« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (36) : « La Domus Aurea »
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 04-05-2023 dans la catégorie Dans la zone rouge
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (36) : « La Domus Aurea »
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Tullia, patricienne hypersexuelle et maitresse du futur empereur Titus, se trouve à Rome en juillet 64, lors du grand incendie. Sa riche Domus, au pied du Palatin, est entièrement détruite, obligeant Tullia et ses proches à se réfugier sur le champ de Mars, où Néron a organisé l’hébergement des nombreux sinistrés.
Malgré tout le soutien apporté aux victimes et la lutte contre l’incendie, enfin maîtrisé après avoir ravagé Rome plus d’une semaine, Néron se voit accusé d’être à l’origine de la catastrophe.
***
Comme les flammes, la rumeur s’est très vite répandue : l’incendie n’est pas accidentel, mais criminel et il a été déclenché sur les ordres de Néron, avec pour principal complice son âme damnée, le Préfet du prétoire Tigellin.
L’aristocratie, qui déteste Néron, va faire circuler cette accusation. Trois motifs expliqueraient le crime de l'empereur, selon ses accusateurs.
Le premier est d'ordre ludique, voire esthétique et lié au goût du prince pour le théâtre : il aurait voulu reconstituer dans la réalité ce que la tradition poétique posthomérique racontait sur l'incendie de Troie et dont il avait lui-même repris la substance dans une œuvre personnelle. Depuis son palais, la lyre à la main, Néron aurait admiré les flammes et aurait déclamé des vers évoquant le sort de Troie.
Le deuxième motif se réfère aux projets urbanistiques qu'on lui prête : un nouvel aménagement de la ville dont les constructions, laides et mal commodes, le choquaient. Cette hypothèse peut d'ailleurs s'accorder avec celle de l'origine accidentelle, si l'on suppose que Néron, constatant les dégâts du feu, en aurait profité pour parachever une destruction qui arrangeait ses desseins.
Le troisième motif avancé est tout simplement celui de sa folie, qui lui avait fait souhaiter l'anéantissement de la ville et la disparition de tous ses habitants.
Les historiens modernes, contrairement à Tacite, Suétone et Dion Cassius, ont lavé Néron de ce terrible crime. Il n’empêche que la calomnie a porté ses fruits : dans une ville où le centre historique a été réduit en cendres, où plus du cinquième de la population se retrouve sans toit et où il y a eu des dizaines de milliers de morts, Néron l’extravagant, le criminel, le matricide est le principal suspect.
L’empereur a besoin d’urgence de détourner cette colère et de trouver un bouc-émissaire. Il va être encouragé par Poppée, Tigellin et son grand affranchi Epaphrodite, son secrétaire « a libellis », à mettre en cause la petite communauté chrétienne de Rome. C’est Poppée qui lance l’accusation :
• César, les coupables sont les Chrétiens. Leurs pratiques rituelles en font une secte secrète et criminelle. Ils ont mécontenté les dieux de Rome et provoqué leur colère !
• L’Augusta a raison, dit Epaphrodite. Ils pratiquent leur culte en se cachant. Ils commettent les forfaits les plus abominables. On les accuse d’infanticide, de manger de la chair humaine et de boire du sang. Ils sont sacrilèges, car ils refusent de reconnaitre nos dieux et de sacrifier à l’empereur.
Epaphrodite fait allusion à la Cène et relaie ainsi une accusation récurrente contre la nouvelle religion. Tigellin, d’habitude opposé à Poppée, va appuyer son idée.
• On m’a rapporté que des chrétiens exaltés ont manifesté leur joie devant l'incendie d'une cité qui représente pour eux la capitale du vice, la « nouvelle Babylone ». Mais ça ne veut pas dire qu’ils soient des incendiaires.
• Ils se réjouissent de l’incendie, leur crime est évident. Tigellin, je te charge d’arrêter tous les Chrétiens de Rome. À ma demande, Epaphrodite a établi des listes de ces criminels. Il rédigera une proclamation qui annoncera que la secte de Christos est à l’origine de l’incendie parce qu’elle a provoqué la colère des dieux et que tous ses adeptes seront châtiés comme il se doit. Nous serons impitoyables !
Poppée a un regard de triomphe. Elle minaude devant Néron. Alors que Tigellin quitte la pièce pour lancer la chasse aux Chrétiens, Poppée retient Epaphrodite :
• César, il faudra des châtiments exemplaires pour ces chiens.
• Nous leur appliquerons la lex Cornelia de sicariis et veneficiis de Sylla. Ces lois punissent les incendiaires.
• Les faire jeter aux fauves dans l’arène n’est pas suffisant pour leurs crimes. Le peuple attend une sévérité exemplaire. J’ai des idées qui te plairont, César. Epaphrodite les mettra en forme.
• Je te fais confiance, mon Augusta. Je sens que ça sera raffiné et cruel, comme j’aime, dit Néron.
Poppée, depuis des années, pousse Néron à se montrer impitoyable, bien loin du jeune empereur clément des débuts de son règne.
• Il faudra aussi récompenser généreusement ceux qui dénoncent les Chrétiens. A ce propos, Epaphrodite a reçu de Baïes une missive très intéressante, qui émane de Sylvia, ancienne servante de Messaline, qui a été recueilli par cette chienne de Tullia, après l’exécution de l’Augusta Meretrix. J’ai voulu t’en parler hors de la présence de Tigellin, qui protège cette putain, qui est sa maitresse depuis longtemps. Vois par toi-même, César !
Néron lit le message plein de haine de Sylvia qui dénonce comme chrétiens des proches de Tullia, Pomponia Graecina, mais aussi Lucia et Parsam, les plus anciens et plus proches compagnons de Tullia. Quant à celle-ci, Sylvia l’accuse de faire partie secrètement de la secte. Enfin, Sylvia dénonce leur présence à Rome.
• Ma lointaine cousine Pomponia, dit Néron, furieux. Il y a sept ans, elle avait déjà été accusée de pratiquer une « superstition étrangère », parce que chrétienne. Conformément à la loi, elle avait été jugée par son mari, le général Aulus Plautius, devant sa famille, et acquittée. Elle vit avec Tullia et je me suis laissé dire qu’elles avaient des relations contre nature.
• Tu dois être sans pitié, César. N’oublie pas que cette chienne de Tullia t’a humilié devant tous tes invités, lors du banquet sur l’étang d’Agrippa, en te faisant passer pour impuissant.
• Je sais que tu me réclames avec obstination sa tête depuis des années. Epaphrodite, fais-les arrêter. Que Tullia et Pomponia soient mises au secret à la prison Mamertine, qui a été épargnée par l’incendie.
• Epaphrodite, quand Tullia sera à Mamertine, fais-le-moi savoir, dit Poppée.
***
Tullia, Pomponia et leurs proches, sont, comme de nombreux Romains, réfugiés sur le Champ de Mars, où Néron a fait réaliser des abris provisoires et distribuer des vivres. Ils ne sont pas conscients du danger qui les menace. Tullia a la surprise de retrouver Lucia et Parsam. Elle ne savait pas qu’ils étaient à Rome, pour les mêmes motifs que Pomponia : rencontrer Paul de Tarse et Simon Pierre.
Malgré le désordre lié à l’incendie, la grande rafle des chrétiens de Rome sera très efficace, à partir des listes préalablement établies par Epaphrodite. Les Préfets du prétoire, Tigellin et Faenius Rufus, le Préfet de la Ville, Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, en poste depuis 61, lancent leurs hommes. Ceux qui font confession de leur foi chrétienne sont immédiatement arrêtés. On s’empare ensuite de ceux que les dénonciations présentent comme chrétiens. Au total quelques centaines de personnes sont arrêtées, dont Simon Pierre et Paul de Tarse.
Au vu des personnalités de Pomponia, membre de la famille impériale, et de Tullia, Patricienne, fille et mère de sénateur, le Préfet de la Ville est présent en personne. Titus Flavius Sabinus, âgé de 56 ans, est le frère aîné du général Vespasien. Il a été légat en Bretagne, sous les ordres d’Aulus Plautius, ce qui fait qu’il connait très bien Pomponia, la veuve du général, comme Fausta, amie de Tullia et veuve du général Hosidius Geta. Sabinus est sénateur, il a été consul en 47, gouverneur de la province de Mésie pendant 7 ans. Néron l’a nommé Préfet de la Ville deux ans auparavant. Il a une excellente réputation, bien différente de celle de Tigellin.
Il a aussi entendu parler, et pas en bien, de Tullia, par son frère Vespasien, qui la déteste et l’appelle « la putain ». Sabinus sait que la Patricienne est la maitresse de son neveu Titus, aussi brillant que débauché.
Epaphrodite a fait venir Sylvia, depuis Baïes, pour qu’elle permette, en toute discrétion, car voilée, d’identifier Tullia et ses proches. Grace à elle, les cohortes urbaines du Préfet de la Ville les retrouvent dans la foule du Champ de Mars. Lucia, Parsam et Pomponia sont fiers de rejoindre en prison les apôtres Pierre et Paul, envoyés à Mamertine. Pomponia tente d’empêcher l’arrestation de Tullia :
• Tullia n’est pas Chrétienne. Laissez-la !
• Il est hors de question que je t’abandonne ma sœur. Bien sûr que je suis une adepte de Christos. Si on t’arrête, on doit m’emprisonner également.
Tullia a retenu, de son entretien avec Paul de Tarse, il y a trois ans, à Puteoli, une prière, qu’elle se met à réciter :
« Pater noster, qui es in caelis,
sanctificetur nomen tuum »
Le fidèle Decimus, garde du corps de Tullia tente de s’interposer, mais Tullia lui ordonne de ranger son glaive et de se tenir tranquille. Pomponia est effondrée, car elle comprend que Tullia a lié son sort au sien. Tullia et Pomponia sont conduites à la Prison Mamertine, ou Tullianum, située au pied du Capitole, dans la région VIII , celle du Forum, relativement épargnée par l’incendie.
Tullia a le temps de dire à Sabinus :
• Je t’en supplie, Préfet, préviens ton neveu Titus !
***
La cruelle Poppée avait promis pour les Chrétiens des supplices raffinés. Sous son influence, Néron est de plus en plus un tyran et deviendra le grand persécuteur qui restera dans les mémoires comme l’Antéchrist.
