« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (27) : Les aman
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-07-2022 dans la catégorie Plus on est
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (27) : Les aman
*** RECIT FICTIF POUR LECTEURS AVERTIS
AVERTISSEMENTS
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Tullia, jeune patricienne, a été obligée de quitter Rome après la mort de Messaline. Riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne libre cours à son hypersexualité. Tullia a gagné la protection de la redoutable Agrippine, qui va l’aider à devenir la « reine de Baïes ».
Tullia collectionne les amants, tels Lucius Agermus, intendant de la villa d’Agrippine à Baules, à proximité de Baïes ou encore l’ambitieux Tigellin, futur âme damnée de Néron.
En décembre 54, Tullia a organisé dans sa luxueuse villa, avec le soutien de son amie Fausta, la fête de la « Bona Dea », en principe strictement réservée aux femmes. Tullia a fait venir de nombreux hommes et la soirée a tourné en orgie. Ce sacrilège n’a pas été apprécié par Paulla, la sœur de Fausta, invitée de dernière minute et qui va dénoncer cette profanation ainsi que ceux et celles qui y ont participé.
***
Paulla et sa demi-sœur, sa cadette, Fausta, avaient toujours été très différentes. Paulla avait hérité de la rigueur morale de son père, le sénateur Manius Flavius Paullus, à qui elle devait ses traits ingrats, alors que Fausta, avait, elle, hérité le prénom et la beauté de sa mère, seconde épouse du sénateur.
Paulla, prude et pieuse, aurait aimé devenir vestale, mais son père ne l’avait pas permis, car il avait besoin de renflouer ses finances grâce au mariage de ses filles, avec de riches familles de province. Fausta avait ainsi épousé le futur général Caius Hosidius Geta, d’une famille d’Histonium, un port proche des Abruzzes. Quant à Paulla, elle était devenue l’épouse de Sextus Iulius Atticus, un Gallo-Romain de la Provincia, dans le sud de la Gaulle. L'octroi de la citoyenneté romaine aux provinciaux par Jules César, puis par les empereurs Julio-Claudiens, a diffusé le nom Iulius dans l'Empire, particulièrement en Gaule romaine, où de nombreux Gaulois naturalisés adoptent ce nom. Paulla a pris sur elle pour remplir ses obligations de matrone, en donnant à Atticus une fille, naturellement prénommée Julia, qui a hérité de la blondeur et de la beauté de ses ancêtres gaulois. Devenue veuve, Paulla refuse de se remarier et se tient loin de toute relation, la chair lui faisant horreur, comme le mode de vie de sa sœur Fausta, avec qui elle a maintenu les liens dans l’espoir que son immense fortune revienne à Julia, sa seule héritière.
De retour à Rome, ulcérée par ce quoi elle a assisté, Paulla s’est empressée de charger son avocat, Decimus Atilius Opilius, de saisir le Préteur ainsi que les maris des matrones qui ont participé à l’orgie de la Bona Dea. Les seuls qu’elle épargne dans sa dénonciation sont Fausta et son jeune amant Martial. Tous les autres sont accusés de sacrilège et de profanation, un outrage qui met en péril la cité et les Dieux. Les participants encourent des poursuites pour impiété, risquant la mort ou l’exil. Tout cela s’étant passé dans sa villa, Tullia est particulièrement visée, accusée de stuprum, dans le cadre des lois répressives édictées par Auguste en -18, la « Lex Julia de adulteriis » et de la « Lex Julia de pudicitia ». Tullia s’est mise à nouveau dans une très mauvaise position, menacée comme elle l’avait été jadis par son mari Lurco, alors soutenu par Messaline. Elle risque la confiscation de ses biens et l’exil, voire pire.
Fausta, consciente du danger, conseille de faire appel à un jeune et talentueux avocat âgé de 20 ans, Marcus Fabius Quintilianus, Quintilien, qui est déjà un orateur réputé. Quintilien est né à Calagurris Nassica, dans la province de Tarraconaise en Hispanie. Le jeune Quintilien fait ses premières études à Rome où son père exerce la profession d'avocat. Il y acquiert une culture générale complète en suivant les leçons du grammairien Remmius Palæmon pour la littérature et de l’avocat Cnaeus Domitius Afer (-16-59) et l’historien Servilius Nonianus (mort en 59) pour l'éloquence. Fausta a connu sa famille lorsque son mari Hosidius Geta était propréteur en Hispanie.
La chance de Tullia et de ses invités est qu’Opilius et Quintilien, séparément, alertent leur ami Sénèque et, à travers lui, Agrippine. Sénèque, comme Agrippine, sont furieux du comportement de Tullia. Le philosophe, amoureux de la jeune patricienne, va tout faire pour la sauver. Agrippine, elle, n’aurait aucun scrupule à lâcher Tullia, dont elle craint l’influence sur Néron. Ce serait une bonne occasion de se débarrasser d’elle et de l’éloigner définitivement du jeune empereur. Elle aurait aussi eu un réel plaisir à faire tomber ses ennemies Domitia Lepida et Junia Silana. Il en est de même de Poppée, dont la présence à cette soirée porte atteinte à la réputation tant de son mari, l’ancien Préfet du Prétoire, Rufrius Crispinus, que de son nouvel amant, Othon, le mauvais génie de Néron.
Le problème, pour Agrippine, est que beaucoup de ses proches ou supposés tels, sont gravement compromis dans le scandale. Du côté des hommes, il s’agit en particulier de Tigellin, Préfet des vigiles, de son intendant Lucius Agermus, du Préfet de l’Annone, Faenius Rufus et d’Anicetus, Préfet de la flotte de Misène. Et, s’agissant des femmes, sont concernées son amie intime Aceronia Polla et Calvia Crispillina. Agrippine n’a pas le choix : il faut étouffer le scandale et éviter en particulier que les maris bafoués ne réclament l’application des lois romaines contre les matrones infidèles et leurs amants. Agrippine va, une dernière fois, s’appuyer sur Sénèque et Burrus, pour y parvenir, avec l’aide active des deux consuls en exercice, Manius Aulius Aviola et Marcus Asinius Marcellus.
Au final, seul le sénateur Titus Atius Crassus, le mari de Galla, refuse de se laisser fléchir et engage des poursuites pour adultère, stuprum et sacrilège contre son épouse. Agrippine décide de ne pas protéger Galla parce que Crassus est un de ses proches et parce que la famille de Galla avait été en faveur sous Tibère et donc ennemie de la veuve et des enfants de Germanicus.
Vue l’ampleur du scandale, c’est Néron en personne qui juge l’affaire. Dans son plaidoyer, Opilius, l’avocat de Paulla, qui a aussi été mandaté par Atius Crassus, charge Tullia, accusée de sacrilège, de stuprum et d’impudicita. Opilius reprend les attaques que Cicéron avait formulées un siècle auparavant contre la scandaleuse Clodia (voir « Histoire des libertines (92) : Clodia Metelli, la scandaleuse », publié le 30 décembre 2021). Il rappelle que Danaé (Tullia) a accompagné Messaline (Lysisca) à Suburre :
• Cicéron surnommait Clodia « quadrantaria », c’est-à-dire celle qui vaut un quart d’as, usant ainsi d’un sobriquet à la mode alexandrine pour assimiler une courtisane au salaire qu’elle mérite. En l’occurrence, il s’agit du tarif le plus bas, celui des louves efflanquées qui puent l’huile de jonc et hantent les bouges les plus crasseux de Suburre, glissant une caresse furtive et implorante sous la tunique des jeunes citoyens impécunieux. Danaé, elle, s’est vraiment prostitué à Suburre. N’est-elle pas pire que Clodia Metelli, que Julie, fille d’Auguste, que Messaline ? Son comportement est indigne de son rang. César, tu dois châtier cette louve comme elle le mérite !
Puis Opilius ajoute :
• César, je ne peux que reprendre le réquisitoire du grand Cicéron contre Clodia, car, mot pour mot, il s’applique à cette Tullia. Je cite le Pro Coelio : « Une femme qui n’est pas en possession de mari et qui a ouvert sa maison à n’importe qui. Elle s’est publiquement installée dans la vie galante, elle dîne délibérément avec des hommes qui ne lui sont rien. Sa démarche, sa toilette et son escorte, et non seulement le feu de ses regards et la liberté de ses propos, mais ses étreintes, ses baisers, ses baignades, ses promenades en barque, ses soupers dénoncent, je ne dis pas seulement une femme galante, mais une femme affriolante. ». J’ajoute, enfin, que Tullia traite ses esclaves avec trop de bienveillance et de familiarité. Lorsqu’elle a hérité de Lucius Spurius Lurco, elle les a affranchis en masse. Pire, elle couche avec eux. César, tu dois être impitoyable. L’exil à Pandateria ou sur les iles Pontines serait une peine bien légère pour cette criminelle ! La mort est le seul châtiment qui convienne à cette créature !
Puisque Opilius a fait référence à Cicéron, Quintilien va utiliser les arguments qui avaient été avancés en faveur de Clodia :
• Oui, Tullia, comme Clodia avant elle est provocatrice et libertine. Mais elle ne s’abandonne pas aussi facilement. Elle dit oui dans le triclinium et non une fois dans la chambre. Sans doute mesure-t-elle sa propre liberté à l’aune du désir suscité chez les hommes, en particulier quand ils sont plus jeunes qu’elle. Tullia n’a contraint aucun des participants de cette soirée, ni femmes, ni hommes, à la débauche. Contrairement à ce qui s’est passé jadis dans la maison de César, ce scandale ne s’est pas passé dans la demeure d’un magistrat.
Néron va écouter sa mère et ses plus proches conseillers, en écartant les accusations de sacrilège et de profanation, arguant que tout cela ne s’était pas déroulé chez un notable, mais au cours d’un banquet privé. Galla est condamnée à être exilée sur les iles Pontines, ce qui assure la vengeance du mari et provoque la fureur de Lucius, leur jeune fils, qui adore sa mère. Quant à Tullia, comme lors de l’affaire Silius, elle est à nouveau interdite de séjour à Rome, peine bien légère en définitive, qui arrange bien Agrippine, mais ne plait guère à Néron.
A l’occasion de cette soirée, Tullia avait fait la rencontre de Poppée, qui sera, pour la prochaine décennie, son ennemie. Poppée a instinctivement détesté Tullia, qui a le même âge qu’elle et qui rivalise en beauté. Poppée a séduit Othon dans le but d’approcher Néron et considère Tullia comme une rivale potentielle, tant en ce qui concerne Othon, qu’elle va épouser après avoir divorcé de Rufinus Crispinus, que Néron, son objectif ultime.
L’affaire refroidit considérablement les relations entre Tullia et Agrippine, qui donne l’ordre à ses proches, du moins ceux qu’elle contrôle encore, de ne plus fréquenter la jeune patricienne, considérée comme incontrôlable et même dangereuse. C’est un ordre qui déplait beaucoup à Agermus, lui qui, depuis cinq ans, est l’amant le plus régulier de Tullia. Ce macho dominateur avait pris l’habitude de se présenter à la Villa de Tullia sans y avoir été conviée. Il y venait pour une seule raison et ne s’en cacher pas : « saillir la meretrix ». Il aimait baiser Tullia en présence de ses esclaves et de ses proches, pour bien montrer qu’il était son mâle et faisait d’elle ce qu’il voulait. A ce propos, Agermus prenait un plaisir particulier à exiger que Parsam assiste à leurs ébats, obtenant de Tullia qu’elle l’ordonne à son compagnon qui ne peut rien lui refuser, mais que cela humilie particulièrement, lui qui, contrairement à Vettius Valens, n’est pas candauliste et qui, au surplus, déteste ce rustre.
