Entre deux feux (2/3)

- Par l'auteur HDS Pessac -
Récit érotique écrit par Pessac [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Entre deux feux (2/3) Histoire érotique Publiée sur HDS le 07-09-2025 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
Tags : Sodomie Fist
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Entre deux feux (2/3)
Lana est prise entre deux feux, deux hommes qui la convoitent et au sujet desquels elle n’arrive pas à se décider. Ou plutôt si : elle décide de ne pas choisir, de prendre de la distance.
Mais un évènement a bousculé le cours de sa vie : la serveuse se voit offrir par ses patrons, gagnants d’un gros lot conséquent au Loto, la possibilité de reprendre ses études !

... .... ...

Pour l’heure, Lana est sidérée. Et heureuse : ce smic sera bien suffisant pour couvrir ses frais. Reprendre ses études ! Inespéré !

— Mais comment me remplacerez-vous ?
— On verra, on embauchera si nécessaire. Mais bon, si les vendredis et samedis soirs, tu pouvais venir faire des extras...
— Mais bien sûr ! Et en attendant, permettez que je vous remercie mes mignons !

Folle de joie, Lana roule une pelle à José et, plaquant Mariana au mur, elle l’embrasse goulument tout en lui glissant une patte-croche sous la jupe.

— Hey, perverse coquine, tu te balades chatte à l’heure pendant le service ? T’es gonflée ma salope !

Mariana soulève la jupe de Lana :

— Ouais, ben avec un string pareil, c’est encore pire que se promener sans rien ! déclare Mariana qui fit tourner sa complice sur elle-même, histoire de juger du spectacle.

Le string de Lana est en effet des plus minimalistes : un string ficelles minuscule, noué au milieu des hanches, il démarre sous la touffe brune et était constitué d’un bandeau de tissu rouge à peine plus large d’un centimètre ! Autant dire que le tissu disparait immédiatement mangé par le fendu, laissant les grandes lèvres dodues apparentes et ne couvrant côté pile que très partiellement l’étoile du Nord.

— Viens, on monte !

Dans le couloir de l’appartement à l’étage, les deux nénettes font voler jupes, chemises, soutien-gorge pour Mariana et string pour Lana. Les deux filles totalement nues s’effondrent avec un bel ensemble sur le lit conjugal alors que José qui a suivi s’installe dans un fauteuil face au paddock.

Ce n’est pas la première fois que Lana s’allonge sur le lit du couple. Tous trois ont expérimenté ce genre de trio à plusieurs reprises. Des parenthèses sexuelles totalement débridés dans lesquelles Lana ne se reconnait pas : elle se laisse aller à des extrémités ahurissantes. La douce et très pudique jeune femme se transforme en ces occasions en succube insatiable, en salope intégrale, avide d’expérimenter toutes les facettes du plaisir physique.

Il faut dire qu’elle est aidée en cela par le couple infernal. Si José, résolument candauliste, reste à l’écart une grande partie des débordements saphiques de ses complices de jeu, Mariana a révélé une nature très autoritaire et dominatrice, emmenant Lana dans des expérimentations souvent étonnantes, voire extrêmes. Godes gigantissismes, plugs monstrueux, Mariana enfile très souvent un énorme gode-ceinture pour baiser sauvagement son amie, n’hésite jamais à l’emmener aux frontières de la douleur et la soumettre à ses caprices. Si fouets et autres bâillons boule BDSM ne font pas partie de sa collection de sex-toys, menottes, pince-tétons, œufs vibrants, chaines anales viennent souvent pimenter les ébats. Pas de douleur vive, on reste dans le raisonnable même si Lana ne peut s’empêcher de redouter que sa maitresse ne plonge un jour ou l’autre dans des pratiques sadiques.

Mais la longue brune a parfaitement compris être sous l’emprise de la roumaine et réalise ne pouvoir s’en éloigner. Alors, elle subit, avec délice et empressement, toutes les inventions qui lui sont infligées. Ces folies sont comme une parenthèse très éloignée de sa vraie nature à l'issue desquelles, rhabillée, elle redevient la sage et presque timide demoiselle, rêveuse.

