Témoignage d’une corde (chapitre 19)

- Par l'auteur HDS Artman -
Récit érotique écrit par Artman [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Témoignage d’une corde (chapitre 19) Histoire érotique Publiée sur HDS le 31-05-2013 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (chapitre 19)
Témoignage d’une corde (chapitre 19)

Quitte ou double ?

Nina s’interrogeait. Était-ce là encore une des machinations de son Maître ? À peine arrivés, il l’avait conduite dans cette chambre où elle espérait enfin trouver l’accueil de ses bras. Au lieu de cet asile, il lui avait ordonné de disposer ses affaires dans la penderie tandis qu’il s’éclipsait au prétexte de demander à la réception une solution aux odeurs d’égouts menaçant la pièce. Revenu, il avait invité Nina à user de la salle d’eau. Bien évidemment, à peine s’était-elle dénudée que l’on frappait à la porte. Elle l’entendit parler avec une femme et, vêtue en toute hâte de la sortie de bain, elle le vit faire irruption avec un désodorisant qu’il utilisa rapidement. Fausse alerte, l’inconnue repartit et lui réapparut. Il était contrarié de devoir conserver cette chambre malodorante, même si l’aérosol semblait efficace. Il fit glisser la serviette et plaça Nina sous la douche. De ses mains familières, il disposa d’abord le masque qui occulta la vue de Nina pour ensuite la laver avec douceur. L’amaigrissement du corps de Nina trahissait les soucis qui l’accablaient. La peau restait douce mais une certaine tristesse semblait la revêtir. Une teinte plus mate due aux échecs ? À plusieurs reprises, il dut retenir Nina car elle perdait facilement l’équilibre. Les épaules, les seins, les cuisses et les fesses n’avaient plus les mêmes rondeurs qu’il leur connaissait. Nina réagissait avec une retenue engendrée par la fatigue et une certaine lassitude pour un quotidien trop pesant. Les mains la parcourant la rassuraient sans entrainer la montée du désir qu’elle pensait inexorable après plus de quatre semaines d’abstinence. Il la séchait désormais. Progressivement les dernières gouttes d’eau la quittaient. Enfin, elle se sentit enlacée et il la serra contre lui. Elle ne sut pas lui dire à quel point elle avait attendu ce moment simple et combien elle espérait qu’il dure. Le masque de tissu absorba les gouttes un peu salées qui s’échappait silencieusement de ses yeux condamnés. Il ne comprit pas que son inspiration profonde était pour elle le moyen d’essayer d’endiguer son quotidien pour qu’il ne vienne pas polluer leurs rencontres toujours trop brèves.
Il la plaça dans la pièce principale et il me fit venir à elle. Silencieusement, il me conduisit avec application en me faisant sillonner la gorge, les épaules et les seins de Nina. Toute ma longueur fut utilisée pour valoriser cette poitrine aimée. Ma couleur noire tranchait sur l’épiderme laiteux en valorisant les seins cernés tandis que la blancheur de l’abdomen et du visage contribuait à rehausser ma présence saugrenue.
Presque aussitôt, il me défit d’elle pour me reprendre, fidèle, afin de l’attacher sur le lit. Les bras et les jambes en croix, Nina ressentit le bienfait de mes liens. À mon tour, par mes tours, je la pris à mes dépens et je la réconfortais de mon mieux, tentant de lui apprendre les petites ficelles de l’abandon. Simultanément, les mains qui la dessinaient maintenant éveillèrent ses sens, illuminant son obscurité subie. Elles avaient toujours cette douceur mais elles s’étaient désormais habillées d’une détermination qui la faisait frémir. L’ébullition n’était pas loin. Trop absorbée par ma compassion, je n’avais pas entendu qu’il lui parlait, que lui aussi l’incitait à s’en remettre à sa maîtrise, à s’abandonner voluptueusement à ses bons soins. Sans savoir à qui en revenait le mérite, Nina sombra langoureusement dans un plaisir rythmé de soupirs qui sont autant de notes d’une mélodie toujours agréable à entendre. Marquant une pause, il lui ôta son masque pour lui appliquer des disques démaquillants tenus par de l’adhésif. Recluse dans ce noir absolu, Nina reçut à nouveau son masque en tissu imprimé. Les caresses reprirent lentement engendrant les effets escomptés. Le sexe de Nina irradiait une douce chaleur. Les lèvres charnues s’étaient disjointes montrant l’orée de cet antre de velours que nous ne fréquentons pas autant que nous le méritons.
