17 avril 1891 (2/3)
Récit érotique écrit par Pessac [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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17 avril 1891 (2/3)
Maja, jeune femme, mi paysanne, mi couturière, connait une journée bien chargée. Après avoir vaqué à ses occupations, elle a rendu visite à une cliente, la femme du commandant de la place. Celle-ci, en manque d'amour, lui a fait partager de doux et très chauds moments ! Mais ces folies saphiques n'ont finalement été que broutilles : Maja a suborné son voisin le forgeron. Avec lui, elle s'est envoyé en l'air toute la nuit, de toutes les façons possibles et imaginables. Ce matin, elle est comblée !
Ce n'est pas le cas de tout le monde cependant...
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18 avril 1891
Au petit matin du dimanche, l'aumonier-curé Unterfinger est fin fou ! Soutane troussée au menton, le gaillard s'astique le manche, son sacré manche, dans la sacristie. Debout, arcbouté, il est dans une position ridicule s'il en est : il faut bien reconnaître que les mouvements saccadés du paluchage forcené d'un célibataire n'ont en rien la grâce des caresses lascives d'une gourmande coquine. Il se branle désespérément le cureton, tant et si bien qu'il finit par asperger généreusement son étole liturgique brodée de fils d'or savamment étalée sur une table. Il nettoie comme il peut, espérant que les fidèles de la Grand-Messe n'y verront rien tout à l'heure. Mais comme il n'y a essentiellement que de vieilles bigotes moitié sourdes et bigleuses pour venir roupiller à la messe de dix heures...
Pauvre curé ! Il faut dire que dès potron-minet, une de ses paroissiennes est venue lui raconter en confession ses turpitudes démentes pratiquées... avec une autre FEMME !
Une matrone trompant son mari avec un voisin, c'est monnaie courante et ne l'excite finalement que si la femme infidèle donne force détails. Mais d'imaginer deux adorables succubes se léchant mutuellement et concomitamment leurs boites à jouir l'a mis dans un état proche de l'apoplexie : il a dû écourter la confession, chassé la broute-minou avant même qu'elle n'ait fini, sans lui donner ni l'absolution ni aucune pénitence, lui intimant juste fermement de revenir le lendemain matin pour lui narrer, par le menu, la suite de ces ignominies sataniques si... divinement excitantes. Le pauvre avait surgi hors du confessionnal pour courir vers la sacristie, tant son mandrin lui faisait mal !
Cette histoire allait vraisemblablement le tracasser toute la journée et exiger d'autres libérations explosives ! Friedrich est un obsédé sexuel certes, les attributs qui pendouillent entre ses cuisses le tracassent souvent mais en définitive, il est brave homme : ce n'est que l'abstinence absolue imposée par son sacerdoce qui est responsable de son état d'excitation quasi permanente ! Qu'on lui donne une petite bonne, aimable et ouverte (bien ouverte) et il redeviendra un homme normal et censé. Juste vaguement chaud lapin.
Sans compter que de son sacerdoce, il s'en fiche comme de sa première... branlette.
Ah, si seulement il pouvait connaître, bibliquement, cette délicieuse paroissienne venue lui confesser ses frasques ce matin ! Il espère bien apprendre, ou plutôt confirmer, car il en a une petite idée, de l'identité de cette friponne cachée sous sa mantille ! Et celle de sa complice aussi. Son rêve serait de prendre la place de la surprenante partenaire dissolue ! Ou mieux, de se glisser entre les deux.
Mais ça, c'est impossible voyons ! Enfin, disons que cela risque de ne pas être simple !
Dure journée en perspective pour le religieux...
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L'Ober-Leutnant Frisch est tout désorienté ce matin. Et furieux ! Et malade !
Hier, il avait passé la soirée avec une plantureuse putain tout à fait affriolante. Selon ses goûts et préférences. Après avoir chatouillé la grassouillette, but son jus au Café des Deux Colonnes, entre les cuisses de la putain donc, il s'était trouvé incapable de bander ! C'était bien la première fois que pareille chose lui arrivait ! Rejetant la faute sur la femme, il l'avait sèchement renvoyée, dépêchant son estafette lui chercher deux autres prostituées, Helga et Olga, des jumelles. Ses préférées. Il leur avait demandé, à ses deux salopes, de se lécher entre elles, de se grougnouter leur tablier de sapeur avec application, de se palucher avec frénésie : un spectacle qu'il appréciait d'ordinaire. Mais rien à faire, Popaul était resté inerte.
Croyant que la panne était due à un excès de fatigue, il était allé se coucher. Mais impossible de fermer l'œil. Ce n'est qu'au petit matin que, rompu de fatigue, il s'était endormi. Une demi-heure, une pauvre demi-heure seulement.
Excédé, le militaire s'était relevé, bien décidé à passer sa colère sur le premier venu, ses soldats ou la population de ces alsaciens désobéissants mais lorsqu'il avait voulu appeler son aide de camp, aucun son n'était sorti de sa gorge. Aphone ! Complètement aphone. Par geste, il avait expliqué à son subordonné de faire venir le médecin de la garnison. Celui-ci n'avait trouvé aucune raison claire à cette aphonie totale. Ni à ses jambes flageolantes, ni à son esprit confus (Frisch avait tu son problème d'érection). Du repos avait prescrit le docteur en plus de bouillons de bœuf additionnés d'un liquide nauséabond et d'inhalations brûlantes et soufrées.
L'Ober-Leutnant s'était enfermé dans sa chambre, furieux et désemparé.
Dure journée en perspective pour le militaire...
---oOo---
Dans son appartement, la Comtesse est toute guillerette ! On lui a appris la maladie subite de son époux. Par courtoisie, elle s'était rendu aussitôt auprès du malade qui... l'avait immédiatement renvoyée dans ses appartements. Elle n'en demandait pas mieux !
Quand un peu plus tard, elle avait appris, par sa femme de chambre, les rumeurs galopant dans la cité, à savoir que l'Ober-Leutnant s'était trouvé incapable d'honorer aucune de ses partenaires la veille, elle avait ri à gorge déployée, souhaitant que la panne se prolonge aussi longtemps que possible. Indéfiniment ? Ce serait trop beau ! Quoique, privé de galipettes, le salaud risquerait de voir sa méchanceté naturelle s'amplifier, se décupler ! De quoi ne serait-il pas capable alors ?
Elle trouvait cependant amusant que la panne de son "seigneur et maître" intervienne précisément le jour où elle-même avait connu un bonheur immense et chatoyant (plusieurs bonheurs successifs d'ailleurs !) avec sa très charmante couturière.
Au fait, quand donc la jeune fille devait-elle revenir ?
"Après-demain, car aujourd'hui, j'ai tournée des malades chez les Sœurs et demain, je vais prendre le train : dans le wagon des premières, juste derrière la locomotive et le tender, je serai à l'abri des fumées et escarbilles. Je vais faire des emplettes à Kolmar. Je ne pourrai donc retrouver mon adorable qu'après-demain seulement ! Ça va être long mais bon, il faut savoir raison garder ! Et un petit délai ne pourra que faire grandir son désir pour la brune diablesse."
Elle devra faire ceinture l'allemande.
"À moins qu'à Kolmar, une autre brune, Petunia, qui m'a-t-il semblé..."
Troussant sa robe, la belle dame s'exprime à voix haute.
— Au pire, j'ai dix doigts qu'une foule de souvenirs torrides pourront conduire à me... retourner salement la cramouille, à m'exploser le bénitier ! Putain de salope bouffeuse de moule que je suis !
Camelia se complaît dans une vulgarité honteusement libératrice qui la fait rosir de plaisir !
Belle journée en perspective pour la comtesse...
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19 avril
Ce matin, comme tous les matins, je me suis levée bien avant les premiers rayons du soleil. Levée sans problème, sans regret de quitter le confort moelleux du lit. Pleine d'une énergie débordante !
Bon d'accord, j'ai un peu la chatte en vrac et le trou de balle sensible : c'est vrai que je ne lui ai rien épargné à mon chéri d'amour. Et qu'il n'a pas hésité à me contenter de toutes les façons possibles ! Cette deuxième nuit passée dans ses bras a été tout aussi débauchée que la précédente ! Tout y est passé, sabrages puissants, têtes bêches avec pipes affolantes et grougnoutages de foufoune en parallèle, bébête à deux dos avec frétillante colonne défonçant mon paradis ou gourdin puissant s'explosant dans mon enfer, bref, diverses figures acrobatiques qui m'ont expédiée je ne sais combien de fois dans les verts pâturages ensoleillés du plaisir ... Et surtout, millions de baisers gourmands, bécotages enamourés, galoches furieuses à en perdre le souffle ! Et câlins, petits mots d'amour, serments enflammés.
La nuit a été longue et merveilleuse et mon chéri s'est révélé... aussi inépuisable que je suis insatiable ! Quand son outil perforant demandait de reprendre des forces un petit moment, mon amoureux usait-il de stratagèmes émoustillants pour m'expédier dans les étoiles !
Quand je me suis levée, Mamama dormait toujours. J'en ai profité pour faire un tour rapide à l'église où j'ai déposé quelques fleurs, allumé trois cierges sous la statue de Marie : trois, c'était le minimum pour la remercier de tous les bonheurs de ces deux nuits ! J'ai même fait un peu de ménage dans le chœur avant de tomber à genoux... enfin bref !
De retour à la maison, j'ai réveillé Mamama, lui ai donné son brouet du matin : elle a mangé de bon appétit. À croire que mes amours avec Changala lui ont redonné espoir et énergie. La nouvelle potion concoctée par Wilma peut-être aussi. Tant mieux en tous cas ! J'en suis si heureuse !
Je suis ensuite allée nourrir mes poules et mes deux cochons. À propos de cochon (oups !), je suis passée saluer mon chéri forgeron ! Sans m'attarder, quelques baisers langoureux, quelques caresses mais je me suis éclipsée quand le drôle a voulu glisser sa paluche entre mes cuisses ! Pas le temps ! Au jardin, ce matin, je n'ai pas sarclé, ni biné, j'ai rapidement récolté mes légumes. Il y a marché ce matin.
Bon nombre des chalands me regarde de travers, moi, la noireaude, mais pas mal d'entre eux m'achètent tout de même mes beaux légumes ! Je vendrai donc mes productions sans problème je le sais, "ils sont beaux mes légumes mesdames, ils sont frais !" et ils attirent la clientèle. Généralement, à la clôture du marché, il ne me reste pas grand-chose sur mon étal, quelques pommes de terre et choux-raves que j'abandonne aux nécessiteux. Chaque marché me procure un gentil revenu qui suffit à couvrir mes frais courants.
Évidemment, ce pécule n'est pas comparable à la somme que m'a versé la Comtesse pour mes travaux d'aiguilles. Cet argent, je l'ai mis de côté pour... je ne sais pas quoi encore. Mais bon, si elle se montre aussi généreuse à l'avenir, je risque d'amasser une belle épargne. Une manne qui finira par se tarir le jour où j'aurai retouché toute sa garde-robe, à la belle allemande. À moins qu'elle ne récompense d'autres travaux... manuels !