Les condamnations sont exécutées selon le statut social : ceux qui n'ont pas la citoyenneté romaine sont exposés aux bêtes féroces ou liés sur des croix en bois ou encore revêtus de tuniques, recouvertes d'une épaisse couche de poix à laquelle on met le feu (supplice connu sous le nom de tunica molesta). Ces supplices ont lieu dans les jardins de Néron et au cirque construit par Caligula, sur la rive droite du Tibre, dans la zone du Vatican, le Circus Maximus ayant été détruit par le feu.
Bon nombre de Chrétiens périssent dans des spectacles effroyables, bien dans le goût de Néron. Et, comme ces spectacles se déroulent souvent de nuit et que l'on brûle des suppliciés transformés en torches vivantes, Néron est bien l'auteur d'un incendie : il a livré aux flammes ceux sur lesquels il a rejeté l'accusation qui pesait sur lui.
Tacite écrit : « On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque ».
La mort des apôtres Pierre et Paul a été rattachée à cette persécution, Paul de Tarse étant décapité, en tant que citoyen romain, alors que Pierre demanda à être crucifié la tête à l’envers. Il est difficile d’évaluer le nombre de victimes, sans doute plusieurs centaines.
***
Pomponia et Tullia sont donc enfermées dans les geôles de la prison Mamertine. Comme elle l’avait demandé, Poppée est informée de cette arrestation. Elle donne l’ordre de ménager Pomponia, qui appartient à la famille impériale et qui est la veuve du glorieux et populaire général Aulus Plautius. Pomponia sera traitée avec respect, sans être enchaînée ni molestée, encore moins violentée.
Par contre, Tullia est désormais en son pouvoir, au secret dans une cellule sombre et sordide. Poppée sait qu’une patricienne ne saurait être livrée aux fauves ou servir de torche vivante dans les jardins de Néron. Poppée entend faire périr Tullia lentement.
Elle veut d’abord jouir du plaisir d’être spectatrice de la déchéance de celle qu’elle déteste tant. Poppée se rend à Mamertine et descend dans les profondeurs de la prison, où Tullia est enfermée au secret, enchaînée, dans une cellule sans lumière.
Les torches de l’escorte de Poppée éblouissent Tullia.
• Quel plaisir de te voir ainsi en mon pouvoir !
Tullia se lève et tente de se jeter sur l’Augusta, mais ses chaines l’en empêchent.
• Bientôt, tu me supplieras d’abréger tes souffrances. Ce sera long, je veux assister à ta déchéance
• Pourquoi me hais-tu autant ? Je ne t’ai jamais fait de mal. Je n’ai jamais cherché à te nuire, ni auprès d’Othon, ni auprès de Néron.
• Pour beaucoup de raisons. Tu as été une proche de Messaline, laquelle a causé la mort de ma mère. Ensuite, c’est toi que Néron voulait, depuis que tu l’as déniaisé. Je n’ai été pour lui qu’un choix par défaut. Et enfin, je suis la plus belle femme de Rome et je ne supporte pas qu’une autre prétende l’être.
Tullia frissonne. Elle comprend que Poppée n’est pas seulement une ambitieuse. Elle est cruelle, folle et dangereuse. Tullia se dit qu’elle ne sortira pas vivante de ce cul de basse fosse. Poppée n’en n’a pas fini avec elle. Elle ordonne aux gardes :
• Enlevez-lui cette tunique. Je veux qu’elle soit nue sur cette paillasse ! Elle est à votre disposition quand vous en avez envie !
Poppée s’approche, après avoir ordonné aux gardes de resserrer les chaines de Tullia. Poppée commence à caresser Tullia, une main et ses lèvres s’attardant sur les tétons si érogènes de la patricienne, alors que son autre main fouille la chatte de Tullia, la doigtant sans ménagement jusqu’à ce que la matrone jouisse.
Au départ, l’intention de Poppée était de faire mal à Tullia. Maintenant, elle veut la faire jouir. Elle comprend que la chatte de la patricienne est habituée à cela, qu’elle est bien ouverte, lubrifiée, trempée.
• Oui, Augusta, continue ! Mets-moi tous tes doigts ! Vas-y, j’aime ça !
Poppée enfonce sa main, jusqu’au poignet, dans la chatte de Tullia. Elle la fiste, sans ménagements. Tullia a les yeux révulsés, ses traits sont déformés par le plaisir. Elle jouit, avec cette main fine qui la pénètre et qui la baise.
• Oui, Augusta, j’aime ce que tu me fais. Vas-y, enfonce-toi, écartèles-moi ! Oh oui, comme ça ! Comme c’est bon ! Fais-moi jouir !
Tullia a un violent orgasme et se laisse aller jusqu’à accepter un baiser langoureux de Poppée sur ses lèvres. Tullia se rend compte qu’une fois de plus, ses sens la gouvernent et sont hors de contrôle. Poppée fait le même constat et s’en réjouit :
• Tu es vraiment une chienne !
Tullia réagit à l’injure et, ne se contenant plus, crache au visage de l’Augusta, recevant en retour deux violentes gifles. Poppée, furieuse, ordonne aux gardes :
• Baisez-la ! Maintenant !
Les trois gardes ne se sont pas prier et, à tour de rôle, possèdent Tullia.
Les gardes prennent l’initiative d’enlever les chaines, pour mieux profiter de Tullia. Celle-ci se met à quatre pattes sur la paillasse, attendant la saillie. Elle espère ainsi amadouer ses geôliers. En plus, n’ayant rien connu depuis le terrible banquet de Tigellin, elle est objectivement en manque. Elle atttend la saillie des mâles.
Les trois brutes vont se succéder sur Tullia, qui enchaine les orgasmes :
• Oh, par le con de Vénus, je n’aurais jamais pensé baiser une patricienne.
• Oh oui, vas-y, salaud, mets-la moi, bien au fond, plus fort, oui comme ça !
• Oh merci, Augusta, du magnifique cadeau que tu nous fais ! Qu’est-ce qu’elle est bonne !
Le premier a à peine fini de remplir Tullia qu’il se retire et est remplacé par le suivant.
Dans la cellule voisine, Pomponia entend les gémissements, les cris, les hurlements de plaisir de son amie. Elle sait ce qui est en train de se passer et prie pour Tullia.
Une autre chose est en train de se passer. Poppée assiste à la séance qu’elle a commandée. Elle a enlevé sa stolla et n’a plus que sa tunique, sous laquelle elle est nue. Ses doigts fouillent sa chatte. Elle se branle le clito violement et encourage les gardiens :
• Oh j’adore ! Par Junon, allez-y. cette putain est à vous, baisez-la, démontez-la, fécondez-la !
Et quand le troisième gardien provoque un orgasme chez Tullia, encore plus violent que les précédents, Poppée jouit à son tour, accompagnant la jouissance de son ennemie.
Tout à l’heure Poppée n’a pas dit toute la vérité. Pourquoi hait-elle autant Tullia ? Parce qu’elle est jalouse : elle l’envie de pouvoir ainsi assumer son hypersexualité. Car Poppée est, elle aussi, hypersexuelle. Quand elle était l‘épouse de l’ancien Préfet du prétoire, Rufrius Crispinus, elle a collectionné les amants. Ensuite, son second mari, le futur empereur Othon, a été un amant très performant. Par contre avec Néron, Poppée est profondément frustrée. Malgré tous les efforts de Poppée, Néron est un éjaculateur précoce, qui ne la fait pas jouir et qui, de plus en plus, préfère de plus en plus ses mignons à son épouse. Certes Poppée est devenue impératrice et Augusta. Mais à quel prix : le sacrifice de sa libido.
Tout à l’heure, elle aurait aimé être à la place de Tullia et se faire saillir par ces mâles. Mais son rang le lui interdit et elle sait que Néron ne l’accepterait pas.
Depuis qu’elle a quitté Othon, Poppée doit se contenter de ses doigts et de ses olisbos pour se faire jouir. Voilà pourquoi elle jalouse tant Tullia, pourquoi elle a une haine sans limites contre elle.
En fait, et Tullia le comprend en ce moment, Poppée a été profondément marquée par le sort de sa mère, Poppea Sabina, poussée au suicide par Messaline en 47, car l’Augusta Meretrix la considérait comme sa grande rivale, parce que amante de Mnester et de Valerius Asiaticus. Poppée, alors âgée de 17 ans, a été profondément marquée par ce drame. Elle a décidé d’utiliser ses charmes, qu’elle sait grands, pour parvenir à ses fins et venger sa mère, en faisant autour d’elle le plus de mal possible.
Poppée réajuste sa tenue et reprend son rôle d’Augusta :
• J’espère que ça vous a plu ! Vous pouvez profiter d’elle autant que vous en avez envie. Il en est de même pour vos collègues !
• Merci, Augusta, c’est une belle récompense que tu nous offres !
• Une question : il y a des gens qui sont dans cette prison depuis longtemps, je suppose ?
• Oui, Augusta, parfois depuis des années. Nous mettons ces hommes ensemble dans des cellules à l’étage au-dessus.
• J’imagine qu’ils aimeraient s’occuper de cette chère Tullia !
• Cela reviendrait à la livrer à des fauves. Ces hommes la tueraient. Ils sont devenus des monstres !
• Je ne te demande ton avis. Vous le ferez quand vous en recevrez l’ordre.
Poppée revient quelques jours plus tard avec une autre idée perverse. Elle fait fouetter Tullia et, à nouveau, se masturbe en étant témoin de ces sévices. Ce qui exaspère Poppée est que Tullia ne se plaint pas et ne supplie pas. Au contraire, elle semble y prendre du plaisir et défier l’Augusta. Ce qu’ignore Poppée est que Tullia a pratiqué de telles séances extrêmes à Baïes.
Dans le mois qui suit, Tullia est régulièrement « visitée » par les gardiens de la prison Mamertine. En échange des étreintes sommaires qu’elle leur accorde, Tullia voit son régime s’améliorer, ses chaines retirées, son hygiène et sa nourriture s’améliorer.
Quand Poppée envoie l’ordre de l’amener à la cellule des prisonniers les plus anciens, les gardiens commencent par obéir, puis interviennent pour empêcher que ces véritables bêtes ne mettent en pièces la jeune femme. Les gardiens savent que ce n’est qu’un sursis. La cruelle Augusta va vouloir vérifier comment sa victime a supporté cette terrible épreuve. Comment va-t-elle réagir ?