Quand elle s’offre à Agermus, Tullia ne peut rien lui refuser, même si elle a honte d’imposer cela à son cher Parsam. Agermus en rajoute envers Parsam :
• Ca te plait, l’Arménien, ce que je fais à ta chérie ?
• Pas du tout ! Tu l’avilies !
• Ma salope, dis à ton « Spadones » qu’il se branle, sinon je ne m’occupe plus de toi !
• Oh non, Lucius, je t’en supplie, pas ça ! Parsam, mon chéri, fais ce qu’il te demande !
• Je savais qu’il aimait ça ! Et maintenant regarde, l’eunuque, je vais faire une chose que tu ne peux faire, je vais féconder ta Tullia !
Et en effet, Agermus parviendra à ses fins, mais les grossesses de Tullia ne furent pas menées à leur terme, Agrippine refusant à son Affranchi qu’il ait des enfants avec une patricienne.
On comprend donc que Parsam se soit fortement réjoui des ordres d’Agrippine à Agermus, pour qu’il cesse de voir Tullia. Cela faisait aussi plaisir à un autre amant de Tullia, Tigellin, désormais proche de Néron et non plus d’Agrippine. Mais les fonctions qu’occupe désormais Tigellin à Rome ne lui permettent plus de venir aussi souvent à Baïes.
***
Si Tullia n’est désormais plus la protégée d’Agrippine, elle bénéficie du soutien de deux de ses amants qui ont l’oreille de Néron :
• Sénèque, alors au sommet son influence, et qui est consul en 55
• Tigellin, Préfet des vigiles, l’homme qui monte auprès du jeune empereur.
Pour affaiblir l’influence d’Agrippine sur Néron et éloigner en même temps les velléités du Prince envers elle, que Sénèque souhaite définitivement écarter, Tullia va rendre un grand service à Sénèque. Néron ayant toujours autant horreur d’Octavie, qu’on lui a imposé comme épouse, il aspire aux plaisirs. Et comme on lui interdit de revoir la sensuelle Tullia, qu’il n’a pas oubliée, Néron, avec la complicité d’Othon, fuit volontiers le palais. La nuit, il rejoint ses amis et part s’encanailler dans les cabarets et trainer dans les quartiers mal famés, en molestant ceux qui croisent leur chemin. Un comportement qui déplait à Agrippine, mais aussi à Sénèque, qui cherche une solution pour canaliser le prince. Sénèque est inquiet du fait que son jeune élève ne soit pas satisfait par son épouse, Octavie, et puisse se laisser aller à des exploits sexuels risqués.
Sénèque cherche donc les conseils de Tullia. C’est en fait Marcia, qui avait été la principale servante de Messaline avant d’entrer au service de Tullia, qui trouve la solution : une jeune et jolie affranchie grecque, du même âge que Néron, Claudia Acté, qu’elle avait connue au palais.
Acté venait de la province d’Asie et y avait été achetée comme esclave en 43, lorsque Claude annexa à l’empire la Pamphylie et la Lycie. Acté fut intégrée au sein de la maison impériale, au service d’Octavie, la fille de Claude. Acté rencontra aisément le jeune Néron, puisqu’Octavie était promise à ce dernier. Naquit alors chez le futur Empereur une affection envers la jeune Grecque, qui conduisit l’impitoyable Agrippine à faire éloigner Acté, l’année où elle fit appel à Tullia pour déniaiser Néron (voir » (25) : Les Aphrodisies»).
Acté fut envoyée comme servante à la villa impériale de Baïes, où Claude venait très rarement. Claude n’écouta pas les suppliques de sa fille, attachée à sa petite servante, mais il décida de l’affranchir. Elle reçut de Claude, selon les règles, le « nomen », décliné au féminin, Claudia, auquel fut accolé, comme cognomen, son nom d’esclave, Acté.
Par le canal de Marcia, Tullia fait donc venir Acté à la Villa, pour lui proposer, grâce à Sénèque, son retour dans la maison d’Octavie, le prix à payer étant de devenir la maîtresse de Néron. Acté avoue à Tullia qu’elle est amoureuse de Néron depuis qu’elle l’a vu la première fois. Acté considère donc que Tullia est sa bénédiction.
Sénèque obtient le retour d’Acté, sans qu’Agrippine ne soit informée. Quant à la pauvre Octavie, elle ne compte guère. Acté offre un exutoire à Néron et une source de séparation d’avec Agrippine. Sénèque et Burrus ne sont plus en très bons termes avec Agrippine et sont inquiets de son influence et de ses méthodes politiques, surtout après l’empoisonnement supposé de Claude. La relation avec Acté est gardée sous silence, autant que possible, pour ne pas porter préjudice à son mariage éminemment politique avec Octavie. Othon, Claudius Senecio, un autre intime de Néron et Annaeus Serenus, l’ancien préfet des vigiles, aident Néron et Acté à se rencontrer secrètement. Serenus, un protégé de Sénèque, prétend même qu’Acté est sa maîtresse, pour écarter les soupçons. Nous reviendrons sur cette relation passionnée qui dura trois ans et qui mécontenta fortement celles qui sont devenues les ennemies de Tullia, Agrippine, mais aussi Poppée, dont l’objectif final est Néron.
***
En ce printemps 55, le scandale de la Bona Dea s’estompe peu à peu à Baïes, qui en a vu d’autres. Tullia, frustrée par la rupture forcée et brutale avec Agermus et les rencontres trop espacées à son goût avec Tigellin ou Sénèque, très occupés à Rome, investit plus que jamais, comme terrain de chasse, les Thermes de Mercure, dont elle est l’évergète.
Ce jour-là, Tullia décide de passer d’abord par la palestre, le lieu où hommes et femmes pratiquent le sport. Elle a choisi de porter une sorte de bikini, composé d’un strophium et un subligar. Ses seins se balancent et se découvrent, attirant l’œil des mâles.
De nombreuses femmes se trouvent dans la palestre. Elles jouent au ballon avec des hommes ou courent en faisant rouler un trochus, un cerceau. Le tintement des petits anneaux de métal fixés sur l’arceau sert de signal sonore pour dégager le passage devant soi.
Une corde a été tendue entre deux poteaux. Deux femmes pratiquent le « datatim ludere », où il faut attraper une balle, une « pila paganica », garnie de duvet, sans la laisser tomber et la relancer immédiatement. Tullia reconnait immédiatement Fausta, qui joue avec une jeune fille blonde. Elles ont conservé leur tunique. Elles s’interrompent quand Fausta reconnait Tullia. Fausta présente sa nièce Julia, la fille de sa sœur Paulla. A ce nom, Tullia se raidit car la sœur de Fausta est celle qui a dénoncé la transformation, chez Tullia, de la fête de la Bona Dea en bacchanale. Tullia dévisage longuement la jeune fille, qui est blonde comme les blés, grande, musclée, avec des traits harmonieux et des formes généreuses. Elle doit avoir 16 ans.
• Tu es très jolie, Puella !
Julia rougit. Elle a compris que cette superbe matrone est la fameuse Tullia, l’incarnation du démon aux yeux de sa mère. Elle sait que Tullia est la meilleure amie de sa tante Fausta.
• Oui, elle est belle, ma Julia. Elle a heureusement hérité du caractère et du physique de son défunt père, d’origine gauloise, Sextus Julius Atticus. Et, pour ne rien gâcher, Julia est très érudite, elle adore la poésie. Je lui ai beaucoup parlé de toi.
Tullia, la bisexuelle, est immédiatement attirée par la jeune fille.
• Julia est ici en attendant son mariage qui doit se dérouler à Baïes. C’est moi qui finance, mais c’est hélas Paulla qui décide. Et son choix s’est porté sur Publius Antius Bibulus, un chevalier, un homme nouveau, très riche, mais qui a 25 ans de plus que notre trésor et qui est, en plus, un alcoolique notoire, qui veut se remarier suite au décès de sa première épouse.
• Cette Paulla est un vrai monstre !
• Ce choix me déplait aussi, mais je me dois d’obéir à ma mère. Il me reste quelques semaines pour profiter de Baïes.
• Nous ferons ton éducation, ma belle ! En attendant, allons faire quelques exercices.
De l’autre côté de la cour, les trois femmes font des exercices de musculation avec de lourdes masses de plomb et de pierre, en formes de poignées, des haltères. Le but est de renforcer les bras et de raffermir la poitrine. Des hommes les observent, échangeant quelques commentaires amusés à voix basse. La torsion du haut du corps et le soulèvement de la cage thoracique au cours de tels exercices exaltent les courbes, sans parler des fesses et des cuisses, dénudées.
Sur l’invitation de Tullia, les trois femmes se dirigent vers la natatio, où les attendent Epicharis, l’une des compagnes de Tullia, mais aussi Martial, futur poète et protégé de Fausta depuis le mandat de son défunt mari en Hispanie et qui séjourne alors chez elle.
Après l’atmosphère glaciale du frigidarium, qu’elles viennent de traverser, les trois femmes se jettent dans la natatio, la grande piscine. La natatio, piscine d'eau à température ambiante peut accueillir plusieurs baigneurs. La natatio occupe une salle indépendante, creusée au centre d'une cour à ciel ouvert être entourée d'un portique.
Tullia s’est mise nue. L’eau, qui lui arrive au nombril, ne cache pas son opulente poitrine. Quant à Fausta, le bandeau d’étoffe qui couvre ses hanches est tellement trempé qu’il en presque transparent. Après un court instant d’hésitation, Julia se met nue également, pour suivre l’exemple de Tullia, qui la fascine. Epicharis fait de même.
Dans l’eau, il y a déjà Martial, qui ne cache pas sa liaison avec Fausta, très amoureuse de son jeune protégé. Martial n’est pas seul, il a deux compagnons de son âge, qui dévorent des yeux les trois compagnes de Fausta.
Fausta se charge de présenter les deux jeunes gens :
• Je te présente Marcus Annaeus Lucanus. Lucain est né à Cordoue dans une famille équestre. Ce sont des lettrés, que nous avons également connus, lorsque mon mari Hosidius Geta était propréteur en Hispanie. Ses parents résident depuis plusieurs années à Rome, où il a reçu une éducation digne de l'élite romaine. Il poursuit des études supérieures à Athènes. Comme Martial, il est un poète en herbe. Mais surtout, il est le neveu de ton grand ami Sénèque !
• Quand j’ai dit à mon oncle que j’aillais passer quelques semaines à Baïes, il m’a répondu « quelle chance ! Tu vas pouvoir rencontrer la magnifique Tullia »
• Je te présente aussi Lucius, un condisciple et grand ami de Lucain. Il est le fils de Titus Atius Crassus et de notre amie Galla.
A ce nom, Tullia devient blême :
• Je suis désolée, Lucius, pour ce qui est arrivé à la pauvre Galla !
• Ce n’est pas ta faute, Domina, mais celle de mon père Crassus !
• Et de ma sœur Paulla, ajouta Fausta.