Ce soir, pour remercier ses patrons, elle va aller au-devant des demandes et envies de Mariana. Elle va prendre l’ascendant sur sa maitresse, elle va la dominer !

Lana galoche son amie avec passion alors que quatre mains partent immédiatement à l’aventure sur leurs deux corps embrasés. Comme à son habitude, Lana prend d’assauts les nichons de la roumaine, léchant, embrassant les globes faramineux, suçant et mordillant les tétons durcis. Les mordant même assez durement. Sa bouche maltraite un sein, une main tournicote et pinçouille le téton de son frère jumeau alors que la main gauche coule dans le delta brûlant de sa patronne. Mariana se laisse faire, s’abandonne. Roucoulades, petits cris de femmes chatouillées, profonds soupirs enamourés, les deux femmes s’aiment tendrement, somptueusement, férocement aussi. Leurs doigts enfouis profond dans leurs boutiques, elles se branlent avec ardeur alors que José, promptement déshabillé les observait avec délectation en se branlant doucement.

Lana se redresse soudain, vient se couler entre les cuisses de Mariana, se positionne en ciseau. Moule contre moule, les deux gouines se frottent, s’éliment leurs petits cons, se chahutent leurs clitos sensibles. Lana y met tout son cœur, impatiente qu’elle est de faire décoller son amie. Hagarde, elle pousse sa chatte sur celle de sa maîtresse, comme si elle voulait la pénétrer. Les mains torturent joyeusement les nichons, les grosses loches de la roumaine, les petits brugnons de la brune.

Lana arrive à ses fins : Mariana est la première à s’envoler. Criant, pleurant, riant, elle s’extasie dans les nues, criant son bonheur à pleins poumons, remerciant sans fin la chienne qui a si savamment œuvré à cette extase prodigieuse.

— Oui chérie, je suis ta chienne, ta putain délicieuse, ta pute enragée, crie Lana qui continue à baiser sa chérie.

Lorsqu’elle sort de son orgasme, Mariana renverse la crapuleuse canaille, se place sur elle en 69 et s’empare de l’abricot dodu de la cochonne. Lana ne se laisse pas faire et fait basculer leur enchevêtrement, se plaçant résolument sur la blonde, la surplombe un instant pour marquer son emprise définitive sur sa consentante victime avant, à son tour, de se jeter sur le berlingot juteux. Lèvres, langues, doigts, les deux filles se croquent mutuellement leurs champignons exquis, se pourlèchent leurs feuilletés, se grougnoutent allègrement leurs fendasses, buvant et se régalant de leurs abondants nectars qui coulent à flots.

Enragées, elles se bouffent la chatte, se grignotent la figue, se tirlipotent la dragée, en criant, s’invectivant, se lançant des mots d’amour, des injures, des soupirs d’aise.
Mariana est la première à profaner le temple secret, introduisant férocement quatre doigts dans le conduit dilaté. Lana crie d’abord sous l’intromission brutale avant, connaissant la roumaine et dans l’espoir de la satisfaire au max, d’en réclamer plus :

— Putain, fiste mon con, mets-moi ta main entière dans mon gouffre, dilate-moi salope, je suis ta trainée avide et soumise, ta grosse connasse, ta morue, ta poufiasse obéissante.

Déchaînée, Lana se tortille en tous sens, éructe des insanités pour s’auto qualifier de tous les noms les plus sordides et salaces, répète son étonnante demande : se faire fister grave.

Mariana obéit à l’injonction de la putana : ce n’est pas la première fois qu’elle engloutit sa menotte dans le tiroir de sa brune, les deux adoraient cette pratique extrême. Mais c’est la première fois que Lana le demande et cela la réjouit pleinement. Sa main entière disparait dans le détroit.

— Lana, toi aussi, bourre-moi mon troumignon. Fiste-moi d’enfer !