***
Dès l’arrestation de Tullia et Pomponia, Decimus a tenté d’alerter Titus, mais, malgré tous ses efforts, il n’est pas parvenu à l’atteindre. Decimus n’arrive pas à savoir ce qu’est devenue Tullia. Quant à Caius, le fils de Tullia, il refuse de recevoir Decimus, lui faisant répondre que sa mère n’avait que ce qu’elle méritait. Decimus est désespéré, convaincu que la Domina est perdue.
Celui qui va sauver Tullia sera le Préfet de la Ville, Titus Sabinus. Sabinus est un honnête homme. L’historien Tacite vantera son désintéressement et ses trente-cinq ans au service de l'État romain. Sabinus sait que son frère Vespasien déteste cette Tullia mais il a admiré le courage de cette matrone. La situation à Rome accapare le Préfet de la Ville. Dès qu’il en a la possibilité, Sabinus s’absente quelques jours pour se rendre à Reate, chez Vespasien. Il en profite pour informer Titus du sort de Tullia.
Celui-ci comprend que sa maitresse est en danger de mort. Il se rend immédiatement à Rome et commence par obtenir le soutien de Tigellin, qui n’était pas au courant de l’arrestation de Tullia. Avec l’aide de Sabinus, Titus et Tigellin finissent par savoir où se trouve Tullia et ils vont voir Néron.
Ils doivent longtemps insister pour que Tullia et Pomponia soient libérées, la seule exigence de l’empereur est, une nouvelle fois, que Tullia et Pomponia restent loin de Rome. C’est Tigellin qui se présente à la Mamertine pour faire libérer les deux femmes, juste à temps pour Tullia, Poppée ayant annoncé qu’elle viendrait, en personne, le lendemain superviser la « livraison » de Tullia aux détenus de longue durée de la sinistre prison.
Quand elle se rendra à la Mamertine en pensant ainsi en finir avec Tullia, Poppée aura une véritable crise de rage en constatant que sa proie lui a échappé. Elle fera une terrible scène à Néron et il en résultera des mois de rupture au sein du couple impérial. Poppée n’a jamais renoncé à rien. Tullia reste plus que jamais son obsession. Elle veut sa tête !
L’intransigeante Tullia avait commencé par refuser de quitter la prison tant que n’ont pas été retrouvés Lucia et Parsam. Il faut toute l’insistance de Pomponia pour lui faire entendre raison.
Lucia et Parsam, au moment de l’arrestation, ont été séparés de Pomponia et de Tullia. Anciens esclaves, affranchis, ils n’avaient pas le même statut et la même valeur pour les sbires de Néron que des patriciennes comme Pomponia et Tullia.
Tullia ne parviendra jamais à savoir ce que sont devenus Lucia et Parsam. Lucia, son amie d’enfance, celle avec qui elle avait découvert le saphisme. Parsam, l’eunuque « spadones » qu’elle a tant aimé. Parsam et Lucia, qui ont élevé ses enfants Tertullia et Domitia. Pomponia a beau dire à Tullia que leurs amis sont morts heureux, comme témoins, comme martyrs, aux côtés des apôtres Pierre et Paul, Tullia n’accepte pas cette perte, qui sera toujours une blessure à vif pour elle, aussi profonde que l’avait été l’exécution de Vettius Valens. Cela retardera sa conversion effective au christianisme car elle n’accepte pas que l’on puisse périr pour sa foi.
***
Tullia et Pomponia, le cœur lourd, regagnent la villa de Baïes. Tullia est marquée par cette détention, dans son corps, mais surtout dans son âme. Elle ne supporte pas la perte de Parsam et Lucia.
Pomponia poursuit son prosélytisme chrétien, ayant été convaincue par Paul de Tarse que le martyr n’était pas une fin en soi et qu’elle devait poursuivre sa mission. Pomponia prend sous sa coupe Vibia, alors âgée de 17 ans, la fille que Lucia avait eu de la relation que le cruel Lurco avait imposée entre la confidente de Tullia et Adherbal, l’esclave africain de la Domus (voir « (3) : un jour décisif pour Tullia », paru le 2 septembre 2021).
Titus est loin de Baïes. Son épouse légitime, Marcia Furnilla a donné naissance, le 13 septembre 64, à une fille, Julia Flavia ou Julia Titii. Titus reste auprès de son épouse, Marcia Furnilla, dont l’accouchement a été difficile.
Titus sait en outre que Tullia, terriblement déprimée, accablée de chagrin, refuse de voir quiconque, même lui. Elle a pour le moment mis entre parenthèses sa libido incontrôlable, refusant les tentatives de son amie Fausta ou encore de Julie, la nouvelle reine de Baies, de l’inviter à des banquets. Tullia n’a pas la tête à ça. Toujours séduisante, elle se sent pourtant vieillir, d’autant que, à l’automne 64 également, sa fille Tertullia donne à Lucius un fils, qu’ils décident d’appeler Marcus, en référence au père de Tullia, mais aussi au lointain ancêtre de Lucius, le triumvir Crassus.
La fin de cette année 64 et le début de 65 voient se multiplier les présages négatifs, ce qui compte pour un peuple aussi superstitieux que les Romains.
Une comète se montre dans le ciel à plusieurs reprises. À Plaisance, nait un veau ayant la tête sur la cuisse. Une partie de la flotte romaine est détruite à Cumes et Misène, par la tornade qui souffle en Campanie. Une révolte de gladiateurs éclate à Préneste, dans le Latium et, pendant un moment, on craint une nouvelle guerre de Spartacus.
La grande tempête de l’hiver 65 provoque d’importants dégâts à la villa de Baïes, qui a juste effacé les conséquences du tremblement de terre de 62. Tullia, qui se relève lentement, grâce à l’infinie patience de Pomponia, n’imagine pas ce qu’est en train de tramer sa douce amie Epicharis, âme du complot qui se monte contre Néron autour du sénateur Pison.
***
Dès l’automne 64, Néron se lance dans la reconstruction de Rome. Il édicte une série de règles : les édifices ne pourront avoir des murs mitoyens ; certaines parties devront être construites en pierre de Gabies ou d'Albe, considérées comme réfractaires au feu. Les propriétaires devront en outre prendre toute disposition pour que les moyens de lutte contre le feu soient disponibles. Néron réprime l'usage abusif de l'eau par les particuliers afin d'assurer un meilleur débit de l'eau distribuée par les aqueducs.
L'empereur a fait évacuer les décombres en les faisant transporter dans les marécages d'Ostie en profitant des voyages de retour des navires qui remontaient le Tibre jusqu'à Rome avec le blé. La reconstruction des édifices est subventionnée, les primes en monnaie pouvaient être perçues un an après l'achèvement de la construction.
La reconstruction de la ville se fera à partir de la « Domus Aurea », la nouvelle résidence que l'empereur veut se faire construire après le désastre. Dans le reste de la ville, Néron fait réaliser des voies de communication larges et droites, en limitant la hauteur des constructions, avec de vastes cours intérieures et des portiques sur les façades.
Début 65, Néron confie à deux architectes, Severus et Celer, la construction d’un somptueux palais qui doit s’étendre du mont Palatin au mont Cælius, partie avancée de l'Esquilin, là où l'incendie a laissé de la place. Constitué de vastes appartements et de salles d’apparat, l’ensemble comprend en outre des bains, des maisons de campagne, des jardins où se dressent des colonnades qui se reflètent dans des nymphées.
La construction de la Domus Aurea voit l'introduction dans le monde romain d’innovations architecturales et artistiques remarquables, comme :
• La multiplication des salles de banquets en voûte et des coupoles
• La « Cenatio rotunda », une création peu commune possédant une tour ronde de 20 mètres de haut avec sa coupole de 13 mètres de diamètre, ouverte en son sommet par un oculus et supportée par 8 piliers et sur un plateau tournant à 360 degrés grâce à des sphères en bronze avec aux extrémités des ailettes, tout ceci alimenté par un mécanisme ingénieux de roue à aubes (connu des Grecs), un plancher offrant une vue rotative sur le parc et l'atrium du palais ainsi que sur la plus grande partie de la ville
• Des fontaines d'intérieur monumentales (nymphées) diffusant la fraîcheur et des reflets lumineux dansant dans les salles ;
• Des mosaïques placées sur des parois verticales ou des voûtes ;
• Des fresques murales d'inspiration fantastique, représentant des architectures en trompe-l'œil.
Avec son marbre, son ivoire et ses murs en feuilles d’or, ce complexe de 80 hectares et plus de 150 salles doit constituer le palais le plus spectaculaire et le plus onéreux de Rome. Depuis le Forum Romain, le palais disposera d’une entrée impressionnante avec des colonnades et une statue de Néron lui-même d’une hauteur de 35 mètres. Les bâtiments de la Domus Aurea atteignaient un gigantisme inégalé et extraordinaire.
L’accaparement d’une telle surface urbaine est peu apprécié des habitants de Rome, c’est un euphémisme. La vaste Domus, dont Tullia avait héritée, il y a 17 ans, de son mari Lurco, a été totalement détruite pendant l’incendie. Tullia compte bien la reconstruire. Or, sa propriété, qui comprend de vastes jardins, est située au pied du Palatin et donc en plein dans l’emprise de la Domus Aurea.
Tullia va commettre l’erreur fatale de refuser de céder le terrain, allant jusqu’à saisir la justice du Préteur contre l’empereur ! Le résultat final ne fait pas de doute, mais la procédure rend Néron furieux, car cela retarde les travaux de la Domus Aurea. Tullia va, le moment venu, le payer très cher, alors que d’autres évènements tragiques vont bouleverser Rome.
***
(À suivre 37 : « terreur et exil »)
Tullia, patricienne hypersexuelle et maitresse du futur empereur Titus, se trouve à Rome en juillet 64, lors du grand incendie. Sa riche Domus, au pied du Palatin, est entièrement détruite, obligeant Tullia et ses proches à se réfugier sur le champ de Mars, où Néron a organisé l’hébergement des nombreux sinistrés.
Malgré tout le soutien apporté aux victimes et la lutte contre l’incendie, enfin maîtrisé après avoir ravagé Rome plus d’une semaine, Néron se voit accusé d’être à l’origine de la catastrophe.
