« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (28) : Les Saturnales»
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 18-12-2022 dans la catégorie Plus on est
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (28) : Les Saturnales»
« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (28) : Les Saturnales»
*** RECIT FICTIF POUR LECTEURS AVERTIS
AVERTISSEMENT
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne libre cours à son hypersexualité.
En décembre 54, Tullia a organisé dans sa luxueuse villa, avec le soutien de son amie Fausta, la fête de « Bona Dea », en principe strictement réservée aux femmes. Tullia a fait venir de nombreux hommes et la soirée a tourné en orgie. Ce sacrilège n’a pas été apprécié par Paulla, la sœur de Fausta, invitée de dernière minute, qui va dénoncer cette profanation. La plupart des participants échapperont aux sanctions, grâce à l’intervention de l’impératrice Agrippine et du philosophe Sénèque. Seule une matrone, Galla, a été sanctionnée. Tullia s’en sort très bien, même si elle perd suite à ce scandale la protection d’une Agrippine dont l’influence décline, en particulier depuis que l’affranchie Claudia Acte est devenue la maitresse du jeune Néron.
Quelques mois après ces événements, Tullia a fait, grâce à Fausta, la rencontre de Lucius, fils de Galla et de Julia, fille de Paulla. Les deux jeunes gens entament, chacun de leur côté, une relation intime et passionnée avec Tullia, qui entend poursuivre leur éducation et favoriser leur rapprochement.
***
Le lendemain de ce fameux diner chez Fausta, à l’issue duquel Tullia a initié la jeune Julia aux plaisirs de Lesbos, Tullia se rend aux Thermes de Mercure, où elle a un rendez-vous amoureux avec le jeune Lucius, dans la salle dont elle dispose en tant qu’évergète de ce lieu. Pour Julia comme pour Lucius, Tullia est leur Pygmalion. Et le fils de Galla et de Titus Atius Crassus s’avère très doué et insatiable des plaisirs que lui offre la belle patricienne. De retour à la Villa Atii, Lucius raconte par le menu à son ami Martial les moments torrides qu’il passe avec Tullia. Le futur poète, bien des années plus tard, racontera à son ami Juvenal la vie de Tullia. Martial, qui est l’amant de Fausta, sa protectrice, et Lucius, font l’un et l’autre l’éloge des femmes mures que sont pour eux les deux belles patriciennes.
Ce jour-là, Tullia n’est pas seulement venue pour faire l’amour avec Lucius. Ils sont nus dans les bras l’un de l’autre. Tullia embrasse son jeune amant.
• Tu bandes à nouveau ! Tu as à nouveau envie ?
• J’ai toujours envie de toi !
• J’imagine la tête de ton père s’il savait que je pervertis son fils !
• Je le déteste, surtout après ce qu’il a fait à ma mère Galla, exilée dans les iles Pontines, au nom de cette vielle loi d’Auguste, pourtant tombée en désuétude.
• Je suis indirectement à l’origine de tout cela, tu sais.
• Pas du tout. Ma mère a bien fait de tromper ce monstre. Il était horrible et brutal avec elle. J’aurais tant voulu qu’elle m’ait conçu avec un autre homme. Je suis fier d’être ton amant.
• J’ai presque 10 ans de plus que toi. Tu dois t’intéresser aux jeunes filles de ton âge.
• C’est toi que je veux !
• Allons ! J’ai remarqué comment, l’autre jour, tu regardais Julia, la nièce de Fausta. Elle te plait, n’est-ce pas ?
Lucius ne peut s’empêcher de rougir et répond, en baissant les yeux :
• Tu lis en moi comme dans un livre, Domina ! Depuis ce jour-là, deux femmes occupent mes pensées : toi, que je ne pense qu’à baiser, elle dont je suis tombé amoureux. Je te choque ?
Tullia éclate de rire :
• Pas du tout ! C’est ce que je voulais entendre.
• Mais je suis malheureux, car je sais par Martial que sa mère, la sœur de Fausta, veut lui faire épouser un riche Chevalier, Publius Antius Bibulus. Tu te rends compte, il a plus de 40 ans et c’est un alcoolique notoire ! Ce mariage m’est insupportable !
• Fausta et moi nous vous aiderons, si tu aimes sincèrement Julia.
• Je ferai tout pour elle, pour qu’elle soit à moi, pour empêcher ce mariage. Je l’aime. Je la veux !
• Elle m’a dit qu’elle t’aime elle aussi. Votre rencontre a été un coup de foudre réciproque. Je ferai tout de mon côté pour favoriser votre amour. Je te ferai savoir rapidement ce que je propose.
• Tullia, je veux Julia ! Je suis prêt à l’enlever, à m’enfuir avec elle pour empêcher ce mariage
• Ce serait une folie. Vous seriez pourchassés, vous seriez des proscrits. Ce que j’envisage est que vous deveniez amants. Tu seras pour Julia ce que Vettius Valens a été pour moi.
• Tu m’as raconté que Valens acceptait de te partager avec d’autres.
• J’ai la conviction que Julia est comme moi ou comme ta mère Galla. Nous ne pouvons nous contenter d’un seul homme. Le comprendre et l’accepter ce sera lui donner la plus belle preuve d’amour.
• Je lui donnerai cette preuve d’amour. Tu me guideras, Tullia. Je m’en remets à toi. Notre bonheur est entre tes mains.
***
Pour parvenir à ses fins, Tullia a besoin du soutien de Fausta, chez qui vit sa nièce Julia. Tullia va rapidement balayer les scrupules de son amie :
• En favorisant les amours de Julia et de Lucius, tu me pousses à tromper la confiance de ma sœur !
• Et alors : n’a-t-elle pas trompé ta confiance par le scandale qu’elle a créée après la nuit de la « Bona Dea » ? Imagine ce qui se serait passé sans la protection d’Agrippine et de Sénèque ? La mère de Lucius en a payé le prix !
• Tu as raison. Paulla m’a toujours détesté, mon mode de vie lui fait horreur. La seule chose qui l’intéresse est que Julia hérite de ma fortune. Et moi je veux que Julia soit heureuse. Le mariage qu’a prévu Paulla pour cette petite me fait horreur. Et puis, je t’ai déjà laissé faire quand Julia a découvert avec toi les plaisirs de Lesbos. Alors autant continuer ce que tu as commencé !
Fausta fait alors venir Julia. Tullia et Julia n’ont qu’une envie, se précipiter dans les bras l’une de l’autre, la patricienne recevant fréquemment la jeune fille à sa Domus pour faire l’amour. En présence de sa tante, Julia se retient.
• Ma chérie, nous avons parlé avec Tullia de tes sentiments pour Lucius et nous savons que celui-ci les partage.
• Je l’aime ! Je veux être sa femme.
• Tullia et moi allons favoriser vos amours, mais que ce soit clair : dans la discrétion et sans scandale. Pas question de remettre en cause le mariage avec Bibulus !
• Du moment que je suis à Lucius, vous me rendez si heureuse ! Mais je suis sans expérience !
• Tullia vous connait intimement l’un et l’autre. Elle vous conseillera.
• Tu sais ça aussi, ma tante, dit Julia en baissant les yeux.
• L’autre jour, même si je faisais l’amour avec Claudius, j’ai entendu les cris de plaisir en provenance de ta chambre. Et je sais bien que tu ne vas pas chez elle chaque jour uniquement pour profiter de sa bibliothèque. Enfin, il suffit de voir comment vous vous regardez. Je vois que tu meures d’envie d’être seule avec Tullia. Allez dans ta chambre, j’aime que tu sois heureuse ma belle.
Julia se dirige vers Tullia, lui dépose un baiser sur les lèvres, lui prend la main et l’entraine vers sa chambre. Que sa tante sache tout et l’encourage, cela libère Julia, qui ne se lasse pas des caresses de Tullia. Mais Julia aspire des étreintes viriles, à partir des confidences que lui a faites Tullia et des lectures qu’elle dévore dans la bibliothèque de la jeune patricienne. Pour la première fois, Tullia et Julia passent la nuit ensemble. La libido de la jeune fille est exacerbée par la perspective de rencontrer Lucius et de lui appartenir.
***
Le jour convenu, Lucius se présente chez Fausta pour un diner en présence de Tullia et de Julia. Contrairement à Tullia, Fausta n’est pas voyeuse et préfère s’éclipser, tout en sachant parfaitement ce qui va se passer. Fausta se rend chez son amant Claudius et laisse seuls Lucius, Julia et Tullia.
Dès le départ de Fausta, Tullia prend par la main son jeune amant et sa jeune amante et tous les trois se dirigent vers la chambre de la jeune fille. C’est Tullia qui fait tomber la tunique de Julia et de Lucius avant de se mettre nue elle aussi.
Intimidés, conscients de l’absence totale d’expérience de Julia, les deux jeunes gens n’osent pas. Tullia les pousse l’un vers l’autre et se montre très directive :
• Embrassez-vous !
Julia se contentant d’un baiser chaste sur les lèvres de Lucius, Tullia l’interpelle :
• Julia, j’ai dit un baiser, un vrai, comme nous le faisons ensemble. Ne t’inquiète pas, Lucius est au courant de tout !
Julia se lâche enfin et ceux qui vont devenir les amants de Baïes s’embrassent avec fougue, à en perdre haleine. Dans ce domaine, Julia met en pratique ce qu’elle a appris dans les bras de Tullia.
Tullia comprend que la jeune fille ne sait pas comment poursuivre, alors que Lucius n’ose pas brusquer les choses. Tullia prend la main de Julia dans la sienne et, ensemble, elles commencent à masturber Lucius. Tullia retire sa main et laisse Julia continuer, pour le plus grand plaisir de Lucius. Tullia veille aussi à ce que le jeune homme, dans son excitation, ne jouisse pas trop vite. Elle interrompt donc la caresse, pour passer à autre chose : elle ordonne à Julia de se mettre, comme elle, à genoux, à ses côtés.
• Regarde, ma chérie, ce que je vais faire avec cette magnifique queue !
Julia est fascinée de voir, d’une part, la verge de celui qu’elle aime disparaitre dans la bouche de Tullia, et d’autre part, le plaisir qu’en retire Lucius. Très vite, Tullia intime à Julia de prendre le relais. Lors de leurs discussions de la veille, Tullia et Julia avaient parlé de cette pratique et de bien d’autres. Tullia lui avait conseillé de lécher le gland, alors que les lèvres serrent la hampe. Julia passe rapidement de la théorie à la pratique, encouragée par Lucius, qui lui caresse la tête et lui dit tout son bonheur et son amour. Tullia félicite Julia et veille à ce qu’elle ne fasse pas jouir trop vite son jeune amant.
Pour achever de désinhiber Julia, Tullia se met entre les jambes de la jeune fille et, avec ses doigts et sa langue, fait monter les gémissements de plaisir de Julia. Lucius, devenu à son tour spectateur, fasciné par cette scène saphique qui le fait bander comme jamais auparavant, n’a plus qu’une envie : posséder celle qu’il aime. Tullia sait que le moment décisif est venu. Julia est impatiente de passer à la pratique, elle dont l’imagination s’est nourrie de ses lectures et de ses échanges avec Tullia.
Lors de leurs derniers ébats, connaissant désormais les sentiments que se portent Lucius et Julia ainsi que les intentions du jeune homme, Tullia a eu à cœur de préparer son jeune amant pour ce grand moment. Lucius pose sa main sur la poitrine de Julia. Lucius sait par Tullia combien les petits tétons de la jeune vierge sont érogènes.
Julia a une ultime hésitation, essayant de repousser cette main qui la rend folle de désir :
• Oh Lucius, il ne faut pas faire cela. Je ne devrai pas. Je dois attendre d’être mariée.
