« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (9) : les consé

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (9) : les consé Histoire érotique Publiée sur HDS le 28-11-2021 dans la catégorie Dans la zone rouge
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« Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (9) : les consé
*** RECIT FICTIF POUR LECTEURS AVERTIS
AVERTISSEMENTS
Cette histoire est construite autour de l’hypersexualité de Tullia et contient forcément des scènes de sexe, quelquefois très « hard », voir brutales et qui correspondent à la psychologie des personnages et aux mœurs de l’époque. Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également situer les personnages dans le contexte et les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.

Les chapitres précédents de « Matrone et Domina, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale sont parus sur HDS depuis le 6 août 2021.

Le chapitre Ier contient de nombreuses références bibliographiques sur lesquelles sont construits ces récits historiques fictifs.

Pour la bonne compréhension du présent chapitre, il est plus particulièrement recommandé de lire :
• Jean-Noël Castorio : « Messaline, la putain impériale » (Payot, 2015)
• Jacqueline Dauxois « Messaline » (Pygmalion, 2002)
• « Histoire des libertines (5) : Messaline, impératrice et putain. », publié le 15 septembre 2017 sur HDS
• Le roman d’Alfred Jarry « Messaline, roman de l’ancienne Rome », disponible sur ebook mais aussi sous format papier, sur Amazon.

Je précise que, pour les besoins de mon récit, j’ai fait le choix de reprendre sans la discuter la description des vices et des crimes de Messaline, telle qu’ils ressortent des ouvrages d’auteurs latins qui écrivent pourtant bien après les faits, comme Juvénal (55-128), Tacite (58-120), Suétone (70-122) et Dion Cassius (155-235). Les textes où ces auteurs parlent de Messaline sont clairement à charge. Même si, à l’évidence, Messaline n’avait pas froid aux yeux, il est probable que ces écrivains aient forcé le trait, reprenant à leur compte la haine de l’aristocratie sénatoriale envers le pouvoir impérial.

Les personnages évoqués dans ce récit ont existé, à part naturellement Tullia, sa servante et amante Lucia, l’eunuque Parsam et l’abominable Lurco. Ils ont été présentés dans les chapitres précédents.

***
RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS
Sous le règne de l’empereur romain Claude, le sénateur Marcus Tullius Longus a donné à sa fille Tullia, devenue une superbe jeune femme, la meilleure éducation. Marcus ignore cependant, qu’inspirée par certaines lectures, Tullia est dévorée par un feu intérieur, celui d’une libido encore exacerbée par sa liaison saphique avec Lucia, sa jeune servante et confidente.

L’aggravation de sa situation financière a contraint Marcus à accepter comme gendre Lucius Spurius Lurco, un homme vicieux, cruel et sans scrupule. Il ne cache pas sa préférence pour ses éphèbes et ses mignons. Mais il est immensément riche et il a la faveur de l’impératrice Messaline.

Le lendemain du mariage, en sa présence, Lurco fait dépuceler Tullia par Adonis, son favori. Dans les bras de celui-ci, Tullia a confirmation de son hypersexualité. Comme le voulait son pervers époux, Tullia finit par tomber enceinte, suite à ses étreintes avec le beau et viril Adonis.

Avec la naissance de Caius, qu’il reconnait comme son fils, Lurco a obtenu ce qu’il voulait, un héritier. L’accouchement particulièrement douloureux a provoqué la stérilité (provisoire ?) de Tullia.

Lurco livre alors Tullia à la perverse impératrice Messaline. Ensemble, ils sont bien décidés à exploiter l’hypersexualité de Tullia pour provoquer sa déchéance et humilier son père.

Tullia a été au centre d’une orgie dans le palais impérial, où elle a donné libre cours à son hypersexualité. Comment va-t-elle gérer les suites de cette nuit de tous les excès et échappé aux plans pervers de Messaline et de Lurco ?

