« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (29) : Titus et Tullia»
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 31-12-2022 dans la catégorie Plus on est
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (29) : Titus et Tullia»
*** RECIT FICTIF POUR LECTEURS AVERTIS
AVERTISSEMENT
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne depuis libre cours à son hypersexualité.
Depuis un scandale, à l’occasion de la fête de la « Bona Dea », elle ne bénéficie plus du soutien d’Agrippine, dont l’influence auprès du jeune empereur Néron décline. Mais Tullia reste protégée par deux de ses amants bien placés, le philosophe Sénèque et Tigellin, l’âme damnée de Néron.
Tullia a fait, grâce à son amie Fausta, la rencontre de deux jeunes gens, Lucius et Julia, nièce de Fausta, qui entament, chacun de leur côté, une relation intime et passionnée avec Tullia, qui veille à leur éducation et favorise leur rapprochement.
Un grand banquet organisé à l’occasion des Saturnales, la fête la plus débridée du calendrier romain, est une nouvelle occasion de rencontre des jeunes amants de Baïes. Mais il y aussi beaucoup d’autres invités, dont un jeune inconnu qui ne cache pas être attiré par Tullia. Il en est de même pour la jeune patricienne.
***
Les convives ont déjà été particulièrement émoustillés par la chorégraphie érotique des danseuses de Gadès.
Alors que la nuit se prolonge, c’est le moment de la « commissatio », celui où on boit et où le banquet tourne à l’orgie. Les vins les plus raffinés sont offerts, en particulier le Falerne, fruit des vignes des pentes du Vésuve et le Cécube du Latium. Tullia et Fausta offrent aussi ce soir-là des grands crus en provenance de Gaule et de Grèce. Le « roi de boisson », Claudius, amant de Fausta, impose à chacun le nombre de coupes bues.
Les convives se lâchent à grands renforts de cul-sec ! La tradition est de porter, avec une coupe remplie à la mesure prescrite, un toast à la santé d’un convive. On tend la coupe à la personne désignée, qui doit la vider jusqu’au fond. Ou bien on porte un toast à un absent. Autre possibilité, boire à la santé d’une personne présente, en exigeant autant de cyathi, l’unité de mesure à l’époque, qu’il y a de lettres dans le nom de la personne en l’honneur de qui l’on boit. Dans tous les cas, d’ailleurs, l’exigence est de vider la coupe d’un trait, sans reprendre haleine ni laisser une goutte.
Claudius s’adresse d’abord à Julia, en l’invitant à vider sa coupe en l’honneur de Lucius. Tullia donne d’ultimes recommandations à Julia :
• Pour tenir toute la soirée, il est important de consommer ces nectars en les coupant avec de l’eau. Ovide disait ceci : « C’est une bonne chose de boire, car le vin est favorable aux jeunes femmes. Mais il faut que ta tête puisse supporter de boire. »
Julia réussit sans difficultés cet examen de passage et est récompensée par un baiser de Lucius, sous les applaudissements des convives.
Tout au long de la soirée, Claudius va concentrer son attention sur Tullia, invitée à vider une coupe en l’honneur de ceux des hommes présents qui ont été ses amants et ils sont nombreux ce soir ! Malgré son habitude, malgré le fait que le vin est coupé avec de l’eau ou aromatisé d’épices, Tullia est ivre, ce qui a pour conséquence que sa libido est encore plus exacerbée que d’habitude. Elle aurait envie de passer la nuit avec ce bel inconnu, qui parle avec Martial et Lucain, tout en la dévorant des yeux, elle décide de lui montrer toute l’étendue de son appétit sexuel et de dépasser les exploits de Messaline à Suburre. C’est cet homme qu’elle regarde avec désir, alors que d’autres hommes la déshabillent, donnant ainsi le signal de l’orgie.
Tous les participants ou presque se déchainent alors. Epicharis s’éclipse discrètement avec Lucain, elle ne veut être qu’à lui, sachant bien que la famille du jeune homme ne saurait accepter cette mésalliance avec la jeune affranchie et ancienne « lupa » de Suburre.
Fausta, quant à elle, se retrouve dans les bras d’Opilius et de Tuscus. La veuve du général Hosidius Geta est certes une hypersexuelle, mais elle est une patricienne, qui, au cours de cette orgie, contrairement à Tullia et ses autres invitées, refusera les amours ancillaires. Les autres n’ont pas cette retenue. Elles sont là pour ça et entendent en profiter à fond, se disputant presque pour savoir laquelle sera la première à être honorée par Adherbal, l’étalon numide de Tullia. Puisqu’il a le choix, il porte son dévolu sur la belle Statilia Messalina, sans savoir qu’elle sera un jour impératrice de Rome.
Tullia est la plus entourée, du fait de sa réputation sulfureuse. Tullia ne cherche nulle tendresse et ne sollicite pas de préliminaires. Et pourtant, Tullia est privée de sentiments depuis tant d’années, ce qui a été accentué par la distance qui s’est creusée entre elle et Parsam, malgré l’affection qu’a pour elle l’eunuque arménien. Le bel inconnu qui fascine Tullia pourrait-il combler ce manque, que ne compense pas la passion saphique que vit Tullia depuis quelques mois avec la jeune Julia ? Ce soir, Tullia lance en quelque sorte un défi post mortem à Messaline et entend dépasser les performances de l’Augusta Meretrix. Tullia veut être prise, remplie, saillie. Ce spectacle, elle veut l’offrir à cet inconnu. A la façon dont il la dévore des yeux, Tullia sait qu’il ne veut pas seulement son corps, il veut davantage, être son homme. Alors il doit savoir qui elle est !
Tullia se met à quatre pattes et tend sa croupe, pour être prise en levrette. Elle s’adresse aux esclaves présents, comme pour une supplique :
• Baisez-moi ! Tous. Je veux vos queues, venez me prendre, me remplir !
Ce sont les esclaves de Fausta et de Marulla qui sont les premiers à satisfaire la patricienne. Ils vont la saillir l’un après l’autre, sans lui laisser de répit.
Les autres participants à la soirée connaissent Tullia pour fréquenter les banquets chez elle ou chez Fausta ou parce qu’ils la baisent dans les Thermes. Ces hommes ont été ses amants. Mais ils sont médusés devant son comportement : jamais ils n’avaient imaginé qu’elle puisse aller aussi loin.
Les cris de plaisir des matrones emplissent le triclinium et c’est Tullia qui s’avère la plus vocale. Les esclaves connaissent la réputation de Tullia. Ceux de Fausta l’ont déjà vu à l’œuvre dans d’autres soirées orgiaques mais cette fois, privilège des Saturnales, ils en profitent. Et ne vont pas se gêner. Tullia, Fausta ou Marulla sont pourtant des maîtresses bienveillantes. Pourtant, en prenant sans ménagement Tullia, ces hommes se vengent de leur condition servile. Ils baisent une patricienne et pas dans le secret d’une alcôve, par le bon vouloir de la Domina, pour son bon plaisir et discrètement, comme Marulla le fait avec ses géniteurs. Ce soir, ils font ça devant ses amants, ses proches, ses amies. Ils la font crier de plaisir, elle les supplie de continuer, de mettre leur queue en elle bien à fond, d’y aller plus fort, plus vite, de ne pas la ménager et ce n’est évidemment pas leur intention.
Sylvia, l’ancienne âme damnée de Messaline, qui hait Tullia faute d’avoir obtenu son amour, se réjouit de ce spectacle, de cette déchéance. Elle aimerait que ses congénères soient plus nombreux et plus brutaux encore. Elle ne se prive pas de les encourager et aimeraient qu’ils l’humilient davantage.
Beaucoup d’entre eux ne se privent d’ailleurs pas de l’insulter, en la traitant de chienne, de putain, de cochonne, de lupa.. Comme Messaline à Suburre était devenue Lysisca, Tulia ce soir est à nouveau Danaé (voir « 14 Lysisca et Danaé à Suburre », publié le 2 février 2022)
Julia, Martial, Lucius et le jeune inconnu se tiennent quant à eux à l’écart de l’orgie, avec des sentiments différents. Martial est un libertin, mais il préférerait être seul avec Fausta ou avec Tullia, ces deux femmes qui le fascinent. Il ne perd pas une miette de ce dont il est témoin et s’en fera l’écho, bien plus tard, auprès de son ami le poète Juvenal, ce qui permettra à celui-ci d’écrire « la vie de Tullia ». Lucius, lui, n’a qu’une envie : faire l’amour à Julia, qu’il tient par la main. Mais il comprend que celle-ci veut autre chose : elle est excitée par ce à quoi elle assiste. Elle n’y tient plus : nue après avoir fait tomber sa tunique, Julia s’installe sur un lit et se caresse, faisant encore monter sa tension érotique. Quant à l’inconnu, dont Lucius et Martial ignorent l’identité, sachant seulement qu’il a été invité par Fausta, toute son attention est dirigée sur Tullia.
Martial, s’adressant à l’inconnu :
• Tullia a une très grande réputation. Ce soir, elle montre qu’elle dépasse Messaline ou encore Julie, la fille d’Auguste !
L’homme ne lui répond pas, impassible, mais ne perd pas des yeux Tullia, qui, elle aussi, ne regarde que lui, alors que ses grands yeux se voilent et que les traits de son beau visage sont déformés par la vague de plaisir qui s’abat sur elle. Alors qu’une telle femme devrait lui faire horreur, le faire fuir, il est fasciné par sa beauté et son tempérament. Il la veut et elle sera à lui, rien qu’à lui, faut-il pour cela attendre la fin de la nuit.
De son côté, Lucius devine ce que ressent Julia :
• Tu aimerais participer, ma chérie, n’est-ce pas ? Faire comme Tullia ?
• Oh oui, elle est si belle, elle a tant de plaisir. Tu accepterais ça, mon amour ? Tu ne serais pas jaloux ?
• Oui, j’y suis prêt parce que nous nous aimons, j’accepte. Ce qui compte pour moi est que tu sois heureuse.
Julia avait besoin de cet assentiment et de cette formidable preuve d’amour de la part de Lucius. Pourtant, elle hésite encore, craignant qu’il ne le regrette ensuite. C’est Tullia qui lève ses dernières hésitations, en l’appelant :
• Ma chérie, Lucius t’aime et tu as son accord. Je sais que tu en as envie. Viens près de moi. Tu n’oublieras jamais cette première expérience.
Tullia fait signe à trois hommes, dont Burdigalus, le cuisinier de Fausta :
• Occupez-vous d’elle ! Faites-la jouir ! Mais attention, il est interdit de vous vider en elle. C’est réservé à son homme, Lucius.
Bien qu’encore inexpérimentée, Julia va se révéler très douée, et connaitre sous le regard et les encouragements de Lucius et de Tullia, sa première expérience de triple pénétration.
Au moment où les cris de plaisir de Julia se mêlent à ceux de Tullia, Martial, pour immortaliser ce moment pour son ami Lucius, déclame alors cette épigramme (XXXIII, livre 9) :
"Je veux une maîtresse facile, de celles qui courent avec le palliolum ; une maîtresse qui ait été mise à l'épreuve par mon jeune esclave ; une maîtresse qu'on ait tout entière pour deux deniers ; une maîtresse enfin qui suffise seule à trois galants à la fois. La beauté qui demande de l'or et qui fait de belles phrases, je l'abandonne à la mentule de l'épais Burdigalus."
***
Tullia a été la reine de la soirée. Elle a largement éclipsé les autres participantes. Quand le dernier de ses amants s’est retiré, elle s’est écriée :
• Je t’ai vaincu, oh Messaline !
