Témoignage d’une corde (Chapitre 8)

- Par l'auteur HDS Artman -
Récit érotique écrit par Artman [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Témoignage d’une corde (Chapitre 8) Histoire érotique Publiée sur HDS le 13-06-2012 dans la catégorie Dominants et dominés
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Témoignage d’une corde (Chapitre 8)
Témoignage d’une corde (Chapitre 8)
Équilibre instable.

L’arrivée du RER la surprit. Perdue dans la recherche d’une physionomie connue sans
être familière, elle ne s’était pas rendue-compte de sa proximité avec la voie.
L’agitation frénétique régnant sur ce quai la perturbait. Elle aurait aimé pouvoir
figer la scène et dévisager chaque homme susceptible de receler le Maître avec qui
elle avait rendez-vous. A cette pensée, elle imagina chaque voyageur sérieusement
ligoté faisant l’objet de son analyse scrupuleuse. Un bref sourire énigmatique éclaira
son visage. Puis, fébrilement, elle vérifia une nouvelle fois qu’elle était bien au
pied de l’escalier central du quai du RER B en direction de Saint-Rémy-lès-Chevreuse
avant que son regard n’aille interroger l’horloge numérique.
Adossé dans le recoin constitué par l’escalier et par le distributeur de friandises,
il prenait plaisir à la contempler. Il lisait son impatience et l’incertitude qui la
taraudaient. Il savourait l’inquiétude naissante que son comportement trahissait.
Elle avançait de manière erratique, elle regardait sans voir et plusieurs fois il
croisa son regard sans qu’elle ne le reconnaisse. Il y lut une crainte similaire à
celle qu’il avait perçue chez elle lorsqu’en juin, il avait effleuré son sexe alors
qu’il l’attachait devant témoins. Ce souvenir le mit également de bonne humeur. En
outre, il apprécia son souci de la ponctualité.
Alors qu’elle sortait son téléphone, il s’approcha au-dessus de son épaule en lui
proposant ses services d’une voix posée. La joie traversa leurs regards. Elle éprouva
un véritable soulagement de pouvoir enfin s’en remettre à lui et il était très
satisfait de la prendre en charge dans ces conditions. Comme à chaque fois, il était
le seul à connaitre le lieu parisien de leur rencontre et les soins qu’il entendait
lui prodiguer. Ils s’engagèrent dans le wagon et le RER les emporta dans son vacarme
ordinaire en les condamnant au mutisme. Sa main féminine vint en quête de la sienne.
Elle la prit pour y poser un baiser discret alors que ses yeux cherchèrent la
rencontre des siens.

La porte de la chambre se referma derrière eux. La pièce donnait sur une rue très
passante mais les fenêtres fermées contraient efficacement le bruit extérieur. Ils
posèrent leurs bagages et débutèrent leur installation en échangeant quelques
banalités masquant la véritable raison de leur rencontre. Elle s’enfuyait vers la
salle de bain, lorsqu’il la retint pour la serrer contre lui. Ses larges mains la
plaquaient son corps, la maintenant fermement au niveau des épaules et de la taille.
Ses seins épousaient un abdomen sportif et il m’aurait été difficile de me glisser
entre eux tant leur union était forte.
À être ainsi comprimée, elle vivait déjà à mains nues ce que nous les cordes savions
lui prodiguer. Ses paupières étaient fermées, sa respiration s’accéléra et elle colla
autant qu’elle le pouvait son corps au sien. L’envie se manifestait déjà en chacun
d’eux. Il lui souhaita la bienvenue dans leur monde et le murmure d’un « Merci Maître
» lui répondit.
Tandis que Nina se délassait dans la baignoire, il arrangea la chambre cossue pour
qu’elle accueille au mieux leurs jeux attendus. Son esprit ne pouvait se détacher des
dernières confidences reçues de Nina. Dans ses derniers écrits, Nina lui avouait
combien il était devenu indispensable à sa vie désormais. Elle lui avait expliqué
comment il parvenait à l’apaiser même lorsqu’ils étaient séparés. Quelques mots, le
son de sa voix posée et aussitôt les souvenirs se mêlaient aux attentes pour former
l’onguent soulageant ses blessures occasionnées par une vie plus dure que celle
espérée. L’importance qu’il revêtait aux yeux de sa soumise l’inquiétait. Il repensait
à la tourmente de Nina sur le quai. Il s’imagina qu’elle l’épiait à son tour dans les
craintes qui l’assaillaient. Quelle opinion aurait-elle de lui en constatant ses
doutes alors qu’elle s’engageait toujours davantage dans une soumission aussi
appliquée que résolue ? Pour que leur équilibre soit conservé, l’intensification de sa
soumission devait rencontrer une domination accrue. Comment parviendrait-il à
conserver son ascendance désinvolte sur elle alors qu’il ressentait comme une
précipitation de la part de Nina. Il s’agissait bien de se précipiter ; encore
fallait-il savoir vers quoi. Une relation absolue est une forme de néant dont il ne
voulait pas. Comme il ne voulait pas davantage devoir se comporter autrement en
interprétant un rôle caricatural de Maître.