Lana ne se le fait pas dire deux fois et elle s’exécute mais c’est carrément son poing serré qu’elle introduit dans l’étui à clarinette ! Mariana hurle, accuse le coup et se venge en fermant elle aussi le poing dans le terrier rose de sa partenaire.

Les deux femmes pouvaient désormais se lire en braille, leurs doigts parcourant les voutes, voiles et velums satins de leurs cavernes sur-dilatées. Nul besoin de va-et-vient, leurs phalanges assassines les propulseront bientôt vers les cimes, d’autant que leurs langues s’acharnent sur leurs clitos.

Il faut croire que ce soir, Lana était complètement insatiable. À moins qu’elle n’ait voulu donner sa part de plaisir à José :

— José, vient ! Il me reste un trou à boucher. Encule-moi José, explose-moi le cul pendant que ta femme me retourne salement la boutique. Explose-moi le troufignon, direct, à fond les manettes.

José bandait comme un âne au spectacle des deux salopes surexcitées. Il s’approche du cul bien relevé de Lana, écarte les orbes pâles et plonge vers le méat. Celui-ci cède dès la première tentative, José sent la rondelle étroite s’évaser mais enserrer merveilleusement sa grosse queue au fur et à mesure de sa progression. Il aime ça le bougre, s’étrangler la bite dans un petit cul tout serré et ce cul-là, mazette, est une merveille. Il le bourre ce cul, va et vient, doucement, profondément, accélère progressivement la cadence. Il sent au travers des chairs les doigts de sa femme qui caressent son mandrin depuis le vagin de la jeune femme.

Lana subit avec délice le bourrage de son cul, les caresses des doigts dans son fourneau, les léchouilles de Mariana sur son petit détonateur. Elle se jette sur le pistil de sa compagne, le cajole si insidieusement qu’elle sent Mariana repartir résolument sur le chemin de l’orgasme. Les spasmes qui resserrent compulsivement son vagin s’intensifient, se succèdent à bon rythme désormais : Lana extrait brutalement sa main de la chatière distendue. Le coup est rude pour Mariana qui s’atomise direct dans le ciel étoilé, à moins qu’elle ne plonge dans les gouffres incendiés des ténèbres infernales. Elle jouit Mariana, crie fort, si fort son bonheur.

De son côté, Lana serre si fort ses fesses que son sphincter étrangle la queue du bonhomme, provoquant l’éjaculation de José qui lui déverse son foutre dans son sombre néant.

Elle est heureuse Lana, satisfaite de ses manœuvres qui ont mené ses complices vers l’extase, si heureuse qu’elle se laisse à son tour glisser dans l’orgasme, profite de la libération extatique de ses sens repus.

Elle est heureuse Lana, même si comme à chaque fois qu’elle ressort de ces ébats tourmentés, elle ne se reconnait pas et ne rêve plus que d’une chose : se rhabiller et redevenir la sage et presque timide demoiselle, rêveuse et indécise.
... .... ...

Plusieurs semaines passèrent...

Redevenue étudiante, Lana s’épanouissait sur les bancs de sa fac. Après les vacances, elle attaquerait sa dernière année d’études et ne doutait pas une seconde valider son cursus. Elle aurait été parfaitement heureuse et comblée si deux fantômes ne hantaient ses nuits. Clément. Elias.

Elle n’avait jamais revu Clément. Il prenait chaque matin son café en terrasse, certain qu’il était de ne pas y recroiser Lana. La revoir aurait été trop pénible pour lui.

Lana apercevait Elias chaque vendredi et chaque samedi soir. Contre la façade de l’ancien magasin, grattant sa guitare, chantant. Mais il fuyait son regard.

... .... ...

Et puis un soir.
Un soir de pluie.

Elle rentrait chez elle, avait atteint son immeuble quand Elias s’était matérialisé devant elle.
Était-elle plus triste qu’un autre jour ? Était-elle plus fragile ? Toujours est-il que cette apparition la bouleversa. Elle lut dans ses yeux la flamme de la passion. Sans bien comprendre ce qu’elle faisait, elle prit le visage du musicien dans ses mains et l’embrassa. Petit bécot timide, suivi d’un baiser fougueux, d’un autre, voluptueux.

