. Il en était maintenant réduit à répondre à ses trop
nombreuses interventions, l’empêchant de mûrir ses réponses, de les replacer dans une
cohérence d’ensemble qu’il aimait tant. L’initiative avait subrepticement changé de
mains. Il ne lui restait plus que l’arène exigüe de leurs rencontres mensuelles pour
s’exprimer véritablement en Maitre. Mais, même l’un en face de l’autre, il
s’apercevait que le temps de la découverte d’un corps et d’un tempérament inconnus
était révolu. Il reproduisait des gestes qui provoquaient sans surprise le résultat
attendu. Il n’en voulait pas à Nina de sa prédictibilité mais à lui de ne pas trouver
le passage les menant vers des panoramas nouveaux. Ensemble, ils ne s’élevaient pas
vers le sommet qu’ils avaient convoité douze mois plus tôt. Ils avaient trouvé un
refuge mais la voie semblait bouchée. Même si Nina déclarait encore sa satisfaction,
la menace de la routine les guettait. Il en éprouvait une amertume grandissante qui
nous parvenait lorsqu’il prenait le temps de nous soigner. Dans ces moments trop rares
d’intimité profonde, il nous savonnait, nous rinçait, nous séchait en nous examinant
avec attention. Il allait même jusqu’à nous offrir un peu d’alcool pour nous
réchauffer et nous mettre en confiance. Au fil de ces séances d’entretien des nôtres,
il s’entretenait aussi avec nous, se confiant sur ses doutes et ses craintes. Il ne
savait pas comment briser cette monotonie qui allait avoir simultanément raison de son
imagination et de sa domination lorsque la surprise du hasard se produisit.
Sa fiche sur ce site de rencontres entre adeptes de nos pratiques était en jachère.
Comment a-t-elle pu séduire à ce moment précis cette femme en quête d’initiation à la
domination par les cordes ? Par quel miracle celle-ci a-t-elle su trouver les mots
justes pour lui demander de vivre ce dépassement de soi à l’aide de notre action, tout
à la fois ferme et subtile ? Personne n’est à l’abris d’une facétie de la chance et,
dès l’échange des premiers mails, il comprit l’étendue de la liberté qu’il lui fallait
recouvrer. Sa prise de conscience l’électrisa. Il sut retrouver cette envie de
domination qui parcourait son corps et exerçait cette heureuse surpression perceptible
par ses organes génitaux. Il se sentait homme, il revivait.
Pour autant, cette attirance pour cette presqu’inconnue ne se traduisait pas par une
envie d’abandonner celle qui lui avait loyalement offert sa soumission. Nina avait
agit en femme : en se donnant sans retenue comme en le faisant captif du filet de ses
sentiments. Elle trouvait auprès de sa domination le refuge pour vivre en sécurité ses
pulsions. Elle ne portait pas la responsabilité de leur situation d’impasse même si
par son attitude elle avait contribué involontairement à neutraliser les ressorts
d’une relation de domination exaltante. C’est à lui que revenaient les prérogatives de
trouver le chemin adapté à leur parcours commun. La situation devint brutalement
limpide : par l’amorce d’une nouvelle rencontre péchée à la ligne des messages
échangés, il réactivait son désir de dominer Nina. Ses connaissances de véliplanchiste
lui avaient enseigné que pour remonter le vent, il n’y avait pas d’autre solution que
de tirer des bords successifs. Pour s’opposer au souffle de la monotonie, il devait
s’aider d’autres rencontres pour parvenir à progresser avec Nina. Il en était là de
ses réflexions alors qu’il nous passait au beau milieu d’un chiffon enduit de cire
afin que notre souplesse soit conservée. Nous, nous étions heureuses qu’il retrouve
celle de son esprit imaginatif. Effectivement, il était hors de question qu’il vive
banalement cette nouvelle rencontre comme une fuite en catimini, comme une rapide
aspiration d’oxygène prise avant de retrouver l’apnée auprès de Nina. Il ne lui
mentira pas davantage qu’il ne dissimulera Nina à sa nouvelle adepte. Au contraire, il
emploiera sa double attirance de domination pour que l’une et l’autre en soient
bénéficiaires.
