Témoignage d’une corde (chapitre 18)

- Par l'auteur HDS Artman -
Récit érotique écrit par Artman [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Témoignage d’une corde (chapitre 18) Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-05-2013 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (chapitre 18)
S’en re-Maître à la volonté des deux

Le bruit de la clé jouant dans la serrure nous extirpa de l’attente silencieuse partagée par Nina et nous. Nous étions plus calmes qu’elle. Quoique nous, nous les découvrions vraiment. Cécile entra la première et marqua un temps d’arrêt. Ses yeux s’habituant à la pénombre parcouraient la pièce obscurcie par les volets et les rideaux tirés. Femme plutôt petite, sa silhouette paraissait plus élancée par ses fins talons et par les lignes harmonieuses de sa robe noire d’où s’échappait une gorge immaculée. Sa respiration soulevait le tissu diaphane où nous devinions déjà la forme de ses seins. L’homme qui la rejoignit aussitôt était bien plus massif. Nous remarquâmes sa mâchoire volontaire, ses épaules carrées et ses doigts aux phalanges velues. Ulysse portait bien son prénom. Notre Maître referma la porte derrière lui et appela Nina, blottie au fond de la pièce, pour procéder aux présentations. Nina s’avança. Sa robe noire fit un bel écho à celle de Cécile et, comme si elles s’étaient entendu pour le choix de leurs tenues, elle portait aussi des escarpins noirs irréprochables. Cécile illumina son visage d’un franc sourire. Ce rendez-vous était effectivement le fruit de leur cyber-rencontre qui avait été ensuite organisée par les hommes mis en relation par elles deux. Eux avaient dissimulé les préparatifs mais elles, elles avaient tu la teneur de leurs intenses échanges. En se rencontrant ainsi, l’une et l’autre mettait un visage sur celle qui avait reçue les confidences bien indiscrètes de leurs expériences et de leurs envies…
Artman proposa aux invités de se laver les mains tandis qu’il commençait à dresser la table ; niveau élémentaire de la domination. Nina vint l’aider en disposant les agapes acquises le matin.