Un feu s’était déclaré en elle, qui la carbonisait de la tête aux pieds. Particulièrement dans un certain centre névralgique tapit entre ses cuisses. Lana prit Elias par la main, l’entraina dans l’escalier. Elle volait Lana, comme si ses pieds ne touchaient plus terre. Il était si doux, si prévenant, si fabuleusement romantique Elias.

Dans sa chambre, entre deux baisers fougueux, les deux jeunes gens se déshabillèrent. Bientôt nus, se tenant par les mains, ils s’écartèrent l’un de l’autre, s’observèrent.

— Tu es belle, délicieuse petite salope !

Lana fut choquée par ce qu’elle avait pris d’abord pour un avilissement. Mais elle transforma l’injure en petit mot d’amour, signe d’une intimité déjà établie.

Elias la poussa sur le lit et s’allongea sur elle. Il prit d’assaut ses seins, léchant avec avidité un téton dressé, triturant l’autre avec ses doigts. Il revenait par instants lui offrir sa bouche, repartait vers les seins qu’il martyrisait plus qu’ils ne les choyaient. Lana renversa la tête dans la literie, s’abandonna à ces caresses un peu brutales, espérant cependant plus de douceur dans le traitement de ses mignons. C’est juste une affaire de temps, pensa-t-elle. Quand il se calmera, quand il se décidera à donner, partager plutôt que voler.

Mais déjà la bouche d’Elias prenait une autre destination, dégringolait sur son ventre, plongeait, franchissait sans s’y arrêter son buisson.

— Tu devrais raser ta broussaille. C’est plus joli un petit con tout nu.

Lana s’étonna de cette réflexion qu’elle jugea incongrue, surtout en cet instant. À l’heure de la découverte, de la première exploration ? Un petit con tout nu ? Comme une gamine impubère, comme toutes ces femmes qui s’exposent sur internet, salopes aux sexes ouverts, écartés, parfaitement obscènes et totalement épilés. Non, elle n’était de ces femmes-là. Cette réflexion eut pour effet de doucher son désir, de tempérer ses attentes.

La langue, incisive, effleura son clitoris, heureusement encore tapi dans sa gangue, se coula dans sa fente où Elias but sa sève qui bouillotait.

— Putain, qu’est-ce que tu mouilles ! C’est pas croyable !

Lana ne sut que penser : était-il heureux de cette abondance ou bien en était-il un peu dégoutté ? C’est vrai, elle le savait, qu’elle mouillait beaucoup, plus sans doute que bien d’autres femmes, bien plus que Mariana par exemple. Certains de ses rares amants avaient adoré ce miel abondant, d’autres s’étaient montré plus réservés, plus circonspects.

La bouche avide et la langue frétillante écartaient le fouillis de ses petites lèvres, s’insinuaient même dans l’entrée de sa grotte. Lana se tordait, ruait sous ces caresses indiscrètes et se sentait, malgré ses petites déconvenues, grimper doucettement sur le sentier lumineux.

Mais déjà le musicien impatient abandonnait son sexe ruisselant, s’allongeait sur elle et présentait son chibre à l’entrée du tabernacle. Elle, si impatiente qu’elle fut, aurait aimé plus de préliminaires, plus de folies contenues. Elle n’avait même pas eu le temps d’apprécier cette queue, juger de sa taille, gouter ce membre qui s’enfonça d’un coup dans son dédale. Lana eut un haut-le-cœur tant l’attaque fut brutale, violente. Et le mandrin, sans attendre, s’anima, allant et revenant à rythme accéléré.

— Tu la sens ma queue, hein, tu la sens bien ! Elle va te démonter ta boutique, t’exploser ta connasse, putain !

