Bergerie

Récit érotique écrit par CDuvert [→ Accès à sa fiche auteur]
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Bergerie
Je sens la sueur coller ma chemise de randonnée contre mon dos quand je m'arrête pour consulter une nouvelle fois le GPS. L'écran affiche obstinément trois barres vides, comme si nous venions de passer dans une dimension parallèle. Julie souffle derrière moi, ses cheveux blonds échappés de sa queue de cheval collent à ses tempes. Thomas, plus jeune que nous, feint encore l'optimisme, mais je vois dans ses yeux la même inquiétude qui me tenaille.
"On est vraiment perdus", dis-je en refermant l'appareil. Ma voix résonne étrangement dans cette vallée encaissée où seul l'écho nous répond.
Les nuages s'accumulent au-dessus des crêtes dentelées, menaçants. L'air s'alourdit de cette électricité particulière qui précède l'orage en montagne. Julie s'approche, et malgré nos six années d'amitié, je ne peux m'empêcher de remarquer comme son débardeur humide épouse les courbes de ses seins. Elle s'en aperçoit, me lance ce regard complice qu'elle a toujours eu, entre provocation et tendresse.
"Tu materas plus tard", plaisante-t-elle, mais sa voix porte une note différente, plus grave. "D'abord, sortons-nous de là."
Thomas rougit comme un adolescent. À vingt-quatre ans, notre ami conserve cette pudeur touchante qui contraste avec son corps sculpté par des années d'escalade. Je le vois détourner les yeux quand Julie s'étire, cambrant instinctivement ses reins pour soulager son dos endolori.
C'est alors que je la vois.
"Regardez, là-bas !"
Une silhouette se détache sur le versant opposé, gracile et sûre d'elle. Elle guide un troupeau de moutons vers ce qui ressemble à un enclos. Mes yeux plissent pour mieux distinguer ses traits. Même à distance, quelque chose en elle capte mon attention, une façon de se mouvoir qui évoque une sensualité naturelle, instinctive.
Nous descendons vers elle, nos semelles glissent sur l'herbe humide. Plus nous approchons, plus les détails se précisent. Elle porte un jean délavé qui épouse parfaitement ses hanches minces et ses cuisses fuselées. Sa chemise de flanelle à carreaux, ouverte sur un débardeur blanc, laisse deviner la naissance d'une poitrine menue mais ferme. Ses cheveux châtains, échappés d'une tresse négligente, dansent dans la brise qui précède l'orage.
Quand elle lève les yeux vers nous, mon souffle se suspend. Ses iris verts pailletés d'or brillent d'une intensité troublante. Elle a ce regard direct des gens de la montagne, sans fard ni détour, mais j'y perçois autre chose. Une solitude immense, une faim secrète qu'elle dissimule derrière un sourire poli.
"Vous êtes perdus ?" Sa voix porte un léger accent local, chantant et chaud. Elle s'approche de nous, et je remarque sa démarche, cette façon qu'elle a de poser le pied comme si elle épousait le terrain.
"Complètement", avoue Julie. "Nous cherchions le refuge du col des Aiguilles, mais..."
La jeune femme secoue la tête, un sourire amusé aux lèvres.
"Vous avez bifurqué trop tôt. Le refuge est à quinze kilomètres d'ici." Elle jette un coup d'œil vers les nuages noirs qui s'amoncellent. "Et l'orage va éclater d'un moment à l'autre."
Comme pour lui donner raison, un roulement de tonnerre résonne dans la vallée. Thomas sursaute, et je vois la bergère sourire devant sa réaction. Son regard s'attarde sur lui avec une attention particulière, détaille ses traits juvéniles, la carrure naissante de ses épaules.
"Je m'appelle Emma", dit-elle en tendant la main vers Thomas. Quand leurs paumes se touchent, je remarque comme elle prolonge le contact, comme ses doigts s'attardent contre sa peau.
"Thomas", balbutie-t-il, rouge jusqu'aux oreilles.
Elle se tourne vers nous, nous salue avec la même simplicité, mais je sens dans sa poignée de main une fermeté différente, presque évaluatrice. Ses yeux s'attardent sur Julie, glissent sur sa silhouette avec une curiosité non dissimulée.
"Marc", dis-je à mon tour. Sa main dans la mienne est rugueuse, marquée par le travail, mais ses ongles sont soignés. Elle me regarde droit dans les yeux, et j'ai l'impression qu'elle sonde quelque chose en moi, cherche une réponse à une question non formulée.
"Vous ne pourrez jamais rejoindre le refuge avant la nuit", reprend-elle. "Le sentier est dangereux quand il pleut, les pierres deviennent glissantes."
Un nouveau grondement de tonnerre ponctue ses paroles. Plus proche cette fois.
"Je vis là-haut", dit-elle en désignant une bergerie nichée contre la pente. "Il y a de la place. Je peux vous héberger pour la nuit."
Julie et moi échangeons un regard. L'offre paraît sincère, et nous n'avons guère le choix. Mais quelque chose dans le ton d'Emma, dans cette façon qu'elle a de nous observer, éveille en moi une curiosité trouble.
"C'est très généreux", répond Julie. "Nous ne voudrions pas vous déranger."
Emma secoue la tête, et je vois ses lèvres s'incurver en un sourire qui n'appartient qu'à elle.
"Cela fait six mois que je vis seule ici. Croyez-moi, votre compagnie sera... bienvenue."
Il y a dans sa voix une note que je n'arrive pas à identifier. Pas de la solitude, plutôt une faim retenue, un appétit longtemps contenu.
Les premières gouttes se mettent à tomber, grosses et tièdes. Emma siffle ses moutons qui se regroupent docilement vers l'enclos.
"Suivez-moi", dit-elle.
Je la regarde s'éloigner devant nous, hypnotisé par le balancement de ses hanches, par cette grâce naturelle qui émane de chacun de ses gestes. À côté de moi, Julie marche en silence, mais je sens son regard qui va d'Emma à Thomas, comme si elle aussi percevait cette tension sourde qui s'installe entre nous.
Thomas, lui, n'arrive plus à détacher ses yeux de notre hôtesse improvisée. Je le comprends. Emma dégage cette sensualité brute des femmes qui vivent au contact de la nature, loin des artifices urbains. Sa beauté n'a rien d'apprêté, elle coule de source comme l'eau des torrents.
Nous gravissons le sentier qui mène à la bergerie. Le bâtiment de pierre et de bois semble accroché à la montagne, comme s'il en était né. Emma pousse la porte de chêne massif, et une odeur de foin et de bois brûlé nous accueille.
"Entrez", dit-elle. "Vous êtes chez vous."
Mais quand elle prononce ces mots, ses yeux brillent d'un éclat particulier, comme si cette hospitalité montagnarde cachait des intentions bien plus troublantes.
L'orage éclate au-dehors. Nous voilà prisonniers de cette bergerie perdue, en compagnie d'une femme dont je pressens qu'elle va bouleverser bien plus que notre simple itinéraire de randonnée.
L'intérieur de la bergerie me saisit par son authenticité rustique. Les poutres patinées par les années supportent un plafond bas qui crée une intimité immédiate. Emma allume une lanterne à pétrole qui diffuse une lumière dorée, dansante. L'odeur du foin fraîchement coupé se mêle à celle du bois et à un parfum plus subtil, plus personnel, que je reconnais comme le sien.
"Vous devez avoir froid", dit-elle en sortant des couvertures de laine d'un coffre ancien. "Vos vêtements sont trempés."
Elle a raison. La pluie nous a surpris sur les derniers mètres, et nos vêtements techniques collent désagréablement à nos peaux. Julie grelotte légèrement, ses bras croisés sur sa poitrine. Thomas semble pétrifié, le regard fixé sur Emma qui se déplace avec cette grâce féline qui m'avait frappé dehors.
"Je vais préparer quelque chose de chaud", annonce Emma en se dirigeant vers un petit réchaud. Mais elle s'arrête devant Thomas, le dévisage avec cette intensité troublante. "Tu es gelé", murmure-t-elle en posant sa main sur son bras.
Le contact les électrise tous les deux. Je vois Thomas tressaillir, sa respiration s'accélérer. Emma laisse ses doigts remonter le long de son avant-bras, effleure son biceps tendu sous le tissu humide.
"Il faut ôter cette chemise", dit-elle d'une voix plus grave. "Tu vas tomber malade."
Thomas reste figé, comme hypnotisé. Emma sourit, ce sourire qui commence à m'obséder, et ses mains trouvent les boutons de sa chemise de randonnée. Elle les défait un à un, lentement, ses yeux plantés dans ceux du jeune homme.
Julie et moi observons cette scène, fascinés malgré nous. Il y a quelque chose d'irréel dans cette intimité soudaine, cette audace tranquille avec laquelle Emma prend possession de Thomas.
La chemise glisse sur ses épaules, révèle un torse pâle mais musclé par l'escalade. Emma pose ses paumes à plat sur sa peau, remonte vers ses pectoraux. Thomas gémit sourdement, ses yeux se ferment.
"Tu as la peau si douce", murmure-t-elle. "Si chaude."
Ses mains descendent maintenant, explorent le relief de ses abdominaux, s'attardent sur cette ligne de poils bruns qui disparaît sous la ceinture. Thomas se cambre instinctivement vers elle, ses hanches cherchent ce contact qu'elle devine et refuse encore.
"Emma..." balbutie-t-il, la voix rauque.
"Chut", répond-elle en posant un doigt sur ses lèvres. "Laisse-moi te réchauffer."
Elle s'agenouille devant lui sur le foin qui crisse sous ses genoux. Ses mains trouvent la boucle de sa ceinture, la défont avec une lenteur calculée. Je sens mon propre souffle s'accélérer, ma gorge se nouer. À côté de moi, Julie ne bouge plus, les lèvres entrouvertes.
Le pantalon de Thomas glisse sur ses cuisses. Emma contemple le renflement visible sous son caleçon de coton gris, y pose sa joue comme pour en apprécier la chaleur et la fermeté.
"Tu es si dur", chuchote-t-elle. "Si tendu."
Ses doigts crochètent l'élastique, libèrent le sexe durci qui se dresse devant son visage. Thomas pousse un gémissement étranglé, ses poings se serrent dans le vide.
Emma l'observe un instant, admirative. Puis sa langue pointe, effleure délicatement le gland rosé. Thomas sursaute comme s'il avait reçu une décharge électrique.
"Oh mon dieu", souffle Julie à côté de moi.
Emma sourit sans quitter sa position. Sa bouche s'entrouvre, accueille l'extrémité tendue. Thomas gémit plus fort, ses hanches basculent vers elle. Elle le prend plus profondément, sa tête amorce un va-et-vient régulier.
Je la regarde faire, hypnotisé par cette fellation offerte avec tant de naturel. Ses lèvres glissent sur la hampe durcie, créent une étanchéité parfaite. Sa langue dessine des arabesques sur la peau tendue, s'attarde sur ce point sensible juste sous le gland.
Thomas halète maintenant, ses mains agrippent instinctivement les cheveux châtains d'Emma. Elle accepte cette prise de contrôle, accélère le rythme. Le bruit de succion résonne dans la bergerie silencieuse, mêlé aux gémissements de plus en plus rauques du jeune homme.
"Je vais... je vais jouir", prévient-il d'une voix brisée.
Emma ne ralentit pas. Au contraire, elle intensifie ses caresses, sa main libre vient masser les testicules contractés. Thomas se cambre violemment, tout son corps se tend dans un spasme incontrôlable.
Il jouit dans sa bouche avec un cri étouffé, les reins soulevés, les cuisses tremblantes. Emma l'accompagne jusqu'au bout, avale sa semence avec une gourmandise qui me bouleverse. Elle continue de le caresser doucement pendant qu'il redescend de son extase, léchant les dernières traces de plaisir.
Quand elle se relève enfin, ses lèvres brillent encore d'humidité. Elle regarde Thomas qui peine à retrouver son souffle, puis se tourne vers Julie et moi. Dans ses yeux verts danse une lueur de défi, comme si elle nous mettait au défi de réagir à ce qu'elle vient d'accomplir.