Ce matin, la place du marché bruisse de rumeurs. Une rumeur en particulier : Frisch, le grand manitou, chef des casques à pointes, serait subitement devenu impuissant ! On raconte que son organe s'est ratatiné à devenir aussi ridicule que celui d'un nouveau-né ! Les commères en rajoute certainement, vont sans doute un peu vite en besogne, mais bon, la Comtesse m'en dira plus demain. Car aujourd'hui, Madame va à Kolmar faire des emplettes. S'acheter des robes que je devrai retoucher ? Du tissu pour en couper d'autres ? Ou des dentelles pour j'y taille des nuisettes scandaleuses ?
Moi, il me tarde en tous cas d'être à ce soir. Pour retrouver mon fiancé. Lui tailler le poireau, lui confire ses pruneaux dans ma bouche chaude, et me faire biner le jardin des délices ! Oh, mais d'ailleurs, ne pourrais-je pas prendre un avant-goût de ces folies entre midi et deux ? Il suffirait de bloquer la porte de l'atelier et d'ouvrir prestement son magasin pour en extirper un malandrin délicieux !
Mmmh, je mouille rien qu'à y penser...
Belle journée en perspective...
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20 avril 1891
En ce mercredi, trois jours après sa malheureuse panne sexuelle et tous ses ennuis de santé, l'Ober-Leutnant ne se rétablit toujours pas. Pire, son état s'aggrave. L'homme délire presqu'en permanence. Dans ses rares moments de lucidité, il suffit qu'il soulève son drap et voit son arme réduite à un robinet ridicule, virgule minuscule, pour retomber immédiatement dans un état d'hébétude. Le médecin de garnison a fait appel à son collègue de ville qui avoue son... impuissance ! Quand les deux carabins auscultent le patient, la vue de son zizi rabougri les fait sourire largement : l'un et l'autre déteste le rustre malpoli et s'ingénient donc à lui prescrire des médications qu'ils savent inopérantes et inappropriées à guérir un mal qu'ils n'arrivent pas identifier mais qu'ils choisissent les plus amères, acres et malodorantes possibles. On se venge comme on peut !
La rumeur enfle en ville, on dit que le chef de la garnison est en train de perdre l'esprit et on suppute déjà sur son futur remplaçant. Quel qu'il soit, il ne pourra pas être plus retors, fourbe et mauvais que ce salaud de Frisch !
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Dans sa chambrette, Monsieur le Curé remplaçant de la Paroisse Sainte-Marie de la Miséricorde, Friedrich Unterfinger est sur des charbons ardents. Dans les deux jours qui ont suivis le début de sa confession, sa paroissienne désormais préférée, celle qui fait battre son cœur et surtout dresser douloureusement sa bite, ne s'est plus montrée. Mais miracle, elle est enfin revenue ce matin.
Ne sachant plus vraiment où elle en était après cette interruption prolongée, la crapuleuse a proposé de tout reprendre au début. Elle s'est montré beaucoup plus précise que la première fois, ces descriptions plus détaillées et plus crues. Affolantes de précision ! Unterfinger a vite compris qu'elle revivait, étape par étape, ses débordements impurs.
Dans un premier temps, la jeune femme avait enfoncé les doigts de ses deux mains dans les interstices de la grille de bois du confessionnal mais très vite, la main droite avait disparu.
La respiration courte et saccadée de la pénitente ont fait comprendre au prêtre que cette main avait sans nul doute filé sous les cotillons, dans le delta incandescent de la jeune femme. Elle se caressait la garce, elle se branlait aux souvenirs de ses frasques, il ne pouvait en douter. Tournant la tête, le religieux avait capté le regard halluciné de la belle qui avait enfin relevé sa mantille : il avait découvert, stupéfait mais ravi, l'identité de la belle. Il avait vu aussi sa langue pointer entre ses lèvres. N'y tenant plus, sans quitter ces yeux écarquillés, il avait déboutonné sa soutane jusqu'au nombril et exhibé son bâton de berger ! Le sourire qu'il avait découvert sur les lèvres de l'impénitente furie l'avait encouragé : se levant, il s'était placé face à la grille, sa main secouant frénétiquement sa queue. La jeune femme ne parlait plus désormais que par onomatopées : lorsqu'il avait pressé son vit dans un des losanges ajourés de la paroi de bois, la garce avait dardé sa langue, léchouillant le gland rubicond de la verge tendue. Lorsqu'il avait joui et projeté sa semence à travers la grille, elle avait ouvert la bouche pour capter le maximum de la semence sacrée expulsée. Puis elle avait dégluti, affichant une moue satisfaite. Elle s'était alors enfuie dans la seconde, courant à toutes jambes vers la sortie.
Étourdi et bienheureux, l'ecclésiastique mécréant a donc parfaitement reconnu cette non repentante qui se branlait joyeusement et l'embrasait à le rendre fou. Elle était bien celle qui depuis des semaines faisait battre son cœur.
Il n'avait regretté qu'une chose : n'avoir pu proposer à cette délicieuse dépravée de venir la confesser chez elle.
Mais une visite domiciliaire était-elle bien raisonnable ? Y avait-il lieu de brusquer la manœuvre alors qu'elle allait sans doute revenir pour finir son récit ? Ce matin, à force de détails, elle n'avait même pas abordé le double léchage simultané des chattes, les deux corps superposés tête bêche ! Peut-être y arriverait-elle et irait-elle plus loin la prochaine fois ? Peut-être que prise dans son vice, elle franchirait même le pas pour venir le sucer directement dans le confessionnal. Friedrich est peu perdu dans ses fantasmes et ne sait sur quel pied danser...
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Wilhelma est une drôle de jeune femme. Elle habite au centre du village, dans une maison basse, comme recroquevillée entre ses deux voisines plus hautes. Une masure sombre et mystérieuse. Du moins, c'est ainsi que tout le monde la voit. Nombreux sont les passants qui changent de trottoir plutôt que frôler les volets rouges et les gamins ont peur d'être happés en cheminant devant sa façade.
En ces temps industrieux où la modernité s'impose partout, où le réalisme prime, il est étonnant que des croyances antédiluviennes persistent !
Wilhelma est connue comme rebouteuse. De rebouteuse à sorcière, il n'y a qu'un pas que d'aucuns franchissent allègrement. Les benêts, les gens simples l'imaginent sorcière. Et même s'ils balayent d'un geste de la main ces sornettes, les bourgeois et intellectuels érudits évitent néanmoins de juste parler d'elle et ne s'approchent pas de sa masure.
Sa tignasse rousse flamboyante, couleur, tout le monde le sait, des adeptes sataniques du bouc cornu, contribue à renforcer la légende. Sans parler de son nez pointu et de son regard inquisiteur qui a toujours paralysé les quelques galants qui voulaient lui conter fleurette. Il y en a pas mal qui voudraient bien venir farfouiller dans son balcon car la demoiselle est pourvue d'une paire sensationnelle : des melons pleins et mûrs qui tendent orgueilleusement son décolleté !
Wilma reçoit de nombreuses visites, le matin uniquement : visites de malades, boiteux et souffreteux en tous genre qui viennent se faire soigner, chercher un onguent, une tisane qui les soulagera. Personne ne vient chez elle l'après-midi, elle ne reçoit pas, et surtout pas après la tombée de la nuit. Et encore moins sous la lune gibbeuse. Parfois cependant, évitant les halos de lumière jaunâtre des réverbères bec de gaz, une ombre encapuchonnée vient frapper à sa porte. Si l'on vient chez elle discrètement et à point d'heure, c'est pour des raisons peu avouables : obtenir un philtre, d'amour ou de malédiction, solliciter un sort à jeter sur une voisine acariâtre, un paysan avare...
Ces crédules-là repartent avec une "potion" d'eau colorée, la promesse d'un sort, bidon, jeté sur leur victime, opérations diverses dont le coût aura grevé leurs économies... Pour rien !
Car Wilhelma n'est pas une sorcière. Juste une herboriste, éclairée certes, capable de soulager bien des maux avec ses décoctions, ses assemblages savants de plantes infusées dans ses potions ou sirops. Et si elle prétend parfois y verser dedans du jus de crapaud purulent ou des larmes de lune rousse, c'est du pipeau, juste pour entretenir sa légende auprès des plus benêts.
Wilma n'est pas une sorcière ! Une herboriste, juste une herboriste.
Un peu empoisonneuse aussi, à l'occasion, comme quand une certaine personne qu'elle chérit le lui a gentiment demandé. Empoisonneuse mais pour la bonne cause. Une cause si juste qu'elle s'est d'ailleurs demandé pourquoi elle n'avait pas songé à agir plus tôt. Elle s'est mise au travail sur le champ.
En fait de poison, elle n'a fait que préparer une potion à partir de bonnes plantes médicinales. Juste surdosées. Habilement surdosées. Et concentrées.
Elle a rempli une petite fiole et est allée voir les putains près de la garnison. Elle leur rend bien des services à ces filles pour que celles-ci l'aiment bien. La craignent mais l'aiment bien. Elle leur a expliqué que la gagnante du soir aurait juste à verser le contenu de la fiole dans le vin d'un certain client... qui après ça, ne pourrait plus lui faire... ni bien, ni mal !
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Tout va bien dans le meilleur des mondes ! Mes nuits avec Changala sont fabuleuses, Mamama remonte gaillardement la pente et ma divine maitresse allemande m'a fait porter un billet dans lequel elle m'avoue se morfondre avant ma venue cet après-midi à trois heures.
Trois heures ? Parfait, cela me laisse le temps de passer chez Wilma. Il faut que je lui parle à cette drôlesse. J'espère juste qu'elle me laissera le temps d'ouvrir la bouche avant de me sauter dessus ! C'est que c'est une vorace ma Wilma !
Je frappe donc à son entrée le signal convenu. La porte s'ouvre toute seule, grâce à un jeu de poulie et ficelles qui fait glisser les loquets et pivoter l'huis : ingénieux système qui impressionne les braves gens. Je m'avance, monte l'escalier. Je sais que la rousse m'attend dans sa chambre.
J'aime beaucoup cette chambre : contrairement au reste de la maison sombre et poussiéreux, cette pièce est lumineuse et colorée. Le soleil du début d'après-midi l'inonde.
Je n'aurais pas été étonnée de trouver l'herboriste totalement nue sur le lit, mais non, la rousse est assise à son bureau. Elle est visiblement soucieuse !
La voilà qui se lève et vient se poser à genoux devant moi. Je m'attends à ce qu'elle soulève mes jupes pour glisser son museau de petite souris chafouine dans ma taupinière, mais non, là encore, elle reste juste agenouillée. Pensive. Tracassée. Je la prends aux épaules, l'oblige à se relever, caresse ses boucles rousses, sa joue, lui dépose un bécot sur les lèvres.
— Que t'arrive-t-il ma sorcière bien-aimée ?
Ses yeux sont au bord des larmes !
— Je crois que... j'ai fait une grosse bêtise !
Je sais de quoi elle parle. C'est bien à ce sujet que je souhaitais lui parler.
— J'ai un peu forcé la dose je pense, avoue-t-elle.
Oui, c'est bien ça ! Je prends une bonne respiration.
— Il va en mourir Wilma ?
— Je ne sais pas mais... non, je ne crois pas, se défend-elle. Mais je pense qu'il pourrait en rester... diminué... voire un peu simplet.
Je prends le visage de ma douce amie dans mes mains, la caresse et l'embrasse tendrement.
