Érotisme et poésie (14) Pierre Perret : « La porte de ta douche est restée entrouverte » - histoire érotique

AVERTISSEMENT

Voici un texte qui va sans doute dérouter, notamment ceux qui, parmi mes lecteurs, préfèrent mes récits autobiographiques et leurs descriptions torrides. Je sais que l’audience sera restreinte, mais j’assume que j’écris pour me faire plaisir.

Considérons cette publication comme un interlude, que j’assume, parce que j’en avais envie ! Merci pour votre indulgence et toute ma reconnaissance à ceux et celles qui liront et commenteront.

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Pierre Perret, né en 1934, auteur, compositeur, interprète est l’auteur d’une « Anthologie de la poésie historique » (Nil éditions, 1995), qui m’a guidé dans le choix des 13 précédentes publications de cette rubrique.

Son éditrice, Nicole Lattès, choisit de faire figurer plusieurs de ses chansons parmi les textes proposés. Parmi les 18 chansons répertoriées comme érotiques sur le « site officiel de l’ami Pierrot », j’ai choisi l’une d’entre elles, qui figure dans l’Anthologie et qui fut créée en 1971. C’est un bel hommage à la beauté féminine et à la sensualité. Ce texte est un vrai poème, plein d’allégories. Il est un bref mais bel intermède, avec le seul plaisir des mots, de l’imagination et de la musique.

Nous savions, depuis Homère et les aèdes grecs, que la poésie est un chant. Lamartine a même dit : « La poésie, c'est le chant intérieur. » Avec cette chanson de Pierre Perret, laissez-vous transporter par les mots et par la musique, cette publication étant pour moi un agréable interlude.

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L’AUTEUR

Né à Castelsarrasin, Pierre Perret est un chanteur populaire et auteur reconnu, il s'illustre par un répertoire hétéroclite composé tour à tour de chansons comiques, grivoises, légères ou engagées, qui naviguent entre humour et tendresse. Le ton principal des chansons de Pierre Perret est enjoué, typique du music-hall. Certaines appartiennent également à la tradition des chansons paillardes.

Si certaines de ses chansons sont écrites sur un ton guilleret, il compose également des chansons engagées.

Le journaliste Alain-Guy Aknin dit de lui :
« Travailleur infatigable sous des airs nonchalants, trousseur de calembours maniant avec finesse la langue verte et le propos grivois, maître ès argot, mais puriste, il utilise un langage à citer en exemple dans un monde où le pléonasme, l’impropriété, la faute d’orthographe, et pour tout dire la trivialité, sévissent de toutes parts, sonnant l’exécution capitale du français.
Chanteur et avant tout poète, gourmand des mots et des nourritures, adepte d’un hédonisme qu’il prescrit volontiers, bon vivant chaque fois que possible, il dresse, dans la plaisanterie ou le sérieux, d’une écriture mordante, des tableaux de mœurs où, parfois burlesque et toujours minutieux, il révèle avec pertinence les lacunes d’une société plus que jamais agitée d’inquiétantes convulsions.
Suscitant le rire, exaltant les sentiments justes, fustigeant les intolérances, il avance, témoin de son temps, sur une voie claire et sans compromissions, excellant dans l’art du portrait, passant du récit taquin à la constatation acérée et au réquisitoire face aux comportements inconvenants. Gratifié de talents dont il fait usage sans étalage, baladin gracieux et courtois d’une époque maussade et velléitaire, il chante avec précision les beautés, travers, plaisirs et indécences, balançant entre amuseur public et narrateur lettré. »

Pour la vie et l’œuvre de l’artiste, « Pierre Perret reste avant tout le champion de la vérité, dénonçant mine de rien, d’une écriture précise, toutes les bassesses, ignominies et inégalités ». Je vous renvoie à la lecture complète de l’article d’Aknin sur le « site officiel de l’ami Pierrot ».

De son côté, l’écrivain et poète Robert Sabatier (1923-2012) écrivit au sujet de Pierre Perret, dans son Histoire de la poésie française : « Ne prétendant pas à la poésie, il l’atteint plus sûrement que d’autres. »

Dans ses textes, Pierre Perret lance un hymne à la sensualité, au respect de l’autre, à la tendresse, au véritable amour entre hommes et femmes.

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LE POEME :
La porte de ta douche est restée entrouverte
Abusant de la situation
D'un œil inquisiteur d'une prunelle experte
J'ai découvert plaines et monts
Le temple du soleil et la vallée sacrée
Ont disparu sous le savon
Et dans un éclair bleu niché dans la rosée
J'ai vu le mont Gerbier des Joncs
La porte de ta douche est restée entrouverte
Et j'ai cru voir en un instant
Les jardins andalous que piétinaient alertes
Tous les chevaux d'Afghanistan
Et ni les jardiniers, ni les faiseurs de pluie
N'ont vu de chef-d'œuvre aussi beau
Le dessus du panier de votre anatomie
Est une grappe de cadeaux
La porte de ta douche est restée entrouverte
Peut-on ne pas devenir fou
En découvrant parmi quelques lies désertes
Tous les chemins de Katmandou
Et telle une algue souple au fond des mers nacrées
Tu ressemblais à Ophélie
Tes doigts s'ouvrant sur tes jeunes seins de poupée
Comme des roses épanouies
La porte de ta douche est restée entrouverte
Le documentaire était beau
Ces flamants roses avec la culture des fraises
Ont mis la fièvre sous ma peau
Une chanson dorée s'échappait de tes lèvres
Et ça parlait de paradis
Je buvais goulûment ces paroles un peu mièvres
Aux frissons d'amour garantis
La porte de ta douche est restée entrouverte
Quand soudain gonflant mes poumons
J'ai crié au secours à moi au feu alerte
Dans mes bras, tu n'as fait qu'un bond
Tu m'as dit "sauve-moi, on va mourir peut-être"
C'était un appel du destin
Que dans ta chambre bleue j'ai suivi à la lettre
Et jusqu'au lendemain matin
La porte de ta douche est restée entrouverte

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REFERENCES

Pour ceux qui voudraient en savoir davantage, je recommande, outre l’article Wikipedia sur Pierre Perret, le « site officiel de Pierrot » et notamment cet article : https://pierreperret.fr/son-oeuvre/biographie/