"Voilà", dit-elle simplement. "Il ne ressent plus le froid."
Le silence qui suit pèse lourdement dans la bergerie. Dehors, l'orage gronde avec plus de violence, comme s'il faisait écho à la tempête de désir qui vient de s'abattre sur nous.
Thomas, encore chancelant, se laisse tomber sur une botte de foin. Emma lui tend une couverture qu'il accepte d'une main tremblante. Mais ses yeux ne la quittent plus, brillants d'une reconnaissance mêlée d'adoration.
Je sens mon propre corps réagir à ce spectacle, mon sexe durcir contre ma volonté. À côté de moi, Julie respire plus vite, ses joues se sont empourprées. Emma nous observe
L'orage redouble de violence au-dehors, les éclairs zèbrent les fenêtres de la bergerie d'une lumière blanche et crue. Mais à l'intérieur, seule la lanterne à pétrole nous éclaire de sa lueur dorée et vacillante. L'atmosphère s'est chargée d'une électricité différente, plus troublante que celle qui gronde dans le ciel.
Julie n'a pas bougé depuis la fin du spectacle qu'Emma vient d'offrir à Thomas. Elle reste figée, les lèvres entrouvertes, le souffle court. Ses yeux vont d'Emma, qui se dresse maintenant devant nous avec cette assurance tranquille, à Thomas qui récupère encore de son extase, enroulé dans sa couverture de laine.
"Julie", murmure Emma en s'approchant de mon amie. "Tu trembles."
C'est vrai. Je vois ses mains qui frémissent légèrement, sa poitrine qui se soulève de façon irrégulière sous son débardeur humide. Mais je doute que ce soit le froid qui provoque ces frissons.
"Je... je n'ai pas froid", balbutie Julie.
Emma sourit, ce sourire énigmatique qui semble contenir tous les secrets de la sensualité. Elle tend la main vers Julie, effleure sa joue d'une caresse si légère qu'elle en devient brûlante.
"Non", dit-elle doucement. "Ce n'est pas de froid que tu trembles."
Julie ferme les yeux sous cette caresse. Je la connais depuis des années, je sais reconnaître cette expression particulière qui envahit son visage quand le désir la submerge. Emma le perçoit aussi, ses doigts glissent maintenant le long de la mâchoire de Julie, descendent vers son cou.
"Tu es si belle", chuchote Emma. "Si troublée."
Elle guide Julie vers une épaisse botte de foin qui servira de couche improvisée. Julie se laisse faire, comme hypnotisée par cette femme qui semble connaître instinctivement tous les chemins du plaisir.
"Allonge-toi", murmure Emma.
Julie obéit, s'étend sur le foin parfumé. Emma s'agenouille à côté d'elle, ses mains trouvent l'ourlet du débardeur trempé. Elle le remonte lentement, révèle d'abord le ventre plat de Julie, puis la naissance de ses seins emprisonnés dans un soutien-gorge de sport blanc.
"Lève les bras", ordonne Emma d'une voix plus rauque.
Julie s'exécute, et le débardeur glisse par-dessus sa tête. Ses cheveux blonds retombent en cascade sur ses épaules nues. Emma contemple cette peau nacrée que la lumière de la lanterne caresse de reflets dorés.
"Magnifique", souffle-t-elle.
Ses mains remontent le long des flancs de Julie, s'arrêtent juste sous ses seins. Julie se cambre instinctivement, quêtant ce contact plus intime. Emma sourit devant cette impatience, fait glisser les bretelles du soutien-gorge sur les épaules frémissantes.
L'agrafe cède sous ses doigts. Les seins de Julie se libèrent, lourds et parfaits, les mamelons déjà durcis par l'excitation. Emma les contemple un instant, puis se penche pour en effleurer un du bout de la langue.
Julie pousse un gémissement étouffé, ses reins se cambrent vers cette bouche qui la torture délicieusement. Emma prend le mamelon entre ses lèvres, le titille avec une précision qui arrache à Julie des soupirs de plus en plus rauques.
Je regarde cette scène, fasciné malgré moi. Voir mon amie s'abandonner ainsi entre les mains prévenantes d'Emma éveille en moi des sensations contradictoires. Excitation, jalousie, désir... tout se mélange dans un cocktail vertigineux.
Emma passe maintenant au second sein, y prodigue les mêmes caresses savantes. Sa main libre descend vers le ventre de Julie, effleure le nombril, s'attarde sur cette zone si sensible juste au-dessus de la ceinture.
"Emma, s'il te plaît", halète Julie.
"S'il te plaît quoi ?" demande Emma en relevant la tête, les lèvres brillantes de salive.
"Continue... ne t'arrête pas."
Emma sourit, ses doigts trouvent la fermeture du legging de randonnée. Elle le fait glisser sur les hanches de Julie, révèle des cuisses fuselées, une culotte de coton rose qui dessine parfaitement le relief de son intimité.
"Tu es trempée", constate Emma en effleurant le tissu humide.
Julie rougit violemment, mais ne peut nier l'évidence. Emma glisse un doigt sous l'élastique, suit la ligne de la culotte jusqu'à l'entrejambe. Julie pousse un cri étouffé quand ce doigt effleure ses lèvres gonflées d'excitation.
"Si chaude", murmure Emma. "Si prête."
Elle retire complètement la culotte, expose l'intimité de Julie à la lumière dorée de la lanterne. Le sexe de mon amie brille d'humidité, les petites lèvres rosées s'écartent légèrement, révélant l'entrée de son vagin et le bouton durci de son clitoris.
Emma se positionne entre les cuisses écartées de Julie. Elle commence par des baisers légers sur l'intérieur des cuisses, remonte lentement vers le centre de son désir. Julie se tortille sur le foin, ses mains agrippent la paille, ses jambes tremblent d'anticipation.
Quand la langue d'Emma effleure enfin ses lèvres intimes, Julie pousse un cri qui résonne sous les poutres de la bergerie. Cette première caresse, si attendue, la fait se cambrer violemment.
Emma prend son temps, explore méthodiquement chaque repli de cette intimité offerte. Sa langue dessine des cercles autour du clitoris sans jamais le toucher directement, arrachant à Julie des gémissements de frustration délicieuse.
"Oh oui, là, juste là", halète Julie quand Emma s'aventure plus bas, sa langue pénètre légèrement dans son vagin pour y puiser cette saveur intime qu'elle semble savourer.
Je vois les cuisses de Julie se resserrer autour de la tête d'Emma, ses hanches onduler contre cette bouche qui la dévore avec tant de science. Emma introduit maintenant un doigt, puis deux, les courbe pour atteindre ce point secret qui fait hurler de plaisir.
Le rythme s'accélère. Emma alterne entre les caresses de sa langue sur le clitoris gonflé et les va-et-vient de ses doigts dans le fourreau brûlant. Julie n'arrive plus à contrôler ses réactions, ses cris se font plus aigus, plus désespérés.
"Je vais jouir", prévient-elle d'une voix brisée. "Emma, je vais..."
Mais Emma intensifie encore ses caresses, sa bouche se fait plus gourmande, ses doigts plus profonds. Julie explose dans un orgasme qui la secoue de spasmes incontrôlables. Ses reins se soulèvent, ses cuisses se contractent, un flot de cyprine inonde les lèvres d'Emma qui continue de la lécher avidement.
L'extase de Julie semble durer une éternité. Des vagues successives de plaisir la traversent, chacune arrachant un nouveau cri à sa gorge. Emma l'accompagne jusqu'au bout, ralentit progressivement ses caresses pour la laisser redescendre doucement.
Quand Julie retombe enfin sur le foin, pantelante et ruisselante de sueur, Emma se redresse. Ses lèvres brillent de l'intimité de mon amie, ses yeux verts pétillent de satisfaction.
"Délicieuse", murmure-t-elle en se léchant les lèvres.
Julie la regarde avec une expression d'adoration mêlée d'incrédulité, comme si elle n'arrivait pas à croire l'intensité de ce qu'elle vient de vivre.
Emma se tourne alors vers Thomas et moi. Dans ses yeux danse cette lueur prédatrice que je commence à connaître. Le jeu n'est pas terminé, loin de là.
L'air de la bergerie s'est épaissi, saturé de l'odeur musquée du plaisir qui vient de se répandre. Julie repose encore sur le foin, les jambes écartées, son corps nu luisant de sueur dans la lumière dorée de la lanterne. Thomas nous observe depuis son coin, les yeux brillants, le sexe à nouveau durci sous sa couverture. Et Emma... Emma me fixe avec cette intensité qui me fait perdre tous mes moyens.
"À nous maintenant", murmure-t-elle en s'approchant.
Je sens mon cœur s'emballer, ma respiration devenir erratique. Depuis le début de cette soirée, j'observe Emma mener ce jeu de séduction avec une maîtrise qui m'impressionne et m'excite à la fois. Mais maintenant qu'elle se tourne vers moi, je réalise que je ne suis pas préparé à subir cette tempête de sensualité.
Elle arrive devant moi, si proche que je sens la chaleur de son corps, l'odeur de sa peau mêlée au parfum intime de Julie qu'elle porte encore sur ses lèvres. Ses mains se posent sur mon torse, à travers ma chemise technique qui colle désagréablement à ma peau moite.
"Tu es tendu", constate-t-elle en faisant glisser ses paumes sur mes pectoraux. "Ton corps tout entier vibre de désir contenu."
Elle n'a pas tort. Depuis qu'elle a pris Thomas dans sa bouche, je lutte contre une érection douloureuse qui tend le tissu de mon pantalon. Mes mains tremblent légèrement, mes jambes peinent à me porter tant l'excitation me submerge.
Emma sourit devant mon trouble, ses doigts trouvent les boutons de ma chemise. Mais contrairement à la douceur dont elle a fait preuve avec Thomas et Julie, il y a dans ses gestes une urgence nouvelle, une brutalité contenue qui me bouleverse.
"Déshabille-toi", ordonne-t-elle d'une voix rauque. "Maintenant."
Je m'exécute, mes doigts maladroits peinent à défaire les boutons. Emma s'impatiente, saisit ma chemise et l'ouvre d'un geste brusque qui fait sauter les derniers boutons. Ils roulent sur le sol de pierre avec un bruit sec.
"Mieux", apprécie-t-elle en explorant mon torse nu.
Ses ongles griffent légèrement ma peau, tracent des sillons rouges sur mes pectoraux. Cette douleur légère décuple mon excitation. Emma s'en aperçoit, intensifie la pression de ses griffes.
"Tu aimes ça", constate-t-elle. "Tu aimes qu'on te marque."
Je ne réponds pas, incapable d'articuler le moindre mot. Elle descend vers mon ventre, ses ongles dessinent des arabesques sur mes abdominaux contractés. Quand elle atteint ma ceinture, elle s'arrête, lève les yeux vers moi.
"Dis-moi ce que tu veux", murmure-t-elle.
"Je... je te veux", balbutie-je d'une voix que je ne reconnais pas.
"Comment me veux-tu ?"
Cette question me déstabilise. Emma attend, un sourire carnassier aux lèvres. Autour de nous, Julie et Thomas retiennent leur souffle, témoins de cet interrogatoire sensuel.
"Fort", dis-je finalement. "Je te veux fort."
Emma éclate d'un rire cristallin qui résonne sous les poutres.
"Alors tu vas m'avoir fort", promet-elle.
D'un geste fluide, elle défait ma ceinture et fait glisser mon pantalon sur mes chevilles. Mon sexe durci tend le tissu de mon caleçon, une tache d'humidité marque déjà l'extrémité où perlent les premières gouttes de plaisir.
Emma contemple cette évidence de mon désir, y pose sa paume à travers le tissu. Je gémis sous ce contact, mes hanches basculent instinctivement vers elle.
"Pas encore", dit-elle en retirant sa main. "D'abord, tu vas me prendre."
Elle recule de quelques pas, commence à déboutonner sa chemise de flanelle. Chaque bouton qui cède révèle un peu plus de cette peau dorée que j'ai tant envie de caresser. Le tissu glisse sur ses épaules, tombe sur le sol jonché de paille.