— Tu veux que je te dise ? Diminué, simplet ? C'est peut-être bien ce qui pourrait nous arriver de mieux, à tous. À la population, aux pauvres filles qu'il a attirées dans ses filets pour les lutiner avant de les jeter à la rue, sans même un sou. Et sa femme aussi !
— Sa femme ? s'exclame Wilma. Mais...
— Sa femme en serait bigrement soulagée crois-moi ! Ce monstre la tient cloitrée, sous surveillance permanente et la néglige. Il la rabroue sans cesse, la trompe de façons éhontée mais ça, tu le sais déjà, tout le monde le sait. Il ne lui offre aucune tendresse, vient juste la sabrer vite fait, régulièrement, juste dans l'espoir de l'engrosser. Elle est malheureuse la pauvrette. L'homme est un monstre !
— Oh mon dieu !
— Elle est malheureuse cette femme, si malheureuse qu'elle s'est jeté dans mes bras avant-hier.
Wilma sursaute, piquée au vif.
— Tu veux dire que...
— Oui Wilma, je lui ai fait l'amour...
L'herboriste se détache de moi, recule d'un pas.
— Tu as couché avec une ALLEMANDE ! hurle-t-elle
J'attrape la petite sorcière par les épaules, la pousse à s'asseoir sur le lit.
— Wilhelma (pour que je l'appelle ainsi, c'est que l'instant est grave et que je veux qu'elle le comprenne), c'est une allemande oui, mais elle d'abord une femme, une femme totalement seule et malheureuse. La population la déteste, son mari la déteste, elle n'a aucune amie ici et elle souffre Wilma, elle souffre d'abandon et de terrible solitude. Pourtant elle est jolie, douce, adorable et... elle a de bien jolis nichons et un appétissant petit fricot que tu vas adorer !
— Comment ça, que je vais adorer ? N'imagine pas une seconde que...
J'embrasse goulument mon amie, mon amante, ma maîtresse, la bascule sur le lit. J'abaisse son décolleté, libère les deux melons qui lui servent de nichons. Nibards que je caresse avec ferveur.
Déjà, je la sens fondre ma petite chérie et décide de lui asséner le coup de grâce :
— Pendant qu'on y est, sache que Changala est désormais mon amant, que nous baisons comme des fous chaque nuit. Tu vas devoir apprendre à me partager petite délurée.
Elle est effondré la pauvrette mais la main que j'ai glissée sur son berlingot me parait lui rendre le moral. Alors que mes doigts s'encanaillent dans sa forêt humide, glisse dans sa fente et dans son corridor velouté, je la sens céder.
— Raconte-moi comment ça s'est fait avec ton allemande ? demande-t-elle d'une voix soumise déjà.
Je la reconnais bien là. Ce que je peux bien faire avec mon amant ne l'intéresse pas une seconde. Wilma n'aime que les femmes. Et encore. Moi, juste moi en l'occurrence.
Je lui raconte tout en détail. Elle reste stoïque un moment mais quand je lui décris en détail la foufoune à peine couverte de duvet de Camelia, ses dentelles rosées, timides certes mais délicieuses, son élixir suave et sa chatte spacieuse, elle réagit et se déshabille à toute vitesse ! Je fais de même ! Elle prend les commandes de la danse, me bascule sur le dos et s'installe tête bêche sur moi.
Alors que la vorace a enfoui son museau dans mon nid d'amour, son tablier de sapeur roux s'est plaqué sur ma bouche. Elle est franchement poilue la roussette et n'élague jamais sa foufoune. Une sacrée broussaille mais même si parfois un poil ou l'autre vient échouer sur ma langue et me faire zozoter, j'aime cette forêt aussi détrempée qu'incandescente. Elle aussi la coquine possède un corail luxuriant, des petites lèvres riches et vermillon, qui s'étalent en papillon ! Affolant : je lèche, je suce, je happe ce feuillage exquis. Je bois à sa source généreuse, me délecte de son jus vaguement épicé. Elle est délicieuse sa cyprine et je m'en régale !
— Dis, je ne vais plus pouvoir te raconter la suite si tu me bâillonnes avec ta chatte !
— M'en fous, baise-moi, fais-moi jouir avec tes doigts et ta bouche. Déglingue-moi !
J'obéis avec joie, je lui enfourne brutalement ma main presqu'entière dans la chatte : elle crie, abandonne une seconde ma chagasse mais y replonge bien vite pour me rendre la pareille. Je me retiens de crier à l'intromission de sa menotte et je m'applique à fourrager dans son chaudron soyeux et inondé. Je ramone, je racle le tunnel, griffe et caresse les parois tremblotantes désormais, agitées par des spasmes irrépressibles et conclut l'affaire en enfonçant résolument le majeur de ma main gauche dans l'étoile plissée de la satanique.
Je l'ai prise de court : elle fuse Wilma, s'envole en hurlant son bonheur. Elle plane ma rousse, hoquète, tousse et pleure de joie. Elle est tout bonnement heureuse, magnifiquement heureuse.
Et je le suis moi aussi, même si, pour le coup, je reste vaguement sur la touche.
Le visage inondé de larmes, la pauvrette s'excuse dès que ces élans frissonnants s'épuisent.
— Je t'aime ma petite sorcière, c'est tout ce qui compte, dis-je en l'embrassant goulument.
Elle est laminée la pauvrette, lessivée !
— Dis donc, me souffle-t-elle d'une toute petite voix, tu me la présentes quand ta Camelia ?
Je regarde le clocher de Notre-Dame :
— Dans à peu près... dix minutes si tu veux !
— Oh non ! Là, tu m'as totalement démonté la boutique !
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L'aumônier des troupes est venu prendre des nouvelles de l'Ober-Leutnant. Introduit dans la chambre du militaire, il trouve celui-ci endormi, bouche ouverte, un filet de bave coule sur son menton. Rien à en espérer !
Seul dans la pièce, il n'a pas besoin de faire semblant : il sourit largement !
Et s'il s'agenouille au pied du lit, ce n'est pas pour dédier une prière au malade. C'est à la femme du militaire que Friedrich dédie sa prière. Il n'ose pas aller jusqu'à demander à Dieu de lui ouvrir les portes de son bonheur mais prie sincèrement pour le bonheur de Camelia.
Il ne s'attarde pas le prêtre, quitte rapidement la chambre et se fait conduire dans les appartements de la Comtesse.
— La dame a besoin d'être réconfortée, explique-t-il à l'aide de camp qui l'accompagne jusqu'à la porte.
Quand il est introduit dans l'appartement, le curé tend ses deux mains à la jeune femme qui les prend.
— Madame, j'imagine votre angoisse dans cette terrible situation. Si vous le souhaitez, je peux rester un moment avec vous.
Camelia regarde son interlocuteur, trouve qu'il est décidemment très mignon ce prêtre. Elle lui sourit, largement, rassemble les deux mains de l'homme et en caresse le dos. Une onde de bonheur empourpre Friedrich.
— Je vous remercie mon Père mais je ne peux pas vous recevoir à cet instant. Par contre, je viendrai en confession demain matin.
Friedrich ne peut réprimer un élan de joie qui lui gonfle les poumons !
Alors qu'elle le raccompagne à sa porte, elle n'a pas lâché ses mains. Les yeux dans les yeux, elle lui souffle à l'oreille :
— Plutôt que me lever tôt demain, je pourrais peut-être me confesser à vous disons... demain en début d'après-midi, ici même, à domicile. Si c'est possible ?
— Mais bien sûr, Comtesse, bien entendu !
— J'aurai beaucoup de vilaines choses à me faire pardonner. Encore plus...
Dans le couloir, l'aumônier bondirait de joie si les soldats en faction ne l'observaient. Il se voute, se rapetisse et joint ses mains à hauteur de son bas-ventre en priant que son geste cache une certaine protubérance : c'est qu'il tient une trique phénoménale le cureton !
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Dans sa forge, en ce début d'après-midi, Changala est perplexe. Sa chérie lui a fait des aveux stupéfiants un peu plus tôt.
Maja l'avait invité à prendre son repas de midi chez elle en compagnie de Mamama. Le forgeron avait été agréablement surpris de voir la vieille dame revigorée : souriante et même relativement causante, la mamie lui était apparue dans une forme qui détonnait avec celle qu'il avait observé les jours précédents. Après le repas, la vieille dame avait tout de même exprimé le souhait de se reposer un moment. À moins qu'elle n'ait voulu laisser un peu d'intimité aux tourtereaux.
Sitôt qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans la cuisine, Maja était venu s'installer sur ses genoux.
— Mein Schatzi, je dois te faire des aveux. Je veux que tu saches qui je suis vraiment.
Surpris, l'homme avait vaguement grogné.
— Saches que peu de garçons ont eu accès à mon petit panier. Le premier, j'étais toute jeune, a été Guschti, le fils du vigneron de la rue Schaedelin. Un gentil garçon, tendre et caresseur, qui m'a donné mon tout premier plaisir en me faisant minette ! Mais quand il s'est agi d'aller plus loin, son spatzala, bien petit le pauvre, ne m'a pas donné de plaisir. Il m'a pris mon pucelage mais bon, ça n'a pas été le grand soir pour moi.
Changala sourit à cette mésaventure :
— Ma chérie, je me doute bien ne pas être le premier...
— Attends, laisse-moi continuer. Les deux suivants, peu de temps après, n'ont été que des rustres, mieux outillés certes mais des jouisseurs égoïstes qui m'ont laissée relativement frustrée en fait. Bref, passons et il n'y en a pas eu d'autres depuis ! J'étais échaudée. Seulement... il se trouve que j'ai une nature plutôt exigeante : je suis une chaude !
— Ça, vois-tu, je l'ai remarqué petite gourmande...
— Oui, donc... j'ai appris à me contenter toute seule, avec mes dix doigts, quelques... légumes de mon potager et aussi des quille de bois, trois quilles en fait, que j'ai patiemment sculptées pour leur donner une forme que tu imagines.
— Que j'imagine ? Non vraiment, je ne vois pas. Et pour faire quoi ? Il faudrait que tu me fasses une démonstration à l'occasion...
— Petit salopard que tu es ! Mais bon, on verra... si t'es sage ! Ou pas, justement...
— Bien ma chérie, tu imagines bien que moi, de mon côté...
— Tais-toi ! D'abord, je le sais bien que tu ne m'as pas attendu : à ton âge, ce serait bien triste ! Mais surtout, moi, je n'ai pas fini ! Donc, les garçons ne m'intéressant pas dirons-nous, j'ai expérimenté d'autres pistes.
Là, le bonhomme fronce les sourcils. Ses doigts, ses quilles, et quoi encore ?
— Il se trouve que j'ai une bonne amie.
Changala respire : si ce n'est que ça !
— Une très bonne amie... avec laquelle je me suis consolé de la brutalité des hommes.
— Tu veux dire qu'elle et toi, vous...
— On s'embrasse, on se lèche la frimousse mais pas que...
Large sourire du forgeron qui voit venir la suite.
— Lorsque nous nous mettons à poil sur son lit, ce n'est pas pour jouer aux dominos...
— Vous vous sucez le grelot !
— Et on se fourre nos chattes avec nos doigts, on se fait reluire jusqu'à jouir !
