Entre deux feux (1/3)

- Par l'auteur HDS Pessac -
Récit érotique écrit par Pessac [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Entre deux feux (1/3) Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-09-2025 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Entre deux feux (1/3)
L’averse avait nettoyé les rues. Une drache subite et relativement brève, de grosses gouttes qui avaient lessivé le sol, évacué vers les égouts les traces hydrocarbures, les particules fines, les résidus de gommes pneumatiques de la rue. L’atmosphère s’en trouva assainie.

Juste en face de la terrasse du café, le parc Delamont. Lana huma l’odeur de la terre mouillée et de l’herbe qui s’est abreuvée. Nul doute que cette ondée fera reverdir les herbages passablement jaunis par la sécheresse et redonnera vigueur aux plantes avachies.
La jeune fille finit d’essuyer tables et chaises, remit en place les coussins d’assise sur les chaises cannées. Les premiers clients pourront s’installer confortablement pour déguster leur café.

Rentrant dans le bistrot, Lana alla remplir un moulin qui broiera les précieuses fèves d’arabica Bourbon pointu, réservé aux grands amateurs qui en font la demande expresse ; dans le second broyeur, plus grand, de l’arabica Typica Maragogype qui sera utilisé pour le plus couramment. Cela dit, ce Maragogype du Guatemala est un excellent café, la maison ne transige pas sur la qualité de ses caouas.

Dans le café, José, le patron et Mariana terminaient la mise en place. Ils étaient parfaitement rodés et n’avaient pas besoin de son aide. Lana put donc retourner sur la terrasse.
L’odeur de la terre avait été effacée bien sûr par les aromes des broyeurs mais lui revint au nez dès qu’elle retourna à l’extérieur. Elle aimait ce mélange d’odeurs délicates du petit matin.

Elle aimait aussi, surtout, l’instant présent. Avant le tumulte. Avant les commandes en cascade, les verres qu’on brise, les regards pressés. Ce moment suspendu entre nuit et jour, où tout est encore calme, ouvert.

— Comme toujours, Lana, murmura une voix grave mais douce.

Clément venait de s’asseoir à sa table près de la baie vitrée. Il vient tous les matins, à 7h15 pile. Toujours rasé de frais, élégant sans ostentation, il a ce calme dans le regard qu’on trouve rarement chez les hommes pressés.

Lana ne lui demanda rien mais s’empressa de lui servir son Bourbon pointu, sans sucre mais accompagné d’un carré de chocolat noir 100% de fabrication artisanale et un verre d’eau. Et oui, le café, c’est presque un cérémonial « Aux Glycines ».
En prime, parce qu’on était lundi, elle déposa « L’Équipe » sur la table. Les autres jours, c’est « Le Parisien » que lisait Clément.

— Je vais finir par croire que tu lis dans mes pensées, plaisanta Clément.

Elle esquissa un sourire. Elle n'est pas du genre à trop parler. Mais elle l’apprécie, Clément. Régularité, politesse, respect. Ce sont là ces trois grandes qualités. Oh, il en a sûrement bien d’autres sinon comment serait-il devenu à son âge un des ténors du Barreau parisien. C’est vrai que naturellement sa carrure en impose, dans la vie de tous les jours comme dans le prétoire. Ajoutez à cela sa voix de baryton, voix de contrebasse qui vous enveloppe, vous capture.
C’est cette voix et ses tonalités chaudes qui ont séduit la jeune femme. Entendons-nous, séduit est sans doute un mot un peu fort pour qualifier l’attachement de la jeune femme, même si elle reconnait que le bonhomme ne la laisse pas indifférente. Mais elle ne sait vraiment pas comment elle réagirait s’il venait à lui faire la cour. Peut-être ne faudrait-il pas grand-chose pour qu’elle succombe... Ou pas. Allez savoir...

Clément lisait son journal, elle débarrassa sa tasse, en servit deux autres à des clients tout juste arrivés. C’est alors qu’elle l’aperçu : un gars, guitare en bandoulière, qui s’installait juste à côté du bistrot, devant la vitrine blanchie à la chaux d’un ancien magasin de fringues.
Elle ne le savait pas encore, mais ce gars-là allait bouleverser son monde !