Son débardeur blanc moule parfaitement ses seins menus mais fermes. Emma le fait passer par-dessus sa tête d'un geste fluide, libère cette poitrine que j'imaginais déjà. Ses seins sont parfaits, les mamelons roses durcis par l'excitation et la fraîcheur de la bergerie.
Mais elle ne s'arrête pas là. Ses mains trouvent la fermeture de son jean, le font glisser sur ses hanches. Elle ne porte pas de culotte, et son sexe rasé s'offre à mes regards dans toute sa perfection. Les lèvres roses sont légèrement écartées, révélant l'humidité qui témoigne de son propre désir.
"Viens", dit-elle simplement.
Je m'approche, les jambes flageolantes. Emma me pousse contre les planches rugueuses de la cloison, ses mains explorent mon torse avec une avidité nouvelle. Sa bouche trouve la mienne, m'embrasse avec une violence qui me coupe le souffle.
Nos langues se mélangent, se battent, se dévorent. Emma mord ma lèvre inférieure jusqu'au sang, je grogne contre sa bouche. Cette douleur attise encore mon désir, je l'attrape par les hanches, la plaque contre moi.
Elle sent mon sexe durci contre son ventre, ondule contre cette promesse de plaisir. Ses mains descendent vers mon caleçon, l'abaissent d'un geste impatient. Mon érection se libère, se dresse entre nous.
Emma l'empoigne fermement, la guide vers son intimité brûlante. Quand mon gland effleure ses lèvres humides, nous gémissons ensemble. Cette première caresse, si attendue, nous électrise tous les deux.
"Prends-moi", halète-t-elle contre mon oreille. "Prends-moi comme tu en meurs d'envie."
Je n'ai plus besoin d'encouragements. Mes mains saisissent ses cuisses, les soulèvent, l'adossent contre les planches. Elle enroule ses jambes autour de mes hanches, s'ouvre complètement à moi.
La pénétration est brutale, sauvage. Je la transperce d'un coup, m'enfonce jusqu'à la garde dans cette moiteur qui m'aspire. Emma crie, se cambre, plante ses ongles dans mes épaules.
"Oui !", hurle-t-elle. "Plus fort ! Plus profond !"
Je commence un va-et-vient puissant, nos corps claquent contre les planches à chaque assaut. Emma répond à chacun de mes coups de boutoir, ses hanches ondulent pour m'accueillir plus profondément encore.
La bergerie résonne de nos cris mêlés, du bruit sourd de nos chairs qui s'entrechoquent. Je la pilonne sans retenue, libère toute la tension accumulée depuis le début de cette soirée. Emma encaisse mes assauts avec une jouissance évidente, me griffe le dos, mord mon épaule.
"Retourne-moi", halète-t-elle soudain.
Je me retire de son étau brûlant, la fais pivoter face aux planches. Elle pose ses mains contre le bois, cambre ses reins, m'offre la courbe parfaite de ses fesses. Son sexe entrouvert brille d'humidité, m'appelle irrésistiblement.
Je la pénètre par-derrière d'un coup de rein puissant. Cette nouvelle position me permet d'aller plus loin, plus profond. Emma hurle de plaisir, ses poings martèlent les planches.
"Oui, comme ça ! Défonce-moi !"
Sa vulgarité soudaine attise encore ma passion. Je l'empoigne par les hanches, imprime un rythme sauvage à mes va-et-vient. Mon bassin claque contre ses fesses à chaque pénétration, créant une percussion hypnotique qui rythme nos ébats.
Emma se déchaîne sous mes assauts. Elle pousse des cris rauques, bestiaux, libère toute sa sensualité primitive. Ses cheveux collent à son visage en sueur, son dos se cambre de façon obscène pour m'offrir plus d'accès encore.
"Plus fort !", exige-t-elle. "Baise-moi plus fort !"
Je redouble d'intensité, mes reins travaillent comme un piston. Le plaisir monte en moi, vertigineux, incontrôlable. Emma se contracte autour de mon sexe, m'aspire, me trait avec une science qui me fait perdre la raison.
"Je vais jouir", grogne-je entre mes dents serrées.
"Jouis en moi", supplie-t-elle. "Vide-toi dans ma chatte !"
Ces mots crus achèvent de me faire basculer. Je la pénètre une dernière fois avec une violence inouïe, m'enfonce si profondément que nos pubis se touchent. Mon sexe pulse, se contracte, libère sa semence brûlante dans ses profondeurs.
Emma hurle quand elle sent ma jouissance l'inonder. Ses propres spasmes la secouent, son vagin se contracte autour de mon sexe encore palpitant. Nous jouissons ensemble dans un râle animal qui résonne sous les poutres anciennes.
L'extase semble durer une éternité. Nos corps soudés tremblent des derniers soubresauts du plaisir. Emma s'effondre contre les planches, pantelante, ruisselante de sueur et de jouissance mêlées.
Je reste en elle quelques instants encore, savourant cette intimité parfaite. Nos souffles se mélangent, nos cœurs battent à l'unisson. Autour de nous, la bergerie a retrouvé son silence, seulement troublé par le crépitement de la lanterne et les derniers grondements de l'orage qui s'éloigne.
Quand je me retire enfin, un filet de sperme coule le long des cuisses d'Emma. Elle se retourne, m'embrasse avec une tendresse inattendue après tant de sauvagerie.
"Magnifique", murmure-t-elle contre mes lèvres.
Quatrième Partie : L'Éveil
Nous restons allongés sur le foin, nos souffles encore haletants après l'intensité de ce qui vient de se passer entre Emma et moi. La bergerie baigne dans cette quiétude particulière qui suit l'extase, seulement troublée par le crépitement de la lanterne et les derniers grondements de l'orage qui s'éloigne.
Emma repose contre mon flanc, sa peau encore moite de sueur, ses cheveux châtains collés à son visage. Sa main dessine des cercles paresseux sur mon torse pendant que mon souffle retrouve progressivement un rythme normal. À côté de nous, Julie et Thomas n'ont pas bougé, figés par le spectacle de notre étreinte sauvage.
Mais je sens une tension différente émaner d'eux. Julie, allongée sur le dos, respire de façon saccadée. Ses tétons sont encore durcis, témoins de l'excitation que notre exhibition a ravivée en elle. Thomas, assis contre une poutre, ne parvient pas à détacher son regard du corps nu d'Emma, et je remarque le renflement visible sous la couverture qui le recouvre à peine.
"C'était...", commence Julie d'une voix rauque, sans parvenir à terminer sa phrase.
Emma relève la tête, sourit en observant l'état dans lequel se trouvent nos deux compagnons.
"Excitant ?" complète-t-elle avec malice. "Je vous ai sentis nous regarder. Vos regards sur nos corps... c'était délicieux."
Julie rougit violemment, mais ne détourne pas les yeux. Thomas déglutit péniblement, ses poings se serrent dans la paille.
"Je... nous...", balbutie-t-il.
"Vous avez envie l'un de l'autre", constate Emma avec cette perspicacité troublante qui la caractérise. "Cela se voit, se sent. Cette tension entre vous deux..."
Elle a raison. Maintenant que les inhibitions sont tombées, je perçois clairement cette attraction mutuelle que Julie et Thomas ont toujours cachée derrière leur amitié. Leurs regards se cherchent et se fuient, leurs corps trahissent un désir qu'ils n'osent plus nier.
Emma se redresse, s'approche d'eux avec cette grâce féline qui me fascine. Elle s'agenouille entre Julie et Thomas, pose une main sur la cuisse de chacun.
"Pourquoi vous retenir ?" murmure-t-elle. "Nous avons tous franchi cette frontière. Vous pouvez vous abandonner."
Julie et Thomas se regardent, et dans leurs yeux je lis l'évidence de leur désir mutuel. Cette nuit a brisé toutes les barrières, révélé des vérités que l'amitié masquait jusqu'alors.
"Julie...", chuchote Thomas d'une voix tremblante.
"Oui", répond-elle simplement, sans qu'il ait besoin de formuler sa question.
Thomas s'approche d'elle, lentement, comme s'il craignait de briser le charme. Quand leurs lèvres se touchent enfin, c'est avec une tendresse infinie, chargée de toutes ces années d'amitié qui se muent soudain en passion.
Leur baiser s'approfondit, devient plus ardent. Les mains de Thomas glissent dans les cheveux blonds de Julie, la rapprochent de lui. Elle gémit contre sa bouche, ses propres mains explorent ce torse qu'elle a tant de fois admiré en secret.
Emma et moi nous installons près d'eux, témoins privilégiés de cette éclosion amoureuse. Il y a quelque chose d'émouvant dans cette découverte mutuelle, cette façon qu'ils ont de se caresser avec une vénération presque religieuse.
Thomas fait glisser ses lèvres le long du cou de Julie, dépose une constellation de baisers sur sa peau nacrée. Elle renverse la tête en arrière, s'offre à ces caresses avec un abandon total. Ses mains trouvent la couverture qui protège encore la nudité de Thomas, l'écartent pour révéler son sexe à nouveau durci.
"Tu es si beau", murmure-t-elle en l'effleurant délicatement.
Thomas frissonne sous cette caresse légère, ses hanches basculent instinctivement vers elle. Mais contrairement à l'urgence sauvage qui avait présidé à nos ébats avec Emma, Julie et Thomas prennent leur temps, savourent chaque sensation, chaque découverte.
Julie s'allonge sur le foin, attire Thomas sur elle. Il résiste un instant, la contemple dans la lumière dorée de la lanterne comme s'il voulait graver cette image dans sa mémoire.
"Tu es sûre ?" demande-t-il d'une voix étranglée.
Pour toute réponse, Julie guide sa main vers son intimité encore humide des caresses d'Emma. Thomas gémit en sentant cette chaleur moite, cette preuve tangible de son désir.
"Fais-moi l'amour", chuchote-t-elle. "S'il te plaît."
Thomas se positionne entre ses cuisses écartées, guide son sexe vers l'entrée de son vagin. Quand il commence à la pénétrer, lentement, avec une délicatesse infinie, Julie pousse un soupir de bonheur pur.
"Oh Thomas...", halète-t-elle. "Oui, comme ça."
Il s'enfonce en elle par petits coups, laisse le temps à leurs corps de s'apprivoiser. Cette tendresse contraste avec la brutalité de mes ébats précédents avec Emma, mais elle n'en est pas moins émouvante. Julie enroule ses jambes autour des hanches de Thomas, l'accueille plus profondément en elle.
Leurs regards ne se quittent pas pendant qu'ils font l'amour. Il y a dans leurs yeux une émotion si pure, si intense, que je me sens privilégié d'en être témoin. Emma semble également touchée par cette beauté, sa main trouve la mienne, nos doigts s'entrelacent.
Thomas imprime maintenant un rythme régulier à ses va-et-vient, ses hanches ondulent avec une fluidité naturelle. Julie répond à chacun de ses mouvements, leurs corps se cherchent et se trouvent avec une harmonie parfaite.
"Je t'aime", murmure soudain Thomas contre les lèvres de Julie.
"Moi aussi", répond-elle, les yeux brillants de larmes de joie. "Je t'aime depuis si longtemps."
Cette déclaration les emporte vers des sommets encore plus intenses. Leurs étreintes se font plus passionnées, leurs baisers plus profonds. Thomas accélère légèrement le rythme, Julie gémit plus fort, ses ongles griffent le dos de son amant.
"Plus vite", souffle-t-elle. "Je sens que ça monte."
Thomas obéit, ses coups de boutoir deviennent plus soutenus. Le bruit de leurs chairs moites qui s'entrechoquent résonne dans la bergerie, mêlé à leurs gémissements de plus en plus rauques.
Julie se cambre sous Thomas, offre sa gorge à ses baisers avides. Il y dépose ses lèvres, mordille la peau tendre, aspire cette chair comme un vampire assoiffé. Les cuisses de Julie se resserrent autour de lui, l'emprisonnent dans son étau brûlant.
"Thomas, je vais jouir", prévient-elle d'une voix brisée. "Ne t'arrête pas, s'il te plaît."
Il intensifie encore ses mouvements, plonge en elle avec une régularité de métronome. Julie pousse des cris de plus en plus aigus, son corps se tend comme un arc. Thomas sent ses propres reins se contracter, la jouissance monter inexorablement.