— Maja, je ne m'attendais pas vraiment à cela mais rassure-toi, je ne suis pas choqué. J'ai eu, dans le passé, une amie qui elle aussi s'allongeait le berlingot avec une tendre amie. Nous avons d'ailleurs passé quelques moments formidables tous les trois...
— Bon, ça, avec Wilma, ce n'est pas gagné !
— Wilma ?
— Wilhelma, la rebouteuse.
— Cette superbe petite rousse magnifique ?
— Oui, mais sache qu'elle n'aime que les femmes. Pas du tout les hommes. Je pourrais peut-être la convaincre de venir jouer avec moi en ta présence mais jamais elle n'acceptera que tu t'approches d'elle.
Changala est forcément un peu déçu mais fait contre mauvaise fortune bon cœur.
— Votre spectacle m'exciterait si fort que je pourrais, quand vous en auriez fini, juter successivement dans ta bouche, ta chatte et ton cul ! Tant pis pour elle... qui, j'en suis sûr, aimera alors te voir décoller magnifiquement !
— Je vais voir ce que je peux faire de ce côté-là... Mais donc, tu n'es pas...
— Choqué ? Non, surpris bien sûr mais certainement pas choqué ! Excité plutôt, adorable petite putain... gouine !
— Tant mieux car ce n'est pas tout !
— Euh oui, mais non ? lâche l'homme un peu affolé.
— Les choses se sont emballées ces tout derniers jours. Tu sais que je fais des travaux de couture pour la femme du commandant de la ville.
— Oui, admet le bonhomme qui ne voit pas bien où Maja veut en venir...
— Il se trouve que Dame Camelia est bien seule. Son mari, rustre brutal, la trompe de façon éhontée avec les putains du secteur mais par contre la délaisse presque totalement. Il vient juste la "saillir" de temps à autres dans l'espoir de l'engrosser. Elle est seule et désespérée la pauvre comtesse.
— Tu parles bien de l'allemande, la femme de l'Ober-Leutnant ?
— Oui, allemande oui, mais femme d'abord. Seule et malheureuse je te dis !
— Tu as séduit cette femme ?
— Euh non, pour être franche, c'est plutôt elle qui m'a carrément fourré mon nez dans ses petites affaires.
— Tu couches avec une ALLEMANDE ?
— Je t'en prie mon loulou, ne sois pas sectaire, ça ne te ressemble pas ça ! Toi, moi, et Wilma aussi d'ailleurs, nous avons assez souffert et souffrons encore de la bêtise des gens qui pour beaucoup nous rejettent, pour ne pas nous montrer sectaires à notre tour !
— Oui, mais tout de même, une allemande ! lâche encore le forgeron qui bougonne d'une voix lasse.
— Une femme, Changala, une pauvre femme... qui elle, j'en suis sûre, n'a rien contre les hommes. Bien au contraire si tu vois ce que je veux dire ...
— Ah ben oui, évidemment, si tu me prends par les sentiments. Évidemment ! Mais... dis-moi, là, on au bout de tes aveux ?
— On est au bout ! ... Et en parlant de bout, moi, je le sucerai bien...
— Rien du tout sorcière, mon bout, tu vas te le prendre profond dans ton sentier de Vénus !
Maja, proprement troussée et déculottée, se retrouva assise sur la table, cuisses grandes ouvertes. Obscène à étaler ainsi sa figue rouge et ruisselante ! Changala s'enfila, sans tambour ni trompette dans sa boite à musique. La belle ne tarda pas à chanter fort et très haut dans les aigus !
Mais pour l'heure, dans sa forge, Changala est circonspect : sa chérie lui a avoué son rendez-vous à quinze heures au Rathaus, juste après son entrevue avec Wilma. Entrevue ? Entre-cuisses plutôt les gouines ! Et pour remettre le couvert juste après avec sa teutonne ? Mais elle a le diable au corps sa merveilleuse petite putain d'amour !
Une petite putain dont il est raide dingue ! Une putain qui va tout de même se prendre une sévère correction ce soir se promet-il ! À grand coup de flagelle dans sa soute. Non... dans SES soutes !
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Camelia est fort déconfite de voir Maja accompagnée d'une autre femme. Une rousse flamboyante, ravissante, très joliment proportionnée et absolument craquante certes mais elle ne comprend pas sa présence qui risque de modifier ses projets. Maja fait les présentations, la comtesse se fend d'un sourire très éphémère mais ses yeux expriment son incompréhension.
Très protocolaire, Maja lui demande son attention.
— Mon amie doit vous avouer certaines choses, Madame.
Assise très droite sur son fauteuil, genoux serrés, Camelia n'a pas invité les nouvelles venues à s'asseoir. La voix tremblante, Wilma se lance :
— Madame, c'est moi qui suis responsable de l'état de votre mari. Je l'ai... empoisonné.
Stupéfaite, Camelia fait signe de s'asseoir à ses visiteuses.
— Madame la Comtesse, je lui ai fait administrer une décoction de ma fabrication. Mais je crains d'avoir dosé exagérément ma potion.
Comme l'épouse du militaire ne dit toujours rien et affiche un air stupéfait, Wilma continue :
— Je voulais juste lui provoquer une panne... sexuelle et un léger égarement.
La comtesse pointe un doigt accusateur sur l'herboriste :
— Va-t-il en mourir ? demande-t-elle d'un air inquiet.
C'est Maja qui vole au secours de Wilma :
— Vraisemblablement non mais il n'est pas certain qu'il récupère ses fonctions physiques et ... intellectuelles.
— Vous voulez dire qu'il restera, comme à l'instant, prostré, benêt, gaga ?
— Il y a de fortes chances, pardon de grands risques !
La comtesse se lève, bat des mains, radieuse !
— DE CHANCES Mesdemoiselles, de chances ! De chances, répète-t-elle rayonnante !
Comme Wilma acquiesce silencieusement, la Comtesse va la serrer dans ses bras.
— Vous êtes sûre qu'il va rester dans cet état ? demande-t-elle.
— Quasiment Madame...
Camelia fait signe à ses visiteuses de la suivre dans le cabinet de toilette attenant au petit salon. Elle étreint alors les deux femmes.
— Mais c'est une merveilleuse nouvelle ! Gaga, il sera démis de ses fonctions, déclaré irresponsable, végétera dans sa chambre ou à l'hospice et moi, MOI, je serai libre, mes filles, libre ! Libre d'aller et venir, libre de croquer sa fortune, libre aussi de coucher avec qui je voudrais !
Les trois femmes dansent la carmagnole !
Quand elles cessent leur ronde, Camelia s'adresse à Wilma :
— Oh, Mademoiselle, comment pourrais-je vous remercier ?
Comme la rousse parait hésiter, Maja lui abaisse sèchement son décolleté, mettant au jour ses magnifiques pamplemousses.
— En lui offrant un très gros câlin par exemple !
Camelia reste interdite un instant mais un sourire carrément carnassier s'épanouit sur son visage.
— Câlin... à trois ?
Sans attendre de réponse, l'allemande entraîne ses visiteuses dans sa chambre.
— Qu'as-tu dans ton cabas Maja ?
Sourire en coin de la couturière :
— Une certaine nuisette raccourcie par mes soins.
C
amelia se saisit du vêtement et disparaît derrière un paravent.
Alors que la belle se change, Maja se dévêt totalement, Wilma ne conserve que sa culotte. Émergeant de derrière le paravent, l'allemande s'expose à leurs regards, tourne sur elle-même.
Les dentelles de la nuisette sont bien largement espacées pour ne rien cacher de ses tétons arrogants ni de son bosquet blond. Pas grand-chose non plus de son sexe déjà épanoui. Elle est craquante dans cette nuisette noire dont le contraste intensifie la blancheur de sa peau.
S'approchant de Wilma, elle se penche sur les nichons de la rousse, les empaume et plaque sa bouche affolée sur les gros tétons tendus qu'elle lèche avec ferveur. Elle s'en goinfre ! Sa main déjà est allée s'insinuer dans l'entrejambe, elle caresse, malaxe à travers le tissu la motte rebondie et le vallon enchanté, sent une humidité chaude envahir le delta. Quittant les seins, elle embrasse la rousse, à pleine bouche, lance sa langue impatiente à la recherche de celle de la petite. Les baveuses s'enroulent en une caresse chaude et humide.
Elles s'époumonent les gueuses, respirent l'une de l'autre, s'étourdissent, alors que des doigts s'enfoncent dans la grotte, entrainant les dentelles de la culotte dans le puits d'amour.
Camelia se recule légèrement.
— Si je fais disparaitre cette culotte, trouverais-je un buisson de feu ?
C'est Maja qui lui répond :
— Un buisson ? Que nenni Madame : une forêt, toute une forêt incendiée !
D'un geste sec, Camelia fait glisser la culotte au sol, tombe à genoux devant la luxuriante futaie rousse, promène ses doigts sur la chatte, en écarte les berges dodues et découvre le foisonnement incarnat des petites lèvres. Doigts et bouche explorent la fente, titillent la feuillée délicate des petites babines crénelées, la langue s'insinue dans le chaudron évasé. Ni tenant plus, la blonde entraîne la petite sur le lit, la plaque sur le dos, lui applique sa chatte ardente de désir sur la bouche et s'engloutit entre les cuisses indécemment ouvertes. Les deux femmes se lèchent leurs frisées pourpres, se lichottent les badigoinces, se liment les minous.
Agenouillé à côté d'elles, Maja a sorti de son sac une quille de bois, polie et lustrée. Quille qui ressemble fort à un mandrin masculin. Fort épais, le jouet se termine par un renflement prononcé : c'est une bien belle bite de bois que la perverse s'enfonce joyeusement dans son magasin. À genoux, fesses sur ses pieds, dos incliné vers l'arrière et cuisses largement écartées, la belle se masturbe avec enthousiasme. La queue va et vient dans sa boutique, entre et sort, s'enfonçant toujours plus profondément dans la culasse. Visiblement, elle chemine déjà sur la route du bonheur, active l'engin d'une main, se pince les tétons de l'autre.
De leur côté, la blonde et la rousse halètent et soupirent, doigts perdus dans leurs ravines ennoyées, phalanges malignes enfouies dans les profondeurs cythéréennes, langues dardées sur leurs clitoris décapuchonnés. Elles aussi grimpent, volent au-dessus des pavés scintillants du tortueux sentier vers l'extase, courent à perdre haleine sur le chemin de l'orgasme.
Laquelle, lesquelles, fusent en premier vers les cimes étincelantes, plongent dans les profondeurs de mers chaudes et sucrées ?
Maja certainement, car elle est la première en tout cas à retrouver plus ou moins ses esprits après son orgasme. Extirpant le monstrueux phallus de sa chatte, la démoniaque vient l'enfoncer sans ménagement dans le cul de l'allemande. Camelia hurle sous ce coup de Jarnac mais alors que son plaisir diminuait, elle repart aussitôt vers des limbes merveilleux ! Deuxième explosion sidérante pour la blonde que ce mandrin défonce durement en allant et venant sans répit dans sa croupe tendue.
Lorsque chacune a finalement retrouvé conscience, que leurs corps détendus s'apaisent, elles se placent naturellement en triangle, leurs nez plongés dans le fricotin d'une autre, chattes offertes aux caresses linguales de commères extasiées mais pas totalement repues. Elles se léchouillent doucettement, s'embrassent leurs bijoux avec délicatesse, toute la délicatesse de femmes tendrement complices dans leur bonheur partagé.