***
Comme les flammes, la rumeur s’est très vite répandue : l’incendie n’est pas accidentel, mais criminel et il a été déclenché sur les ordres de Néron, avec pour principal complice son âme damnée, le Préfet du prétoire Tigellin.
L’aristocratie, qui déteste Néron, va faire circuler cette accusation. Trois motifs expliqueraient le crime de l'empereur, selon ses accusateurs.
Le premier est d'ordre ludique, voire esthétique et lié au goût du prince pour le théâtre : il aurait voulu reconstituer dans la réalité ce que la tradition poétique posthomérique racontait sur l'incendie de Troie et dont il avait lui-même repris la substance dans une œuvre personnelle. Depuis son palais, la lyre à la main, Néron aurait admiré les flammes et aurait déclamé des vers évoquant le sort de Troie.
Le deuxième motif se réfère aux projets urbanistiques qu'on lui prête : un nouvel aménagement de la ville dont les constructions, laides et mal commodes, le choquaient. Cette hypothèse peut d'ailleurs s'accorder avec celle de l'origine accidentelle, si l'on suppose que Néron, constatant les dégâts du feu, en aurait profité pour parachever une destruction qui arrangeait ses desseins.
Le troisième motif avancé est tout simplement celui de sa folie, qui lui avait fait souhaiter l'anéantissement de la ville et la disparition de tous ses habitants.
Les historiens modernes, contrairement à Tacite, Suétone et Dion Cassius, ont lavé Néron de ce terrible crime. Il n’empêche que la calomnie a porté ses fruits : dans une ville où le centre historique a été réduit en cendres, où plus du cinquième de la population se retrouve sans toit et où il y a eu des dizaines de milliers de morts, Néron l’extravagant, le criminel, le matricide est le principal suspect.
L’empereur a besoin d’urgence de détourner cette colère et de trouver un bouc-émissaire. Il va être encouragé par Poppée, Tigellin et son grand affranchi Epaphrodite, son secrétaire « a libellis », à mettre en cause la petite communauté chrétienne de Rome. C’est Poppée qui lance l’accusation :
• César, les coupables sont les Chrétiens. Leurs pratiques rituelles en font une secte secrète et criminelle. Ils ont mécontenté les dieux de Rome et provoqué leur colère !
• L’Augusta a raison, dit Epaphrodite. Ils pratiquent leur culte en se cachant. Ils commettent les forfaits les plus abominables. On les accuse d’infanticide, de manger de la chair humaine et de boire du sang. Ils sont sacrilèges, car ils refusent de reconnaitre nos dieux et de sacrifier à l’empereur.
Epaphrodite fait allusion à la Cène et relaie ainsi une accusation récurrente contre la nouvelle religion. Tigellin, d’habitude opposé à Poppée, va appuyer son idée.
• On m’a rapporté que des chrétiens exaltés ont manifesté leur joie devant l'incendie d'une cité qui représente pour eux la capitale du vice, la « nouvelle Babylone ». Mais ça ne veut pas dire qu’ils soient des incendiaires.
• Ils se réjouissent de l’incendie, leur crime est évident. Tigellin, je te charge d’arrêter tous les Chrétiens de Rome. À ma demande, Epaphrodite a établi des listes de ces criminels. Il rédigera une proclamation qui annoncera que la secte de Christos est à l’origine de l’incendie parce qu’elle a provoqué la colère des dieux et que tous ses adeptes seront châtiés comme il se doit. Nous serons impitoyables !
Poppée a un regard de triomphe. Elle minaude devant Néron. Alors que Tigellin quitte la pièce pour lancer la chasse aux Chrétiens, Poppée retient Epaphrodite :
• César, il faudra des châtiments exemplaires pour ces chiens.
• Nous leur appliquerons la lex Cornelia de sicariis et veneficiis de Sylla. Ces lois punissent les incendiaires.
• Les faire jeter aux fauves dans l’arène n’est pas suffisant pour leurs crimes. Le peuple attend une sévérité exemplaire. J’ai des idées qui te plairont, César. Epaphrodite les mettra en forme.
• Je te fais confiance, mon Augusta. Je sens que ça sera raffiné et cruel, comme j’aime, dit Néron.
Poppée, depuis des années, pousse Néron à se montrer impitoyable, bien loin du jeune empereur clément des débuts de son règne.
• Il faudra aussi récompenser généreusement ceux qui dénoncent les Chrétiens. A ce propos, Epaphrodite a reçu de Baïes une missive très intéressante, qui émane de Sylvia, ancienne servante de Messaline, qui a été recueilli par cette chienne de Tullia, après l’exécution de l’Augusta Meretrix. J’ai voulu t’en parler hors de la présence de Tigellin, qui protège cette putain, qui est sa maitresse depuis longtemps. Vois par toi-même, César !
Néron lit le message plein de haine de Sylvia qui dénonce comme chrétiens des proches de Tullia, Pomponia Graecina, mais aussi Lucia et Parsam, les plus anciens et plus proches compagnons de Tullia. Quant à celle-ci, Sylvia l’accuse de faire partie secrètement de la secte. Enfin, Sylvia dénonce leur présence à Rome.
• Ma lointaine cousine Pomponia, dit Néron, furieux. Il y a sept ans, elle avait déjà été accusée de pratiquer une « superstition étrangère », parce que chrétienne. Conformément à la loi, elle avait été jugée par son mari, le général Aulus Plautius, devant sa famille, et acquittée. Elle vit avec Tullia et je me suis laissé dire qu’elles avaient des relations contre nature.
• Tu dois être sans pitié, César. N’oublie pas que cette chienne de Tullia t’a humilié devant tous tes invités, lors du banquet sur l’étang d’Agrippa, en te faisant passer pour impuissant.
• Je sais que tu me réclames avec obstination sa tête depuis des années. Epaphrodite, fais-les arrêter. Que Tullia et Pomponia soient mises au secret à la prison Mamertine, qui a été épargnée par l’incendie.
• Epaphrodite, quand Tullia sera à Mamertine, fais-le-moi savoir, dit Poppée.
***
Tullia, Pomponia et leurs proches, sont, comme de nombreux Romains, réfugiés sur le Champ de Mars, où Néron a fait réaliser des abris provisoires et distribuer des vivres. Ils ne sont pas conscients du danger qui les menace. Tullia a la surprise de retrouver Lucia et Parsam. Elle ne savait pas qu’ils étaient à Rome, pour les mêmes motifs que Pomponia : rencontrer Paul de Tarse et Simon Pierre.
Malgré le désordre lié à l’incendie, la grande rafle des chrétiens de Rome sera très efficace, à partir des listes préalablement établies par Epaphrodite. Les Préfets du prétoire, Tigellin et Faenius Rufus, le Préfet de la Ville, Titus Flavius Sabinus, frère de Vespasien, en poste depuis 61, lancent leurs hommes. Ceux qui font confession de leur foi chrétienne sont immédiatement arrêtés. On s’empare ensuite de ceux que les dénonciations présentent comme chrétiens. Au total quelques centaines de personnes sont arrêtées, dont Simon Pierre et Paul de Tarse.
Au vu des personnalités de Pomponia, membre de la famille impériale, et de Tullia, Patricienne, fille et mère de sénateur, le Préfet de la Ville est présent en personne. Titus Flavius Sabinus, âgé de 56 ans, est le frère aîné du général Vespasien. Il a été légat en Bretagne, sous les ordres d’Aulus Plautius, ce qui fait qu’il connait très bien Pomponia, la veuve du général, comme Fausta, amie de Tullia et veuve du général Hosidius Geta. Sabinus est sénateur, il a été consul en 47, gouverneur de la province de Mésie pendant 7 ans. Néron l’a nommé Préfet de la Ville deux ans auparavant. Il a une excellente réputation, bien différente de celle de Tigellin.
Il a aussi entendu parler, et pas en bien, de Tullia, par son frère Vespasien, qui la déteste et l’appelle « la putain ». Sabinus sait que la Patricienne est la maitresse de son neveu Titus, aussi brillant que débauché.
Epaphrodite a fait venir Sylvia, depuis Baïes, pour qu’elle permette, en toute discrétion, car voilée, d’identifier Tullia et ses proches. Grace à elle, les cohortes urbaines du Préfet de la Ville les retrouvent dans la foule du Champ de Mars. Lucia, Parsam et Pomponia sont fiers de rejoindre en prison les apôtres Pierre et Paul, envoyés à Mamertine. Pomponia tente d’empêcher l’arrestation de Tullia :
• Tullia n’est pas Chrétienne. Laissez-la !
• Il est hors de question que je t’abandonne ma sœur. Bien sûr que je suis une adepte de Christos. Si on t’arrête, on doit m’emprisonner également.
Tullia a retenu, de son entretien avec Paul de Tarse, il y a trois ans, à Puteoli, une prière, qu’elle se met à réciter :
« Pater noster, qui es in caelis,
sanctificetur nomen tuum »
Le fidèle Decimus, garde du corps de Tullia tente de s’interposer, mais Tullia lui ordonne de ranger son glaive et de se tenir tranquille. Pomponia est effondrée, car elle comprend que Tullia a lié son sort au sien. Tullia et Pomponia sont conduites à la Prison Mamertine, ou Tullianum, située au pied du Capitole, dans la région VIII , celle du Forum, relativement épargnée par l’incendie.
Tullia a le temps de dire à Sabinus :
• Je t’en supplie, Préfet, préviens ton neveu Titus !
***
La cruelle Poppée avait promis pour les Chrétiens des supplices raffinés. Sous son influence, Néron est de plus en plus un tyran et deviendra le grand persécuteur qui restera dans les mémoires comme l’Antéchrist.
Les condamnations sont exécutées selon le statut social : ceux qui n'ont pas la citoyenneté romaine sont exposés aux bêtes féroces ou liés sur des croix en bois ou encore revêtus de tuniques, recouvertes d'une épaisse couche de poix à laquelle on met le feu (supplice connu sous le nom de tunica molesta). Ces supplices ont lieu dans les jardins de Néron et au cirque construit par Caligula, sur la rive droite du Tibre, dans la zone du Vatican, le Circus Maximus ayant été détruit par le feu.