Elle fait ainsi référence au défi que « l’Agusta Meretrix », déguisée en Lysisca, avait lancé à une autre prostituée de Suburre, en enchainant sans interruption 25 rapports, sans être pour autant rassasiée. Tullia a fait mieux qu’elle, en ce soir des Saturnales de l’an 55. Elle non plus n’en n’a pas fini, mais elle aspire à autre chose et sait que ça passe par cet inconnu, qui depuis des heures, semble attendre son tour et ne l’a pas quitté des yeux. Elle lui a offert son plaisir comme sa déchéance. Au regard qu’elle lui adresse, il se lève et se dirige vers Tullia. L’homme ne prend pas la peine de se présenter. Son regard parle pour lui et exprime son désir pour Tullia. Celle-ci comprend qu’elle a affaire à un dominateur et que cette rencontre est pour elle aussi importante que celle qu’elle fit, 8 ans auparavant, avec son grand amour Vettius Valens.
L’homme se contente de déclamer à l’attention de Tullia deux épigrammes très explicites, le premier répondant à l’invitation faite par Claudius à Tullia d’une nouvelle libation en l’honneur du bel inconnu :
« Lorsque le temps aura passé à vider de nombreuses coupes et que dame Vénus célébrera les mystères sacrés de la nuit, achevons la fête sur notre couche et menons jusqu’au bout notre voyage !»
Quant à la seconde, elle est une déclaration d’amour, publique :
« À vos yeux j’ai l’air d’un fou. Moi-même je ne cherche pas
à ne point le paraître. Mais pourquoi en ai-je l’air ?
Dites-le à présent : « Parce que tu es toujours amoureux, parce que tu l’as toujours été ».
Cette folie, ô dieux, puisse-t-elle durer à jamais ! »
• Je vois que, comme moi, tu connais et aime les épigrammes de Properce (pour la première) et de mon cher Sénèque (pour la seconde).
A son tour, Tullia répond par un poème, de Catulle cette fois :
« Ah ! S’il m'était donné, Juventius, de baiser sans cesse tes yeux si doux, trois cent mille baisers ne pourraient assouvir mon amour ; que dis-je ? Fussent-ils plus nombreux que les épis mûrs de la moisson, ce serait encore trop peu de baisers. »
Comme cela lui avait été dit, l’homme a confirmation que la culture de Tullia est aussi immense que son tempérament. Il lui prend la main et la conduit vers la piscine de la villa, pour qu’elle se lave et efface de son corps et de son intimité les traces des nombreux amants qui l’ont possédé jusqu’alors. Puis il lui ordonne de remettre sa robe. Celle-ci, avec des plis souples et une teinte safran, semble tissée dans l’air. Elle est d’autant plus transparente que Tullia sort du bain. Les formes de son corps transparaissent, comme si elle était seulement vêtue de son abondante chevelure.
Devant toute les invités, l’homme montre que Tullia est désormais entièrement à lui, corps et âme. Semblant bien connaitre la maison, il conduit Tullia vers la chambre de Fausta, où il va l’aimer hors de la présence de tout témoin.
Une fois dans la chambre, Tullia lui tourne le dos, vient auprès du lit et, sans attendre, dégrafe sa robe qui glisse sur ses pieds, dévoilant tout son corps. Elle se tourne vers son amant, dénoue sa chevelure, se couche sur le dos, les bras à demi relevés au-dessus de sa tête, les jambes ouvertes en une invitation au plaisir. L’homme se dépouille à la hâte également de son vêtement et vient s’allonger sur elle. Tullia est offerte et provocante. L’homme s’abandonne à son instinct de force et de domination. Il lui maintient les poignets avec une telle vigueur qu’elle en gémit. C’est ce qu’elle voulait :
• Fais-moi mal, brutalise-moi et, ensuite, prends-moi comme la putain que je suis !
Tullia va porter sur elle, pendant plusieurs jours les traces de ces ébats, qui la laissent le corps moulu, lasse, mais non totalement rassasiée. Épuisée par cette ultime étreinte, Tullia finit par s’endormir, obligeant Fausta à choisir une autre chambre pour dormir.
***
À son réveil, le soleil est haut. Fausta, inquiète, vient au chever de son amie et donne des instructions à ses femmes pour qu’elles viennent prendre soin de Tullia, qui en a bien besoin, après les excès de la veille.
• Tullia, tu n’as eu aucune limite hier soir. Tous les esclaves qui étaient présents s’en sont donnés à cœur joie ! Tu exagères !
• Oui, je me sens comme si une cohorte de légionnaires m’était passée dessus. Tu me connais, tu sais que dans le feu de l’action, je suis incapable de fixer des limites. Plus je baise et plus j’ai envie de baiser. J’en avais besoin et j’ai adoré. Mais ce n’est pas le plus important pour moi. Ce qui compte, c’est la rencontre que j’ai faite hier soir : ce jeune homme avec qui j’ai terminé la soirée. Tu le connais ?
• Évidemment, puisque je l’ai invité. Et à dessein, car nous avons souvent parlé de toi. Il s’agit de Titus Flavius Vespasianus, le fils du général Vespasien, un ami très proche de mon défunt mari, Hosidius Geta. Vespasien a participé, comme Geta, aux côtés d’Aulus Plautius à la campagne de Bretagne, où il s’est couvert de gloire pendant 4 ans. Il a remporté de nombreuses victoires contre les barbares. À son retour, sa gloire était telle qu’il a eu les honneurs du Triomphe, un privilège rare dont ont bénéficié également Plautius et Geta.
Ce n’est que plus tard que Fausta avouera à Tullia que Vespasien fut, au cours de la campagne de Bretagne, son amant, avec l’assentiment de son mari Hosidius Geta.
• Je me souviens de Vespasien. Mon père l’admirait beaucoup et saluait la réussite de ce plébéien.
• Marcus Tullius a toujours réagi en patricien !
• Parle-moi de Titus. Je veux tout savoir de lui !
• Sache d’abord que Titus a approximativement le même âge que Lucius, Martial et Lucain. Mais, ajouta Fausta avec un sourire explicite, il est bien plus expérimenté qu’eux. Nous avons pu le vérifier toi et moi !
Tullia comprend l’allusion. Elle sait que Fausta, comme elle, apprécie les jeunes amants. Lucain et Martial n’étaient pas que ses protégés espagnols. Et durant l’orgie de la veille, Julia a poussé son Lucius dans les bras de sa tante.
Fausta explique à Tullia la vie du jeune Titus. Grâce à l’influence d’Antonia Caenis, maîtresse de Vespasien et affranchie d’Antonia, la mère de Claude, Vespasien a obtenu que Titus soit élevé à la cour impériale, aux côtés du fils de Claude, le prince Britannicus. Il a fait les mêmes études que lui, avec les mêmes maîtres. Elève brillant, il a bénéficié d’une éducation raffinée dans un milieu de luxe, apprenant les lettres grecques et latines enseignées par le précepteur de Britannicus, Sosibius, avant que celui-ci ne soit éliminé sur ordre d’Agrippine en 51.
Fausta se lance alors dans un véritable éloge de Titus :
• Titus jouit d'une mémoire extraordinaire. Il a de grandes dispositions à tous les arts civils et militaires. Il manie avec beaucoup d’habileté les armes et les chevaux, possède une connaissance parfaire de la langue grecque. Il a une grande éloquence. Il joue de la lyre, adore la poésie et aime écrire des vers en latin comme en grec. Il chante agréablement.
• En ce qui concerne la poésie, j’ai pu en effet le vérifier hier.
• Je sais combien tu aimes les élégies et les épigrammes.
• Tu dis qu’il était très proche de Britannicus ?
• Après la mort de Messaline, Agrippine a tout fait pour isoler Britannicus. Titus était son seul ami. Titus fut son voisin de table lors du fameux banquet au cours duquel, dit-on, Britannicus fut empoisonné sur ordre de Néron, en présence d’Agrippine et de l’impératrice Octavie. Titus goûta lui aussi à ce fameux breuvage qui aurait été préparé par Locuste et en resta malade fort longtemps.
• Quelle horreur ! Heureusement, il s’en est sorti !
• C’est pour cette raison que Vespasien a jugé plus prudent de l’éloigner de Rome. Après une convalescence de plusieurs mois à Reate, la cité d’origine de la gens Flavii, Vespasien l’a envoyé à Baïes, en me recommandant de prendre soin de lui.
• Et quelles sont ses relations avec Néron ?
• Il fait partie des jeunes adolescents qui font des frasques et se livrent au plaisir de la chair dans le sillage de Néron. Il faut dire que son éducation à la cour impériale a donné à ce jeune homme un goût très vif pour toutes les formes de plaisir. Il est un libertin à l’image de Néron et a déjà la réputation d’un débauché. Malgré son jeune âge, il a déjà une grande expérience avec les femmes. Mais ça tu l’as aussi remarqué hier soir !
• C’était merveilleux ! Malgré toutes les étreintes que j’ai connues hier soir, c’est quand il m’a prise que j’ai vraiment connue l’extase.
• C’est ce que je pensais ! Tu es amoureuse !
• Comme je ne l’ai jamais été, sauf avec Vettius Valens. Fausta, je suis à Titus. Je l’aime.
• Tes sentiments semblent partagés. Titus est venu me voir ce matin, pour prendre de tes nouvelles. Il m’a dit qu’il n’avait jamais connu une femme telle que toi.
• Tu sais, hier soir, pendant ces heures où je me faisais baiser, il n’a cessé de me regarder. Nos regards parlaient pour nous. Je lui offrais mon plaisir et nous exprimions le désir que nous avions l’un pour l’autre. Qu’est-ce qu’il t’a dit de moi ?
• Que tu étais sa femme, qu’il te voulait. Il n’attend qu’un mot de toi pour venir vivre chez toi.
• Mais que va penser Vespasien de tout cela ?
• Vespasien et son épouse Domitilla ne vont certainement pas apprécier ta réputation sulfureuse. Et pourtant, pour une gens plébéienne comme les Flavii, une alliance avec l’une des plus anciennes familles patriciennes de Rome serait un honneur. De toute façon, pour le moment Vespasien est loin de Rome. Il est à Carthage, en tant que proconsul, comme gouverneur de la province d’Afrique.
• Je suis si heureuse, Fausta !
• Même s’il est beaucoup plus jeune que toi, je suis convaincue que Titus est l’homme qu’il te faut. Il saura te satisfaire et te canaliser. Et il a devant lui un grand destin. L’Affranchi Narcisse avait consulté un physionomiste pour connaître le destin de Britannicus. Le physionomiste lui avait affirmé que le fils de Messaline ne serait jamais empereur, mais que son ami Titus le serait certainement !
• Fausta, Donne-moi une tablette, je vais écrire ce mot que Titus attend pour qu’il me rejoigne. Je lui appartiens !
Tullia écrit d’abord sur cette tablette ce vers de la grande poétesse Sappho :
« Viens vers moi encore maintenant, et délivre-moi des cruels soucis, et tout ce que mon cœur veut accomplir, accomplis-le »
Elle ajoute :
• Uxor tua sum. Sum tuus. Fac quod vis. Te amo ut mori Oscula mille tibi ardentes, mi princeps! (« Je suis ta femme. Fais de moi ce que tu veux. Je t’aime à en mourir. Mille baisers pour toi, mon prince.
Tullia s’est empressée de regagner sa villa, à la fois pour donner les instructions pour accueillir Titus et se préparer. Elle prend un bain avec du lait d’ânesse, suivant ainsi l’exemple de Cléopâtre et de Poppée. Puis elle se fait longuement coiffer, parfumer, maquiller, abusant des fards, en particulier du khôl pour les yeux et du rouge pour les joues. Elle choisit de porter une de ses plus jolies robes, de couleur jaune, en soie, importée de Seres (nom donné par les Romains à la Chine).