À suivre
Ce n'est pas le cas de tout le monde cependant...
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18 avril 1891
Au petit matin du dimanche, l'aumonier-curé Unterfinger est fin fou ! Soutane troussée au menton, le gaillard s'astique le manche, son sacré manche, dans la sacristie. Debout, arcbouté, il est dans une position ridicule s'il en est : il faut bien reconnaître que les mouvements saccadés du paluchage forcené d'un célibataire n'ont en rien la grâce des caresses lascives d'une gourmande coquine. Il se branle désespérément le cureton, tant et si bien qu'il finit par asperger généreusement son étole liturgique brodée de fils d'or savamment étalée sur une table. Il nettoie comme il peut, espérant que les fidèles de la Grand-Messe n'y verront rien tout à l'heure. Mais comme il n'y a essentiellement que de vieilles bigotes moitié sourdes et bigleuses pour venir roupiller à la messe de dix heures...
Pauvre curé ! Il faut dire que dès potron-minet, une de ses paroissiennes est venue lui raconter en confession ses turpitudes démentes pratiquées... avec une autre FEMME !
Une matrone trompant son mari avec un voisin, c'est monnaie courante et ne l'excite finalement que si la femme infidèle donne force détails. Mais d'imaginer deux adorables succubes se léchant mutuellement et concomitamment leurs boites à jouir l'a mis dans un état proche de l'apoplexie : il a dû écourter la confession, chassé la broute-minou avant même qu'elle n'ait fini, sans lui donner ni l'absolution ni aucune pénitence, lui intimant juste fermement de revenir le lendemain matin pour lui narrer, par le menu, la suite de ces ignominies sataniques si... divinement excitantes. Le pauvre avait surgi hors du confessionnal pour courir vers la sacristie, tant son mandrin lui faisait mal !
Cette histoire allait vraisemblablement le tracasser toute la journée et exiger d'autres libérations explosives ! Friedrich est un obsédé sexuel certes, les attributs qui pendouillent entre ses cuisses le tracassent souvent mais en définitive, il est brave homme : ce n'est que l'abstinence absolue imposée par son sacerdoce qui est responsable de son état d'excitation quasi permanente ! Qu'on lui donne une petite bonne, aimable et ouverte (bien ouverte) et il redeviendra un homme normal et censé. Juste vaguement chaud lapin.
Sans compter que de son sacerdoce, il s'en fiche comme de sa première... branlette.
Ah, si seulement il pouvait connaître, bibliquement, cette délicieuse paroissienne venue lui confesser ses frasques ce matin ! Il espère bien apprendre, ou plutôt confirmer, car il en a une petite idée, de l'identité de cette friponne cachée sous sa mantille ! Et celle de sa complice aussi. Son rêve serait de prendre la place de la surprenante partenaire dissolue ! Ou mieux, de se glisser entre les deux.
Mais ça, c'est impossible voyons ! Enfin, disons que cela risque de ne pas être simple !
Dure journée en perspective pour le religieux...
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L'Ober-Leutnant Frisch est tout désorienté ce matin. Et furieux ! Et malade !
Hier, il avait passé la soirée avec une plantureuse putain tout à fait affriolante. Selon ses goûts et préférences. Après avoir chatouillé la grassouillette, but son jus au Café des Deux Colonnes, entre les cuisses de la putain donc, il s'était trouvé incapable de bander ! C'était bien la première fois que pareille chose lui arrivait ! Rejetant la faute sur la femme, il l'avait sèchement renvoyée, dépêchant son estafette lui chercher deux autres prostituées, Helga et Olga, des jumelles. Ses préférées. Il leur avait demandé, à ses deux salopes, de se lécher entre elles, de se grougnouter leur tablier de sapeur avec application, de se palucher avec frénésie : un spectacle qu'il appréciait d'ordinaire. Mais rien à faire, Popaul était resté inerte.
Croyant que la panne était due à un excès de fatigue, il était allé se coucher. Mais impossible de fermer l'œil. Ce n'est qu'au petit matin que, rompu de fatigue, il s'était endormi. Une demi-heure, une pauvre demi-heure seulement.
Excédé, le militaire s'était relevé, bien décidé à passer sa colère sur le premier venu, ses soldats ou la population de ces alsaciens désobéissants mais lorsqu'il avait voulu appeler son aide de camp, aucun son n'était sorti de sa gorge. Aphone ! Complètement aphone. Par geste, il avait expliqué à son subordonné de faire venir le médecin de la garnison. Celui-ci n'avait trouvé aucune raison claire à cette aphonie totale. Ni à ses jambes flageolantes, ni à son esprit confus (Frisch avait tu son problème d'érection). Du repos avait prescrit le docteur en plus de bouillons de bœuf additionnés d'un liquide nauséabond et d'inhalations brûlantes et soufrées.
L'Ober-Leutnant s'était enfermé dans sa chambre, furieux et désemparé.
Dure journée en perspective pour le militaire...
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Dans son appartement, la Comtesse est toute guillerette ! On lui a appris la maladie subite de son époux. Par courtoisie, elle s'était rendu aussitôt auprès du malade qui... l'avait immédiatement renvoyée dans ses appartements. Elle n'en demandait pas mieux !
Quand un peu plus tard, elle avait appris, par sa femme de chambre, les rumeurs galopant dans la cité, à savoir que l'Ober-Leutnant s'était trouvé incapable d'honorer aucune de ses partenaires la veille, elle avait ri à gorge déployée, souhaitant que la panne se prolonge aussi longtemps que possible. Indéfiniment ? Ce serait trop beau ! Quoique, privé de galipettes, le salaud risquerait de voir sa méchanceté naturelle s'amplifier, se décupler ! De quoi ne serait-il pas capable alors ?
Elle trouvait cependant amusant que la panne de son "seigneur et maître" intervienne précisément le jour où elle-même avait connu un bonheur immense et chatoyant (plusieurs bonheurs successifs d'ailleurs !) avec sa très charmante couturière.
Au fait, quand donc la jeune fille devait-elle revenir ?
"Après-demain, car aujourd'hui, j'ai tournée des malades chez les Sœurs et demain, je vais prendre le train : dans le wagon des premières, juste derrière la locomotive et le tender, je serai à l'abri des fumées et escarbilles. Je vais faire des emplettes à Kolmar. Je ne pourrai donc retrouver mon adorable qu'après-demain seulement ! Ça va être long mais bon, il faut savoir raison garder ! Et un petit délai ne pourra que faire grandir son désir pour la brune diablesse."
Elle devra faire ceinture l'allemande.
"À moins qu'à Kolmar, une autre brune, Petunia, qui m'a-t-il semblé..."
Troussant sa robe, la belle dame s'exprime à voix haute.
— Au pire, j'ai dix doigts qu'une foule de souvenirs torrides pourront conduire à me... retourner salement la cramouille, à m'exploser le bénitier ! Putain de salope bouffeuse de moule que je suis !
Camelia se complaît dans une vulgarité honteusement libératrice qui la fait rosir de plaisir !
Belle journée en perspective pour la comtesse...
---oOo---
19 avril
Ce matin, comme tous les matins, je me suis levée bien avant les premiers rayons du soleil. Levée sans problème, sans regret de quitter le confort moelleux du lit. Pleine d'une énergie débordante !
Bon d'accord, j'ai un peu la chatte en vrac et le trou de balle sensible : c'est vrai que je ne lui ai rien épargné à mon chéri d'amour. Et qu'il n'a pas hésité à me contenter de toutes les façons possibles ! Cette deuxième nuit passée dans ses bras a été tout aussi débauchée que la précédente ! Tout y est passé, sabrages puissants, têtes bêches avec pipes affolantes et grougnoutages de foufoune en parallèle, bébête à deux dos avec frétillante colonne défonçant mon paradis ou gourdin puissant s'explosant dans mon enfer, bref, diverses figures acrobatiques qui m'ont expédiée je ne sais combien de fois dans les verts pâturages ensoleillés du plaisir ... Et surtout, millions de baisers gourmands, bécotages enamourés, galoches furieuses à en perdre le souffle ! Et câlins, petits mots d'amour, serments enflammés.
La nuit a été longue et merveilleuse et mon chéri s'est révélé... aussi inépuisable que je suis insatiable ! Quand son outil perforant demandait de reprendre des forces un petit moment, mon amoureux usait-il de stratagèmes émoustillants pour m'expédier dans les étoiles !
Quand je me suis levée, Mamama dormait toujours. J'en ai profité pour faire un tour rapide à l'église où j'ai déposé quelques fleurs, allumé trois cierges sous la statue de Marie : trois, c'était le minimum pour la remercier de tous les bonheurs de ces deux nuits ! J'ai même fait un peu de ménage dans le chœur avant de tomber à genoux... enfin bref !
De retour à la maison, j'ai réveillé Mamama, lui ai donné son brouet du matin : elle a mangé de bon appétit. À croire que mes amours avec Changala lui ont redonné espoir et énergie. La nouvelle potion concoctée par Wilma peut-être aussi. Tant mieux en tous cas ! J'en suis si heureuse !
Je suis ensuite allée nourrir mes poules et mes deux cochons. À propos de cochon (oups !), je suis passée saluer mon chéri forgeron ! Sans m'attarder, quelques baisers langoureux, quelques caresses mais je me suis éclipsée quand le drôle a voulu glisser sa paluche entre mes cuisses ! Pas le temps ! Au jardin, ce matin, je n'ai pas sarclé, ni biné, j'ai rapidement récolté mes légumes. Il y a marché ce matin.
Bon nombre des chalands me regarde de travers, moi, la noireaude, mais pas mal d'entre eux m'achètent tout de même mes beaux légumes ! Je vendrai donc mes productions sans problème je le sais, "ils sont beaux mes légumes mesdames, ils sont frais !" et ils attirent la clientèle. Généralement, à la clôture du marché, il ne me reste pas grand-chose sur mon étal, quelques pommes de terre et choux-raves que j'abandonne aux nécessiteux. Chaque marché me procure un gentil revenu qui suffit à couvrir mes frais courants.
Évidemment, ce pécule n'est pas comparable à la somme que m'a versé la Comtesse pour mes travaux d'aiguilles. Cet argent, je l'ai mis de côté pour... je ne sais pas quoi encore. Mais bon, si elle se montre aussi généreuse à l'avenir, je risque d'amasser une belle épargne. Une manne qui finira par se tarir le jour où j'aurai retouché toute sa garde-robe, à la belle allemande. À moins qu'elle ne récompense d'autres travaux... manuels !
Ce matin, la place du marché bruisse de rumeurs. Une rumeur en particulier : Frisch, le grand manitou, chef des casques à pointes, serait subitement devenu impuissant ! On raconte que son organe s'est ratatiné à devenir aussi ridicule que celui d'un nouveau-né ! Les commères en rajoute certainement, vont sans doute un peu vite en besogne, mais bon, la Comtesse m'en dira plus demain. Car aujourd'hui, Madame va à Kolmar faire des emplettes. S'acheter des robes que je devrai retoucher ? Du tissu pour en couper d'autres ? Ou des dentelles pour j'y taille des nuisettes scandaleuses ?
