Témoignage d’une corde (chapitre 11)
Récit érotique écrit par Artman [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 14-07-2012 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (chapitre 11)
Témoignage d’une corde (chapitre 11)
Une rencontre Ninattendue
Agenouillée, elle lisait le texte qu’il venait de lui remettre. L’écoute de l’engagement de soumission donné avec une conviction perfectible lui confirmait intérieurement sa décision de lui démontrer qu’il entendait la diriger avec plus de fermeté. Pourtant, il n’en fit rien paraître immédiatement. D’une voix rassurante, il la fit se lever et, abaissant précautionneusement sa culotte jusqu’aux genoux, prit le temps de l’inspecter. Un léger duvet reprenait la conquête de son pubis, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Flattant l’épiderme de ses fesses, il l’interrogea sur sa santé et l’échéance de ses règles. En la basculant en douceur sur ses genoux, il lui remit le rosebud en main pour le mettre à température tandis que, lentement, il enduisait de lubrifiant les replis charnus de l’étroit passage. Le bijou trouva alors rapidement son écrin de prédilection dans une indifférence toute relative de notre soumise. Relevée, il lui passa d’abord les chaînes autour de la taille puis dans le sillon parfumé de son entre-jambes. Écartant les lèvres silencieuses, les maillons se placèrent naturellement en prenant le clitoris éveillé en otage. D’une petite ficelle bistre, il relia la tête du rosebud au chaînon le plus proche. Plongeant son regard dans le sien, il lui lança un « rhabille-toi » péremptoire qui trancha avec l’attitude prévenante qu’il manifestait depuis qu’ils s’étaient retrouvés.
Le soleil de début d’après-midi était chaud. Ils se promenaient dans cet immense parc verdoyant dont les recoins laissés à l’état sauvage semblaient indiquer que nous avons tous besoin de cet équilibre entre culture et nature, entre l’apport de notre éducation et l’influence de nos pulsions profondes. La chaîne lui imposait une marche lente, faite de petits pas ajustés. Il lui parlait calmement de ses sentiments, de sa fierté de la savoir confiante et de sa satisfaction du chemin parcouru depuis leur première rencontre. Ils empruntaient un sentier meuble en sous-bois et elle comprit le but de cette excursion champêtre lorsqu’il étudia la flexibilité de jeunes pousses d’un arbuste. Avec un sourire amusé, elle lui demanda s’il était à la recherche de gourmands.
Effectivement, la gourmandise se lisait dans son regard. Muni d’un sécateur extirpé de son sac, il avait coupé plusieurs branches à l’âme pleine de sève. Il joua de l’une d’elles qui s’abattit avec une célérité toute mesurée sur les rondeurs du jean qu’elle portait. Un petit cri accompagna un léger sursaut qui accentua la présence incongrue dans son fond de culotte. Les réactions en chaîne savent parfois être bénéfiques. Estimant le test réussi, il rangea le sécateur et les branchettes coupées dans son sac Il lui fit remarquer combien ce cadre bucolique se prêtait bien à une immobilisation d’un corps féminin dénudé autour d’un tronc rugueux. Un voile d’inquiétude habilla le regard de Nina mais celui-ci se dissipa lorsqu’il l’informa que les risques d’une mauvaise rencontre en pareille situation l’en dissuadaient à regret. Attachée au fil de leur conversation, j’avais pourtant hâte de prendre l’air aussi. Ils choisirent alors le chemin du retour. A la lecture de son visage contracté, il apprit, qu’à chaque pas, elle luttait désormais de toutes ses forces pour résister à la jouissance procurée par les petits mouvements de la chaîne sur cette partie si sensible de son anatomie. Pour la détendre, il l’interrogea sur le respect de sa demande d’abstinence scrupuleuse au cours des huit derniers jours.
Elle ressentait pleinement la domination espiègle qu’il exerçait sur elle. Une conversation plaisante, un peu détachée était soudainement interrompue par un geste vif, un regard profond ou encore une affirmation abrupte. Était-il plus ambivalent qu’à l’accoutumée ou était-ce la conséquence de retrouvailles après un mois de séparation ? Elle aurait préféré qu’il la déshabille avec soin, l’emmène avec lui sous la douche apaisante afin de la laver délicatement avant de la porter sur le ring de leurs ébats, où nous les cordes ne restons pas de côté, afin de faire sourdre le torrent de son plaisir impatient. Sous l’influence des chaînes, elle reconnaissait toutefois les bienfaits de cette courte promenade. Arrivant au bâtiment de leur logement, il lui restait à affronter la redoutable épreuve des marches de l’escalier les menant à l’étage.
En entrant dans la pièce, il l’invita à se déshabiller dans la salle de bain et à se laver. Il resta dans la chambre pour agencer le décor de l’interprétation de leurs sentiments. La forme en L se prêtait bien aux aménagements qu’il escomptait réaliser. Les murs lisses ne faciliteraient cependant pas notre fixation. Un rapide coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’ils n’étaient pas en retard. Nina, parée de son string d’acier, ouvrit la porte et demanda l’autorisation de venir le rejoindre.
Il la prenait enfin dans ses bras. Nous pouvons même dire qu’il la prenait par cœur. Les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre n’étaient pas identiques mais ils s’appariaient remarquablement. Parler d’amour à leur sujet n’est pas incongru mais encore faut-il réussir à décrire ce que recouvre cet amour hors normes par définition. Elle aimait ce qu’il réveillait en elle comme ce besoin ranimé de plaire, de devoir prendre la mesure du temps, de savoir savourer l’envie autant que la jouissance. Les mots de «soumission», de «confiance» ou d’«abandon» avaient désormais une signification particulière pour elle. Ils s’étaient enrichis de ses expériences passées mais ils retrouvaient le lustre apporté par une histoire bien présente. Ils réveillaient en elle la femme assoupie que son corps malmené hébergeait. Les caresses glissant sur ses cicatrices semblaient les effacer pour redonner vie à cet épiderme meurtri. Dans son attitude dominante, il savait également la prendre en considération. Grâce à lui, elle comptait. Pour sa part, il appréciait sa générosité. Elle savait faire don d’elle-même et il mesurait combien sa soumission offerte avait non seulement construit sa domination mais, au-delà de toutes attentes, avait aussi contribué à augmenter sa confiance en lui. Grâce à elle, il en aimait davantage ses proches, il acceptait mieux les contraintes de son métier et plus belle était la vie.