"Ensemble", halète-t-il. "Jouissons ensemble."
Julie explose la première dans un orgasme qui la secoue de spasmes violents. Ses cris résonnent sous les poutres pendant que son vagin se contracte autour du sexe de Thomas. Cette étreinte ultime achève de le faire basculer.
Il jouit en elle avec un rugissement sourd, se vide dans ce fourreau qui l'aspire avidement. Leurs corps soudés tremblent des derniers soubresauts du plaisir, unis dans cette extase partagée qui scelle définitivement leur amour naissant.
Ils restent enlacés longtemps après que leurs orgasmes se sont apaisés, chuchotent des mots d'amour dans le creux de leurs oreilles respectives. Emma et moi les regardons avec attendrissement, émus par cette beauté pure qui émane de leur union.
"Magnifique", murmure Emma en se blottissant contre moi. "L'amour dans toute sa splendeur."
Nous nous installons tous les quatre sur cette couche improvisée de foin et de couvertures. Nos corps nus s'entremêlent naturellement, sans pudeur ni gêne. Julie repose dans les bras de Thomas, rayonnante de bonheur. Emma et moi les enlaçons, formant un cocon de chaleur humaine dans cette bergerie perdue.
Dehors, l'orage s'éloigne définitivement, laissant place au silence de la montagne. Dans cette quiétude retrouvée, nous nous endormons peu à peu, comblés et apaisés, portés par la certitude d'avoir vécu quelque chose d'unique et de précieux.
L'aube filtre à travers les fenêtres de la bergerie quand j'ouvre les yeux. La lumière douce et rosée du matin succède à l'or trouble de la lanterne qui s'est éteinte dans la nuit. Nos corps nus s'éveillent lentement sur le lit improvisé de foin et de couvertures où nous nous sommes endormis, mêlés les uns aux autres.
Emma repose contre mon flanc, sa tête nichée dans le creux de mon épaule. Ses cheveux châtains répandus sur ma poitrine portent encore l'odeur musquée de nos ébats. Sa main posée sur mon ventre remue légèrement, signe qu'elle émerge du sommeil. De l'autre côté, Julie et Thomas dorment encore, enlacés avec cette tendresse nouvelle que leur a apportée cette nuit de découvertes.
Le silence de la montagne nous enveloppe, seulement troublé par le bêlement lointain du troupeau d'Emma et le murmure du ruisseau qui dévale la pente. L'orage s'est éloigné, ne laissant derrière lui que cette fraîcheur lavée qui suit les tempêtes d'altitude.
Emma bouge contre moi, sa jambe glisse entre les miennes. Je sens son sourire contre ma peau avant même qu'elle lève la tête vers moi.
"Bonjour", murmure-t-elle, sa voix encore enrouée de sommeil et de plaisir.
"Bonjour", je réponds en caressant ses cheveux emmêlés.
Ses yeux verts s'emplissent de paillettes dorées dans la lumière matinale. Il y a dans son regard une sérénité que je n'y avais pas vue hier soir, comme si cette nuit avait apaisé une faim longtemps contenue.
"Tu as bien dormi ?" demande-t-elle en traçant des cercles paresseux sur mon torse.
"Mieux que depuis longtemps".
C'est la vérité. Malgré la rudesse de notre couche improvisée, et peut-être grâce à l'épuisement qui a suivi nos ébats, j'ai sombré dans un sommeil profond et réparateur. Comme si cette nuit avait libéré des tensions que je ne soupçonnais même pas porter.
Julie s'étire à côté de nous, réveillée par nos chuchotements. Ses yeux papillonnent avant de s'ouvrir complètement. Quand elle réalise où elle se trouve, nue contre Thomas qui l'enlace encore, une rougeur délicieuse envahit ses joues.
"Oh mon dieu", souffle-t-elle. "Nous avons vraiment..."
"Oui", répond Emma avec ce sourire énigmatique qui lui appartient. "Et c'était magnifique."
Thomas se réveille à son tour, sursaute légèrement en découvrant la situation. Mais rapidement, un sourire béat envahit son visage. Il resserre instinctivement son étreinte autour de Julie, enfouit son visage dans ses cheveux blonds.
"Je n'arrive pas à croire que tout ça soit arrivé", murmure-t-il.
Emma se lève avec cette grâce qui m'avait frappé dès notre première rencontre. Sa nudité dans la lumière du matin est encore plus troublante que dans les ombres dansantes de la veille. Elle récupère ses vêtements éparpillés sur le sol de la bergerie, commence à s'habiller avec des gestes lents, presque cérémoniaux.
"Il faut que je m'occupe du troupeau", explique-t-elle. "Mais prenez votre temps. La montagne n'est pas pressée."
Elle enfile sa culotte, puis son jean délavé. Quand elle passe son débardeur par-dessus sa tête, je ressens une pointe de nostalgie, comme si elle effaçait les traces de notre intimité partagée.
Nous nous habillons à notre tour, dans un silence empreint de gêne et de mélancolie. Nos vêtements de randonneurs, séchés dans la nuit, contrastent étrangement avec l'abandon sensuel que nous venons de vivre. Comme si nous remettions nos masques urbains après avoir goûté à une vérité plus sauvage.
Emma prépare un petit déjeuner frugal : pain de campagne, miel de montagne, lait encore tiède de ses chèvres. Nous mangeons en silence, chacun perdu dans ses pensées. Le goût du miel sur ma langue réveille des échos des saveurs intimes que j'ai explorées cette nuit.
"Le sentier vers la vallée est là-bas", dit finalement Emma en désignant un chemin à flanc de coteau. "Vous devriez atteindre la route avant midi."
Julie consulte sa montre, réalise que nous allons revenir à la civilisation, nos vies ordonnées, nos habitudes rassurantes. Cette perspective me serre le cœur d'une façon inattendue.
"Emma", commence Julie, cherchant visiblement ses mots. "Cette nuit... je voulais te remercier pour..."
"Ne remercie pas", coupe doucement Emma. "Nous nous sommes offert du plaisir mutuellement. C'est le plus beau des échanges."
Nous rassemblons nos affaires, bouclons nos sacs. Ces gestes mécaniques prennent une dimension particulière, comme s'ils marquaient la fin d'un rêve éveillé. Thomas semble particulièrement troublé, ses regards vers Emma trahissent une émotion plus profonde que la simple gratitude.
"Est-ce qu'on peut... est-ce qu'on peut revenir ?" demande-t-il d'une voix hésitante.
Emma sourit, s'approche de lui. Elle pose sa main sur sa joue, caresse sa peau encore marquée par la barbe naissante.
"La montagne accueille toujours ceux qui savent l'apprécier", répond-elle énigmatiquement.
Elle nous accompagne jusqu'à la sortie de la bergerie. Le soleil grimpe déjà sur les crêtes, promet une journée radieuse après l'orage de la nuit. Le paysage, lavé par la pluie, brille d'une pureté cristalline qui me coupe le souffle.
"Merci", dis-je simplement. "Pour tout."
Emma me regarde droit dans les yeux, et j'y lis cette intensité qui m'avait bouleversé dès notre première rencontre.
"Merci à toi", répond-elle. "Vous m'avez rappelé que la solitude peut avoir une fin, même temporaire."
Nous nous mettons en marche vers le sentier, nos pas crissent sur l'herbe humide de rosée. Après quelques mètres, je me retourne. Emma se tient devant sa bergerie, une silhouette gracile qui se détache sur la pierre grise. Elle lève la main dans un salut qui ressemble à une bénédiction.
Le sentier serpente à flanc de montagne, nous éloigne progressivement de cette vallée perdue où nous avons vécu une nuit hors du temps. Nous marchons en silence, chacun perdu dans ses souvenirs. L'air vif de l'altitude emplit nos poumons, chasse peu à peu les effluves troublants de la bergerie.
"Vous croyez qu'on en reparlera ?" finit par demander Julie.
Thomas et moi échangeons un regard. Cette question touche au cœur de nos interrogations. Comment intégrer cette expérience dans nos vies ordonnées ? Comment expliquer ce qui s'est passé sans le dénaturer ?
"Peut-être que certaines choses sont trop belles pour être mises en mots".
Julie hoche la tête, semble comprendre. Thomas reste silencieux, mais je vois dans ses yeux qu'Emma a marqué quelque chose de profond en lui. Cette nuit a éveillé en nous des sensations que nous pensions endormies, révélé des aspects de nos personnalités que nous ignorions.
Le sentier amorce sa descente vers la vallée. À mesure que nous perdons de l'altitude, les signes de la civilisation réapparaissent : premiers pylônes électriques, rumeur lointaine de la circulation. Cette transition me serre le cœur. J'ai l'impression de quitter un monde enchanté pour replonger dans la banalité du quotidien.
"Là-bas", annonce Thomas en pointant du doigt un toit rouge au fond de la vallée. "C'est l'auberge où nous avons laissé la voiture."
Effectivement, notre Renault Scenic grise nous attend sagement sur le parking, couverte de rosée matinale. Cette vision si prosaïque contraste violemment avec l'intensité de ce que nous venons de vivre.
Nous chargeons nos sacs dans le coffre, prenons place dans l'habitacle familier. Le contact de la banquette en tissu, l'odeur de plastique et de désodorisant me font l'effet d'un retour brutal à la réalité.
"Où est-ce qu'on va maintenant ?" demande Julie en bouclant sa ceinture.
"Chez nous", réponds-je mécaniquement.
Mais en prononçant ces mots, je réalise à quel point cette notion de "chez nous" me semble soudain floue. Où est vraiment notre place ? Dans nos appartements urbains climatisés ou dans cette bergerie perdue où nous avons découvert des vérités sur nous-mêmes ?
Je démarre le moteur, engage la voiture sur la route de montagne. Dans le rétroviseur, les sommets s'éloignent progressivement. Quelque part là-haut, Emma reprend sa vie solitaire, garde ses moutons, attend peut-être d'autres égarés qu'elle initiera à ses mystères.
"Tu crois qu'elle fait ça souvent ?" demande soudain Julie, comme si elle lisait dans mes pensées.
"Je ne sais pas", avoue-je. "Et au fond, est-ce que ça change quelque chose ?"
Julie réfléchit, secoue finalement la tête.
"Non. Ce qui compte, c'est ce que nous avons vécu, nous."
Thomas, qui n'a pratiquement pas parlé depuis notre départ, se penche soudain vers l'avant.
"Je vais revenir", annonce-t-il d'une voix déterminée. "Pas forcément pour... enfin, vous comprenez. Mais je vais revenir."
Je souris dans le rétroviseur. Thomas a toujours eu cette capacité à laisser son cœur guider ses décisions. Cette nuit l'a transformé, je le sens dans sa voix, dans sa posture. L'adolescent timide a laissé place à un homme conscient de ses désirs.
Nous roulons maintenant sur l'autoroute qui nous ramène vers Paris. Le paysage défile, monotone après la beauté sauvage des Alpes. Nos téléphones portables retrouvent du réseau, affichent leurs cortèges de messages et de notifications. La vraie vie reprend ses droits.
Mais dans ma mémoire, intact et précieux, reste le souvenir de cette nuit extraordinaire. L'odeur du foin mêlée à celle de la peau d'Emma, la douceur de ses lèvres, l'intensité de son regard quand elle s'abandonnait. Ces sensations m'accompagneront longtemps, comme un secret partagé avec la montagne.
Dans quelques heures, nous serons de retour dans nos appartements, nos bureaux, nos routines. Nous retrouverons nos masques sociaux, nos convenances policées. Mais quelque chose aura changé en nous, définitivement.
Car nous avons goûté à cette liberté sauvage que symbolise Emma, à cette sensualité primitive qui sommeille en chacun de nous. Et cette découverte, personne ne pourra jamais nous l'enlever.
Le compteur kilométrique égrène les distances qui nous séparent déjà de cette vallée perdue. Mais la bergère aux yeux verts continue de vivre en nous, gardienne de nos secrets les plus intimes, prêtresse d'un culte de plaisir que nous n'oublierons jamais.