Ils étaient maintenant assis autour de la table basse. Le champagne emplit les deux seules flûtes présentes et, après avoir rendu hommage à l’initiative heureuse des soumises pour la tenue de cette séance particulière, Artman édicta les règles qui allaient l’encadrer. La conversation s’instaura en échangeant sur les goûts et les attentes de chacun. Ulysse montra une finesse que son aspect physique ne trahissait pas de prime abord. À tour de rôle, les Maîtres cherchaient à mieux comprendre la soumise de l’autre ; une façon pour eux de déjà mieux les cerner, avant que nous nous en chargions. Nina fut la première à réagir à l’étau de cet interrogatoire déguisé. Une première tentative d’esquive fut contrée par des demandes d’exemples concrets de fantasmes non réalisés. Sans se ménager réellement le temps de la réflexion, Nina énuméra le fouet et le bondage en suspension. Au lieu de la protéger par une diversion, Artman s’enquit ouvertement de savoir si elle n’oubliait pas le principal. Un éclat luisant passa dans le regard de Nina mais celui-ci ne pu obtenir la rémission qu’il voulait imposer : Artman expliquait alors qu’une relation à plusieurs restait pour Nina une expérience aussi enviée que redoutée. Laissant notre support de prédilection dans une stupeur désarmante, il interrogea alors Cécile sur son ressenti dans de telles rencontres mais, avertie de la venue de cette question par la tournure de la conversation, elle l’annihila en expliquant que c’était là une façon parmi d’autres de plaire à son Maître. Pour déstabiliser cette femme bien sûre d’elle en pareilles circonstances, il indiqua avec fermeté qu’il n’était que temps pour les soumises de rejoindre leur état et il lui demanda d’emblée si son choix se portait sur le côté pile ou sur le côté face.
Cécile adressa un regard interrogateur à Ulysse qui lui enjoignit cordialement de faire son choix sans l’éclairer davantage sur l’objet de ce dernier. Un « face ? » dont on entendait vibrer le point d’interrogation fut énoncé. Sortant une pièce de monnaie de sa poche, Artman la tendit à Nina en lui précisant que Cécile ayant eu, comme invitée, le privilège du choix, le côté « pile » lui revenait par défaut avec la responsabilité de lancer la pièce. La face apparut et celle de Cécile s’illumina d’un sourire timide.
Nina reçu alors l’ordre de se lever et de se présenter au centre vide de la pièce. Un bandeau fut placé sur ses yeux et les hommes lui expliquèrent qu’elle devait désormais rester ainsi, en demeurant impassible à tout ce qui pouvait lui être prodigué.
Cécile dut aussi se lever et recevoir un autre bandeau sur ses yeux. Discrètement, il lui fut murmuré la consigne de déshabiller Nina en devant parvenir à émouvoir ses sens. Amenée face à sa proie, Cécile commença à dessiner de ses mains hésitantes le contour du corps de Nina. Les hommes regagnèrent leur siège et « content-plaire » le spectacle touchant des mains hésitantes rencontrant un corps inconnu vibrant lui aussi par le parcours imprédictible des palpations. Je ne sais pas si deux mains sont un autre jour, mais elles plaçaient Nina sous un éclairage nouveau. Seuls les accords des suites de Bach au violoncelle entouraient le corps à corps silencieux, délicat et aveugle qui régalait les heureux spectateurs dont nous étions.