Cette robe, très décolletée et translucide, fait que Tullia est aussi indécente que si elle était nue. Marcia, qui dirige les servantes, a obéi aux ordres de la Domina et mobilisé tous les serviteurs et en particulier les femmes qui s’affairent à préparer la Domina. Mais elle est effarée que Tullia n’ait pas pensé à informer Parsam, Lucia et Epicharis. Prévenus, tous les trois se précipitent chez Tullia et obtiennent, en insistant, que les servantes les laissent seuls avec la Domina. Epicharis, qui n’oublie pas ce qu’elle doit à Tullia, ne dit rien, mais ne peut s’empêcher de se dire que c’est Danaé qui est devant elle, pas Tullia.
Lucia et Parsam sont en colère : « Que signifie ? Tullia, dit Parsam.
Tullia répond : « Je n’ai pas à me justifier, même auprès de vous. Titus Flavius Vespasianus vient me rejoindre. Il habitera ici désormais. Il est désormais mon homme, mon maître, le Dominus de cette maison. »
« Compte tenu de ce que nous avons toujours été pour toi, il me semble que tu aurais pu nous prévenir de tes décisions. »
« Tu as raison, Lucia. Pardonnez-moi, je n’ai jamais été aussi amoureuse depuis la mort de mon cher Valens. Je n’ai pensé et ne pense qu’à Titus. »
« Et nous, que devenons-nous ? Souhaites-tu que nous quittions cette maison puisque nous ne sommes plus rien pour toi ? »
« Ce n’est pas vrai, vous restez à jamais dans mon cœur. Cette maison est grande, je ne veux et ne peux me passer de vous. Et puis, ajoute Tullia, en baissant les yeux, il y a Tertullia. Parsam et toi, Lucia, je sais qu’elle vous appelle « Pater meus » et « Mater mea »
"Je sais que je suis une très mauvaise mère. Vous ne pouvez pas l’abandonner ! J’ai une proposition à vous faire : vous êtes devenus si proches. Vous vivez ensemble, vous dormez ensemble. J’aimerai que vous officialisiez votre couple et nous le célébrerons ici avec faste. La loi le permet, vous êtes tous les deux Affranchis.
Lucia se réfugie dans les bras de Parsam et l’embrasse pudiquement. Les yeux de la fidèle compagne de Tullia brillent, elle ne retient pas ses larmes :
• Tu as compris que Parsam et moi nous aimons aussi forts que nous t’aimons. Nous te souhaitons d’être heureuse avec Titus. Nous restons, puisque tu le souhaites, pour continuer à prendre soin de toi et de Tertullia. Puis-je te demander quelle sera la situation d’Epicharis ? Tu sais bien qu’elle n’osera jamais rien te demander.
• Je veux aussi que tu restes, Epicharis, car tu es et sera toujours dans mon cœur. Comment pourrais-je oublier que je te dois la vie ?
• Je te dois la liberté et la vie, Tullia, répond Epicharis, même si je souffre d’être éloignée de toi, suite à ta relation exclusive avec cette petite Julia.
• Pardonne-moi cela, Mea pulchra Graeca (« ma jolie Grecque »), Julia a exigé de m’avoir pour elle seule. Je voudrais tant que tu sois heureuse toi aussi !
• Ce à quoi j’aspire est impossible, je le sais. Lucain et moi nous nous aimons à la folie. Mais nous savons que jamais la Gens Annaei n’acceptera que le neveu du grand Sénèque n’épouse une affranchie, de surcroit ancienne prostituée. Moi aussi je voudrais rester près de toi car je t’aime.
Tullia se lève et dépose un baiser sur les lèvres d’Epicharis, de Lucia, de Parsam. Elle réalise qu’elle a une chance inouïe d’avoir l’amour inconditionnel de ces trois êtres exceptionnels. Elle est consciente que son tempérament de feu a fait beaucoup de mal à ceux qui l’aiment, et qu’il est en particulier à l’origine de la mort de son grand amour Vettius Valens. Tullia sait qu’elle ne peut lutter contre sa nature, qui la pousse aujourd’hui vers Titus.
Tullia a rassemblé au bord de la piscine, dans ses magnifiques jardins, tous ses esclaves et serviteurs, pour accueillir celui qu’elle a annoncé comme étant désormais son « seigneur et maître ». Epicharis, Parsam et Lucia sont présents aussi. Ces deux derniers tiennent la petite Tertullia par la main. Tullia est aussi magnifique qu’indécente dans cette robe de tulle. Elle frissonne, pas à cause de la fraicheur de Baïes en ce mois de décembre car elle n’a jamais craint le froid. C’est l’impatience et le désir qui parcourent son échine. Sans s’être touchée, elle sent à ses tétons qui se dressent et l’humidité de son intimité qu’elle attend son homme, son mâle, avec impatience.
Titus se présente avant le coucher du soleil en ce jour du solstice d’hiver de l’an 55. Pendant 18 mois Tullia et lui vont vivre une grande passion, ce qu’ils appelleront une « vie inimitable », par référence aux amours d’Antoine et de Cléopâtre.
De la même façon que Tullia l’a invité à la rejoindre et a avouée son amour, par un poème de Sappho, Titus, avec une éloquence qui captive l’auditoire, donne sa réponse à Tullia, en déclamant à son tour un poème. Il a choisi une élégie de celui qui est, avec Ovide, le poète préféré de Tullia, Catulle, intitulée « Acme et Septimius » :
« Pressant contre son sein Acmé, ses amours, Septimius lui disait : «O mon Acmé ! si je ne t’aime éperdument, si je cesse de t’aimer jusqu’à mon dernier soupir autant qu’un amant peut adorer sa maîtresse, puissé-je errer seul et sans défense dans la Libye, dans l’Inde brûlante, exposé à la rencontre des lions dévorants !» Il dit ; et l’amour, jusqu’alors contraire à ses vœux, applaudit à son serment.
Alors Acmé, la tête mollement inclinée, et pressant de ses lèvres de rose les yeux ivres d’amour de Septimius : «Cher Septimius, ô ma vie ! s’il est vrai, dit-elle, que le feu qui brûle dans mes veines est plus fort, plus ardent que le tien ; ne servons jusqu’à la mort qu’un seul maître, et que ce soit l’amour». Elle dit ; et l’amour, longtemps contraire à ses voeux, applaudit à cette résolution.
Maintenant, unis sous des auspices si favorables, toujours aimant, toujours aimés, le tendre Septimius préfère son Acmé à tous les trésors de la Syrie et de la Bretagne ; et la fidèle Acmé trouve dans son Septimius toute sa félicité, tout plaisir. Vit-on jamais couple plus heureux, plus comblé des faveurs de Vénus ? »
Titus s’adresse alors aux personnes présentes :
• Mes amis, nous avons voulu que vous soyez les témoins de ce serment. Je suis Septimius, Tullia est Acme. Elle est désormais ma femme et j’officialiserai cette union en obtenant le consentement de mon père Vespasien, à son retour d’Afrique.
Tullia se love, telle une chatte, dans les bras de Titus et le couple s’embrasse longuement. Tullia dit à l’oreille de Titus, assez fort pour être entendue :
• Retirons-nous. Je ne peux plus attendre ! Je veux que tu m’aimes !
• Patience, femme !
Dès cet instant, Titus marque son territoire. Il est le mâle, le fututor. C’est lui et lui seul qui décide. Comme il est désormais ici le Dominus, il demande à Tullia de lui présenter tout le monde. Tullia entend le commentaire de Sylvia à sa voisine : « Enfin, cette putain a trouvé son maître ».
Titus se montre affable avec Epicharis, Parsam et Lucia, qui ne laissent pas paraitre que son comportement dominateur et possessif leur déplait. Quand il voit Tertullia, la fillette se réfugie dans les bras de Lucia et lui dit, très hostile : « Tu n’es pas mon père »
• Je ne prétends pas l’être, mais je te donnerai beaucoup de frères et sœurs.
Au bout d’un moment, qui est une éternité pour Tullia, qui n’en peut plus d’attendre, Titus prend la jeune femme par la main et souhaite la bonne nuit à l’assistance, ajoutant : « je vais honorer ma femme »
Aussitôt dans la chambre, Titus arrache la robe de Tullia, qui a pourtant coûté si cher. Tullia aurait aimé de la tendresse, des caresses, des baisers. Titus en décide autrement :
• Mets-toi à quatre pattes. Je vais te prendre en levrette !
Tullia se met sur le lit et attend la saillie du mâle. Elle a besoin d’être baisée par son homme. Et en effet, Titus démontre toute sa virilité et son expérience. Malgré son jeune âge, il va faire preuve d’une endurance hors du commun. Sa longue verge remplit si bien Tullia et cogne contre sa matrice. Il lui impose son rythme, il la pilonne, la démonte.
Sauf Vettius Valens, aucun homme n’a fait un tel effet à Tullia, qui enchaine les orgasmes et dont les cris de plaisir emplissent la nuit. C’est pour la jeune patricienne le bonheur absolu, jamais elle ne s’est sentie autant femelle, autant dominée par un mâle. C’est presque trop, sa jouissance est une longue plainte, presqu’une souffrance. Et c’est une délivrance quand, enfin, il se vide en elle, par de puissants jets, interminables. Et il en sera ainsi une bonne partie de la nuit.
Quand elle se réveille dans les bras de Titus, tard le lendemain matin, Tullia est définitivement conquise. Les amants s’embrassent, se caressent, Titus donnant enfin à Tullia cette tendresse dont elle a tant besoin. Tullia va lui prouver, qu’autant que Cléopâtre, elle mériterait d’être appelée « bouche d’or » Titus est le mâle, le fututor et sera demain le Pater Familias. A la grande frustration de Tullia, il lui refuse ce cunnilingus dont elle a tant envie. Un Romain ne fait pas cela, car il le juge indigne de lui.
Titus, à ce moment de notre histoire, aime sincèrement Tullia mais il va imposer ses conceptions. Il consent volontiers à la présence de Parsam, de Lucia et d’Epicharis, dont le rôle, à ses yeux, sera de prendre soin de leurs enfants. Il accepte aussi que Tullia puisse avoir des relations saphiques avec Julia. A ses yeux, cela ne compte pas et n’a aucune conséquence.
Puis il utilise un ton ferme, qui ne souffre aucune réplique, lui tenant avec force les poignets :
• J’ai été excité par le spectacle que tu m’as offert lors des Saturnales, mais désormais c’est fini. Tu es à moi et seulement à moi, femme. Je ne te partagerai plus et je veux m’assurer de la légitimité de nos enfants !
Titus interroge Tullia sur sa fécondité :
• Dis-moi, avec tous les amants que tu as eus au cours de ces années, et ton absence de précaution, as-tu été enceinte ? J’espère que tu n’es pas devenue stérile !
Tullia, honteuse, baisse les yeux. Elle répond qu’en effet ses frasques ont eu des conséquences et ajoute qu’elle a lu et appliqué les conseils que donnent à ce sujet Philénis de Samos dans ses ouvrages (voir « Histoire des libertines (94) D’autres femmes libres dans l’Antiquité », publié le 28 mars 2022).
Titus comprend que Tullia a eu recours, depuis son installation à Baïes, 8 ans auparavant, à des avortements. Tullia devance sa question en précisant qu’elle a toujours régulièrement ses menstruations et qu’elle est donc féconde.
Tullia ose alors demander si l’exigence de fidélité vaut aussi pour Titus. Le libertin qu’il est ne saurait se contenter d’une seule femme. Il répond :
• Chez nous Romains, cette exigence ne concerne que les épouses. Il n’en n’est donc pas question. J’ajoute qu’il y a, dans cette maison, des femmes charmantes dont je m’occuperai quand j’en aurais envie.