Bon nombre de Chrétiens périssent dans des spectacles effroyables, bien dans le goût de Néron. Et, comme ces spectacles se déroulent souvent de nuit et que l'on brûle des suppliciés transformés en torches vivantes, Néron est bien l'auteur d'un incendie : il a livré aux flammes ceux sur lesquels il a rejeté l'accusation qui pesait sur lui.
Tacite écrit : « On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque ».
La mort des apôtres Pierre et Paul a été rattachée à cette persécution, Paul de Tarse étant décapité, en tant que citoyen romain, alors que Pierre demanda à être crucifié la tête à l’envers. Il est difficile d’évaluer le nombre de victimes, sans doute plusieurs centaines.
***
Pomponia et Tullia sont donc enfermées dans les geôles de la prison Mamertine. Comme elle l’avait demandé, Poppée est informée de cette arrestation. Elle donne l’ordre de ménager Pomponia, qui appartient à la famille impériale et qui est la veuve du glorieux et populaire général Aulus Plautius. Pomponia sera traitée avec respect, sans être enchaînée ni molestée, encore moins violentée.
Par contre, Tullia est désormais en son pouvoir, au secret dans une cellule sombre et sordide. Poppée sait qu’une patricienne ne saurait être livrée aux fauves ou servir de torche vivante dans les jardins de Néron. Poppée entend faire périr Tullia lentement.
Elle veut d’abord jouir du plaisir d’être spectatrice de la déchéance de celle qu’elle déteste tant. Poppée se rend à Mamertine et descend dans les profondeurs de la prison, où Tullia est enfermée au secret, enchaînée, dans une cellule sans lumière.
Les torches de l’escorte de Poppée éblouissent Tullia.
• Quel plaisir de te voir ainsi en mon pouvoir !
Tullia se lève et tente de se jeter sur l’Augusta, mais ses chaines l’en empêchent.
• Bientôt, tu me supplieras d’abréger tes souffrances. Ce sera long, je veux assister à ta déchéance
• Pourquoi me hais-tu autant ? Je ne t’ai jamais fait de mal. Je n’ai jamais cherché à te nuire, ni auprès d’Othon, ni auprès de Néron.
• Pour beaucoup de raisons. Tu as été une proche de Messaline, laquelle a causé la mort de ma mère. Ensuite, c’est toi que Néron voulait, depuis que tu l’as déniaisé. Je n’ai été pour lui qu’un choix par défaut. Et enfin, je suis la plus belle femme de Rome et je ne supporte pas qu’une autre prétende l’être.
Tullia frissonne. Elle comprend que Poppée n’est pas seulement une ambitieuse. Elle est cruelle, folle et dangereuse. Tullia se dit qu’elle ne sortira pas vivante de ce cul de basse fosse. Poppée n’en n’a pas fini avec elle. Elle ordonne aux gardes :
• Enlevez-lui cette tunique. Je veux qu’elle soit nue sur cette paillasse ! Elle est à votre disposition quand vous en avez envie !
Poppée s’approche, après avoir ordonné aux gardes de resserrer les chaines de Tullia. Poppée commence à caresser Tullia, une main et ses lèvres s’attardant sur les tétons si érogènes de la patricienne, alors que son autre main fouille la chatte de Tullia, la doigtant sans ménagement jusqu’à ce que la matrone jouisse.
Au départ, l’intention de Poppée était de faire mal à Tullia. Maintenant, elle veut la faire jouir. Elle comprend que la chatte de la patricienne est habituée à cela, qu’elle est bien ouverte, lubrifiée, trempée.
• Oui, Augusta, continue ! Mets-moi tous tes doigts ! Vas-y, j’aime ça !
Poppée enfonce sa main, jusqu’au poignet, dans la chatte de Tullia. Elle la fiste, sans ménagements. Tullia a les yeux révulsés, ses traits sont déformés par le plaisir. Elle jouit, avec cette main fine qui la pénètre et qui la baise.
• Oui, Augusta, j’aime ce que tu me fais. Vas-y, enfonce-toi, écartèles-moi ! Oh oui, comme ça ! Comme c’est bon ! Fais-moi jouir !
Tullia a un violent orgasme et se laisse aller jusqu’à accepter un baiser langoureux de Poppée sur ses lèvres. Tullia se rend compte qu’une fois de plus, ses sens la gouvernent et sont hors de contrôle. Poppée fait le même constat et s’en réjouit :
• Tu es vraiment une chienne !
Tullia réagit à l’injure et, ne se contenant plus, crache au visage de l’Augusta, recevant en retour deux violentes gifles. Poppée, furieuse, ordonne aux gardes :
• Baisez-la ! Maintenant !
Les trois gardes ne se sont pas prier et, à tour de rôle, possèdent Tullia.
Les gardes prennent l’initiative d’enlever les chaines, pour mieux profiter de Tullia. Celle-ci se met à quatre pattes sur la paillasse, attendant la saillie. Elle espère ainsi amadouer ses geôliers. En plus, n’ayant rien connu depuis le terrible banquet de Tigellin, elle est objectivement en manque. Elle atttend la saillie des mâles.
Les trois brutes vont se succéder sur Tullia, qui enchaine les orgasmes :
• Oh, par le con de Vénus, je n’aurais jamais pensé baiser une patricienne.
• Oh oui, vas-y, salaud, mets-la moi, bien au fond, plus fort, oui comme ça !
• Oh merci, Augusta, du magnifique cadeau que tu nous fais ! Qu’est-ce qu’elle est bonne !
Le premier a à peine fini de remplir Tullia qu’il se retire et est remplacé par le suivant.
Dans la cellule voisine, Pomponia entend les gémissements, les cris, les hurlements de plaisir de son amie. Elle sait ce qui est en train de se passer et prie pour Tullia.
Une autre chose est en train de se passer. Poppée assiste à la séance qu’elle a commandée. Elle a enlevé sa stolla et n’a plus que sa tunique, sous laquelle elle est nue. Ses doigts fouillent sa chatte. Elle se branle le clito violement et encourage les gardiens :
• Oh j’adore ! Par Junon, allez-y. cette putain est à vous, baisez-la, démontez-la, fécondez-la !
Et quand le troisième gardien provoque un orgasme chez Tullia, encore plus violent que les précédents, Poppée jouit à son tour, accompagnant la jouissance de son ennemie.
Tout à l’heure Poppée n’a pas dit toute la vérité. Pourquoi hait-elle autant Tullia ? Parce qu’elle est jalouse : elle l’envie de pouvoir ainsi assumer son hypersexualité. Car Poppée est, elle aussi, hypersexuelle. Quand elle était l‘épouse de l’ancien Préfet du prétoire, Rufrius Crispinus, elle a collectionné les amants. Ensuite, son second mari, le futur empereur Othon, a été un amant très performant. Par contre avec Néron, Poppée est profondément frustrée. Malgré tous les efforts de Poppée, Néron est un éjaculateur précoce, qui ne la fait pas jouir et qui, de plus en plus, préfère de plus en plus ses mignons à son épouse. Certes Poppée est devenue impératrice et Augusta. Mais à quel prix : le sacrifice de sa libido.
Tout à l’heure, elle aurait aimé être à la place de Tullia et se faire saillir par ces mâles. Mais son rang le lui interdit et elle sait que Néron ne l’accepterait pas.
Depuis qu’elle a quitté Othon, Poppée doit se contenter de ses doigts et de ses olisbos pour se faire jouir. Voilà pourquoi elle jalouse tant Tullia, pourquoi elle a une haine sans limites contre elle.
En fait, et Tullia le comprend en ce moment, Poppée a été profondément marquée par le sort de sa mère, Poppea Sabina, poussée au suicide par Messaline en 47, car l’Augusta Meretrix la considérait comme sa grande rivale, parce que amante de Mnester et de Valerius Asiaticus. Poppée, alors âgée de 17 ans, a été profondément marquée par ce drame. Elle a décidé d’utiliser ses charmes, qu’elle sait grands, pour parvenir à ses fins et venger sa mère, en faisant autour d’elle le plus de mal possible.
Poppée réajuste sa tenue et reprend son rôle d’Augusta :
• J’espère que ça vous a plu ! Vous pouvez profiter d’elle autant que vous en avez envie. Il en est de même pour vos collègues !
• Merci, Augusta, c’est une belle récompense que tu nous offres !
• Une question : il y a des gens qui sont dans cette prison depuis longtemps, je suppose ?
• Oui, Augusta, parfois depuis des années. Nous mettons ces hommes ensemble dans des cellules à l’étage au-dessus.
• J’imagine qu’ils aimeraient s’occuper de cette chère Tullia !
• Cela reviendrait à la livrer à des fauves. Ces hommes la tueraient. Ils sont devenus des monstres !
• Je ne te demande ton avis. Vous le ferez quand vous en recevrez l’ordre.
Poppée revient quelques jours plus tard avec une autre idée perverse. Elle fait fouetter Tullia et, à nouveau, se masturbe en étant témoin de ces sévices. Ce qui exaspère Poppée est que Tullia ne se plaint pas et ne supplie pas. Au contraire, elle semble y prendre du plaisir et défier l’Augusta. Ce qu’ignore Poppée est que Tullia a pratiqué de telles séances extrêmes à Baïes.
Dans le mois qui suit, Tullia est régulièrement « visitée » par les gardiens de la prison Mamertine. En échange des étreintes sommaires qu’elle leur accorde, Tullia voit son régime s’améliorer, ses chaines retirées, son hygiène et sa nourriture s’améliorer.
Quand Poppée envoie l’ordre de l’amener à la cellule des prisonniers les plus anciens, les gardiens commencent par obéir, puis interviennent pour empêcher que ces véritables bêtes ne mettent en pièces la jeune femme. Les gardiens savent que ce n’est qu’un sursis. La cruelle Augusta va vouloir vérifier comment sa victime a supporté cette terrible épreuve. Comment va-t-elle réagir ?
***
Dès l’arrestation de Tullia et Pomponia, Decimus a tenté d’alerter Titus, mais, malgré tous ses efforts, il n’est pas parvenu à l’atteindre. Decimus n’arrive pas à savoir ce qu’est devenue Tullia. Quant à Caius, le fils de Tullia, il refuse de recevoir Decimus, lui faisant répondre que sa mère n’avait que ce qu’elle méritait. Decimus est désespéré, convaincu que la Domina est perdue.