Pour sentir, oui, elle le sentait le manche dans sa chatte. Il pilonnait si fort qu’elle remontait de cinq centimètres au moins sur le lit à chaque coup de butoir : elle allait finir la tête contre le mur. Le mec s’acharnait, ahanait, rugissait, déversait des injures ordurières.

« Mais où est donc passé le gentil poète délicat, se demandait-elle. Merde, il me baise comme si je n’étais qu’un bout de viande, il me tronche, il me baise mais merde, il ne me fait pas l’amour ! »

Elias finit par exploser. Assez vite somme toute. Pas en elle, dans un sens heureusement, mais il laissa sa bite répandre le foutre sur son ventre et ses seins. Visiblement, il aurait aimé lui couvrir le visage de son écume gluante mais ces jets n’étaient pas assez puissants pour atteindre cette cible.
Lana avait fait semblant de jouir. Fugitivement, il n’y avait pas de raison d’en rajouter non plus !

— Alors, petite salope, je t’en ai mis hein ! T’as aimé ? C’était bon ?

Lana lâcha un tout petit oui, sans autre commentaire. Ahurie par la supériorité condescendante que le bonhomme affichait. Elle regarda son baiseur, si visiblement satisfait de sa performance.

Elle, déçue, y croyait encore : dans un deuxième round, peut-être se montrerai-il plus attentionné. Plus romantique, plus à l’écoute de ses besoins et envies.

Mais le bonhomme roula sur le dos, s’affichant extatique, libéré. Puis, il se leva, fouilla ses poches, et revint s’asseoir en tailleur sur le lit. Sans un regard pour elle, il entreprit de se rouler un joint.

— Ah non, Elias, pas de ça chez moi.
— Quoi ? croassa-t-il. On va le partager...
— Non, je n’en veux pas.
— Tu préfères un rail de coke ? Sorry, là, je n’en ai plus, j’ai épuisé mon stock avant de venir...
— Mais non, ni coke ni shit ! Rien ! Et ton joint, tu le fumeras plus tard, dehors, après !
— Après quoi ?

Intimidée et câline, elle susurra :

— Après m’avoir fait l’amour par exemple.
— Quoi, t’as pas eu ta dose ? T’en redemandes ?
— Ben, une petite session calinouchette ne serait pas de refus...
— Ouais, bof. Mais mon joint d’abord !
— Ah non, j’ai dit non : je n’ai pas envie que ma piaule pue le shit. Alors, tu choisis, moi ou ton pétard !

Elias la regarda avec commisération :

— T’es qu’une pauvre pute de réac !

Il se leva, renfila ses frusques, ramassa sa guitare et prit la porte.
... .... ...

Sidérée ! Lana était sidérée : ce con préférait son joint à elle !
Mais-quel-sale-con !

Elle se leva juste après qu’il fut parti et ferma les deux verrous de sa porte. Puis retourna se pelotonner dans ses draps : les larmes coulèrent silencieusement, inondant son oreiller. Triste, elle était triste. Et terriblement frustrée. En colère surtout ! Dans une colère noire !

Elle se sentit sale et tellement misérable. Misérable d’avoir cédé à Elias, misérable d’avoir trompé Clément. Pourquoi s’était-elle montré si réservée avec Clément. Elle en était sûre et certaine, lui ne l’aurait pas traitée ainsi !

Lui, il lui aurait fait l’amour !

Quand quelques minutes plus tard, des petits coups discrets avaient été tapés à sa porte, elle ne réagit pas. Il pouvait bien aller se faire foutre Elias. Elle n’était pas prête de se laisser embobiner à nouveau par ce salopard !

Elle avait cru lire dans ses yeux la flamme de la passion alors que ce n’était que l’étincelle hallucinée du camé !

On ne l’y reprendrait plus !

Oh non, jamais plus !
... .... ...

L’épisode l’avait anéantie, dégouttée. Elle tenta de reprendre le cours de sa vie. Solitaire.
Seule.

Plusieurs semaines, des mois s’écoulèrent.

