Témoignage d’une corde (Chapitre 2).

- Par l'auteur HDS Artman -
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Auteur homme.
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Récit libertin : Témoignage d’une corde (Chapitre 2). Histoire érotique Publiée sur HDS le 19-04-2012 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (Chapitre 2).
Témoignage d’une corde (Chapitre 2).
A NinA, bien en tendue,

Il a joué avec ma patience. Lui aime, moi pas. J’ai résisté aux interminables vibrations du voyage. Quelques secousses brusques aussi. Ensuite, la danse lancinante de sa démarche me berçant comme les vagues balancent un bateau au mouillage. Alors que mon excitation n’avait fait que croitre, le silence et l’immobilité s’abattirent sur moi et mes camarades de voyage. Plus rien, le néant, nous étions figés sur place. Vous parlez d’un plaisir ! J’ai du ronger mon frein. Jusqu’à la corde.
La porte s’ouvrit et je reconnus instantanément leurs voix. Elle lui manifestait sa satisfaction pour la chambre très agréable avec vue sur la tour Eiffel toute en beauté dans la nuit naissante. Il l’invita à se défaire de son manteau et lui demanda de le suivre dans la salle d’eau. Alors que leurs mains se retrouvaient sous l’eau savonneuse, ils considéraient cette pièce également à leur goût, avec sa large baignoire et le marbre omniprésent. Cependant, percevant sa fatigue, il lui enjoignit de rejoindre la chambre tandis qu’il se laverait.
Elle s’allongea sur le lit confortable et je perçus combien elle était heureuse. Ses pensées s’entrechoquèrent entre ses souvenirs et ses envies inavouées. Elle me ressemble. Lui, il a pris sa douche et il lui proposa d’utiliser la salle d’eau tandis qu’il venait à moi. Enfin, pas seulement, car il nous extirpa toutes et tous de son bagage pour nous disposer comme à son habitude sur le bureau utilisé en desserte. Toutes et tous ou presque. Mais je vous en reparlerai ultérieurement. C’est alors que j’ai bien senti sa malice toute masculine. Il revint négligemment dans la salle d’eau sous prétexte qu’il avait omis de se brosser les dents. Elle avait débuté son effeuillage et fut manifestement déstabilisée par son intrusion, pourtant apparemment désinvolte. Avec un sourire convaincant, il lui intima de continuer, de faire comme s’il n’était pas là. Gênée, elle s’exécuta docilement mais sa contrariété se lisait. Et lui, l’observant dans le miroir, la lisait particulièrement bien. Il savourait son embarras encore augmenté lorsqu’elle constata que la baignoire était dépourvue de rideau ou d’écran et que lui décida, ses ablutions faites, de s’asseoir à même le sol, face à elle, observant attentivement chacun de ses gestes. Vous dire qu’elle ne s’attarda pas à sa toilette ne vous surprendra pas. Alors qu’elle se séchait, il revint vers nous pour tirer les lourds rideaux, allumer une bougie et un cône d’encens puis lancer la lecture d’une symphonie de Brahms.
Elle vint à lui parée de ses seuls sous-vêtements. Il aimait qu’elle se présente ainsi à lui et je dois dire que moi aussi, j’y étais sensible. Il la fit placer à genoux sur un oreiller posé sur l’épaisse moquette. Il lui demanda alors si elle savait toujours pourquoi elle se donnait ainsi librement à lui puis, il lui redit les règles de leur confrontation. Règles secrètes qu’elle ne risquait pas d’oublier car elles ne cessaient de revenir à son esprit au fil de ses jours comme de ses nuits. Dégrafant prestement son soutien-gorge qu’il fit glisser sans ménagement sur ses bras, il décida d’emprisonner sa poitrine dans un harnais de corde. Prenant alors la plus âgée d’entre-nous, il mit à exécution ses desseins à lui, ainsi que ses deux seins à elle. Moins doux et attentif qu’à l’accoutumée, il lui passa la corde au cou (n’exagérons rien, il ne lui a pas demandé sa main) comme on jetterait la bride sur une encolure et ses mains légèrement crispées guidèrent la vieille corde épaisse et douce autour des globes sensuels. Les passages de la corde se firent plus rapides et dans une gestuelle presque frénétique, il réalisa un succédané (il existe des mots qui sont en eux-mêmes tout un programme !) de soutien-gorge faisant jaillir les mamelons roses et dressés de deux cônes de corde fermement serrée. Moi, j’ai bien senti qu’elle ne le trouvait pas comme elle aurait aimé le retrouver. C’était lui mais il était autre.