Quelque part dans les Alpes, Emma sourit en regardant ses moutons paître. Elle sait que trois âmes citadines emportent avec elles un peu de sa magie sauvage. Et cela lui suffit, jusqu'à la prochaine fois où des égarés frapperont à sa porte.
"On est vraiment perdus", dis-je en refermant l'appareil. Ma voix résonne étrangement dans cette vallée encaissée où seul l'écho nous répond.
Les nuages s'accumulent au-dessus des crêtes dentelées, menaçants. L'air s'alourdit de cette électricité particulière qui précède l'orage en montagne. Julie s'approche, et malgré nos six années d'amitié, je ne peux m'empêcher de remarquer comme son débardeur humide épouse les courbes de ses seins. Elle s'en aperçoit, me lance ce regard complice qu'elle a toujours eu, entre provocation et tendresse.
"Tu materas plus tard", plaisante-t-elle, mais sa voix porte une note différente, plus grave. "D'abord, sortons-nous de là."
Thomas rougit comme un adolescent. À vingt-quatre ans, notre ami conserve cette pudeur touchante qui contraste avec son corps sculpté par des années d'escalade. Je le vois détourner les yeux quand Julie s'étire, cambrant instinctivement ses reins pour soulager son dos endolori.
C'est alors que je la vois.
"Regardez, là-bas !"
Une silhouette se détache sur le versant opposé, gracile et sûre d'elle. Elle guide un troupeau de moutons vers ce qui ressemble à un enclos. Mes yeux plissent pour mieux distinguer ses traits. Même à distance, quelque chose en elle capte mon attention, une façon de se mouvoir qui évoque une sensualité naturelle, instinctive.
Nous descendons vers elle, nos semelles glissent sur l'herbe humide. Plus nous approchons, plus les détails se précisent. Elle porte un jean délavé qui épouse parfaitement ses hanches minces et ses cuisses fuselées. Sa chemise de flanelle à carreaux, ouverte sur un débardeur blanc, laisse deviner la naissance d'une poitrine menue mais ferme. Ses cheveux châtains, échappés d'une tresse négligente, dansent dans la brise qui précède l'orage.
Quand elle lève les yeux vers nous, mon souffle se suspend. Ses iris verts pailletés d'or brillent d'une intensité troublante. Elle a ce regard direct des gens de la montagne, sans fard ni détour, mais j'y perçois autre chose. Une solitude immense, une faim secrète qu'elle dissimule derrière un sourire poli.
"Vous êtes perdus ?" Sa voix porte un léger accent local, chantant et chaud. Elle s'approche de nous, et je remarque sa démarche, cette façon qu'elle a de poser le pied comme si elle épousait le terrain.
"Complètement", avoue Julie. "Nous cherchions le refuge du col des Aiguilles, mais..."
La jeune femme secoue la tête, un sourire amusé aux lèvres.
"Vous avez bifurqué trop tôt. Le refuge est à quinze kilomètres d'ici." Elle jette un coup d'œil vers les nuages noirs qui s'amoncellent. "Et l'orage va éclater d'un moment à l'autre."
Comme pour lui donner raison, un roulement de tonnerre résonne dans la vallée. Thomas sursaute, et je vois la bergère sourire devant sa réaction. Son regard s'attarde sur lui avec une attention particulière, détaille ses traits juvéniles, la carrure naissante de ses épaules.
"Je m'appelle Emma", dit-elle en tendant la main vers Thomas. Quand leurs paumes se touchent, je remarque comme elle prolonge le contact, comme ses doigts s'attardent contre sa peau.
"Thomas", balbutie-t-il, rouge jusqu'aux oreilles.
Elle se tourne vers nous, nous salue avec la même simplicité, mais je sens dans sa poignée de main une fermeté différente, presque évaluatrice. Ses yeux s'attardent sur Julie, glissent sur sa silhouette avec une curiosité non dissimulée.
"Marc", dis-je à mon tour. Sa main dans la mienne est rugueuse, marquée par le travail, mais ses ongles sont soignés. Elle me regarde droit dans les yeux, et j'ai l'impression qu'elle sonde quelque chose en moi, cherche une réponse à une question non formulée.
"Vous ne pourrez jamais rejoindre le refuge avant la nuit", reprend-elle. "Le sentier est dangereux quand il pleut, les pierres deviennent glissantes."
Un nouveau grondement de tonnerre ponctue ses paroles. Plus proche cette fois.
"Je vis là-haut", dit-elle en désignant une bergerie nichée contre la pente. "Il y a de la place. Je peux vous héberger pour la nuit."
Julie et moi échangeons un regard. L'offre paraît sincère, et nous n'avons guère le choix. Mais quelque chose dans le ton d'Emma, dans cette façon qu'elle a de nous observer, éveille en moi une curiosité trouble.
"C'est très généreux", répond Julie. "Nous ne voudrions pas vous déranger."
Emma secoue la tête, et je vois ses lèvres s'incurver en un sourire qui n'appartient qu'à elle.
"Cela fait six mois que je vis seule ici. Croyez-moi, votre compagnie sera... bienvenue."
Il y a dans sa voix une note que je n'arrive pas à identifier. Pas de la solitude, plutôt une faim retenue, un appétit longtemps contenu.
Les premières gouttes se mettent à tomber, grosses et tièdes. Emma siffle ses moutons qui se regroupent docilement vers l'enclos.
"Suivez-moi", dit-elle.
Je la regarde s'éloigner devant nous, hypnotisé par le balancement de ses hanches, par cette grâce naturelle qui émane de chacun de ses gestes. À côté de moi, Julie marche en silence, mais je sens son regard qui va d'Emma à Thomas, comme si elle aussi percevait cette tension sourde qui s'installe entre nous.
Thomas, lui, n'arrive plus à détacher ses yeux de notre hôtesse improvisée. Je le comprends. Emma dégage cette sensualité brute des femmes qui vivent au contact de la nature, loin des artifices urbains. Sa beauté n'a rien d'apprêté, elle coule de source comme l'eau des torrents.
Nous gravissons le sentier qui mène à la bergerie. Le bâtiment de pierre et de bois semble accroché à la montagne, comme s'il en était né. Emma pousse la porte de chêne massif, et une odeur de foin et de bois brûlé nous accueille.
"Entrez", dit-elle. "Vous êtes chez vous."
Mais quand elle prononce ces mots, ses yeux brillent d'un éclat particulier, comme si cette hospitalité montagnarde cachait des intentions bien plus troublantes.
L'orage éclate au-dehors. Nous voilà prisonniers de cette bergerie perdue, en compagnie d'une femme dont je pressens qu'elle va bouleverser bien plus que notre simple itinéraire de randonnée.
L'intérieur de la bergerie me saisit par son authenticité rustique. Les poutres patinées par les années supportent un plafond bas qui crée une intimité immédiate. Emma allume une lanterne à pétrole qui diffuse une lumière dorée, dansante. L'odeur du foin fraîchement coupé se mêle à celle du bois et à un parfum plus subtil, plus personnel, que je reconnais comme le sien.
"Vous devez avoir froid", dit-elle en sortant des couvertures de laine d'un coffre ancien. "Vos vêtements sont trempés."
Elle a raison. La pluie nous a surpris sur les derniers mètres, et nos vêtements techniques collent désagréablement à nos peaux. Julie grelotte légèrement, ses bras croisés sur sa poitrine. Thomas semble pétrifié, le regard fixé sur Emma qui se déplace avec cette grâce féline qui m'avait frappé dehors.
"Je vais préparer quelque chose de chaud", annonce Emma en se dirigeant vers un petit réchaud. Mais elle s'arrête devant Thomas, le dévisage avec cette intensité troublante. "Tu es gelé", murmure-t-elle en posant sa main sur son bras.
Le contact les électrise tous les deux. Je vois Thomas tressaillir, sa respiration s'accélérer. Emma laisse ses doigts remonter le long de son avant-bras, effleure son biceps tendu sous le tissu humide.
"Il faut ôter cette chemise", dit-elle d'une voix plus grave. "Tu vas tomber malade."
Thomas reste figé, comme hypnotisé. Emma sourit, ce sourire qui commence à m'obséder, et ses mains trouvent les boutons de sa chemise de randonnée. Elle les défait un à un, lentement, ses yeux plantés dans ceux du jeune homme.
Julie et moi observons cette scène, fascinés malgré nous. Il y a quelque chose d'irréel dans cette intimité soudaine, cette audace tranquille avec laquelle Emma prend possession de Thomas.
La chemise glisse sur ses épaules, révèle un torse pâle mais musclé par l'escalade. Emma pose ses paumes à plat sur sa peau, remonte vers ses pectoraux. Thomas gémit sourdement, ses yeux se ferment.
"Tu as la peau si douce", murmure-t-elle. "Si chaude."
Ses mains descendent maintenant, explorent le relief de ses abdominaux, s'attardent sur cette ligne de poils bruns qui disparaît sous la ceinture. Thomas se cambre instinctivement vers elle, ses hanches cherchent ce contact qu'elle devine et refuse encore.
"Emma..." balbutie-t-il, la voix rauque.
"Chut", répond-elle en posant un doigt sur ses lèvres. "Laisse-moi te réchauffer."
Elle s'agenouille devant lui sur le foin qui crisse sous ses genoux. Ses mains trouvent la boucle de sa ceinture, la défont avec une lenteur calculée. Je sens mon propre souffle s'accélérer, ma gorge se nouer. À côté de moi, Julie ne bouge plus, les lèvres entrouvertes.
Le pantalon de Thomas glisse sur ses cuisses. Emma contemple le renflement visible sous son caleçon de coton gris, y pose sa joue comme pour en apprécier la chaleur et la fermeté.
"Tu es si dur", chuchote-t-elle. "Si tendu."
Ses doigts crochètent l'élastique, libèrent le sexe durci qui se dresse devant son visage. Thomas pousse un gémissement étranglé, ses poings se serrent dans le vide.
Emma l'observe un instant, admirative. Puis sa langue pointe, effleure délicatement le gland rosé. Thomas sursaute comme s'il avait reçu une décharge électrique.
"Oh mon dieu", souffle Julie à côté de moi.
Emma sourit sans quitter sa position. Sa bouche s'entrouvre, accueille l'extrémité tendue. Thomas gémit plus fort, ses hanches basculent vers elle. Elle le prend plus profondément, sa tête amorce un va-et-vient régulier.
Je la regarde faire, hypnotisé par cette fellation offerte avec tant de naturel. Ses lèvres glissent sur la hampe durcie, créent une étanchéité parfaite. Sa langue dessine des arabesques sur la peau tendue, s'attarde sur ce point sensible juste sous le gland.
Thomas halète maintenant, ses mains agrippent instinctivement les cheveux châtains d'Emma. Elle accepte cette prise de contrôle, accélère le rythme. Le bruit de succion résonne dans la bergerie silencieuse, mêlé aux gémissements de plus en plus rauques du jeune homme.
"Je vais... je vais jouir", prévient-il d'une voix brisée.
Emma ne ralentit pas. Au contraire, elle intensifie ses caresses, sa main libre vient masser les testicules contractés. Thomas se cambre violemment, tout son corps se tend dans un spasme incontrôlable.
Il jouit dans sa bouche avec un cri étouffé, les reins soulevés, les cuisses tremblantes. Emma l'accompagne jusqu'au bout, avale sa semence avec une gourmandise qui me bouleverse. Elle continue de le caresser doucement pendant qu'il redescend de son extase, léchant les dernières traces de plaisir.
Quand elle se relève enfin, ses lèvres brillent encore d'humidité. Elle regarde Thomas qui peine à retrouver son souffle, puis se tourne vers Julie et moi. Dans ses yeux verts danse une lueur de défi, comme si elle nous mettait au défi de réagir à ce qu'elle vient d'accomplir.
"Voilà", dit-elle simplement. "Il ne ressent plus le froid."
Le silence qui suit pèse lourdement dans la bergerie. Dehors, l'orage gronde avec plus de violence, comme s'il faisait écho à la tempête de désir qui vient de s'abattre sur nous.