Un vendredi, comme toutes les fins de semaine, elle se rendit aux Glycines, assura son service avec diligence et efficacité. En fin de soirée, alors que l’établissement était presque vide, elle était passée dans l’arrière-boutique. Elle avait ouvert la porte du bureau de José.

— Mariana, il va falloir qu’on réduise les dépenses. Plus de folie, on serre la ceinture. Franchement, on aurait dû jouer au loto, les choses seraient plus simples.

José n’avait visiblement pas imaginé que ce soit quelqu’un d’autre que sa compagne qui venait le rejoindre.
Réfléchissant à toute allure, Lana s’inquiéta :

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Votre pactole du loto est épuisé ?

Se retournant brusquement, José lui fit face. Il était décomposé, hagard. Gêné surtout. Lana, en un éclair, comprit la vérité :

— Il n’y a jamais eu de pactole ? Il n’a jamais existé ce gros lot ! Et vous m’avez versé mon Smic par gentillesse. Vous êtes fous ! Et maintenant, vous êtes dans la merde !
— Oui mais non, c’est pas ça, il faut juste qu’on fasse un peu gaffe...

Il espérait noyer le poisson, détourner l’attention.

— Cette providence, cette « provence » comme avait dit Mariana à l’époque, elle n’a jamais existé. Vous avez inventé cela pour me permettre de reprendre mes études. Vous êtes fous ! Complètement fous ! Tout cet argent ! Mais dis-moi, qu’elle est la situation : tendue, grave, désespérée.
— Non Lana, juste un peu tendue, c’est passager.
— Tu peux mettre une croix sur mon smic tu sais, ne le verser qu’un mois sur deux ou sur trois, je m’en sortirai... Ou plus du tout d'ailleurs, je me débrouillerai !
— Non, protesta-t-il, ce n’est pas le problème.

Mariana qui venait de les rejoindre, s’approcha dans le dos de Lana et la prit par les épaules.

— Non, rassure-toi, ton smic n’est pas remis en cause. Quand bien même on devait fermer boutique un jour.
— Attends, je ne comprends pas ?

Elle avait articulé cette question mais une petite idée commençait à faire son chemin dans sa tête.
Mariana enfonça le clou :

— Chérie, on avait promis de ne rien te dire. Jamais... Mais Lana, ce n’est pas nous qui te versons cet argent.

L’évidence sauta aux yeux de Lana. Elle sentit ses genoux trembler de surprise. Et de colère. Elle avait compris.
Elle ramassa ses affaires, pris son sac et s’enfuit.

... .... ...

Elle a la bouche resserrée, ses yeux lancent des éclairs. Et aussi, la main levée, index tendu menaçant lorsque la porte s’ouvre. Clément la découvre dans cette posture, pousse un énorme soupir, ses épaules s’affaissent d’un coup. Il était en train de répondre au téléphone.

— Je te rappelle, dit-il et raccroche.
— Je sais tout, crache-t-elle.
— Entre, dit-il simplement.

Il s’efface pour lui laisser le passage, lui indique d’un geste la direction à prendre. Elle part comme une flèche vers le salon, il la suit, lentement, d’un pas lourd et ralenti.

— Explique !

Clément lui indique le canapé, l’invite à s’y asseoir. Elle obéit, à contre cœur visiblement. Lui, reste debout.

— Que veux-tu que je te dise ? Que j’ai juste voulu te permettre d’atteindre ton rêve. T’accomplir. Pleinement.
— Tu as voulu m’acheter oui !

L’avocat émet quelque chose entre rire et soupir.

— Mais non. Et tu le sais bien : tu ne devais jamais rien savoir. Jamais. Je ne sais pas comment tu l’as appris, Mariana j’imagine.
— Une maladresse de José mais là n’est pas la question ! Pourquoi ?

L’homme soupire à nouveau, fais quelques pas, tourne sur lui-même.

— Lana, j’ai de l’argent, beaucoup d’argent, trop pour un homme solitaire comme moi. Cet argent, je m’en sers pour faire un peu de bien autour de moi, aider l’un ou l’autre qui en a besoin.
— M’ouais ! Tu choisis tes bénéficiaires. Quelques blondes j’imagine, jolies mademoiselles en détresse. Mais bon, José et Mariana qui sont dans la merde, eux, tu les oublies ! Pas intéressants ces deux-là.