Il congédia les chaînes et il fit assoir Nina sur le fauteuil. Il me passa autour de son corps. J’épousais alors ses épaules, sa gorge, ses seins, son abdomen et je la solidarisais au fauteuil. Deux sangles en cuir lui imposèrent de conserver les mains jointes dans le dos tandis que deux autres prirent les chevilles qu’elles reliaient aux pieds du siège, la contraignant à dévoiler son sexe avide. À vide, il ne le resta pas car de sa main il vint dessiner le pourtour des lèvres gonflées et laissa glisser ses doigts dans ce vagin affamé, salivant déjà du met annoncé. Son appétit ne fut pas calmé car les doigts ressortirent prématurément pour venir flatter le clitoris durci par des circonvolutions appliquées, tantôt le frôlant, tantôt le plaquant contre la paroi osseuse du pubis. Elle ferma les yeux, les mâchoires se serrèrent et les doigts se crispèrent. Avant qu’elle ne cède au plaisir, il glissa le fauteuil et son invitée jusqu’à la salle d’eau. Il habilla Nina de son masque aveugle et notre propriétaire se mit à nu pour prendre sa douche tout en reprenant le fil de leur conversation.
Se séchant, il libéra Nina de toutes ses entraves, exception faite de son masque. Elle fut placée à genoux sur l’assise du fauteuil et lui, s’approchant au plus près de son dos encore marqué de mes empreintes, reprit les caresses précédemment interrompues. Comme par crainte d’une nouvelle cessation d’activités, Nina avait besoin de ne plus différer sa jouissance. Il l’écouta mais n’accéda que partiellement à sa demande. Les caresses sur les seins et le clitoris se firent plus lentes et plus douces. Son pénis érigé glissa entre les lèvres ouvertes mais revint prendre contact avec l’anus récemment libéré. Dès la première poussée, il pouvait ressentir le besoin impétueux de Nina d’être pénétrée. Le gland trouva avec une aisance surprenante le passage et vint s’appuyer sur le sphincter interne qui entendait tenir son rôle de gardien. Qui osera encore prétendre que s‘y prendre comme un gland est une métaphore péjorative ? Certainement pas Nina qui, redressant son buste, agrippa de sa main le bâti de la porte et, dans un souffle devenant un râle, se laissa investir sans brutalité. Au rythme des caresses reçues, des mots murmurés et de sa jouissance retrouvée, notre soumise chercha à se dégager pour faire face à son Maître. Désapprouvant cette initiative qui interrompit prématurément la sodomie débutée, il la replaça sans ménagement en lui maintenant fermement les deux poignets sur le dossier du fauteuil par une seule de ses mains. Il récidiva la pénétration de manière plus virile. L’investissement fut rentable et notre soumise trouva son intérêt dans ce placement risqué. Il saisit alors une des baguettes rapportées du parc et en appliqua quelques coups vifs qui s’empressèrent de marquer de leurs ombres rouges leur contact avec la peau blanche du postérieur de notre soumise. Celle-ci se réfugia alors dans un orgasme complexe et s’empala jusqu’à la garde de cette chair qui l’habitait. La baguette fut abandonnée et la main retrouva le clitoris un moment délaissé. Peu après, l’éjaculation apportait le soulagement attendu.
Le temps d’une prompte remise en condition et Nina fut attachée dans la chambre avec la corde de sisal. Je deviens jalouse de la complicité qui les unit désormais. Que ma consœur aime le corps de Nina, je peux le comprendre. Mais que celle-ci éprouve une attirance pour cette corde odorante, trop longue, trop épaisse et trop rugueuse au regard de nous autres, les modèles académiques, je ne peux l’admettre. Le buste prisonnier dégageait les seins. Les mains furent liées dans le dos et, Nina, mise à plat ventre sur le lit, eut ses pieds rattachés aux poignets. Tant de docilité exprimée méritait récompense. Il la rejoignit sur le lit et il la plaça sur lui. Il la tenait par les cordages mais il la sentait s’échapper intérieurement. Alors qu’il couvrait son corps d’attentions et que l’érection de son pénis redevenait maximale, il lui accorda le droit de s’abandonner. J’ai rapidement compris qu’il oubliait ses obligations de Maître lorsqu’il donna prématurément congé à la corde de sisal pour se libérer lui aussi. Mais cette mise au placard de ma concurrente n’avait rien pour me déplaire.
Quelques temps plus tard, le soleil frappait en vain les rideaux épais. Ils s’étaient endormis, nus, unis par leurs bras abandonnés sur le corps de l’autre.
Il se réveilla en sursaut. Sa montre lui indiqua 18H45. Ils avaient encore un peu de temps devant eux mais il était temps de se préparer. Il expédia Nina dans la salle d’eau pendant qu’il pivotât d’un quart de tour le meuble de rangement rehaussé de ses étagères. De dos, c’était un rectangle lisse de deux mètres de haut par un mètre vingt de large. Le meuble faisait maintenant face à l’entrée de la chambre et laissait suffisamment de place pour se déplacer autour. Il fixait les sangles en tissu à chaque coin lorsque Nina le rejoignit. Il lui fit prendre place sommairement pour s’assurer que sa morphologie était bien compatible avec le dispositif qu’il venait de réaliser. Le meuble étant particulièrement lourd, il n’était pas possible qu’il basculât par un mouvement brusque de celle qui était maintenant accrochée à lui.