Nina ne pouvait répondre. L’appel téléphonique l’avait surprise au moment même où elle
n’était plus seule chez elle. Elle l’avait écouté en essayant de contenir le chagrin
qui l’envahissait. Tout la blessait. La connaissance de cette autre venant lui prendre
celui qu’elle avait déclaré être son Maître, le ton joyeux de la voix de celui-ci
qu’elle n’avait pas entendu aussi déterminé depuis plusieurs semaines, le choix résolu
qu’il avait fait d’aller jusqu’à encorder prochainement cette inconnue alors qu’elle
souffrait du peu de temps qu’il disait pouvoir lui consacrer lui firent plus de mal
que tous les coups réunis de cravaches, de martinets, de ceintures, de badines ou de
fessées qu’elle avait endurés depuis son enfance. L’appel terminé, elle rejetait
l’idée de partager le Maitre, les cordes et les accessoires avec une autre dont la
moralité devait être bien ténue pour démarcher ainsi un Maitre responsable d’une
soumise. Par un mail dont la souffrance transparaissait, Nina se mit en devoir de
sommer son Maitre de choisir. Un ultimat’homme en quelque sorte.
La réponse fut apparemment simple. Une soumise offre sa soumission alors qu’un Maitre
propose sa domination. Notre propriétaire indiqua à Nina qu’elle avait aujourd’hui
comme chaque jour depuis leur rencontre la faculté de mettre un terme à leur
complicité. Lui ne le souhaitait pas mais il respecterait le choix qu’elle ferait.
Pour sa part, il lui avait indiqué le sien d’initier cette novice (ce qui ne signifie
pas qu’elle n’en avait pas) aux bonheurs que nous savons procurer tout en poursuivant
avec elle l’expérience de domination débutée depuis presqu’une année. En quelques
phrases, il avait inversé les responsabilités tout en précisant que la décision d’une
séparation étant un droit permanent pour l’un comme pour l’autre. Nina ne savait que
faire. Son amour-propre lui dictait d’annoncer la rupture au plus vite et sa
sensibilité la retenait en lui rappelant combien cet homme savait la comprendre et la
guider vers les plaisirs de sa soumission. En imaginant sa vie sans lui, elle la vit
encore plus triste. Nina se sentait bafouée, trahie et marquée par une humiliation
très déplaisante mais le choix n’avait rien de trivial. Sa rancœur était au plus haut
mais, dans la noirceur de ses sentiments, elle distinguait tout de même la petite
lumière de la confiance. Elle ne le comprenait pas, elle ne partageait ni son analyse,
ni son choix pour cette autre mais une voix en elle lui murmurait de ne pas agir de
manière inconsidérée. Étrangement, Nina misa sur la patience et la réflexion plutôt
que sur la colère et l’action spontanée.
Les jours passèrent et l’envie de l’inconnue érudite réclamait une rencontre au plus
vite. Notre Maitre dut lui enseigner certaines formes de respect dont la nature et le
nombre des messages adressés. Les aménagements des emplois du temps pour trouver la
période propice à une rencontre furent trouvés avec difficulté. À l’image des cordes,
leur relation se tendit rapidement pour rompre prématurément. Avant que cette fin
précoce ne soit communiquée à Nina, elle avait renouvelé son engagement de soumission
en acceptant que d’autres femmes puissent faire l’objet d’attentions de son Maitre.
Elle avait préféré leur relation extraordinaire à son amour propre et aux lieux
communs d’une morale vanille déplacée.