Tullia se dit que Lucius a hérité du tempérament de feu de sa mère Galla, ce que semble indiquer les regards qu’il lui jette ainsi qu’à Julia. Tullia se sent attirée par ce bel éphèbe. Il lui traverse l’esprit d’une revanche envers Paulla et Crassus, les dénonciateurs du scandale de la Bona Dea. Et quel plaisir d’éduquer en même temps Lucius et Julia !
Tullia donne le signal, en sortant de l’eau. Tullia exprime son envie de se diriger vers sa salle privée, dont on connait l’usage.
Sa fidèle Epicharis la suit, acceptant la main de Lucain. L’ancienne esclave et prostituée et le jeune Lucain ont eu un véritable coup de foudre. Lucain, pour l’éblouir, déclame ces vers, sous le titre « la rose rouge », à la jeune Grecque, après lui avoir offert une rose vendue par une jeune esclave et avoir échangé avec elle leur premier baiser et posé sa main sur sa poitrine :
« Ah ! Que j'envie la rose aux teintes purpurines :Ta main me couperait et tu me poseraisSur ta blanche poitrine. »
Tullia et Fausta enfilent leurs sabots et s’enveloppent dans une grande serviette avant de s’éloigner d’une démarche particulièrement chaloupée.
Tullia n’hésite pas. Elle tend la main à Lucius, qui, bien qu’attiré par la jeune Julia, choisit la femme d’expérience. Mais parce que Lucius est sans expérience, Tullia tend son autre main vers Martial. Fausta est stupéfaite, même si ce n’est pas la première fois que Tullia lui « vole » un amant. Fausta fait signe à Martial qu’il peut suivre Tullia. Fausta l’a éduqué mais elle ne se sent aucun droit sur son protégé.
Julia est partagée. Elle est jalouse car elle aurait voulu Lucius pour elle. Et elle aimerait apprendre, assister, se sentant aussi attirée par Tullia d’une façon qu’elle ne s’explique pas. Fausta lui dit à l’oreille :
• Il te plait ce garçon, n’est-ce pas ?
Julia rougit, fait signe que oui.
• Alors ne sois pas jalouse, thesaurum amoris mei. Carpe Diem, mon enfant. Apprends à partager. Et après une expérience avec Tullia, il sera le meilleur des amants.
• J’aurais aimé assister. Et je t’avoue, ma tante, que Tullia me trouble.
• Je sais, mon Cœur, tu m’as parlé de ton intimité avec une condisciple à toi. Je connais Tullia, je sais que tu lui plais également.
Tullia lâche un instant la main de ses deux futurs amants et se dirige vers Julia. Elle lui prend le visage et dépose un baiser sur les lèvres de la nièce de Fausta :
• Je te promets, ma belle, de venir te voir chez ta tante demain. Je t’enseignerai tous les plaisirs, fais-moi confiance.
La jeune Julia prend alors l’initiative et surprend Tullia en l’embrassant à son tour, longuement et avec passion, sans se soucier des autres usagers :
• Oh oui, ma Tullia, je t’attendrai avec impatience.
Et en effet, cette nuit-là, Julia, encore pucelle, va longuement se caresser et se donner du plaisir en pensant à la fois à Lucius et à Tullia.
Le couple de Lucain et d’Epicharis d’un côté, et le trio que forment Tullia, Martial et Lucius, entrent dans la pièce réservée aux plaisirs de la riches patricienne.
***
La pièce réservée à Tullia est grande et confortablement aménagée.
Epicharis et son poète se mettent à part pour faire l’amour. Une première pour Lucain, mais aussi pour la jeune grecque. Car c’est la première fois de sa vie qu’elle tombe amoureuse et qu’elle va éduquer un jeune puceau, elle qui a connu tant d’amours tarifés et brutaux. Elle sait bien que leurs différences sociales comme le passé de la jeune femme, les éloignent. Mais peu leur importe à ce moment-là. Ils sont heureux et commencent une liaison qui va durer jusqu’à la conspiration de Pison, dans laquelle, pour leur plus grand malheur, Epicharis va s’impliquer et entrainer le poète. Pour le moment, avec une infinie douceur, Epicharis guide son jeune amant, calme sa fougue et son impatience, avant que tous les deux ne connaissent l’extase.
Epicharis en sera récompensée par un autre poème, « l’amant timide » que déclame le jeune Lucain
« Oui, j'ai tout obtenu, et baisers, et caresses ;Je suis aimé, je suis amant ; Quant à son nom, sa famille et comment...
C'est le secret de la déesse »
Epicharis et Lucain ont fait l’amour. Ils s’éclipsent, pour regagner la villa de Tullia et continuer à s’aimer, dans l’intimité. Dans les dix ans qui vont suivre, le poète va poursuivre cette relation avec la jolie affranchie grecque. Ayant terminé ses études, Lucain va commencer son « cursus honorum » à Rome. Grâce au crédit de son oncle Sénèque et à son talent précoce, il gagne les faveurs de Néron qui lui octroie à titre honorifique la questure puis l'augurat en 59. L'empereur lui donne aussi la palme lors des jeux néroniens de l’année 60, pour avoir présenté un poème d'éloge à son sujet. En 62 ou 63, il publie les trois premiers livres de son épopée le Bellum civile (« La Guerre civile »).
Les lois romaines sont impitoyables : le citoyen romain Lucain ne peut épouser l’affranchie Epicharis, qui est, pire, une ancienne prostituée de Suburre. Lucain doit se résoudre à un mariage de raison, avec Argentaria Polla, parente de Vespasia Polla, la mère du futur empereur Vespasien. Vespasien avait été un compagnon d’armes d’Aulius Plautius et d’Hosidius Geta, le mari de Fausta. C’est par l’intermédiaire de Fausta que se fit ce mariage. Argentaria Polla, très amoureuse de Lucain, ferma les yeux sur la liaison de son époux. De son côté, Lucain, même si cela ne lui ne lui plaisait guère, devait accepter aussi bien la liaison entre Tullia et Epicharis que les infidélités de celle-ci.
***
Tullia, Lucius et Martial ne se sont pas aperçus du départ d’Epicharis et Lucain. Ils sont là, eux, pour baiser. Depuis la natatio, Tullia ne s’est pas embarrassée de remettre un vêtement. Tout le monde sait ce qu’elle fait dans la pièce qui lui est réservée en tant qu’evergète des Thermes de Baïes.
Elle est impatiente et a vite fait de faire passer par-dessus leur tête la tunique des deux jeunes gens. Ceux-ci affichent une belle érection. Tullia sait, qu’instruit par Fausta, Martial a déjà une certaine expérience. Il lui revient de faire l’éducation de Lucius. Ce jour-là, elle renouvelle l’expérience qu’elle avait eue, quatre ans auparavant, avec le jeune Néron et qu’elle avait particulièrement appréciée. Elle est aussi excitée par une pensée perverse, celle de mettre ultérieurement Lucius dans les bras de Julia. Elle veut faire en sorte que le jeune homme donne le maximum de plaisir à la nièce de Fausta.
Tullia commence par échanger des baisers langoureux avec les deux jeunes gens, tout en les masturbant. Martial, sachant par Fausta combien Tullia aime les épigrammes érotiques, lui offre un petit poème :
"Tes baisers sont pour l'un, ta main pour l'autre ; enfin, Tu demandes mon choix ? Je préfère ta main."
Tullia porte une attention particulière à Lucius, lui apprenant à maîtriser son impatience et à la caresser. Les doigts de Martial fouillent sa chatte déjà bien ouverte, il doigte Tullia sans ménagement. Le plaisir monte chez la jeune patricienne, Martial lui avoue qu’il ne cesse de penser à elle depuis cette nuit de la Bona Dea, où il n’avait pas osé l’approcher.
Tullia se met alors à genoux devant les deux garçons et commence à les gratifier d’une fellation qu’elle sait contrôler de façon à s’arrêter avant qu’ils ne jouissent.
Quand elle juge que ses deux jeunes amants sont prêts, Tullia se penche sur une table et les invitent à venir la prendre à tour de rôle, en veillant à s’arrêter à temps, car elle veut que ça dure.
A ce jeu, Lucius se montre doué, n’ayant pas à rougir de la comparaison avec son ami Martial, pourtant plus expérimenté. Les deux jeunes hommes sont parfaitement complices. Ils sont fiers de faire jouir la belle matrone qui enchaîne les orgasmes.
Ce sera tout de même Martial qui se montrera le plus endurant. Lucius a encore la force de prévenir Tullia :
• Tullia, je ne peux plus me retenir !
• Je suis fière de toi, mon chéri. Laisse-toi aller. Viens, vas-y, remplis-moi. Je veux ton foutre en moi ! Martial, viens dans ma bouche, je veux te boire !
• Ouiiiiii. Oh que c’est bon !
La bouche pleine, Tullia ne peut exprimer vocalement son plaisir, mais son orgasme est fulgurant. Les deux jeunes gens sont pleins de ressources, Lucius lui envoyant dans son utérus trois puissantes giclées, alors qu’elle manque de s’étouffer en avalant avec soin les éjaculations de Martial.
Les trois amants sont momentanément épuisés par ce qu’ils viennent de vivre. Ils se reposent sur des tricliniums et Tullia, tirant sur une corde, fait venir une collation. Pour elle, ce n’est qu’une pause et, dès qu’elle sent que Lucius et Martial ont repris des forces, elle va réveiller leur virilité avec sa bouche et ses mains.
Le trio passera l’après-midi dans cette salle réservée des Thermes, où malgré les portes, s’entendaient les cris de plaisir de Tullia. Tullia va épuiser ses jeunes amants en pratiquant les doubles pénétrations, mettant à contribution sa chatte, sa bouche et son cul, avant de finir en apothéose par une double pénétration vaginale. Tard dans l’après-midi, Lucius regagne la Domus des Atii à Baïes, alors que Martial rentre chez Fausta et que Tullia va se confier aux soins de ses servantes pour récupérer de ses excès du jour.
***
Le lendemain, comme prévu, Tullia se rend chez Fausta pour un déjeuner avec son amie et sa nièce Julia. Celle-ci attendait avec impatience ce moment, avouant à sa tante, sa confidente, le trouble que crée chez elle Tullia, que sa mère Paulla n’a cessé de dénigrer. Julia s’est préparée comme pour une grande occasion, choisissant une jolie tunique et se faisant coiffée et maquillée.
Tullia ressent elle aussi une certaine attirance pour la jeune fille et entretient le trouble de celle-ci, en la prenant affectueusement dans ses bras, déposant sur son visage un baiser chaste, mais très près des lèvres. Julia frissonne.
• Tu es belle comme un cœur, ma chérie !
• Pas aussi belle que toi, Domina, dit Julia en rougissant et en baissant les yeux, face à Tullia dont le regard exprime le désir.
Martial, quant à lui, est allé rejoindre ses amis Lucius et Lucain. Contrairement à Lucius, qui a eu le coup de foudre pour Julia, Martial préfère les femmes mures et d’expérience, comme Tullia et Fausta. Or Fausta, ce jour-là, a invité un autre de ses amants, Claudius, un vigoureux officier de la base navale de Misène.
A la fin du repas, Fausta s’éclipse avec Claudius, qu’elle a fait venir pour qu’il lui fasse l’amour. Elle laisse ainsi Tullia et Julia seules.
• Dis-moi, Mea principesa, comment ta mère peut-elle te jeter dans les bras de cette brute alcoolique de Bibulus ?