L’avocat reprend du poil de la bête :

— Je suis en train de monter une société. José et Mariana n’en savent rien encore mais dans cette affaire, ils mettront leur fonds de commerce, à valeur de 51% des parts, j’amènerais du capital pour le reste des parts. Cet argent permettra quelques travaux, quelques adaptations. Et j’ai quelques idées pour redynamiser le bistrot.

Lana est ébranlée, vaguement sonnée par cette révélation. Mais elle se reprend vite, retrouve sa hargne et est prête à mordre à nouveau mais Clément ne lui en laisse pas le temps.

— Lana, je suis né avec une cuiller en argent dans la bouche. Une fortune confortable. J’ai un métier qui me passionne et qui m’assure des revenus eux aussi confortables. Je viens de te le dire, mes propres besoins sont limités, je suis un solitaire.
— Pourquoi ? Tu as du fric, tu es connu, en vue, plutôt mignon, bien de ta personne. Pourquoi rester seul. Merde, les prétendantes doivent se bousculer au portillon !

Petits rires désabusés.

— Oh ça, ça ne manque pas : des croqueuses de dot, des écervelées prêtes à se donner corps et... corps pour me mettre le grappin dessus, des garces qui m’ouvriraient leurs cuisses pour mettre la main sur mon portefeuille. Ça ne m’intéresse pas. Plus, en fait ! J’ai connu, j’ai donné, j’ai pris. J’en ai profité je l’avoue, collectionné ces joyeuses garces pendant plusieurs années mais je ne suis plus intéressé désormais.
— Depuis quand ?

L’homme réfléchit. Il connait la réponse bien entendu, mais doit-il l’avouer ?
Allez, basta, se dit-il.

— Depuis un an, deux mois et dix-huit jours.

Lana réfléchit deux secondes, compte, bien qu’elle sache déjà de quoi il retourne.

— Attends, arrête ton char ! Quoi, la petite serveuse t’a tourné la tête. Non mais oh, je ne suis pas Marilyn, Kim Kardashian ou Halle Berry. Juste une petite brunette banale, simple, même pas fichue de propulser en avant une poitrine acceptable, loin de celle de Mariana par exemple.
— Et alors ?
— Attends, on peut avoir un béguin, un crush pour une fille comme moi. À la limite ! Envie de la mettre dans son lit, un soir en passant. Mais franchement, jamais maquillée, des bouclettes en pétard, des nichons riquiquis, des hanches de garçon, une allure presqu’androgyne, je n’ai rien d’un top model. Vraiment pas de quoi se monter le bourrichon et surtout pas de se faire moine pendant plus d’un an. Tu veux quoi, me sauter, histoire de réaliser ton fantasme de grande brèle à p’tits nibards. Pour passer à autre chose ensuite.

Lana se lève et se tape violemment le front :

— Mais non, je suis con : je sais, j’ai pigé ! Monsieur est vexé, Monsieur s’est fait remballer, jeter comme une merde par une p’tite conne écervelée. C’est ça hein, pas possible de rester sur un échec, ça ne passe pas. L’égo de Môssieur est atteint !
— C’est bon, t’as fini ?

Non, elle n’a pas fini. Elle s’approche de lui, se plante face à lui, agite son doigt sous le nez de Clément.

— Non-non-non ! Comme son charme n’opère pas, Monsieur met le paquet, il étale son fric, il va l’acheter la connasse, comme on se paye une pute !

La claque la stoppe net !

Ahurie, elle ouvre de grands yeux, fixe le bonhomme et s’enfuirait certainement si son compagnon ne l’attrapait pas par les épaules. Il la tient fermement, lui fait mal. S’en rendant compte, il relâche la pression, conduit la jeune femme vers le canapé et s’assoit à côté d’elle. Prend ses mains dans les siennes. La caresse du regard.