Celui qui va sauver Tullia sera le Préfet de la Ville, Titus Sabinus. Sabinus est un honnête homme. L’historien Tacite vantera son désintéressement et ses trente-cinq ans au service de l'État romain. Sabinus sait que son frère Vespasien déteste cette Tullia mais il a admiré le courage de cette matrone. La situation à Rome accapare le Préfet de la Ville. Dès qu’il en a la possibilité, Sabinus s’absente quelques jours pour se rendre à Reate, chez Vespasien. Il en profite pour informer Titus du sort de Tullia.
Celui-ci comprend que sa maitresse est en danger de mort. Il se rend immédiatement à Rome et commence par obtenir le soutien de Tigellin, qui n’était pas au courant de l’arrestation de Tullia. Avec l’aide de Sabinus, Titus et Tigellin finissent par savoir où se trouve Tullia et ils vont voir Néron.
Ils doivent longtemps insister pour que Tullia et Pomponia soient libérées, la seule exigence de l’empereur est, une nouvelle fois, que Tullia et Pomponia restent loin de Rome. C’est Tigellin qui se présente à la Mamertine pour faire libérer les deux femmes, juste à temps pour Tullia, Poppée ayant annoncé qu’elle viendrait, en personne, le lendemain superviser la « livraison » de Tullia aux détenus de longue durée de la sinistre prison.
Quand elle se rendra à la Mamertine en pensant ainsi en finir avec Tullia, Poppée aura une véritable crise de rage en constatant que sa proie lui a échappé. Elle fera une terrible scène à Néron et il en résultera des mois de rupture au sein du couple impérial. Poppée n’a jamais renoncé à rien. Tullia reste plus que jamais son obsession. Elle veut sa tête !
L’intransigeante Tullia avait commencé par refuser de quitter la prison tant que n’ont pas été retrouvés Lucia et Parsam. Il faut toute l’insistance de Pomponia pour lui faire entendre raison.
Lucia et Parsam, au moment de l’arrestation, ont été séparés de Pomponia et de Tullia. Anciens esclaves, affranchis, ils n’avaient pas le même statut et la même valeur pour les sbires de Néron que des patriciennes comme Pomponia et Tullia.
Tullia ne parviendra jamais à savoir ce que sont devenus Lucia et Parsam. Lucia, son amie d’enfance, celle avec qui elle avait découvert le saphisme. Parsam, l’eunuque « spadones » qu’elle a tant aimé. Parsam et Lucia, qui ont élevé ses enfants Tertullia et Domitia. Pomponia a beau dire à Tullia que leurs amis sont morts heureux, comme témoins, comme martyrs, aux côtés des apôtres Pierre et Paul, Tullia n’accepte pas cette perte, qui sera toujours une blessure à vif pour elle, aussi profonde que l’avait été l’exécution de Vettius Valens. Cela retardera sa conversion effective au christianisme car elle n’accepte pas que l’on puisse périr pour sa foi.
***
Tullia et Pomponia, le cœur lourd, regagnent la villa de Baïes. Tullia est marquée par cette détention, dans son corps, mais surtout dans son âme. Elle ne supporte pas la perte de Parsam et Lucia.
Pomponia poursuit son prosélytisme chrétien, ayant été convaincue par Paul de Tarse que le martyr n’était pas une fin en soi et qu’elle devait poursuivre sa mission. Pomponia prend sous sa coupe Vibia, alors âgée de 17 ans, la fille que Lucia avait eu de la relation que le cruel Lurco avait imposée entre la confidente de Tullia et Adherbal, l’esclave africain de la Domus (voir « (3) : un jour décisif pour Tullia », paru le 2 septembre 2021).
Titus est loin de Baïes. Son épouse légitime, Marcia Furnilla a donné naissance, le 13 septembre 64, à une fille, Julia Flavia ou Julia Titii. Titus reste auprès de son épouse, Marcia Furnilla, dont l’accouchement a été difficile.
Titus sait en outre que Tullia, terriblement déprimée, accablée de chagrin, refuse de voir quiconque, même lui. Elle a pour le moment mis entre parenthèses sa libido incontrôlable, refusant les tentatives de son amie Fausta ou encore de Julie, la nouvelle reine de Baies, de l’inviter à des banquets. Tullia n’a pas la tête à ça. Toujours séduisante, elle se sent pourtant vieillir, d’autant que, à l’automne 64 également, sa fille Tertullia donne à Lucius un fils, qu’ils décident d’appeler Marcus, en référence au père de Tullia, mais aussi au lointain ancêtre de Lucius, le triumvir Crassus.
La fin de cette année 64 et le début de 65 voient se multiplier les présages négatifs, ce qui compte pour un peuple aussi superstitieux que les Romains.
Une comète se montre dans le ciel à plusieurs reprises. À Plaisance, nait un veau ayant la tête sur la cuisse. Une partie de la flotte romaine est détruite à Cumes et Misène, par la tornade qui souffle en Campanie. Une révolte de gladiateurs éclate à Préneste, dans le Latium et, pendant un moment, on craint une nouvelle guerre de Spartacus.
La grande tempête de l’hiver 65 provoque d’importants dégâts à la villa de Baïes, qui a juste effacé les conséquences du tremblement de terre de 62. Tullia, qui se relève lentement, grâce à l’infinie patience de Pomponia, n’imagine pas ce qu’est en train de tramer sa douce amie Epicharis, âme du complot qui se monte contre Néron autour du sénateur Pison.
***
Dès l’automne 64, Néron se lance dans la reconstruction de Rome. Il édicte une série de règles : les édifices ne pourront avoir des murs mitoyens ; certaines parties devront être construites en pierre de Gabies ou d'Albe, considérées comme réfractaires au feu. Les propriétaires devront en outre prendre toute disposition pour que les moyens de lutte contre le feu soient disponibles. Néron réprime l'usage abusif de l'eau par les particuliers afin d'assurer un meilleur débit de l'eau distribuée par les aqueducs.
L'empereur a fait évacuer les décombres en les faisant transporter dans les marécages d'Ostie en profitant des voyages de retour des navires qui remontaient le Tibre jusqu'à Rome avec le blé. La reconstruction des édifices est subventionnée, les primes en monnaie pouvaient être perçues un an après l'achèvement de la construction.
La reconstruction de la ville se fera à partir de la « Domus Aurea », la nouvelle résidence que l'empereur veut se faire construire après le désastre. Dans le reste de la ville, Néron fait réaliser des voies de communication larges et droites, en limitant la hauteur des constructions, avec de vastes cours intérieures et des portiques sur les façades.
Début 65, Néron confie à deux architectes, Severus et Celer, la construction d’un somptueux palais qui doit s’étendre du mont Palatin au mont Cælius, partie avancée de l'Esquilin, là où l'incendie a laissé de la place. Constitué de vastes appartements et de salles d’apparat, l’ensemble comprend en outre des bains, des maisons de campagne, des jardins où se dressent des colonnades qui se reflètent dans des nymphées.
La construction de la Domus Aurea voit l'introduction dans le monde romain d’innovations architecturales et artistiques remarquables, comme :
• La multiplication des salles de banquets en voûte et des coupoles
• La « Cenatio rotunda », une création peu commune possédant une tour ronde de 20 mètres de haut avec sa coupole de 13 mètres de diamètre, ouverte en son sommet par un oculus et supportée par 8 piliers et sur un plateau tournant à 360 degrés grâce à des sphères en bronze avec aux extrémités des ailettes, tout ceci alimenté par un mécanisme ingénieux de roue à aubes (connu des Grecs), un plancher offrant une vue rotative sur le parc et l'atrium du palais ainsi que sur la plus grande partie de la ville
• Des fontaines d'intérieur monumentales (nymphées) diffusant la fraîcheur et des reflets lumineux dansant dans les salles ;
• Des mosaïques placées sur des parois verticales ou des voûtes ;
• Des fresques murales d'inspiration fantastique, représentant des architectures en trompe-l'œil.
Avec son marbre, son ivoire et ses murs en feuilles d’or, ce complexe de 80 hectares et plus de 150 salles doit constituer le palais le plus spectaculaire et le plus onéreux de Rome. Depuis le Forum Romain, le palais disposera d’une entrée impressionnante avec des colonnades et une statue de Néron lui-même d’une hauteur de 35 mètres. Les bâtiments de la Domus Aurea atteignaient un gigantisme inégalé et extraordinaire.
L’accaparement d’une telle surface urbaine est peu apprécié des habitants de Rome, c’est un euphémisme. La vaste Domus, dont Tullia avait héritée, il y a 17 ans, de son mari Lurco, a été totalement détruite pendant l’incendie. Tullia compte bien la reconstruire. Or, sa propriété, qui comprend de vastes jardins, est située au pied du Palatin et donc en plein dans l’emprise de la Domus Aurea.
Tullia va commettre l’erreur fatale de refuser de céder le terrain, allant jusqu’à saisir la justice du Préteur contre l’empereur ! Le résultat final ne fait pas de doute, mais la procédure rend Néron furieux, car cela retarde les travaux de la Domus Aurea. Tullia va, le moment venu, le payer très cher, alors que d’autres évènements tragiques vont bouleverser Rome.
***
(À suivre 37 : « terreur et exil »)
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17 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Bernard, merci pour ces précisions très intéressantes. Le chapitre suivant devrait être en ligne le 10 mai.
L'accélération du rythme des publications est une excellente chose.
L'accélération du rythme des publications est une excellente chose.
Quel plaisir d'avoir ce chapitre aussi rapidement!
Tout est bien mené, qu'il s'agisse de la base historique ou de la partie fiction.
Comme relaté dans le texte, Simon Pierre a, selon la tradition Chrétienne, demandé à être crucifié tête en bas. En fait, c'était la "normalité" pour les séditieux. On peut d'ailleurs se poser la question pourquoi, dans ce contexte, Jésus le Nazôréen a, selon la même tradition, été crucifié tête en haut.