***
Tullia a dormi jusqu’à une heure de l’après-midi. Elle n’a même pas senti que ses servantes la déshabillaient et la mettaient au lit. Son réveil est pénible, elle a mal partout.

Lucia est au bord de son lit. Elle la regarde avec tendresse et inquiétude. Elle dépose sur la bouche de Tullia un petit bisou qui exprime par sa douceur toute la force des liens qui unissent les deux jeunes femmes.

• Comment vas-tu maîtresse ? J’étais morte d’inquiétude.

• J’ai mal partout. J’ai l’impression qu’une cohorte est passée sur mon corps.

• C’est un peu ce qui s’est passé hier. J’ai fait ce que j’ai pu pour essayer de détourner l’attention de certains, mais c’est pour toi qu’ils étaient venus. Ils étaient comme des chiens qui chassaient un gibier. Laisse-moi t’examiner, ma Tullia.

Avec d’infinies précautions, Lucia explore avec son doigt et examine de près le vagin et l’anus de Tullia. Malgré cette douceur, la sensibilité de l’intimité de la jeune matrone est grande.

• Je suis rassurée. Avec ce que tu as subi, tu seras sensible plusieurs jours mais tu n’es pas blessée. Mais il va falloir que tu sois sage quelques jours !

Tullia fit la moue :
• Quelques jours ? Ca va être dur, car ce que j’ai vécu hier soir restera à jamais dans ma mémoire. C’est ce dont j’avais envie depuis des années et dont je rêvais depuis que j’avais assisté à la séance à laquelle Lurco t’avait livré, le soir de mon mariage. J’avais tant envie de connaitre la même chose. Nous sommes à égalité désormais, mon amour. Tu es certaine que je dois pratiquer l’abstinence quelques jours ? Ca me manque déjà ! Je ne pourrai m’en passer désormais.

• C’est indispensable, Cor Meum (« Mon cœur »). Mais ne t’inquiète pas, la douceur de ma langue et mes caresses sauront t’apaiser.

Les deux jeunes femmes échangent un long baiser amoureux et les mains de Lucia, avec toute sa science saphique, caressent le corps de Tullia.

Lucia comprend ce que Tullia implore par son regard.

La force de son amour fait que Lucia n’est pas rebutée par l’état de Tullia. Quand Tullia a été ramenée à sa chambre, en fin de nuit, les servantes n’ont pas osé la laver, tellement elle était épuisée par ses excès. Il émane d’elle une odeur forte et fauve, qui témoigne des excès de la veille.

La langue et les lèvres de Lucia s’occupent à tour de rôle de chacun des tétons de Tullia. Son amante sait ce qu’elle doit faire pour lui faire perdre pied. Tullia sent que sa chatte est à nouveau humide et résiste à la tentation de se caresser.

Lucia respire profondément et sa langue commence à fouiller la chatte de Tullia. Lucia n’ose pas imaginer combien d’hommes, la veille au soir, se sont soulagés dans ce vagin.

Tullia mesure la force de l’amour de Lucia pour elle. Elle lui tient la tête, lui caresse les cheveux :
• Oh par Vénus ! Continue ! Te amo, Lucia. Uxor mea tu es (« Tu es ma femme »)
Lucia se concentre sur le plaisir qu’elle donne à Tullia et qu’elle sent monter.

C’est alors que rentre dans la chambre Volusa, la responsable des servantes de la maison de Lurco. Elle n’est pas surprise par le fait que Lucia est entre les cuisses de Tullia. Les serviteurs de Lurco ont une piètre image de la Domina, qu’ils appellent entre eux « Meretrix », la putain. Volusa ne dit rien mais son visage exprime son dégoût, compte tenu de l’état et de l’apparence de Tullia
• Pardon, maîtresse, mais, dans l’antichambre, il y a le seigneur Parsam. Il insiste pour te voir et dit qu’il est venu te visiter à la demande de l’impératrice.