Lucius remet presque aussitôt sa main et reprend de plus belle ses caresses :
• Tes petits seins sont adorables, je sais que tu as envie d’être ma femme. Je ne laisserai pas ce trésor à Bibulus.
La présence de Tullia rassure Julia. Tullia caresse les cheveux de la jeune fille et lui dépose un baiser amoureux sur la bouche.
• Laisse-toi faire, mon amour. Lucius a raison. Vous êtes faits l’un pour l’autre. Cela doit s’accomplir. Tu verras, c’est si bon. D’ailleurs, dit-elle en fouillant de ses doigts la chatte encore vierge, je vois que tu es trempée. Ton corps trahit ton désir !
Julia se détend enfin, se livrant aux caresses de Lucius et de Tullia. Tullia se met en retrait, pour laisser faire Lucius et profiter de ce moment exceptionnel qu’est la défloration d’une jeune vierge.
Julia sent le corps de Lucius contre le sien. Il se serre contre elle, elle sent sa verge contre elle. Julia pense aux explications de Tullia, elle qui n’a jamais vu de si près un sexe d'homme ni normal ni en érection.
Lucius se montre doux et tendre :
• Mon amour, je vais te dépuceler en douceur, tu n’auras pas mal.
Julia est fascinée par la verge de Lucius, un peu apeurée par la taille de son engin.
• Oui, ma Julia, regarde mon sexe, c'est cette chose qui va te dépuceler, prends-la à nouveau dans ta main.
Lucius prend la main de Julia et la met sur sa verge qui est dure et grosse. Puis il l’embrasse sur la bouche, caresse à nouveau ses seins, qu’il tête doucement. Julia s’abandonne complètement quand Lucius descend jusqu'à sa petite chatte qu'il embrasse et lèche.
Les Romains refusaient le cunnilingus, qu’ils considéraient comme un tabou absolu, car ils ne voulaient rien faire d’autre qui soit contraire au rôle de « fututor », du mâle, de celui qui possède. Tullia, qui a été la première amante de Lucius, lui a fait découvrir cette pratique, lui expliquant combien une femme aimait ça et en particulier Julia, dont la première expérience sexuelle avait été saphique et qui jouit tant sous la langue de Tullia.
Tullia est fière de ses élèves, dont elle a fait l’éducation sentimentale. Tullia fouille sa chatte avec ses doigts, se branlant furieusement le clito. Sa jouissance va accompagner celle des amants.
• Décontracte-toi, chérie, tout va bien se passer.
• Tu aimes ce qu’il te fait, ma Julia ?
• Oh, oui, Tullia. Tu avais raison ! C’est encore meilleur qu’avec toi !
Tullia sourit, heureuse du bonheur de sa jeune amante et fière d’avoir deviné tout son potentiel. Lucius met un doigt à l'entrée du vagin :
• Voilà c'est bien, tu mouilles. Je vais venir entre tes cuisses, écarte-les !
Lucius est sur Julia, l’embrasse doucement, la réconfortant.
• Je vais mettre mon sexe à l'entrée de ton vagin.
Avec sa main il le fait. Julia sent cette chose dure qui commence à la pénétrer, elle se crispe un peu
• Non, décontracte-toi, je suis sur ton hymen, tu vas bien respirer et je vais enfoncer ma verge en toi. Respire-bien !
L’un et l’autre appliquent à la lettre les consignes que leur a données Tullia. D'un seul coup, Lucius pénètre Julia. Il commence de long va et viens en elle.
La douleur s’estompe et Julia ne pense pas au sang de la défloration. Elle commence à prendre du plaisir. Elle sent cette grosse verge en elle et à un moment, elle se met à gémir.
• C'est bien, mon amour, tu jouis !
• Oh oui, encore, que c’est bon ! Continue !
• Maintenant je vais te donner la récompense. Je vais te donner tout mon sperme
Il avait été convenu avec Tullia que Lucius ne jouirait pas dans la chatte de Julia, mais dans sa bouche. Tullia, qui enchaine les orgasmes en se masturbant, n’a pas la force d’intervenir, espérant seulement que cela n’aura pas de conséquences. Elle aussi préfère être remplie.
Lucius s’enfonce en Julia et ne bouge plus. Julia sent alors des secousses et les jets qui viennent en elle. Lucius et Julia demandent à Tullia de rester avec eux et de continuer à prodiguer ses conseils. Julia et Lucius confirment qu’ils sont doués, découvrant des positions nouvelles pour eux, sous les encouragements de Tullia. Julia appréciera tout particulièrement d’être prise en levrette et de perdre, le même soir, son pucelage anal, en découvrant la sodomie, qu’elle appréciera grâce à la douceur, la patience et la passion de Lucius. Tard dans la soirée, Tullia réussit à s’éclipser, pour laisser les amants seuls, afin qu’ils continuent à s’aimer. Tullia rentre chez elle et, pour se calmer, fait venir Adherbal pour qu’il vienne la saillir.
***
Julia, quelques jours après cette soirée mémorable, vient chez Tullia, pour lui dire tout son bonheur d’avoir découvert le plaisir dans les bras de l’homme qu’elle aime, mais aussi son immense chagrin, car Lucius a été rappelé à Rome par son père Titus Atius Crassus, afin de l’associer à la gestion de son immense fortune. Crassus, qui n’a pas oublié l’influence néfaste que Baïes a eue, de son point de vue, sur son épouse Galla, préfère tenir éloigné son fils unique de ce « lieu de perdition ». Julia se morfond, loin de son amour, l’affection de sa tante Fausta et sa liaison saphique discrète avec Tullia ne lui font pas oublier combien Lucius lui manque. Malgré son tempérament de feu, la jeune fille reste fidèle à son grand amour, n’écoutant pas Fausta et Tullia qui lui recommandent de profiter de la vie.
Heureusement, la perspective de son mariage avec Bibulus, idée qui révulse la jeune fille, s’éloigne quelque peu. A force d’intrigues, Publius Antius Bibulus a obtenu la charge de propréteur en Lycie-Pamphylie, une province sénatoriale du sud de l’Anatolie, intégrée à l’empire par Claude en 43.
Fausta a réussi à convaincre sa sœur Paulla qu’il n’est pas question que Julia accompagne Bibulus dans la capitale de cette lointaine province, à Patara, « chez les barbares ». Habilement, Fausta a fait passer le message que le mariage de son héritière ne saurait être célébré à la hâte, que les deux époux ne peuvent être séparés à peine unis. Bibulus accepte la demande de Paulla visant à reporter la cérémonie à la fin de ses fonctions de gouverneur de Lycie, ce qui repousse les noces de plus d’un an. Très superstitieuse, Paulla a imposé le report des noces au mois de Junon, en juin de l’année suivante.
Le bonheur de Julia de voir s’éloigner ce cauchemar serait complet si Lucius n’était pas loin d’elle, son père le poussant à des voyages pour visiter les nombreux domaines de ce riche propriétaire, dans diverses provinces de l’empire. Lucius ne pourra revenir à Baïes avec son ami Martial qu’en fin d’année 55, à l’occasion des Saturnales. Son père Crassus, de mauvaise grâce, ne pouvait refuser cette récompense à un fils qui avait révélé tous ses talents d’administrateur lors de ses visites dans les diverses propriétés de son père. Il lui accorde ce nouveau séjour à Baïes, mais lui refuse de revenir sur l’exil de sa mère Galla, reléguée sur les iles Pontines après le scandale de la « Bona Dea ».
***
A ce moment de notre récit, en l’an 55, il nous faut revenir sur le contexte politique et ses conséquences pour Tullia.
Depuis que la jeune patricienne s’est installée à Baïes, elle s’est assurée de puissantes protections pour pouvoir vivre ses passions en toute tranquillité. Tullia est plus que jamais soutenue par ses amants, le philosophe Sénèque et Tigellin, l’un étant le mentor de Néron, l’autre l’homme qui monte auprès du jeune empereur.
Pendant longtemps, elle a aussi bénéficié de la bienveillance de l’impératrice-mère, la redoutable Agrippine, qui a permis d’étouffer le scandale de la Bona Dea (voir chapitres 26 et 27), mais, depuis ce moment, leurs relations sont rompues. Ceci était de la volonté d’Agrippine, qui estime que les frasques de Tullia vont trop loin. Cela a aussi soulagé les proches de Tullia, comme son amie Fausta, l’eunuque Parsam et ses compagnes Lucia et Epicharis, qui redoutent Agrippine et sont heureux de ne plus devoir subir la présence particulièrement pesante de Lucius Agermus, l’intendant d’Agrippine dans sa villa de Baules et amant dominateur de Tullia.
Quant aux puissants protecteurs de Tullia, Sénèque et Tigellin, ils se rendent à Baïes quand leurs fonctions à Rome le leur permettent. Sénèque veille à être très discret au sujet de sa liaison adultère. Il ne tient pas à ce que son épouse, Pompéia Paulina, l’apprenne. Il a honte, lui, le stoïcien qui affiche la plus grande rigueur morale, vis-à-vis de son ami, Marcus Tullius Longus, le père de Tullia, qui élève son petit-fils Caius dans l’oubli total d’une mère qui n’existe plus à ses yeux. Mais Sénèque ne peut se passer de sa maitresse, dont il est fol amoureux.
Quant à Tigellin, il ne se pose de questions. Il se réjouit d’être débarrassé de son rival Agermus et d’être en quelque sorte devenu l’étalon préféré de Tullia, à la place d’Agermus.
Parsam, qui s’est rapproché de Lucia, a toujours des sentiments forts pour Tullia et veille à la protéger autant que possible de ses excès. Il sait, comme Fausta, parce qu’ils entretiennent des contacts à la cour de Néron, que l’influence d’Agrippine décline rapidement en cette année 55. C’est vrai sur le plan politique d’abord, au profit de Sénèque et du Préfet du prétoire Burrus. Agrippine a du quitter le Palatin et s’est vue retirer sa garde permanente. En outre, son amant, le tout puissant affranchi Pallas, en charge des finances de l’empire, est brutalement disgracié et remplacé par Faustus Sulla, le mari de Claudia Antonia, fille ainée de Claude.
Pour contrebalancer l’influence d’Agrippine, Tullia (voir chapitre 27) avait mis en contact Sénèque avec la jeune et jolie affranchie Claudia Acté, devenue la maitresse de Néron. L’Augusta avait très mal pris cette relation. Dans cette histoire passionnelle, Sénèque est pour Néron l’ami compréhensif face à la mère possessive et castratrice. Cela a aussi permis que Néron oublie Tullia, qui l’obsédait, depuis que la jolie patricienne l’avait initié aux plaisirs de la chair, quatre ans auparavant.
Devenu follement amoureux d’Acté, Néron songe à épouser la jeune femme et fait fabriquer une généalogie la faisant descendre de la dynastie d’Attale, roi de Pergame. Il soudoie même des anciens consuls pour attester de sa royale origine, manœuvre qui met Agrippine en colère, elle qui est si fière et consciente de son ascendance patricienne. La relation entre Néron et Acté réduit l’influence d’Agrippine sur son fils et, donc, son influence politique. Les efforts croissants d’Agrippine pour les séparer ne font qu'accroître l’attachement de Néron pour Acté et sa haine pour sa mère.
Comprenant qu’elle doit s’y prendre autrement, Agrippine tente alors, mais trop tard, de changer d’attitude, proposant à son fils de prélever sur ses propres deniers les sommes nécessaires pour faire des cadeaux à Acte. Il est vrai que Néron couvre son amante de cadeaux. Il lui offre en particulier une magnifique villa à Pouzzoles, dans le Golfe de Naples, non loin de Baïes.
Agrippine réalise qu’elle a perdu toute influence sur son fils. C’est à ce moment qu’elle est la cible d’un terrible complot, de la part de deux matrones.