Moi, il me tarde en tous cas d'être à ce soir. Pour retrouver mon fiancé. Lui tailler le poireau, lui confire ses pruneaux dans ma bouche chaude, et me faire biner le jardin des délices ! Oh, mais d'ailleurs, ne pourrais-je pas prendre un avant-goût de ces folies entre midi et deux ? Il suffirait de bloquer la porte de l'atelier et d'ouvrir prestement son magasin pour en extirper un malandrin délicieux !
Mmmh, je mouille rien qu'à y penser...
Belle journée en perspective...
---oOo---
20 avril 1891
En ce mercredi, trois jours après sa malheureuse panne sexuelle et tous ses ennuis de santé, l'Ober-Leutnant ne se rétablit toujours pas. Pire, son état s'aggrave. L'homme délire presqu'en permanence. Dans ses rares moments de lucidité, il suffit qu'il soulève son drap et voit son arme réduite à un robinet ridicule, virgule minuscule, pour retomber immédiatement dans un état d'hébétude. Le médecin de garnison a fait appel à son collègue de ville qui avoue son... impuissance ! Quand les deux carabins auscultent le patient, la vue de son zizi rabougri les fait sourire largement : l'un et l'autre déteste le rustre malpoli et s'ingénient donc à lui prescrire des médications qu'ils savent inopérantes et inappropriées à guérir un mal qu'ils n'arrivent pas identifier mais qu'ils choisissent les plus amères, acres et malodorantes possibles. On se venge comme on peut !
La rumeur enfle en ville, on dit que le chef de la garnison est en train de perdre l'esprit et on suppute déjà sur son futur remplaçant. Quel qu'il soit, il ne pourra pas être plus retors, fourbe et mauvais que ce salaud de Frisch !
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Dans sa chambrette, Monsieur le Curé remplaçant de la Paroisse Sainte-Marie de la Miséricorde, Friedrich Unterfinger est sur des charbons ardents. Dans les deux jours qui ont suivis le début de sa confession, sa paroissienne désormais préférée, celle qui fait battre son cœur et surtout dresser douloureusement sa bite, ne s'est plus montrée. Mais miracle, elle est enfin revenue ce matin.
Ne sachant plus vraiment où elle en était après cette interruption prolongée, la crapuleuse a proposé de tout reprendre au début. Elle s'est montré beaucoup plus précise que la première fois, ces descriptions plus détaillées et plus crues. Affolantes de précision ! Unterfinger a vite compris qu'elle revivait, étape par étape, ses débordements impurs.
Dans un premier temps, la jeune femme avait enfoncé les doigts de ses deux mains dans les interstices de la grille de bois du confessionnal mais très vite, la main droite avait disparu.
La respiration courte et saccadée de la pénitente ont fait comprendre au prêtre que cette main avait sans nul doute filé sous les cotillons, dans le delta incandescent de la jeune femme. Elle se caressait la garce, elle se branlait aux souvenirs de ses frasques, il ne pouvait en douter. Tournant la tête, le religieux avait capté le regard halluciné de la belle qui avait enfin relevé sa mantille : il avait découvert, stupéfait mais ravi, l'identité de la belle. Il avait vu aussi sa langue pointer entre ses lèvres. N'y tenant plus, sans quitter ces yeux écarquillés, il avait déboutonné sa soutane jusqu'au nombril et exhibé son bâton de berger ! Le sourire qu'il avait découvert sur les lèvres de l'impénitente furie l'avait encouragé : se levant, il s'était placé face à la grille, sa main secouant frénétiquement sa queue. La jeune femme ne parlait plus désormais que par onomatopées : lorsqu'il avait pressé son vit dans un des losanges ajourés de la paroi de bois, la garce avait dardé sa langue, léchouillant le gland rubicond de la verge tendue. Lorsqu'il avait joui et projeté sa semence à travers la grille, elle avait ouvert la bouche pour capter le maximum de la semence sacrée expulsée. Puis elle avait dégluti, affichant une moue satisfaite. Elle s'était alors enfuie dans la seconde, courant à toutes jambes vers la sortie.
Étourdi et bienheureux, l'ecclésiastique mécréant a donc parfaitement reconnu cette non repentante qui se branlait joyeusement et l'embrasait à le rendre fou. Elle était bien celle qui depuis des semaines faisait battre son cœur.
Il n'avait regretté qu'une chose : n'avoir pu proposer à cette délicieuse dépravée de venir la confesser chez elle.
Mais une visite domiciliaire était-elle bien raisonnable ? Y avait-il lieu de brusquer la manœuvre alors qu'elle allait sans doute revenir pour finir son récit ? Ce matin, à force de détails, elle n'avait même pas abordé le double léchage simultané des chattes, les deux corps superposés tête bêche ! Peut-être y arriverait-elle et irait-elle plus loin la prochaine fois ? Peut-être que prise dans son vice, elle franchirait même le pas pour venir le sucer directement dans le confessionnal. Friedrich est peu perdu dans ses fantasmes et ne sait sur quel pied danser...
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Wilhelma est une drôle de jeune femme. Elle habite au centre du village, dans une maison basse, comme recroquevillée entre ses deux voisines plus hautes. Une masure sombre et mystérieuse. Du moins, c'est ainsi que tout le monde la voit. Nombreux sont les passants qui changent de trottoir plutôt que frôler les volets rouges et les gamins ont peur d'être happés en cheminant devant sa façade.
En ces temps industrieux où la modernité s'impose partout, où le réalisme prime, il est étonnant que des croyances antédiluviennes persistent !
Wilhelma est connue comme rebouteuse. De rebouteuse à sorcière, il n'y a qu'un pas que d'aucuns franchissent allègrement. Les benêts, les gens simples l'imaginent sorcière. Et même s'ils balayent d'un geste de la main ces sornettes, les bourgeois et intellectuels érudits évitent néanmoins de juste parler d'elle et ne s'approchent pas de sa masure.
Sa tignasse rousse flamboyante, couleur, tout le monde le sait, des adeptes sataniques du bouc cornu, contribue à renforcer la légende. Sans parler de son nez pointu et de son regard inquisiteur qui a toujours paralysé les quelques galants qui voulaient lui conter fleurette. Il y en a pas mal qui voudraient bien venir farfouiller dans son balcon car la demoiselle est pourvue d'une paire sensationnelle : des melons pleins et mûrs qui tendent orgueilleusement son décolleté !
Wilma reçoit de nombreuses visites, le matin uniquement : visites de malades, boiteux et souffreteux en tous genre qui viennent se faire soigner, chercher un onguent, une tisane qui les soulagera. Personne ne vient chez elle l'après-midi, elle ne reçoit pas, et surtout pas après la tombée de la nuit. Et encore moins sous la lune gibbeuse. Parfois cependant, évitant les halos de lumière jaunâtre des réverbères bec de gaz, une ombre encapuchonnée vient frapper à sa porte. Si l'on vient chez elle discrètement et à point d'heure, c'est pour des raisons peu avouables : obtenir un philtre, d'amour ou de malédiction, solliciter un sort à jeter sur une voisine acariâtre, un paysan avare...
Ces crédules-là repartent avec une "potion" d'eau colorée, la promesse d'un sort, bidon, jeté sur leur victime, opérations diverses dont le coût aura grevé leurs économies... Pour rien !
Car Wilhelma n'est pas une sorcière. Juste une herboriste, éclairée certes, capable de soulager bien des maux avec ses décoctions, ses assemblages savants de plantes infusées dans ses potions ou sirops. Et si elle prétend parfois y verser dedans du jus de crapaud purulent ou des larmes de lune rousse, c'est du pipeau, juste pour entretenir sa légende auprès des plus benêts.
Wilma n'est pas une sorcière ! Une herboriste, juste une herboriste.
Un peu empoisonneuse aussi, à l'occasion, comme quand une certaine personne qu'elle chérit le lui a gentiment demandé. Empoisonneuse mais pour la bonne cause. Une cause si juste qu'elle s'est d'ailleurs demandé pourquoi elle n'avait pas songé à agir plus tôt. Elle s'est mise au travail sur le champ.
En fait de poison, elle n'a fait que préparer une potion à partir de bonnes plantes médicinales. Juste surdosées. Habilement surdosées. Et concentrées.
Elle a rempli une petite fiole et est allée voir les putains près de la garnison. Elle leur rend bien des services à ces filles pour que celles-ci l'aiment bien. La craignent mais l'aiment bien. Elle leur a expliqué que la gagnante du soir aurait juste à verser le contenu de la fiole dans le vin d'un certain client... qui après ça, ne pourrait plus lui faire... ni bien, ni mal !
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Tout va bien dans le meilleur des mondes ! Mes nuits avec Changala sont fabuleuses, Mamama remonte gaillardement la pente et ma divine maitresse allemande m'a fait porter un billet dans lequel elle m'avoue se morfondre avant ma venue cet après-midi à trois heures.
Trois heures ? Parfait, cela me laisse le temps de passer chez Wilma. Il faut que je lui parle à cette drôlesse. J'espère juste qu'elle me laissera le temps d'ouvrir la bouche avant de me sauter dessus ! C'est que c'est une vorace ma Wilma !
Je frappe donc à son entrée le signal convenu. La porte s'ouvre toute seule, grâce à un jeu de poulie et ficelles qui fait glisser les loquets et pivoter l'huis : ingénieux système qui impressionne les braves gens. Je m'avance, monte l'escalier. Je sais que la rousse m'attend dans sa chambre.
J'aime beaucoup cette chambre : contrairement au reste de la maison sombre et poussiéreux, cette pièce est lumineuse et colorée. Le soleil du début d'après-midi l'inonde.
Je n'aurais pas été étonnée de trouver l'herboriste totalement nue sur le lit, mais non, la rousse est assise à son bureau. Elle est visiblement soucieuse !
La voilà qui se lève et vient se poser à genoux devant moi. Je m'attends à ce qu'elle soulève mes jupes pour glisser son museau de petite souris chafouine dans ma taupinière, mais non, là encore, elle reste juste agenouillée. Pensive. Tracassée. Je la prends aux épaules, l'oblige à se relever, caresse ses boucles rousses, sa joue, lui dépose un bécot sur les lèvres.
— Que t'arrive-t-il ma sorcière bien-aimée ?
Ses yeux sont au bord des larmes !
— Je crois que... j'ai fait une grosse bêtise !
Je sais de quoi elle parle. C'est bien à ce sujet que je souhaitais lui parler.
— J'ai un peu forcé la dose je pense, avoue-t-elle.
Oui, c'est bien ça ! Je prends une bonne respiration.
— Il va en mourir Wilma ?
— Je ne sais pas mais... non, je ne crois pas, se défend-elle. Mais je pense qu'il pourrait en rester... diminué... voire un peu simplet.
Je prends le visage de ma douce amie dans mes mains, la caresse et l'embrasse tendrement.
— Tu veux que je te dise ? Diminué, simplet ? C'est peut-être bien ce qui pourrait nous arriver de mieux, à tous. À la population, aux pauvres filles qu'il a attirées dans ses filets pour les lutiner avant de les jeter à la rue, sans même un sou. Et sa femme aussi !
— Sa femme ? s'exclame Wilma. Mais...