La voix de Nina lui demandant poliment l’autorisation de le rejoindre interrompit ses
interrogations. Il l’y autorisa en lui demandant de rester nue, de ranger ses affaires
et de l’attendre. Il s’éclipsa à son tour dans la salle de bain, le temps d’une douche
rapide. Il s’habilla de ses vêtements noirs et regagna la pièce principale.
Nina l’attendait, nue, docilement agenouillée au centre de la chambre.

Il prit le temps de l’observer tandis qu’il décrivait un cercle autour d’elle de ses
pas silencieux et lents. Au cours de ce travelling pesant, il l’interrogea
solennellement sur ses motivations. Elle confirma la liberté avec laquelle elle venait
lui offrir sa soumission. Elle lui redit avec l’appui d’un regard brillant son
dévouement et son attachement. Au-delà du plaisir naturel que de pareils mots lui
apportaient, il soupesa, une fois encore, la mesure de sa responsabilité de dominant.
Il s’aventura alors dans une tentative d’explications des limitations de leurs
engagements : ceux-ci devaient demeurer éphémères et agrémenter leurs vies sans
prétendre à devenir prépondérants. Nous, les cordes suivions facilement les méandres
de sa pensée. Il était moins Maître qu’elle n’était soumise. La domination n’est pas
qu’une forme originale de relations sexuelles. Il s’agit surtout d’assumer les
responsabilités reçues au don simultané de ce corps nu et de cet esprit en quête
d’apprentissage. Mais il est illusoire de croire qu’une fois ce don repris, que le
corps est rhabillé et les envies tues, les pensées se désagrègent spontanément pour
permettre à la vie d’avant la rencontre de reprendre son cours après, comme si de rien
n’était.