Thomas, encore chancelant, se laisse tomber sur une botte de foin. Emma lui tend une couverture qu'il accepte d'une main tremblante. Mais ses yeux ne la quittent plus, brillants d'une reconnaissance mêlée d'adoration.
Je sens mon propre corps réagir à ce spectacle, mon sexe durcir contre ma volonté. À côté de moi, Julie respire plus vite, ses joues se sont empourprées. Emma nous observe
L'orage redouble de violence au-dehors, les éclairs zèbrent les fenêtres de la bergerie d'une lumière blanche et crue. Mais à l'intérieur, seule la lanterne à pétrole nous éclaire de sa lueur dorée et vacillante. L'atmosphère s'est chargée d'une électricité différente, plus troublante que celle qui gronde dans le ciel.
Julie n'a pas bougé depuis la fin du spectacle qu'Emma vient d'offrir à Thomas. Elle reste figée, les lèvres entrouvertes, le souffle court. Ses yeux vont d'Emma, qui se dresse maintenant devant nous avec cette assurance tranquille, à Thomas qui récupère encore de son extase, enroulé dans sa couverture de laine.
"Julie", murmure Emma en s'approchant de mon amie. "Tu trembles."
C'est vrai. Je vois ses mains qui frémissent légèrement, sa poitrine qui se soulève de façon irrégulière sous son débardeur humide. Mais je doute que ce soit le froid qui provoque ces frissons.
"Je... je n'ai pas froid", balbutie Julie.
Emma sourit, ce sourire énigmatique qui semble contenir tous les secrets de la sensualité. Elle tend la main vers Julie, effleure sa joue d'une caresse si légère qu'elle en devient brûlante.
"Non", dit-elle doucement. "Ce n'est pas de froid que tu trembles."
Julie ferme les yeux sous cette caresse. Je la connais depuis des années, je sais reconnaître cette expression particulière qui envahit son visage quand le désir la submerge. Emma le perçoit aussi, ses doigts glissent maintenant le long de la mâchoire de Julie, descendent vers son cou.
"Tu es si belle", chuchote Emma. "Si troublée."
Elle guide Julie vers une épaisse botte de foin qui servira de couche improvisée. Julie se laisse faire, comme hypnotisée par cette femme qui semble connaître instinctivement tous les chemins du plaisir.
"Allonge-toi", murmure Emma.
Julie obéit, s'étend sur le foin parfumé. Emma s'agenouille à côté d'elle, ses mains trouvent l'ourlet du débardeur trempé. Elle le remonte lentement, révèle d'abord le ventre plat de Julie, puis la naissance de ses seins emprisonnés dans un soutien-gorge de sport blanc.
"Lève les bras", ordonne Emma d'une voix plus rauque.
Julie s'exécute, et le débardeur glisse par-dessus sa tête. Ses cheveux blonds retombent en cascade sur ses épaules nues. Emma contemple cette peau nacrée que la lumière de la lanterne caresse de reflets dorés.
"Magnifique", souffle-t-elle.
Ses mains remontent le long des flancs de Julie, s'arrêtent juste sous ses seins. Julie se cambre instinctivement, quêtant ce contact plus intime. Emma sourit devant cette impatience, fait glisser les bretelles du soutien-gorge sur les épaules frémissantes.
L'agrafe cède sous ses doigts. Les seins de Julie se libèrent, lourds et parfaits, les mamelons déjà durcis par l'excitation. Emma les contemple un instant, puis se penche pour en effleurer un du bout de la langue.
Julie pousse un gémissement étouffé, ses reins se cambrent vers cette bouche qui la torture délicieusement. Emma prend le mamelon entre ses lèvres, le titille avec une précision qui arrache à Julie des soupirs de plus en plus rauques.
Je regarde cette scène, fasciné malgré moi. Voir mon amie s'abandonner ainsi entre les mains prévenantes d'Emma éveille en moi des sensations contradictoires. Excitation, jalousie, désir... tout se mélange dans un cocktail vertigineux.
Emma passe maintenant au second sein, y prodigue les mêmes caresses savantes. Sa main libre descend vers le ventre de Julie, effleure le nombril, s'attarde sur cette zone si sensible juste au-dessus de la ceinture.
"Emma, s'il te plaît", halète Julie.
"S'il te plaît quoi ?" demande Emma en relevant la tête, les lèvres brillantes de salive.
"Continue... ne t'arrête pas."
Emma sourit, ses doigts trouvent la fermeture du legging de randonnée. Elle le fait glisser sur les hanches de Julie, révèle des cuisses fuselées, une culotte de coton rose qui dessine parfaitement le relief de son intimité.
"Tu es trempée", constate Emma en effleurant le tissu humide.
Julie rougit violemment, mais ne peut nier l'évidence. Emma glisse un doigt sous l'élastique, suit la ligne de la culotte jusqu'à l'entrejambe. Julie pousse un cri étouffé quand ce doigt effleure ses lèvres gonflées d'excitation.
"Si chaude", murmure Emma. "Si prête."
Elle retire complètement la culotte, expose l'intimité de Julie à la lumière dorée de la lanterne. Le sexe de mon amie brille d'humidité, les petites lèvres rosées s'écartent légèrement, révélant l'entrée de son vagin et le bouton durci de son clitoris.
Emma se positionne entre les cuisses écartées de Julie. Elle commence par des baisers légers sur l'intérieur des cuisses, remonte lentement vers le centre de son désir. Julie se tortille sur le foin, ses mains agrippent la paille, ses jambes tremblent d'anticipation.
Quand la langue d'Emma effleure enfin ses lèvres intimes, Julie pousse un cri qui résonne sous les poutres de la bergerie. Cette première caresse, si attendue, la fait se cambrer violemment.
Emma prend son temps, explore méthodiquement chaque repli de cette intimité offerte. Sa langue dessine des cercles autour du clitoris sans jamais le toucher directement, arrachant à Julie des gémissements de frustration délicieuse.
"Oh oui, là, juste là", halète Julie quand Emma s'aventure plus bas, sa langue pénètre légèrement dans son vagin pour y puiser cette saveur intime qu'elle semble savourer.
Je vois les cuisses de Julie se resserrer autour de la tête d'Emma, ses hanches onduler contre cette bouche qui la dévore avec tant de science. Emma introduit maintenant un doigt, puis deux, les courbe pour atteindre ce point secret qui fait hurler de plaisir.
Le rythme s'accélère. Emma alterne entre les caresses de sa langue sur le clitoris gonflé et les va-et-vient de ses doigts dans le fourreau brûlant. Julie n'arrive plus à contrôler ses réactions, ses cris se font plus aigus, plus désespérés.
"Je vais jouir", prévient-elle d'une voix brisée. "Emma, je vais..."
Mais Emma intensifie encore ses caresses, sa bouche se fait plus gourmande, ses doigts plus profonds. Julie explose dans un orgasme qui la secoue de spasmes incontrôlables. Ses reins se soulèvent, ses cuisses se contractent, un flot de cyprine inonde les lèvres d'Emma qui continue de la lécher avidement.
L'extase de Julie semble durer une éternité. Des vagues successives de plaisir la traversent, chacune arrachant un nouveau cri à sa gorge. Emma l'accompagne jusqu'au bout, ralentit progressivement ses caresses pour la laisser redescendre doucement.
Quand Julie retombe enfin sur le foin, pantelante et ruisselante de sueur, Emma se redresse. Ses lèvres brillent de l'intimité de mon amie, ses yeux verts pétillent de satisfaction.
"Délicieuse", murmure-t-elle en se léchant les lèvres.
Julie la regarde avec une expression d'adoration mêlée d'incrédulité, comme si elle n'arrivait pas à croire l'intensité de ce qu'elle vient de vivre.
Emma se tourne alors vers Thomas et moi. Dans ses yeux danse cette lueur prédatrice que je commence à connaître. Le jeu n'est pas terminé, loin de là.
L'air de la bergerie s'est épaissi, saturé de l'odeur musquée du plaisir qui vient de se répandre. Julie repose encore sur le foin, les jambes écartées, son corps nu luisant de sueur dans la lumière dorée de la lanterne. Thomas nous observe depuis son coin, les yeux brillants, le sexe à nouveau durci sous sa couverture. Et Emma... Emma me fixe avec cette intensité qui me fait perdre tous mes moyens.
"À nous maintenant", murmure-t-elle en s'approchant.
Je sens mon cœur s'emballer, ma respiration devenir erratique. Depuis le début de cette soirée, j'observe Emma mener ce jeu de séduction avec une maîtrise qui m'impressionne et m'excite à la fois. Mais maintenant qu'elle se tourne vers moi, je réalise que je ne suis pas préparé à subir cette tempête de sensualité.
Elle arrive devant moi, si proche que je sens la chaleur de son corps, l'odeur de sa peau mêlée au parfum intime de Julie qu'elle porte encore sur ses lèvres. Ses mains se posent sur mon torse, à travers ma chemise technique qui colle désagréablement à ma peau moite.
"Tu es tendu", constate-t-elle en faisant glisser ses paumes sur mes pectoraux. "Ton corps tout entier vibre de désir contenu."
Elle n'a pas tort. Depuis qu'elle a pris Thomas dans sa bouche, je lutte contre une érection douloureuse qui tend le tissu de mon pantalon. Mes mains tremblent légèrement, mes jambes peinent à me porter tant l'excitation me submerge.
Emma sourit devant mon trouble, ses doigts trouvent les boutons de ma chemise. Mais contrairement à la douceur dont elle a fait preuve avec Thomas et Julie, il y a dans ses gestes une urgence nouvelle, une brutalité contenue qui me bouleverse.
"Déshabille-toi", ordonne-t-elle d'une voix rauque. "Maintenant."
Je m'exécute, mes doigts maladroits peinent à défaire les boutons. Emma s'impatiente, saisit ma chemise et l'ouvre d'un geste brusque qui fait sauter les derniers boutons. Ils roulent sur le sol de pierre avec un bruit sec.
"Mieux", apprécie-t-elle en explorant mon torse nu.
Ses ongles griffent légèrement ma peau, tracent des sillons rouges sur mes pectoraux. Cette douleur légère décuple mon excitation. Emma s'en aperçoit, intensifie la pression de ses griffes.
"Tu aimes ça", constate-t-elle. "Tu aimes qu'on te marque."
Je ne réponds pas, incapable d'articuler le moindre mot. Elle descend vers mon ventre, ses ongles dessinent des arabesques sur mes abdominaux contractés. Quand elle atteint ma ceinture, elle s'arrête, lève les yeux vers moi.
"Dis-moi ce que tu veux", murmure-t-elle.
"Je... je te veux", balbutie-je d'une voix que je ne reconnais pas.
"Comment me veux-tu ?"
Cette question me déstabilise. Emma attend, un sourire carnassier aux lèvres. Autour de nous, Julie et Thomas retiennent leur souffle, témoins de cet interrogatoire sensuel.
"Fort", dis-je finalement. "Je te veux fort."
Emma éclate d'un rire cristallin qui résonne sous les poutres.
"Alors tu vas m'avoir fort", promet-elle.
D'un geste fluide, elle défait ma ceinture et fait glisser mon pantalon sur mes chevilles. Mon sexe durci tend le tissu de mon caleçon, une tache d'humidité marque déjà l'extrémité où perlent les premières gouttes de plaisir.
Emma contemple cette évidence de mon désir, y pose sa paume à travers le tissu. Je gémis sous ce contact, mes hanches basculent instinctivement vers elle.
"Pas encore", dit-elle en retirant sa main. "D'abord, tu vas me prendre."
Elle recule de quelques pas, commence à déboutonner sa chemise de flanelle. Chaque bouton qui cède révèle un peu plus de cette peau dorée que j'ai tant envie de caresser. Le tissu glisse sur ses épaules, tombe sur le sol jonché de paille.
Son débardeur blanc moule parfaitement ses seins menus mais fermes. Emma le fait passer par-dessus sa tête d'un geste fluide, libère cette poitrine que j'imaginais déjà. Ses seins sont parfaits, les mamelons roses durcis par l'excitation et la fraîcheur de la bergerie.