Julia a les yeux humides.
• Je dois obéir à ma mère et devenir une bonne épouse, une Matrone.
• Crois-tu que ce soit ton destin ?
• Mon désir serait d’épouser par amour un homme plus jeune, de mon âge et non de me marier par devoir.
• Il m’a semblé que Lucius Atius Crassus t’avait beaucoup plu.
La réponse de Julia est un aveu :
• Tu lis en moi comme dans un livre, Domina. Je l’aime en effet.
• Oui, je comprends tous tes désirs, meam speciosus (« ma belle ») et je t’aiderai à les réaliser.
Tullia prend la main de Julia et l’embrasse tendrement.
• Avec ta terrible mère, je suis certaine que tu as eu une éducation très classique et que tu es totalement innocente.
• Je suis prête à tout apprendre avec toi, Tullia.
• Tu viendras chez moi, ma bibliothèque et mes parchemins sont à ta disposition. Comme je l’ai fait à l’adolescence, je te ferai découvrir les ouvrages que tu dois avoir lus. Je te ferai connaitre des auteurs comme Catulle, Tibulle, Properce et surtout Ovide (voir « (1) : l’éducation de Tullia », publié le 6 août 2021). Aujourd’hui, j’ai déjà apporté pour toi « L’Art d’aimer » d’Ovide, mais aussi un véritable trésor, presqu’introuvable, un ouvrage de Philénis de Samos, poétesse et hétaïre grecque, qui vécut au siècle d’Alexandre le Grand. Ce livre comprend les meilleures positions sexuelles, les parfums, les cosmétiques, les moyens de provoquer des avortements, l'art du baiser et l'art de la séduction, y compris entre femmes. J’ai compris que cela t’intéressait aussi, n’est-ce pas ?
• Je veux tout apprendre, Tullia, répond la jeune fille en baissant les yeux. Tu sais, depuis que je suis nubile, je me donne très souvent du plaisir. Encore hier soir, en pensant à Lucius mais aussi à toi, à ce que vous aviez fait dans cette salle des Thermes.
• J’avais tout de suite compris ce dont tu rêvais. J’étais comme toi, à ton âge, ma belle.
A ce moment-là, Tullia et Julia entendent les cris de plaisir de Fausta.
• Que lui arrive-t-il ? Elle souffre ?
• Au contraire ! Viens, allons les observer !
• Je n’oserai pas !
Tullia prend Julia par la main et l’entraine, sans faire de bruit, vers la chambre de Fausta. La porte est ouverte et permet de voir sans être vus. Tullia place Julia contre elle, ses mains sur la poitrine de la jeune fille, elle l’embrasse dans le cou et lui parle dans l’oreille.
Fausta est à quatre pattes sur le lit et tend sa croupe à son amant :
• Claudius, futuis me. Ego sum meretrix tua (« Baise-moi. Je suis ta putain »)
• Accipe hoc, mea mare (« Prends ça, ma jument »)
La jeune fille n’en perd pas une miette.
• Il met en elle cette énorme chose ? Il ne va pas la blesser ?
• Au contraire ! Le vagin d’une femme est le fourreau qui est fait pour l’épée de l’homme. Ecoute-la ! Regarde-la, le plaisir qu’elle prend !
• Ça me fait peur et ça m’excite en même temps. Je suis toute trempée ! Quand je suis comme ça, j’ai besoin de me soulager, de me caresser.
• Allons dans ta chambre, ma belle !
Aussitôt arrivées dans la chambre de Julia, Tullia prend le contrôle. Elle embrasse Julia avec passion, lui laissant seulement le temps de reprendre son souffle. Ses mains parcourent le jeune corps. Julia se laisse faire, heureuse de ce moment auquel elle aspirait. Pour Tullia c’est aussi une première. Elle a déjà eu des amantes, Lucia, Messaline, Epicharis, Maura, Sylvia, mais jamais elle n’avait éduqué une jeune vierge aux plaisirs de Lesbos.
Elle fait tomber la tunique de Julia. La bouche et la langue de Tullia vont longuement s’occuper des tétons de la jeune fille, qui découvre combien ses petits seins sont sensibles. Julia caresse les cheveux de son amante. Avec précaution, Tullia pénètre de ses doigts la chatte de Julia, ouverte et humide. Julia pousse un petit cri plaintif, alors que la matrone commence à la masturber.
Puis Tullia pousse la jeune fille sur le lit et descend sa bouche vers son sexe. Elle voit le sexe de Julia de très près. Son clitoris est gros. Tullia embrasse le bas de son ventre et approche doucement sa bouche de son sexe. Julia se cambre, écarte bien ses cuisses pour s’offrir à la bouche de son amante.
• Oh Tullia, que c’est bon ! Continue !
Tullia se lance et attrape le clitoris entre ses lèvres, comme si elle lui faisait une fellation. Elle l’aspire, il est très raide. Julia ne peut pas résister longtemps tellement elle est excitée par cette situation qu’elle ne connaissait pas et par la scène à laquelle elle a assisté. Tullia lèche Julia comme si elle voulait la dévorer. Julia part dans un orgasme de folle, elle hurle, c’est l’extase pour elle, puis elle éjacule sa cyprine dans la bouche de son amante, qui déguste son nectar sucré.
Les deux amantes reprennent leurs forces dans les bras l’une de l’autre, échangeant baisers et caresses.
• Tu as aimé, ma chérie ? ça t’a plu ?
• C’était merveilleux Tullia. Je suis heureuse. Je t’aime !
• Tu verras c’est encore meilleur avec un amant. Je vais parler à Lucius. Il sera à toi, je te le promets !
Au-delà de la vengeance envers Paulla et Atius Crassus, ses dénonciateurs dans l’affaire de la Bona Dea, Tullia est très fière d’avoir éduqué Lucius et Julia, dont elle avait deviné les aspirations et le potentiel. Tullia est en effet désormais à la fois l’amante de Lucius, qu’elle retrouve régulièrement aux thermes, et de Julia, qui vient chez Tullia officiellement pour sa magnifique bibliothèque mais surtout pour découvrir peu à peu tous les secrets des plaisirs saphiques, comme le 69 ou encore la pratique des ciseaux. Julia est très fière quand, pour la première fois, c’est son tour de faire jouir Tullia avec sa langue et ses doigts.
Fausta est au départ contrariée quand Tullia l’informe de la situation, mais, une fois de plus, son indulgence envers son amie l’emporte, sans oublier qu’elle n’apprécie guère sa demi-sœur Paulla. Celle-ci ignore évidemment que Tullia a « perverti » sa fille, avec l’assentiment tacite de Fausta.
Lucius a, lui aussi, eu le coup de foudre pour Julia. Questionné par Tullia, il l’informe qu’il est prêt à tout pour la jeune fille, y compris l’enlever pour s’opposer à ce mariage forcé. Lucius lâche aussi tout le mépris qu’il a pour son père, à qui il ne pardonne pas l’exil de sa mère Galla.
Tullia promet son appui aux jeunes gens, tout en leur recommandant la prudence. Avec le soutien de Fausta, elle va organiser la rencontre entre les deux jeunes gens, Julia et Lucius. Tullia sera le mentor des amants de Baïes.
(A suivre 28 : « Les Saturnales»)
AVERTISSEMENTS
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Tullia, jeune patricienne, a été obligée de quitter Rome après la mort de Messaline. Riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne libre cours à son hypersexualité. Tullia a gagné la protection de la redoutable Agrippine, qui va l’aider à devenir la « reine de Baïes ».
Tullia collectionne les amants, tels Lucius Agermus, intendant de la villa d’Agrippine à Baules, à proximité de Baïes ou encore l’ambitieux Tigellin, futur âme damnée de Néron.
En décembre 54, Tullia a organisé dans sa luxueuse villa, avec le soutien de son amie Fausta, la fête de la « Bona Dea », en principe strictement réservée aux femmes. Tullia a fait venir de nombreux hommes et la soirée a tourné en orgie. Ce sacrilège n’a pas été apprécié par Paulla, la sœur de Fausta, invitée de dernière minute et qui va dénoncer cette profanation ainsi que ceux et celles qui y ont participé.
***
Paulla et sa demi-sœur, sa cadette, Fausta, avaient toujours été très différentes. Paulla avait hérité de la rigueur morale de son père, le sénateur Manius Flavius Paullus, à qui elle devait ses traits ingrats, alors que Fausta, avait, elle, hérité le prénom et la beauté de sa mère, seconde épouse du sénateur.
Paulla, prude et pieuse, aurait aimé devenir vestale, mais son père ne l’avait pas permis, car il avait besoin de renflouer ses finances grâce au mariage de ses filles, avec de riches familles de province. Fausta avait ainsi épousé le futur général Caius Hosidius Geta, d’une famille d’Histonium, un port proche des Abruzzes. Quant à Paulla, elle était devenue l’épouse de Sextus Iulius Atticus, un Gallo-Romain de la Provincia, dans le sud de la Gaulle. L'octroi de la citoyenneté romaine aux provinciaux par Jules César, puis par les empereurs Julio-Claudiens, a diffusé le nom Iulius dans l'Empire, particulièrement en Gaule romaine, où de nombreux Gaulois naturalisés adoptent ce nom. Paulla a pris sur elle pour remplir ses obligations de matrone, en donnant à Atticus une fille, naturellement prénommée Julia, qui a hérité de la blondeur et de la beauté de ses ancêtres gaulois. Devenue veuve, Paulla refuse de se remarier et se tient loin de toute relation, la chair lui faisant horreur, comme le mode de vie de sa sœur Fausta, avec qui elle a maintenu les liens dans l’espoir que son immense fortune revienne à Julia, sa seule héritière.
De retour à Rome, ulcérée par ce quoi elle a assisté, Paulla s’est empressée de charger son avocat, Decimus Atilius Opilius, de saisir le Préteur ainsi que les maris des matrones qui ont participé à l’orgie de la Bona Dea. Les seuls qu’elle épargne dans sa dénonciation sont Fausta et son jeune amant Martial. Tous les autres sont accusés de sacrilège et de profanation, un outrage qui met en péril la cité et les Dieux. Les participants encourent des poursuites pour impiété, risquant la mort ou l’exil. Tout cela s’étant passé dans sa villa, Tullia est particulièrement visée, accusée de stuprum, dans le cadre des lois répressives édictées par Auguste en -18, la « Lex Julia de adulteriis » et de la « Lex Julia de pudicitia ». Tullia s’est mise à nouveau dans une très mauvaise position, menacée comme elle l’avait été jadis par son mari Lurco, alors soutenu par Messaline. Elle risque la confiscation de ses biens et l’exil, voire pire.
Fausta, consciente du danger, conseille de faire appel à un jeune et talentueux avocat âgé de 20 ans, Marcus Fabius Quintilianus, Quintilien, qui est déjà un orateur réputé. Quintilien est né à Calagurris Nassica, dans la province de Tarraconaise en Hispanie. Le jeune Quintilien fait ses premières études à Rome où son père exerce la profession d'avocat. Il y acquiert une culture générale complète en suivant les leçons du grammairien Remmius Palæmon pour la littérature et de l’avocat Cnaeus Domitius Afer (-16-59) et l’historien Servilius Nonianus (mort en 59) pour l'éloquence. Fausta a connu sa famille lorsque son mari Hosidius Geta était propréteur en Hispanie.