Pour la première fois depuis le franchissement de cette étape importante, ils se
retrouvaient face à face. En dépit de l’échec de la rencontre avec cette inconnue, il
se sentait plus dominant que jamais. Il était profondément heureux de recevoir Nina
dans sa soumission ainsi confirmée et elle percevait comme nous que cet épisode
n’était pas la victoire de l’un sur l’autre mais bien un succès qu’ils remportaient
ensemble. La confiance couronnait la soumission qu’elle lui offrait et il prenait la
pleine mesure du présent qui lui était apporté. Leur relation en sortait confortée ;
ils avaient réussi à dissiper un malentendu latent qui, tôt ou tard, n’aurait pas
manqué de venir salir leur histoire.
Elle dut se dévêtir pour se présenter à nous en sous-vêtements. Il lui reprocha son
manque de délicatesse dans la façon dont elle se déshabilla. A notre grande surprise,
il lui remit un texte imprimé qu’il lui laissa découvrir. Il lui demanda ensuite de
s’agenouiller sur le coussin posé au sol et de lire le texte à voix haute. Celui-ci
précisait les modalités de leur relation et s’achevait sur le don qu’elle lui faisait
de sa soumission. Il lui demanda d’apposer sa signature sous la forme d’une empreinte
digitale et il compléta par la sienne. Manifestement surprise par cette procédure
nouvelle, notre soumise oubliait les formes élémentaires de respect en répondant aux
questions qu’il lui posait. Demeurant assis dans le fauteuil, il la somma d’aller
chercher la cravache. Cette simple demande remit un peu d’ordre : lui ayant remis
l’objet, véritable sceptre de domination, il poursuivit ses questions à son endroit en
laissant la cravache glisser sur son envers. Au premier «Maître» oublié après un oui
ou un non, elle s’abattit sans retenue sur la peau exposée. Comprenant son intérêt à
tenir ses engagements, notre proie se fit attentive et attentionnée. La cravache avait
repris ses pérégrinations et flattait un pubis protégé par son écran de dentelle. Le
bassin ondula et la diversion de son attention lui fit oublier à nouveau de ponctuer
sa réponse par «Maître». Estimant que la coupe était pleine, il la fit basculer sur
ses genoux, et baissant sa culotte juste pour découvrir ses fesses blanches, il leurs
donna rapidement une couleur plus sanguine en abattant vigoureusement sa large main
sur ce postérieur réceptif. La coupe était si pleine qu’elle avait débordée : la
culotte était marquée par cette auréole dénonçant une envie criante. Il lui en fit la
remarque mais l’accusée plaidant coupable, il se sentit désarmé par tant de franchise.
Il choisit donc d’enchainer.
La courte chaine fit le tour de la taille et le dernier maillon fut accroché au
premier. Une autre chaine vint parcourir le sillon fessier avant d’être solidarisée à
celle ceinturant notre captive. L’autre extrémité fut ficelée à la partie antérieure,
comprimant ainsi des chairs délicates humectant les maillons réputés inoxydables.
Ainsi brêlée, Nina fut conduite à la salle d’eau. Ses mains furent rapidement liées et
accrochées au porte-serviette mural. Notre propriétaire se défit de sa chemise qu’il
déposa sur la tête de Nina, métamorphosée en porte-habits. Alors qu’il pensait lui
avoir ainsi ôté la vue, il se sépara de ses vêtements. Aussi silencieusement que
malicieusement Nina pouvait apprécier l’érection dont elle était témoin en plus d’en
être la cause.
Se séchant, il la libéra et la laissa se préparer tandis qu’il revint à nous pour nous
apprêter aussi.
Quand elle se présenta nue à nous, il me choisit pour un bondage d’échauffement. Je
fis le tour de son thorax par une boucle dans laquelle je revins pour mettre en valeur
ses seins que nous apprécions tant. La respiration de Nina cherchait à s’amplifier
alors que je m’y opposais résolument. Elle retrouvait avec bonheur mon contact. Ses
seins, actuels par nature, devinrent un présent, mis en valeur comme un paquet-cadeau
par mes passages multiples. Ses yeux se fermèrent. Les mains laissées libres dans son
dos se nouaient par les doigts enchevêtrés. La bouche s’entrouvrit. Nina vivait les
caresses parcourant sa poitrine prisonnière. Les mamelons durcis reçurent l’espiègle
morsure succédant au baiser sincère de notre heureux propriétaire. Rehaussés par ma
présence, ils se retrouvaient au centre des convoitises de chacun d’entre-nous. Nina
prit une lente et profonde inspiration qui lui démontra la pertinence d’avoir choisi
la confiance au détriment de ses pulsions.