D’un ton sans équivoque, il lui a demandé de coucher son buste sur l’assise de la chaise qu’il lui présentait. Joignant le geste à la parole, sa main bascula son corps en la surprenant. Le résultat ne lui paru pas satisfaisant : son ouvrage était écrasé entre le corps et l’assise, les seins inaccessibles et la corde vieillotte s’était un peu laissée aller en se distendant. Mécontent de lui, il la releva et il décida de défaire ce qu’il venait de réaliser. Replaçant son buste sur l’assise de la chaise, il lui annonça qu’il allait la lier ainsi. Tandis que d’une voix mal assurée, elle objecta que c’était là ordinairement une position de punition, il lui retira sa culotte et, seul un «Pas forcément » morne vint en écho de sa remarque. La vieille corde dut reprendre du service même si j’en aurais bien volontiers assuré la relève. Elle passa dans les zones poplitées, vint s’arrimer aux montants de la chaise, immobilisa les poignets et réunit le buste à l’assise par un circuit en croisement assez esthétique. Du moins, à mon goût. Séquestrée sur cette chaise par mon aïeule, elle avait la posture du motard voulant réduire à néant sa prise au vent. Sans vouloir faire d’amalgame douteux avec ce qui vient d’être dit, il se plaça derrière elle et, après l’avoir brièvement flattée de sa main, il lui appliqua ce « bouton de rose » près de son anus. « Sans être une habituée, la présence de ce rosebud ne t’est plus réellement étrangère et, avant même que je ne te l’introduise, je suis certain que tu peux en anticiper les effets, n’est-ce pas ? » Sa question était aussi dérangeante que son attitude mais sous la pression de la corde et de son autorité elle ne put que souffler un « Oui, Maitre » ancillaire. Avec la pulpe de son index, il déposa un peu d’une crème sur les délicats replis de son orifice qu’il massa avec ostentation en familiarisant l’objet et sa destination. Alors qu’elle ne pouvait dissimuler l’ascension de son plaisir, l’objet s’immisça brutalement en elle et un gémissement marqua l’atteinte de l’objectif comme une ovation sanctionne l’arrivée du ballon dans le but. Une première claque s’abattit sur sa chair offerte. Je le vis séparer les lèvres de ses doigts et les soumettre à la morsure impitoyable de deux petites pinces insidieuses reliées à la chainette ornant le rosebud. Cette fois, elle ne put contenir un petit cri de douleur. La main revint brutalement sur son séant exposé en lui provoquant une rougeur instantanée. Il prit tout de même soin de lui poser la question de la douleur ressentie à laquelle elle répondit qu’il pouvait continuer. « Je peux continuer ou tu veux que je continue ? » martela la voix masculine. La réponse fut silencieuse. S’agenouillant près de son visage contraint à regarder vers le bas, il entreprit de l’interroger en soulageant son âme blessée. « Tu es plus bavarde lorsque tu t’exprimes par mail, non ? » lui demanda-t-il en la dévisageant avec intensité. J’ai bien vu que son visage fut marqué par la surprise. Pas celle née de la preuve qui confond le coupable, mais bien celle de l’incompréhension. Lui, quoiqu’il prétende à l’envi, ne