— Lana, écoute-moi. Tu n’es pas ce que tu dis de toi. Je ne suis pas ce que tu penses de moi. Je n’ai jamais cherché à t’acheter, je te l’ai expliqué. Je te demande de me croire. Tu n’es aucunement une putain que je voudrais acheter. Arrête de te dénigrer ! Toi, tu es grande, c’est vrai, et alors ? Fine, svelte, tu as des hanches de garçon, ce qui te permet d’avoir le plus joli petit cul du monde quand tu portes un jean. Tu as des petits seins, d’adorables coquins effrontés. Tes cheveux sont un enchevêtrement inextricable, une broussaille où l’on aimerait perdre ses doigts. Tu es tout cela et tellement, tellement plus encore. Tu bouges comme une reine, tu te déplaces dans l’espace avec une élégance rare, tu captures l’espace, le remplis, te l’accapares par tes mouvements légers, tes gestes, empreints de douceur et de grâce. Naturellement. Tes yeux Lana, sont un lac miroitant, ils ont une profondeur insondable, tes longs cils courbes balayent les fenêtres de ton regard, si pénétrant, si captivant. Ton petit nez retroussé est une merveille qui équilibre tes traits, tes pommettes resplendissent, sans maquillage aucun. Ta bouche Lana, ta bouche est un bonbon, un coquelicot fragile. Et ta voix, ta voix Lana, est si basse, voilée et caressante qu’elle me fait fondre à chaque instant.

Il la regarde, envahi de tendresse et de trouble. Il caresse la joue qu’il a frappé quelques instants plus tôt.

— Voilà pourquoi, et mille choses encore, voilà pourquoi je ne peux t’oublier Lana, je ne peux me départir de toi. Voilà pourquoi... je t’aime Lana.

Waouh, la déclaration est émouvante. On n’est pas dans la poésie éthérée d’Elias, mais dans le réel, la réalité d’une passion qui l’émeut. Oui, elle est émue Lana, et du coup, tremblante, apeurée.

Oui, c’est ça, elle a peur. Peur de se perdre.

Elle a besoin de remettre ses idées en place. De se poser un moment.

— Clément, peux-tu me laisser un moment. J’ai besoin de...

Elle ne finit pas sa phrase mais il a compris.

— Je vais dans mon bureau. Si tu décides de partir, claque la porte derrière toi. Je comprendrai...

Lana est désorientée.

Elle se revoit, assise sur un banc face à l’océan.
Elle pense à Clément. À sa patience, à sa constance.
Elle a oublié Élias. À la flamme de folie dans ses yeux.
Elle pense surtout à elle, à cette fille tiraillée entre deux versions d’elle-même.

La fille qui voulait construire. Et celle qui voulait brûler.
La raisonnable et la fantasque.

Où se situe-elle aujourd’hui ?
Clément a tout pour lui plaire, tout mais juste un défaut : son argent.

Merde, si Clément était pauvre, tirant le diable par la queue face à un Elias quelconque, vedette adulée, riche et ... toxique, l’histoire aurait été tellement plus belle, plus simple, tellement plus romantique, tellement plus morale surtout ! De quoi faire pleurer Lisette dans sa chaumière : le gentil pauvre romantique l’emportant sur le méchant riche nuisible.

Scénario de série à l’eau de rose.

Clément l’aime, c’est sûr, tellement évident que s’en est indécent de le rejeter. Et elle, l’aime-t-elle pour ce qu’il est ?

Lana s’avance dans le couloir. Au fond, le bureau. À gauche, la porte, la sortie, l’échappatoire. Quelle décision va-t-elle prendre ?

La main sur la poignée de la porte, elle n’est toujours pas décidée.

Mais elle finit par l’ouvrir cette porte...


À suivre

Les avis des lecteurs

Un retournement inattendu. J'espère, en indécrottable romantique, que Lana va choisir Clément!



Texte coquin : Entre deux feux (2/3)
Histoire sexe : Une rose rouge
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