La première d’entre elles est la belle Julia Silana, l’ancienne épouse de Caius Silius. Silana, qui collectionne les amants, cherchait à se faire épouser par Titus Sextius Africanus, jeune homme appartenant à la haute aristocratie de Rome. Agrippine réussit à dégoûter Africanus de cette « débauchée », qualificatif très pertinent en ce qui concerne Silana, mais qui rendit celle-ci furieuse.
Pour se venger, Silana obtient l’appui de Domitia Lepida Major, la tante de l’empereur, qui a de nombreuses raisons pour haïr Agrippine. Celle-ci, en 41, avait poussé au divorce le mari de Lepida, Passiénus, pour l’épouser ! Sans oublier qu’en 53, Agrippine avait fait exécuter la sœur de Lepida et mère de Messaline, elle aussi appelée Domitia Lepida « Minor » pour la différencier de sa sœur.
Silana envoie deux de ses amants, Iturius et Calvisius, accuser l’Augusta de fomenter un complot contre Néron au profit de Rubellius Plautus, arrière-petit-fils de l’empereur Tibère. Ils racontent qu’Agrippine projette d’épouser le jeune homme, âgé de 22 ans, alors qu’elle en a 40. Cela peut sembler peu crédible, mais correspondant aux goûts d’Agrippine qui reste une très jolie femme et une véritable cougar à la recherche de jeunes amants, manière également d’oublier son attirance pour Néron, qui l’obsède depuis qu’elle a été témoin cachée de l’éducation sexuelle de celui-ci par Tullia, il y a quatre ans (voir chapitre 25 : « les Aphrodisies »)
La situation devient très difficile pour Agrippine quand les accusations sont diffusées par le canal de deux proches de Lepida Major, son affranchi et amant Atimetus et le danseur Lucius Domitius Pâris, qui connaissaient bien Néron depuis son enfance. Pâris était particulièrement proche de Néron, qui aimait dès cette époque s’entourer d’artistes.
Néron, pris de panique, convoque Burrus et Sénèque. Il s’en prend à Burrus, qu’il pense proche de l’Augusta et envisage de remplacer par Cecina Tuscus. Néron, fou de rage, exige que l’on exécute immédiatement Agrippine et Rubellius Plautius.
Avec bien des difficultés, Sénèque et Burrus parviennent à calmer Néron. Ils veulent écarter politiquement Agrippine, ils ne souhaitent pas sa mort, du moins pas à ce moment-là. Agrippine, confrontée à Néron, réussit à le convaincre de son innocence.
Il n’y eut aucune sanction contre Lepida Major, ni contre Pâris, vue leur proximité avec Néron. Par contre, Atimetus fut exécuté. Iturius et Calvisius furent exilés, ainsi que Junia Silana, envoyée à Tarente, où elle décédera en 59.
Agrippine, qui a tout fait pour que son fils monte sur le trône des Césars, est devenue une opposante à Néron. Dès le printemps 55, elle tente de s’appuyer sur Britannicus, le jeune fils de Claude, qu’elle avait pourtant écarté de la succession de son père.
On sait comment le jeune homme fut la première victime de Néron, empoisonné avec l’aide de Locuste, lors d’un banquet au printemps 55, en présence d’Agrippine et de sa sœur l’impératrice Octavie. Nous en reparlerons au sujet du meilleur ami de Britannicus, Titus Flavius Vespasianus, le fils du général Vespasien, dont le destin va bientôt croiser celui de Tullia.
***
La jeune Julia est inconsolable de n’avoir pas revu, depuis des mois, son amant Lucius, que son père Crassus a envoyé visiter ses propriétés dans l’empire. Elle implore sa tante Fausta et son amante Tullia d’organiser une nouvelle rencontre, au cours de laquelle Julia veut à la fois vérifier jusqu’où va l’amour de Lucius pour elle et où elle déclare à Tullia et Fausta qu’elle a hâte de tout connaître avant le funeste mariage qui l’attend avec Bibulus, au courant de l’année 56, quand celui-ci aura fini son mandat en Lycie.
• Tout, vraiment tout, ma chérie ? lui dit Tullia.
• Oui, Tullia, je sais que je suis comme toi, et je veux te ressembler. Mais seulement en présence et avec l’accord de Lucius.
Pendant tous ces mois, Julia a été fidèle à Lucius. Elle a réussi à contrôler sa libido, que ne peuvent apaiser ni ses caresses solitaires, ni ses étreintes saphiques avec Tullia. Pire, à sa demande, Julia a discrètement et souvent assisté aux étreintes de Tullia et a été tentée de la rejoindre, rêvant d’être à sa place. Elle y pense, même quand, ayant quitté ses amants, Tullia vient la rejoindre et Julia lui nettoie sa chatte pleine de la semence de ses étalons.
Julia aime deux êtres : Tullia, dont elle est désormais la seule amante, à la grande frustration de Lucia et d’Epicharis. Julia a exigé et obtenu de Tullia cette exclusivité, que la patricienne n’a jamais accordée à personne. Epicharis, amoureuse du jeune Lucain (voir chapitre 27) se résigne. Quant à Lucia et Parsam, la conduite de Tullia les a rapprochés depuis longtemps, au point de vivre comme un véritable couple, qui élève Tertullia, la fille de Tullia et Valens.
L’autre personne qu’aime Julia est évidemment Lucius. Elle est folle de joie quand elle apprend qu’il sera à Baïes pour la fin de l’année, à l’occasion des Saturnales, en compagnie de ses amis Martial et Lucain.
***
Les « Saturnalia » sont des fêtes se déroulant la semaine du solstice d'hiver, soit du 17 au 23 décembre. Elles célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires. La durée des célébrations est de cinq jours depuis Caligula. Les Saturnales sont un joyeux déchaînement, où toutes les barrières sociales disparaissent momentanément et où l'ordre hiérarchique est bouleversé : tous se réunissent autour des mêmes tables, les esclaves ne reçoivent plus d'ordre et recouvrent pour un temps toute liberté d'action et de parole. Ils peuvent railler les maîtres en toute impunité, s'amuser avec eux et même se faire servir par eux.
Durant cette période de relâche, aucun acte officiel ne peut s'accomplir. Tous les travaux s'interrompent. Ecoles, boutiques, tribunaux sont fermés. Aucun spectacle n'est donné et même les paysans délaissent leurs champs.
Ces journées de fête sont l'occasion de se réunir autour de banquets, de s'amuser à des jeux collectifs et de sortir dans les rues et les jardins, où l'on s'interpelle joyeusement au cri de : "Io ! Saturnalia !" C'est aussi l'occasion de décorer les maisons et de les parer de verdure, avec du houx, du gui et des guirlandes de lierre. On s'offre des cadeaux : chandelles de cire, figurines de terre cuite, porte-bonheur, petits bijoux, gâteaux, etc. Les enfants sont particulièrement gâtés, et reçoivent de petites babioles et de petites sommes d'argent (l'équivalent de nos étrennes). Un marché spécial est ouvert. On se réunit pour des pique-niques, au cours desquels on déguste une galette : celui qui trouve la fève dissimulée dans le gâteau est désigné "Roi du banquet", et peut alors distribuer des gages et donner des ordres ridicules à ses commensaux. On fabrique des figurines grotesques, suspendues au seuil des maisons, qui finiront par être brûlées.
La fête se poursuivait pendant la nuit, à la lueur des flambeaux. Les saturnales sont des fêtes débridées pendant lesquelles tous les excès sont permis. Les plaisirs et les festins auxquels on se livrait pendant les saturnales, donnèrent lieu à l'expression usitée, « Saturnalia agere », pour dire faire grande chère. Le banquet des Saturnales est un temps et un espace d’excès et de transgression.
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C’est chez Fausta que se déroule ce banquet des Saturnales de l’an 55. Y sont invités les protagonistes du scandale de la Bona Dea de l’année précédente, en veillant cette fois-ci à la discrétion des participants, qui sont tous et toutes des initiés des orgies de Tullia et Fausta. Seules sont absentes Galla, la mère de Lucius et Junia Silana, toutes deux en exil.
Sont aussi absents les proches de Messaline, Aceronia Polla et Lucius Agermus, mais aussi Sénèque, qui ne saurait paraître dans une soirée comme celle-là. Un autre grand absent est Tigellin, pris par ses obligations à Rome.
Les Saturnales sont un temps de débordement, de débauche, de licence, de vice. Et surtout c’est un moment où l'autorité des maîtres sur les esclaves est suspendue. Ces derniers ont le droit de parler et d'agir sans contrainte, sont libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de se faire servir par eux. Ce soir-là, Fausta et Tullia ont décidé d’aller plus loin et d’honorer leurs esclaves en leur permettant de disposer des matrones présentes. Le plus convoité est Adherbal, l’esclave numide de Tullia, dont la virilité est connue et dont tout Baïes sait qu’il partage souvent la couche de sa maîtresse. L’une des matrones invitées, Marulla, épouse infidèle du patricien Cinna, est venue avec ses sept esclaves avec lesquels elle a conçu ses enfants (voir (26) : La Bona Dea»)
Outre ces esclaves, qui seront au cœur de l’orgie, Tullia et Fausta ont choisi d’inviter quelques amants, comme Decimus, devenu affranchi de Tullia, Claudius, le dernier amant en date de Fausta, Barbatus Opilius et Sextus Folius Tuscus, partenaires habituels de Tullia aux Thermes. Il y aussi Anicetus, récemment nommé Préfet de la flotte impériale à Misène et Pétrone, « l’arbitre des élégances », que cette soirée a certainement inspiré, quand il a décrit, dans le « Satyricon » le festin offert par l’affranchi Trimalcion. Il y a également Martial et Lucain, les futurs poètes, et Sabinus, l’ancien gladiateur devenu laniste, venu depuis Pompéi.
Du côté des femmes, Tullia et Fausta sont accompagnées par Julia et Epicharis. Des matrones présentes lors du scandale de la Bona Dea sont présentes, outre Marulla, Chloé, Domitia Lepida Major. Depuis Rome, sont venues Livia Medullina, une amie de Fausta, Calvia Crispillina, la « maîtresse de la garde-robe impériale » et Statilia Messalina, épouse libertine du sénateur Marcus Julius Vestinus Atticus. Cette fois, Poppée a refusé l’invitation, par haine envers Tullia. Tullia a aussi fait venir sa servante Marcia, devenue l’épouse de Decimus et Sylvia, une façon, a dit Tullia de « la calmer », elle qui est particulièrement jalouse des relations saphiques de Tullia, estimant que celle-ci ne lui donne pas la place qui devrait lui revenir.
Au total, ces dames sont au nombre de douze, pour un nombre de mâles deux fois plus important, esclaves compris. Ce banquet des Saturnales s’annonce digne des orgies de Messaline.
Lorsque les convives pénètrent dans la salle à manger, ils se déchaussent et se rincent les mains avec de l’eau de neige. Les esclaves leur parfument les cheveux d’essences odorantes et leur tendent des couronnes de fleurs et de feuillage qu’ils garderont sur la tête jusqu’au bout de la nuit. La saison n’ayant pas permis de trouver des fleurs fraiches, les servantes ont utilisé l’amarante d’Ethiopie qu’elles ont pris soin de faire sécher et la tremper dans l’eau pour lui redonner sa fraicheur. Le comble du raffinement est d’offrir aux convives des fleurs artificielles dont on confectionne les pétales avec des morceaux de soie multicolore importée de Chine et qu’on parfume à la violette ou à la rose.