— Sa femme en serait bigrement soulagée crois-moi ! Ce monstre la tient cloitrée, sous surveillance permanente et la néglige. Il la rabroue sans cesse, la trompe de façons éhontée mais ça, tu le sais déjà, tout le monde le sait. Il ne lui offre aucune tendresse, vient juste la sabrer vite fait, régulièrement, juste dans l'espoir de l'engrosser. Elle est malheureuse la pauvrette. L'homme est un monstre !
— Oh mon dieu !
— Elle est malheureuse cette femme, si malheureuse qu'elle s'est jeté dans mes bras avant-hier.
Wilma sursaute, piquée au vif.
— Tu veux dire que...
— Oui Wilma, je lui ai fait l'amour...
L'herboriste se détache de moi, recule d'un pas.
— Tu as couché avec une ALLEMANDE ! hurle-t-elle
J'attrape la petite sorcière par les épaules, la pousse à s'asseoir sur le lit.
— Wilhelma (pour que je l'appelle ainsi, c'est que l'instant est grave et que je veux qu'elle le comprenne), c'est une allemande oui, mais elle d'abord une femme, une femme totalement seule et malheureuse. La population la déteste, son mari la déteste, elle n'a aucune amie ici et elle souffre Wilma, elle souffre d'abandon et de terrible solitude. Pourtant elle est jolie, douce, adorable et... elle a de bien jolis nichons et un appétissant petit fricot que tu vas adorer !
— Comment ça, que je vais adorer ? N'imagine pas une seconde que...
J'embrasse goulument mon amie, mon amante, ma maîtresse, la bascule sur le lit. J'abaisse son décolleté, libère les deux melons qui lui servent de nichons. Nibards que je caresse avec ferveur.
Déjà, je la sens fondre ma petite chérie et décide de lui asséner le coup de grâce :
— Pendant qu'on y est, sache que Changala est désormais mon amant, que nous baisons comme des fous chaque nuit. Tu vas devoir apprendre à me partager petite délurée.
Elle est effondré la pauvrette mais la main que j'ai glissée sur son berlingot me parait lui rendre le moral. Alors que mes doigts s'encanaillent dans sa forêt humide, glisse dans sa fente et dans son corridor velouté, je la sens céder.
— Raconte-moi comment ça s'est fait avec ton allemande ? demande-t-elle d'une voix soumise déjà.
Je la reconnais bien là. Ce que je peux bien faire avec mon amant ne l'intéresse pas une seconde. Wilma n'aime que les femmes. Et encore. Moi, juste moi en l'occurrence.
Je lui raconte tout en détail. Elle reste stoïque un moment mais quand je lui décris en détail la foufoune à peine couverte de duvet de Camelia, ses dentelles rosées, timides certes mais délicieuses, son élixir suave et sa chatte spacieuse, elle réagit et se déshabille à toute vitesse ! Je fais de même ! Elle prend les commandes de la danse, me bascule sur le dos et s'installe tête bêche sur moi.
Alors que la vorace a enfoui son museau dans mon nid d'amour, son tablier de sapeur roux s'est plaqué sur ma bouche. Elle est franchement poilue la roussette et n'élague jamais sa foufoune. Une sacrée broussaille mais même si parfois un poil ou l'autre vient échouer sur ma langue et me faire zozoter, j'aime cette forêt aussi détrempée qu'incandescente. Elle aussi la coquine possède un corail luxuriant, des petites lèvres riches et vermillon, qui s'étalent en papillon ! Affolant : je lèche, je suce, je happe ce feuillage exquis. Je bois à sa source généreuse, me délecte de son jus vaguement épicé. Elle est délicieuse sa cyprine et je m'en régale !
— Dis, je ne vais plus pouvoir te raconter la suite si tu me bâillonnes avec ta chatte !
— M'en fous, baise-moi, fais-moi jouir avec tes doigts et ta bouche. Déglingue-moi !
J'obéis avec joie, je lui enfourne brutalement ma main presqu'entière dans la chatte : elle crie, abandonne une seconde ma chagasse mais y replonge bien vite pour me rendre la pareille. Je me retiens de crier à l'intromission de sa menotte et je m'applique à fourrager dans son chaudron soyeux et inondé. Je ramone, je racle le tunnel, griffe et caresse les parois tremblotantes désormais, agitées par des spasmes irrépressibles et conclut l'affaire en enfonçant résolument le majeur de ma main gauche dans l'étoile plissée de la satanique.
Je l'ai prise de court : elle fuse Wilma, s'envole en hurlant son bonheur. Elle plane ma rousse, hoquète, tousse et pleure de joie. Elle est tout bonnement heureuse, magnifiquement heureuse.
Et je le suis moi aussi, même si, pour le coup, je reste vaguement sur la touche.
Le visage inondé de larmes, la pauvrette s'excuse dès que ces élans frissonnants s'épuisent.
— Je t'aime ma petite sorcière, c'est tout ce qui compte, dis-je en l'embrassant goulument.
Elle est laminée la pauvrette, lessivée !
— Dis donc, me souffle-t-elle d'une toute petite voix, tu me la présentes quand ta Camelia ?
Je regarde le clocher de Notre-Dame :
— Dans à peu près... dix minutes si tu veux !
— Oh non ! Là, tu m'as totalement démonté la boutique !
---
L'aumônier des troupes est venu prendre des nouvelles de l'Ober-Leutnant. Introduit dans la chambre du militaire, il trouve celui-ci endormi, bouche ouverte, un filet de bave coule sur son menton. Rien à en espérer !
Seul dans la pièce, il n'a pas besoin de faire semblant : il sourit largement !
Et s'il s'agenouille au pied du lit, ce n'est pas pour dédier une prière au malade. C'est à la femme du militaire que Friedrich dédie sa prière. Il n'ose pas aller jusqu'à demander à Dieu de lui ouvrir les portes de son bonheur mais prie sincèrement pour le bonheur de Camelia.
Il ne s'attarde pas le prêtre, quitte rapidement la chambre et se fait conduire dans les appartements de la Comtesse.
— La dame a besoin d'être réconfortée, explique-t-il à l'aide de camp qui l'accompagne jusqu'à la porte.
Quand il est introduit dans l'appartement, le curé tend ses deux mains à la jeune femme qui les prend.
— Madame, j'imagine votre angoisse dans cette terrible situation. Si vous le souhaitez, je peux rester un moment avec vous.
Camelia regarde son interlocuteur, trouve qu'il est décidemment très mignon ce prêtre. Elle lui sourit, largement, rassemble les deux mains de l'homme et en caresse le dos. Une onde de bonheur empourpre Friedrich.
— Je vous remercie mon Père mais je ne peux pas vous recevoir à cet instant. Par contre, je viendrai en confession demain matin.
Friedrich ne peut réprimer un élan de joie qui lui gonfle les poumons !
Alors qu'elle le raccompagne à sa porte, elle n'a pas lâché ses mains. Les yeux dans les yeux, elle lui souffle à l'oreille :
— Plutôt que me lever tôt demain, je pourrais peut-être me confesser à vous disons... demain en début d'après-midi, ici même, à domicile. Si c'est possible ?
— Mais bien sûr, Comtesse, bien entendu !
— J'aurai beaucoup de vilaines choses à me faire pardonner. Encore plus...
Dans le couloir, l'aumônier bondirait de joie si les soldats en faction ne l'observaient. Il se voute, se rapetisse et joint ses mains à hauteur de son bas-ventre en priant que son geste cache une certaine protubérance : c'est qu'il tient une trique phénoménale le cureton !
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Dans sa forge, en ce début d'après-midi, Changala est perplexe. Sa chérie lui a fait des aveux stupéfiants un peu plus tôt.
Maja l'avait invité à prendre son repas de midi chez elle en compagnie de Mamama. Le forgeron avait été agréablement surpris de voir la vieille dame revigorée : souriante et même relativement causante, la mamie lui était apparue dans une forme qui détonnait avec celle qu'il avait observé les jours précédents. Après le repas, la vieille dame avait tout de même exprimé le souhait de se reposer un moment. À moins qu'elle n'ait voulu laisser un peu d'intimité aux tourtereaux.
Sitôt qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans la cuisine, Maja était venu s'installer sur ses genoux.
— Mein Schatzi, je dois te faire des aveux. Je veux que tu saches qui je suis vraiment.
Surpris, l'homme avait vaguement grogné.
— Saches que peu de garçons ont eu accès à mon petit panier. Le premier, j'étais toute jeune, a été Guschti, le fils du vigneron de la rue Schaedelin. Un gentil garçon, tendre et caresseur, qui m'a donné mon tout premier plaisir en me faisant minette ! Mais quand il s'est agi d'aller plus loin, son spatzala, bien petit le pauvre, ne m'a pas donné de plaisir. Il m'a pris mon pucelage mais bon, ça n'a pas été le grand soir pour moi.
Changala sourit à cette mésaventure :
— Ma chérie, je me doute bien ne pas être le premier...
— Attends, laisse-moi continuer. Les deux suivants, peu de temps après, n'ont été que des rustres, mieux outillés certes mais des jouisseurs égoïstes qui m'ont laissée relativement frustrée en fait. Bref, passons et il n'y en a pas eu d'autres depuis ! J'étais échaudée. Seulement... il se trouve que j'ai une nature plutôt exigeante : je suis une chaude !
— Ça, vois-tu, je l'ai remarqué petite gourmande...
— Oui, donc... j'ai appris à me contenter toute seule, avec mes dix doigts, quelques... légumes de mon potager et aussi des quille de bois, trois quilles en fait, que j'ai patiemment sculptées pour leur donner une forme que tu imagines.
— Que j'imagine ? Non vraiment, je ne vois pas. Et pour faire quoi ? Il faudrait que tu me fasses une démonstration à l'occasion...
— Petit salopard que tu es ! Mais bon, on verra... si t'es sage ! Ou pas, justement...
— Bien ma chérie, tu imagines bien que moi, de mon côté...
— Tais-toi ! D'abord, je le sais bien que tu ne m'as pas attendu : à ton âge, ce serait bien triste ! Mais surtout, moi, je n'ai pas fini ! Donc, les garçons ne m'intéressant pas dirons-nous, j'ai expérimenté d'autres pistes.
Là, le bonhomme fronce les sourcils. Ses doigts, ses quilles, et quoi encore ?
— Il se trouve que j'ai une bonne amie.
Changala respire : si ce n'est que ça !
— Une très bonne amie... avec laquelle je me suis consolé de la brutalité des hommes.
— Tu veux dire qu'elle et toi, vous...
— On s'embrasse, on se lèche la frimousse mais pas que...
Large sourire du forgeron qui voit venir la suite.
— Lorsque nous nous mettons à poil sur son lit, ce n'est pas pour jouer aux dominos...
— Vous vous sucez le grelot !
— Et on se fourre nos chattes avec nos doigts, on se fait reluire jusqu'à jouir !
— Maja, je ne m'attendais pas vraiment à cela mais rassure-toi, je ne suis pas choqué. J'ai eu, dans le passé, une amie qui elle aussi s'allongeait le berlingot avec une tendre amie. Nous avons d'ailleurs passé quelques moments formidables tous les trois...
— Bon, ça, avec Wilma, ce n'est pas gagné !
— Wilma ?
— Wilhelma, la rebouteuse.