Cécile trouva la fermeture de la robe de Nina et elle fit glisser langoureusement la tirette le long des vertèbres. Partie des dorsales pour parvenir aux dernières lombaires, cette ouverture occasionna une brèche dans la défense déjà entamée de Nina. Elle vacilla et un frisson accompagna la chute de la robe à ses pieds. Cécile découvrit alors de la pulpe de ses doigts les formes généreuses de la poitrine de Nina emprisonnée dans un bustier dont la couleur rouge vive renvoyait en mille feux les lueurs des bougies. Les doigts buttèrent dans un premier temps sur ce rempart mais, après une recherche méticuleuse, les agrafes furent trouvées. Une à une, elles cédaient en libérant cette poitrine que nous aimons toutes parcourir. L’effort de précision des doigts demandait à être récompensé. Cécile modela ces seins si différents des siens. Les muscles de Nina se bandèrent, sa bouche s’entrouvrit alors que la tête s’infléchissait lentement vers la droite. Une inspiration rapide et aussitôt bloquée se fit entendre. Aucun mot ne vint compromettre ce moment décisif.
Nina perdit un certain nombre de notions avec ses derniers vêtements. Elle exhalait son désir qui allait l’entrainer à sa perte probable. Artman se leva et, d’un geste précis de son index, il put conclure qu’en ayant dénudée ainsi Nina, Cécile avait gagné la première manche, qui, en l’espèce, ne se trouvait pas dans les vêtements jonchant le sol. Ceux-ci furent rapidement débarrassés et Cécile fut prévenue qu’il lui incombait maintenant d’être impassible alors que Nina fut enjointe de prendre là sa revanche.
Dans sa cécité conservée, Nina s’appropria rapidement le corps de Cécile. Les mains progressaient de manière assurée, montrant des signes de possessions s’apparentant à une forme de domination. Elles firent éclore sans ambages la soumission contenue jusqu’à présent en faisant glisser la robe de bas en haut, libérant ce corps svelte comme un levé de rideau livre la scène aux regards des spectateurs. En parcourant le nouveau panorama offert à elles, les mains de Nina soulignaient des sous-vêtements particulièrement esthétiques. Le soutien-gorge noir laissait les épaules nues en formant une ganse autour de la nuque comme nous aimons tant le faire. La culotte était ceinte d’un porte-jarretelles qui dessinait une arche à l’image de la porte d’octroi d’une cité médiévale. Comme elle, il protégeait ce centre névralgique, objet systématique des convoitises des assaillants. Il retenait des bas fins dont la noirceur rehaussait la blancheur d’un épiderme délicat. Nina mit fin à ses hésitations pour défaire Cécile de son soutien-gorge et s’approprier ses seins qui bien que plus modestes rivalisaient en sensibilité avec les siens. Les phalanges glissèrent sur les mamelons qui, perturbés par cette intrusion, protestèrent en se dressant ostensiblement. Cécile sentit céder la protection de ses derniers vêtements avec le même emballement qu’elle avait témoigné à Nina. Les mêmes causes provoquant souvent les mêmes effets, Cécile perdit partiellement son équilibre en laissant échapper un petit cri. Ulysse, venu auprès de Cécile, constata dans un sourire accorte que cette seconde manche mettait les soumises à égalité.