• Fais-le entrer !

Parsam a fait le siège de Messaline pour obtenir d’elle qu’elle l’envoie prendre des nouvelles de Tullia. Il voulait absolument voir le plus rapidement possible celle pour laquelle son cœur bat et dont la conduite, la veille au soir, l’a désespéré.

Son visage témoigne de ses sentiments. Il n’a manifestement pas dormi et s’inquiète beaucoup de l’état de Tullia et encore davantage du sort que lui réserve Messaline.

Quand il a osé poser la question à l’impératrice, celle-ci l’a méchamment rabroué, sans se préoccuper un instant des liens qui attachent Tullia et l’Arménien. Elle ne peut les imaginer, car, même capable de dispenser du plaisir, Parsam n’est qu’un esclave et un eunuque et, donc, pour Messaline, pas un homme :
• En quoi cela te regarde-t-il ? Je vais y réfléchir. J’ai promis à Lurco de le débarrasser de cette putain, mais j’ai encore envie de m’amuser encore un peu avec elle.

Lucia rassure Parsam sur l’état de Tullia, alors que celui-ci se met à genoux, au bord du lit et baise les mains, le front, le visage, les lèvres de celle qu’il aime tant.

• Calme-toi, mon chéri. Je sais que je t’ai fait beaucoup souffrir hier soir. Je voyais ton visage désespéré et si jaloux. Pourtant, tu me connais et donc tu dois faire la distinction entre le sexe et les sentiments
• Je le sais Divina Meum, mais j’ai aussi vu ton attitude envers plusieurs de ces hommes, en particulier avec les sénateurs Juncus Virgilianus et Publius Suillius Rufus, le médecin Vettius Valens et même l’ancien gladiateur Sabinus. J’ai entendu les paroles que vous avez échangées. C’était plus que du sexe ! J’ai failli me jeter sur ces chiens !

La voix de Parsam tremble de colère.

• Tu es jaloux comme un tigre, mon amour ! Heureusement que tu t’es retenu, Messaline aurait été sans pitié envers toi.

Tullia prend Parsam dans ses bras :
• Idiot, tu n’as rien compris ! Cesse d’être jaloux et stupide ! Tu sais pourtant ce que Messaline et Lurco ont combiné. Heureusement, Messaline est influençable et j’ai donc besoin de soutien et de protection parmi ses proches. D’où mon attitude envers ceux que tu as cités. En ce qui concerne Virgilianus, il ne pense qu’à me baiser. De même Rufus ne s’intéresse qu’à mon cul. Par contre, Valens et Sabinus semblent très mordus et je compte bien entretenir la flamme. Et j’ajoute que l’un, comme l’autre, sont de beaux hommes et me font envie ! Et j’ai même le soutien de Mnester, le favori de Messaline !

Parsam baisse les yeux. Il brule de jalousie, craignant que lui, l’Arménien, l’esclave, l’eunuque, ne fasse pas le poids face au viril Sabinus et surtout au beau et brillant Valens qui fait battre le cœur de Tullia. Il l’accepte, car il sait que Tullia est en grave danger de la part de Messaline.

• Et en attendant, Princeps Meus, tu vas me montrer combien tu m’aimes, en aidant Lucia à finir ce qu’elle avait commencé et qui a été interrompu par ton arrivée. Je sais que je sens la Lupa, dans tous les sens du terme, mais ça ne doit pas t’arrêter !

Chez les Romains, « lupa » avait deux significations : la femelle du loup, mais aussi la prostituée et en effet, le lendemain de cette orgie, l’apparence et l’odeur de Tullia était celle d’une louve.

Parsam comprend ce qu’attend de lui Tullia, qui connait sa science du cunnilingus. Parsam a alors l’élégance de partager Tullia avec Lucia, la langue de chacun de ses deux amoureux conduisant inexorablement la jeune patricienne vers son premier orgasme du lendemain. Lucia laisse Parsam provoquer cet orgasme, mais elle, comme lui, ont droit à la généreuse éjaculation de Tullia. Et c’est bien le feulement d’une louve qu’on entend ce jour-là dans la Domus de Lurco !