Nina le regardait avec un air amusé. Elle trouvait qu’il déployait beaucoup d’énergie pour un meuble banal et qu’il ne faudrait pas qu’il s’en trouve à en manquer pour s’occuper d’elle jusqu’à demain midi. Un tour de rein pourrait lui faire perdre son tour de main ! Il serra les sangles en cuir qui fixaient chaque membre à celles en tissus. Jambes et bras ainsi écartés, il l’attacha donc avec la corde de sisal restée près du lit. Il la replia en son milieu. Chaque épaule reçut un brin qui passa dans le dos et revint sur l’avant en glissant le long des lèvres. Réunis, les deux brins vinrent dans la ganse et repassèrent sur la vulve qu’ils comprimèrent avec plaisir. Ils se séparèrent de nouveau au niveau de la taille pour venir cerner les seins au gré de quelques passages croisés. Il acheva les derniers mètres disponibles en effectuant quelques tours morts au niveau de l’abdomen qui donnèrent un effet esthétique certain. S’emparant des branchages, il les disposa pour prendre les seins en étau en s’aidant d’une ficelle brute, en harmonie avec les branchages et le sisal. Eux semblaient satisfaits ; moi j’aurai mieux vu ce bondage rustique sur un stand de fête rurale que dans ces lieux. Le téléphone marquait 19H35. Il la détacha en regrettant de ne pouvoir la photographier ainsi. Il finissait de mettre un peu d’ordre dans ses accessoires lorsque le téléphone sonna.
-« Bonsoir, ici l’accueil, nous constatons que vous avez laissé votre carte d’identité en prenant la clé à votre arrivée. Comme il va être l’heure de la relève, je souhaitais savoir s’il vous était possible de venir la récupérer rapidement ? »
-« J’ai oublié ma carte d’identité ? Oui, tout à fait, je viens la récupérer maintenant. »
Tout en s’habillant, il expliqua la situation à notre soumise qui se délassait sur le lit. Il prit la clé, ferma la porte derrière lui et s’éloigna.
Quelques minutes plus tard, il était de retour. Il tourna le verrou de la porte et posa la clé sur la desserte de l’entrée. Il se tourna vers Nina dont le regard l’invitait à la rejoindre mais il préféra la faire venir à lui afin de réitérer le même bondage pour le mémoriser. Il lui masqua la vue et retrouva facilement les gestes effectués quelques minutes auparavant. Il fixait les deux premières branches lorsqu’ils entendirent une clé s’introduire dans la serrure et le verrou tourner. Il se dirigeait vers la porte, lorsque celle-ci s’ouvrit. Un homme lui ressemblant, accompagné d’une femme restée en léger retrait, entrait dans la pièce. D’une voix vindicative, il demanda :
-« Que faites-vous dans notre chambre ? »
-« Attendez, ceci est notre chambre, il s’agit d’un lieu privé et vous n’avez pas à entrer ainsi. »
-« Écoutez, j’ai réservé, j’ai la clé, je viens de faire 400 kilomètres alors je vais commencer par m’installer et vous… » Joignant le geste à la parole, l’homme, visiblement excité, entra dans la chambre où il découvrit Nina nue, attachée au dos du meuble trônant dans l’entrée. Devenant plus calme, il poursuivit d’un ton admiratif « Je vois que l‘on ne s’ennuie pas ici. Marie, viens admirer ce charmant tableau ! ».
Nina était parvenue à ôter son masque. Son visage était marqué par l’effroi. Notre Maître vint alors près d’elle et se fit apaisant. « Nina, ne crains rien. Je te présente Luc et Marie qui sont des amis. Nous ne sommes là que pour toi. Nous allons prendre le temps d’un apéritif ensemble pour que tu puisses te remettre de tes émotions et mieux faire connaissance.»
Luc demanda à Marie de l’aider à disposer les agapes qu’ils avaient apportées avec eux tandis que Nina était libérée de sa corde avec d’infinies précautions tant elle avait été choquée par cette intrusion inattendue. Les mots qui lui étaient adressés ne lui parvenaient que partiellement. Elle comprenait que son Maître la rassurait mais que se passait-il vraiment ? Vers quelle situation s’acheminait-on ? Le pire était-il passé ou bien s’annonçait-il ?
Nina, demeurée nue, était assise à côté de son Maître. Elle avait accepté de remettre son masque et sa cécité l’aidait à croire en l’irréalité de ce qu’elle vivait. Une flûte entre les mains, elle ne buvait pas. Les toasts proposés ne pouvaient être ingérés, malgré la faim qui la tenaillait dix minutes plus tôt, tant sa peur était forte. La discussion se faisait sans elle. Son incompréhension la privait des bases nécessaires pour retrouver son équilibre. Avec prévenance, son Maître lui rappela qu’elle lui avait offert sa soumission, sa confiance et son abnégation en début d’après-midi. Au-delà des mots, la signification a une portée qu’il entendait lui montrer par la situation soudaine qu’il désirait lui faire vivre inopinément. D’une voix aussi tendre que persuasive, il lui promit à son tour qu’il ne la quitterait pas, que personne d’autre que lui ne chercherait à la dominer et que si Luc et Marie étaient ici, c’était effectivement sur sa demande.
Marie fit preuve de compassion envers Nina. Elle lui affirma comprendre à quel point la situation pouvait lui paraître difficile mais dans le même temps, combien celle-ci devait être stimulante, voire excitante. Quelle femme n’a pas rêvé de vivre un tel moment de convoitise mais combien sont-elles à avoir eu la chance de vivre ces instants impossibles à oublier ?
Luc et Marie partageaient avec notre Maître ce goût des rapports de domination raffinés. Leur attitude courtoise, la qualité du dîner offert et la précision de leurs propos le démontraient à chaque instant. Nina allait mieux sans aller bien. Elle fut invitée à retrouver la sécurité des cordes et, dans cet instant fragile, ce fut moi l’élue.