possède pas une sensibilité aussi développée que moi, alors il lui administra trois ou quatre lourdes fessées si rapidement que je ne pus les compter. « Crois-tu que ton stratagème m’a échappé ? crois-tu que je n’ai pas compris que tu cherches à me piéger en multipliant les identités avec lesquelles tu t’adresses à moi ? » lui demanda-t-il avec insistance. Pour reprendre son interrogatoire, il s’allongea dos au sol en plaçant son visage crispé sous le sien défait. Il vit alors que l’humidité qu’il lui avait fait naitre atteignait désormais ses yeux. Assaillie par son agressivité aveugle, il lui était impossible de défendre son innocence et de démontrer sa méprise. De toutes mes fibres, je vivais l’injustice qui la frappait. Même la vieille corde élimée éprouvait la même compassion qui devenait révolte. Dans un effort profond, elle réussit à clamer son incompréhension face à ses accusations. Entrecoupée de sanglots qui ne pouvaient être feints, elle lui redit son attachement ( ceci nous charme toujours, nous, les cordes) et sa franchise dans sa soumission. La dureté avait quitté sa voix virile et il reçut, en plus de ce cri du cœur, deux larmes tièdes qui se sont écrasées sur ses joues attaquées par la reconquête de sa barbe. Son regard et son attitude se métamorphosèrent alors et je dois dire que ces deux petites gouttes d’élixir ont eu la puissance de dissoudre instantanément l’agressivité qui l’avait envahi. Tant mieux parce qu’on est venu pour s’amuser, pas pour se faire engueuler comme disait Boris Vian. Ils murmuraient maintenant. Il lui a passé la main sur la nuque, caressant ses cheveux, essuyant ses larmes. J’en ai entendu une jurer son engagement et l’autre, mal à l’aise d’avoir cédé à ses impressions et ses pulsions, lui dire qu’il la croyait, indépendamment de toutes les présomptions qui l’avaient amené à penser le contraire. En se sultant délicatement, ils se confiaient l’un à l’autre. Comment vous ne comprenez pas ? Insulter vous connaissez mais vous ignorez son contraire ? Cette lacune est révélatrice de votre tempérament : vous fréquentez davantage le mal que le bien ! Et mal vous en prend car vous ne savez pas ce que vous perdez en ignorant les douceurs succédant aux affres de la turpitude. Il la libéra délicatement de ses entraves en massant les parties endolories de son corps puis ils partagèrent un verre d’eau, dans une symbolique digne de la scène finale d’un film hollywoodien des années 50.

Ah !, quand il me prend dans ses mains, je vois la vie en rose. Je pourrais presque en faire une ritournelle indémodable si j’avais un autre talent que celui de lire le cœur de celles que j’attache ou de celui qui prend soin de moi. Je lui suis dévouée corps et âme et là j’ai bien compris que la sienne s’était brutalement soulagée en retrouvant le climat de confiance propice à leur épanouissement libertin. M’ayant saisie, il la plaça de nouveau à genoux sur l’oreiller et il nous a proposé de récidiver la métamorphose en violoncelle car les pièces en bois avaient été sensiblement modifiées. Sachant à quoi m’attendre de leur part, je n’étais pas contre non plus.