À la chute de Néron et sa condamnation à la Damnatio Memoriae, l'ensemble de la domus aurea - à l'exception de sa statue colossale où il était représenté nu - a été soit détruit, soit enfoui sous des tonnes de remblai. C'est à l'occasion de la découverte d'un vestige d'une voûte décorée intégralement - ce qui ne se faisait pas à l'époque et, en conséquence, choquait - que le terme de grotesque est passé dans le langage courant car les découvreurs avaient l'impression d'entrer dans une grotte. Les fresques découvertes n'avaient pas l'heur de coïncider avec les canons artistiques de l'époque...!
Encore et toujours bravo Olga pour cette saga qui nous tient en haleine.
Peut-être que le chapitre suivant sera mis en ligne aussi rapidement que celui-ci...
Bernard
Tout est bien mené, qu'il s'agisse de la base historique ou de la partie fiction.
Comme relaté dans le texte, Simon Pierre a, selon la tradition Chrétienne, demandé à être crucifié tête en bas. En fait, c'était la "normalité" pour les séditieux. On peut d'ailleurs se poser la question pourquoi, dans ce contexte, Jésus le Nazôréen a, selon la même tradition, été crucifié tête en haut.
À la chute de Néron et sa condamnation à la Damnatio Memoriae, l'ensemble de la domus aurea - à l'exception de sa statue colossale où il était représenté nu - a été soit détruit, soit enfoui sous des tonnes de remblai. C'est à l'occasion de la découverte d'un vestige d'une voûte décorée intégralement - ce qui ne se faisait pas à l'époque et, en conséquence, choquait - que le terme de grotesque est passé dans le langage courant car les découvreurs avaient l'impression d'entrer dans une grotte. Les fresques découvertes n'avaient pas l'heur de coïncider avec les canons artistiques de l'époque...!
Encore et toujours bravo Olga pour cette saga qui nous tient en haleine.
Peut-être que le chapitre suivant sera mis en ligne aussi rapidement que celui-ci...
Bernard
@ Julie, l'incendie de Rome et le projet fou de Domus Aurea sont en effet, avec la répression de la conjuration de Pison, à l'origine de la chute de Néron
La persécution de Néron et le projet fou de Domus Aurea, deux moments majeurs de l'histoire du règne de Néron
Julie
Julie
@ Henri, merci de rappeler les liens entre la Domus Aurea et le Colisée, construit par Vespasien et inauguré par Titus. J’ajoute qu’en dépit de ses liens païens, la statue est restée debout une bonne partie de l'époque médiévale.
@ Didier, je suis en effet partie des textes des historiens romains en ce qui concerne la persécution de Néron et les fameux « signes prémonitoires » de l’an 65. Sur le premier point, la persécution a existé mais n’a manifestement pas eu l’ampleur que lui donne la tradition chrétienne (c’est cette tradition que reflète le roman de Sienkiewicz, comme Julie l’a bien souligné Julie dans son commentaire. C’est ainsi qu’on ne sait pas si le martyre de Pierre et de Paul eut vraiment lieu lors de cette persécution. La répression contre la nouvelle religion, perçue comme dangereuse pour la société et le pouvoir romains, avait d’ailleurs commencé avant Néron, pourtant considéré comme l’Antéchrist.
@ Didier, je suis en effet partie des textes des historiens romains en ce qui concerne la persécution de Néron et les fameux « signes prémonitoires » de l’an 65. Sur le premier point, la persécution a existé mais n’a manifestement pas eu l’ampleur que lui donne la tradition chrétienne (c’est cette tradition que reflète le roman de Sienkiewicz, comme Julie l’a bien souligné Julie dans son commentaire. C’est ainsi qu’on ne sait pas si le martyre de Pierre et de Paul eut vraiment lieu lors de cette persécution. La répression contre la nouvelle religion, perçue comme dangereuse pour la société et le pouvoir romains, avait d’ailleurs commencé avant Néron, pourtant considéré comme l’Antéchrist.
Olga,
C’est une belle suite en perspective que tu m’annonce là dans ton commentaire, vivement sa parution.
Ce chapitre « La Domus Auréa » est très historique avec la persécution des chrétiens et le projet de reconstruction de Rome, mais également assez tragique et sombre avec l'emprisonnement de Tullia et Pomponia puis la mort de Parsam et Lucia.Il est aussi assez hard avec les scènes de sexe et autres perversions dans la prison de Mamertine.
Historiquement, tu nous fais la présentation des trois hypothèses sur le motif du déclenchement de l'incendie, et qui en font de Néron l'instigateur. De plus tu décris bien comme échappatoire à ces accusations et prétexte à une effroyable répression, les idées reçues mais infondées que se faisaient les romains sur le culte chrétien.
Tu montres bien aussi les détails de cette tragique rafle des chrétiens, sans oublier la description des différents châtiments qui leurs furent infligés.
Enfin bien-sûr, tu expose avec minutie, dans un final de chapitre très instructif, le projet de Néron de reconstruction de Rome, la fameuse Domus Auréa.
Tout cela indubitablement, comme l’écrit Julie, n’est pas sans rappeler QUO VADIS, dont le film, avec un Peter Ustinov « impérial » dans le rôle de Néron, est repassé il y a peu sur ARTE.
J’ai trouvé de plus la brève présentation du préfet Titus Flavius Sabinus, oncle de Titus, forte intéressante et bien adaptée au récit.
Je voudrais aussi souligner ton imagination débordante en faisant de Poppée une hypersexuelle frustrée, elle qui se maria trois fois et eu dit-on une pléthore d’amants…
Je finirai en disant que culturellement en faisant allusion aux présages négatifs de 64 et 65, tu illustre bien là ces superstitions romaines de l’époque, qui justifiaient les désastres, les malheurs survenant alors.
Ce chapitre est encore une preuve du merveilleux travail d’adaptation que tu as su faire de l’Histoire au profit de ta fabuleuse saga.
Didier
C’est une belle suite en perspective que tu m’annonce là dans ton commentaire, vivement sa parution.
Ce chapitre « La Domus Auréa » est très historique avec la persécution des chrétiens et le projet de reconstruction de Rome, mais également assez tragique et sombre avec l'emprisonnement de Tullia et Pomponia puis la mort de Parsam et Lucia.Il est aussi assez hard avec les scènes de sexe et autres perversions dans la prison de Mamertine.
Historiquement, tu nous fais la présentation des trois hypothèses sur le motif du déclenchement de l'incendie, et qui en font de Néron l'instigateur. De plus tu décris bien comme échappatoire à ces accusations et prétexte à une effroyable répression, les idées reçues mais infondées que se faisaient les romains sur le culte chrétien.
Tu montres bien aussi les détails de cette tragique rafle des chrétiens, sans oublier la description des différents châtiments qui leurs furent infligés.
Enfin bien-sûr, tu expose avec minutie, dans un final de chapitre très instructif, le projet de Néron de reconstruction de Rome, la fameuse Domus Auréa.
Tout cela indubitablement, comme l’écrit Julie, n’est pas sans rappeler QUO VADIS, dont le film, avec un Peter Ustinov « impérial » dans le rôle de Néron, est repassé il y a peu sur ARTE.
J’ai trouvé de plus la brève présentation du préfet Titus Flavius Sabinus, oncle de Titus, forte intéressante et bien adaptée au récit.
Je voudrais aussi souligner ton imagination débordante en faisant de Poppée une hypersexuelle frustrée, elle qui se maria trois fois et eu dit-on une pléthore d’amants…
Je finirai en disant que culturellement en faisant allusion aux présages négatifs de 64 et 65, tu illustre bien là ces superstitions romaines de l’époque, qui justifiaient les désastres, les malheurs survenant alors.
Ce chapitre est encore une preuve du merveilleux travail d’adaptation que tu as su faire de l’Histoire au profit de ta fabuleuse saga.
Didier
Les passages sur la Domus Aurea sont très intéressants. La fameuse statue de Néron a donné son nom à l'amphithéâtre flavien, construit sur les ruines du palais de Néron.
Le nom de Colosseum est probablement dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité et initialement ornant l'entrée de la Domus Aurea. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron frappé de damnatio memoriae, cette statue a été remodelée par les successeurs de l'empereur en une figure d'Hélios (Sol ou Apollon), dieu du soleil, par l'ajout de la couronne solaire. La tête de Néron a été remplacée à plusieurs reprises par celles de divers empereurs.
Henri
Le nom de Colosseum est probablement dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité et initialement ornant l'entrée de la Domus Aurea. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron frappé de damnatio memoriae, cette statue a été remodelée par les successeurs de l'empereur en une figure d'Hélios (Sol ou Apollon), dieu du soleil, par l'ajout de la couronne solaire. La tête de Néron a été remplacée à plusieurs reprises par celles de divers empereurs.
Henri
Merci Micky, c'est en effet une référence!
Cet épisode me rappelle par certains côtés le Néropolis d'Hubert Monteilhet. Une belle référence !
@ Julie, merci pour cette analyse très pertinente!
@ Laetita, merci Impatiente de lire tes prochains textes!
@ Laetita, merci Impatiente de lire tes prochains textes!
On dirait bien sur les publications s’accélèrent.
Pour mon plus grand plaisir concernant cette série qui ne faiblit pas
S suivre donc
Pour mon plus grand plaisir concernant cette série qui ne faiblit pas
S suivre donc
La persécution de Néron, à la suite du grand incendie de Rome en 64, nous est connue par le récit qu'en fait, vers 115, l'historien romain Tacite dans ses Annales
Dans la tradition chrétienne, la mort des apôtres Pierre et Paul a été rattachée à cette persécution et aurait donc eu lieu en 64 ou peu après, ce qui est aujourd'hui contesté.
Le rôle de bouc émissaire des Chrétiens est avéré dans l'exécution d'Ignace d'Antioche sous Trajan et les émeutes communautaires qui s'ensuivirent à Antioche, après le tremblement de terre de 115, et celles d'Asie Mineure sous Marc Aurèle, après celui de 178.
Un échange de Lettres entre Pline le Jeune, alors gouverneur de Bithynie, et l'empereur Trajan, montre que dès 112 il existe une interdiction légale d'être chrétien. L'existence et la nature de cette interdiction a été l'objet de nombreuses discussions historiques. Selon Tertullien, écrivant à la fin du IIe siècle, Néron aurait alors institué une loi générale d'interdiction des chrétiens, l'Institutum neronianum. On ne trouve cependant pas trace de cette interdiction et les magistrats romains ne semblent pas la connaître ; par ailleurs, l'interdiction des associations relevaient à l'époque des prérogatives du Sénat et non de l'empereur, qui avait par contre la charge de la lutte contre les incendiaires. D'après une hypothèse récente, cet édit d'interdiction aurait été émis par le Sénat, et serait passé progressivement dans les provinces sénatoriales puis impériales, sans que les attendus en aient été précisés, ce qui expliquerait la perplexité des juges.