Un frisson étrange l’envahit.
« Il n’est pas du quartier »

Lana en est certaine. Elle connait presque tout le monde dans le coin. Lui, a quelque chose de différent. De libre. D’inquiétant aussi.

Elle l’observa de loin, entre deux tables, pendant qu’il grattait sa guitare et chantait des airs en anglais, en espagnol, parfois même en italien. Il fermait les yeux en jouant, comme s’il disparaissait en lui-même.
Elle finit par franchir le paravent délimitant la terrasse et s’approcha du musicien. Quand leurs regards se croisèrent pour la première fois, elle ressentit une secousse. Comme un fil tendu entre eux.

— Jolie voix, dit-elle timidement.

Élias leva les yeux vers elle, un sourire un peu moqueur au coin des lèvres.

— Bien jolie serveuse.

Elle roula des yeux amusés et rougit

— Tu es nouveau ?
— Disons... de passage.
— Et tu dors où, « de passage » ?
— Là où la musique me mène.

Cette réponse la fit sourire. Il n’avait rien d’un dragueur. C’était dit sans calcul. Comme une évidence. Une simple vérité.
... ...

Le lendemain, Élias était de retour. À la même heure. Même mur. Même guitare.
Cette fois, elle lui apporta un café. Elle apprit qu’il s’appelait Elias.

— Cadeau de la maison, dit-elle.

Il la fixa, surpris. Puis il la remercia, bu une gorgée, et lui tendit un carnet usé.

— Lis ça.

Elle lut quelques lignes griffonnées :

"Elle passe, sans bruit, comme une plume d’encre sur ma peau.
Je ne sais pas son nom, mais je la reconnais."

Elle releva les yeux.
— Tu m’écris des poèmes maintenant ?
— Je t’écris ce que je ressens. C’est différent.
Le cœur de Lana rata un battement.
... ...

Depuis la terrasse où il dégustait son café, Clément l’observait. Il ne dit rien bien sûr. Mais il avait vu. Et comprit ! Il décida qu’il avait assez tergiversé, qu’il devait bouger avant que ne passent ses chances de la conquérir.

Le mercredi, Lana finissait son service à 20H00. Lorsqu’elle était sortie, Clément l’attendait. Il avait adopté une tenue décontractée : chemise mauve au col ouvert, jean noir.

— Accepterais-tu une invitation à dîner... avec moi ? Juste pour parler, mieux se connaitre...
Lana hésita. Elias était là, tout proche, adossé au mur. Il ne dit rien mais son regard brûlait d’interrogations.

Lana néanmoins accepta l’invitation. Par instinct ou par besoin de calme, de sérénité, elle n’aurait su dire. Ils cheminèrent sans se presser vers un petit restaurant italien caché au fond d’une ruelle. Avant d’arriver, pour la guider vers une table, Clément prit sa main, sa petite main dans la sienne. Lana ressentit un léger frisson, comme une ondée traversant son être.
Clément passa son temps à l’interroger, il voulait tout savoir d’elle, ses goûts, ses envies, ses aspirations, ses coups de cœur. Son but dans la vie.

Elle lui parla de ses études de biologie, interrompues faute de moyens. Nécessité de gagner sa vie. Déclara n’en avoir pas trop de regrets et avoua se plaire dans son rôle de serveuse : rencontrer des gens, les découvrir, observer, relever leurs petites manies, leurs travers, tout cela l’enchantait. L’amusait. Même si ...

Clément parla peu de lui, répondant par des phrases lapidaires aux questions qu’elle formulait. Lana s’amusa de cette pudeur, à moins que ce ne fut de la timidité. Toujours est-il qu’elle s’étonna de cette retenue : lui, le ténor du Barreau se révélait vraiment peu diseur dès qu’il s’agissait de lui alors qu’il s’envolait lorsqu’il parlait de son métier.