La sonnerie du téléphone brisa cette ode. Quelques mots échangés et Artman nous indiqua qu’il devait se rendre dans le hall de l’hôtel pour récupérer un document qui lui était destiné. Il sortit aussitôt.
Comme je vous le disais en introduction, Nina s’interrogeait. Doutant un moment de sa solitude, elle indiqua que sa cheville droite était trop serrée. Pas de réponse. Elle essaya de se détacher mais nous tenions bon. Par quelques frottements de son visage sur l’oreiller, elle chercha vainement à recouvrer la vue. Il n’allait tout de même pas la laisser ainsi seule, exposée à tous les aléas d’une situation pouvant très vite devenir embarrassante. Et si la femme de chambre revenait pour s’assurer de l’efficacité du désodorisant ? Si, dans un caprice imprévisible, la serrure de la porte ne fonctionnait pas et qu’il faille faire appel à un serrurier ? Pour combien de temps l’avait-il condamnée à cette réclusion bien plus inconfortable qu’il n’y paraissait ?
Le bruit du mécanisme de la porte mit fin à ses interrogations. Un joyeux «tu es encore là, c’est parfait ! » de notre propriétaire vint la détendre avant qu’un baiser délicat ne vienne atterrir à la commissure de ses lèvres souriantes. La vérification de nos nœuds montra qu’il était effectivement temps de libérer les chevilles. Je fus desserrée et un massage délicat cherchait à réchauffer les extrémités endolories. Les mains manquent décidément du sens de l’orientation car, se perdant comme toujours, elles échauffèrent un entrejambe qui ne se caractérisait pourtant pas par le froid. Nina glissait dans les rouleaux de la volupté, lorsque le bruit du jaillissement de l’eau dans le lavabo la fit sursauter. D’un ton ne dissimulant pas son inquiétude elle annonça « Il y a quelqu’un avec vous ! ». Avec l’assurance de celui qui serait capable de vendre des glaçons aux esquimaux, il lui répondit qu’il s’agissait de la chambre mitoyenne et que les cloisons sont vraiment mal insonorisées. Il est normal que si les murs ont des oreilles, ils doivent bien, comme les hommes, se les laver parfois. Il acheva de la détacher et, sans lui permettre de voir, il l’aida à venir dos à la porte de la salle d’eau. Elle se blottit dans les bras de son Maître qui ne lui cacha pas le plaisir qu’il éprouvait à sentir l’appréhension envahir sa soumise. Nina vibrait au gré de cette crainte délicieuse où un détonant mélange de curiosité, d’attente et de peurs captait ses sens. Maintenant, dans une position verticale, ses membres furent à nouveau arrimés dans une position de croix de Saint-André fictive. Il me reprit pour me passer autour du cou déjà orné du collier de corde rose. Tandis que ses mains s’activaient avec moi et le corps de Nina, celle-ci sursauta une nouvelle fois –du moins autant que les liens le lui permettaient, c’est à dire avec bien peu d’amplitude- en réitérant son affirmation selon laquelle une autre personne s’était jointe à eux. Effectivement, d’autres mains lui caressaient la cuisse gauche.