Nina et moi nous nous retrouvâmes sous les traits du violoncelle. Une bougie et une lampe de chevet assuraient l’éclairage discret de la pièce. Luc s’était approché de Nina qui ressentit sa présence malgré l’obscurité dans laquelle elle était plongée. Elle esquissa un recul qui fut aussitôt interprété. À mots couverts, Artman sut répondre aux craintes qu’elle manifestait. À mains nues, il apaisait ce corps partagé par des pulsions contradictoires. Luc avait enjoint Marie à s’approcher de Nina en lui faisant face. Les mains de Marie se posèrent sur le cou de Nina, puis elles glissèrent vers les épaules pour venir rapidement rendre hommage aux seins que j’avais laissés libres. Doucement, tout en poursuivant les litanies d’un réconfort murmuré, son Maître laissait frotter son ongle sur moi, au niveau des quatre passages de mes brins dans cet entre-jambes parfumé. L’onde ainsi générée se propageait discrètement dans le corps de Nina, commençant à accepter l’abandon qui lui était proposé. Luc caressait Marie qui avait perdu son chemisier. Marie embrassait avec une passion appliquée les seins de Nina. Le silence se fit comme pour saluer un grand moment. Il ne fut troublé que par les respirations et les premiers soupirs de contentement de Nina.
Afin que la position inconfortable et ma présence ne deviennent pas pénibles (comme si on pouvait se plaindre de ma présence !) Nina fut rendue à la liberté. Cette liberté lui parue insuffisante car elle prétexta un appel téléphonique à passer pour demander à s’habiller et sortir.
Luc et Marie interrogèrent Artman afin de savoir si le déroulement de la soirée était pour l’instant conforme à ses attentes. Ils s’inquiétaient des sentiments de Nina, soumise plus que jamais à une rude épreuve. Sans pouvoir en expliquer la raison, notre Maître confirma sa satisfaction et sa confiance envers sa soumise dont il appréciait la réceptivité. Il fut néanmoins convenu qu’il suffirait d’un signe discret de sa part pour mettre fin à la soirée ; Luc et Marie gagneraient alors la chambre d’en face qui leur avait été réservée. Comparativement à notre soumise, je vous accorde que le gain restait limité ! Ils saisirent cette occasion pour permuter les clés des deux chambres comme ils l’avaient fait précédemment lorsqu’ils s’étaient retrouvés devant l’hôtel, après le prétexte fallacieux de la carte d’identité oubliée.
On frappa à la porte. Lorsqu’elle s’ouvrit Nina apparut. Aucune contrariété n’altérait les traits de son visage : elle avait choisi de vivre pleinement la confiance donnée à son Maître.
De nouveau mise à nue face à cette assemblée choisie, Nina retrouva son masque et la corde de sisal. Notre Maître pensa alors utiliser le crochet pour obtenir une fixation de la corde qui laisse l’accès au sexe. Dès la présentation du crochet, il constata une crispation qui allait s’opposer à son choix. Le passage d’un index inquisiteur confirma la fermeture résolue de cet anus pourtant si hospitalier en début d’après-midi. Prenant en compte le contexte et les bonnes résolutions de sa soumise, il lui épargna une épreuve de force inappropriée. La corde se fraya un passage et emprisonna le corps offert. Au gré du bondage, Marie avait repris possession de Nina en la parcourant de ses mains et de ses baisers. Luc parcourait les épidermes des deux femmes avec douceur tandis que notre propriétaire s’efforçait de rester concentré sur l’itinéraire à donner à la corde de sisal. La magie opéra une nouvelle fois et les soupirs du plaisir répondaient aux encouragements que notre propriétaire prodiguait à Nina d’une voix basse et sécurisante.
Nina fut alors couchée sur le lit ouvert. Instantanément, tous surent participer à cette chorégraphie improvisée. Happée par un plaisir impétueux, Nina se sentait portée par les attentions de chaque participant. Aucune parcelle de son corps n’était délaissée et la sensation de tant de mains et de tant de bouches dédiées à sa jouissance l’atteignit profondément. Elle aurait aimé savoir discerner les caresses prodiguées par son Maître de celles de Luc mais les deux hommes témoignaient du même doigté ; ils s’y prenaient l’un comme l’autre de mains de Maître. Sa culpabilisation ne fit pas barrage à la montée de l’orgasme naissant, d’autant que Marie avait prit place sur elle en lui réquisitionnant sa bouche pour un baiser affamé mais sans fin. Par gourmandise, la corde de sisal fut retirée et Nina dévorée par une volupté qu’elle n’avait jamais éprouvée avant cette nuit si particulière.
Noyée dans un sentiment de plénitude, Nina était parvenue à s’abandonner. Pénétrée, embrassée, caressée, elle vibrait en étant portée par la confiance en son Maître. Il veillait sur elle dans cette situation comme lorsqu’il l’attache et qu’elle s’évade avec nous par delà les douleurs et les peurs.
Plusieurs orgasmes profonds la secouèrent. Exténuée, elle savait qu’elle avait ressentie une peur gigantesque en ce début de soirée mais que la nuit lui avait apporté un trésor de tendresse et de sollicitude dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence jusqu’à présent. À l’image des nouveau-nés rassasiés, elle s’endormit avec l’esquisse d’un sourire bienheureux. Luc et Marie la contemplèrent ainsi puis ils quittèrent silencieusement la chambre en reprenant leurs affaires éparpillées.
Lorsque le soleil apparut, Nina ouvrit les yeux et s’aperçut que son Maître la regardait en souriant. Spontanément, les premiers mots qui lui vinrent à la bouche furent pour lui exprimer sa gratitude de lui avoir fait vivre une si belle expérience humaine.
Avec l’aimable collaboration d’Encorerebelle pour la relecture, ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une reprise, même partielle, pour une utilisation, lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.