Après les étreintes brutales de la nuit précédente, cette douce jouissance, sous les coups de langue de son homme et de sa femme, est la bienvenue pour Tullia. Cela apaise les sens de la jeune patricienne.

***
Parsam s’est retiré, heureux de n’avoir pas croisé Lurco et d’avoir pu montrer son amour pour Tullia. Tullia, de son côté, s’est confiée aux soins de l’armée de servantes que dirige d’une main de fer Volusa. Elles parviennent à refaire de la jeune Patricienne une digne matrone, faisant oublier la bacchante que les esclaves ont ramenée tard dans la nuit, marquée par ses terribles excès.

Maintenant que Tullia est présentable, Lurco fait annoncer sa présence et demande à Volusa et toutes ses femmes de sortir.

Une fois hors de la pièce, Volusa donne son verdict aux servantes :
• Le maître va punir et chasser cette putain ! Il fera bien.

Lurco prend le ton du mari outragé :
• Tu t’es déguisée en matrone, en domina ! Mais tu n’es qu’une chienne, dont la place est sur une paillasse à Suburre.

• Arrête cette comédie infâme, Lurco. Tout cela a été voulu, organisé par toi et Messaline
• La version officielle veut que je n’ais fait qu’obéir. Ce que tout le monde a vu, hier soir, c’est que tu as joui comme une infâme truie !

• Tu devrais dire ça à Lysisca quand elle revient, au petit matin, de Suburre et regagne le palatin
• Et en plus tu oses insulter notre impératrice !

• Je ne l’insulte pas. Je dis juste ce que tout le monde sait, sauf apparemment Claude César !

• Il n’empêche que si j’appliquais les vielles lois de la République, si chères à ton noble père, je serai en droit de prendre un glaive et de me faire justice moi-même
• Tu ajouterais à tes vices le fait d’être un meurtrier, mais je ne suis pas inquiète, tu es bien trop lâche et veule pour ça.

• Salope, tu mériterais que je te fasse fouetter !

• Je sais que ça t’exciterait beaucoup !

• Je vais aller voir Messaline pour demander que la justice de César te punisse comme tu le mérites, pour stuprum, adultères et immoralité. A mon avis, un exil à Pandateria serait une peine trop légère, seule la mort peut me redonner mon honneur.

• On verra ce que décidera Messaline. Contrairement au lâche que tu es, je me comporterai en Romaine, à l’image de ce qu’a fait Arria, l’épouse de Paetus.

En 42, Le sénateur et ancien consul Aulus Caecina Paetus avait été condamné à mort pour avoir participé à la rébellion de Scribonianus contre l'empereur Claude. Comme il hésitait à se tuer, son épouse Arria, lui arracha le couteau et s'en poignarda elle-même avant de le lui rendre en disant : « Non dolet, Paete ! » (Cela ne fait pas mal, Paetus.)
Lurco s’attendait à ce que Tullia le supplie, pleure, cherche sa pitié en évoquant le petit Caius. Au lieu de ça, il avait face à lui une fière Romaine qui était la digne héritière de la gens Tullia. Tullia se laissait gouverner par ses sens, mais son éducation, son caractère et son cœur étaient celui d’une patricienne. Son père, Marcus Tullius Longus aurait été fier d’elle, lui qui avait été si affecté par le récit, même édulcoré et rempli d’excuses pour Tullia, que lui avait fait de la terrible soirée son ami, le doyen du sénat, Lucius Volusius Saturninus.

***
Messaline s’est réveillée dans les bras de Mnester et à la même heure que Tullia. Elle n’a pas fini la nuit dans le lit de Claude César, lequel était occupé par ses deux concubines favorites, Calpurnie et Cléopâtre, placées dans la couche de l’empereur par Messaline elle-même.