La vibration les surprit. C’était celle d’un téléphone portable laissé sur la table de
desserte. Le message reçu confirmait un rendez-vous pour le soir même avec un couple
d’amis dans un hammam parisien. Cette perspective de sortie venait accroitre le
plaisir qu’il ressentait déjà. Heureux de s’être retrouvés, ils partageaient le besoin
d’être reconnus pour leurs spécificités sous le regard complice de témoins choisis.
Elle sut trouver le courage de lui confesser son besoin de se donner pleinement à lui.
Cet aveu eut pour conséquence de me congédier plus rapidement que je ne l’aurait
souhaité. La longue corde de sisal fut immédiatement réquisitionnée. Elle passa autour
du cou, s’engouffra dans ce passage étroit en cernant les lèvres avides qui
n’entendaient pas le rester et cerna de manière brutale la poitrine que j’avais su
exacerber.
Il ouvrit le lit et, se déshabillant instantanément, il la plaça sur lui en conservant
les brins de la cordes dans chacune de ses mains, à la manière d’un cavalier tenant
les rênes. Son pénis se fraya un passage entre les brins rugueux de ma consœur et vint
flatter un clitoris aussi orgueilleux qu’impatient. La rugosité de la corde se mariait
à la douceur des sexes dans un improbable mélange. L’envie allait les dominer mais,
conscient de ses responsabilités, il lui imposa de refreiner sa jouissance par une
fessée virile. Effet garanti. Pour l’aider, ou presque, il laissa son pénis vindicatif
glisser en de lents mouvements appuyés entre l’orée de son vagin et son clitoris. Ses
déplacements étaient facilités par notre soumise offrant alors une lubrification
démesurée. Elle revoyait sa peur de perdre pareils moments et son sentiment d’exister
lui apparut plus que jamais. Elle n’avait aucun doute sur la loyauté de celui qui la
faisait vibrer et vivre ainsi. Les discussions sur les forums qu’elle fréquentait
s’effaçaient comme un château de sable sous l’assaut des premières vagues de la marée
montante car ces babillages ne sauraient lui donner pareilles émotions. Elle sentait
monter en elle l’onde indomptable d’un orgasme victorieux. Sa demande d’être pénétrée
ne rencontra pas le refus qu’elle craignait. Il lui fut même autorisé à s’abandonner
sans plus attendre aux assauts que ma consœur et son propriétaire lui faisaient subir.