La conversation finit par prendre un tour plus confidentiel, plus intime. Lorsqu’au dessert, Clément avança sa main sur la table, que les extrémités de ses doigts vinrent toucher les bouts de doigts de son invitée, Lana tressaillit mais ne retira pas sa main.

— Je crois... je sais que je te plais, murmura Clément, les yeux plongés dans son regard de biche.

Lana sourit faiblement, fit glisser sa main sur celle de l’homme qui, finalement, se découvrait mais elle était torturée par ses interrogations.

— Clément, je ne suis pas sûre de ce que je ressens...
— Ce n’est pas grave, laissons faire le temps. Je ne te demande rien Lana, merci d’être là, ce soir.

Elle le remercia du regard. Avec Clément, tout était simple. Rassurant. Réconfortant et... confortable. Comme si rien ne pouvait lui arriver.

Pourtant, dans un coin de sa tête, une voix rauque lui chantait une mélodie qui la chavirait.
Clément la raccompagna jusque chez elle, déposa un baiser amical sur une joue, caressa l’autre d’un geste qui n’était pas aussi simplement amical. Mais il ne demanda pas à monter chez elle et s’éloigna dans la nuit. Lana le suivit du regard, hésitant entre rentrer chez elle et l’appeler. Puis, il tourna au coin de la rue et Lana secoua la tête, désolée.

C’est alors qu’Elias sortit de l’ombre où il était tapi jusque-là. Lana sursauta. Elle était effrayée et en même temps ravie de cette apparition.

— Tu veux entendre ce que j’ai écrit cette semaine ? Pour toi ?

Elias sortit un petit carnet, se racla la gorge et commença à chanter, a cappella. Sa chanson. Sa chanson pour elle. Chaque mot vibrait comme une blessure ancienne, comme un appel désespéré. Le jeune homme lui fit tourner la tête : il était si romantique ! Quand il eut fini, elle avait les larmes aux yeux.

— Tu es fou Elias, murmura-t-elle
— Peut-être... mais je suis fou de toi !

Elias s’approcha d’elle, lui passa un bras autour du cou et vint l’embrasser : Lana ne se défendit pas, ouvrit ses lèvres et savoura la fougue de ce premier baiser. Un baiser, puis un autre, d’autres encore alors que des mains déjà parcouraient son corps, capturaient ses seins, les pétrissaient avec ardeur. Lana sentit ses mamelons se dresser, presque douloureusement pendant qu’un incendie monstrueux se développait entre ses cuisses. Elle se déconnecta de toute réalité, son esprit plongeant dans l’impérieuse tourmente sexuelle que ces caresses déclenchaient. Le corps de Lana s’arqua, propulsant ses seins et son pubis vers Elias, l’invitant à dépasser des limites qu’elle ne voulait sûrement pas franchir. Mais ses sens étaient si enflammés qu’elle ne pouvait résister.

Avant qu’elle puisse rien y comprendre, les mains du guitariste étaient passées sous sa jupe, dans son slip. L’invasion avait été si soudaine, si inattendue qu’elle s’en trouva statufiée. Elle rua, tenta de se dégager, d’échapper à ses doigts qui la fouissaient. Son slip glissa sur ses cuisses, et Lana se retrouva dans cette position improbable où son sexe se trouvait désormais totalement accessible. Elle aurait voulu remettre le vêtement en place, protéger son triangle fendu mais étourdie, elle n’en trouva pas la force.

Partagée entre raison et folie, entre refus et acceptation, Lana se sentit toutefois très vite prête à céder. Plaquée au mur, elle finit par obéir aux mains qui la poussaient à écarter ses cuisses. Elle ne protesta pas quand Elias fit tomber le slip sur ses chaussures : elle se débarrassa elle-même de l’encombrant et écarta scandaleusement ses cuisses, se tassant même légèrement sur elle-même.