Messaline était en feu après l’orgie de la veille et avait eu besoin de plusieurs saillies vigoureuses de son amant préféré du moment, le mime Mnester, qui était désormais son jouet sexuel, après avoir tant résisté aux sollicitations de « l’Augusta Meretrix ».

Messaline est partagée au sujet de la soirée de la veille. C’est pour elle un jeu pervers, qu’elle aime à pratiquer souvent, que de pousser de belles matrones à se dévergonder. Cette jeune Tullia a dépassé tout ce que Messaline a pu voir au cours de telles séances orgiaques. A plusieurs reprises, l’impératrice, si émoustillée par ce qu’elle voyait, avait du se masturber et se faire jouir, afin de se soulager.

Comme son complice Lurco l’avait laissé entendre, l’addiction sexuelle de Tullia est au moins aussi forte que celle de Messaline. Oui, Messaline est partagée au sujet de Tullia et de son sort. D’un côté, elle avait trouvé une formidable partenaire de plaisir, de l’autre, elle ressent une grande jalousie envers la jeune et jolie patricienne. Messaline se considère comme l’incarnation de Vénus et ne supporte pas qu’une autre femme vienne sur son terrain.

Messaline a été frappée par le fait que Mnester, alors qu’il la besognait, lui a demandé, comme une récompense, l’autorisation de baiser Tullia, chose qui lui avait été explicitement interdite pendant la soirée. Agacée, Messaline se contenta de répondre à son étalon : « On verra. Occupe-toi de moi pour le moment ». Il y avait eu aussi son eunuque Parsam, qui s’était présenté dès son réveil et avait beaucoup insisté pour que Messaline l’envoie à la Domus des Spurii prendre des nouvelles de Tullia. Elle n’y avait consenti que de très mauvaise grâce, car le sort de cette fille n’avait à ses yeux aucune importance.

Messaline ne se doutait pas que le devenir de la jeune patricienne allait occuper son après-midi. Elle ne fut toutefois pas surprise que le premier à demander un entretien fut Lurco. Elle le reçut, ainsi que les suivants, dans sa chambre, avec à ses côtés son amant Mnester.

***
• As-tu apprécié la nuit dernière, Majesté ?

• Beaucoup, tu ne m’avais pas menti. Je n’ai jamais vu une telle femme, ni dans mes soirées, ni dans celles qu’organisait l’empereur Caligula. La place de cette lupa est incontestablement à Suburre, pas dans la Domus d’un noble Romain comme toi, mon ami.

• Je suis venu te demander de mettre en œuvre ce dont nous sommes convenus. Que je puisse saisir la justice de Claude César, obtenir le divorce et châtier comme il se doit cette putain.

• Que réclames-tu pour elle ?

• Pour moi, un exil à Pandateria, comme il fut imposé par Auguste à Julie l’aînée, ou encore à sa nièce Livilla par notre empereur, le divin Claude, ne suffit pas. Elle a commis tellement d’adultères, a tellement sali mon nom et mon honneur que le châtiment doit être exemplaire.

• Tu veux sa tête, cruel Lurco ?

• Oui, majesté. Je te la demande, au nom de notre vieille complicité. Après tout, tu as fait périr pour adultère et immoralité Livilla, Julie, la fille de Drusus et, il y a quelques semaines, poussé au suicide Poppeia Sabina. A côté de Tullia, leurs crimes étaient bien légers.

• Tu oublies que le stuprum de Tullia a été commis dans le cadre de mon invitation, avec mon accord et en ta présence.

• Tu sais bien, Messaline, dit Lurco avec un sourire sardonique, que j’y ai été contraint. Et que même si elle était invitée à s’offrir à d’autres hommes, Tullia aurait du refuser, en digne matrone romaine. Si je saisis la justice de l’empereur, les faits étant établis, le sort de Tullia est clair. Mais je ne le ferai que si tu m’y autorises. Je te le redemande : donne-moi sa tête !