La chance de Tullia et de ses invités est qu’Opilius et Quintilien, séparément, alertent leur ami Sénèque et, à travers lui, Agrippine. Sénèque, comme Agrippine, sont furieux du comportement de Tullia. Le philosophe, amoureux de la jeune patricienne, va tout faire pour la sauver. Agrippine, elle, n’aurait aucun scrupule à lâcher Tullia, dont elle craint l’influence sur Néron. Ce serait une bonne occasion de se débarrasser d’elle et de l’éloigner définitivement du jeune empereur. Elle aurait aussi eu un réel plaisir à faire tomber ses ennemies Domitia Lepida et Junia Silana. Il en est de même de Poppée, dont la présence à cette soirée porte atteinte à la réputation tant de son mari, l’ancien Préfet du Prétoire, Rufrius Crispinus, que de son nouvel amant, Othon, le mauvais génie de Néron.
Le problème, pour Agrippine, est que beaucoup de ses proches ou supposés tels, sont gravement compromis dans le scandale. Du côté des hommes, il s’agit en particulier de Tigellin, Préfet des vigiles, de son intendant Lucius Agermus, du Préfet de l’Annone, Faenius Rufus et d’Anicetus, Préfet de la flotte de Misène. Et, s’agissant des femmes, sont concernées son amie intime Aceronia Polla et Calvia Crispillina. Agrippine n’a pas le choix : il faut étouffer le scandale et éviter en particulier que les maris bafoués ne réclament l’application des lois romaines contre les matrones infidèles et leurs amants. Agrippine va, une dernière fois, s’appuyer sur Sénèque et Burrus, pour y parvenir, avec l’aide active des deux consuls en exercice, Manius Aulius Aviola et Marcus Asinius Marcellus.
Au final, seul le sénateur Titus Atius Crassus, le mari de Galla, refuse de se laisser fléchir et engage des poursuites pour adultère, stuprum et sacrilège contre son épouse. Agrippine décide de ne pas protéger Galla parce que Crassus est un de ses proches et parce que la famille de Galla avait été en faveur sous Tibère et donc ennemie de la veuve et des enfants de Germanicus.
Vue l’ampleur du scandale, c’est Néron en personne qui juge l’affaire. Dans son plaidoyer, Opilius, l’avocat de Paulla, qui a aussi été mandaté par Atius Crassus, charge Tullia, accusée de sacrilège, de stuprum et d’impudicita. Opilius reprend les attaques que Cicéron avait formulées un siècle auparavant contre la scandaleuse Clodia (voir « Histoire des libertines (92) : Clodia Metelli, la scandaleuse », publié le 30 décembre 2021). Il rappelle que Danaé (Tullia) a accompagné Messaline (Lysisca) à Suburre :
• Cicéron surnommait Clodia « quadrantaria », c’est-à-dire celle qui vaut un quart d’as, usant ainsi d’un sobriquet à la mode alexandrine pour assimiler une courtisane au salaire qu’elle mérite. En l’occurrence, il s’agit du tarif le plus bas, celui des louves efflanquées qui puent l’huile de jonc et hantent les bouges les plus crasseux de Suburre, glissant une caresse furtive et implorante sous la tunique des jeunes citoyens impécunieux. Danaé, elle, s’est vraiment prostitué à Suburre. N’est-elle pas pire que Clodia Metelli, que Julie, fille d’Auguste, que Messaline ? Son comportement est indigne de son rang. César, tu dois châtier cette louve comme elle le mérite !
Puis Opilius ajoute :
• César, je ne peux que reprendre le réquisitoire du grand Cicéron contre Clodia, car, mot pour mot, il s’applique à cette Tullia. Je cite le Pro Coelio : « Une femme qui n’est pas en possession de mari et qui a ouvert sa maison à n’importe qui. Elle s’est publiquement installée dans la vie galante, elle dîne délibérément avec des hommes qui ne lui sont rien. Sa démarche, sa toilette et son escorte, et non seulement le feu de ses regards et la liberté de ses propos, mais ses étreintes, ses baisers, ses baignades, ses promenades en barque, ses soupers dénoncent, je ne dis pas seulement une femme galante, mais une femme affriolante. ». J’ajoute, enfin, que Tullia traite ses esclaves avec trop de bienveillance et de familiarité. Lorsqu’elle a hérité de Lucius Spurius Lurco, elle les a affranchis en masse. Pire, elle couche avec eux. César, tu dois être impitoyable. L’exil à Pandateria ou sur les iles Pontines serait une peine bien légère pour cette criminelle ! La mort est le seul châtiment qui convienne à cette créature !
Puisque Opilius a fait référence à Cicéron, Quintilien va utiliser les arguments qui avaient été avancés en faveur de Clodia :
• Oui, Tullia, comme Clodia avant elle est provocatrice et libertine. Mais elle ne s’abandonne pas aussi facilement. Elle dit oui dans le triclinium et non une fois dans la chambre. Sans doute mesure-t-elle sa propre liberté à l’aune du désir suscité chez les hommes, en particulier quand ils sont plus jeunes qu’elle. Tullia n’a contraint aucun des participants de cette soirée, ni femmes, ni hommes, à la débauche. Contrairement à ce qui s’est passé jadis dans la maison de César, ce scandale ne s’est pas passé dans la demeure d’un magistrat.
Néron va écouter sa mère et ses plus proches conseillers, en écartant les accusations de sacrilège et de profanation, arguant que tout cela ne s’était pas déroulé chez un notable, mais au cours d’un banquet privé. Galla est condamnée à être exilée sur les iles Pontines, ce qui assure la vengeance du mari et provoque la fureur de Lucius, leur jeune fils, qui adore sa mère. Quant à Tullia, comme lors de l’affaire Silius, elle est à nouveau interdite de séjour à Rome, peine bien légère en définitive, qui arrange bien Agrippine, mais ne plait guère à Néron.
A l’occasion de cette soirée, Tullia avait fait la rencontre de Poppée, qui sera, pour la prochaine décennie, son ennemie. Poppée a instinctivement détesté Tullia, qui a le même âge qu’elle et qui rivalise en beauté. Poppée a séduit Othon dans le but d’approcher Néron et considère Tullia comme une rivale potentielle, tant en ce qui concerne Othon, qu’elle va épouser après avoir divorcé de Rufinus Crispinus, que Néron, son objectif ultime.
L’affaire refroidit considérablement les relations entre Tullia et Agrippine, qui donne l’ordre à ses proches, du moins ceux qu’elle contrôle encore, de ne plus fréquenter la jeune patricienne, considérée comme incontrôlable et même dangereuse. C’est un ordre qui déplait beaucoup à Agermus, lui qui, depuis cinq ans, est l’amant le plus régulier de Tullia. Ce macho dominateur avait pris l’habitude de se présenter à la Villa de Tullia sans y avoir été conviée. Il y venait pour une seule raison et ne s’en cacher pas : « saillir la meretrix ». Il aimait baiser Tullia en présence de ses esclaves et de ses proches, pour bien montrer qu’il était son mâle et faisait d’elle ce qu’il voulait. A ce propos, Agermus prenait un plaisir particulier à exiger que Parsam assiste à leurs ébats, obtenant de Tullia qu’elle l’ordonne à son compagnon qui ne peut rien lui refuser, mais que cela humilie particulièrement, lui qui, contrairement à Vettius Valens, n’est pas candauliste et qui, au surplus, déteste ce rustre.
Quand elle s’offre à Agermus, Tullia ne peut rien lui refuser, même si elle a honte d’imposer cela à son cher Parsam. Agermus en rajoute envers Parsam :
• Ca te plait, l’Arménien, ce que je fais à ta chérie ?
• Pas du tout ! Tu l’avilies !
• Ma salope, dis à ton « Spadones » qu’il se branle, sinon je ne m’occupe plus de toi !
• Oh non, Lucius, je t’en supplie, pas ça ! Parsam, mon chéri, fais ce qu’il te demande !
• Je savais qu’il aimait ça ! Et maintenant regarde, l’eunuque, je vais faire une chose que tu ne peux faire, je vais féconder ta Tullia !
Et en effet, Agermus parviendra à ses fins, mais les grossesses de Tullia ne furent pas menées à leur terme, Agrippine refusant à son Affranchi qu’il ait des enfants avec une patricienne.
On comprend donc que Parsam se soit fortement réjoui des ordres d’Agrippine à Agermus, pour qu’il cesse de voir Tullia. Cela faisait aussi plaisir à un autre amant de Tullia, Tigellin, désormais proche de Néron et non plus d’Agrippine. Mais les fonctions qu’occupe désormais Tigellin à Rome ne lui permettent plus de venir aussi souvent à Baïes.
***
Si Tullia n’est désormais plus la protégée d’Agrippine, elle bénéficie du soutien de deux de ses amants qui ont l’oreille de Néron :
• Sénèque, alors au sommet son influence, et qui est consul en 55
• Tigellin, Préfet des vigiles, l’homme qui monte auprès du jeune empereur.
Pour affaiblir l’influence d’Agrippine sur Néron et éloigner en même temps les velléités du Prince envers elle, que Sénèque souhaite définitivement écarter, Tullia va rendre un grand service à Sénèque. Néron ayant toujours autant horreur d’Octavie, qu’on lui a imposé comme épouse, il aspire aux plaisirs. Et comme on lui interdit de revoir la sensuelle Tullia, qu’il n’a pas oubliée, Néron, avec la complicité d’Othon, fuit volontiers le palais. La nuit, il rejoint ses amis et part s’encanailler dans les cabarets et trainer dans les quartiers mal famés, en molestant ceux qui croisent leur chemin. Un comportement qui déplait à Agrippine, mais aussi à Sénèque, qui cherche une solution pour canaliser le prince. Sénèque est inquiet du fait que son jeune élève ne soit pas satisfait par son épouse, Octavie, et puisse se laisser aller à des exploits sexuels risqués.
Sénèque cherche donc les conseils de Tullia. C’est en fait Marcia, qui avait été la principale servante de Messaline avant d’entrer au service de Tullia, qui trouve la solution : une jeune et jolie affranchie grecque, du même âge que Néron, Claudia Acté, qu’elle avait connue au palais.
Acté venait de la province d’Asie et y avait été achetée comme esclave en 43, lorsque Claude annexa à l’empire la Pamphylie et la Lycie. Acté fut intégrée au sein de la maison impériale, au service d’Octavie, la fille de Claude. Acté rencontra aisément le jeune Néron, puisqu’Octavie était promise à ce dernier. Naquit alors chez le futur Empereur une affection envers la jeune Grecque, qui conduisit l’impitoyable Agrippine à faire éloigner Acté, l’année où elle fit appel à Tullia pour déniaiser Néron (voir » (25) : Les Aphrodisies»).
Acté fut envoyée comme servante à la villa impériale de Baïes, où Claude venait très rarement. Claude n’écouta pas les suppliques de sa fille, attachée à sa petite servante, mais il décida de l’affranchir. Elle reçut de Claude, selon les règles, le « nomen », décliné au féminin, Claudia, auquel fut accolé, comme cognomen, son nom d’esclave, Acté.
Par le canal de Marcia, Tullia fait donc venir Acté à la Villa, pour lui proposer, grâce à Sénèque, son retour dans la maison d’Octavie, le prix à payer étant de devenir la maîtresse de Néron. Acté avoue à Tullia qu’elle est amoureuse de Néron depuis qu’elle l’a vu la première fois. Acté considère donc que Tullia est sa bénédiction.