Tullia ne proteste pas. Titus ne fait que reprendre une pratique habituelle à Rome ou plutôt chez les anciens Romains et dans l’esprit des lois d’Auguste. Depuis, les matrones ont pris beaucoup de libertés. C’est à cela que renonce Tullia. Le « vieux Romain » qu’est son père Marcus ne pourrait que se réjouir de cela.
***
Nous reviendrons sur les 18 mois au cours desquels Tullia et Titus ont vécu maritalement, la seule période de la vie de la patricienne où elle a été la femme d’un seul homme, lequel veille à combler l’insatiable libido de la jeune femme. Soumise à un homme fort, qui comble ses sens et dirige sa vie, Tullia semble heureuse.
Dans les premiers mois de leur relation, le couple va assister à deux mariages. Le premier est, comme prévu, celui de Parsam et de Lucia. Tullia est heureuse pour ces deux êtres si chers à son cœur, même si l’absence de relations avec eux, après tant d’années qui les unissaient, est dure à vivre pour elle. Sa mutilation ne permet évidemment pas à Parsam d’être père. Mais il élève comme ses enfants Vibia, 9 ans désormais, la fille que le cruel Lurco avait obligé Lucia à concevoir avec l’esclave numide Adherbal, mais aussi Tertullia, la fille de Tullia et de Valens, qui a désormais 7 ans, un fort caractère et qui est très hostile à Titus.
Le second mariage était lui aussi prévu pour juin 56. C’est celui de Julia avec le sénateur Publius Antius Bibulus, quadragénaire et alcoolique notoire, lequel a achevé son mandat de propréteur en Lycie-Pamphylie. Le mariage a lieu comme prévu, dans la villa de Fausta. Paulla, la mère de Julia, n’apprécie guère la présence de Tullia, imposée par Fausta et Julia.
Paulla, qui hait Tullia, a perçu le changement de comportement de celle-ci, à la fois dans sa tenue, bien plus conforme à une matrone et à son rang de patricienne, et dans son comportement envers les hommes. Elle a aussi compris que cela est l’œuvre de ce Titus, le fils du général Vespasien, que Fausta lui a présenté. Paulla n’a pu retenir sa méchanceté :
• Cette prostituée a enfin trouvé son maître ! Mais comment un si jeune homme peut-il se commettre avec une telle femme qui a près de 10 ans de plus que lui et qui s’est roulée dans la boue ?
• Tu ne peux le comprendre, ma sœur, tout simplement parce que tu ignores ce qu’est l’amour
Paulla se retient. Ah si son but n’était pas que sa fille hérite de l’immense fortune de la veuve du général Hosidius Geta, elle lui dirait qu’elle aussi est une putain comme son amie Tullia !
Fausta, qui adore sa nièce, a tout pris à sa charge. Le banquet est une nouvelle fois fastueux. Tout est prêt. Dans le Triclinium, les lits n’attendent plus que les invités. Plats en argent, coupes en verre soufflé et teinté d’une grande finesse, vieux Falerne accompagné d’autres vins très prisés tels que le massique et le cécube contribueront au luxe de ce diner, lequel débutera par des huitres du lac Lucrin, spécialité de Baïes.
Le menu de ce soir comprend du sanglier, du marcassin des forêts de Gaule, du loir rôti au miel et saupoudré de graines de pavot, des escargots, du flamant rose, du paon, des œufs de paon accommodés du meilleur garum, importé d’Hispanie, du foie gras d’oie, du boudin et des rognons, du veau bouilli en sauce piquante. Les produits de la mer occupent une place de choix, avec des daurades d’élevage ou encore des langoustes aux asperges.
Deux esclaves portent une énorme pièce montée, composée de poires, de prunes, de grenades, de dates, de figues et de raisin. D’autres esclaves avaient ouvert des amphores de vin de Falène, dont le contenu est versé, avec de l’eau pure et des aromates, dans un magnifique cratère apulien.
Fausta a une nouvelle fois confié à son amant Claudius la responsabilité d’être « le roi de boisson », celui qui définit les quantités et types de vins que les convives doivent boire. Il doit cibler Bibulus, ce qui ne surprend guère, car c’est le « jeune » époux. Mission accomplie, puisque Bibulus totalement ivre, doit être porté à sa chambre.
Le plan imaginé par Fausta a parfaitement fonctionné. Le temps que Bibulus cuve son vin, cela laisse le temps à Lucius et Julia de s’isoler pour s’aimer longuement. C’est ce soir-là que les amants de Baïes vont concevoir l’enfant que Bibulus croira être le sien. Puis Julia consent à rejoindre Bibulus, profondément endormie et prend soin de verser dans le lit la fiole de sang de porc, qui fera que Bibulus, qui ne se rappelle plus de rien, sera persuadé d’avoir défloré sa jeune épouse. Quand il émergera de sa lourde ivresse, il aura la surprise de la retrouver nue, dans ses bras. La jeune ingénue le gratifiera d’une fellation dont elle est devenue, elle aussi, une experte.
Julia saura rendre fou Bibulus qui lui accorde tout, y compris de passer beaucoup de temps à Baïes auprès de Fausta, en réalité pour y rencontrer tranquillement Lucius et ses autres amants. Bibulus, qui poursuit son cursus honorum à Rome, sera le plus grand cocu de l’empire, à l’instar de l’empereur Claude ou de Lurco, le défunt mari de Tullia.
Quant à Lucius, , Julia, devenue dominatrice, exige qu’il lui soit fidèle et ne se marie pas. Le jeune homme, amoureux, obtempère, devenant en quelque sorte le mari candauliste de la belle Julia. Quant à celle-ci, elle remplace, pour le moment, Tullia comme « reine de Baïes ».
Titus prive en effet Tullia de ses frasques, la seule tolérance étant sa liaison saphique avec Julia. Tullia, follement amoureuse, semble heureuse. Est-ce durable ? Sa nature va-t-elle reprendre le dessus ? Jusqu’où va l’engagement de Titus envers elle ?
(A suivre 30 : « Le Mulio»)
AVERTISSEMENT
Cette histoire, construite autour de l’hypersexualité de Tullia, contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer ces personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.
***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
La mort de Messaline a fait perdre à la jeune patricienne Tullia à la fois son mari, Lurco et son amant et grand amour Vettius Valens. Obligée de quitter Rome, mais riche et libre, elle gagne Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne depuis libre cours à son hypersexualité.
Depuis un scandale, à l’occasion de la fête de la « Bona Dea », elle ne bénéficie plus du soutien d’Agrippine, dont l’influence auprès du jeune empereur Néron décline. Mais Tullia reste protégée par deux de ses amants bien placés, le philosophe Sénèque et Tigellin, l’âme damnée de Néron.
Tullia a fait, grâce à son amie Fausta, la rencontre de deux jeunes gens, Lucius et Julia, nièce de Fausta, qui entament, chacun de leur côté, une relation intime et passionnée avec Tullia, qui veille à leur éducation et favorise leur rapprochement.
Un grand banquet organisé à l’occasion des Saturnales, la fête la plus débridée du calendrier romain, est une nouvelle occasion de rencontre des jeunes amants de Baïes. Mais il y aussi beaucoup d’autres invités, dont un jeune inconnu qui ne cache pas être attiré par Tullia. Il en est de même pour la jeune patricienne.
***
Les convives ont déjà été particulièrement émoustillés par la chorégraphie érotique des danseuses de Gadès.
Alors que la nuit se prolonge, c’est le moment de la « commissatio », celui où on boit et où le banquet tourne à l’orgie. Les vins les plus raffinés sont offerts, en particulier le Falerne, fruit des vignes des pentes du Vésuve et le Cécube du Latium. Tullia et Fausta offrent aussi ce soir-là des grands crus en provenance de Gaule et de Grèce. Le « roi de boisson », Claudius, amant de Fausta, impose à chacun le nombre de coupes bues.
Les convives se lâchent à grands renforts de cul-sec ! La tradition est de porter, avec une coupe remplie à la mesure prescrite, un toast à la santé d’un convive. On tend la coupe à la personne désignée, qui doit la vider jusqu’au fond. Ou bien on porte un toast à un absent. Autre possibilité, boire à la santé d’une personne présente, en exigeant autant de cyathi, l’unité de mesure à l’époque, qu’il y a de lettres dans le nom de la personne en l’honneur de qui l’on boit. Dans tous les cas, d’ailleurs, l’exigence est de vider la coupe d’un trait, sans reprendre haleine ni laisser une goutte.
Claudius s’adresse d’abord à Julia, en l’invitant à vider sa coupe en l’honneur de Lucius. Tullia donne d’ultimes recommandations à Julia :
• Pour tenir toute la soirée, il est important de consommer ces nectars en les coupant avec de l’eau. Ovide disait ceci : « C’est une bonne chose de boire, car le vin est favorable aux jeunes femmes. Mais il faut que ta tête puisse supporter de boire. »
Julia réussit sans difficultés cet examen de passage et est récompensée par un baiser de Lucius, sous les applaudissements des convives.
Tout au long de la soirée, Claudius va concentrer son attention sur Tullia, invitée à vider une coupe en l’honneur de ceux des hommes présents qui ont été ses amants et ils sont nombreux ce soir ! Malgré son habitude, malgré le fait que le vin est coupé avec de l’eau ou aromatisé d’épices, Tullia est ivre, ce qui a pour conséquence que sa libido est encore plus exacerbée que d’habitude. Elle aurait envie de passer la nuit avec ce bel inconnu, qui parle avec Martial et Lucain, tout en la dévorant des yeux, elle décide de lui montrer toute l’étendue de son appétit sexuel et de dépasser les exploits de Messaline à Suburre. C’est cet homme qu’elle regarde avec désir, alors que d’autres hommes la déshabillent, donnant ainsi le signal de l’orgie.
Tous les participants ou presque se déchainent alors. Epicharis s’éclipse discrètement avec Lucain, elle ne veut être qu’à lui, sachant bien que la famille du jeune homme ne saurait accepter cette mésalliance avec la jeune affranchie et ancienne « lupa » de Suburre.
Fausta, quant à elle, se retrouve dans les bras d’Opilius et de Tuscus. La veuve du général Hosidius Geta est certes une hypersexuelle, mais elle est une patricienne, qui, au cours de cette orgie, contrairement à Tullia et ses autres invitées, refusera les amours ancillaires. Les autres n’ont pas cette retenue. Elles sont là pour ça et entendent en profiter à fond, se disputant presque pour savoir laquelle sera la première à être honorée par Adherbal, l’étalon numide de Tullia. Puisqu’il a le choix, il porte son dévolu sur la belle Statilia Messalina, sans savoir qu’elle sera un jour impératrice de Rome.
Tullia est la plus entourée, du fait de sa réputation sulfureuse. Tullia ne cherche nulle tendresse et ne sollicite pas de préliminaires. Et pourtant, Tullia est privée de sentiments depuis tant d’années, ce qui a été accentué par la distance qui s’est creusée entre elle et Parsam, malgré l’affection qu’a pour elle l’eunuque arménien. Le bel inconnu qui fascine Tullia pourrait-il combler ce manque, que ne compense pas la passion saphique que vit Tullia depuis quelques mois avec la jeune Julia ? Ce soir, Tullia lance en quelque sorte un défi post mortem à Messaline et entend dépasser les performances de l’Augusta Meretrix. Tullia veut être prise, remplie, saillie. Ce spectacle, elle veut l’offrir à cet inconnu. A la façon dont il la dévore des yeux, Tullia sait qu’il ne veut pas seulement son corps, il veut davantage, être son homme. Alors il doit savoir qui elle est !
Tullia se met à quatre pattes et tend sa croupe, pour être prise en levrette. Elle s’adresse aux esclaves présents, comme pour une supplique :
• Baisez-moi ! Tous. Je veux vos queues, venez me prendre, me remplir !