• Tu l’auras et cette petite garce rejoindra aux enfers ces autres putains qu’étaient Livilla, Julie ou Poppée. Mais sois patient, je veux m’amuser encore un peu avec elle, elle fera tout ce que je voudrai car elle sait que je n’ai qu’un mot à dire à son sujet.

• Je suis ton serviteur et je t’obéirai, Messaline, même si je pense que tu ne mesures pas que mon épouse est d’autant plus dangereuse qu’elle sait que sa vie est en jeu. Dans l’immédiat, depuis la soirée d’hier, je suis la risée de Rome.

• Tu l’as bien cherché, non ?

• Je te demande l’autorisation de me retirer dans ma villa de Baïes et je ne paraitrais à nouveau à Rome que lorsque justice me sera rendu.

• Tu joues la dignité blessée, Lurco. Pas mal, ton numéro d’hypocrite !

• M’autorises-tu au moins à divorcer ?

• Non, le divorce sera prononcé en même temps que la condamnation. En ton absence, Tullia va multiplier les adultères, pas seulement lors des soirées au Palais, mais aussi dans ta demeure où elle va recevoir ses amants. Cela fera tellement scandale que tu ne seras pas le seul à demander à César un juste châtiment ! Il me plait, cher Lurco, que tu sois encore plus cocu que César !

• Puis-je te demander ce que tu comptes faire de Marcus Tullius Longus ?

• Il parait que ce cher sénateur est effondré depuis qu’il a appris les exploits de sa fille. Dans le cadre d’une vaste enquête sur un complot, je vais l’envoyer croupir à la prison Mamertine. Tullia comprendra que le sort de père dépendra de sa docilité.

• Si je puis me permettre, tu es encore plus cruelle que moi, Majesté !

***
De retour chez lui, Lurco fait donner des ordres pour qu’avant la tombée de la nuit, avec une bonne partie de ses esclaves, lui et le petit Caius puissent partir pour la villa de Baies. Volusa est chargée de tenir la domus avec le reste des serviteurs. Lurco sait combien elle hait la Domina et qu’elle ne manquera pas d’espionner tous ses faits et gestes. Il lui explique ce qu’il attend d’elle et ajoute :
• Ne t’inquiète pas, elle paiera ses forfaits. C’est sa tête que je veux !

Tullia ne proteste guère contre le fait qu’on lui enlève son fils, même si cela la blesse. Les riches matrones romaines n’ont guère l’instinct maternel et surtout le Pater Familias prend toutes les décisions. Lurco lui dit clairement qu’il veut que Caius, qu’il appelle « Tullius » et SON fils, soit loin de son influence.

• Ton fils ! Tout le monde sait que tu n’as jamais copulé avec une femme !

• Prends garde à ce que tu dis à ce sujet !

Ce que Tullia ne peut supporter, c’est qu’on la sépare de Lucia, laquelle a toujours été à ses côtés depuis qu’elle est toute petite. Elle supplie, pleure, se met à genoux. Rien n’y fait. Lurco est impitoyable. Le motif officiel est que Lucia est la nourrice de Caius. Mais Lurco sait qu’ainsi il fait mal, très mal à Tullia, en la séparant de son amante.

Avant de partir avec son cortège, Lurco a demandé une entrevue à son beau-père. Celui-ci, qui se considère en deuil de sa fille depuis que son ami Saturninius lui a raconté la terrible soirée, refuse de voir celui qu’il considère comme le premier responsable de ce désastre. Marcus sait que Lurco veut se délecter de son chagrin et en profiter pour encore davantage dénigrer Tullia.

Lurco n’aura donc pas eu ce plaisir. Il adresse alors une courte missive à Marcus, par laquelle il retourne le couteau dans la plaie.