Les caresses poursuivirent à toutes jambes (de Nina) tandis qu’Artman lui expliquait qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter, que seule son ombre prenait quelques libertés et, que pour satisfaire tous les désirs qu’elle lui exprimait, il lui avait été nécessaire de redoubler d’attentions. Pour atteindre ce doublement, il lui avait fallu se dédoubler. « Fallu se dédoubler », Nina l’entendait plutôt comme « phallus dédoublés » car elle était persuadée que ces mains étaient masculines. On sait comment ça commence mais la fin reste imprévisible, encore que ce n’était pas le doute qui l’habitait. Quitte ou double était la question qui lui venait à l’esprit. Soit elle mettait fin ici à cette relation chargée d’imprévisible –mais c’était là aussi son charme- soit elle acceptait le double, mais en aucun cas la double. Malgré ses réticences, les encouragements et les réconforts surent avoir raison d’elle. Nina n’entendant que son Maître au cœur de sa cécité absolue, se laissa couler progressivement dans le bien-être qui s’offrait à elle. Réciproquement, elle s’offrit à notre propriétaire et, indirectement, à son alter ego. Elle était tenue fermement dans sa position de crucifiée, elle sentait combien je mettais en valeur ses seins et, surtout, elle était entrainée dans la spirale d’une volupté intransigeante. Gainée par les caresses simultanées, Nina laissa sa tête basculer vers l’arrière et acceptait de vivre le voyage immobile qui lui était proposé.
Par effet d’émulation, les mains d’Artman cherchaient plus que jamais à être précises comme peuvent l’être celles d’un violoniste faisant naître la note juste. Elles savaient être douces sur le pourtour des seins et l’emplanture du cou. Elles étaient plus fermes et plus vives lorsqu’elle glissaient sur la taille et l’abdomen. Elles devenaient intransigeantes lorsqu’elles annexaient sa vulve. Mais, jamais elles ne perdaient de leur précision, jamais elles ne cédaient à la précipitation ou à la brutalité.
Pour l’Ombre, la tâche était plus novatrice. Ses mains découvraient Nina. Elles avançaient lentement dans leur exploration, savourant la conquête de cette aire nouvelle, qui n’avait rien de l’ère glacière et qui pouvait même contribuer dangereusement au réchauffement climatique. L’une tenait le sein tandis que l’autre le flattait. Le mamelon durci affichait une contrariété de façade et les petits pincements qu’il reçut changèrent sa teinte de manière assez réussie. Elles surent aussi venir soutenir la cambrure des reins et s’appuyer sur la naissance des fesses. Nina était sensible à cette forme de caresses plutôt statiques. La main la tenait ainsi et elle en ressentait toute la pression ainsi que le jeu subtil des doigts qui se postaient à l’entrée de son sillon fessier en la laissant redouter le moment où ils poursuivraient leur reconnaissance.
Seul Artman parlait. Des mots rassurants, dont elle ne pouvait plus reconstituer les phrases, sont venus la transporter. Il était question de confiance, de soumission resplendissante, de sensibilité, de découvertes…
Une oscillation de son bassin accompagnée d’un gémissement langoureux trahirent son désir. Un index s’immisça dans son vagin ruisselant et vint masser la zone découverte par le Dr Gräfenberg tout en renouvelant, par de lents allers et retours, cette intrusion réclamée silencieusement. Simultanément, d’autres doigts différents s’appliquaient à écarter les chairs pour faire saillir ce clitoris provocateur et venir effleurer son sommet. Ce morceau joué à quatre mains expertes fut mis à profit par Nina. Bien qu’il lui fut demandé de se retenir pour ne pas accéder prématurément à une jouissance pouvant être dévastatrice, elle confessa son incapacité dans un râle et laissa échapper un cri d’appel à davantage de caresses.
Nina avait perdu sa retenue et ses appréhensions. Elle s’agitait dans l’étau de ses liens qui la solidarisaient à cette porte mais elle, elle avait franchi une autre porte. Elle avait accédé à cette liberté intérieure si difficile à décrire mais impossible à oublier.