Il demanda à Nina de se lever. Je fus choisie pour venir passer de part et d’autre du
cou de cette chair soumise. Je fus autorisée à descendre en piqué jusqu’à son pubis où
chacun de mes brins s’engouffra dans son sillon odorant en glissant à l’extérieur des
lèvres gonflées. Ma remontée cacha le rose anus et je retrouvai au niveau des
omoplates la ganse laissée à mon départ. Je passai alors en moi et ma tension provoqua
le tressaillement aimé. Changement de cap, et mes brins vinrent cercler
horizontalement les seins généreux que je séparai déjà par mon premier passage aussi
vertical que vertigineux. En quelques minutes et mètres de corde, j’étais parvenue à
mettre en valeur sa poitrine opulente. Il me fit passer sous les spires inférieures et
supérieures. La tension lui arracha un petit cri attestant que la compression exercée
était efficace. Les seins exacerbés prenaient déjà un ton carmin particulièrement
seyant avec ma couleur noire.
Capable du meilleur comme des spires, je me perdis en quelques tours de passe-passe,
répétant ce dernier court trajet. J’étais lovée entre ses seins et j’étais heureuse
ainsi.
Reculant d’un pas, il nous contempla. Estimant la posture incomplète, il s’assit et
coucha Nina à plat ventre sur ses genoux. Lui ramenant les mains dans le dos, il
immobilisa ces dernières –qui ne le sont pas toujours- par une courte sangle de cuir
qui réunissait les poignets à mes brins issus du sillon fessier et allant à la ganse
au niveau des omoplates. Il exploita la situation déjà à son avantage en inspectant
mon passage à proximité de l’intimité de Nina. Les lèvres semblaient vouloir venir à
ma rencontre. En s’écartant, elles ouvraient un accès prometteur au vagin
particulièrement bien humidifié. Les doigts remontèrent et buttèrent sur un clitoris
gonflé qu’ils ne chahutèrent pas. Rebroussant chemin, ils atteignirent l’orifice que
je recouvrais délicatement. Une autre main m’écarta fermement, générant directement
une tension légèrement excessive sur les seins et le pubis. Une cerise d’un lubrifiant
en gel fut appliqué méticuleusement. La pulpe de l’index suivi consciencieusement le
pourtour de l’orifice inquiet. Au terme de sa révolution –tout a une fin !- l’index se
plaça au centre de la cible lubrifiée et, tel le canard plongeant sa tête dans les
eaux obscures, il fit disparaître la phalange distale avec une facilité déconcertante.
Une nouvelle visite circulaire, plus intérieure fut cette fois entreprise. Non, pas
sept, une seule. Constatant la souplesse du sphincter, le doigt s’extirpa et le
rosebud fut convié à lui succéder. Était-ce le froid du métal, l’appréhension de
récents souvenirs douloureux ou l’envie de contrarier le Maître dans ses intentions,
toujours était-il que la porte convoitée refusait maintenant de s’ouvrir. Le bijou fut
reposé sur le lit et la main s’empara du martinet. La surprise de la soumise fut
complète. Les morsures des lanières tressées donnèrent immédiatement une couleur à son
postérieur en parfaite harmonie avec celle de sa poitrine prisonnière. Je vous le
raconte de manière détachée mais elle, qui ne l’était pas, le vivait tout autrement.
Les coups étaient vifs, donnés de ce geste sec né de la cassure prompte du poignet qui
s’abat en demi-cercle occasionnant une vraie douleur cinglante. La pluie fut brève.
Aussitôt, le rosebud remplaça le martinet dans la main. La pointe émoussée du bijou se
posa une nouvelle fois au centre des replis mais aucune contraction ne vint en
contradiction de sa présence. Une douce pression fut suffisante pour qu’il se glissa
dans la chaleur de ce corps devenu soudainement coopérant.
Nina n’avait pas protesté. Elle arborait un sourire délicat et apaisé. Elle appréciait
de retrouver un homme déterminé dans celui qu’elle avait choisi pour Maitre. Elle dut
se mettre debout, ce qui lui fut un peu difficile car ma présence comme le dernier
traitement reçu l’avaient déjà transportée un peu plus loin en elle-même. Le temps
d’une photo, et il me fallu la quitter en l’acquittant du prix de mes marques. Je
signais ma présence sur elle en lui laissant mes salutations « cordales ».

Nina ayant repris ses esprits, elle put profiter du lit. Allongée sur le dos, jambes
repliées, une de mes nouvelle consœur, elle aussi en chanvre, lia la jambe à la
cuisse. Quelques ligatures plus tard, ses deux membres inférieurs étaient immobilisés
en position fléchie. Les mains furent alors réunies ensemble au niveau des poignets
par une autre nouvelle corde à la couleur nacrée du lin qui la composait. À ce stade,
Nina dut se mettre sur le ventre, dans une position similaire à la légendaire levrette
et en laissant les mains à l’aplomb de son pubis. Nous fumes invitées à prendre un
pied peu commun en allant chacune à la rencontre d’un de ceux du lit. Notre soumise
exposait maintenant, dans une impudeur totale, un sillon aussi sensible qu’accessible.
En vérifiant notre tension, il augmenta celle de notre proie. Pour compléter cette
position d’offrande, il m’a été demandé de passer au dessus de la nuque de Nina et de
m’accrocher solidement à la tête du lit ; une façon de relier deux têtes ensemble. Le
masque confisqua la vue de la soumise alors qu’il l’informait avec autorité de ce
qu’elle allait subir. Elle était vulnérable et offerte mais elle n’éprouvait que le
doux picotement de l’appréhension dépourvue de véritable peur. Elle ressentait bien
une envie : ce n’était pas celle de se débattre mais bien celle de rejoindre la pente
irréversible d’un laisser-aller salutaire.
Il sortit de l’eau tiède du lavabo le crochet qui mis à température et l’informa de
l’introduction de ce dernier dans son vagin dont les sentinelles s’étaient
spontanément écartées. La large boule glissa doucement sur sa vulve, venant heurter le
clitoris impétueux. Les passages se succédèrent avec un succès certain. Une fessée
énergique appuya le rappel de ne pas s’abandonner prématurément et sans permission à
la jouissance. La lubrification du vagin et les contractions que les mains n’étaient
pas seules à trahir montraient le degré élevé du désir. Tel un heurtoir de porte
disproportionné, l’imposante boule s’immisça sans difficulté au fond de cet antre. Les
allers et retours ne manquèrent pas d’être les éducatifs indispensables à la maitrise
de la jouissance, même si quelques fessées apportaient leur aide à ce contrôle
laborieux. L’exercice restait difficile et la bonne volonté de Nina ne pouvait être
mise en doute alors que les turpitudes de son corps étaient, elles, mises en route. Le
crochet fut retiré et la petite sphère lui fut vissée. Le rosebud congédié, le crochet
le remplaça sans rencontrer de résistance. Dans cette position inversée, le byzantin
fut invité à enserrer des lèvres trop éprises de liberté. Il glissa silencieusement en
mettant en exergue le clitoris décoiffé et sa fermeture serra les lèvres prises à son
piège subtil. Le crochet reçu la tension qu’il méritait en recevant mon passage dans
son anneau avant que je ne revienne à la tête du lit. Aucune sortie inconsidérée
n’était désormais à craindre, la tension comme l’attention étaient à leur comble.
Au cœur de cette préhension, Nina s’évadait. Les phrases avaient disparues pour ne
laisser l’expression que de mots épars. Son visage, tourné sur le côté, témoignait
d’une sérénité, d’une extase et d’une plénitude belles à contempler. Le massage de son
clitoris montrait une sensibilité intacte mais comme les cordes autour des genoux
exerçaient une prise devenant excessive, notre propriétaire décida alors de libérer le
corps offert. Libérer n’est d’ailleurs pas le terme idoine car dépossédée des cordes,
du byzantin et du crochet, Nina se sentit abandonnée.