Elles reçurent pour consignes d’aller se préparer dignement dans la salle d’eau en devant se représenter au même endroit, dans la même nudité, avant que dix minutes ne s’écoulent et dans un état de propreté ne souffrant aucun reproche. À peine étaient-elles arrivées à la salle d’eau que des petits rires et une conversation prolixe se faisaient entendre. Durant ce temps, Artman et Ulysse adaptèrent la pièce en échangeant discrètement leurs premières impressions.

Les deux soumises se présentèrent sans qu’il puisse leur être reproché de ne pas avoir rigoureusement observé les prescriptions données. Elles retrouvèrent leur cécité et furent placées dos à dos, perpendiculairement au passage de la porte séparant la chambre de l’accès à la salle d’eau. La longue corde de sisal qui avait été offerte à Nina vint unir deux chevilles dépareillées. Cécile, plus que motivée pour éprouver notre caresse, ne chercha pas à dissimuler le plaisir immédiat qu’elle ressentait. La corde monta ensuite aux poignets droit de l’une et gauche de l’autre pour les lier de même. Elle passa à la verticale des têtes pour traverser un serre-joint placé à cet effet en pincement de la cloison surplombant le passage d’une pièce à l’autre. Notre consœur vint aux autres poignets qu’elle immobilisa aussi. Enfin, elle alla se lover fermement autour des dernières chevilles en obligeant les soumises à une station debout jambes écartées. Pour parler station, ce tableau pourrait être celui de « Filles du calvaire »(1). Ainsi, immobilisées, elles apprirent qu’elles allaient désormais être mises à disposition des hommes qui avaient toutes libertés de leur appliquer le traitement de leur choix. Elles n’avaient qu’une double obligation : celle de décrire leur ressenti lorsqu’elles étaient touchées et, inversement, celle de se taire dans le cas contraire. Durant cet exercice, elles seules parleraient ; les dominants s’imposant un silence absolu.
Tout en écoutant avec attention ces nouvelles consignes, elles unissaient autant qu’elles le pouvaient leurs doigts comme pour conjurer un éventuel mauvais sort.
Sans faire de bruit, Artman s’esquiva vers la douche qu’il mit à profit.
Ulysse commença par laisser glisser la cravache sur le corps de Cécile qui exprima sa satisfaction de trouver la caresse de cette petite langue de cuir sur sa peau. Très vite, la cravache migra vers les seins de Nina. D’abord, la partie supérieure puis le contour extérieur furent ainsi flattés. Puis, débutant par le repli inférieur et poursuivant sur la concavité du corps du sein, la cravache arrêtait son dérapage contrôlé sur la partie en tension surplombant le sein. Enfin, elle vint dans une rencontre ludique au contact du mamelon exposé. Nina respirait plus fort mais, toute à sa concentration pour deviner qui la touchait de la sorte, elle s’abstint du moindre commentaire. Un petit claquement sec la surprit ainsi que son mamelon. Le corps tout entier tressaillit et son gémissement fut accompagné d’un pincement de sa lèvre inférieure. La cravache regagna l’abdomen de Cécile, jouant initialement avec le pourtour du nombril pour glisser vers son pubis épilé. La position imposée exposait sa vulve. Le cuir rigide épousa de sa tranche, le sillon de son sexe qui s’écarta instantanément. Une pression plus marquée dans le mouvement de retour vers le nombril indiqua l’éveil du clitoris et Cécile ne trouva pas mieux qu’un gémissement en soupir pour exprimer ses pensées. Ce langage, bien qu’intelligible, n’étant pas celui attendu, lui valu un premier coup de cravache qui marqua l’intérieur de la cuisse d’une charmante empreinte carmine. Le cri lancé ne pouvait être catégorisé. Surprise, douleur, contentement ? Il en appela implicitement un autre car un nouveau coup vint frapper la même cuisse. Cette fois la douleur ne faisait pas de doute mais Cécile l’accompagna d’un « encore Maître» qui, bien entendu, lui fut refusé.
Après avoir sorti l’ustensile de sa trousse, Ulysse saisit de sa main le manche de cette roulette crantée. L’objet dense était composé d’aiguillons métalliques acérés placés sur le périmètre de la roulette. Celle-ci vint trouver l’épaule de Nina qui de suite déclara que cela la piquait. La route curviligne descendit le long du bras et cette forme adoucie de mésothérapie lui fit dire le caractère désagréable de cette sensation. En appuyant moins fort, la roue épousait les plis de l’aine -plus connus que les beaux nez- mais sans faire tressaillir Nina qui confirmait son aversion pour ce traitement.
Ulysse faisait glisser maintenant la roue agressive sur les seins de Cécile, n’en épargnant aucune des parties sensibles. Cécile exprima sans ambiguïté son intérêt pour cette expérience. Elle aimait la crainte de la douleur qui pouvait potentiellement l’accabler. Elle expliqua que, prisonnière des cordes et de son masque, elle appréciait d’autant son incapacité à maitriser l’itinéraire de cette roue qui marque son passage de ses dents en risquant de la mordre à tout moment.
Artman vint subrepticement relayer Ulysse qui s’esquiva à son tour pour ses ablutions. Il s’empara d’une bougie et commença à jouer de la chaleur de la flamme sous le sein de Nina. Alors que Nina indiquait ressentir la chaleur, il bascula la bougie enflammée au dessus du mamelon qui reçu deux gouttes de cire chaude. Décrire la sensation ne fut pas chose aisée pour Nina qui, évoluant mentalement dans sa cécité et son immobilisation par la corde au contact du corps soyeux de Cécile, aurait bien voulu s’échapper subrepticement dans un monde lui appartenant exclusivement. Pour être davantage avec Cécile, elle fit effort de trouver des mots dont elle savait pertinemment l’inadaptation. Surprise, morsure, irradiation n’indiquaient que de manière très incomplète le bien-être qu’elle aurait pu ressentir si elle avait pu s’enfermer en elle-même, en se recueillant dans sa prière intérieure.
La bougie vint chauffer progressivement l’entrejambe de Cécile. Ses lèvres étaient légèrement gonflées et leur écartement montrait un sexe luisant à la lumière de la flamme. Qui en était la cause ? La flamme qui l’éclairait ou celle qui l’habitait ?
La plainte d’une cheville endolorie et refroidie obligea de dénouer sans délai la corde. Ulysse nous rejoignit lorsque les soumises retrouvaient leur indépendance. Une courte pause permettant un retour au repas frugal fut décidée.