Ce sont les esclaves de Fausta et de Marulla qui sont les premiers à satisfaire la patricienne. Ils vont la saillir l’un après l’autre, sans lui laisser de répit.
Les autres participants à la soirée connaissent Tullia pour fréquenter les banquets chez elle ou chez Fausta ou parce qu’ils la baisent dans les Thermes. Ces hommes ont été ses amants. Mais ils sont médusés devant son comportement : jamais ils n’avaient imaginé qu’elle puisse aller aussi loin.
Les cris de plaisir des matrones emplissent le triclinium et c’est Tullia qui s’avère la plus vocale. Les esclaves connaissent la réputation de Tullia. Ceux de Fausta l’ont déjà vu à l’œuvre dans d’autres soirées orgiaques mais cette fois, privilège des Saturnales, ils en profitent. Et ne vont pas se gêner. Tullia, Fausta ou Marulla sont pourtant des maîtresses bienveillantes. Pourtant, en prenant sans ménagement Tullia, ces hommes se vengent de leur condition servile. Ils baisent une patricienne et pas dans le secret d’une alcôve, par le bon vouloir de la Domina, pour son bon plaisir et discrètement, comme Marulla le fait avec ses géniteurs. Ce soir, ils font ça devant ses amants, ses proches, ses amies. Ils la font crier de plaisir, elle les supplie de continuer, de mettre leur queue en elle bien à fond, d’y aller plus fort, plus vite, de ne pas la ménager et ce n’est évidemment pas leur intention.
Sylvia, l’ancienne âme damnée de Messaline, qui hait Tullia faute d’avoir obtenu son amour, se réjouit de ce spectacle, de cette déchéance. Elle aimerait que ses congénères soient plus nombreux et plus brutaux encore. Elle ne se prive pas de les encourager et aimeraient qu’ils l’humilient davantage.
Beaucoup d’entre eux ne se privent d’ailleurs pas de l’insulter, en la traitant de chienne, de putain, de cochonne, de lupa.. Comme Messaline à Suburre était devenue Lysisca, Tulia ce soir est à nouveau Danaé (voir « 14 Lysisca et Danaé à Suburre », publié le 2 février 2022)
Julia, Martial, Lucius et le jeune inconnu se tiennent quant à eux à l’écart de l’orgie, avec des sentiments différents. Martial est un libertin, mais il préférerait être seul avec Fausta ou avec Tullia, ces deux femmes qui le fascinent. Il ne perd pas une miette de ce dont il est témoin et s’en fera l’écho, bien plus tard, auprès de son ami le poète Juvenal, ce qui permettra à celui-ci d’écrire « la vie de Tullia ». Lucius, lui, n’a qu’une envie : faire l’amour à Julia, qu’il tient par la main. Mais il comprend que celle-ci veut autre chose : elle est excitée par ce à quoi elle assiste. Elle n’y tient plus : nue après avoir fait tomber sa tunique, Julia s’installe sur un lit et se caresse, faisant encore monter sa tension érotique. Quant à l’inconnu, dont Lucius et Martial ignorent l’identité, sachant seulement qu’il a été invité par Fausta, toute son attention est dirigée sur Tullia.
Martial, s’adressant à l’inconnu :
• Tullia a une très grande réputation. Ce soir, elle montre qu’elle dépasse Messaline ou encore Julie, la fille d’Auguste !
L’homme ne lui répond pas, impassible, mais ne perd pas des yeux Tullia, qui, elle aussi, ne regarde que lui, alors que ses grands yeux se voilent et que les traits de son beau visage sont déformés par la vague de plaisir qui s’abat sur elle. Alors qu’une telle femme devrait lui faire horreur, le faire fuir, il est fasciné par sa beauté et son tempérament. Il la veut et elle sera à lui, rien qu’à lui, faut-il pour cela attendre la fin de la nuit.
De son côté, Lucius devine ce que ressent Julia :
• Tu aimerais participer, ma chérie, n’est-ce pas ? Faire comme Tullia ?
• Oh oui, elle est si belle, elle a tant de plaisir. Tu accepterais ça, mon amour ? Tu ne serais pas jaloux ?
• Oui, j’y suis prêt parce que nous nous aimons, j’accepte. Ce qui compte pour moi est que tu sois heureuse.
Julia avait besoin de cet assentiment et de cette formidable preuve d’amour de la part de Lucius. Pourtant, elle hésite encore, craignant qu’il ne le regrette ensuite. C’est Tullia qui lève ses dernières hésitations, en l’appelant :
• Ma chérie, Lucius t’aime et tu as son accord. Je sais que tu en as envie. Viens près de moi. Tu n’oublieras jamais cette première expérience.
Tullia fait signe à trois hommes, dont Burdigalus, le cuisinier de Fausta :
• Occupez-vous d’elle ! Faites-la jouir ! Mais attention, il est interdit de vous vider en elle. C’est réservé à son homme, Lucius.
Bien qu’encore inexpérimentée, Julia va se révéler très douée, et connaitre sous le regard et les encouragements de Lucius et de Tullia, sa première expérience de triple pénétration.
Au moment où les cris de plaisir de Julia se mêlent à ceux de Tullia, Martial, pour immortaliser ce moment pour son ami Lucius, déclame alors cette épigramme (XXXIII, livre 9) :
"Je veux une maîtresse facile, de celles qui courent avec le palliolum ; une maîtresse qui ait été mise à l'épreuve par mon jeune esclave ; une maîtresse qu'on ait tout entière pour deux deniers ; une maîtresse enfin qui suffise seule à trois galants à la fois. La beauté qui demande de l'or et qui fait de belles phrases, je l'abandonne à la mentule de l'épais Burdigalus."
***
Tullia a été la reine de la soirée. Elle a largement éclipsé les autres participantes. Quand le dernier de ses amants s’est retiré, elle s’est écriée :
• Je t’ai vaincu, oh Messaline !
Elle fait ainsi référence au défi que « l’Agusta Meretrix », déguisée en Lysisca, avait lancé à une autre prostituée de Suburre, en enchainant sans interruption 25 rapports, sans être pour autant rassasiée. Tullia a fait mieux qu’elle, en ce soir des Saturnales de l’an 55. Elle non plus n’en n’a pas fini, mais elle aspire à autre chose et sait que ça passe par cet inconnu, qui depuis des heures, semble attendre son tour et ne l’a pas quitté des yeux. Elle lui a offert son plaisir comme sa déchéance. Au regard qu’elle lui adresse, il se lève et se dirige vers Tullia. L’homme ne prend pas la peine de se présenter. Son regard parle pour lui et exprime son désir pour Tullia. Celle-ci comprend qu’elle a affaire à un dominateur et que cette rencontre est pour elle aussi importante que celle qu’elle fit, 8 ans auparavant, avec son grand amour Vettius Valens.
L’homme se contente de déclamer à l’attention de Tullia deux épigrammes très explicites, le premier répondant à l’invitation faite par Claudius à Tullia d’une nouvelle libation en l’honneur du bel inconnu :
« Lorsque le temps aura passé à vider de nombreuses coupes et que dame Vénus célébrera les mystères sacrés de la nuit, achevons la fête sur notre couche et menons jusqu’au bout notre voyage !»
Quant à la seconde, elle est une déclaration d’amour, publique :
« À vos yeux j’ai l’air d’un fou. Moi-même je ne cherche pas
à ne point le paraître. Mais pourquoi en ai-je l’air ?
Dites-le à présent : « Parce que tu es toujours amoureux, parce que tu l’as toujours été ».
Cette folie, ô dieux, puisse-t-elle durer à jamais ! »
• Je vois que, comme moi, tu connais et aime les épigrammes de Properce (pour la première) et de mon cher Sénèque (pour la seconde).
A son tour, Tullia répond par un poème, de Catulle cette fois :
« Ah ! S’il m'était donné, Juventius, de baiser sans cesse tes yeux si doux, trois cent mille baisers ne pourraient assouvir mon amour ; que dis-je ? Fussent-ils plus nombreux que les épis mûrs de la moisson, ce serait encore trop peu de baisers. »
Comme cela lui avait été dit, l’homme a confirmation que la culture de Tullia est aussi immense que son tempérament. Il lui prend la main et la conduit vers la piscine de la villa, pour qu’elle se lave et efface de son corps et de son intimité les traces des nombreux amants qui l’ont possédé jusqu’alors. Puis il lui ordonne de remettre sa robe. Celle-ci, avec des plis souples et une teinte safran, semble tissée dans l’air. Elle est d’autant plus transparente que Tullia sort du bain. Les formes de son corps transparaissent, comme si elle était seulement vêtue de son abondante chevelure.
Devant toute les invités, l’homme montre que Tullia est désormais entièrement à lui, corps et âme. Semblant bien connaitre la maison, il conduit Tullia vers la chambre de Fausta, où il va l’aimer hors de la présence de tout témoin.
Une fois dans la chambre, Tullia lui tourne le dos, vient auprès du lit et, sans attendre, dégrafe sa robe qui glisse sur ses pieds, dévoilant tout son corps. Elle se tourne vers son amant, dénoue sa chevelure, se couche sur le dos, les bras à demi relevés au-dessus de sa tête, les jambes ouvertes en une invitation au plaisir. L’homme se dépouille à la hâte également de son vêtement et vient s’allonger sur elle. Tullia est offerte et provocante. L’homme s’abandonne à son instinct de force et de domination. Il lui maintient les poignets avec une telle vigueur qu’elle en gémit. C’est ce qu’elle voulait :
• Fais-moi mal, brutalise-moi et, ensuite, prends-moi comme la putain que je suis !
Tullia va porter sur elle, pendant plusieurs jours les traces de ces ébats, qui la laissent le corps moulu, lasse, mais non totalement rassasiée. Épuisée par cette ultime étreinte, Tullia finit par s’endormir, obligeant Fausta à choisir une autre chambre pour dormir.
***
À son réveil, le soleil est haut. Fausta, inquiète, vient au chever de son amie et donne des instructions à ses femmes pour qu’elles viennent prendre soin de Tullia, qui en a bien besoin, après les excès de la veille.
• Tullia, tu n’as eu aucune limite hier soir. Tous les esclaves qui étaient présents s’en sont donnés à cœur joie ! Tu exagères !
• Oui, je me sens comme si une cohorte de légionnaires m’était passée dessus. Tu me connais, tu sais que dans le feu de l’action, je suis incapable de fixer des limites. Plus je baise et plus j’ai envie de baiser. J’en avais besoin et j’ai adoré. Mais ce n’est pas le plus important pour moi. Ce qui compte, c’est la rencontre que j’ai faite hier soir : ce jeune homme avec qui j’ai terminé la soirée. Tu le connais ?
• Évidemment, puisque je l’ai invité. Et à dessein, car nous avons souvent parlé de toi. Il s’agit de Titus Flavius Vespasianus, le fils du général Vespasien, un ami très proche de mon défunt mari, Hosidius Geta. Vespasien a participé, comme Geta, aux côtés d’Aulus Plautius à la campagne de Bretagne, où il s’est couvert de gloire pendant 4 ans. Il a remporté de nombreuses victoires contre les barbares. À son retour, sa gloire était telle qu’il a eu les honneurs du Triomphe, un privilège rare dont ont bénéficié également Plautius et Geta.
Ce n’est que plus tard que Fausta avouera à Tullia que Vespasien fut, au cours de la campagne de Bretagne, son amant, avec l’assentiment de son mari Hosidius Geta.
• Je me souviens de Vespasien. Mon père l’admirait beaucoup et saluait la réussite de ce plébéien.
• Marcus Tullius a toujours réagi en patricien !