Contre toutes ses attentes, elle fut libérée de ses liens et de mon emprise. Les mains la désertèrent pour la guider, dans sa nuit artificielle, dans la salle d’eau où elle put boire et se soulager avec l’aide de son Maitre. Elle n’osa pas demander si l’Ombre les avait suivi jusque là mais cette pensée lui procura un frisson qu’elle imputa aussitôt fallacieusement à la température fraiche de la pièce.

Nina retrouva le confort du lit. Avant d’être placée une nouvelle fois allongée sur le dos, elle dut s’agenouiller. D’une pression n’acceptant pas la contestation, son buste fut basculé vers l’avant. Nina était sur le lit devenu scène, les fesses écartées par cette position incongrue, en appui sur ses genoux et ses avant-bras. D’où la regardait-on ? Discrètement, elle recula ses genoux mais une claque assurée lui fit comprendre qu’elle n’avait plus à bouger. Le bruit du robinet, des pas et de sa main droite saisie, elle reconnut le crochet entre ses doigts. La voix d’Artman semblait s’être éloignée en lui intimant l’ordre de placer le crochet dans son fondement fragile. Dans le même temps un doigt anonyme enduisait son anus de lubrifiant. Nina s’assura discrètement que la boule proposée était bien la plus petite et s’exécuta au plus vite. Ces quelques secondes lui parurent interminables mais elle était maintenant parée.
La corde de sisal démarra du crochet et Nina pu s’allonger. Remontant aux épaules, les brins emprisonnèrent élégamment le buste avant de s’arrimer aux pieds de la tête de lit. Ceux de Nina furent saisis une nouvelle fois par une attache passant par la cheville et le coup de pied. Les jambes furent écartées pour que ces autres brins aillent aussi se solidariser aux pieds opposés du lit. Malgré la liberté laissée à ses mains, notre soumise ne pouvait pas se dérober. D’une certaine façon, elle appréciait la présence du crochet qui la prémunissait d’une autre sodomie qu’elle redoutait fortement.
Les mains reprirent le modelage de ses formes. Elles rivalisaient d’attentions et de prévenances mais désormais aguerries, aucune d’elles n’avait de doute sur ce qu’il convenait de faire. Comme pour toucher du doigt certaines vérités, elles convergèrent vers le clitoris. Jugé trop chétif, malgré son extension, pour être partagé, il fut laissé à une main tandis que l’autre alla investir le vagin. Cette caverne n’aurait pu en abriter quarante mais elle en accepta deux briguant la place convoitée.
Surpris l’un par l’autre, les deux doigts virils firent connaissance dans ce lieu magique, qui sous l’effet des circonvolutions digitales, le devint un peu plus. Quelques instants plus tard, les mains de l’Ombre firent à elles seules vibrer Nina.
La musique et une odeur de bougie emplirent alors la pièce. Sans aucune parole, une première goutte de cire surprit le mamelon bercé par les caresses bienveillantes qu’il recevait. Avant qu’il n’eut le temps de donner l’alerte, il était déjà figé dans la cire solidifiée. Une petite manipulation fit sauter le sommet de cet écorce et la pulpe d’un doigt vint s’entretenir avec lui. D’autres gouttes se déversèrent sur la chair tendre des lèvres et du clitoris qui s’encapuchonna rapidement. La respiration de Nina rythmait la chute de cette pluie particulière. Les mains restées sur son corps tentaient de compenser les douleurs ressenties en prodiguant des sensations aussi agréables et apaisantes que possible. Ce faisant, elles créaient involontairement une dualité exquise de sentiments chez Nina. Elle ressentait l’attaque de la cire sur son corps vulnérable comme une reconnaissance de sa condition de soumise et l’œuvre des mains comme une allégeance à sa nature de femme. Subtil mélange qui la comblait parfaitement. Le jeu en valait largement la chandelle mais il cessa subitement.
Le bruit de l’étoffe froissée lui était parvenu. Sa bouche sentit glisser la texture ferme d’un pénis en érection. Elle n’eut pas de réels doutes : celui-ci ne lui était pas inconnu. Elle le gouta, non pas à pleines dents, mais dans une recherche approfondie et l’identification ne lui fit aucun doute. Se sentant joueuse aussi, Nina essayait d’emprisonner cette verge qui se déroba pour venir à la rencontre d’autres lèvres.
Nina vivaient les hommages que son Maître dédoublé lui rendait. Elle se savait observée par cette ombre inconnue qui prenait si bien soin d’elle. Oubliant ses limites, elle s’abandonna dans un plaisir sans « non ». Pénétrée par le pénis de son Maître qui emplissait son vagin ruisselant, sa main prisonnière en reçue un autre moins arrogant. Le cocktail réalisé par tant de caresses simultanées, le jeu discret du crochet qui transmettait les passages du phallus voisin, le maintien que nous lui imposions, la protection de cette musique douce dans sa cécité et la présence inimaginable de ce parfait inconnu muet qu’elle voulait découvrir au toucher la transportèrent dans une jouissance nouvelle. Pas d’un niveau dépassant toutes les précédentes mais avec un effet de masse, de force, de puissance qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant.

Rompue par le plaisir, Nina fut détachée sans qu’elle ne manifeste le moindre mouvement. Attentifs, son Maître et son ombre prirent soin de lui ôter délicatement le crochet et de lui donner à boire. Nina fut placée sur le ventre et l’ombre débuta un massage méticuleux. Connaissant la transparence d’un corps que l’on masse, Nina voulu résister un instant mais elle ne s’en sentit pas la force. Acceptant ce nouveau bienfait, elle s’en remit si bien à l’ombre anonyme, qu’elle plongea dans un sommeil profond qu’elle n’avait pas eu le bonheur de rencontrer depuis bien longtemps.




Avec l’aimable complicité de Serendipity pour la relecture, ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une reprise, même partielle, pour une utilisation, lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman

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