Les soumises ornées de leur collier prirent place aux pieds de leurs Maîtres, recevant d’eux de quoi se sustenter. La conversation reprit à mots couverts tandis que les soumises laissées nues se ressourçaient sans bruit.

Artman plaça Nina dos au mur et il lui remit son masque. Il me sélectionna et invita nos invités à s’approcher. Me repliant par le milieu, il me fit entourer le torse de Nina. Ma ganse fut disposée au niveau du sternum (ou plutôt du « sterfemme ») encadrant le sein droit. Mes deux brins réunis vinrent faire de même sur le sein gauche avant que de passer dans la ganse et qu’un premier serrage ne fige la situation. Chaque brin partit alors dans un parcours autonome mais respectant une symétrie parfaite qui délimitait harmonieusement les seins, l’abdomen et le pubis. En passant entre les lèvres et les cuisses, j’ai souligné le sexe de Nina qui, sous l’effet de la traction des brins, s’est trouvé mis en exergue par moi. Nina se délectait de me sentir ainsi revenue à elle. Les premiers commentaires avaient disparu et dans la pénombre muette, Nina recevait les caresses d’Ulysse tandis que Cécile agenouillée devant Nina, lui embrassait la peau fine de ses cuisses. Me trouvant, sa bouche me suivit et, tel un fil d’Ariane, je l’ai conduite à la source du plaisir de Nina. En condamnant les mains à être attachées bras croisés sous les seins qu’ils portaient, notre propriétaire acheva le tableau en disposant les seins comme sur un présentoir. Ce choix encourageait le vol à l’étalage et, après des caresses immodérées, Ulysse passa la main à Artman qui joua des seins de Nina pour un plaisir partagé. Nina ne put ou ne sut donc résister mais ses gémissements indiquaient plus une victoire qu’une défaite. Nina, que nous avons connu bien plus prude, acceptait désormais de succomber publiquement à la jouissance. Elle éprouvait la fierté de son bien-être et, malgré ses réticences pour son corps qu’elle aurait voulu différent, elle s’assumait pleinement. Les nombreuses caresses prodiguées la portaient, la mettaient en confiance, lui rappelaient qu’elle était une femme désirable et la réconciliaient autant avec les autres qu’avec elle-même. Moi, je me souvenais qu’il n’y a pas si longtemps elle croyait impossible de se sentir bien ainsi. Doucement, Artman m’a averti que j’allais devoir la quitter puis il a soumis Nina à un retour qu’elle aurait voulu différer. Nina trouve la liberté dans la contention. Paradoxalement, sans nous, Nina n’est pas libre ; elle est abandonnée.

Les deux dominants échangèrent à demi-mots et Cécile eut à choisir laquelle d’entre-nous allait l’encorder. Nos qualités respectives lui furent présentées et alors que son choix se portait sur la plus rugueuse, Ulysse décida qu’en matière de lien, il vaut mieux lin que l’autre. Le masque qui lui fut passé l’empêcha de voir la satisfaction de cette corde qui estime ne pas être sollicitée autant qu’elle pourrait l’être. Elle aussi pliée en deux, passa chacun de ses brins sur les épaules de Cécile, laissant la ganse au milieu du dos. Descendant directement vers le pubis épilé, ils cernèrent ce sexe inconnu pour revenir passer dans la ganse. C’était le moment pour eux de changer de cap pour gagner les petits seins de Cécile à leur cause. Un premier passage sous eux fut suivi d’un second au dessus. Ces deux arceaux de corde furent alors réunis, exacerbant une poitrine bien appétissante qui fut aussitôt laissée aux bons soins de Nina et d’Ulysse. Artman acheva l’emploi de la corde de lin en attachant chaque poignet au niveau de la taille. Cécile avait un corps harmonieux et la corde en soulignait les charmes. Elle le protégeait en apparence mais, en réalité, elle en exacerbait la séduction. Ainsi livrée, il ne faisait aucun doute que Cécile n’était pas gênée par l’appréhension. Son sourire ingénu dénotait une confiance totale que les caresses ainsi encouragées allaient récompenser dignement. Les gémissements de Cécile confirmèrent sa satisfaction qui se conjuguât avec celle de ma consœur.