• Parle-moi de Titus. Je veux tout savoir de lui !
• Sache d’abord que Titus a approximativement le même âge que Lucius, Martial et Lucain. Mais, ajouta Fausta avec un sourire explicite, il est bien plus expérimenté qu’eux. Nous avons pu le vérifier toi et moi !
Tullia comprend l’allusion. Elle sait que Fausta, comme elle, apprécie les jeunes amants. Lucain et Martial n’étaient pas que ses protégés espagnols. Et durant l’orgie de la veille, Julia a poussé son Lucius dans les bras de sa tante.
Fausta explique à Tullia la vie du jeune Titus. Grâce à l’influence d’Antonia Caenis, maîtresse de Vespasien et affranchie d’Antonia, la mère de Claude, Vespasien a obtenu que Titus soit élevé à la cour impériale, aux côtés du fils de Claude, le prince Britannicus. Il a fait les mêmes études que lui, avec les mêmes maîtres. Elève brillant, il a bénéficié d’une éducation raffinée dans un milieu de luxe, apprenant les lettres grecques et latines enseignées par le précepteur de Britannicus, Sosibius, avant que celui-ci ne soit éliminé sur ordre d’Agrippine en 51.
Fausta se lance alors dans un véritable éloge de Titus :
• Titus jouit d'une mémoire extraordinaire. Il a de grandes dispositions à tous les arts civils et militaires. Il manie avec beaucoup d’habileté les armes et les chevaux, possède une connaissance parfaire de la langue grecque. Il a une grande éloquence. Il joue de la lyre, adore la poésie et aime écrire des vers en latin comme en grec. Il chante agréablement.
• En ce qui concerne la poésie, j’ai pu en effet le vérifier hier.
• Je sais combien tu aimes les élégies et les épigrammes.
• Tu dis qu’il était très proche de Britannicus ?
• Après la mort de Messaline, Agrippine a tout fait pour isoler Britannicus. Titus était son seul ami. Titus fut son voisin de table lors du fameux banquet au cours duquel, dit-on, Britannicus fut empoisonné sur ordre de Néron, en présence d’Agrippine et de l’impératrice Octavie. Titus goûta lui aussi à ce fameux breuvage qui aurait été préparé par Locuste et en resta malade fort longtemps.
• Quelle horreur ! Heureusement, il s’en est sorti !
• C’est pour cette raison que Vespasien a jugé plus prudent de l’éloigner de Rome. Après une convalescence de plusieurs mois à Reate, la cité d’origine de la gens Flavii, Vespasien l’a envoyé à Baïes, en me recommandant de prendre soin de lui.
• Et quelles sont ses relations avec Néron ?
• Il fait partie des jeunes adolescents qui font des frasques et se livrent au plaisir de la chair dans le sillage de Néron. Il faut dire que son éducation à la cour impériale a donné à ce jeune homme un goût très vif pour toutes les formes de plaisir. Il est un libertin à l’image de Néron et a déjà la réputation d’un débauché. Malgré son jeune âge, il a déjà une grande expérience avec les femmes. Mais ça tu l’as aussi remarqué hier soir !
• C’était merveilleux ! Malgré toutes les étreintes que j’ai connues hier soir, c’est quand il m’a prise que j’ai vraiment connue l’extase.
• C’est ce que je pensais ! Tu es amoureuse !
• Comme je ne l’ai jamais été, sauf avec Vettius Valens. Fausta, je suis à Titus. Je l’aime.
• Tes sentiments semblent partagés. Titus est venu me voir ce matin, pour prendre de tes nouvelles. Il m’a dit qu’il n’avait jamais connu une femme telle que toi.
• Tu sais, hier soir, pendant ces heures où je me faisais baiser, il n’a cessé de me regarder. Nos regards parlaient pour nous. Je lui offrais mon plaisir et nous exprimions le désir que nous avions l’un pour l’autre. Qu’est-ce qu’il t’a dit de moi ?
• Que tu étais sa femme, qu’il te voulait. Il n’attend qu’un mot de toi pour venir vivre chez toi.
• Mais que va penser Vespasien de tout cela ?
• Vespasien et son épouse Domitilla ne vont certainement pas apprécier ta réputation sulfureuse. Et pourtant, pour une gens plébéienne comme les Flavii, une alliance avec l’une des plus anciennes familles patriciennes de Rome serait un honneur. De toute façon, pour le moment Vespasien est loin de Rome. Il est à Carthage, en tant que proconsul, comme gouverneur de la province d’Afrique.
• Je suis si heureuse, Fausta !
• Même s’il est beaucoup plus jeune que toi, je suis convaincue que Titus est l’homme qu’il te faut. Il saura te satisfaire et te canaliser. Et il a devant lui un grand destin. L’Affranchi Narcisse avait consulté un physionomiste pour connaître le destin de Britannicus. Le physionomiste lui avait affirmé que le fils de Messaline ne serait jamais empereur, mais que son ami Titus le serait certainement !
• Fausta, Donne-moi une tablette, je vais écrire ce mot que Titus attend pour qu’il me rejoigne. Je lui appartiens !
Tullia écrit d’abord sur cette tablette ce vers de la grande poétesse Sappho :
« Viens vers moi encore maintenant, et délivre-moi des cruels soucis, et tout ce que mon cœur veut accomplir, accomplis-le »
Elle ajoute :
• Uxor tua sum. Sum tuus. Fac quod vis. Te amo ut mori Oscula mille tibi ardentes, mi princeps! (« Je suis ta femme. Fais de moi ce que tu veux. Je t’aime à en mourir. Mille baisers pour toi, mon prince.
Tullia s’est empressée de regagner sa villa, à la fois pour donner les instructions pour accueillir Titus et se préparer. Elle prend un bain avec du lait d’ânesse, suivant ainsi l’exemple de Cléopâtre et de Poppée. Puis elle se fait longuement coiffer, parfumer, maquiller, abusant des fards, en particulier du khôl pour les yeux et du rouge pour les joues. Elle choisit de porter une de ses plus jolies robes, de couleur jaune, en soie, importée de Seres (nom donné par les Romains à la Chine).
Cette robe, très décolletée et translucide, fait que Tullia est aussi indécente que si elle était nue. Marcia, qui dirige les servantes, a obéi aux ordres de la Domina et mobilisé tous les serviteurs et en particulier les femmes qui s’affairent à préparer la Domina. Mais elle est effarée que Tullia n’ait pas pensé à informer Parsam, Lucia et Epicharis. Prévenus, tous les trois se précipitent chez Tullia et obtiennent, en insistant, que les servantes les laissent seuls avec la Domina. Epicharis, qui n’oublie pas ce qu’elle doit à Tullia, ne dit rien, mais ne peut s’empêcher de se dire que c’est Danaé qui est devant elle, pas Tullia.
Lucia et Parsam sont en colère : « Que signifie ? Tullia, dit Parsam.
Tullia répond : « Je n’ai pas à me justifier, même auprès de vous. Titus Flavius Vespasianus vient me rejoindre. Il habitera ici désormais. Il est désormais mon homme, mon maître, le Dominus de cette maison. »
« Compte tenu de ce que nous avons toujours été pour toi, il me semble que tu aurais pu nous prévenir de tes décisions. »
« Tu as raison, Lucia. Pardonnez-moi, je n’ai jamais été aussi amoureuse depuis la mort de mon cher Valens. Je n’ai pensé et ne pense qu’à Titus. »
« Et nous, que devenons-nous ? Souhaites-tu que nous quittions cette maison puisque nous ne sommes plus rien pour toi ? »
« Ce n’est pas vrai, vous restez à jamais dans mon cœur. Cette maison est grande, je ne veux et ne peux me passer de vous. Et puis, ajoute Tullia, en baissant les yeux, il y a Tertullia. Parsam et toi, Lucia, je sais qu’elle vous appelle « Pater meus » et « Mater mea »
"Je sais que je suis une très mauvaise mère. Vous ne pouvez pas l’abandonner ! J’ai une proposition à vous faire : vous êtes devenus si proches. Vous vivez ensemble, vous dormez ensemble. J’aimerai que vous officialisiez votre couple et nous le célébrerons ici avec faste. La loi le permet, vous êtes tous les deux Affranchis.
Lucia se réfugie dans les bras de Parsam et l’embrasse pudiquement. Les yeux de la fidèle compagne de Tullia brillent, elle ne retient pas ses larmes :
• Tu as compris que Parsam et moi nous aimons aussi forts que nous t’aimons. Nous te souhaitons d’être heureuse avec Titus. Nous restons, puisque tu le souhaites, pour continuer à prendre soin de toi et de Tertullia. Puis-je te demander quelle sera la situation d’Epicharis ? Tu sais bien qu’elle n’osera jamais rien te demander.
• Je veux aussi que tu restes, Epicharis, car tu es et sera toujours dans mon cœur. Comment pourrais-je oublier que je te dois la vie ?
• Je te dois la liberté et la vie, Tullia, répond Epicharis, même si je souffre d’être éloignée de toi, suite à ta relation exclusive avec cette petite Julia.
• Pardonne-moi cela, Mea pulchra Graeca (« ma jolie Grecque »), Julia a exigé de m’avoir pour elle seule. Je voudrais tant que tu sois heureuse toi aussi !
• Ce à quoi j’aspire est impossible, je le sais. Lucain et moi nous nous aimons à la folie. Mais nous savons que jamais la Gens Annaei n’acceptera que le neveu du grand Sénèque n’épouse une affranchie, de surcroit ancienne prostituée. Moi aussi je voudrais rester près de toi car je t’aime.
Tullia se lève et dépose un baiser sur les lèvres d’Epicharis, de Lucia, de Parsam. Elle réalise qu’elle a une chance inouïe d’avoir l’amour inconditionnel de ces trois êtres exceptionnels. Elle est consciente que son tempérament de feu a fait beaucoup de mal à ceux qui l’aiment, et qu’il est en particulier à l’origine de la mort de son grand amour Vettius Valens. Tullia sait qu’elle ne peut lutter contre sa nature, qui la pousse aujourd’hui vers Titus.
Tullia a rassemblé au bord de la piscine, dans ses magnifiques jardins, tous ses esclaves et serviteurs, pour accueillir celui qu’elle a annoncé comme étant désormais son « seigneur et maître ». Epicharis, Parsam et Lucia sont présents aussi. Ces deux derniers tiennent la petite Tertullia par la main. Tullia est aussi magnifique qu’indécente dans cette robe de tulle. Elle frissonne, pas à cause de la fraicheur de Baïes en ce mois de décembre car elle n’a jamais craint le froid. C’est l’impatience et le désir qui parcourent son échine. Sans s’être touchée, elle sent à ses tétons qui se dressent et l’humidité de son intimité qu’elle attend son homme, son mâle, avec impatience.
Titus se présente avant le coucher du soleil en ce jour du solstice d’hiver de l’an 55. Pendant 18 mois Tullia et lui vont vivre une grande passion, ce qu’ils appelleront une « vie inimitable », par référence aux amours d’Antoine et de Cléopâtre.
De la même façon que Tullia l’a invité à la rejoindre et a avouée son amour, par un poème de Sappho, Titus, avec une éloquence qui captive l’auditoire, donne sa réponse à Tullia, en déclamant à son tour un poème. Il a choisi une élégie de celui qui est, avec Ovide, le poète préféré de Tullia, Catulle, intitulée « Acme et Septimius » :
« Pressant contre son sein Acmé, ses amours, Septimius lui disait : «O mon Acmé ! si je ne t’aime éperdument, si je cesse de t’aimer jusqu’à mon dernier soupir autant qu’un amant peut adorer sa maîtresse, puissé-je errer seul et sans défense dans la Libye, dans l’Inde brûlante, exposé à la rencontre des lions dévorants !» Il dit ; et l’amour, jusqu’alors contraire à ses vœux, applaudit à son serment.