Mais elle ne s'arrête pas là. Ses mains trouvent la fermeture de son jean, le font glisser sur ses hanches. Elle ne porte pas de culotte, et son sexe rasé s'offre à mes regards dans toute sa perfection. Les lèvres roses sont légèrement écartées, révélant l'humidité qui témoigne de son propre désir.
"Viens", dit-elle simplement.
Je m'approche, les jambes flageolantes. Emma me pousse contre les planches rugueuses de la cloison, ses mains explorent mon torse avec une avidité nouvelle. Sa bouche trouve la mienne, m'embrasse avec une violence qui me coupe le souffle.
Nos langues se mélangent, se battent, se dévorent. Emma mord ma lèvre inférieure jusqu'au sang, je grogne contre sa bouche. Cette douleur attise encore mon désir, je l'attrape par les hanches, la plaque contre moi.
Elle sent mon sexe durci contre son ventre, ondule contre cette promesse de plaisir. Ses mains descendent vers mon caleçon, l'abaissent d'un geste impatient. Mon érection se libère, se dresse entre nous.
Emma l'empoigne fermement, la guide vers son intimité brûlante. Quand mon gland effleure ses lèvres humides, nous gémissons ensemble. Cette première caresse, si attendue, nous électrise tous les deux.
"Prends-moi", halète-t-elle contre mon oreille. "Prends-moi comme tu en meurs d'envie."
Je n'ai plus besoin d'encouragements. Mes mains saisissent ses cuisses, les soulèvent, l'adossent contre les planches. Elle enroule ses jambes autour de mes hanches, s'ouvre complètement à moi.
La pénétration est brutale, sauvage. Je la transperce d'un coup, m'enfonce jusqu'à la garde dans cette moiteur qui m'aspire. Emma crie, se cambre, plante ses ongles dans mes épaules.
"Oui !", hurle-t-elle. "Plus fort ! Plus profond !"
Je commence un va-et-vient puissant, nos corps claquent contre les planches à chaque assaut. Emma répond à chacun de mes coups de boutoir, ses hanches ondulent pour m'accueillir plus profondément encore.
La bergerie résonne de nos cris mêlés, du bruit sourd de nos chairs qui s'entrechoquent. Je la pilonne sans retenue, libère toute la tension accumulée depuis le début de cette soirée. Emma encaisse mes assauts avec une jouissance évidente, me griffe le dos, mord mon épaule.
"Retourne-moi", halète-t-elle soudain.
Je me retire de son étau brûlant, la fais pivoter face aux planches. Elle pose ses mains contre le bois, cambre ses reins, m'offre la courbe parfaite de ses fesses. Son sexe entrouvert brille d'humidité, m'appelle irrésistiblement.
Je la pénètre par-derrière d'un coup de rein puissant. Cette nouvelle position me permet d'aller plus loin, plus profond. Emma hurle de plaisir, ses poings martèlent les planches.
"Oui, comme ça ! Défonce-moi !"
Sa vulgarité soudaine attise encore ma passion. Je l'empoigne par les hanches, imprime un rythme sauvage à mes va-et-vient. Mon bassin claque contre ses fesses à chaque pénétration, créant une percussion hypnotique qui rythme nos ébats.
Emma se déchaîne sous mes assauts. Elle pousse des cris rauques, bestiaux, libère toute sa sensualité primitive. Ses cheveux collent à son visage en sueur, son dos se cambre de façon obscène pour m'offrir plus d'accès encore.
"Plus fort !", exige-t-elle. "Baise-moi plus fort !"
Je redouble d'intensité, mes reins travaillent comme un piston. Le plaisir monte en moi, vertigineux, incontrôlable. Emma se contracte autour de mon sexe, m'aspire, me trait avec une science qui me fait perdre la raison.
"Je vais jouir", grogne-je entre mes dents serrées.
"Jouis en moi", supplie-t-elle. "Vide-toi dans ma chatte !"
Ces mots crus achèvent de me faire basculer. Je la pénètre une dernière fois avec une violence inouïe, m'enfonce si profondément que nos pubis se touchent. Mon sexe pulse, se contracte, libère sa semence brûlante dans ses profondeurs.
Emma hurle quand elle sent ma jouissance l'inonder. Ses propres spasmes la secouent, son vagin se contracte autour de mon sexe encore palpitant. Nous jouissons ensemble dans un râle animal qui résonne sous les poutres anciennes.
L'extase semble durer une éternité. Nos corps soudés tremblent des derniers soubresauts du plaisir. Emma s'effondre contre les planches, pantelante, ruisselante de sueur et de jouissance mêlées.
Je reste en elle quelques instants encore, savourant cette intimité parfaite. Nos souffles se mélangent, nos cœurs battent à l'unisson. Autour de nous, la bergerie a retrouvé son silence, seulement troublé par le crépitement de la lanterne et les derniers grondements de l'orage qui s'éloigne.
Quand je me retire enfin, un filet de sperme coule le long des cuisses d'Emma. Elle se retourne, m'embrasse avec une tendresse inattendue après tant de sauvagerie.
"Magnifique", murmure-t-elle contre mes lèvres.
Quatrième Partie : L'Éveil
Nous restons allongés sur le foin, nos souffles encore haletants après l'intensité de ce qui vient de se passer entre Emma et moi. La bergerie baigne dans cette quiétude particulière qui suit l'extase, seulement troublée par le crépitement de la lanterne et les derniers grondements de l'orage qui s'éloigne.
Emma repose contre mon flanc, sa peau encore moite de sueur, ses cheveux châtains collés à son visage. Sa main dessine des cercles paresseux sur mon torse pendant que mon souffle retrouve progressivement un rythme normal. À côté de nous, Julie et Thomas n'ont pas bougé, figés par le spectacle de notre étreinte sauvage.
Mais je sens une tension différente émaner d'eux. Julie, allongée sur le dos, respire de façon saccadée. Ses tétons sont encore durcis, témoins de l'excitation que notre exhibition a ravivée en elle. Thomas, assis contre une poutre, ne parvient pas à détacher son regard du corps nu d'Emma, et je remarque le renflement visible sous la couverture qui le recouvre à peine.
"C'était...", commence Julie d'une voix rauque, sans parvenir à terminer sa phrase.
Emma relève la tête, sourit en observant l'état dans lequel se trouvent nos deux compagnons.
"Excitant ?" complète-t-elle avec malice. "Je vous ai sentis nous regarder. Vos regards sur nos corps... c'était délicieux."
Julie rougit violemment, mais ne détourne pas les yeux. Thomas déglutit péniblement, ses poings se serrent dans la paille.
"Je... nous...", balbutie-t-il.
"Vous avez envie l'un de l'autre", constate Emma avec cette perspicacité troublante qui la caractérise. "Cela se voit, se sent. Cette tension entre vous deux..."
Elle a raison. Maintenant que les inhibitions sont tombées, je perçois clairement cette attraction mutuelle que Julie et Thomas ont toujours cachée derrière leur amitié. Leurs regards se cherchent et se fuient, leurs corps trahissent un désir qu'ils n'osent plus nier.
Emma se redresse, s'approche d'eux avec cette grâce féline qui me fascine. Elle s'agenouille entre Julie et Thomas, pose une main sur la cuisse de chacun.
"Pourquoi vous retenir ?" murmure-t-elle. "Nous avons tous franchi cette frontière. Vous pouvez vous abandonner."
Julie et Thomas se regardent, et dans leurs yeux je lis l'évidence de leur désir mutuel. Cette nuit a brisé toutes les barrières, révélé des vérités que l'amitié masquait jusqu'alors.
"Julie...", chuchote Thomas d'une voix tremblante.
"Oui", répond-elle simplement, sans qu'il ait besoin de formuler sa question.
Thomas s'approche d'elle, lentement, comme s'il craignait de briser le charme. Quand leurs lèvres se touchent enfin, c'est avec une tendresse infinie, chargée de toutes ces années d'amitié qui se muent soudain en passion.
Leur baiser s'approfondit, devient plus ardent. Les mains de Thomas glissent dans les cheveux blonds de Julie, la rapprochent de lui. Elle gémit contre sa bouche, ses propres mains explorent ce torse qu'elle a tant de fois admiré en secret.
Emma et moi nous installons près d'eux, témoins privilégiés de cette éclosion amoureuse. Il y a quelque chose d'émouvant dans cette découverte mutuelle, cette façon qu'ils ont de se caresser avec une vénération presque religieuse.
Thomas fait glisser ses lèvres le long du cou de Julie, dépose une constellation de baisers sur sa peau nacrée. Elle renverse la tête en arrière, s'offre à ces caresses avec un abandon total. Ses mains trouvent la couverture qui protège encore la nudité de Thomas, l'écartent pour révéler son sexe à nouveau durci.
"Tu es si beau", murmure-t-elle en l'effleurant délicatement.
Thomas frissonne sous cette caresse légère, ses hanches basculent instinctivement vers elle. Mais contrairement à l'urgence sauvage qui avait présidé à nos ébats avec Emma, Julie et Thomas prennent leur temps, savourent chaque sensation, chaque découverte.
Julie s'allonge sur le foin, attire Thomas sur elle. Il résiste un instant, la contemple dans la lumière dorée de la lanterne comme s'il voulait graver cette image dans sa mémoire.
"Tu es sûre ?" demande-t-il d'une voix étranglée.
Pour toute réponse, Julie guide sa main vers son intimité encore humide des caresses d'Emma. Thomas gémit en sentant cette chaleur moite, cette preuve tangible de son désir.
"Fais-moi l'amour", chuchote-t-elle. "S'il te plaît."
Thomas se positionne entre ses cuisses écartées, guide son sexe vers l'entrée de son vagin. Quand il commence à la pénétrer, lentement, avec une délicatesse infinie, Julie pousse un soupir de bonheur pur.
"Oh Thomas...", halète-t-elle. "Oui, comme ça."
Il s'enfonce en elle par petits coups, laisse le temps à leurs corps de s'apprivoiser. Cette tendresse contraste avec la brutalité de mes ébats précédents avec Emma, mais elle n'en est pas moins émouvante. Julie enroule ses jambes autour des hanches de Thomas, l'accueille plus profondément en elle.
Leurs regards ne se quittent pas pendant qu'ils font l'amour. Il y a dans leurs yeux une émotion si pure, si intense, que je me sens privilégié d'en être témoin. Emma semble également touchée par cette beauté, sa main trouve la mienne, nos doigts s'entrelacent.
Thomas imprime maintenant un rythme régulier à ses va-et-vient, ses hanches ondulent avec une fluidité naturelle. Julie répond à chacun de ses mouvements, leurs corps se cherchent et se trouvent avec une harmonie parfaite.
"Je t'aime", murmure soudain Thomas contre les lèvres de Julie.
"Moi aussi", répond-elle, les yeux brillants de larmes de joie. "Je t'aime depuis si longtemps."
Cette déclaration les emporte vers des sommets encore plus intenses. Leurs étreintes se font plus passionnées, leurs baisers plus profonds. Thomas accélère légèrement le rythme, Julie gémit plus fort, ses ongles griffent le dos de son amant.
"Plus vite", souffle-t-elle. "Je sens que ça monte."
Thomas obéit, ses coups de boutoir deviennent plus soutenus. Le bruit de leurs chairs moites qui s'entrechoquent résonne dans la bergerie, mêlé à leurs gémissements de plus en plus rauques.
Julie se cambre sous Thomas, offre sa gorge à ses baisers avides. Il y dépose ses lèvres, mordille la peau tendre, aspire cette chair comme un vampire assoiffé. Les cuisses de Julie se resserrent autour de lui, l'emprisonnent dans son étau brûlant.
"Thomas, je vais jouir", prévient-elle d'une voix brisée. "Ne t'arrête pas, s'il te plaît."
Il intensifie encore ses mouvements, plonge en elle avec une régularité de métronome. Julie pousse des cris de plus en plus aigus, son corps se tend comme un arc. Thomas sent ses propres reins se contracter, la jouissance monter inexorablement.
"Ensemble", halète-t-il. "Jouissons ensemble."
Julie explose la première dans un orgasme qui la secoue de spasmes violents. Ses cris résonnent sous les poutres pendant que son vagin se contracte autour du sexe de Thomas. Cette étreinte ultime achève de le faire basculer.