— Cette superbe petite rousse magnifique ?
— Oui, mais sache qu'elle n'aime que les femmes. Pas du tout les hommes. Je pourrais peut-être la convaincre de venir jouer avec moi en ta présence mais jamais elle n'acceptera que tu t'approches d'elle.
Changala est forcément un peu déçu mais fait contre mauvaise fortune bon cœur.
— Votre spectacle m'exciterait si fort que je pourrais, quand vous en auriez fini, juter successivement dans ta bouche, ta chatte et ton cul ! Tant pis pour elle... qui, j'en suis sûr, aimera alors te voir décoller magnifiquement !
— Je vais voir ce que je peux faire de ce côté-là... Mais donc, tu n'es pas...
— Choqué ? Non, surpris bien sûr mais certainement pas choqué ! Excité plutôt, adorable petite putain... gouine !
— Tant mieux car ce n'est pas tout !
— Euh oui, mais non ? lâche l'homme un peu affolé.
— Les choses se sont emballées ces tout derniers jours. Tu sais que je fais des travaux de couture pour la femme du commandant de la ville.
— Oui, admet le bonhomme qui ne voit pas bien où Maja veut en venir...
— Il se trouve que Dame Camelia est bien seule. Son mari, rustre brutal, la trompe de façon éhontée avec les putains du secteur mais par contre la délaisse presque totalement. Il vient juste la "saillir" de temps à autres dans l'espoir de l'engrosser. Elle est seule et désespérée la pauvre comtesse.
— Tu parles bien de l'allemande, la femme de l'Ober-Leutnant ?
— Oui, allemande oui, mais femme d'abord. Seule et malheureuse je te dis !
— Tu as séduit cette femme ?
— Euh non, pour être franche, c'est plutôt elle qui m'a carrément fourré mon nez dans ses petites affaires.
— Tu couches avec une ALLEMANDE ?
— Je t'en prie mon loulou, ne sois pas sectaire, ça ne te ressemble pas ça ! Toi, moi, et Wilma aussi d'ailleurs, nous avons assez souffert et souffrons encore de la bêtise des gens qui pour beaucoup nous rejettent, pour ne pas nous montrer sectaires à notre tour !
— Oui, mais tout de même, une allemande ! lâche encore le forgeron qui bougonne d'une voix lasse.
— Une femme, Changala, une pauvre femme... qui elle, j'en suis sûre, n'a rien contre les hommes. Bien au contraire si tu vois ce que je veux dire ...
— Ah ben oui, évidemment, si tu me prends par les sentiments. Évidemment ! Mais... dis-moi, là, on au bout de tes aveux ?
— On est au bout ! ... Et en parlant de bout, moi, je le sucerai bien...
— Rien du tout sorcière, mon bout, tu vas te le prendre profond dans ton sentier de Vénus !
Maja, proprement troussée et déculottée, se retrouva assise sur la table, cuisses grandes ouvertes. Obscène à étaler ainsi sa figue rouge et ruisselante ! Changala s'enfila, sans tambour ni trompette dans sa boite à musique. La belle ne tarda pas à chanter fort et très haut dans les aigus !
Mais pour l'heure, dans sa forge, Changala est circonspect : sa chérie lui a avoué son rendez-vous à quinze heures au Rathaus, juste après son entrevue avec Wilma. Entrevue ? Entre-cuisses plutôt les gouines ! Et pour remettre le couvert juste après avec sa teutonne ? Mais elle a le diable au corps sa merveilleuse petite putain d'amour !
Une petite putain dont il est raide dingue ! Une putain qui va tout de même se prendre une sévère correction ce soir se promet-il ! À grand coup de flagelle dans sa soute. Non... dans SES soutes !
---
Camelia est fort déconfite de voir Maja accompagnée d'une autre femme. Une rousse flamboyante, ravissante, très joliment proportionnée et absolument craquante certes mais elle ne comprend pas sa présence qui risque de modifier ses projets. Maja fait les présentations, la comtesse se fend d'un sourire très éphémère mais ses yeux expriment son incompréhension.
Très protocolaire, Maja lui demande son attention.
— Mon amie doit vous avouer certaines choses, Madame.
Assise très droite sur son fauteuil, genoux serrés, Camelia n'a pas invité les nouvelles venues à s'asseoir. La voix tremblante, Wilma se lance :
— Madame, c'est moi qui suis responsable de l'état de votre mari. Je l'ai... empoisonné.
Stupéfaite, Camelia fait signe de s'asseoir à ses visiteuses.
— Madame la Comtesse, je lui ai fait administrer une décoction de ma fabrication. Mais je crains d'avoir dosé exagérément ma potion.
Comme l'épouse du militaire ne dit toujours rien et affiche un air stupéfait, Wilma continue :
— Je voulais juste lui provoquer une panne... sexuelle et un léger égarement.
La comtesse pointe un doigt accusateur sur l'herboriste :
— Va-t-il en mourir ? demande-t-elle d'un air inquiet.
C'est Maja qui vole au secours de Wilma :
— Vraisemblablement non mais il n'est pas certain qu'il récupère ses fonctions physiques et ... intellectuelles.
— Vous voulez dire qu'il restera, comme à l'instant, prostré, benêt, gaga ?
— Il y a de fortes chances, pardon de grands risques !
La comtesse se lève, bat des mains, radieuse !
— DE CHANCES Mesdemoiselles, de chances ! De chances, répète-t-elle rayonnante !
Comme Wilma acquiesce silencieusement, la Comtesse va la serrer dans ses bras.
— Vous êtes sûre qu'il va rester dans cet état ? demande-t-elle.
— Quasiment Madame...
Camelia fait signe à ses visiteuses de la suivre dans le cabinet de toilette attenant au petit salon. Elle étreint alors les deux femmes.
— Mais c'est une merveilleuse nouvelle ! Gaga, il sera démis de ses fonctions, déclaré irresponsable, végétera dans sa chambre ou à l'hospice et moi, MOI, je serai libre, mes filles, libre ! Libre d'aller et venir, libre de croquer sa fortune, libre aussi de coucher avec qui je voudrais !
Les trois femmes dansent la carmagnole !
Quand elles cessent leur ronde, Camelia s'adresse à Wilma :
— Oh, Mademoiselle, comment pourrais-je vous remercier ?
Comme la rousse parait hésiter, Maja lui abaisse sèchement son décolleté, mettant au jour ses magnifiques pamplemousses.
— En lui offrant un très gros câlin par exemple !
Camelia reste interdite un instant mais un sourire carrément carnassier s'épanouit sur son visage.
— Câlin... à trois ?
Sans attendre de réponse, l'allemande entraîne ses visiteuses dans sa chambre.
— Qu'as-tu dans ton cabas Maja ?
Sourire en coin de la couturière :
— Une certaine nuisette raccourcie par mes soins.
C
amelia se saisit du vêtement et disparaît derrière un paravent.
Alors que la belle se change, Maja se dévêt totalement, Wilma ne conserve que sa culotte. Émergeant de derrière le paravent, l'allemande s'expose à leurs regards, tourne sur elle-même.
Les dentelles de la nuisette sont bien largement espacées pour ne rien cacher de ses tétons arrogants ni de son bosquet blond. Pas grand-chose non plus de son sexe déjà épanoui. Elle est craquante dans cette nuisette noire dont le contraste intensifie la blancheur de sa peau.
S'approchant de Wilma, elle se penche sur les nichons de la rousse, les empaume et plaque sa bouche affolée sur les gros tétons tendus qu'elle lèche avec ferveur. Elle s'en goinfre ! Sa main déjà est allée s'insinuer dans l'entrejambe, elle caresse, malaxe à travers le tissu la motte rebondie et le vallon enchanté, sent une humidité chaude envahir le delta. Quittant les seins, elle embrasse la rousse, à pleine bouche, lance sa langue impatiente à la recherche de celle de la petite. Les baveuses s'enroulent en une caresse chaude et humide.
Elles s'époumonent les gueuses, respirent l'une de l'autre, s'étourdissent, alors que des doigts s'enfoncent dans la grotte, entrainant les dentelles de la culotte dans le puits d'amour.
Camelia se recule légèrement.
— Si je fais disparaitre cette culotte, trouverais-je un buisson de feu ?
C'est Maja qui lui répond :
— Un buisson ? Que nenni Madame : une forêt, toute une forêt incendiée !
D'un geste sec, Camelia fait glisser la culotte au sol, tombe à genoux devant la luxuriante futaie rousse, promène ses doigts sur la chatte, en écarte les berges dodues et découvre le foisonnement incarnat des petites lèvres. Doigts et bouche explorent la fente, titillent la feuillée délicate des petites babines crénelées, la langue s'insinue dans le chaudron évasé. Ni tenant plus, la blonde entraîne la petite sur le lit, la plaque sur le dos, lui applique sa chatte ardente de désir sur la bouche et s'engloutit entre les cuisses indécemment ouvertes. Les deux femmes se lèchent leurs frisées pourpres, se lichottent les badigoinces, se liment les minous.
Agenouillé à côté d'elles, Maja a sorti de son sac une quille de bois, polie et lustrée. Quille qui ressemble fort à un mandrin masculin. Fort épais, le jouet se termine par un renflement prononcé : c'est une bien belle bite de bois que la perverse s'enfonce joyeusement dans son magasin. À genoux, fesses sur ses pieds, dos incliné vers l'arrière et cuisses largement écartées, la belle se masturbe avec enthousiasme. La queue va et vient dans sa boutique, entre et sort, s'enfonçant toujours plus profondément dans la culasse. Visiblement, elle chemine déjà sur la route du bonheur, active l'engin d'une main, se pince les tétons de l'autre.
De leur côté, la blonde et la rousse halètent et soupirent, doigts perdus dans leurs ravines ennoyées, phalanges malignes enfouies dans les profondeurs cythéréennes, langues dardées sur leurs clitoris décapuchonnés. Elles aussi grimpent, volent au-dessus des pavés scintillants du tortueux sentier vers l'extase, courent à perdre haleine sur le chemin de l'orgasme.
Laquelle, lesquelles, fusent en premier vers les cimes étincelantes, plongent dans les profondeurs de mers chaudes et sucrées ?
Maja certainement, car elle est la première en tout cas à retrouver plus ou moins ses esprits après son orgasme. Extirpant le monstrueux phallus de sa chatte, la démoniaque vient l'enfoncer sans ménagement dans le cul de l'allemande. Camelia hurle sous ce coup de Jarnac mais alors que son plaisir diminuait, elle repart aussitôt vers des limbes merveilleux ! Deuxième explosion sidérante pour la blonde que ce mandrin défonce durement en allant et venant sans répit dans sa croupe tendue.
Lorsque chacune a finalement retrouvé conscience, que leurs corps détendus s'apaisent, elles se placent naturellement en triangle, leurs nez plongés dans le fricotin d'une autre, chattes offertes aux caresses linguales de commères extasiées mais pas totalement repues. Elles se léchouillent doucettement, s'embrassent leurs bijoux avec délicatesse, toute la délicatesse de femmes tendrement complices dans leur bonheur partagé.
À suivre
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2 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Je crains qu'il ne faille patienter quelques temps : le 3° volet n'a pas encore de date de parution...
Vivement le dernier volet de cette trilogie frénétique!