En réponse à tant de docilité et d’efforts assidus, Nina reçut la récompense méritée
sous la forme de caresses douces et appliquées. Elle n’eut pas le droit d’user
d’initiatives qu’elle pensait mériter mais elle apprécia d’être ainsi guidée sur le
chemin de sa propre jouissance en devant respecter le contrôle de la montée de son
orgasme. Nous assistions envieuses à la réussite de cette expérience audacieuse. Nina
devait écouter son corps tout en réfreinant ses pulsions réclamant un orgasme rapide.
Chacun de ses gestes, sa respiration, la disposition de son corps ou ses contractions
lui étaient dictés. Immobilisée, elle devait « écouter » le passage de ce pénis en
érection qui parcourait lentement sa vulve et venait provoquer son clitoris. Elle
aurait voulu qu’il la pénètre mais elle savourait également ce plaisir de l’attente,
fondamentalement différent de la joie procurée par le camping. Si le plaisir était
contenu, la cyprine s’échappait d’elle sans retenue. Elle subissait les contractions
devenues involontaires de son vagin et de son anus. Dans une ultime maitrise d’elle-
même, elle supplia l’autorisation de s’abandonner dans la jouissance. Ses mains et ses
jambes retenues par celles du Maître, elle sentit la pénétration lente et régulière
qui amena le pénis au fond de son vagin dans cette position propice où les corps sont
à angle droit. Un index expert provoqua son clitoris sensible. Le crochet suivait
docilement les poussées du pénis au travers la fine cloison. La respiration était
aussi profonde et contrôlée que la pénétration. Les mots se raréfièrent et les râles
de la jouissance leurs succédèrent maintenant que l’orgasme lui était enfin permis. Le
gland atteignant le fond du vagin, elle fut terrassée par l’onde du plaisir qui la
déposséda d’elle-même, la saisissant de tremblements et de spasmes.

Nina se réveilla. Dans le silence de la pièce, la mélodie du clair de lune de Debussy
s’égrainait lentement. Il la regardait. Elle voulut parler mais seules des larmes
silencieuses glissèrent sur son visage. Pleurait-elle par l’intensité de ce qu’elle
venait de vivre ou par dépit ne pouvoir vivre des sentiments si forts aussi
fréquemment qu’elle pouvait le désirer ?

Artman
Avec l’aimable participation de la Dame du Lac pour la relecture, ce récit a été
déposé. Il ne peut faire l’objet d’une utilisation ou d’une reprise, partielle ou
totale, pour une utilisation lucrative ou gracieuse, sans l’accord express de l’auteur
référencé ici sous le pseudonyme d’Artman.

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