Sénèque obtient le retour d’Acté, sans qu’Agrippine ne soit informée. Quant à la pauvre Octavie, elle ne compte guère. Acté offre un exutoire à Néron et une source de séparation d’avec Agrippine. Sénèque et Burrus ne sont plus en très bons termes avec Agrippine et sont inquiets de son influence et de ses méthodes politiques, surtout après l’empoisonnement supposé de Claude. La relation avec Acté est gardée sous silence, autant que possible, pour ne pas porter préjudice à son mariage éminemment politique avec Octavie. Othon, Claudius Senecio, un autre intime de Néron et Annaeus Serenus, l’ancien préfet des vigiles, aident Néron et Acté à se rencontrer secrètement. Serenus, un protégé de Sénèque, prétend même qu’Acté est sa maîtresse, pour écarter les soupçons. Nous reviendrons sur cette relation passionnée qui dura trois ans et qui mécontenta fortement celles qui sont devenues les ennemies de Tullia, Agrippine, mais aussi Poppée, dont l’objectif final est Néron.
***
En ce printemps 55, le scandale de la Bona Dea s’estompe peu à peu à Baïes, qui en a vu d’autres. Tullia, frustrée par la rupture forcée et brutale avec Agermus et les rencontres trop espacées à son goût avec Tigellin ou Sénèque, très occupés à Rome, investit plus que jamais, comme terrain de chasse, les Thermes de Mercure, dont elle est l’évergète.
Ce jour-là, Tullia décide de passer d’abord par la palestre, le lieu où hommes et femmes pratiquent le sport. Elle a choisi de porter une sorte de bikini, composé d’un strophium et un subligar. Ses seins se balancent et se découvrent, attirant l’œil des mâles.
De nombreuses femmes se trouvent dans la palestre. Elles jouent au ballon avec des hommes ou courent en faisant rouler un trochus, un cerceau. Le tintement des petits anneaux de métal fixés sur l’arceau sert de signal sonore pour dégager le passage devant soi.
Une corde a été tendue entre deux poteaux. Deux femmes pratiquent le « datatim ludere », où il faut attraper une balle, une « pila paganica », garnie de duvet, sans la laisser tomber et la relancer immédiatement. Tullia reconnait immédiatement Fausta, qui joue avec une jeune fille blonde. Elles ont conservé leur tunique. Elles s’interrompent quand Fausta reconnait Tullia. Fausta présente sa nièce Julia, la fille de sa sœur Paulla. A ce nom, Tullia se raidit car la sœur de Fausta est celle qui a dénoncé la transformation, chez Tullia, de la fête de la Bona Dea en bacchanale. Tullia dévisage longuement la jeune fille, qui est blonde comme les blés, grande, musclée, avec des traits harmonieux et des formes généreuses. Elle doit avoir 16 ans.
• Tu es très jolie, Puella !
Julia rougit. Elle a compris que cette superbe matrone est la fameuse Tullia, l’incarnation du démon aux yeux de sa mère. Elle sait que Tullia est la meilleure amie de sa tante Fausta.
• Oui, elle est belle, ma Julia. Elle a heureusement hérité du caractère et du physique de son défunt père, d’origine gauloise, Sextus Julius Atticus. Et, pour ne rien gâcher, Julia est très érudite, elle adore la poésie. Je lui ai beaucoup parlé de toi.
Tullia, la bisexuelle, est immédiatement attirée par la jeune fille.
• Julia est ici en attendant son mariage qui doit se dérouler à Baïes. C’est moi qui finance, mais c’est hélas Paulla qui décide. Et son choix s’est porté sur Publius Antius Bibulus, un chevalier, un homme nouveau, très riche, mais qui a 25 ans de plus que notre trésor et qui est, en plus, un alcoolique notoire, qui veut se remarier suite au décès de sa première épouse.
• Cette Paulla est un vrai monstre !
• Ce choix me déplait aussi, mais je me dois d’obéir à ma mère. Il me reste quelques semaines pour profiter de Baïes.
• Nous ferons ton éducation, ma belle ! En attendant, allons faire quelques exercices.
De l’autre côté de la cour, les trois femmes font des exercices de musculation avec de lourdes masses de plomb et de pierre, en formes de poignées, des haltères. Le but est de renforcer les bras et de raffermir la poitrine. Des hommes les observent, échangeant quelques commentaires amusés à voix basse. La torsion du haut du corps et le soulèvement de la cage thoracique au cours de tels exercices exaltent les courbes, sans parler des fesses et des cuisses, dénudées.
Sur l’invitation de Tullia, les trois femmes se dirigent vers la natatio, où les attendent Epicharis, l’une des compagnes de Tullia, mais aussi Martial, futur poète et protégé de Fausta depuis le mandat de son défunt mari en Hispanie et qui séjourne alors chez elle.
Après l’atmosphère glaciale du frigidarium, qu’elles viennent de traverser, les trois femmes se jettent dans la natatio, la grande piscine. La natatio, piscine d'eau à température ambiante peut accueillir plusieurs baigneurs. La natatio occupe une salle indépendante, creusée au centre d'une cour à ciel ouvert être entourée d'un portique.
Tullia s’est mise nue. L’eau, qui lui arrive au nombril, ne cache pas son opulente poitrine. Quant à Fausta, le bandeau d’étoffe qui couvre ses hanches est tellement trempé qu’il en presque transparent. Après un court instant d’hésitation, Julia se met nue également, pour suivre l’exemple de Tullia, qui la fascine. Epicharis fait de même.
Dans l’eau, il y a déjà Martial, qui ne cache pas sa liaison avec Fausta, très amoureuse de son jeune protégé. Martial n’est pas seul, il a deux compagnons de son âge, qui dévorent des yeux les trois compagnes de Fausta.
Fausta se charge de présenter les deux jeunes gens :
• Je te présente Marcus Annaeus Lucanus. Lucain est né à Cordoue dans une famille équestre. Ce sont des lettrés, que nous avons également connus, lorsque mon mari Hosidius Geta était propréteur en Hispanie. Ses parents résident depuis plusieurs années à Rome, où il a reçu une éducation digne de l'élite romaine. Il poursuit des études supérieures à Athènes. Comme Martial, il est un poète en herbe. Mais surtout, il est le neveu de ton grand ami Sénèque !
• Quand j’ai dit à mon oncle que j’aillais passer quelques semaines à Baïes, il m’a répondu « quelle chance ! Tu vas pouvoir rencontrer la magnifique Tullia »
• Je te présente aussi Lucius, un condisciple et grand ami de Lucain. Il est le fils de Titus Atius Crassus et de notre amie Galla.
A ce nom, Tullia devient blême :
• Je suis désolée, Lucius, pour ce qui est arrivé à la pauvre Galla !
• Ce n’est pas ta faute, Domina, mais celle de mon père Crassus !
• Et de ma sœur Paulla, ajouta Fausta.
Tullia se dit que Lucius a hérité du tempérament de feu de sa mère Galla, ce que semble indiquer les regards qu’il lui jette ainsi qu’à Julia. Tullia se sent attirée par ce bel éphèbe. Il lui traverse l’esprit d’une revanche envers Paulla et Crassus, les dénonciateurs du scandale de la Bona Dea. Et quel plaisir d’éduquer en même temps Lucius et Julia !
Tullia donne le signal, en sortant de l’eau. Tullia exprime son envie de se diriger vers sa salle privée, dont on connait l’usage.
Sa fidèle Epicharis la suit, acceptant la main de Lucain. L’ancienne esclave et prostituée et le jeune Lucain ont eu un véritable coup de foudre. Lucain, pour l’éblouir, déclame ces vers, sous le titre « la rose rouge », à la jeune Grecque, après lui avoir offert une rose vendue par une jeune esclave et avoir échangé avec elle leur premier baiser et posé sa main sur sa poitrine :
« Ah ! Que j'envie la rose aux teintes purpurines :Ta main me couperait et tu me poseraisSur ta blanche poitrine. »
Tullia et Fausta enfilent leurs sabots et s’enveloppent dans une grande serviette avant de s’éloigner d’une démarche particulièrement chaloupée.
Tullia n’hésite pas. Elle tend la main à Lucius, qui, bien qu’attiré par la jeune Julia, choisit la femme d’expérience. Mais parce que Lucius est sans expérience, Tullia tend son autre main vers Martial. Fausta est stupéfaite, même si ce n’est pas la première fois que Tullia lui « vole » un amant. Fausta fait signe à Martial qu’il peut suivre Tullia. Fausta l’a éduqué mais elle ne se sent aucun droit sur son protégé.
Julia est partagée. Elle est jalouse car elle aurait voulu Lucius pour elle. Et elle aimerait apprendre, assister, se sentant aussi attirée par Tullia d’une façon qu’elle ne s’explique pas. Fausta lui dit à l’oreille :
• Il te plait ce garçon, n’est-ce pas ?
Julia rougit, fait signe que oui.
• Alors ne sois pas jalouse, thesaurum amoris mei. Carpe Diem, mon enfant. Apprends à partager. Et après une expérience avec Tullia, il sera le meilleur des amants.
• J’aurais aimé assister. Et je t’avoue, ma tante, que Tullia me trouble.
• Je sais, mon Cœur, tu m’as parlé de ton intimité avec une condisciple à toi. Je connais Tullia, je sais que tu lui plais également.
Tullia lâche un instant la main de ses deux futurs amants et se dirige vers Julia. Elle lui prend le visage et dépose un baiser sur les lèvres de la nièce de Fausta :
• Je te promets, ma belle, de venir te voir chez ta tante demain. Je t’enseignerai tous les plaisirs, fais-moi confiance.
La jeune Julia prend alors l’initiative et surprend Tullia en l’embrassant à son tour, longuement et avec passion, sans se soucier des autres usagers :
• Oh oui, ma Tullia, je t’attendrai avec impatience.
Et en effet, cette nuit-là, Julia, encore pucelle, va longuement se caresser et se donner du plaisir en pensant à la fois à Lucius et à Tullia.
Le couple de Lucain et d’Epicharis d’un côté, et le trio que forment Tullia, Martial et Lucius, entrent dans la pièce réservée aux plaisirs de la riches patricienne.
***
La pièce réservée à Tullia est grande et confortablement aménagée.
Epicharis et son poète se mettent à part pour faire l’amour. Une première pour Lucain, mais aussi pour la jeune grecque. Car c’est la première fois de sa vie qu’elle tombe amoureuse et qu’elle va éduquer un jeune puceau, elle qui a connu tant d’amours tarifés et brutaux. Elle sait bien que leurs différences sociales comme le passé de la jeune femme, les éloignent. Mais peu leur importe à ce moment-là. Ils sont heureux et commencent une liaison qui va durer jusqu’à la conspiration de Pison, dans laquelle, pour leur plus grand malheur, Epicharis va s’impliquer et entrainer le poète. Pour le moment, avec une infinie douceur, Epicharis guide son jeune amant, calme sa fougue et son impatience, avant que tous les deux ne connaissent l’extase.
Epicharis en sera récompensée par un autre poème, « l’amant timide » que déclame le jeune Lucain
« Oui, j'ai tout obtenu, et baisers, et caresses ;Je suis aimé, je suis amant ; Quant à son nom, sa famille et comment...