« Mon père,Je voulais vous saluer avant de quitter Rome pour Baies, où j’emmène votre petit-fils pour le tenir loin d’une mère dégénérée.
Je comprends que vous ne souhaitez montrer à quiconque l’immensité de votre honte, suite à l’inqualifiable conduite de votre fille.
Je sais ce que les anciens Romains auraient fait pour punir la coupable. Le crime de stuprum est constitué mais j’hésite encore à saisir la justice de l’empereur car je sais, au regard de sa grave indignité, quelle serait la sanction. Je préfère moi aussi cacher ma honte.
Je sais que, très injustement, vous me considérez comme responsable. Outre que j’ai été contraint d’accepter l’invitation de l’impératrice, sa dignité de matrone et de patricienne aurait dû amener Tullia à résister. Non seulement elle ne l’a pas fait, mais elle s’est roulée dans la boue avec délectation.
Telle est la vérité, qui fait que vous n’avez plus de fille et moi plus d’épouse.
Votre dévoué filsLucius Spurius Lurco »
En jetant au feu ce message infâme, Marcus ressent dégoût et colère. Il se sent responsable d’avoir livré sa Tullia à un tel homme et de n’avoir pas perçu sa fragilité. Il n’émettra aucune protestation quand, moins d’une heure après, les vigiles, au nom du Préfet de la Ville, viennent l’arrêter pour le conduire au secret, au fond d’une infâme cellule à la prison Mamertine. Marcus est vivant, mais sa raison de vivre l’a quitté et ne laisse plus place qu’à la résignation.

***
Alors que le convoi de Lurco a pris la route pour Baïes et que celui a fait autant de mal qu’il a pu à Tullia et à son père, Messaline est très sollicitée au sujet de la jeune patricienne.

Sans surprise, les sénateurs Virgilianus et Rufus vantent les performances de Tullia et remercient Messaline pour la soirée de la veille, l’encourageant à inviter régulièrement Tullia afin d’avoir l’occasion de profiter d’elle.

L’ancien gladiateur Sabinus fait lui aussi l’éloge de Tullia et ne cache pas son intention d’engager avec celle-ci une relation suivie.

La plus grande surprise pour Messaline vient de son médecin personnel et ancien amant Vettius Valens. Celui-ci ne lui cache pas qu’il est tombé follement amoureux de Tullia et que son intention est de la prendre à Lurco.

• Je sais que Lurco a des intentions très noires envers Tullia. Puisqu’il ne veut plus d’elle, qu’il divorce, je la prends chez moi et je l’épouse.

• Tullia n’est pas une femme pour toi. Elle ne saurait se contenter d’un seul homme.

• Qu’elle me trompe, pourvu qu’elle m’aime et que je puisse l’aimer!

• Lurco vient de quitter Rome parce que je ne lui ai pas accordé la condamnation de son épouse. Pour autant, j’interdis qu’elle vive chez toi. Puisqu’elle est convaincue de stuprum, qu’elle reçoive ses amants chez elle.

• Promets-moi, Messaline de ne pas lui faire de mal.

• Je veux au contraire qu’elle ait beaucoup de plaisir. Je peux te promettre qu’il ne lui arrivera rien tant que j’aurais envie de m’amuser avec elle.

Valens comprend que Tullia a obtenu un sursis mais n’est pas tirée d’affaire.

Sur les entrefaites, Parsam demande à être lui aussi reçu pour rendre compte de sa mission, du moins de sa partie officielle.

Messaline le reçoit en présence de Valens :
• Parsam, rassure mon médecin. Figure toi que cet imbécile est tombé amoureux de cette petite salope et rêve de l’épouser.

Parsam devient pâle de jalousie et tente de maitriser les sentiments qu’exprime son visage. Ce Valens est bien un rival, mais Tullia a besoin de sa protection.