C’est en prévision de ce banquet, de la cena, que Tullia, Fausta et Julie ont passé tant d’heures à leur toilette, que les salles à manger de la Domus ont été décorées avec luxe, que les cuisiniers de la maison ont mis un soin infini à rechercher les mets les plus rares et les plus raffinés. Fausta, Tullia et Julia ont pris soin de ménager leur effet en paraissant dans l’éclat de leur beauté, dans des tenues translucides qui ne cachent guète leurs atours, alors que les invités sont installés sur leurs lits de table. Elles suivent le conseil d’Ovide, qui recommandait de faire une entrée remarquée lorsque les lampes sont déjà allumées. Pour les deux matrones, il est bon de se faire désirer.
Tullia arbore une robe vert émeraude, constellée d’une telle quantité de broderies dorées que de loin on dirait un ciel étoilé. Ses épaules sont recouvertes d’une ravissante « palla » de soie qu’elle s’empresse de confier à un esclave pour exhiber son magnifique collier d’or, de perles et d’émeraudes. Pendent à ses oreilles des boucles en or en forme de balance où, en guise de plateaux, oscillent de grosses perles blanches. A ses bras scintillent des bracelets en formes de serpent et, à ses doigts des bagues en or, l’une ornée d’un sceau en pâte de verre bleue figurant un aigle, les autres serties d’émeraudes et de saphirs. Une exception, le majeur, laissé libre pour des raisons de magie.
Tullia dit à Julia, en lui tenant la main :
• Retiens ceci : l’attente est la meilleure des entremetteuses !
Julia se précipite dans les bras de son Lucius, alors que celui-ci est en compagnie de Lucain, qui dévore des yeux Epicharis, alors que Martial parle manifestement de Tullia avec un autre jeune homme, qui vient d’arriver et que Tullia ne connait pas. Elle est fascinée par ce jeune inconnu, sa beauté incomparable, faite de majesté non moins que de grâce, et dans lequel son instinct devine une vigueur extrême, malgré une petite taille et un ventre un peu trop proéminent. Le regard de désir de cet inconnu fait frissonner Tullia. Manifestement, il est venu pour elle !
Autour de la table centrale sont disposés des lits de table. Leur dessus matelassé est revêtu d’une étoffe de pourpre brodée qui retombe jusqu’au sol. Les dineurs sont étendus de biais sur le côté gauche. Pendant le repas, chacun dispose d’une esclave qui se tient debout, derrière son lit, prêt à lui tendre un rince-doigts et une serviette, car on mange avec les doigts les mets découpés en petits morceaux. De nombreux esclaves s’affairent dans la salle. Les porteurs de boissons, pour rappeler Ganymède, portent de courtes brodées et de longues chevelures bouclées.
Le cuisinier de Fausta, renforcé par l’équipe de Tullia, est connu à Baïes pour les secrets de ses préparations, la combinaison des saveurs, la présentation des mets. On commence par boire du vin miellé. On picore dans les plats posés sur la table centrale des œufs, des boulettes de viande, des olives, des champignons, des radis, des coquillages, des venaisons et des charcuteries trempés dans des sauces au cumin ou à l’aneth. Fausta a fait venir des fromages fumés au Vélabre, un quartier de Rome.
Puis c’est le premier service, le plus consistant, avec viande et poisson. Le choix est impressionnant : du porc, de l’agneau, du chevreau, des volailles, mais aussi de petits oiseaux ou encore des loirs et des abats. Nous sommes au bord de la mer et le cuisinier offre du turbot, du mulet et toutes les espèces de coquillages et fruits de mer, dont évidemment des huitres du lac Lucrin. Tullia ayant fait combler le bassin, il n’y a plus les murènes qui faisaient la réputation des banquets du cruel Lurco, son défunt mari.
Nos matrones ont choisi d’impressionner leurs convives, en faisant venir ce qui est le plus réputé, des charcuteries de Gaule ou encore du sanglier d’Ombrie. Les viandes ont été bouillies, puis rôties. L’ensemble des plats est préparé avec des herbes aromatiques et accompagnés de garum, en provenance de Carthagène et de silphium, une plante importée de Cyrénaïque, dont la production commence à se tarir et qui donc est un luxe exorbitant.
Le second service comporte des plats épicés, destinés à stimuler la soif en prévision de la suite de la soirée. A la fin du second service apparaissent les friandises, les gâteaux au miel, les fruits frais et secs ou confits dans du miel.
Un esclave récite des vers grecs. C’est au tour de l’histrion de se produire, enchaînant mimes et blagues salaces. Fausta frappe alors dans ses mains, donnant le signal à des musiciens et des danseuses de Gadès en Bétique, vêtues de voiles légers tissés à Cos, réputées pour être les danseuses les plus sensuelles de l’empire. Les musiciens, munis de lyres et de harpes, s’assoient sur des tapis, contre la colonnade du jardin et les danseuses s’élancent sur le sol de marbre, où leurs pieds nus donnent l’impression qu’elles volent, alors qu’elles s’accompagnaient de tambourins et de crotales.
Ce sont de très jolies filles, avec de longues chevelures noires. Leurs tenues sont si légères, si transparentes. Elles portent autour de la taille un ruban coloré dont les pans retombent autour de leurs hanches. Elles sont entièrement épilées, à l’instar de toutes les femmes romaines.
Depuis le triclinium, les invités les voient surgir du fond du jardin, se séparer et parcourir la colonnade du péristyle, les unes à droite, les autres à gauche. Elles avancent silencieusement, pieds nus, leurs corps légers apparaissant entre les colonnes, éclairés par des lampes posées à même le sol. L’effet est particulièrement suggestif : sur les murs couverts de fresques, leurs ombres semblent s’agrandir et virevolter telles d’élégants voiles sombres. Elles font leur apparition à l’entrée du triclinium et s’immobilisent, comme pétrifiées, les mains jointes au-dessus de la tête. Au signal convenu, les filles ont retiré leur tunique et n’ont gardé que le ruban noué autour de leur taille, dont les deux pans ondulent tels des serpents pendant qu’elles dansent nues. La chorégraphie, très érotique, va crescendo puis s’achève, les danseuses ayant repris leur position de départ, mains levées et jambes croisées. Elles disparaissent comme elles étaient venues, sous les applaudissements.
Des matrones commencent elles aussi à esquisser des danses lascives. Place maintenant aux parades amoureuses. Le travail d’approche a commencé pendant le repas, en « faisant du pied » dissimulés par une couverture, enlacer sa cuisse avec la sienne et mener jusqu’à son terme le plaisir amoureux. La « comissatio » entame la marche sensuelle de la nuit. Ce sera la nuit de Tullia, de Fausta et la première orgie de la jeune Julia.
(A suivre 29 : « Titus et Tullia»)
*** RECIT FICTIF POUR LECTEURS AVERTIS
AVERTISSEMENT
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
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RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne libre cours à son hypersexualité.
En décembre 54, Tullia a organisé dans sa luxueuse villa, avec le soutien de son amie Fausta, la fête de « Bona Dea », en principe strictement réservée aux femmes. Tullia a fait venir de nombreux hommes et la soirée a tourné en orgie. Ce sacrilège n’a pas été apprécié par Paulla, la sœur de Fausta, invitée de dernière minute, qui va dénoncer cette profanation. La plupart des participants échapperont aux sanctions, grâce à l’intervention de l’impératrice Agrippine et du philosophe Sénèque. Seule une matrone, Galla, a été sanctionnée. Tullia s’en sort très bien, même si elle perd suite à ce scandale la protection d’une Agrippine dont l’influence décline, en particulier depuis que l’affranchie Claudia Acte est devenue la maitresse du jeune Néron.
Quelques mois après ces événements, Tullia a fait, grâce à Fausta, la rencontre de Lucius, fils de Galla et de Julia, fille de Paulla. Les deux jeunes gens entament, chacun de leur côté, une relation intime et passionnée avec Tullia, qui entend poursuivre leur éducation et favoriser leur rapprochement.
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Le lendemain de ce fameux diner chez Fausta, à l’issue duquel Tullia a initié la jeune Julia aux plaisirs de Lesbos, Tullia se rend aux Thermes de Mercure, où elle a un rendez-vous amoureux avec le jeune Lucius, dans la salle dont elle dispose en tant qu’évergète de ce lieu. Pour Julia comme pour Lucius, Tullia est leur Pygmalion. Et le fils de Galla et de Titus Atius Crassus s’avère très doué et insatiable des plaisirs que lui offre la belle patricienne. De retour à la Villa Atii, Lucius raconte par le menu à son ami Martial les moments torrides qu’il passe avec Tullia. Le futur poète, bien des années plus tard, racontera à son ami Juvenal la vie de Tullia. Martial, qui est l’amant de Fausta, sa protectrice, et Lucius, font l’un et l’autre l’éloge des femmes mures que sont pour eux les deux belles patriciennes.
Ce jour-là, Tullia n’est pas seulement venue pour faire l’amour avec Lucius. Ils sont nus dans les bras l’un de l’autre. Tullia embrasse son jeune amant.
• Tu bandes à nouveau ! Tu as à nouveau envie ?
• J’ai toujours envie de toi !
• J’imagine la tête de ton père s’il savait que je pervertis son fils !
• Je le déteste, surtout après ce qu’il a fait à ma mère Galla, exilée dans les iles Pontines, au nom de cette vielle loi d’Auguste, pourtant tombée en désuétude.
• Je suis indirectement à l’origine de tout cela, tu sais.
• Pas du tout. Ma mère a bien fait de tromper ce monstre. Il était horrible et brutal avec elle. J’aurais tant voulu qu’elle m’ait conçu avec un autre homme. Je suis fier d’être ton amant.
• J’ai presque 10 ans de plus que toi. Tu dois t’intéresser aux jeunes filles de ton âge.
• C’est toi que je veux !
• Allons ! J’ai remarqué comment, l’autre jour, tu regardais Julia, la nièce de Fausta. Elle te plait, n’est-ce pas ?
Lucius ne peut s’empêcher de rougir et répond, en baissant les yeux :
• Tu lis en moi comme dans un livre, Domina ! Depuis ce jour-là, deux femmes occupent mes pensées : toi, que je ne pense qu’à baiser, elle dont je suis tombé amoureux. Je te choque ?
Tullia éclate de rire :
• Pas du tout ! C’est ce que je voulais entendre.
• Mais je suis malheureux, car je sais par Martial que sa mère, la sœur de Fausta, veut lui faire épouser un riche Chevalier, Publius Antius Bibulus. Tu te rends compte, il a plus de 40 ans et c’est un alcoolique notoire ! Ce mariage m’est insupportable !
• Fausta et moi nous vous aiderons, si tu aimes sincèrement Julia.
• Je ferai tout pour elle, pour qu’elle soit à moi, pour empêcher ce mariage. Je l’aime. Je la veux !
• Elle m’a dit qu’elle t’aime elle aussi. Votre rencontre a été un coup de foudre réciproque. Je ferai tout de mon côté pour favoriser votre amour. Je te ferai savoir rapidement ce que je propose.
• Tullia, je veux Julia ! Je suis prêt à l’enlever, à m’enfuir avec elle pour empêcher ce mariage
• Ce serait une folie. Vous seriez pourchassés, vous seriez des proscrits. Ce que j’envisage est que vous deveniez amants. Tu seras pour Julia ce que Vettius Valens a été pour moi.
• Tu m’as raconté que Valens acceptait de te partager avec d’autres.
• J’ai la conviction que Julia est comme moi ou comme ta mère Galla. Nous ne pouvons nous contenter d’un seul homme. Le comprendre et l’accepter ce sera lui donner la plus belle preuve d’amour.
• Je lui donnerai cette preuve d’amour. Tu me guideras, Tullia. Je m’en remets à toi. Notre bonheur est entre tes mains.
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Pour parvenir à ses fins, Tullia a besoin du soutien de Fausta, chez qui vit sa nièce Julia. Tullia va rapidement balayer les scrupules de son amie :
• En favorisant les amours de Julia et de Lucius, tu me pousses à tromper la confiance de ma sœur !