Alors Acmé, la tête mollement inclinée, et pressant de ses lèvres de rose les yeux ivres d’amour de Septimius : «Cher Septimius, ô ma vie ! s’il est vrai, dit-elle, que le feu qui brûle dans mes veines est plus fort, plus ardent que le tien ; ne servons jusqu’à la mort qu’un seul maître, et que ce soit l’amour». Elle dit ; et l’amour, longtemps contraire à ses voeux, applaudit à cette résolution.
Maintenant, unis sous des auspices si favorables, toujours aimant, toujours aimés, le tendre Septimius préfère son Acmé à tous les trésors de la Syrie et de la Bretagne ; et la fidèle Acmé trouve dans son Septimius toute sa félicité, tout plaisir. Vit-on jamais couple plus heureux, plus comblé des faveurs de Vénus ? »
Titus s’adresse alors aux personnes présentes :
• Mes amis, nous avons voulu que vous soyez les témoins de ce serment. Je suis Septimius, Tullia est Acme. Elle est désormais ma femme et j’officialiserai cette union en obtenant le consentement de mon père Vespasien, à son retour d’Afrique.
Tullia se love, telle une chatte, dans les bras de Titus et le couple s’embrasse longuement. Tullia dit à l’oreille de Titus, assez fort pour être entendue :
• Retirons-nous. Je ne peux plus attendre ! Je veux que tu m’aimes !
• Patience, femme !
Dès cet instant, Titus marque son territoire. Il est le mâle, le fututor. C’est lui et lui seul qui décide. Comme il est désormais ici le Dominus, il demande à Tullia de lui présenter tout le monde. Tullia entend le commentaire de Sylvia à sa voisine : « Enfin, cette putain a trouvé son maître ».
Titus se montre affable avec Epicharis, Parsam et Lucia, qui ne laissent pas paraitre que son comportement dominateur et possessif leur déplait. Quand il voit Tertullia, la fillette se réfugie dans les bras de Lucia et lui dit, très hostile : « Tu n’es pas mon père »
• Je ne prétends pas l’être, mais je te donnerai beaucoup de frères et sœurs.
Au bout d’un moment, qui est une éternité pour Tullia, qui n’en peut plus d’attendre, Titus prend la jeune femme par la main et souhaite la bonne nuit à l’assistance, ajoutant : « je vais honorer ma femme »
Aussitôt dans la chambre, Titus arrache la robe de Tullia, qui a pourtant coûté si cher. Tullia aurait aimé de la tendresse, des caresses, des baisers. Titus en décide autrement :
• Mets-toi à quatre pattes. Je vais te prendre en levrette !
Tullia se met sur le lit et attend la saillie du mâle. Elle a besoin d’être baisée par son homme. Et en effet, Titus démontre toute sa virilité et son expérience. Malgré son jeune âge, il va faire preuve d’une endurance hors du commun. Sa longue verge remplit si bien Tullia et cogne contre sa matrice. Il lui impose son rythme, il la pilonne, la démonte.
Sauf Vettius Valens, aucun homme n’a fait un tel effet à Tullia, qui enchaine les orgasmes et dont les cris de plaisir emplissent la nuit. C’est pour la jeune patricienne le bonheur absolu, jamais elle ne s’est sentie autant femelle, autant dominée par un mâle. C’est presque trop, sa jouissance est une longue plainte, presqu’une souffrance. Et c’est une délivrance quand, enfin, il se vide en elle, par de puissants jets, interminables. Et il en sera ainsi une bonne partie de la nuit.
Quand elle se réveille dans les bras de Titus, tard le lendemain matin, Tullia est définitivement conquise. Les amants s’embrassent, se caressent, Titus donnant enfin à Tullia cette tendresse dont elle a tant besoin. Tullia va lui prouver, qu’autant que Cléopâtre, elle mériterait d’être appelée « bouche d’or » Titus est le mâle, le fututor et sera demain le Pater Familias. A la grande frustration de Tullia, il lui refuse ce cunnilingus dont elle a tant envie. Un Romain ne fait pas cela, car il le juge indigne de lui.
Titus, à ce moment de notre histoire, aime sincèrement Tullia mais il va imposer ses conceptions. Il consent volontiers à la présence de Parsam, de Lucia et d’Epicharis, dont le rôle, à ses yeux, sera de prendre soin de leurs enfants. Il accepte aussi que Tullia puisse avoir des relations saphiques avec Julia. A ses yeux, cela ne compte pas et n’a aucune conséquence.
Puis il utilise un ton ferme, qui ne souffre aucune réplique, lui tenant avec force les poignets :
• J’ai été excité par le spectacle que tu m’as offert lors des Saturnales, mais désormais c’est fini. Tu es à moi et seulement à moi, femme. Je ne te partagerai plus et je veux m’assurer de la légitimité de nos enfants !
Titus interroge Tullia sur sa fécondité :
• Dis-moi, avec tous les amants que tu as eus au cours de ces années, et ton absence de précaution, as-tu été enceinte ? J’espère que tu n’es pas devenue stérile !
Tullia, honteuse, baisse les yeux. Elle répond qu’en effet ses frasques ont eu des conséquences et ajoute qu’elle a lu et appliqué les conseils que donnent à ce sujet Philénis de Samos dans ses ouvrages (voir « Histoire des libertines (94) D’autres femmes libres dans l’Antiquité », publié le 28 mars 2022).
Titus comprend que Tullia a eu recours, depuis son installation à Baïes, 8 ans auparavant, à des avortements. Tullia devance sa question en précisant qu’elle a toujours régulièrement ses menstruations et qu’elle est donc féconde.
Tullia ose alors demander si l’exigence de fidélité vaut aussi pour Titus. Le libertin qu’il est ne saurait se contenter d’une seule femme. Il répond :
• Chez nous Romains, cette exigence ne concerne que les épouses. Il n’en n’est donc pas question. J’ajoute qu’il y a, dans cette maison, des femmes charmantes dont je m’occuperai quand j’en aurais envie.
Tullia ne proteste pas. Titus ne fait que reprendre une pratique habituelle à Rome ou plutôt chez les anciens Romains et dans l’esprit des lois d’Auguste. Depuis, les matrones ont pris beaucoup de libertés. C’est à cela que renonce Tullia. Le « vieux Romain » qu’est son père Marcus ne pourrait que se réjouir de cela.
***
Nous reviendrons sur les 18 mois au cours desquels Tullia et Titus ont vécu maritalement, la seule période de la vie de la patricienne où elle a été la femme d’un seul homme, lequel veille à combler l’insatiable libido de la jeune femme. Soumise à un homme fort, qui comble ses sens et dirige sa vie, Tullia semble heureuse.
Dans les premiers mois de leur relation, le couple va assister à deux mariages. Le premier est, comme prévu, celui de Parsam et de Lucia. Tullia est heureuse pour ces deux êtres si chers à son cœur, même si l’absence de relations avec eux, après tant d’années qui les unissaient, est dure à vivre pour elle. Sa mutilation ne permet évidemment pas à Parsam d’être père. Mais il élève comme ses enfants Vibia, 9 ans désormais, la fille que le cruel Lurco avait obligé Lucia à concevoir avec l’esclave numide Adherbal, mais aussi Tertullia, la fille de Tullia et de Valens, qui a désormais 7 ans, un fort caractère et qui est très hostile à Titus.
Le second mariage était lui aussi prévu pour juin 56. C’est celui de Julia avec le sénateur Publius Antius Bibulus, quadragénaire et alcoolique notoire, lequel a achevé son mandat de propréteur en Lycie-Pamphylie. Le mariage a lieu comme prévu, dans la villa de Fausta. Paulla, la mère de Julia, n’apprécie guère la présence de Tullia, imposée par Fausta et Julia.
Paulla, qui hait Tullia, a perçu le changement de comportement de celle-ci, à la fois dans sa tenue, bien plus conforme à une matrone et à son rang de patricienne, et dans son comportement envers les hommes. Elle a aussi compris que cela est l’œuvre de ce Titus, le fils du général Vespasien, que Fausta lui a présenté. Paulla n’a pu retenir sa méchanceté :
• Cette prostituée a enfin trouvé son maître ! Mais comment un si jeune homme peut-il se commettre avec une telle femme qui a près de 10 ans de plus que lui et qui s’est roulée dans la boue ?
• Tu ne peux le comprendre, ma sœur, tout simplement parce que tu ignores ce qu’est l’amour
Paulla se retient. Ah si son but n’était pas que sa fille hérite de l’immense fortune de la veuve du général Hosidius Geta, elle lui dirait qu’elle aussi est une putain comme son amie Tullia !
Fausta, qui adore sa nièce, a tout pris à sa charge. Le banquet est une nouvelle fois fastueux. Tout est prêt. Dans le Triclinium, les lits n’attendent plus que les invités. Plats en argent, coupes en verre soufflé et teinté d’une grande finesse, vieux Falerne accompagné d’autres vins très prisés tels que le massique et le cécube contribueront au luxe de ce diner, lequel débutera par des huitres du lac Lucrin, spécialité de Baïes.
Le menu de ce soir comprend du sanglier, du marcassin des forêts de Gaule, du loir rôti au miel et saupoudré de graines de pavot, des escargots, du flamant rose, du paon, des œufs de paon accommodés du meilleur garum, importé d’Hispanie, du foie gras d’oie, du boudin et des rognons, du veau bouilli en sauce piquante. Les produits de la mer occupent une place de choix, avec des daurades d’élevage ou encore des langoustes aux asperges.
Deux esclaves portent une énorme pièce montée, composée de poires, de prunes, de grenades, de dates, de figues et de raisin. D’autres esclaves avaient ouvert des amphores de vin de Falène, dont le contenu est versé, avec de l’eau pure et des aromates, dans un magnifique cratère apulien.
Fausta a une nouvelle fois confié à son amant Claudius la responsabilité d’être « le roi de boisson », celui qui définit les quantités et types de vins que les convives doivent boire. Il doit cibler Bibulus, ce qui ne surprend guère, car c’est le « jeune » époux. Mission accomplie, puisque Bibulus totalement ivre, doit être porté à sa chambre.
Le plan imaginé par Fausta a parfaitement fonctionné. Le temps que Bibulus cuve son vin, cela laisse le temps à Lucius et Julia de s’isoler pour s’aimer longuement. C’est ce soir-là que les amants de Baïes vont concevoir l’enfant que Bibulus croira être le sien. Puis Julia consent à rejoindre Bibulus, profondément endormie et prend soin de verser dans le lit la fiole de sang de porc, qui fera que Bibulus, qui ne se rappelle plus de rien, sera persuadé d’avoir défloré sa jeune épouse. Quand il émergera de sa lourde ivresse, il aura la surprise de la retrouver nue, dans ses bras. La jeune ingénue le gratifiera d’une fellation dont elle est devenue, elle aussi, une experte.
Julia saura rendre fou Bibulus qui lui accorde tout, y compris de passer beaucoup de temps à Baïes auprès de Fausta, en réalité pour y rencontrer tranquillement Lucius et ses autres amants. Bibulus, qui poursuit son cursus honorum à Rome, sera le plus grand cocu de l’empire, à l’instar de l’empereur Claude ou de Lurco, le défunt mari de Tullia.
Quant à Lucius, , Julia, devenue dominatrice, exige qu’il lui soit fidèle et ne se marie pas. Le jeune homme, amoureux, obtempère, devenant en quelque sorte le mari candauliste de la belle Julia. Quant à celle-ci, elle remplace, pour le moment, Tullia comme « reine de Baïes ».