Une rencontre Ninattendue
Agenouillée, elle lisait le texte qu’il venait de lui remettre. L’écoute de l’engagement de soumission donné avec une conviction perfectible lui confirmait intérieurement sa décision de lui démontrer qu’il entendait la diriger avec plus de fermeté. Pourtant, il n’en fit rien paraître immédiatement. D’une voix rassurante, il la fit se lever et, abaissant précautionneusement sa culotte jusqu’aux genoux, prit le temps de l’inspecter. Un léger duvet reprenait la conquête de son pubis, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Flattant l’épiderme de ses fesses, il l’interrogea sur sa santé et l’échéance de ses règles. En la basculant en douceur sur ses genoux, il lui remit le rosebud en main pour le mettre à température tandis que, lentement, il enduisait de lubrifiant les replis charnus de l’étroit passage. Le bijou trouva alors rapidement son écrin de prédilection dans une indifférence toute relative de notre soumise. Relevée, il lui passa d’abord les chaînes autour de la taille puis dans le sillon parfumé de son entre-jambes. Écartant les lèvres silencieuses, les maillons se placèrent naturellement en prenant le clitoris éveillé en otage. D’une petite ficelle bistre, il relia la tête du rosebud au chaînon le plus proche. Plongeant son regard dans le sien, il lui lança un « rhabille-toi » péremptoire qui trancha avec l’attitude prévenante qu’il manifestait depuis qu’ils s’étaient retrouvés.
Le soleil de début d’après-midi était chaud. Ils se promenaient dans cet immense parc verdoyant dont les recoins laissés à l’état sauvage semblaient indiquer que nous avons tous besoin de cet équilibre entre culture et nature, entre l’apport de notre éducation et l’influence de nos pulsions profondes. La chaîne lui imposait une marche lente, faite de petits pas ajustés. Il lui parlait calmement de ses sentiments, de sa fierté de la savoir confiante et de sa satisfaction du chemin parcouru depuis leur première rencontre. Ils empruntaient un sentier meuble en sous-bois et elle comprit le but de cette excursion champêtre lorsqu’il étudia la flexibilité de jeunes pousses d’un arbuste. Avec un sourire amusé, elle lui demanda s’il était à la recherche de gourmands.
Effectivement, la gourmandise se lisait dans son regard. Muni d’un sécateur extirpé de son sac, il avait coupé plusieurs branches à l’âme pleine de sève. Il joua de l’une d’elles qui s’abattit avec une célérité toute mesurée sur les rondeurs du jean qu’elle portait. Un petit cri accompagna un léger sursaut qui accentua la présence incongrue dans son fond de culotte. Les réactions en chaîne savent parfois être bénéfiques. Estimant le test réussi, il rangea le sécateur et les branchettes coupées dans son sac Il lui fit remarquer combien ce cadre bucolique se prêtait bien à une immobilisation d’un corps féminin dénudé autour d’un tronc rugueux. Un voile d’inquiétude habilla le regard de Nina mais celui-ci se dissipa lorsqu’il l’informa que les risques d’une mauvaise rencontre en pareille situation l’en dissuadaient à regret. Attachée au fil de leur conversation, j’avais pourtant hâte de prendre l’air aussi. Ils choisirent alors le chemin du retour. A la lecture de son visage contracté, il apprit, qu’à chaque pas, elle luttait désormais de toutes ses forces pour résister à la jouissance procurée par les petits mouvements de la chaîne sur cette partie si sensible de son anatomie. Pour la détendre, il l’interrogea sur le respect de sa demande d’abstinence scrupuleuse au cours des huit derniers jours.
Elle ressentait pleinement la domination espiègle qu’il exerçait sur elle. Une conversation plaisante, un peu détachée était soudainement interrompue par un geste vif, un regard profond ou encore une affirmation abrupte. Était-il plus ambivalent qu’à l’accoutumée ou était-ce la conséquence de retrouvailles après un mois de séparation ? Elle aurait préféré qu’il la déshabille avec soin, l’emmène avec lui sous la douche apaisante afin de la laver délicatement avant de la porter sur le ring de leurs ébats, où nous les cordes ne restons pas de côté, afin de faire sourdre le torrent de son plaisir impatient. Sous l’influence des chaînes, elle reconnaissait toutefois les bienfaits de cette courte promenade. Arrivant au bâtiment de leur logement, il lui restait à affronter la redoutable épreuve des marches de l’escalier les menant à l’étage.
En entrant dans la pièce, il l’invita à se déshabiller dans la salle de bain et à se laver. Il resta dans la chambre pour agencer le décor de l’interprétation de leurs sentiments. La forme en L se prêtait bien aux aménagements qu’il escomptait réaliser. Les murs lisses ne faciliteraient cependant pas notre fixation. Un rapide coup d’œil à sa montre lui indiqua qu’ils n’étaient pas en retard. Nina, parée de son string d’acier, ouvrit la porte et demanda l’autorisation de venir le rejoindre.
Il la prenait enfin dans ses bras. Nous pouvons même dire qu’il la prenait par cœur. Les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre n’étaient pas identiques mais ils s’appariaient remarquablement. Parler d’amour à leur sujet n’est pas incongru mais encore faut-il réussir à décrire ce que recouvre cet amour hors normes par définition. Elle aimait ce qu’il réveillait en elle comme ce besoin ranimé de plaire, de devoir prendre la mesure du temps, de savoir savourer l’envie autant que la jouissance. Les mots de «soumission», de «confiance» ou d’«abandon» avaient désormais une signification particulière pour elle. Ils s’étaient enrichis de ses expériences passées mais ils retrouvaient le lustre apporté par une histoire bien présente. Ils réveillaient en elle la femme assoupie que son corps malmené hébergeait. Les caresses glissant sur ses cicatrices semblaient les effacer pour redonner vie à cet épiderme meurtri. Dans son attitude dominante, il savait également la prendre en considération. Grâce à lui, elle comptait. Pour sa part, il appréciait sa générosité. Elle savait faire don d’elle-même et il mesurait combien sa soumission offerte avait non seulement construit sa domination mais, au-delà de toutes attentes, avait aussi contribué à augmenter sa confiance en lui. Grâce à elle, il en aimait davantage ses proches, il acceptait mieux les contraintes de son métier et plus belle était la vie.