• Et alors : n’a-t-elle pas trompé ta confiance par le scandale qu’elle a créée après la nuit de la « Bona Dea » ? Imagine ce qui se serait passé sans la protection d’Agrippine et de Sénèque ? La mère de Lucius en a payé le prix !
• Tu as raison. Paulla m’a toujours détesté, mon mode de vie lui fait horreur. La seule chose qui l’intéresse est que Julia hérite de ma fortune. Et moi je veux que Julia soit heureuse. Le mariage qu’a prévu Paulla pour cette petite me fait horreur. Et puis, je t’ai déjà laissé faire quand Julia a découvert avec toi les plaisirs de Lesbos. Alors autant continuer ce que tu as commencé !
Fausta fait alors venir Julia. Tullia et Julia n’ont qu’une envie, se précipiter dans les bras l’une de l’autre, la patricienne recevant fréquemment la jeune fille à sa Domus pour faire l’amour. En présence de sa tante, Julia se retient.
• Ma chérie, nous avons parlé avec Tullia de tes sentiments pour Lucius et nous savons que celui-ci les partage.
• Je l’aime ! Je veux être sa femme.
• Tullia et moi allons favoriser vos amours, mais que ce soit clair : dans la discrétion et sans scandale. Pas question de remettre en cause le mariage avec Bibulus !
• Du moment que je suis à Lucius, vous me rendez si heureuse ! Mais je suis sans expérience !
• Tullia vous connait intimement l’un et l’autre. Elle vous conseillera.
• Tu sais ça aussi, ma tante, dit Julia en baissant les yeux.
• L’autre jour, même si je faisais l’amour avec Claudius, j’ai entendu les cris de plaisir en provenance de ta chambre. Et je sais bien que tu ne vas pas chez elle chaque jour uniquement pour profiter de sa bibliothèque. Enfin, il suffit de voir comment vous vous regardez. Je vois que tu meures d’envie d’être seule avec Tullia. Allez dans ta chambre, j’aime que tu sois heureuse ma belle.
Julia se dirige vers Tullia, lui dépose un baiser sur les lèvres, lui prend la main et l’entraine vers sa chambre. Que sa tante sache tout et l’encourage, cela libère Julia, qui ne se lasse pas des caresses de Tullia. Mais Julia aspire des étreintes viriles, à partir des confidences que lui a faites Tullia et des lectures qu’elle dévore dans la bibliothèque de la jeune patricienne. Pour la première fois, Tullia et Julia passent la nuit ensemble. La libido de la jeune fille est exacerbée par la perspective de rencontrer Lucius et de lui appartenir.
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Le jour convenu, Lucius se présente chez Fausta pour un diner en présence de Tullia et de Julia. Contrairement à Tullia, Fausta n’est pas voyeuse et préfère s’éclipser, tout en sachant parfaitement ce qui va se passer. Fausta se rend chez son amant Claudius et laisse seuls Lucius, Julia et Tullia.
Dès le départ de Fausta, Tullia prend par la main son jeune amant et sa jeune amante et tous les trois se dirigent vers la chambre de la jeune fille. C’est Tullia qui fait tomber la tunique de Julia et de Lucius avant de se mettre nue elle aussi.
Intimidés, conscients de l’absence totale d’expérience de Julia, les deux jeunes gens n’osent pas. Tullia les pousse l’un vers l’autre et se montre très directive :
• Embrassez-vous !
Julia se contentant d’un baiser chaste sur les lèvres de Lucius, Tullia l’interpelle :
• Julia, j’ai dit un baiser, un vrai, comme nous le faisons ensemble. Ne t’inquiète pas, Lucius est au courant de tout !
Julia se lâche enfin et ceux qui vont devenir les amants de Baïes s’embrassent avec fougue, à en perdre haleine. Dans ce domaine, Julia met en pratique ce qu’elle a appris dans les bras de Tullia.
Tullia comprend que la jeune fille ne sait pas comment poursuivre, alors que Lucius n’ose pas brusquer les choses. Tullia prend la main de Julia dans la sienne et, ensemble, elles commencent à masturber Lucius. Tullia retire sa main et laisse Julia continuer, pour le plus grand plaisir de Lucius. Tullia veille aussi à ce que le jeune homme, dans son excitation, ne jouisse pas trop vite. Elle interrompt donc la caresse, pour passer à autre chose : elle ordonne à Julia de se mettre, comme elle, à genoux, à ses côtés.
• Regarde, ma chérie, ce que je vais faire avec cette magnifique queue !
Julia est fascinée de voir, d’une part, la verge de celui qu’elle aime disparaitre dans la bouche de Tullia, et d’autre part, le plaisir qu’en retire Lucius. Très vite, Tullia intime à Julia de prendre le relais. Lors de leurs discussions de la veille, Tullia et Julia avaient parlé de cette pratique et de bien d’autres. Tullia lui avait conseillé de lécher le gland, alors que les lèvres serrent la hampe. Julia passe rapidement de la théorie à la pratique, encouragée par Lucius, qui lui caresse la tête et lui dit tout son bonheur et son amour. Tullia félicite Julia et veille à ce qu’elle ne fasse pas jouir trop vite son jeune amant.
Pour achever de désinhiber Julia, Tullia se met entre les jambes de la jeune fille et, avec ses doigts et sa langue, fait monter les gémissements de plaisir de Julia. Lucius, devenu à son tour spectateur, fasciné par cette scène saphique qui le fait bander comme jamais auparavant, n’a plus qu’une envie : posséder celle qu’il aime. Tullia sait que le moment décisif est venu. Julia est impatiente de passer à la pratique, elle dont l’imagination s’est nourrie de ses lectures et de ses échanges avec Tullia.
Lors de leurs derniers ébats, connaissant désormais les sentiments que se portent Lucius et Julia ainsi que les intentions du jeune homme, Tullia a eu à cœur de préparer son jeune amant pour ce grand moment. Lucius pose sa main sur la poitrine de Julia. Lucius sait par Tullia combien les petits tétons de la jeune vierge sont érogènes.
Julia a une ultime hésitation, essayant de repousser cette main qui la rend folle de désir :
• Oh Lucius, il ne faut pas faire cela. Je ne devrai pas. Je dois attendre d’être mariée.
Lucius remet presque aussitôt sa main et reprend de plus belle ses caresses :
• Tes petits seins sont adorables, je sais que tu as envie d’être ma femme. Je ne laisserai pas ce trésor à Bibulus.
La présence de Tullia rassure Julia. Tullia caresse les cheveux de la jeune fille et lui dépose un baiser amoureux sur la bouche.
• Laisse-toi faire, mon amour. Lucius a raison. Vous êtes faits l’un pour l’autre. Cela doit s’accomplir. Tu verras, c’est si bon. D’ailleurs, dit-elle en fouillant de ses doigts la chatte encore vierge, je vois que tu es trempée. Ton corps trahit ton désir !
Julia se détend enfin, se livrant aux caresses de Lucius et de Tullia. Tullia se met en retrait, pour laisser faire Lucius et profiter de ce moment exceptionnel qu’est la défloration d’une jeune vierge.
Julia sent le corps de Lucius contre le sien. Il se serre contre elle, elle sent sa verge contre elle. Julia pense aux explications de Tullia, elle qui n’a jamais vu de si près un sexe d'homme ni normal ni en érection.
Lucius se montre doux et tendre :
• Mon amour, je vais te dépuceler en douceur, tu n’auras pas mal.
Julia est fascinée par la verge de Lucius, un peu apeurée par la taille de son engin.
• Oui, ma Julia, regarde mon sexe, c'est cette chose qui va te dépuceler, prends-la à nouveau dans ta main.
Lucius prend la main de Julia et la met sur sa verge qui est dure et grosse. Puis il l’embrasse sur la bouche, caresse à nouveau ses seins, qu’il tête doucement. Julia s’abandonne complètement quand Lucius descend jusqu'à sa petite chatte qu'il embrasse et lèche.
Les Romains refusaient le cunnilingus, qu’ils considéraient comme un tabou absolu, car ils ne voulaient rien faire d’autre qui soit contraire au rôle de « fututor », du mâle, de celui qui possède. Tullia, qui a été la première amante de Lucius, lui a fait découvrir cette pratique, lui expliquant combien une femme aimait ça et en particulier Julia, dont la première expérience sexuelle avait été saphique et qui jouit tant sous la langue de Tullia.
Tullia est fière de ses élèves, dont elle a fait l’éducation sentimentale. Tullia fouille sa chatte avec ses doigts, se branlant furieusement le clito. Sa jouissance va accompagner celle des amants.
• Décontracte-toi, chérie, tout va bien se passer.
• Tu aimes ce qu’il te fait, ma Julia ?
• Oh, oui, Tullia. Tu avais raison ! C’est encore meilleur qu’avec toi !
Tullia sourit, heureuse du bonheur de sa jeune amante et fière d’avoir deviné tout son potentiel. Lucius met un doigt à l'entrée du vagin :
• Voilà c'est bien, tu mouilles. Je vais venir entre tes cuisses, écarte-les !
Lucius est sur Julia, l’embrasse doucement, la réconfortant.
• Je vais mettre mon sexe à l'entrée de ton vagin.
Avec sa main il le fait. Julia sent cette chose dure qui commence à la pénétrer, elle se crispe un peu
• Non, décontracte-toi, je suis sur ton hymen, tu vas bien respirer et je vais enfoncer ma verge en toi. Respire-bien !
L’un et l’autre appliquent à la lettre les consignes que leur a données Tullia. D'un seul coup, Lucius pénètre Julia. Il commence de long va et viens en elle.
La douleur s’estompe et Julia ne pense pas au sang de la défloration. Elle commence à prendre du plaisir. Elle sent cette grosse verge en elle et à un moment, elle se met à gémir.
• C'est bien, mon amour, tu jouis !
• Oh oui, encore, que c’est bon ! Continue !
• Maintenant je vais te donner la récompense. Je vais te donner tout mon sperme
Il avait été convenu avec Tullia que Lucius ne jouirait pas dans la chatte de Julia, mais dans sa bouche. Tullia, qui enchaine les orgasmes en se masturbant, n’a pas la force d’intervenir, espérant seulement que cela n’aura pas de conséquences. Elle aussi préfère être remplie.
Lucius s’enfonce en Julia et ne bouge plus. Julia sent alors des secousses et les jets qui viennent en elle. Lucius et Julia demandent à Tullia de rester avec eux et de continuer à prodiguer ses conseils. Julia et Lucius confirment qu’ils sont doués, découvrant des positions nouvelles pour eux, sous les encouragements de Tullia. Julia appréciera tout particulièrement d’être prise en levrette et de perdre, le même soir, son pucelage anal, en découvrant la sodomie, qu’elle appréciera grâce à la douceur, la patience et la passion de Lucius. Tard dans la soirée, Tullia réussit à s’éclipser, pour laisser les amants seuls, afin qu’ils continuent à s’aimer. Tullia rentre chez elle et, pour se calmer, fait venir Adherbal pour qu’il vienne la saillir.
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Julia, quelques jours après cette soirée mémorable, vient chez Tullia, pour lui dire tout son bonheur d’avoir découvert le plaisir dans les bras de l’homme qu’elle aime, mais aussi son immense chagrin, car Lucius a été rappelé à Rome par son père Titus Atius Crassus, afin de l’associer à la gestion de son immense fortune. Crassus, qui n’a pas oublié l’influence néfaste que Baïes a eue, de son point de vue, sur son épouse Galla, préfère tenir éloigné son fils unique de ce « lieu de perdition ». Julia se morfond, loin de son amour, l’affection de sa tante Fausta et sa liaison saphique discrète avec Tullia ne lui font pas oublier combien Lucius lui manque. Malgré son tempérament de feu, la jeune fille reste fidèle à son grand amour, n’écoutant pas Fausta et Tullia qui lui recommandent de profiter de la vie.