Titus prive en effet Tullia de ses frasques, la seule tolérance étant sa liaison saphique avec Julia. Tullia, follement amoureuse, semble heureuse. Est-ce durable ? Sa nature va-t-elle reprendre le dessus ? Jusqu’où va l’engagement de Titus envers elle ?
(A suivre 30 : « Le Mulio»)
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12 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Julie, c'est exact. Du fait de son comportement, les Romains craignaient un nouveau Néron. Ce fut donc pour eux une divine surprise, mais le règne sera bref, suivi par celui du tyrannique Domitien
Personnage intéressant que Titus, qui fut, avant d'être empereur, un noceur, un débauché et que l'arrivée sur le trône métamorphosa au point que Suétone dit de lui qu'on l'appelait "les délices du genre humain"
Julie
Julie
@ Luc, merci. La comparaison avec Pétrone est flatteuse!
@ Eric, pardon, je n'avais pas vu ton commentaire et je t'en remercie. J'avais déjà lu quelques uns de tes textes et je me ferai un plaisir d'aller à la découverte des autres, en ne manquant pas de laisser un commentaire
Ce que j'aime dans cette série, c'est la combinaison de l'histoire, de l'érotisme, le mélange de personnages fictifs et réels, et de précieuses informations sur les moeurs et la civilisation romaines.
Pour en revenir sur ce chapitre, on a l'impression de continuité avec le Satyricon de Pétrone.
Luc
Pour en revenir sur ce chapitre, on a l'impression de continuité avec le Satyricon de Pétrone.
Luc
Pas mal, c'était la première fois que j'en lisais.
De mon côté j'ai ajouté quelques histoires sur mon site
au plaisir de te lire
Eric
De mon côté j'ai ajouté quelques histoires sur mon site
au plaisir de te lire
Eric
Merci Micky. Et, s'agissant du contenu, ça change des versions latines faites par certains d'entre nous, pendant notre scolarité, à partir de la "Guerre des Gaules" ou des plaidoiries de Cicéron! :-)
Olga pousse le réalisme romain jusqu'à citer du latin ! On est vraiment dans une autre dimension d'histoire érotique.
@ Didier, merci pour ce second commentaire. Au fur et à mesure de la progression de l'intrigue, je fais le point sur l’actualité de la période et, en effet le début de l'an 55 est marquée par la perte d'influence d'Agrippine et la mort de Britannicus, premier des crimes attribués à Néron, sans que l'on ait d'ailleurs de certitudes sur ce point, car le fils de Claude avait une santé fragile.
Titus avait fait partie de l'entourage de Britannicus (mais de Néron également) et il a été dit qu'il avait failli être une victime collatérale de l'empoisonnement de Britannicus
Comme j'avais fait de Fausta la veuve du glorieux général Hosidius Geta, c'était l'occasion d'évoquer un autre des conquérants de la Bretagne, Vespasien, père de Titus
Titus avait fait partie de l'entourage de Britannicus (mais de Néron également) et il a été dit qu'il avait failli être une victime collatérale de l'empoisonnement de Britannicus
Comme j'avais fait de Fausta la veuve du glorieux général Hosidius Geta, c'était l'occasion d'évoquer un autre des conquérants de la Bretagne, Vespasien, père de Titus
Olga,
Je te remercie pour ce retour, très instructif sur une suite de ta saga très prometteuse...
Je tiens à noter en sus de mon premier commentaire que c'est encore un très bon chapitre que tu nous as donné à lire, très sexe.
Tu y décris bien l'état d'esprit d’une Tullia, qui lors de la soirée et de l'orgie, se lâche totalement, montrant ainsi sa vraie nature ainsi qu’une déchéance totale aux yeux du bel inconnu. C’est très bien pensé d’avoir fait le rapprochement avec Suburre et Danaé.
Je remarque aussi que montres comment Fausta et Tullia, hypersexuelles toutes deux, abordent et se comportent pendant l'orgie, et cependant, sont bien différentes au final dans leurs attitudes.
Le subterfuge de la nuit de noce, c'est excellent, quelle imagination !!!
Je souligne, qu’une fois de plus, tu joues habilement avec la grande histoire.
Tout d’abord avec cette bonne présentation historique sur Vespasien, dont tu fais l’un des anciens amants de Fausta. Puis ensuite avec celle sur Titus à qui tu prêtes une relation avec Tullia.
Connaissant le résultat de celle qu’il a eu avec Bérenice, cette liaison, à mon humble avis, a peu de chance de réussir. Je présume que c’est cela ce que tu veux dire par « mauvaises surprises »…
Historiquement, j’ai bien apprécié ce bon zoom sur la mort de Britannicus, ainsi que cette allusion sur la prédiction faite sur son futur destin ainsi que sur celui de Titus.
Enfin, tu as sorti de ton escarcelle une fois encore des poèmes qui d'une manière générale sont bien adaptés au contexte, et placés habilement.
Tout cela démontre une fois encore l’énorme travail de mise en forme que tu as dû réaliser pour écrire ta saga.
Bravo.
Didier
Je te remercie pour ce retour, très instructif sur une suite de ta saga très prometteuse...
Je tiens à noter en sus de mon premier commentaire que c'est encore un très bon chapitre que tu nous as donné à lire, très sexe.
Tu y décris bien l'état d'esprit d’une Tullia, qui lors de la soirée et de l'orgie, se lâche totalement, montrant ainsi sa vraie nature ainsi qu’une déchéance totale aux yeux du bel inconnu. C’est très bien pensé d’avoir fait le rapprochement avec Suburre et Danaé.
Je remarque aussi que montres comment Fausta et Tullia, hypersexuelles toutes deux, abordent et se comportent pendant l'orgie, et cependant, sont bien différentes au final dans leurs attitudes.
Le subterfuge de la nuit de noce, c'est excellent, quelle imagination !!!
Je souligne, qu’une fois de plus, tu joues habilement avec la grande histoire.
Tout d’abord avec cette bonne présentation historique sur Vespasien, dont tu fais l’un des anciens amants de Fausta. Puis ensuite avec celle sur Titus à qui tu prêtes une relation avec Tullia.
Connaissant le résultat de celle qu’il a eu avec Bérenice, cette liaison, à mon humble avis, a peu de chance de réussir. Je présume que c’est cela ce que tu veux dire par « mauvaises surprises »…
Historiquement, j’ai bien apprécié ce bon zoom sur la mort de Britannicus, ainsi que cette allusion sur la prédiction faite sur son futur destin ainsi que sur celui de Titus.
Enfin, tu as sorti de ton escarcelle une fois encore des poèmes qui d'une manière générale sont bien adaptés au contexte, et placés habilement.
Tout cela démontre une fois encore l’énorme travail de mise en forme que tu as dû réaliser pour écrire ta saga.
Bravo.
Didier
Merci Didier. Titus va réserver à Tullia de bonnes et de mauvaises surprises. Le futur empereur est bien, pour Tullia, l'homme de sa vie
Ce chapitre marquerait-il un nouveau tournant bénéfique dans la vie de Tullia ? Il semblerait que oui.
Notre belle héroïne Tullia le temps de cette soirée orgiaque des Saturnales, redeviens Danaé et emportée par son hypersexualité se surpasse dans des ébats ancillaires, battant de surcroît le record de Messaline...
Julia, en parallèle, montre sa vraie nature à un Lucius devenu candauliste, en se livrant à sa première pluralité.
Tullia, notre belle matrone, suffisamment ivre pour se livrer à cette débauche totale reste cependant assez lucide pour observer les réactions de cet homme qui l’obnubile, la fascine…
La soirée se finissant, le bel inconnu enlève alors à ses invités une Tullia totalement subjuguée pour lui faire l’amour, le reste de la nuit.
Ce n’est qu’au matin et par Fausta que Tullia, comblée, connaitra enfin le nom de ce bel inconnu dont elle s’est follement éprise.
Proche de la famille impériale, fils de l’illustre général Vespasien, un des héros de la conquête de la Bretagne, il s’agit de Titus.
Même si Valens est toujours présent dans son cœur, notre belle héroïne est effectivement tellement amoureuse de Titus, devenu son homme, son mâle, qu’elle décide que désormais il partagera sa vie, et sa maison.
Accueilli, malgré quelques réticences, par les proches, les intimes de Tullia, Titus s’impose comme le nouveau maitre de la domus.
Contrairement à Valens, Titus véritable stéréotype de la gent masculine romaine, dominateur et "macho" en somme, demande à Tullia de renoncer à sa vie de plaisir, de débauche en exigeant d’elle une fidélité absolue.
Dès lors, notre belle héroïne, s’assagissant donc, doit céder sa place de "reine de Baïes" à une Julia désormais mariée à un Bibulus, totalement berné lors de sa nuit de noce, et ouvertement cocu…
Eprise et passionnée, Tullia semble être heureuse en effet auprès de Titus.
Néanmoins, partageant ton questionnement final, j’ai des doutes sur la persistance, la pertinence de cette relation entre eux deux.
Ce n'est pas en effet qu’elle soit toxique en soi, mais d'un certain côté, en plus d’être "bridée" dans sa sexualité, Tullia ne risque-t-elle pas d’y perdre aussi son indépendance, sa liberté de décisions, d'actions ? En un mot, de ne plus être la femme "moderne" qu'elle a pu être auparavant.
D’un autre côté concernant Titus, historiquement on connait tous le devenir de sa liaison avec Bérenice…
Didier
Notre belle héroïne Tullia le temps de cette soirée orgiaque des Saturnales, redeviens Danaé et emportée par son hypersexualité se surpasse dans des ébats ancillaires, battant de surcroît le record de Messaline...
Julia, en parallèle, montre sa vraie nature à un Lucius devenu candauliste, en se livrant à sa première pluralité.
Tullia, notre belle matrone, suffisamment ivre pour se livrer à cette débauche totale reste cependant assez lucide pour observer les réactions de cet homme qui l’obnubile, la fascine…
La soirée se finissant, le bel inconnu enlève alors à ses invités une Tullia totalement subjuguée pour lui faire l’amour, le reste de la nuit.
Ce n’est qu’au matin et par Fausta que Tullia, comblée, connaitra enfin le nom de ce bel inconnu dont elle s’est follement éprise.
Proche de la famille impériale, fils de l’illustre général Vespasien, un des héros de la conquête de la Bretagne, il s’agit de Titus.
Même si Valens est toujours présent dans son cœur, notre belle héroïne est effectivement tellement amoureuse de Titus, devenu son homme, son mâle, qu’elle décide que désormais il partagera sa vie, et sa maison.
Accueilli, malgré quelques réticences, par les proches, les intimes de Tullia, Titus s’impose comme le nouveau maitre de la domus.
Contrairement à Valens, Titus véritable stéréotype de la gent masculine romaine, dominateur et "macho" en somme, demande à Tullia de renoncer à sa vie de plaisir, de débauche en exigeant d’elle une fidélité absolue.
Dès lors, notre belle héroïne, s’assagissant donc, doit céder sa place de "reine de Baïes" à une Julia désormais mariée à un Bibulus, totalement berné lors de sa nuit de noce, et ouvertement cocu…
Eprise et passionnée, Tullia semble être heureuse en effet auprès de Titus.
Néanmoins, partageant ton questionnement final, j’ai des doutes sur la persistance, la pertinence de cette relation entre eux deux.
Ce n'est pas en effet qu’elle soit toxique en soi, mais d'un certain côté, en plus d’être "bridée" dans sa sexualité, Tullia ne risque-t-elle pas d’y perdre aussi son indépendance, sa liberté de décisions, d'actions ? En un mot, de ne plus être la femme "moderne" qu'elle a pu être auparavant.
D’un autre côté concernant Titus, historiquement on connait tous le devenir de sa liaison avec Bérenice…
Didier