Il congédia les chaînes et il fit assoir Nina sur le fauteuil. Il me passa autour de son corps. J’épousais alors ses épaules, sa gorge, ses seins, son abdomen et je la solidarisais au fauteuil. Deux sangles en cuir lui imposèrent de conserver les mains jointes dans le dos tandis que deux autres prirent les chevilles qu’elles reliaient aux pieds du siège, la contraignant à dévoiler son sexe avide. À vide, il ne le resta pas car de sa main il vint dessiner le pourtour des lèvres gonflées et laissa glisser ses doigts dans ce vagin affamé, salivant déjà du met annoncé. Son appétit ne fut pas calmé car les doigts ressortirent prématurément pour venir flatter le clitoris durci par des circonvolutions appliquées, tantôt le frôlant, tantôt le plaquant contre la paroi osseuse du pubis. Elle ferma les yeux, les mâchoires se serrèrent et les doigts se crispèrent. Avant qu’elle ne cède au plaisir, il glissa le fauteuil et son invitée jusqu’à la salle d’eau. Il habilla Nina de son masque aveugle et notre propriétaire se mit à nu pour prendre sa douche tout en reprenant le fil de leur conversation.
Se séchant, il libéra Nina de toutes ses entraves, exception faite de son masque. Elle fut placée à genoux sur l’assise du fauteuil et lui, s’approchant au plus près de son dos encore marqué de mes empreintes, reprit les caresses précédemment interrompues. Comme par crainte d’une nouvelle cessation d’activités, Nina avait besoin de ne plus différer sa jouissance. Il l’écouta mais n’accéda que partiellement à sa demande. Les caresses sur les seins et le clitoris se firent plus lentes et plus douces. Son pénis érigé glissa entre les lèvres ouvertes mais revint prendre contact avec l’anus récemment libéré. Dès la première poussée, il pouvait ressentir le besoin impétueux de Nina d’être pénétrée. Le gland trouva avec une aisance surprenante le passage et vint s’appuyer sur le sphincter interne qui entendait tenir son rôle de gardien. Qui osera encore prétendre que s‘y prendre comme un gland est une métaphore péjorative ? Certainement pas Nina qui, redressant son buste, agrippa de sa main le bâti de la porte et, dans un souffle devenant un râle, se laissa investir sans brutalité. Au rythme des caresses reçues, des mots murmurés et de sa jouissance retrouvée, notre soumise chercha à se dégager pour faire face à son Maître. Désapprouvant cette initiative qui interrompit prématurément la sodomie débutée, il la replaça sans ménagement en lui maintenant fermement les deux poignets sur le dossier du fauteuil par une seule de ses mains. Il récidiva la pénétration de manière plus virile. L’investissement fut rentable et notre soumise trouva son intérêt dans ce placement risqué. Il saisit alors une des baguettes rapportées du parc et en appliqua quelques coups vifs qui s’empressèrent de marquer de leurs ombres rouges leur contact avec la peau blanche du postérieur de notre soumise. Celle-ci se réfugia alors dans un orgasme complexe et s’empala jusqu’à la garde de cette chair qui l’habitait. La baguette fut abandonnée et la main retrouva le clitoris un moment délaissé. Peu après, l’éjaculation apportait le soulagement attendu.
Le temps d’une prompte remise en condition et Nina fut attachée dans la chambre avec la corde de sisal. Je deviens jalouse de la complicité qui les unit désormais. Que ma consœur aime le corps de Nina, je peux le comprendre. Mais que celle-ci éprouve une attirance pour cette corde odorante, trop longue, trop épaisse et trop rugueuse au regard de nous autres, les modèles académiques, je ne peux l’admettre. Le buste prisonnier dégageait les seins. Les mains furent liées dans le dos et, Nina, mise à plat ventre sur le lit, eut ses pieds rattachés aux poignets. Tant de docilité exprimée méritait récompense. Il la rejoignit sur le lit et il la plaça sur lui. Il la tenait par les cordages mais il la sentait s’échapper intérieurement. Alors qu’il couvrait son corps d’attentions et que l’érection de son pénis redevenait maximale, il lui accorda le droit de s’abandonner. J’ai rapidement compris qu’il oubliait ses obligations de Maître lorsqu’il donna prématurément congé à la corde de sisal pour se libérer lui aussi. Mais cette mise au placard de ma concurrente n’avait rien pour me déplaire.
Quelques temps plus tard, le soleil frappait en vain les rideaux épais. Ils s’étaient endormis, nus, unis par leurs bras abandonnés sur le corps de l’autre.
Il se réveilla en sursaut. Sa montre lui indiqua 18H45. Ils avaient encore un peu de temps devant eux mais il était temps de se préparer. Il expédia Nina dans la salle d’eau pendant qu’il pivotât d’un quart de tour le meuble de rangement rehaussé de ses étagères. De dos, c’était un rectangle lisse de deux mètres de haut par un mètre vingt de large. Le meuble faisait maintenant face à l’entrée de la chambre et laissait suffisamment de place pour se déplacer autour. Il fixait les sangles en tissu à chaque coin lorsque Nina le rejoignit. Il lui fit prendre place sommairement pour s’assurer que sa morphologie était bien compatible avec le dispositif qu’il venait de réaliser. Le meuble étant particulièrement lourd, il n’était pas possible qu’il basculât par un mouvement brusque de celle qui était maintenant accrochée à lui.