Vous en souvenez-vous aussi ? Le passage en collier, les deux brins qui chutent de reins. Cette fois, une épissure au niveau du cou pour empêcher la pièce en collier de descendre intempestivement vers ses seins. L’encadrement du rosebud laissé en place, le passage entre les petites lèvres, la remontée vers le pontet puis la pièce en collier pour chuter à nouveau vers les derniers trous vacants du pontet, l’épaulement des deux brins centraux, l’émergence à la naissance du sillon fessier et une première pause. En comparaison, le grand huit d’un parc d’attractions ne sait pas provoquer le quart de l’adrénaline sécrétée par cette décordelée. Je vous sens perplexe. Un défilé pour un fil, une décordelée pour une corde, vous suivez ? D’ailleurs, puisque j’ai la chance une nouvelle fois de m’adresser à vous, n’auriez-vous pas voulu être à ma place ? Il m’a alors tirée. Tout arrive. La mise en tension rappelle l’attention, surtout qu’il vérifiait le passage convenable de mes brins au niveau de son sexe. Superflu ? Non super flux ! J’ai happé son nectar qui m’a désaltérée. Cet abreuvoir aurait pu contenter d’autres cordes sèches mais nous ne faisions pas dans la guitare mais dans le violoncelle. Mes brins furent immobilisés dans cette tension favorisant le contact charnel. Réunissant ses bras en arrière, il me permit d’encercler leur peau laiteuse en les emprisonnant tendrement. Cette contrainte dégageait ses épaules qui accrurent la tension dans son sillon parfumé. Il reprit notre doyenne pour lui lier les cuisses et tirer vers le bas les bras que je tenais, avec un effet tenseur que vous devinez. Il s’appliquait et elle le percevait. Ses yeux mi-clos, sa bouche entrouverte (le contraire est possible mais relate moins bien l’esthétisme de cette pose) et ses traits reposés indiquaient son bien-être lascif. Elle lui demanda de la masquer, ce qu’il fit avec prudence. Puis, plaçant correctement le pontet et saisissant l’archer improvisé, il caressa de l’extrémité son corps qui se rendit lui aussi à d’autres extrémités au rythme variable de cette étude de la découverte. Il y avait là le tremplin lui permettant de s’extraire de l’uniformité du quotidien, de s’affranchir de toutes les bassesses et les mesquineries qui polluent les journées laborieuses. Elle disposait désormais d’une revanche sur ceux qui l’avaient trahie ou abusée. Elle ne regrettait rien (non, rien de rien) elle était heureuse et ses vibrations me donnaient la chair de poule, moi qui n’en suis pas une même si j’étais mouillée.
Au terme de ce périple, il la détacha respectueusement en vérifiant que son corps n’était pas marqué par cette expérience. Le corps ne l’était pas mais son esprit restait ancré sur le bien-être éprouvé. Elle demeurait dans cet état second qui laisse penser que la place de deuxième peut parfois être plus enviable que celle de premier. Elle était devenue détachée de tout. Elle était bien et elle lui en savait gré. Il lui fallait pourtant de l’air frais pour se régénérer, pour admirer cette capitale mondialement célèbre qu’elle retrouvait après tant d’années de séparation.
Il l’habilla d’un drap alors qu’elle était déjà dans l’embrasure de la porte-fenêtre. Ils accédèrent ensemble au balcon. La tour Eiffel leur fit un signe en promenant son phare giratoire et en faisant scintiller l’ensemble de sa structure. Il se plaça derrière elle en la serrant fermement de ses bras toniques. Vous pensiez que le bonheur n’existait pas ? Qu’une relation entre un dominant et sa soumise se limitait à l’exécution rigoureuse de recettes sulfureuses où toutes attitudes étaient parfaitement codées ? Ce serait un peu court. Ce stéréotype ferait abstraction un peu rapidement du principal ingrédient de la potion qui est la sensibilité. Que l’on soit un homme ou une femme, voire une corde, on ne peut se donner superficiellement. On n’offre pas l’enveloppe en espérant garder pour soi le contenu. Tout y passe. Pas davantage de demi-mesure que de demi-jouissance. Ce soir-là, face à Paris indifférent, j’ai bien compris que des liens aussi invisibles que puissants les unissaient désormais. Et moi, je sers à quoi ?

Pour celles et ceux que mes aventures tourmentent, je précise ici que l’exacte vérité de mes descriptions peut effectivement être contestée. Je donne beaucoup et il peut arriver à une modeste corde comme moi d’amalgamer mes souvenirs qui demeurent un matériel très subjectif. Pour la tranquillité de tous, je vous invite à considérer mon récit comme une œuvre de science-friction susceptible (elle l’est, tout comme moi) de vous distraire et d’entretenir votre imagination pour vos prochaines rencontres. D’ailleurs, à ce sujet…

Artman
Récit déposé ne pouvant faire l’objet d’une utilisation ou d’une reprise, partielle ou totale, pour une utilisation lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.

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