Alors qu’Elias l’étourdissait sous des baisers fougueux, ses doigts la dévastaient, jouaient dans ses replis, survoltaient son clitoris. Ses petites lèvres dépliées, écartées, sa fente ruisselante, Lana sentit son vagin se dilater, s’ouvrir, ouvrir la porte de son conduit intime. Des phalanges brutales pénétrèrent son antre incendié, cartographièrent son intimité, roulèrent sur la voute granuleuse du vestibule, patinèrent sur les parois velours du vagin, allèrent jusqu’à buter sur l’utérus. Les doigts allaient et venaient dans son chaudron, de plus en plus vite.

Quelques instants seulement et Lana se sentit prête à s’envoler. Elle refusait ce quasi-viol mais en même temps, elle s’y abandonnait avec délices. Et quand qu’un pouce s’en vint débusquer son clitoris, la pauvrette décolla, s’explosa dans les nues, grimpa au septième ciel, vibra dans une félicité libératrice. Genoux tremblants, sans les doigts enfoncés en elle et qui la soutenaient, elle se serait effondré sur le trottoir.

Lana, reprenant conscience, repoussa doucement son galant. Il était trop tôt, bien trop tôt pour aller plus loin. Elle était déjà allée beaucoup plus loin qu’elle n’aurait souhaité. Avec n’importe quel autre homme, elle ne se serait pas laissé faire, elle aurait hurlé, aurait bataillé, se serait dégagée. Elle n’aurait pas joui surtout. Avec n’importe quel autre homme mais pas lui. Car elle l’aimait ce poète un peu fou. Enfin, imaginait l’aimer. Sans en être bien certaine, partagée qu’elle était entre lui et Clément.
À cet instant, Elias, bien sûr, en voulait plus, en espérait beaucoup plus. Mais elle n’y était pas prête, bien qu’en mourant d’envie. Elias, Clément, elle n’était sûre de rien. Elle le lui dit. Du moins, lui dit-elle ses réserves, son besoin de tempérer, de temporiser.

Elias grimaça d’abord, puis retrouva un sourire engageant.

— Je... je comprends. Je regrette mais je comprends.
Il lui déposa un bisou sur son front, puis partit. Se retournant régulièrement. Des fois qu’elle changerait d’avis...
... .... ...

Lana vivait désormais entre deux vérités.
Avec Clément, elle rit, discute, partage des silences profonds. Il parle d’avenir, de stabilité, d’un monde à deux bien ancré. De douceur aussi, de soleil et de son avenir à elle.
Avec Élias, elle se perd. Il la touche, comme personne. Lui, ne parle de rien, mais avec une intensité brute, presque sauvage. Il écrit pour elle, chante pour elle, la regarde comme si elle était la seule chose qui comptait au monde.

Deux hommes si différents. Si elle ne cherchait pas un compagnon, un homme avec lequel elle ferait sa vie, les choses seraient plus simples. Lana, parfois, est une joyeuse salope. S’il s’agissait juste de s’amuser, les deux mecs, elle les prendrait bien ensemble, un dans sa chatte, un dans son cul. Même que si un troisième débarquait pour lui clouer le bec avec sa queue, elle ne dirait pas non. Lana, parfois, sait être une authentique putain, prête à se rouler dans la fange.

Mais là, les choses sont différentes. Un de ces deux hommes, elle le sait, elle le sent, pourrait être l’élu de son cœur.

Alors Lana vit un rêve à deux visages. En déséquilibre précaire. Elle sait que ça ne pourrait pas durer. Elle a peur.

Peur de les perdre.
Et surtout, surtout, elle a peur de se perdre...
... .... ...

Le lendemain, Clément était venu plus tôt que d’habitude. Il avait l’air tendu. Il portait son costume noir - celui qu’il réservait aux rendez-vous importants.
Lana, elle, avait à peine dormi. Chamboulée, perdue, incertaine. Au réveil, elle s’était sentie étrangère à elle-même.

— Tu vas bien ? demanda Clément, en voyant sa main trembler.

Elle hocha la tête. Puis son téléphone vibra. Un message. Juste un mot :

« Manques. » — signé Élias.

Clément vit l’écran. Et il comprit. Un silence lourd tomba. Puis il se leva.