• Majesté, elle a adoré ce qu’elle a fait hier soir, mais elle est épuisée, brisée. Il lui faudra plusieurs jours pour récupérer.

• Quelle petite nature ! Quand je reviens au petit matin de Suburre et que je me suis offerte à 25 partenaires, je ne suis pas encore repue.

• Maitresse, tu es l’incarnation de la déesse Vénus, ceci explique ta résistance. Tullia est insatiable, mais n’est qu’une femme.

• Je sais que nulle femme ne peut m’égaler. Ta Tullia a intérêt à le comprendre. Je lui accorderai donc quelques jours de répit. Dis-lui que je veux la voir au Palais dès qu’elle est rétablie.

• Je dois aller la voir pour la soigner, dit Valens
• Et pour d’autres choses, j’imagine. Toi et d’autres amants peuvent aller la voir dans la Domus de Lurcus.

• Cela sera considéré comme des adultères, maitresse !

• Adultère, c’est bien ce qu’elle est, non ? Amuse-toi bien Valens et complétons le dossier de struprum de cette Tullia
Pour Valens, ce qui compte c’est revoir Tullia et le plus rapidement possible. Parsam, lui, comprend, que Messaline fait en sorte, en attendant, d’aggraver la situation de la jeune patricienne pour le moment où elle laissera agir la justice impériale.

***
A suivre : 10 : Tullia et Valens

Les avis des lecteurs

Merci Didier!

Histoire Erotique
Olga,
J’ai hâte donc d’en lire la suite, que j’espère tout autant passionnante, qu’instructive.
Continue à nous faire rêver par tes merveilleux écrits.
Didier

@ Didier, je peux dire que, dans la suite de cette histoire, Vettius Valens va jouer un rôle très important, celui de grand amour de Tullia.
Et, sans dévoiler la suite, Baïes, la citè des plaisirs, sera également un cadre de l'action

Histoire Erotique
Ce chapitre "très soft" est une bonne transition pleine de surprise.
D'un côté, nous y retrouvons du romantisme.
Il permet à Tullia de pouvoir se consacrer quelques temps à ses véritables amours Lucia et Parsam.
Valens, par ses dires à Messaline, nous confirme son amour pour Tullia et nous avoue son désir de l'épouser.
D'un autre côté, nous y retrouvons les intrigues.
La soirée n'ayant pas eu tout l'effet escomptée pour Lurco, celui-ci "humilié et raillé" depuis, et surtout désavoué momentanément par Messaline dans ses projets envers Tullia, préfère "s'exiler" loin de Rome.
Dans sa "fuite", il nous montre là une fois de plus toute son ignominie.
En effet, en sus de son fils Caius, il emmène, non plutôt, il enlève Lucia, la bien-aimée, "la femme", de Tullia, pour la punir et la blesser.
Ne risque-t-il pas de revenir plus fort de son "exil", et réussir à réaliser ses funestes desseins à l'encontre de Tullia ???
Et Messaline dans tout cela, elle qui n'en a pas fini avec Tullia, à quels jeux troubles se prête t'elle envers elle en emprisonnant son père Marcus?
Que lui veut elle en la convoquant au palais, quels sont ses véritables desseins au final envers Tullia ???
Dans ce nouveau contexte, Tullia ne risque-t-elle pas de laisser libre cours à ses envies de sexe et, en sus de Valens, de prendre d'autres amants comme Rufus, Sabinus, voire Virgilianus ???
Mon instinct pour la suite du récit me fait évoquer une des morales de monsieur De La Fontaine "Tel est pris qui croyait prendre".
Didier



Texte coquin : « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (9) : les consé
Histoire sexe : Une rose rouge
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Érotisme et poésie (15) : « Eros », par Pierre de Ronsard - Récit érotique publié le 09-09-2024
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Histoire des libertines (114) : La Paiva - Récit érotique publié le 17-08-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (1 : la rencontre) - Récit érotique publié le 04-08-2024