C'est le secret de la déesse »
Epicharis et Lucain ont fait l’amour. Ils s’éclipsent, pour regagner la villa de Tullia et continuer à s’aimer, dans l’intimité. Dans les dix ans qui vont suivre, le poète va poursuivre cette relation avec la jolie affranchie grecque. Ayant terminé ses études, Lucain va commencer son « cursus honorum » à Rome. Grâce au crédit de son oncle Sénèque et à son talent précoce, il gagne les faveurs de Néron qui lui octroie à titre honorifique la questure puis l'augurat en 59. L'empereur lui donne aussi la palme lors des jeux néroniens de l’année 60, pour avoir présenté un poème d'éloge à son sujet. En 62 ou 63, il publie les trois premiers livres de son épopée le Bellum civile (« La Guerre civile »).
Les lois romaines sont impitoyables : le citoyen romain Lucain ne peut épouser l’affranchie Epicharis, qui est, pire, une ancienne prostituée de Suburre. Lucain doit se résoudre à un mariage de raison, avec Argentaria Polla, parente de Vespasia Polla, la mère du futur empereur Vespasien. Vespasien avait été un compagnon d’armes d’Aulius Plautius et d’Hosidius Geta, le mari de Fausta. C’est par l’intermédiaire de Fausta que se fit ce mariage. Argentaria Polla, très amoureuse de Lucain, ferma les yeux sur la liaison de son époux. De son côté, Lucain, même si cela ne lui ne lui plaisait guère, devait accepter aussi bien la liaison entre Tullia et Epicharis que les infidélités de celle-ci.
***
Tullia, Lucius et Martial ne se sont pas aperçus du départ d’Epicharis et Lucain. Ils sont là, eux, pour baiser. Depuis la natatio, Tullia ne s’est pas embarrassée de remettre un vêtement. Tout le monde sait ce qu’elle fait dans la pièce qui lui est réservée en tant qu’evergète des Thermes de Baïes.
Elle est impatiente et a vite fait de faire passer par-dessus leur tête la tunique des deux jeunes gens. Ceux-ci affichent une belle érection. Tullia sait, qu’instruit par Fausta, Martial a déjà une certaine expérience. Il lui revient de faire l’éducation de Lucius. Ce jour-là, elle renouvelle l’expérience qu’elle avait eue, quatre ans auparavant, avec le jeune Néron et qu’elle avait particulièrement appréciée. Elle est aussi excitée par une pensée perverse, celle de mettre ultérieurement Lucius dans les bras de Julia. Elle veut faire en sorte que le jeune homme donne le maximum de plaisir à la nièce de Fausta.
Tullia commence par échanger des baisers langoureux avec les deux jeunes gens, tout en les masturbant. Martial, sachant par Fausta combien Tullia aime les épigrammes érotiques, lui offre un petit poème :
"Tes baisers sont pour l'un, ta main pour l'autre ; enfin, Tu demandes mon choix ? Je préfère ta main."
Tullia porte une attention particulière à Lucius, lui apprenant à maîtriser son impatience et à la caresser. Les doigts de Martial fouillent sa chatte déjà bien ouverte, il doigte Tullia sans ménagement. Le plaisir monte chez la jeune patricienne, Martial lui avoue qu’il ne cesse de penser à elle depuis cette nuit de la Bona Dea, où il n’avait pas osé l’approcher.
Tullia se met alors à genoux devant les deux garçons et commence à les gratifier d’une fellation qu’elle sait contrôler de façon à s’arrêter avant qu’ils ne jouissent.
Quand elle juge que ses deux jeunes amants sont prêts, Tullia se penche sur une table et les invitent à venir la prendre à tour de rôle, en veillant à s’arrêter à temps, car elle veut que ça dure.
A ce jeu, Lucius se montre doué, n’ayant pas à rougir de la comparaison avec son ami Martial, pourtant plus expérimenté. Les deux jeunes hommes sont parfaitement complices. Ils sont fiers de faire jouir la belle matrone qui enchaîne les orgasmes.
Ce sera tout de même Martial qui se montrera le plus endurant. Lucius a encore la force de prévenir Tullia :
• Tullia, je ne peux plus me retenir !
• Je suis fière de toi, mon chéri. Laisse-toi aller. Viens, vas-y, remplis-moi. Je veux ton foutre en moi ! Martial, viens dans ma bouche, je veux te boire !
• Ouiiiiii. Oh que c’est bon !
La bouche pleine, Tullia ne peut exprimer vocalement son plaisir, mais son orgasme est fulgurant. Les deux jeunes gens sont pleins de ressources, Lucius lui envoyant dans son utérus trois puissantes giclées, alors qu’elle manque de s’étouffer en avalant avec soin les éjaculations de Martial.
Les trois amants sont momentanément épuisés par ce qu’ils viennent de vivre. Ils se reposent sur des tricliniums et Tullia, tirant sur une corde, fait venir une collation. Pour elle, ce n’est qu’une pause et, dès qu’elle sent que Lucius et Martial ont repris des forces, elle va réveiller leur virilité avec sa bouche et ses mains.
Le trio passera l’après-midi dans cette salle réservée des Thermes, où malgré les portes, s’entendaient les cris de plaisir de Tullia. Tullia va épuiser ses jeunes amants en pratiquant les doubles pénétrations, mettant à contribution sa chatte, sa bouche et son cul, avant de finir en apothéose par une double pénétration vaginale. Tard dans l’après-midi, Lucius regagne la Domus des Atii à Baïes, alors que Martial rentre chez Fausta et que Tullia va se confier aux soins de ses servantes pour récupérer de ses excès du jour.
***
Le lendemain, comme prévu, Tullia se rend chez Fausta pour un déjeuner avec son amie et sa nièce Julia. Celle-ci attendait avec impatience ce moment, avouant à sa tante, sa confidente, le trouble que crée chez elle Tullia, que sa mère Paulla n’a cessé de dénigrer. Julia s’est préparée comme pour une grande occasion, choisissant une jolie tunique et se faisant coiffée et maquillée.
Tullia ressent elle aussi une certaine attirance pour la jeune fille et entretient le trouble de celle-ci, en la prenant affectueusement dans ses bras, déposant sur son visage un baiser chaste, mais très près des lèvres. Julia frissonne.
• Tu es belle comme un cœur, ma chérie !
• Pas aussi belle que toi, Domina, dit Julia en rougissant et en baissant les yeux, face à Tullia dont le regard exprime le désir.
Martial, quant à lui, est allé rejoindre ses amis Lucius et Lucain. Contrairement à Lucius, qui a eu le coup de foudre pour Julia, Martial préfère les femmes mures et d’expérience, comme Tullia et Fausta. Or Fausta, ce jour-là, a invité un autre de ses amants, Claudius, un vigoureux officier de la base navale de Misène.
A la fin du repas, Fausta s’éclipse avec Claudius, qu’elle a fait venir pour qu’il lui fasse l’amour. Elle laisse ainsi Tullia et Julia seules.
• Dis-moi, Mea principesa, comment ta mère peut-elle te jeter dans les bras de cette brute alcoolique de Bibulus ?
Julia a les yeux humides.
• Je dois obéir à ma mère et devenir une bonne épouse, une Matrone.
• Crois-tu que ce soit ton destin ?
• Mon désir serait d’épouser par amour un homme plus jeune, de mon âge et non de me marier par devoir.
• Il m’a semblé que Lucius Atius Crassus t’avait beaucoup plu.
La réponse de Julia est un aveu :
• Tu lis en moi comme dans un livre, Domina. Je l’aime en effet.
• Oui, je comprends tous tes désirs, meam speciosus (« ma belle ») et je t’aiderai à les réaliser.
Tullia prend la main de Julia et l’embrasse tendrement.
• Avec ta terrible mère, je suis certaine que tu as eu une éducation très classique et que tu es totalement innocente.
• Je suis prête à tout apprendre avec toi, Tullia.
• Tu viendras chez moi, ma bibliothèque et mes parchemins sont à ta disposition. Comme je l’ai fait à l’adolescence, je te ferai découvrir les ouvrages que tu dois avoir lus. Je te ferai connaitre des auteurs comme Catulle, Tibulle, Properce et surtout Ovide (voir « (1) : l’éducation de Tullia », publié le 6 août 2021). Aujourd’hui, j’ai déjà apporté pour toi « L’Art d’aimer » d’Ovide, mais aussi un véritable trésor, presqu’introuvable, un ouvrage de Philénis de Samos, poétesse et hétaïre grecque, qui vécut au siècle d’Alexandre le Grand. Ce livre comprend les meilleures positions sexuelles, les parfums, les cosmétiques, les moyens de provoquer des avortements, l'art du baiser et l'art de la séduction, y compris entre femmes. J’ai compris que cela t’intéressait aussi, n’est-ce pas ?
• Je veux tout apprendre, Tullia, répond la jeune fille en baissant les yeux. Tu sais, depuis que je suis nubile, je me donne très souvent du plaisir. Encore hier soir, en pensant à Lucius mais aussi à toi, à ce que vous aviez fait dans cette salle des Thermes.
• J’avais tout de suite compris ce dont tu rêvais. J’étais comme toi, à ton âge, ma belle.
A ce moment-là, Tullia et Julia entendent les cris de plaisir de Fausta.
• Que lui arrive-t-il ? Elle souffre ?
• Au contraire ! Viens, allons les observer !
• Je n’oserai pas !
Tullia prend Julia par la main et l’entraine, sans faire de bruit, vers la chambre de Fausta. La porte est ouverte et permet de voir sans être vus. Tullia place Julia contre elle, ses mains sur la poitrine de la jeune fille, elle l’embrasse dans le cou et lui parle dans l’oreille.
Fausta est à quatre pattes sur le lit et tend sa croupe à son amant :
• Claudius, futuis me. Ego sum meretrix tua (« Baise-moi. Je suis ta putain »)
• Accipe hoc, mea mare (« Prends ça, ma jument »)
La jeune fille n’en perd pas une miette.
• Il met en elle cette énorme chose ? Il ne va pas la blesser ?
• Au contraire ! Le vagin d’une femme est le fourreau qui est fait pour l’épée de l’homme. Ecoute-la ! Regarde-la, le plaisir qu’elle prend !
• Ça me fait peur et ça m’excite en même temps. Je suis toute trempée ! Quand je suis comme ça, j’ai besoin de me soulager, de me caresser.
• Allons dans ta chambre, ma belle !
Aussitôt arrivées dans la chambre de Julia, Tullia prend le contrôle. Elle embrasse Julia avec passion, lui laissant seulement le temps de reprendre son souffle. Ses mains parcourent le jeune corps. Julia se laisse faire, heureuse de ce moment auquel elle aspirait. Pour Tullia c’est aussi une première. Elle a déjà eu des amantes, Lucia, Messaline, Epicharis, Maura, Sylvia, mais jamais elle n’avait éduqué une jeune vierge aux plaisirs de Lesbos.
Elle fait tomber la tunique de Julia. La bouche et la langue de Tullia vont longuement s’occuper des tétons de la jeune fille, qui découvre combien ses petits seins sont sensibles. Julia caresse les cheveux de son amante. Avec précaution, Tullia pénètre de ses doigts la chatte de Julia, ouverte et humide. Julia pousse un petit cri plaintif, alors que la matrone commence à la masturber.