Heureusement, la perspective de son mariage avec Bibulus, idée qui révulse la jeune fille, s’éloigne quelque peu. A force d’intrigues, Publius Antius Bibulus a obtenu la charge de propréteur en Lycie-Pamphylie, une province sénatoriale du sud de l’Anatolie, intégrée à l’empire par Claude en 43.
Fausta a réussi à convaincre sa sœur Paulla qu’il n’est pas question que Julia accompagne Bibulus dans la capitale de cette lointaine province, à Patara, « chez les barbares ». Habilement, Fausta a fait passer le message que le mariage de son héritière ne saurait être célébré à la hâte, que les deux époux ne peuvent être séparés à peine unis. Bibulus accepte la demande de Paulla visant à reporter la cérémonie à la fin de ses fonctions de gouverneur de Lycie, ce qui repousse les noces de plus d’un an. Très superstitieuse, Paulla a imposé le report des noces au mois de Junon, en juin de l’année suivante.
Le bonheur de Julia de voir s’éloigner ce cauchemar serait complet si Lucius n’était pas loin d’elle, son père le poussant à des voyages pour visiter les nombreux domaines de ce riche propriétaire, dans diverses provinces de l’empire. Lucius ne pourra revenir à Baïes avec son ami Martial qu’en fin d’année 55, à l’occasion des Saturnales. Son père Crassus, de mauvaise grâce, ne pouvait refuser cette récompense à un fils qui avait révélé tous ses talents d’administrateur lors de ses visites dans les diverses propriétés de son père. Il lui accorde ce nouveau séjour à Baïes, mais lui refuse de revenir sur l’exil de sa mère Galla, reléguée sur les iles Pontines après le scandale de la « Bona Dea ».
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A ce moment de notre récit, en l’an 55, il nous faut revenir sur le contexte politique et ses conséquences pour Tullia.
Depuis que la jeune patricienne s’est installée à Baïes, elle s’est assurée de puissantes protections pour pouvoir vivre ses passions en toute tranquillité. Tullia est plus que jamais soutenue par ses amants, le philosophe Sénèque et Tigellin, l’un étant le mentor de Néron, l’autre l’homme qui monte auprès du jeune empereur.
Pendant longtemps, elle a aussi bénéficié de la bienveillance de l’impératrice-mère, la redoutable Agrippine, qui a permis d’étouffer le scandale de la Bona Dea (voir chapitres 26 et 27), mais, depuis ce moment, leurs relations sont rompues. Ceci était de la volonté d’Agrippine, qui estime que les frasques de Tullia vont trop loin. Cela a aussi soulagé les proches de Tullia, comme son amie Fausta, l’eunuque Parsam et ses compagnes Lucia et Epicharis, qui redoutent Agrippine et sont heureux de ne plus devoir subir la présence particulièrement pesante de Lucius Agermus, l’intendant d’Agrippine dans sa villa de Baules et amant dominateur de Tullia.
Quant aux puissants protecteurs de Tullia, Sénèque et Tigellin, ils se rendent à Baïes quand leurs fonctions à Rome le leur permettent. Sénèque veille à être très discret au sujet de sa liaison adultère. Il ne tient pas à ce que son épouse, Pompéia Paulina, l’apprenne. Il a honte, lui, le stoïcien qui affiche la plus grande rigueur morale, vis-à-vis de son ami, Marcus Tullius Longus, le père de Tullia, qui élève son petit-fils Caius dans l’oubli total d’une mère qui n’existe plus à ses yeux. Mais Sénèque ne peut se passer de sa maitresse, dont il est fol amoureux.
Quant à Tigellin, il ne se pose de questions. Il se réjouit d’être débarrassé de son rival Agermus et d’être en quelque sorte devenu l’étalon préféré de Tullia, à la place d’Agermus.
Parsam, qui s’est rapproché de Lucia, a toujours des sentiments forts pour Tullia et veille à la protéger autant que possible de ses excès. Il sait, comme Fausta, parce qu’ils entretiennent des contacts à la cour de Néron, que l’influence d’Agrippine décline rapidement en cette année 55. C’est vrai sur le plan politique d’abord, au profit de Sénèque et du Préfet du prétoire Burrus. Agrippine a du quitter le Palatin et s’est vue retirer sa garde permanente. En outre, son amant, le tout puissant affranchi Pallas, en charge des finances de l’empire, est brutalement disgracié et remplacé par Faustus Sulla, le mari de Claudia Antonia, fille ainée de Claude.
Pour contrebalancer l’influence d’Agrippine, Tullia (voir chapitre 27) avait mis en contact Sénèque avec la jeune et jolie affranchie Claudia Acté, devenue la maitresse de Néron. L’Augusta avait très mal pris cette relation. Dans cette histoire passionnelle, Sénèque est pour Néron l’ami compréhensif face à la mère possessive et castratrice. Cela a aussi permis que Néron oublie Tullia, qui l’obsédait, depuis que la jolie patricienne l’avait initié aux plaisirs de la chair, quatre ans auparavant.
Devenu follement amoureux d’Acté, Néron songe à épouser la jeune femme et fait fabriquer une généalogie la faisant descendre de la dynastie d’Attale, roi de Pergame. Il soudoie même des anciens consuls pour attester de sa royale origine, manœuvre qui met Agrippine en colère, elle qui est si fière et consciente de son ascendance patricienne. La relation entre Néron et Acté réduit l’influence d’Agrippine sur son fils et, donc, son influence politique. Les efforts croissants d’Agrippine pour les séparer ne font qu'accroître l’attachement de Néron pour Acté et sa haine pour sa mère.
Comprenant qu’elle doit s’y prendre autrement, Agrippine tente alors, mais trop tard, de changer d’attitude, proposant à son fils de prélever sur ses propres deniers les sommes nécessaires pour faire des cadeaux à Acte. Il est vrai que Néron couvre son amante de cadeaux. Il lui offre en particulier une magnifique villa à Pouzzoles, dans le Golfe de Naples, non loin de Baïes.
Agrippine réalise qu’elle a perdu toute influence sur son fils. C’est à ce moment qu’elle est la cible d’un terrible complot, de la part de deux matrones.
La première d’entre elles est la belle Julia Silana, l’ancienne épouse de Caius Silius. Silana, qui collectionne les amants, cherchait à se faire épouser par Titus Sextius Africanus, jeune homme appartenant à la haute aristocratie de Rome. Agrippine réussit à dégoûter Africanus de cette « débauchée », qualificatif très pertinent en ce qui concerne Silana, mais qui rendit celle-ci furieuse.
Pour se venger, Silana obtient l’appui de Domitia Lepida Major, la tante de l’empereur, qui a de nombreuses raisons pour haïr Agrippine. Celle-ci, en 41, avait poussé au divorce le mari de Lepida, Passiénus, pour l’épouser ! Sans oublier qu’en 53, Agrippine avait fait exécuter la sœur de Lepida et mère de Messaline, elle aussi appelée Domitia Lepida « Minor » pour la différencier de sa sœur.
Silana envoie deux de ses amants, Iturius et Calvisius, accuser l’Augusta de fomenter un complot contre Néron au profit de Rubellius Plautus, arrière-petit-fils de l’empereur Tibère. Ils racontent qu’Agrippine projette d’épouser le jeune homme, âgé de 22 ans, alors qu’elle en a 40. Cela peut sembler peu crédible, mais correspondant aux goûts d’Agrippine qui reste une très jolie femme et une véritable cougar à la recherche de jeunes amants, manière également d’oublier son attirance pour Néron, qui l’obsède depuis qu’elle a été témoin cachée de l’éducation sexuelle de celui-ci par Tullia, il y a quatre ans (voir chapitre 25 : « les Aphrodisies »)
La situation devient très difficile pour Agrippine quand les accusations sont diffusées par le canal de deux proches de Lepida Major, son affranchi et amant Atimetus et le danseur Lucius Domitius Pâris, qui connaissaient bien Néron depuis son enfance. Pâris était particulièrement proche de Néron, qui aimait dès cette époque s’entourer d’artistes.
Néron, pris de panique, convoque Burrus et Sénèque. Il s’en prend à Burrus, qu’il pense proche de l’Augusta et envisage de remplacer par Cecina Tuscus. Néron, fou de rage, exige que l’on exécute immédiatement Agrippine et Rubellius Plautius.
Avec bien des difficultés, Sénèque et Burrus parviennent à calmer Néron. Ils veulent écarter politiquement Agrippine, ils ne souhaitent pas sa mort, du moins pas à ce moment-là. Agrippine, confrontée à Néron, réussit à le convaincre de son innocence.
Il n’y eut aucune sanction contre Lepida Major, ni contre Pâris, vue leur proximité avec Néron. Par contre, Atimetus fut exécuté. Iturius et Calvisius furent exilés, ainsi que Junia Silana, envoyée à Tarente, où elle décédera en 59.
Agrippine, qui a tout fait pour que son fils monte sur le trône des Césars, est devenue une opposante à Néron. Dès le printemps 55, elle tente de s’appuyer sur Britannicus, le jeune fils de Claude, qu’elle avait pourtant écarté de la succession de son père.
On sait comment le jeune homme fut la première victime de Néron, empoisonné avec l’aide de Locuste, lors d’un banquet au printemps 55, en présence d’Agrippine et de sa sœur l’impératrice Octavie. Nous en reparlerons au sujet du meilleur ami de Britannicus, Titus Flavius Vespasianus, le fils du général Vespasien, dont le destin va bientôt croiser celui de Tullia.
***
La jeune Julia est inconsolable de n’avoir pas revu, depuis des mois, son amant Lucius, que son père Crassus a envoyé visiter ses propriétés dans l’empire. Elle implore sa tante Fausta et son amante Tullia d’organiser une nouvelle rencontre, au cours de laquelle Julia veut à la fois vérifier jusqu’où va l’amour de Lucius pour elle et où elle déclare à Tullia et Fausta qu’elle a hâte de tout connaître avant le funeste mariage qui l’attend avec Bibulus, au courant de l’année 56, quand celui-ci aura fini son mandat en Lycie.
• Tout, vraiment tout, ma chérie ? lui dit Tullia.
• Oui, Tullia, je sais que je suis comme toi, et je veux te ressembler. Mais seulement en présence et avec l’accord de Lucius.
Pendant tous ces mois, Julia a été fidèle à Lucius. Elle a réussi à contrôler sa libido, que ne peuvent apaiser ni ses caresses solitaires, ni ses étreintes saphiques avec Tullia. Pire, à sa demande, Julia a discrètement et souvent assisté aux étreintes de Tullia et a été tentée de la rejoindre, rêvant d’être à sa place. Elle y pense, même quand, ayant quitté ses amants, Tullia vient la rejoindre et Julia lui nettoie sa chatte pleine de la semence de ses étalons.
Julia aime deux êtres : Tullia, dont elle est désormais la seule amante, à la grande frustration de Lucia et d’Epicharis. Julia a exigé et obtenu de Tullia cette exclusivité, que la patricienne n’a jamais accordée à personne. Epicharis, amoureuse du jeune Lucain (voir chapitre 27) se résigne. Quant à Lucia et Parsam, la conduite de Tullia les a rapprochés depuis longtemps, au point de vivre comme un véritable couple, qui élève Tertullia, la fille de Tullia et Valens.
L’autre personne qu’aime Julia est évidemment Lucius. Elle est folle de joie quand elle apprend qu’il sera à Baïes pour la fin de l’année, à l’occasion des Saturnales, en compagnie de ses amis Martial et Lucain.