Le récit de la persécution de Néron a fortement marqué la tradition chrétienne et a notamment été popularisé par le roman "Quo vadis ?", qui vaudra en 1905 le prix Nobel de littérature à Henryk Sienkiewicz.
Il est difficile d'évaluer le nombre des victimes. L'apologétique chrétienne amplifiera les chiffres (un texte chrétien du Ve siècle parle de « neuf cent soixante dix-sept saints ») alors que certains historiens l'estiment à moins de 300 morts.
A nuancer donc, ce qui constitue un des mythes fondateurs du christianisme.
Julie
Dans la tradition chrétienne, la mort des apôtres Pierre et Paul a été rattachée à cette persécution et aurait donc eu lieu en 64 ou peu après, ce qui est aujourd'hui contesté.
Le rôle de bouc émissaire des Chrétiens est avéré dans l'exécution d'Ignace d'Antioche sous Trajan et les émeutes communautaires qui s'ensuivirent à Antioche, après le tremblement de terre de 115, et celles d'Asie Mineure sous Marc Aurèle, après celui de 178.
Un échange de Lettres entre Pline le Jeune, alors gouverneur de Bithynie, et l'empereur Trajan, montre que dès 112 il existe une interdiction légale d'être chrétien. L'existence et la nature de cette interdiction a été l'objet de nombreuses discussions historiques. Selon Tertullien, écrivant à la fin du IIe siècle, Néron aurait alors institué une loi générale d'interdiction des chrétiens, l'Institutum neronianum. On ne trouve cependant pas trace de cette interdiction et les magistrats romains ne semblent pas la connaître ; par ailleurs, l'interdiction des associations relevaient à l'époque des prérogatives du Sénat et non de l'empereur, qui avait par contre la charge de la lutte contre les incendiaires. D'après une hypothèse récente, cet édit d'interdiction aurait été émis par le Sénat, et serait passé progressivement dans les provinces sénatoriales puis impériales, sans que les attendus en aient été précisés, ce qui expliquerait la perplexité des juges.
Le récit de la persécution de Néron a fortement marqué la tradition chrétienne et a notamment été popularisé par le roman "Quo vadis ?", qui vaudra en 1905 le prix Nobel de littérature à Henryk Sienkiewicz.
Il est difficile d'évaluer le nombre des victimes. L'apologétique chrétienne amplifiera les chiffres (un texte chrétien du Ve siècle parle de « neuf cent soixante dix-sept saints ») alors que certains historiens l'estiment à moins de 300 morts.
A nuancer donc, ce qui constitue un des mythes fondateurs du christianisme.
Julie
@ Daniel, oui c'est même spectaculaire!
@ Luc, merci!
@ Didier, merci beaucoup! Oui, Tullia a provisoirement (et miraculeusement) échappé aux griffes de Poppée, mais est en grand danger, d'autant qu'elle constitue désormais un obstacle au projet de Domus Aurea.Tullia n'est pas du genre à s'assagir! Et en effet, elle sera concernée par le grand événement de l'an 65, la conjuration de Pison, qui fit définitivement basculer le règne de Néron.
@ Luc, merci!
@ Didier, merci beaucoup! Oui, Tullia a provisoirement (et miraculeusement) échappé aux griffes de Poppée, mais est en grand danger, d'autant qu'elle constitue désormais un obstacle au projet de Domus Aurea.Tullia n'est pas du genre à s'assagir! Et en effet, elle sera concernée par le grand événement de l'an 65, la conjuration de Pison, qui fit définitivement basculer le règne de Néron.
Tullia a eu chaud, très chaud, dans ce chapitre que je qualifierai de globalement très sombre pour notre belle héroïne.
Pour mettre fin aux rumeurs à l’encontre de l’empereur, Poppée convainc Néron de désigner les Chrétiens comme responsables de l'incendie. L’Augusta lui fait donner l’ordre de les pourchasser, de les punir, en l'incitant de plus à être impitoyable dans des châtiments qui seront d’une extrême cruauté.
Se basant sur une lettre de la perfide Sylvia dénonçant Tullia et son proche entourage comme étant chrétiens, Poppée, tenant là un nouveau prétexte, persuade également Néron de les faire arrêter illico.
La venimeuse Sylvia les ayant visuellement identifiées, le préfet Titus Flavius Sabinus, propre oncle de Titus, procède, en personne à l’arrestation de Tullia et de Pomponia.
Celle-ci s'opposant à l'arrestation d’une Tullia non chrétienne, notre belle matrone se le revendique toutefois en récitant une prière, se laissant ainsi arrêter, au grand désespoir de son aimée.
Désormais emprisonnées toutes deux, leur traitement est cependant sur ordre de Poppée bien différent. Pomponia, proche parente de l’empereur, est ménagée au contraire de Tullia condamnée elle à une totale déchéance et à une mort lente.
Triomphante, Poppée vient se délecter de cette captivité et après avoir avoué à notre belle héroïne ses raisons de cette haine envers elle, elle la « viole » puis la livre sexuellement à des geôliers trop ravis de ce cadeau.
Cependant comme le découvre rapidement Tullia la raison est toute autre. Frustrée d’avoir dû refouler son hypersexualité dans sa quête de pouvoir, Poppée jalouse de ce fait notre belle matrone.
Dès lors Tullia est flagellée, prise régulièrement par les gardiens et surtout promise à être livrée aux des prisonniers enfermés de longue date.
Titus et Tigellin enfin informés du sort des deux femmes interviennent auprès de Néron, qui à la promesse de leur exil loin de Rome, consent à les libérer, in extremis pour Tullia, provoquant la fureur de Poppée.
Apprenant que Parsam et Lucia n'ont pas réchappé aux persécutions de Néron, notre belle matrone ressort de cette période de captivité profondément blessée dans son coeur et dans son âme, une fois de plus.
De chagrin Tullia recommence à s’assagir.
Enfin Tullia voulant reconstruire sa domus à Rome s’oppose ouvertement au projet de Néron de construire sa Domus Auréa.
En faisant cela, Tullia ne se met-t-elle pas en grave danger, face au couple impérial ?
En effet, par ce prétexte Néron ne cèdera-t-il aux perpétuelles demandes de Poppée d’avoir la tête de Tullia ?
Est-ce là l’objet de ton prochain chapitre dénommé « terreur et exil » ?
Tullia rejoindra-t-elle, elle aussi, la conjuration de Pison pour mettre un terme aux agissement de Néron ?
Maintenant grand-mère, Tullia continuera-t-elle également à s’assagir ?
Didier
Pour mettre fin aux rumeurs à l’encontre de l’empereur, Poppée convainc Néron de désigner les Chrétiens comme responsables de l'incendie. L’Augusta lui fait donner l’ordre de les pourchasser, de les punir, en l'incitant de plus à être impitoyable dans des châtiments qui seront d’une extrême cruauté.
Se basant sur une lettre de la perfide Sylvia dénonçant Tullia et son proche entourage comme étant chrétiens, Poppée, tenant là un nouveau prétexte, persuade également Néron de les faire arrêter illico.
La venimeuse Sylvia les ayant visuellement identifiées, le préfet Titus Flavius Sabinus, propre oncle de Titus, procède, en personne à l’arrestation de Tullia et de Pomponia.
Celle-ci s'opposant à l'arrestation d’une Tullia non chrétienne, notre belle matrone se le revendique toutefois en récitant une prière, se laissant ainsi arrêter, au grand désespoir de son aimée.
Désormais emprisonnées toutes deux, leur traitement est cependant sur ordre de Poppée bien différent. Pomponia, proche parente de l’empereur, est ménagée au contraire de Tullia condamnée elle à une totale déchéance et à une mort lente.
Triomphante, Poppée vient se délecter de cette captivité et après avoir avoué à notre belle héroïne ses raisons de cette haine envers elle, elle la « viole » puis la livre sexuellement à des geôliers trop ravis de ce cadeau.
Cependant comme le découvre rapidement Tullia la raison est toute autre. Frustrée d’avoir dû refouler son hypersexualité dans sa quête de pouvoir, Poppée jalouse de ce fait notre belle matrone.
Dès lors Tullia est flagellée, prise régulièrement par les gardiens et surtout promise à être livrée aux des prisonniers enfermés de longue date.
Titus et Tigellin enfin informés du sort des deux femmes interviennent auprès de Néron, qui à la promesse de leur exil loin de Rome, consent à les libérer, in extremis pour Tullia, provoquant la fureur de Poppée.
Apprenant que Parsam et Lucia n'ont pas réchappé aux persécutions de Néron, notre belle matrone ressort de cette période de captivité profondément blessée dans son coeur et dans son âme, une fois de plus.
De chagrin Tullia recommence à s’assagir.
Enfin Tullia voulant reconstruire sa domus à Rome s’oppose ouvertement au projet de Néron de construire sa Domus Auréa.
En faisant cela, Tullia ne se met-t-elle pas en grave danger, face au couple impérial ?
En effet, par ce prétexte Néron ne cèdera-t-il aux perpétuelles demandes de Poppée d’avoir la tête de Tullia ?
Est-ce là l’objet de ton prochain chapitre dénommé « terreur et exil » ?
Tullia rejoindra-t-elle, elle aussi, la conjuration de Pison pour mettre un terme aux agissement de Néron ?
Maintenant grand-mère, Tullia continuera-t-elle également à s’assagir ?
Didier
Néron fut-il calomnié? Il semble bien que oui au sujet de l'incendie de Rome, peut-être bien d'origine accidentel, même si ça l'arrangeait bien pour remanier Rome comme il le souhaitait
Paul
Paul
Il y a toujours une parfaite osmose entre la fiction, l'histoire de Tullia, et les événements historiques, comme l'incendie de Rome, la persécution des Chrétiens, le projet de Domus Aurea.
C'est passionnant!
Luc
C'est passionnant!
Luc
Bonne nouvelle, les publications sont enfin accélérées!
Daniel
Daniel