— C’est lui, n’est-ce pas ? demanda-t-il en désignant le chanteur de rue.

Lana resta figée.
Il ne dit rien, ne cria pas. Ne s’énerva pas. Il murmura simplement :

— J’aurais préféré que tu me le dises.

Il quitta le café, lentement, dignement.

Et elle sentit une immense fissure s’ouvrir sous ses pieds.
... .... ...

Le jour suivant, pendant sa pause, elle alla voir Elias.

— J’ai revu Clément hier soir, dit-elle, ce qui était parfaitement faux.

Elias haussa les épaules.

— T’as décidé de redevenir une fille normale ?
— Non. J’ai décidé de redevenir « moi ». Et pour ça… il faut que je sois un moment sans personne.

Il se tourna vers elle, les yeux brillants, mais il ne la retint pas.

— Alors, chante fort, Léna. Où que tu sois. Et si un jour t’as envie de fuir, à deux… tu sais où me trouver.

Elle lui prit la main une dernière fois. Une larme roula. Puis elle retourna à sa tâche.
... .... ...

Lana ne parla à personne pendant deux jours. Elle ne répondit pas aux messages d’Élias. Elle n’ouvrit pas sa porte. Elle alla travailler, machinalement. Le monde avait perdu ses contours. Tout lui semblait flou. Vide.

Le troisième jour, elle quitta la ville, s’enfuit vers la mer. Sans prévenir.
Elle se promena le long de la côte, cheveux au vent, cœur en désordre.
Pourquoi avait-elle tout mélangé ? Pourquoi n’avait-elle pas choisi ?

Elle s’assit sur un banc face à l’océan.
Elle pensa à Clément. À sa patience, à sa constance.
Elle pensa à Élias. À sa flamme. À sa douleur.
Et à elle, surtout. Elle pensa à cette fille tiraillée entre deux hommes, mais surtout, entre deux versions d’elle-même. Celle qui voulait construire. Et celle qui voulait brûler.
... .... ...

À son retour, José, son patron et Mariana l’accueillir tout sourire.

— Lana, c’est trop génial ! On a gagné !

Comme elle haussait les épaules en signe d’incompréhension, Mariana expliqua :

— On a gagné au loto ! Bon, pas le gros lot mais une très jolie somme. Rondelette ! Et...

Mariana s’interrompit pour ménager le suspense :

— Nous avons décidé de te faire bénéficier de cette provence !

Lana fronça les sourcils :

— Providence ? rectifia-t-elle en riant.
— Oui c’est ça, providence, admit la roumaine. Lana, tu vas en profiter toi aussi : tu vas pouvoir reprendre tes études car nous te verserons chaque mois et pendant deux ans un smic sans que tu aies à travailler ici.

Abasourdie, Lana resta sans voix, incapable de les remercier. Elle avait besoin de quelques instants pour réaliser.
José la prit dans ses bras, lui glissa un bisou derrière l’oreille.

— Pour te remercier, sans toi, nous ne serions pas ensemble Mariana et moi, sans doute encore à nous flairer le derrière comme deux corniauds.

... .... ...

Un an et demi plus tôt, Lana avait fait la connaissance de Mariana à la cafète de l’Université. La jeune femme, roumaine, était contente d’avoir décroché ce job de serveuse-cuisinière-plongeuse... Les deux jeunes femmes s’étaient immédiatement entendues. Comme elle était hébergée dans un foyer, Lana n’avait pas tardé à lui proposer de venir habiter chez elle. Une amitié s’était nouée entre elles.

Dans l’exiguïté et la promiscuité de la chambre de bonne, à force de se côtoyer, de dormir dans le même lit étroit, un sentiment nouveau était apparu. Du moins, une attirance mutuelle.