***
Les « Saturnalia » sont des fêtes se déroulant la semaine du solstice d'hiver, soit du 17 au 23 décembre. Elles célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires. La durée des célébrations est de cinq jours depuis Caligula. Les Saturnales sont un joyeux déchaînement, où toutes les barrières sociales disparaissent momentanément et où l'ordre hiérarchique est bouleversé : tous se réunissent autour des mêmes tables, les esclaves ne reçoivent plus d'ordre et recouvrent pour un temps toute liberté d'action et de parole. Ils peuvent railler les maîtres en toute impunité, s'amuser avec eux et même se faire servir par eux.
Durant cette période de relâche, aucun acte officiel ne peut s'accomplir. Tous les travaux s'interrompent. Ecoles, boutiques, tribunaux sont fermés. Aucun spectacle n'est donné et même les paysans délaissent leurs champs.
Ces journées de fête sont l'occasion de se réunir autour de banquets, de s'amuser à des jeux collectifs et de sortir dans les rues et les jardins, où l'on s'interpelle joyeusement au cri de : "Io ! Saturnalia !" C'est aussi l'occasion de décorer les maisons et de les parer de verdure, avec du houx, du gui et des guirlandes de lierre. On s'offre des cadeaux : chandelles de cire, figurines de terre cuite, porte-bonheur, petits bijoux, gâteaux, etc. Les enfants sont particulièrement gâtés, et reçoivent de petites babioles et de petites sommes d'argent (l'équivalent de nos étrennes). Un marché spécial est ouvert. On se réunit pour des pique-niques, au cours desquels on déguste une galette : celui qui trouve la fève dissimulée dans le gâteau est désigné "Roi du banquet", et peut alors distribuer des gages et donner des ordres ridicules à ses commensaux. On fabrique des figurines grotesques, suspendues au seuil des maisons, qui finiront par être brûlées.
La fête se poursuivait pendant la nuit, à la lueur des flambeaux. Les saturnales sont des fêtes débridées pendant lesquelles tous les excès sont permis. Les plaisirs et les festins auxquels on se livrait pendant les saturnales, donnèrent lieu à l'expression usitée, « Saturnalia agere », pour dire faire grande chère. Le banquet des Saturnales est un temps et un espace d’excès et de transgression.
***
C’est chez Fausta que se déroule ce banquet des Saturnales de l’an 55. Y sont invités les protagonistes du scandale de la Bona Dea de l’année précédente, en veillant cette fois-ci à la discrétion des participants, qui sont tous et toutes des initiés des orgies de Tullia et Fausta. Seules sont absentes Galla, la mère de Lucius et Junia Silana, toutes deux en exil.
Sont aussi absents les proches de Messaline, Aceronia Polla et Lucius Agermus, mais aussi Sénèque, qui ne saurait paraître dans une soirée comme celle-là. Un autre grand absent est Tigellin, pris par ses obligations à Rome.
Les Saturnales sont un temps de débordement, de débauche, de licence, de vice. Et surtout c’est un moment où l'autorité des maîtres sur les esclaves est suspendue. Ces derniers ont le droit de parler et d'agir sans contrainte, sont libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de se faire servir par eux. Ce soir-là, Fausta et Tullia ont décidé d’aller plus loin et d’honorer leurs esclaves en leur permettant de disposer des matrones présentes. Le plus convoité est Adherbal, l’esclave numide de Tullia, dont la virilité est connue et dont tout Baïes sait qu’il partage souvent la couche de sa maîtresse. L’une des matrones invitées, Marulla, épouse infidèle du patricien Cinna, est venue avec ses sept esclaves avec lesquels elle a conçu ses enfants (voir (26) : La Bona Dea»)
Outre ces esclaves, qui seront au cœur de l’orgie, Tullia et Fausta ont choisi d’inviter quelques amants, comme Decimus, devenu affranchi de Tullia, Claudius, le dernier amant en date de Fausta, Barbatus Opilius et Sextus Folius Tuscus, partenaires habituels de Tullia aux Thermes. Il y aussi Anicetus, récemment nommé Préfet de la flotte impériale à Misène et Pétrone, « l’arbitre des élégances », que cette soirée a certainement inspiré, quand il a décrit, dans le « Satyricon » le festin offert par l’affranchi Trimalcion. Il y a également Martial et Lucain, les futurs poètes, et Sabinus, l’ancien gladiateur devenu laniste, venu depuis Pompéi.
Du côté des femmes, Tullia et Fausta sont accompagnées par Julia et Epicharis. Des matrones présentes lors du scandale de la Bona Dea sont présentes, outre Marulla, Chloé, Domitia Lepida Major. Depuis Rome, sont venues Livia Medullina, une amie de Fausta, Calvia Crispillina, la « maîtresse de la garde-robe impériale » et Statilia Messalina, épouse libertine du sénateur Marcus Julius Vestinus Atticus. Cette fois, Poppée a refusé l’invitation, par haine envers Tullia. Tullia a aussi fait venir sa servante Marcia, devenue l’épouse de Decimus et Sylvia, une façon, a dit Tullia de « la calmer », elle qui est particulièrement jalouse des relations saphiques de Tullia, estimant que celle-ci ne lui donne pas la place qui devrait lui revenir.
Au total, ces dames sont au nombre de douze, pour un nombre de mâles deux fois plus important, esclaves compris. Ce banquet des Saturnales s’annonce digne des orgies de Messaline.
Lorsque les convives pénètrent dans la salle à manger, ils se déchaussent et se rincent les mains avec de l’eau de neige. Les esclaves leur parfument les cheveux d’essences odorantes et leur tendent des couronnes de fleurs et de feuillage qu’ils garderont sur la tête jusqu’au bout de la nuit. La saison n’ayant pas permis de trouver des fleurs fraiches, les servantes ont utilisé l’amarante d’Ethiopie qu’elles ont pris soin de faire sécher et la tremper dans l’eau pour lui redonner sa fraicheur. Le comble du raffinement est d’offrir aux convives des fleurs artificielles dont on confectionne les pétales avec des morceaux de soie multicolore importée de Chine et qu’on parfume à la violette ou à la rose.
C’est en prévision de ce banquet, de la cena, que Tullia, Fausta et Julie ont passé tant d’heures à leur toilette, que les salles à manger de la Domus ont été décorées avec luxe, que les cuisiniers de la maison ont mis un soin infini à rechercher les mets les plus rares et les plus raffinés. Fausta, Tullia et Julia ont pris soin de ménager leur effet en paraissant dans l’éclat de leur beauté, dans des tenues translucides qui ne cachent guète leurs atours, alors que les invités sont installés sur leurs lits de table. Elles suivent le conseil d’Ovide, qui recommandait de faire une entrée remarquée lorsque les lampes sont déjà allumées. Pour les deux matrones, il est bon de se faire désirer.
Tullia arbore une robe vert émeraude, constellée d’une telle quantité de broderies dorées que de loin on dirait un ciel étoilé. Ses épaules sont recouvertes d’une ravissante « palla » de soie qu’elle s’empresse de confier à un esclave pour exhiber son magnifique collier d’or, de perles et d’émeraudes. Pendent à ses oreilles des boucles en or en forme de balance où, en guise de plateaux, oscillent de grosses perles blanches. A ses bras scintillent des bracelets en formes de serpent et, à ses doigts des bagues en or, l’une ornée d’un sceau en pâte de verre bleue figurant un aigle, les autres serties d’émeraudes et de saphirs. Une exception, le majeur, laissé libre pour des raisons de magie.
Tullia dit à Julia, en lui tenant la main :
• Retiens ceci : l’attente est la meilleure des entremetteuses !
Julia se précipite dans les bras de son Lucius, alors que celui-ci est en compagnie de Lucain, qui dévore des yeux Epicharis, alors que Martial parle manifestement de Tullia avec un autre jeune homme, qui vient d’arriver et que Tullia ne connait pas. Elle est fascinée par ce jeune inconnu, sa beauté incomparable, faite de majesté non moins que de grâce, et dans lequel son instinct devine une vigueur extrême, malgré une petite taille et un ventre un peu trop proéminent. Le regard de désir de cet inconnu fait frissonner Tullia. Manifestement, il est venu pour elle !
Autour de la table centrale sont disposés des lits de table. Leur dessus matelassé est revêtu d’une étoffe de pourpre brodée qui retombe jusqu’au sol. Les dineurs sont étendus de biais sur le côté gauche. Pendant le repas, chacun dispose d’une esclave qui se tient debout, derrière son lit, prêt à lui tendre un rince-doigts et une serviette, car on mange avec les doigts les mets découpés en petits morceaux. De nombreux esclaves s’affairent dans la salle. Les porteurs de boissons, pour rappeler Ganymède, portent de courtes brodées et de longues chevelures bouclées.
Le cuisinier de Fausta, renforcé par l’équipe de Tullia, est connu à Baïes pour les secrets de ses préparations, la combinaison des saveurs, la présentation des mets. On commence par boire du vin miellé. On picore dans les plats posés sur la table centrale des œufs, des boulettes de viande, des olives, des champignons, des radis, des coquillages, des venaisons et des charcuteries trempés dans des sauces au cumin ou à l’aneth. Fausta a fait venir des fromages fumés au Vélabre, un quartier de Rome.
Puis c’est le premier service, le plus consistant, avec viande et poisson. Le choix est impressionnant : du porc, de l’agneau, du chevreau, des volailles, mais aussi de petits oiseaux ou encore des loirs et des abats. Nous sommes au bord de la mer et le cuisinier offre du turbot, du mulet et toutes les espèces de coquillages et fruits de mer, dont évidemment des huitres du lac Lucrin. Tullia ayant fait combler le bassin, il n’y a plus les murènes qui faisaient la réputation des banquets du cruel Lurco, son défunt mari.
Nos matrones ont choisi d’impressionner leurs convives, en faisant venir ce qui est le plus réputé, des charcuteries de Gaule ou encore du sanglier d’Ombrie. Les viandes ont été bouillies, puis rôties. L’ensemble des plats est préparé avec des herbes aromatiques et accompagnés de garum, en provenance de Carthagène et de silphium, une plante importée de Cyrénaïque, dont la production commence à se tarir et qui donc est un luxe exorbitant.
Le second service comporte des plats épicés, destinés à stimuler la soif en prévision de la suite de la soirée. A la fin du second service apparaissent les friandises, les gâteaux au miel, les fruits frais et secs ou confits dans du miel.
Un esclave récite des vers grecs. C’est au tour de l’histrion de se produire, enchaînant mimes et blagues salaces. Fausta frappe alors dans ses mains, donnant le signal à des musiciens et des danseuses de Gadès en Bétique, vêtues de voiles légers tissés à Cos, réputées pour être les danseuses les plus sensuelles de l’empire. Les musiciens, munis de lyres et de harpes, s’assoient sur des tapis, contre la colonnade du jardin et les danseuses s’élancent sur le sol de marbre, où leurs pieds nus donnent l’impression qu’elles volent, alors qu’elles s’accompagnaient de tambourins et de crotales.
Ce sont de très jolies filles, avec de longues chevelures noires. Leurs tenues sont si légères, si transparentes. Elles portent autour de la taille un ruban coloré dont les pans retombent autour de leurs hanches. Elles sont entièrement épilées, à l’instar de toutes les femmes romaines.