Elles étaient allongées ensemble sur le lit. Cécile montrait un tempérament lascif et nous comprenions mieux que les hommes présents qu’elle attendait qu’une autorité plus ferme se manifeste. Ses attentes réclamaient une domination intransigeante, des exigences à satisfaire sans discussion, une prise en main sans concession. Elle aurait tellement voulu être encordée et sévèrement prise par les hommes tout en recevant la compassion saphique de Nina. Au lieu de se cumuler, les virilités d’Ulysse et d’Artman s’évitaient mutuellement à la manière de deux aimants du même pôle que l’on ne peut se faire rencontrer. Reprenant la corde de sisal bien adoucie par les soins prodigués par Nina, notre Maître commença à lier les soumises en les maintenant cote à cote allongées sur le dos. La réceptivité de Nina s’était étiolée. Le ronronnement d’un vibromasseur réveilla son attention et elle regarda Ulysse appliquer l’objet sur le sexe de Cécile. Plus rapidement qu’elle ne l’aurait imaginé, l’application d’Ulysse paya. Des gémissements ténus sortir du corps tenu. Cécile ne put retenir les oscillations de son bassin devenu gourmand. Le vibromasseur poursuivait inexorablement son travail d’appropriation et Cécile appréciait de ne pouvoir s’y soustraire. Elle fermait ses yeux lentement pour les ouvrir spontanément peu après, atteinte d’un éclat de jouissance comme d’autres se figent et s’écroulent par celui d’une grenade ou d’un obus. Les cris devenaient continuels et Ulysse joua de son index qu’il plaça dangereusement comme un mors dans la bouche imprévisible de Cécile. Ce bâillon ne pouvait cependant contenir des sons qui provenaient bien plus intérieurement. Devant son inefficacité et la contagion de la vague jouissance qui submergeait notre invitée, Ulysse, ne résistant toujours pas au chant de cette sirène, se mit à nu et entreprit de dompter ce plaisir impétueux. Notre camarade du lâcher prise pour laisser le Maître disposer de sa soumise. Ulysse s’allongea à son tour et asseyait Cécile dos à lui en entamant une sodomie vindicative. La pénétration ne tarda pas et les gémissements de ce plaisir affranchi emplirent la chambre en lui donnant un charme qu’elle n’avait pas. Notre propriétaire se vêtit d’un préservatif et nous délaissa pour approcher son pénis de la vulve offerte de Cécile. Les premières caresses écartèrent des lèvres que l’on pouvait à raison qualifier de petites. Son clitoris tendu fut invité à se découvrir et sa fermeté n’était pas entamée par l’humidité qui sourdait d’un vagin accessible. L’accès était toutefois limité. La position et l’emprise d’Ulysse en elle limitait l’entrée même si Cécile était maintenant allongée sur Ulysse. Le pubis, fermé par la ceinture osseuse restreignait cette porte du plaisir. Artman sentit alors Nina se blottir contre son dos et placer ses mains sous son tee-shirt. L’encourageait-elle ou le retenait-elle ? Ne trouvant pas son appui, perplexe sur la possibilité technique de pénétrer ainsi Cécile, il vit comme nous Nina s’éloigner et partir avec elle son désir et son érection. Courageusement, Ulysse mit les bouchées double et emmena seul Cécile à une apothéose méritée.

Au terme d’un retour en douceur et du départ des invités, nous fûmes témoin de la reprise de vigueur de notre propriétaire. Saisissant Nina avec mon concours docile sur lui, il la pénétra de toute sa virilité durci. Nina avait les seins rendus proéminents et sensibles par mon attache, les mains liées dans le dos, il lui imposait de retenir sa jouissance alors qu’il stimulait la sensibilité de son clitoris par des attouchements presque brutaux. Sentant l’effet réussi de sa domination, il poursuivit en utilisant les deux longueur de brins pour fouetter sèchement les fesses offertes de Nina. Les coups redoublèrent de violence. Le claquement sec de mon choc sur l’épiderme scandait les gémissements de Nina et les demandes d’ « encore » de Nina. Cette thérapie convenant manifestement à dissiper les doutes de notre propriétaire sur sa capacité d’érection, il décida de poursuivre au-delà de toutes raisons le supplice de Nina, attachée, empalée, meurtrie, exacerbée mais tellement soumise. Son visage se crispa, s’éclaira d’un large sourire et de nouvelles contractions déferlèrent en elle. Elle inondait mes brins passant dans son entrejambe d’abondantes et d’odorantes sécrétions quand, ironiquement, il lui fut demandé, preuve à l’appui, de se contenir. Quelques fessées expiatoires ne corrigèrent pas les fuites mais contribuèrent à parachever cet état de jouissance profonde où il se sentait homme, où elle se savait femme, où il la sentait femme et où elle le savait homme. Et moi, que suis-je alors ?

1 : Régie Autonome des Transports Parisiens, ligne de métropolitain n° 8 pour le temps présent, en référence aux Bénédictines qui prirent le nom de Calvaire pour se placer dans la lignée de la crucifixion de Jésus sur la colline extérieure à Jérusalem nommée Calvaire aussi.


Avec l’aimable collaboration de Serendipity pour la relecture, ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une reprise, même partielle, pour une utilisation, lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.

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