La corde enchâssait son corps et des mains fermes en assuraient la conduite. Voulait-
il la pénétrer plus profondément qu’il lui suffisait d’imprimer un léger mouvement des
bras sur les ganses qu’il s’était ménagé. Si son souhait était au contraire de lui
imposer un retrait, il n’avait qu’à refermer ses bras pour l’astreindre à remonter le
bassin sans délai si elle ne voulait pas se sentir déchirée par l’épaisse et rugueuse
corde de sisal. Lui la dominait sans ménagement et elle s’abandonnait sans aucune
retenue, savourant une soumission dépourvue de suspicion ou de crainte. La jouissance
la submergeait et il prenait un plaisir profond à la contempler ainsi dans son propre
dépassement. Le regard était perdu, les murmures et les soupirs avaient cédé place à
des râles profonds, les contractions l’agitaient selon une fréquence de plus en plus
élevée et son périnée abreuvait les brins du parfum envoutant du désir intense. Malgré
ces conditions extrêmes, il parvenait au prix d’efforts méritoires à différer le
moment de l’éjaculation. Il aimait la dominer ainsi, en la portant au bout d’elle-
même, en la faisant implorer la satisfaction de ressentir le sperme se répandre en
elle par vagues successives et violentes. Il la contraria en interrompant le coït pour
de nouveau surprendre le clitoris par les flatteries donnée par son pénis. Il compensa
cette douceur démesurée en resserrant la prise de la corde par un nouveau tour mort
entre ses poignets. Nina étouffa un petit cri qui trahissait sa douleur et son
plaisir. Il lui intima l’ordre de le laisser agir. Il engagea alors son pénis sur le
seuil du vagin déserté par les lèvres gonflées. Il eut loisir de rencontrer alors ma
consœur qui lui érafla plus qu’elle ne lui effleura le gland, rencontre dont il mesura
en silence le piquant. Il disposait de sa soumise et il l’obligea à accepter une
pénétration conduite millimètre par millimètre. Cette lente exploration le confortait
dans sa domination alors qu’elle achevait Nina implorant de son corps une pénétration
totale au plus vite. Son appel fut entendu et les soubresauts d’un orgasme partagé ne
tardèrent pas d’avoir raison d’eux.
Ils auraient aimé s’endormir ainsi mais l’impératif de leur rendez-vous les obligea à
une remise en condition accélérée.
Nina portait un petit collier fait d’un lacet noir tressé qui portait en pendentif le
Byzantin. Ils étaient nus sous ce pagne un peu ridicule fournit par l’établissement
et ils partageaient le plaisir de revoir ce couple d’amis après plusieurs mois de
rendez-vous manqués.
Le jacuzzi était accueillant et ils rejoignirent la petite dizaine de personnes
présentes. Les discussions restèrent anodines, portant sur la rencontre avec les uns
et les désertions des autres. De toutes les cordes, j’ai été la seule autorisée à les
accompagner. J’étais laissée sur le rebord et je pus contempler cette très jeune femme
qui fut invitée à quitter le banc immergé pour se placer devant son compagnon. Celui-
ci lui prodigua des caresses langoureuses sur ses épaules et son cou. Cette jeune
femme se réfugia dans un monde intérieur en fermant les yeux. Les mains masculines
descendirent poursuivre sous la surface de l’eau ce qu’elles avaient débuté en milieu
aérien. D’un rapide échange du regard, il fit venir derrière sa compagne un autre
homme qui reprit les caresses sur les épaules et le cou. Elle se mordit délicatement
le coin de la lèvre inférieure, trahissant ainsi l’émoi qui s’emparait d’elle
publiquement. Ses paupières s’ouvrirent et elle put constater la relative indifférence
qui l’entourait. Sans me voir, elle s’empressa de retourner dans sa cécité salvatrice
et son bien-être intérieur…
Je ne compris pas pourquoi Nina ne me fut pas offerte. Je ne crains pas l’eau et je me
sentais prête à distinguer Nina par mes cordons qui, réunis, valent bien celui de
légion d’honneur. L’eau semblait chaude et Nina davantage encore. Une surveillance
attentive du bassin aurait montré une élévation du niveau que j’aurai pu accroitre par
ma prestation. Désespérément, je fus maintenu dans mon rôle de figurante qui me
déplait tant pour laisser s’épanouir des conversations insipides que seuls les humains
peuvent apprécier. « Agir est le propre de l’Homme » avait déclamé l’un d’entre-eux.
Il faut croire que cette affirmation est sujette à d’autres conditions car si certains
poursuivaient leurs œuvres sur la jeune femme au sourire énigmatique et aux paupières
closes, personne ne m’a saisie pour honorer publiquement Nina comme elle le méritait
pourtant. Vivions-nous les instants immobiles et intenses qui précèdent les grands
moments ou bien glissons-nous dans l’assoupissement de la routine ?
Artman
Ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une utilisation ou d’une reprise,
partielle ou totale, pour une utilisation lucrative ou gracieuse, sans l’accord
express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.
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