Il jouit en elle avec un rugissement sourd, se vide dans ce fourreau qui l'aspire avidement. Leurs corps soudés tremblent des derniers soubresauts du plaisir, unis dans cette extase partagée qui scelle définitivement leur amour naissant.
Ils restent enlacés longtemps après que leurs orgasmes se sont apaisés, chuchotent des mots d'amour dans le creux de leurs oreilles respectives. Emma et moi les regardons avec attendrissement, émus par cette beauté pure qui émane de leur union.
"Magnifique", murmure Emma en se blottissant contre moi. "L'amour dans toute sa splendeur."
Nous nous installons tous les quatre sur cette couche improvisée de foin et de couvertures. Nos corps nus s'entremêlent naturellement, sans pudeur ni gêne. Julie repose dans les bras de Thomas, rayonnante de bonheur. Emma et moi les enlaçons, formant un cocon de chaleur humaine dans cette bergerie perdue.
Dehors, l'orage s'éloigne définitivement, laissant place au silence de la montagne. Dans cette quiétude retrouvée, nous nous endormons peu à peu, comblés et apaisés, portés par la certitude d'avoir vécu quelque chose d'unique et de précieux.
L'aube filtre à travers les fenêtres de la bergerie quand j'ouvre les yeux. La lumière douce et rosée du matin succède à l'or trouble de la lanterne qui s'est éteinte dans la nuit. Nos corps nus s'éveillent lentement sur le lit improvisé de foin et de couvertures où nous nous sommes endormis, mêlés les uns aux autres.
Emma repose contre mon flanc, sa tête nichée dans le creux de mon épaule. Ses cheveux châtains répandus sur ma poitrine portent encore l'odeur musquée de nos ébats. Sa main posée sur mon ventre remue légèrement, signe qu'elle émerge du sommeil. De l'autre côté, Julie et Thomas dorment encore, enlacés avec cette tendresse nouvelle que leur a apportée cette nuit de découvertes.
Le silence de la montagne nous enveloppe, seulement troublé par le bêlement lointain du troupeau d'Emma et le murmure du ruisseau qui dévale la pente. L'orage s'est éloigné, ne laissant derrière lui que cette fraîcheur lavée qui suit les tempêtes d'altitude.
Emma bouge contre moi, sa jambe glisse entre les miennes. Je sens son sourire contre ma peau avant même qu'elle lève la tête vers moi.
"Bonjour", murmure-t-elle, sa voix encore enrouée de sommeil et de plaisir.
"Bonjour", je réponds en caressant ses cheveux emmêlés.
Ses yeux verts s'emplissent de paillettes dorées dans la lumière matinale. Il y a dans son regard une sérénité que je n'y avais pas vue hier soir, comme si cette nuit avait apaisé une faim longtemps contenue.
"Tu as bien dormi ?" demande-t-elle en traçant des cercles paresseux sur mon torse.
"Mieux que depuis longtemps".
C'est la vérité. Malgré la rudesse de notre couche improvisée, et peut-être grâce à l'épuisement qui a suivi nos ébats, j'ai sombré dans un sommeil profond et réparateur. Comme si cette nuit avait libéré des tensions que je ne soupçonnais même pas porter.
Julie s'étire à côté de nous, réveillée par nos chuchotements. Ses yeux papillonnent avant de s'ouvrir complètement. Quand elle réalise où elle se trouve, nue contre Thomas qui l'enlace encore, une rougeur délicieuse envahit ses joues.
"Oh mon dieu", souffle-t-elle. "Nous avons vraiment..."
"Oui", répond Emma avec ce sourire énigmatique qui lui appartient. "Et c'était magnifique."
Thomas se réveille à son tour, sursaute légèrement en découvrant la situation. Mais rapidement, un sourire béat envahit son visage. Il resserre instinctivement son étreinte autour de Julie, enfouit son visage dans ses cheveux blonds.
"Je n'arrive pas à croire que tout ça soit arrivé", murmure-t-il.
Emma se lève avec cette grâce qui m'avait frappé dès notre première rencontre. Sa nudité dans la lumière du matin est encore plus troublante que dans les ombres dansantes de la veille. Elle récupère ses vêtements éparpillés sur le sol de la bergerie, commence à s'habiller avec des gestes lents, presque cérémoniaux.
"Il faut que je m'occupe du troupeau", explique-t-elle. "Mais prenez votre temps. La montagne n'est pas pressée."
Elle enfile sa culotte, puis son jean délavé. Quand elle passe son débardeur par-dessus sa tête, je ressens une pointe de nostalgie, comme si elle effaçait les traces de notre intimité partagée.
Nous nous habillons à notre tour, dans un silence empreint de gêne et de mélancolie. Nos vêtements de randonneurs, séchés dans la nuit, contrastent étrangement avec l'abandon sensuel que nous venons de vivre. Comme si nous remettions nos masques urbains après avoir goûté à une vérité plus sauvage.
Emma prépare un petit déjeuner frugal : pain de campagne, miel de montagne, lait encore tiède de ses chèvres. Nous mangeons en silence, chacun perdu dans ses pensées. Le goût du miel sur ma langue réveille des échos des saveurs intimes que j'ai explorées cette nuit.
"Le sentier vers la vallée est là-bas", dit finalement Emma en désignant un chemin à flanc de coteau. "Vous devriez atteindre la route avant midi."
Julie consulte sa montre, réalise que nous allons revenir à la civilisation, nos vies ordonnées, nos habitudes rassurantes. Cette perspective me serre le cœur d'une façon inattendue.
"Emma", commence Julie, cherchant visiblement ses mots. "Cette nuit... je voulais te remercier pour..."
"Ne remercie pas", coupe doucement Emma. "Nous nous sommes offert du plaisir mutuellement. C'est le plus beau des échanges."
Nous rassemblons nos affaires, bouclons nos sacs. Ces gestes mécaniques prennent une dimension particulière, comme s'ils marquaient la fin d'un rêve éveillé. Thomas semble particulièrement troublé, ses regards vers Emma trahissent une émotion plus profonde que la simple gratitude.
"Est-ce qu'on peut... est-ce qu'on peut revenir ?" demande-t-il d'une voix hésitante.
Emma sourit, s'approche de lui. Elle pose sa main sur sa joue, caresse sa peau encore marquée par la barbe naissante.
"La montagne accueille toujours ceux qui savent l'apprécier", répond-elle énigmatiquement.
Elle nous accompagne jusqu'à la sortie de la bergerie. Le soleil grimpe déjà sur les crêtes, promet une journée radieuse après l'orage de la nuit. Le paysage, lavé par la pluie, brille d'une pureté cristalline qui me coupe le souffle.
"Merci", dis-je simplement. "Pour tout."
Emma me regarde droit dans les yeux, et j'y lis cette intensité qui m'avait bouleversé dès notre première rencontre.
"Merci à toi", répond-elle. "Vous m'avez rappelé que la solitude peut avoir une fin, même temporaire."
Nous nous mettons en marche vers le sentier, nos pas crissent sur l'herbe humide de rosée. Après quelques mètres, je me retourne. Emma se tient devant sa bergerie, une silhouette gracile qui se détache sur la pierre grise. Elle lève la main dans un salut qui ressemble à une bénédiction.
Le sentier serpente à flanc de montagne, nous éloigne progressivement de cette vallée perdue où nous avons vécu une nuit hors du temps. Nous marchons en silence, chacun perdu dans ses souvenirs. L'air vif de l'altitude emplit nos poumons, chasse peu à peu les effluves troublants de la bergerie.
"Vous croyez qu'on en reparlera ?" finit par demander Julie.
Thomas et moi échangeons un regard. Cette question touche au cœur de nos interrogations. Comment intégrer cette expérience dans nos vies ordonnées ? Comment expliquer ce qui s'est passé sans le dénaturer ?
"Peut-être que certaines choses sont trop belles pour être mises en mots".
Julie hoche la tête, semble comprendre. Thomas reste silencieux, mais je vois dans ses yeux qu'Emma a marqué quelque chose de profond en lui. Cette nuit a éveillé en nous des sensations que nous pensions endormies, révélé des aspects de nos personnalités que nous ignorions.
Le sentier amorce sa descente vers la vallée. À mesure que nous perdons de l'altitude, les signes de la civilisation réapparaissent : premiers pylônes électriques, rumeur lointaine de la circulation. Cette transition me serre le cœur. J'ai l'impression de quitter un monde enchanté pour replonger dans la banalité du quotidien.
"Là-bas", annonce Thomas en pointant du doigt un toit rouge au fond de la vallée. "C'est l'auberge où nous avons laissé la voiture."
Effectivement, notre Renault Scenic grise nous attend sagement sur le parking, couverte de rosée matinale. Cette vision si prosaïque contraste violemment avec l'intensité de ce que nous venons de vivre.
Nous chargeons nos sacs dans le coffre, prenons place dans l'habitacle familier. Le contact de la banquette en tissu, l'odeur de plastique et de désodorisant me font l'effet d'un retour brutal à la réalité.
"Où est-ce qu'on va maintenant ?" demande Julie en bouclant sa ceinture.
"Chez nous", réponds-je mécaniquement.
Mais en prononçant ces mots, je réalise à quel point cette notion de "chez nous" me semble soudain floue. Où est vraiment notre place ? Dans nos appartements urbains climatisés ou dans cette bergerie perdue où nous avons découvert des vérités sur nous-mêmes ?
Je démarre le moteur, engage la voiture sur la route de montagne. Dans le rétroviseur, les sommets s'éloignent progressivement. Quelque part là-haut, Emma reprend sa vie solitaire, garde ses moutons, attend peut-être d'autres égarés qu'elle initiera à ses mystères.
"Tu crois qu'elle fait ça souvent ?" demande soudain Julie, comme si elle lisait dans mes pensées.
"Je ne sais pas", avoue-je. "Et au fond, est-ce que ça change quelque chose ?"
Julie réfléchit, secoue finalement la tête.
"Non. Ce qui compte, c'est ce que nous avons vécu, nous."
Thomas, qui n'a pratiquement pas parlé depuis notre départ, se penche soudain vers l'avant.
"Je vais revenir", annonce-t-il d'une voix déterminée. "Pas forcément pour... enfin, vous comprenez. Mais je vais revenir."
Je souris dans le rétroviseur. Thomas a toujours eu cette capacité à laisser son cœur guider ses décisions. Cette nuit l'a transformé, je le sens dans sa voix, dans sa posture. L'adolescent timide a laissé place à un homme conscient de ses désirs.
Nous roulons maintenant sur l'autoroute qui nous ramène vers Paris. Le paysage défile, monotone après la beauté sauvage des Alpes. Nos téléphones portables retrouvent du réseau, affichent leurs cortèges de messages et de notifications. La vraie vie reprend ses droits.
Mais dans ma mémoire, intact et précieux, reste le souvenir de cette nuit extraordinaire. L'odeur du foin mêlée à celle de la peau d'Emma, la douceur de ses lèvres, l'intensité de son regard quand elle s'abandonnait. Ces sensations m'accompagneront longtemps, comme un secret partagé avec la montagne.
Dans quelques heures, nous serons de retour dans nos appartements, nos bureaux, nos routines. Nous retrouverons nos masques sociaux, nos convenances policées. Mais quelque chose aura changé en nous, définitivement.
Car nous avons goûté à cette liberté sauvage que symbolise Emma, à cette sensualité primitive qui sommeille en chacun de nous. Et cette découverte, personne ne pourra jamais nous l'enlever.
Le compteur kilométrique égrène les distances qui nous séparent déjà de cette vallée perdue. Mais la bergère aux yeux verts continue de vivre en nous, gardienne de nos secrets les plus intimes, prêtresse d'un culte de plaisir que nous n'oublierons jamais.
Quelque part dans les Alpes, Emma sourit en regardant ses moutons paître. Elle sait que trois âmes citadines emportent avec elles un peu de sa magie sauvage. Et cela lui suffit, jusqu'à la prochaine fois où des égarés frapperont à sa porte.
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1 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Magnifique histoire, pleine d'érotisme, sans vulgarité et très bien écrite.
Merci.
Merci.