Nina le regardait avec un air amusé. Elle trouvait qu’il déployait beaucoup d’énergie pour un meuble banal et qu’il ne faudrait pas qu’il s’en trouve à en manquer pour s’occuper d’elle jusqu’à demain midi. Un tour de rein pourrait lui faire perdre son tour de main ! Il serra les sangles en cuir qui fixaient chaque membre à celles en tissus. Jambes et bras ainsi écartés, il l’attacha donc avec la corde de sisal restée près du lit. Il la replia en son milieu. Chaque épaule reçut un brin qui passa dans le dos et revint sur l’avant en glissant le long des lèvres. Réunis, les deux brins vinrent dans la ganse et repassèrent sur la vulve qu’ils comprimèrent avec plaisir. Ils se séparèrent de nouveau au niveau de la taille pour venir cerner les seins au gré de quelques passages croisés. Il acheva les derniers mètres disponibles en effectuant quelques tours morts au niveau de l’abdomen qui donnèrent un effet esthétique certain. S’emparant des branchages, il les disposa pour prendre les seins en étau en s’aidant d’une ficelle brute, en harmonie avec les branchages et le sisal. Eux semblaient satisfaits ; moi j’aurai mieux vu ce bondage rustique sur un stand de fête rurale que dans ces lieux. Le téléphone marquait 19H35. Il la détacha en regrettant de ne pouvoir la photographier ainsi. Il finissait de mettre un peu d’ordre dans ses accessoires lorsque le téléphone sonna.
-« Bonsoir, ici l’accueil, nous constatons que vous avez laissé votre carte d’identité en prenant la clé à votre arrivée. Comme il va être l’heure de la relève, je souhaitais savoir s’il vous était possible de venir la récupérer rapidement ? »
-« J’ai oublié ma carte d’identité ? Oui, tout à fait, je viens la récupérer maintenant. »
Tout en s’habillant, il expliqua la situation à notre soumise qui se délassait sur le lit. Il prit la clé, ferma la porte derrière lui et s’éloigna.
Quelques minutes plus tard, il était de retour. Il tourna le verrou de la porte et posa la clé sur la desserte de l’entrée. Il se tourna vers Nina dont le regard l’invitait à la rejoindre mais il préféra la faire venir à lui afin de réitérer le même bondage pour le mémoriser. Il lui masqua la vue et retrouva facilement les gestes effectués quelques minutes auparavant. Il fixait les deux premières branches lorsqu’ils entendirent une clé s’introduire dans la serrure et le verrou tourner. Il se dirigeait vers la porte, lorsque celle-ci s’ouvrit. Un homme lui ressemblant, accompagné d’une femme restée en léger retrait, entrait dans la pièce. D’une voix vindicative, il demanda :
-« Que faites-vous dans notre chambre ? »
-« Attendez, ceci est notre chambre, il s’agit d’un lieu privé et vous n’avez pas à entrer ainsi. »
-« Écoutez, j’ai réservé, j’ai la clé, je viens de faire 400 kilomètres alors je vais commencer par m’installer et vous… » Joignant le geste à la parole, l’homme, visiblement excité, entra dans la chambre où il découvrit Nina nue, attachée au dos du meuble trônant dans l’entrée. Devenant plus calme, il poursuivit d’un ton admiratif « Je vois que l‘on ne s’ennuie pas ici. Marie, viens admirer ce charmant tableau ! ».
Nina était parvenue à ôter son masque. Son visage était marqué par l’effroi. Notre Maître vint alors près d’elle et se fit apaisant. « Nina, ne crains rien. Je te présente Luc et Marie qui sont des amis. Nous ne sommes là que pour toi. Nous allons prendre le temps d’un apéritif ensemble pour que tu puisses te remettre de tes émotions et mieux faire connaissance.»
Luc demanda à Marie de l’aider à disposer les agapes qu’ils avaient apportées avec eux tandis que Nina était libérée de sa corde avec d’infinies précautions tant elle avait été choquée par cette intrusion inattendue. Les mots qui lui étaient adressés ne lui parvenaient que partiellement. Elle comprenait que son Maître la rassurait mais que se passait-il vraiment ? Vers quelle situation s’acheminait-on ? Le pire était-il passé ou bien s’annonçait-il ?
Nina, demeurée nue, était assise à côté de son Maître. Elle avait accepté de remettre son masque et sa cécité l’aidait à croire en l’irréalité de ce qu’elle vivait. Une flûte entre les mains, elle ne buvait pas. Les toasts proposés ne pouvaient être ingérés, malgré la faim qui la tenaillait dix minutes plus tôt, tant sa peur était forte. La discussion se faisait sans elle. Son incompréhension la privait des bases nécessaires pour retrouver son équilibre. Avec prévenance, son Maître lui rappela qu’elle lui avait offert sa soumission, sa confiance et son abnégation en début d’après-midi. Au-delà des mots, la signification a une portée qu’il entendait lui montrer par la situation soudaine qu’il désirait lui faire vivre inopinément. D’une voix aussi tendre que persuasive, il lui promit à son tour qu’il ne la quitterait pas, que personne d’autre que lui ne chercherait à la dominer et que si Luc et Marie étaient ici, c’était effectivement sur sa demande.
Marie fit preuve de compassion envers Nina. Elle lui affirma comprendre à quel point la situation pouvait lui paraître difficile mais dans le même temps, combien celle-ci devait être stimulante, voire excitante. Quelle femme n’a pas rêvé de vivre un tel moment de convoitise mais combien sont-elles à avoir eu la chance de vivre ces instants impossibles à oublier ?
Luc et Marie partageaient avec notre Maître ce goût des rapports de domination raffinés. Leur attitude courtoise, la qualité du dîner offert et la précision de leurs propos le démontraient à chaque instant. Nina allait mieux sans aller bien. Elle fut invitée à retrouver la sécurité des cordes et, dans cet instant fragile, ce fut moi l’élue.