Puis Tullia pousse la jeune fille sur le lit et descend sa bouche vers son sexe. Elle voit le sexe de Julia de très près. Son clitoris est gros. Tullia embrasse le bas de son ventre et approche doucement sa bouche de son sexe. Julia se cambre, écarte bien ses cuisses pour s’offrir à la bouche de son amante.
• Oh Tullia, que c’est bon ! Continue !
Tullia se lance et attrape le clitoris entre ses lèvres, comme si elle lui faisait une fellation. Elle l’aspire, il est très raide. Julia ne peut pas résister longtemps tellement elle est excitée par cette situation qu’elle ne connaissait pas et par la scène à laquelle elle a assisté. Tullia lèche Julia comme si elle voulait la dévorer. Julia part dans un orgasme de folle, elle hurle, c’est l’extase pour elle, puis elle éjacule sa cyprine dans la bouche de son amante, qui déguste son nectar sucré.
Les deux amantes reprennent leurs forces dans les bras l’une de l’autre, échangeant baisers et caresses.
• Tu as aimé, ma chérie ? ça t’a plu ?
• C’était merveilleux Tullia. Je suis heureuse. Je t’aime !
• Tu verras c’est encore meilleur avec un amant. Je vais parler à Lucius. Il sera à toi, je te le promets !
Au-delà de la vengeance envers Paulla et Atius Crassus, ses dénonciateurs dans l’affaire de la Bona Dea, Tullia est très fière d’avoir éduqué Lucius et Julia, dont elle avait deviné les aspirations et le potentiel. Tullia est en effet désormais à la fois l’amante de Lucius, qu’elle retrouve régulièrement aux thermes, et de Julia, qui vient chez Tullia officiellement pour sa magnifique bibliothèque mais surtout pour découvrir peu à peu tous les secrets des plaisirs saphiques, comme le 69 ou encore la pratique des ciseaux. Julia est très fière quand, pour la première fois, c’est son tour de faire jouir Tullia avec sa langue et ses doigts.
Fausta est au départ contrariée quand Tullia l’informe de la situation, mais, une fois de plus, son indulgence envers son amie l’emporte, sans oublier qu’elle n’apprécie guère sa demi-sœur Paulla. Celle-ci ignore évidemment que Tullia a « perverti » sa fille, avec l’assentiment tacite de Fausta.
Lucius a, lui aussi, eu le coup de foudre pour Julia. Questionné par Tullia, il l’informe qu’il est prêt à tout pour la jeune fille, y compris l’enlever pour s’opposer à ce mariage forcé. Lucius lâche aussi tout le mépris qu’il a pour son père, à qui il ne pardonne pas l’exil de sa mère Galla.
Tullia promet son appui aux jeunes gens, tout en leur recommandant la prudence. Avec le soutien de Fausta, elle va organiser la rencontre entre les deux jeunes gens, Julia et Lucius. Tullia sera le mentor des amants de Baïes.
(A suivre 28 : « Les Saturnales»)
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9 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Didier, l'épisode suivant explique les Saturnales, fête débridée du calendrier romain, qui a trouvé son prolongement dans notre carnaval.
Les personnages de Lucius et de Julia sont fictifs, la jeune nièce de Fausta allant devenir une autre reine des nuits de Baïes
Les personnages de Lucius et de Julia sont fictifs, la jeune nièce de Fausta allant devenir une autre reine des nuits de Baïes
Merci Micky. Je m'y efforcerai, c'est promis!
Moi qui aime le langage cru lorsqu'il émane d'une femme, et a fortiori lorsque l'auteure est une femme, je suis toujours bien servie par les textes crus d'Olga. Qu'elle continue à nous ravir.
Malgré ce titre assez romantique "les amants de Baïes", ruptures mais aussi revanches sont au programme de ce chapitre pour notre belle héroïne Tullia.
Agrippine informée d'un nouveau scandale lié à la Bona Déa, y voit dans un premier temps le moyen de se débarrasser de Tullia.
Néanmoins son proche entourage étant fortement compromis, l'Augusta se ravisant, cherche à étouffer l'affaire dans un premier temps.
Or suite aux graves accusations de Paulla, l'austère soeur de Fausta, et du sénateur Crassus, le jugement se doit d'être soumis à un Néron, à l'écoute entre autre d'un Sénèque très protecteur envers Tullia.
Tullia sauve une fois de plus sa tête, grâce à une brillante et honnête plaidoirie de Quintilien jeune avocat chaudement recommandé par son amie Fausta.
Cependant ce scandale entraîne une rupture entre notre belle héroïne et Agrippine ordonnant à ses proches de ne plus fréquenter la scandaleuse matrone.
Agermus se soumet avec regrets et déplaisir à cette injonction pour la grande joie de son rival Tigellin mais aussi d'un Parsam ravi de ne plus à avoir à supporter les frasques de ce macho dominateur...
Dans le même temps et sur les conseils avisés de Tullia bien secondée par Marcia, Sénèque voulant calmer les dérives et les ardeurs du jeune empereur lui trouve une nouvelle maîtresse en la personne d'une ancienne esclave Acté.
Néron commence ainsi à s'éloigner de l'emprise de la "meilleure des mères", provoquant un début de rupture dans leur relation.
Se devant une fois de plus d'être cantonnée exclusivement à Baïes, notre belle matrone ayant repris ses bonnes habitudes aux thermes y fait la rencontre de nouveaux jeunes amants,
Ceux-ci ne sont pas n'importe qui pour Tullia.
D'un côté, il y a la nièce de son amie Fausta, Julia, fille unique vouée à un mariage arrangé par sa mère Paulla, et de l'autre, Lucius, le fils du sénateur Crassus, très en colère contre celui-ci pour avoir banni sa mère.
Comme une revanche et les sachant inexpérimentés, notre belle matrone prend alors un réel et malin plaisir à les initier séparément aux plaisirs de la chair, en un mot les pervertir sexuellement.
Devinant également qu'ils sont amoureux fou l'un de l'autre, Tullia leur fait la promesse de tout faire pour faciliter leur amour.
Que sont "les saturnales" titre du prochain chapitre, une fête, une cérémonie religieuse?
Tullia réussira-t-elle à tenir sa promesse?
Julia et Lucius deviendront ils amants?
Quels impacts cet amour risque de provoquer dans la vie de Tullia? un nouveau scandale? une vraie revanche?
Didier
Agrippine informée d'un nouveau scandale lié à la Bona Déa, y voit dans un premier temps le moyen de se débarrasser de Tullia.
Néanmoins son proche entourage étant fortement compromis, l'Augusta se ravisant, cherche à étouffer l'affaire dans un premier temps.
Or suite aux graves accusations de Paulla, l'austère soeur de Fausta, et du sénateur Crassus, le jugement se doit d'être soumis à un Néron, à l'écoute entre autre d'un Sénèque très protecteur envers Tullia.
Tullia sauve une fois de plus sa tête, grâce à une brillante et honnête plaidoirie de Quintilien jeune avocat chaudement recommandé par son amie Fausta.
Cependant ce scandale entraîne une rupture entre notre belle héroïne et Agrippine ordonnant à ses proches de ne plus fréquenter la scandaleuse matrone.
Agermus se soumet avec regrets et déplaisir à cette injonction pour la grande joie de son rival Tigellin mais aussi d'un Parsam ravi de ne plus à avoir à supporter les frasques de ce macho dominateur...
Dans le même temps et sur les conseils avisés de Tullia bien secondée par Marcia, Sénèque voulant calmer les dérives et les ardeurs du jeune empereur lui trouve une nouvelle maîtresse en la personne d'une ancienne esclave Acté.
Néron commence ainsi à s'éloigner de l'emprise de la "meilleure des mères", provoquant un début de rupture dans leur relation.
Se devant une fois de plus d'être cantonnée exclusivement à Baïes, notre belle matrone ayant repris ses bonnes habitudes aux thermes y fait la rencontre de nouveaux jeunes amants,
Ceux-ci ne sont pas n'importe qui pour Tullia.
D'un côté, il y a la nièce de son amie Fausta, Julia, fille unique vouée à un mariage arrangé par sa mère Paulla, et de l'autre, Lucius, le fils du sénateur Crassus, très en colère contre celui-ci pour avoir banni sa mère.
Comme une revanche et les sachant inexpérimentés, notre belle matrone prend alors un réel et malin plaisir à les initier séparément aux plaisirs de la chair, en un mot les pervertir sexuellement.
Devinant également qu'ils sont amoureux fou l'un de l'autre, Tullia leur fait la promesse de tout faire pour faciliter leur amour.
Que sont "les saturnales" titre du prochain chapitre, une fête, une cérémonie religieuse?
Tullia réussira-t-elle à tenir sa promesse?
Julia et Lucius deviendront ils amants?
Quels impacts cet amour risque de provoquer dans la vie de Tullia? un nouveau scandale? une vraie revanche?
Didier
A priori tous les problèmes sont réglés. Merci à l'administrateur pour son écoute, sa célérité et le travail accompli
J'ai désormais pu changer mon mot de passe ce qui me redonne accès à mes textes. Merci à l'administrateur
Olga
Olga
@ Didier, c'est prévu, dès que j'aurais pu récupérer mes accès, afin d'être dans la continuité des publications précédentes
Olga
Olga
Olga,
en tant que "tardif" mais fidèle lecteur, j'ai plaisir aussi à te retrouver sur ce site après ces mois d'interruption.
Sache que j'ai vraiment hâte également de découvrir les futures suites que tu vas pouvoir enfin déposer, je l'espère du moins, sur l'ensemble de tes écrits aussi bien autobiographiques, que poétiques et historiques...
Didier
en tant que "tardif" mais fidèle lecteur, j'ai plaisir aussi à te retrouver sur ce site après ces mois d'interruption.
Sache que j'ai vraiment hâte également de découvrir les futures suites que tu vas pouvoir enfin déposer, je l'espère du moins, sur l'ensemble de tes écrits aussi bien autobiographiques, que poétiques et historiques...
Didier
Bonjour
Je veux d'abord me réjouir de la relance de HDS, qui est une excellente nouvelle.
Il reste toutefois des problèmes à régler: le code d'accès ne fonctionne plus (j'ai envoyé un message à ce sujet. Les titres, quand ils sont longs comme ici, n'apparaissent pas en entier, les commentaires ont disparu. J'ai également essayé de passer par "code perdu" mais le système ne reconnait plus le mail que j'utilisais pour mon abonnement.
Souhaitant récupérer l'accès à mes histoires publiées depuis novembre 2016, j'attends donc la réponse de l'administrateur, afin de pouvoir reprendre la participation active qui était la mienne sur HDS.
Merci d'avance et j'espère pouvoir retrouver les lecteurs qui appréciaient mes textes
Olga T
Je veux d'abord me réjouir de la relance de HDS, qui est une excellente nouvelle.
Il reste toutefois des problèmes à régler: le code d'accès ne fonctionne plus (j'ai envoyé un message à ce sujet. Les titres, quand ils sont longs comme ici, n'apparaissent pas en entier, les commentaires ont disparu. J'ai également essayé de passer par "code perdu" mais le système ne reconnait plus le mail que j'utilisais pour mon abonnement.
Souhaitant récupérer l'accès à mes histoires publiées depuis novembre 2016, j'attends donc la réponse de l'administrateur, afin de pouvoir reprendre la participation active qui était la mienne sur HDS.
Merci d'avance et j'espère pouvoir retrouver les lecteurs qui appréciaient mes textes
Olga T