Quand un soir, la blonde roumaine, était venue se plaquer dans le dos de Lana, torse nue, en train de faire sa toilette, les bouches s’étaient trouvées naturellement, leurs mains s’étaient affolées. Le slip de Lana avait vite dégringolé au sol, puis la brune avait déshabillé la blonde, savourant au passage ses seins magnifiques : délicieuses passe-crassanes, ces poires rebondies et fermes étaient surmontées d’irrésistibles cabochons clairs et rosés. Mariana avait, elle, littéralement gobé les Bonne-Louise, petites poires à chair blanche de Lana. Effrontées, les mignonettes étaient couronnées de « pédoncules », longs, gros et chocolat qui firent son bonheur.
Sur le lit, les deux femmes s’étaient câlinées, doucement, tendrement. Furieusement aussi. La bouche de l’une plaquée sur le sexe de l’autre, les lèvres de l’autre parcourant la conque de l’une, elles s’étaient étourdies de mille et une folies, de mille et une tendresses. Lana avait tant aimé la langue qui embrassait le fouillis de sa moule, déplié son corail écarlate, suçoté ses abondantes petites lèvres, tournicoté sur l’entrée de sa grotte. Elle, avait exploré le brugnon serré et timide de la roumaine, forcé l’entrée de son conduit, débusqué la perle tapie dans les petits frisottis incarnat. Mariana s’était soulée de l’élixir abondant de la brune. Leurs langues, avaient exploré leurs bijoux, parcouru leurs canyons submergés, agacés, suçoté leurs petits boutons frileux qui avaient fini par s’épanouir. Leurs doigts, infatigables baroudeurs, avaient exploré avec méthode leurs sentes intérieures, leurs goulets surchauffés et si merveilleusement doux et moelleux. Satinés. Brûlants.

Dans leur fièvre commune, Lana et Mariana avaient expérimenté la douceur et la plénitude des relations saphiques. Elles avaient joui, délicieusement, honteuses et ravies de leur indécence, fières, si fières de leur liberté assumée.

Pleinement conscientes néanmoins que leurs jeux n’étaient justement que des jeux. Les deux femmes s’aimaient beaucoup, mais ne s’aimaient pas tout court. Énorme différence ! Les hommes restaient leur priorité.

Quelques mois plus tard, l’héritage de sa mère épuisé, faute de revenus et ne voulant pas laisser à son amie la charge du loyer, Lana s’était résolu quitter la fac, sitôt validée sa troisième année. Elle avait été embauchée au bistrot « Aux Glycines ». Très naturellement, quand la seconde serveuse avait démissionné, elle avait proposé la candidature de Mariana.

Bien avant qu’ils n’en soient conscients eux-mêmes, elle avait très vite décelé leur attirance mutuelle. Aussi timides l’un que l’autre, sans jamais oser s’approcher. Un soir, après la fermeture, elle avait convoqué les deux timides :

— Bon, ça commence à bien faire vous deux ! Vous allez vous flairer le derrière pendant combien de temps encore ? José, tu l’aimes Mariana ! Tais-toi, ce n’est pas une question, c’est un constat. Et toi, Mariana, tu vas continuer à jouer la petite immigrée coincée et timide alors que tu es raide dingue de ton patron ! Alors merde, bougez-vous ! Et toi Mariana, interdiction de rentrer à la maison ce soir et les jours suivants : tu dors où tu veux, sous les ponts si ça te chante ! Mais je serais toi, je préfèrerais le lit de José. Quoique, si tu laisses passer ton tour ma chère amie, je m’y glisserais bien moi, dans le lit de José !

Sur ces bonnes paroles, elle les planta là et fit mine de partir. Les deux amoureux transis se regardèrent ébahis, puis Mariana fit un pas en direction de José, qui fit de même. Dix secondes plus tard, les deux bêtas s’embrassaient comme des morts de faim.

Mariana n’est plus jamais revenue dormir dans la chambre de bonne. Mais elle a invité Lana quelque fois dans sa couche. Avec José. Mais ça, c’est une autre histoire... »
... .... ...

Mais pour l’heure, Lana est sidérée. Comment croire à cette incroyable nouvelle ? Le loto gagnant ! La possibilité pour elle de reprendre ses études. Tellement inespéré !

À suivre...

Les avis des lecteurs

C'est une très belle histoire. Qui donne envie de lire très vite la suite!



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