Nina et moi nous nous retrouvâmes sous les traits du violoncelle. Une bougie et une lampe de chevet assuraient l’éclairage discret de la pièce. Luc s’était approché de Nina qui ressentit sa présence malgré l’obscurité dans laquelle elle était plongée. Elle esquissa un recul qui fut aussitôt interprété. À mots couverts, Artman sut répondre aux craintes qu’elle manifestait. À mains nues, il apaisait ce corps partagé par des pulsions contradictoires. Luc avait enjoint Marie à s’approcher de Nina en lui faisant face. Les mains de Marie se posèrent sur le cou de Nina, puis elles glissèrent vers les épaules pour venir rapidement rendre hommage aux seins que j’avais laissés libres. Doucement, tout en poursuivant les litanies d’un réconfort murmuré, son Maître laissait frotter son ongle sur moi, au niveau des quatre passages de mes brins dans cet entre-jambes parfumé. L’onde ainsi générée se propageait discrètement dans le corps de Nina, commençant à accepter l’abandon qui lui était proposé. Luc caressait Marie qui avait perdu son chemisier. Marie embrassait avec une passion appliquée les seins de Nina. Le silence se fit comme pour saluer un grand moment. Il ne fut troublé que par les respirations et les premiers soupirs de contentement de Nina.
Afin que la position inconfortable et ma présence ne deviennent pas pénibles (comme si on pouvait se plaindre de ma présence !) Nina fut rendue à la liberté. Cette liberté lui parue insuffisante car elle prétexta un appel téléphonique à passer pour demander à s’habiller et sortir.
Luc et Marie interrogèrent Artman afin de savoir si le déroulement de la soirée était pour l’instant conforme à ses attentes. Ils s’inquiétaient des sentiments de Nina, soumise plus que jamais à une rude épreuve. Sans pouvoir en expliquer la raison, notre Maître confirma sa satisfaction et sa confiance envers sa soumise dont il appréciait la réceptivité. Il fut néanmoins convenu qu’il suffirait d’un signe discret de sa part pour mettre fin à la soirée ; Luc et Marie gagneraient alors la chambre d’en face qui leur avait été réservée. Comparativement à notre soumise, je vous accorde que le gain restait limité ! Ils saisirent cette occasion pour permuter les clés des deux chambres comme ils l’avaient fait précédemment lorsqu’ils s’étaient retrouvés devant l’hôtel, après le prétexte fallacieux de la carte d’identité oubliée.
On frappa à la porte. Lorsqu’elle s’ouvrit Nina apparut. Aucune contrariété n’altérait les traits de son visage : elle avait choisi de vivre pleinement la confiance donnée à son Maître.
De nouveau mise à nue face à cette assemblée choisie, Nina retrouva son masque et la corde de sisal. Notre Maître pensa alors utiliser le crochet pour obtenir une fixation de la corde qui laisse l’accès au sexe. Dès la présentation du crochet, il constata une crispation qui allait s’opposer à son choix. Le passage d’un index inquisiteur confirma la fermeture résolue de cet anus pourtant si hospitalier en début d’après-midi. Prenant en compte le contexte et les bonnes résolutions de sa soumise, il lui épargna une épreuve de force inappropriée. La corde se fraya un passage et emprisonna le corps offert. Au gré du bondage, Marie avait repris possession de Nina en la parcourant de ses mains et de ses baisers. Luc parcourait les épidermes des deux femmes avec douceur tandis que notre propriétaire s’efforçait de rester concentré sur l’itinéraire à donner à la corde de sisal. La magie opéra une nouvelle fois et les soupirs du plaisir répondaient aux encouragements que notre propriétaire prodiguait à Nina d’une voix basse et sécurisante.
Nina fut alors couchée sur le lit ouvert. Instantanément, tous surent participer à cette chorégraphie improvisée. Happée par un plaisir impétueux, Nina se sentait portée par les attentions de chaque participant. Aucune parcelle de son corps n’était délaissée et la sensation de tant de mains et de tant de bouches dédiées à sa jouissance l’atteignit profondément. Elle aurait aimé savoir discerner les caresses prodiguées par son Maître de celles de Luc mais les deux hommes témoignaient du même doigté ; ils s’y prenaient l’un comme l’autre de mains de Maître. Sa culpabilisation ne fit pas barrage à la montée de l’orgasme naissant, d’autant que Marie avait prit place sur elle en lui réquisitionnant sa bouche pour un baiser affamé mais sans fin. Par gourmandise, la corde de sisal fut retirée et Nina dévorée par une volupté qu’elle n’avait jamais éprouvée avant cette nuit si particulière.
Noyée dans un sentiment de plénitude, Nina était parvenue à s’abandonner. Pénétrée, embrassée, caressée, elle vibrait en étant portée par la confiance en son Maître. Il veillait sur elle dans cette situation comme lorsqu’il l’attache et qu’elle s’évade avec nous par delà les douleurs et les peurs.
Plusieurs orgasmes profonds la secouèrent. Exténuée, elle savait qu’elle avait ressentie une peur gigantesque en ce début de soirée mais que la nuit lui avait apporté un trésor de tendresse et de sollicitude dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence jusqu’à présent. À l’image des nouveau-nés rassasiés, elle s’endormit avec l’esquisse d’un sourire bienheureux. Luc et Marie la contemplèrent ainsi puis ils quittèrent silencieusement la chambre en reprenant leurs affaires éparpillées.
Lorsque le soleil apparut, Nina ouvrit les yeux et s’aperçut que son Maître la regardait en souriant. Spontanément, les premiers mots qui lui vinrent à la bouche furent pour lui exprimer sa gratitude de lui avoir fait vivre une si belle expérience humaine.
Avec l’aimable collaboration d’Encorerebelle pour la relecture, ce récit a été déposé. Il ne peut faire l’objet d’une reprise, même partielle, pour une utilisation, lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.
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