Depuis le triclinium, les invités les voient surgir du fond du jardin, se séparer et parcourir la colonnade du péristyle, les unes à droite, les autres à gauche. Elles avancent silencieusement, pieds nus, leurs corps légers apparaissant entre les colonnes, éclairés par des lampes posées à même le sol. L’effet est particulièrement suggestif : sur les murs couverts de fresques, leurs ombres semblent s’agrandir et virevolter telles d’élégants voiles sombres. Elles font leur apparition à l’entrée du triclinium et s’immobilisent, comme pétrifiées, les mains jointes au-dessus de la tête. Au signal convenu, les filles ont retiré leur tunique et n’ont gardé que le ruban noué autour de leur taille, dont les deux pans ondulent tels des serpents pendant qu’elles dansent nues. La chorégraphie, très érotique, va crescendo puis s’achève, les danseuses ayant repris leur position de départ, mains levées et jambes croisées. Elles disparaissent comme elles étaient venues, sous les applaudissements.
Des matrones commencent elles aussi à esquisser des danses lascives. Place maintenant aux parades amoureuses. Le travail d’approche a commencé pendant le repas, en « faisant du pied » dissimulés par une couverture, enlacer sa cuisse avec la sienne et mener jusqu’à son terme le plaisir amoureux. La « comissatio » entame la marche sensuelle de la nuit. Ce sera la nuit de Tullia, de Fausta et la première orgie de la jeune Julia.
(A suivre 29 : « Titus et Tullia»)
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17 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Julie et pour moi de pouvoir à nouveau bénéficier de tes commentaires!
C'est un plaisir que de pouvoir lire la suite des aventures de Tullia!
Julie
Julie
@ Luc, merci. Heureuse de te revoir parmi mes lecteurs!
Je viens d'apprendre que HDS a rouvert. Je suis heureux de retrouver test textes et je vais en priorité lire la suite des aventures de Tullia
Luc
Luc
Merci Exorium.Oui Tullia a encore beaucoup d'aventures à nous faire partager
Tullia et ses "comparses" n'avaient pas vraiment disparu. Ils s'étaient juste momentanément absenté s. Les voici revenus. Pour notre plus grand plaisir.
@ PP06: merci Patrick!
@ Laeti, merci, je suis heureuse que ça te plaise. Les épisodes suivants sont prêts, la publication ayant été retardée avec l'interruption d'HDS
@ Didier, tu as parfaitement résumé ce que j'ai souhaité faire dans "Matrone et Domina", une étroite combinaison entre érotisme (avec y compris des scènes quelquefois très "crues"), histoire, civilisation, en mêlant personnages réels et fictifs. Je confirme que le bel inconnu, qu'on découvre au prochain chapitre, va jouer un rôle central
@ Didier, tu as parfaitement résumé ce que j'ai souhaité faire dans "Matrone et Domina", une étroite combinaison entre érotisme (avec y compris des scènes quelquefois très "crues"), histoire, civilisation, en mêlant personnages réels et fictifs. Je confirme que le bel inconnu, qu'on découvre au prochain chapitre, va jouer un rôle central
Olga,
j’ai donc hâte de lire la suite pour découvrir qui est donc ce personnage historique.
En attendant, je voudrai ajouter que c'est un chapitre que je considère comme « complet » que tu nous as donné à lire.
Il y a du sexe évidemment, mais aussi comme souvent de l'Histoire, mais surtout de la Culture, à quoi s’ajoute une pointe de "suspense" sur ce bel inconnu et la suite du récit.
Question sexe, il y a surtout la très explicite scène de dépucelage de Julia, dans un trio saphique qui n’en est pas vraiment un...
Une initiation à de nouveaux plaisirs qui, à mon avis, est conforme à ce que l’on pouvait s’attendre, espérer de ta part.
Historiquement, tu montres bien le début du déclin, de la perte d’influence, d'Agrippine, remplacée auprès de Néron par une nouvelle garde rapprochée, composée d’Actée, Tigellin...
Je mentionnerai aussi que cette lutte d’influence, de pouvoir est parfaitement bien illustrée par cette intéressante présentation de l’ensemble des intrigues et des différents complots.
Culturellement, c’est bien sûr cette très bonne présentation, si enrichissante, des Saturnales, de son contexte et de ses rituels.
C’est sans compter l’excellente description très détaillée du banquet organisé par Fausta, ses décors, les tenues de nos belles héroïnes, les différents services avec leurs mets et boissons, avec en apothéose les fameuses danseuses de Gadès…
Cela démontre toute la minutie que tu mets dans la préparation, la conception et a mise en forme de tes écrits.
Mon sentiment sur l’excellence de ton travail en sort ainsi une fois de plus confortée.
Didier
j’ai donc hâte de lire la suite pour découvrir qui est donc ce personnage historique.
En attendant, je voudrai ajouter que c'est un chapitre que je considère comme « complet » que tu nous as donné à lire.
Il y a du sexe évidemment, mais aussi comme souvent de l'Histoire, mais surtout de la Culture, à quoi s’ajoute une pointe de "suspense" sur ce bel inconnu et la suite du récit.
Question sexe, il y a surtout la très explicite scène de dépucelage de Julia, dans un trio saphique qui n’en est pas vraiment un...
Une initiation à de nouveaux plaisirs qui, à mon avis, est conforme à ce que l’on pouvait s’attendre, espérer de ta part.
Historiquement, tu montres bien le début du déclin, de la perte d’influence, d'Agrippine, remplacée auprès de Néron par une nouvelle garde rapprochée, composée d’Actée, Tigellin...
Je mentionnerai aussi que cette lutte d’influence, de pouvoir est parfaitement bien illustrée par cette intéressante présentation de l’ensemble des intrigues et des différents complots.
Culturellement, c’est bien sûr cette très bonne présentation, si enrichissante, des Saturnales, de son contexte et de ses rituels.
C’est sans compter l’excellente description très détaillée du banquet organisé par Fausta, ses décors, les tenues de nos belles héroïnes, les différents services avec leurs mets et boissons, avec en apothéose les fameuses danseuses de Gadès…
Cela démontre toute la minutie que tu mets dans la préparation, la conception et a mise en forme de tes écrits.
Mon sentiment sur l’excellence de ton travail en sort ainsi une fois de plus confortée.
Didier
Et revoilà cette série.
Que dis-je cette saga, cette fresque.
Cette épopée !
Laeti
Que dis-je cette saga, cette fresque.
Cette épopée !
Laeti
Tu as raison Micky: sous d'autres appelations, l'esprit des Saturnales, la fête la plus débridée des Romains, a survécu. Par exemple à travers le carnaval.
Retour de Tullia dans de nouvelles aventures... pour notre plus grand plaisir.
merci Olga
merci Olga
Toujours ravie de retrouver cette petite bande de débauché(e)s sur fond de Saturnales. Lesquelles nous semblent bien loin, encore que... Il y a encore des Tullia aujourd'hui mais elles se cachent.
Merci Chris et Didier.
@ Didier, Ce "bel inconnu", personnage historique, va jouer un rôle essentiel tant pour Rome que pour Tullia.
@ Didier, Ce "bel inconnu", personnage historique, va jouer un rôle essentiel tant pour Rome que pour Tullia.
Je suis heureuse de reprendre la publication de cette série sur HDS. En espérant voir revenir le public!
Ce chapitre, comme notre belle héroïne Tullia, tiens toutes ses promesses.
Notre belle matrone, de par sa « rupture » avec Agrippine, et n’ayant plus à subir de plus les assauts de ce rustre d’Agermus et vit désormais plus librement sous la protection de ses deux amants que sont Sénèque et Tigellin, lui-même nouvelle figure montante auprès de l’empereur.
En parallèle de plus, le pouvoir, l’influence d’Agrippine sur son fils Néron ne cessant de décliner, l’Augusta se lance alors dans toute une série d’intrigue et de complots pour retrouver son statut de « meilleure des mères ».
C’est dans ce contexte que notre belle héroïne va exaucer le rêve des deux jeunes amants de Baïes.
Après s’être assurée tout d’abord que Lucius est bien fou amoureux de Julia, et après avoir obtenu de celle-ci une totale discrétion, son mariage ne devant nullement être remis en question, notre belle héroïne organise, avec la complicité de son amie Fausta, une belle et torride soirée pour ses deux jeunes « disciples ».
Lors un beau trio saphique, sous la houlette, la maestria, d’une Tullia plus qu’enthousiaste, Julia est enfin initiée à tous les plaisirs du sexe avec un homme.
Ce bonheur est cependant de courte durée, car Lucius rappelé par son père et ses devoirs doit quitter Baïes, au grand désespoir d’une Julia tout autant éprise que fidèle.
Elle se console néanmoins de ce manque de plaisir soit directement dans les bras de Tullia, devenue son amante exclusive, soit en assistant aux torrides ébats de son mentor.
Enfin, voulant d’un côté devenir l’égale de Tullia, son héroïne, et de l’autre éprouver l’amour porté par Lucius son aimé, Julia dévoile à sa tante et à notre belle matrone son envie, son désir de tout expérimenter dans le sexe avant son mariage ui a été reporté.
Les deux complices vont donc avec plaisir lui organiser une « bacchanale » lors des saturnales, en invitant des matrones sûres, de la Bona Déa, et des hommes de confiance dont Lucain, Martial, et Lucius bien sûr, mais surtout un bel inconnu, qui semble fasciner notre belle héroïne Tullia...
Ce banquet ne risque-t-il pas de déclencher un nouveau scandale ?
Jusqu'où va aller Julia pour vérifier l'amour de Lucius?
Lucius acceptera-t-il les éventuels « esclandres » de sa belle ?
Mais surtout qui est ce bel inconnu ?
Que va t'il se passer entre Tullia et lui?
Didier
Notre belle matrone, de par sa « rupture » avec Agrippine, et n’ayant plus à subir de plus les assauts de ce rustre d’Agermus et vit désormais plus librement sous la protection de ses deux amants que sont Sénèque et Tigellin, lui-même nouvelle figure montante auprès de l’empereur.
En parallèle de plus, le pouvoir, l’influence d’Agrippine sur son fils Néron ne cessant de décliner, l’Augusta se lance alors dans toute une série d’intrigue et de complots pour retrouver son statut de « meilleure des mères ».
C’est dans ce contexte que notre belle héroïne va exaucer le rêve des deux jeunes amants de Baïes.
Après s’être assurée tout d’abord que Lucius est bien fou amoureux de Julia, et après avoir obtenu de celle-ci une totale discrétion, son mariage ne devant nullement être remis en question, notre belle héroïne organise, avec la complicité de son amie Fausta, une belle et torride soirée pour ses deux jeunes « disciples ».
Lors un beau trio saphique, sous la houlette, la maestria, d’une Tullia plus qu’enthousiaste, Julia est enfin initiée à tous les plaisirs du sexe avec un homme.
Ce bonheur est cependant de courte durée, car Lucius rappelé par son père et ses devoirs doit quitter Baïes, au grand désespoir d’une Julia tout autant éprise que fidèle.
Elle se console néanmoins de ce manque de plaisir soit directement dans les bras de Tullia, devenue son amante exclusive, soit en assistant aux torrides ébats de son mentor.
Enfin, voulant d’un côté devenir l’égale de Tullia, son héroïne, et de l’autre éprouver l’amour porté par Lucius son aimé, Julia dévoile à sa tante et à notre belle matrone son envie, son désir de tout expérimenter dans le sexe avant son mariage ui a été reporté.
Les deux complices vont donc avec plaisir lui organiser une « bacchanale » lors des saturnales, en invitant des matrones sûres, de la Bona Déa, et des hommes de confiance dont Lucain, Martial, et Lucius bien sûr, mais surtout un bel inconnu, qui semble fasciner notre belle héroïne Tullia...
Ce banquet ne risque-t-il pas de déclencher un nouveau scandale ?
Jusqu'où va aller Julia pour vérifier l'amour de Lucius?
Lucius acceptera-t-il les éventuels « esclandres » de sa belle ?
Mais surtout qui est ce bel inconnu ?
Que va t'il se passer entre Tullia et lui?
Didier
C'est très bon