Histoire des libertines (100) : l’escadron volant de Catherine de Médicis
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
- • 380 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 10.0
- • L'ensemble des récits érotiques de Olga T ont reçu un total de 1 109 672 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 10-01-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
Cette histoire de sexe a été affichée 603 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Histoire des libertines (100) : l’escadron volant de Catherine de Médicis
LA GALANTERIE AU SERVICE DE LA REINE
Le célèbre « escadron volant » de la reine Catherine de Médicis était constitué de demoiselles de compagnie de la reine mère, toutes de très bonne famille, belles et cultivées.
C’est un des éléments de la légende noire de Catherine de Médicis, qui figure, dans la mémoire collective, comme l'incarnation de la noirceur, du machiavélisme et du despotisme. La légende noire de Catherine de Médicis, entretenue jusqu'au milieu du XXème siècle, la représente comme une femme dominatrice qui cherche à accaparer le pouvoir, une adepte du machiavélisme n'hésitant pas à utiliser les moyens les plus extrêmes, une Italienne laissant des étrangers gouverner la France et enfin une femme acariâtre, dévorée de jalousie envers la maîtresse de son mari, la belle Diane de Poitiers. Il est certes exact que Catherine n'éprouvait guère de sympathie pour celle qu'elle appelait « la putain du roi. »
Lorsque Catherine devient régente de France, elle gouverne pour ses enfants trop jeunes pour régner par eux-mêmes. Face aux différents partis religieux et politiques qui tentent d'accaparer le pouvoir en faisant pression sur elle, Catherine essaye de rester ferme pour éviter l'effondrement du pouvoir royal. Là, naît la légende d'une reine arriviste et despotique. En tant que reine mère, elle souhaite préserver l'héritage royal de ses enfants. Les catholiques lui reprochent d'accorder trop de liberté aux protestants, les protestants de ne pas leur en accorder assez. Prise entre ces deux partis antagonistes, Catherine de Médicis a tenté tant bien que mal de maintenir sa politique d'union nationale autour du trône.
Qu’est-ce qui motive le choix d’une cour féminine dont, ainsi que le rapportent ses contemporains, Catherine choisissait elle-même les élues, toujours bien nées, remarquées pour leur esprit, l’élégance de leurs manières ? La cour de la régente abrita jusqu’à quatre-vingts belles dames, belles par le corps mais non moins par l’esprit.
Quoi que la rumeur ait supposé, ces suivantes éclairées, dévouées à leur reine, ont-elles eu le rôle trivial qu’on leur prête ? Nombre d'entre elles auraient été chargées d’espionner, de soutirer des confidences sur l'oreiller, voire de manipuler, pour le compte de Catherine de Médicis, des personnages importants du royaume ou des ambassadeurs étrangers. Des fêtes, plutôt libertines, auraient été organisées avec ces femmes galantes.
Catherine a été une épouse trahie, on sait la préférence de son royal époux pour la somptueuse Diane de Poitiers, de vingt ans son aînée. À la mort du roi, la reine-mère, qui verra trois de ses fils accéder successivement au trône, prend le noir pour habit et ne s’en départira pas. En s’incarnant dans les figures si aimables de « ses » femmes, n’a-t-elle pas décidé d’avancer masquée, d’agir sur les hommes, ceux qui complotent, qui intriguent, qui menacent son pouvoir ? Ne lui fallait-il pas une armée dont les ambassadrices auraient pour armes principales l’astuce et la séduction ?
D’aucuns disent aussi que les protestants austères et puritains ont utilisé contre la reine catholique tous les moyens possibles pour ternir sa réputation. Brantôme, qui exagère le plan concerté de la reine-mère, a alimenté la légende de cet escadron de courtisanes, envoyées dans le lit d’hommes d’influence, catholiques ou protestants. La reine-mère est entourée « d’un grand nombre de très jolies femmes, de haute naissance, peu sensibles aux impératifs de la morale et de la fidélité conjugale », nous dit l’écrivain Marc Lemonier.
Une chose est certaine : l’austère Catherine de Médicis encourageait, à l’occasion, quand cela servait ses intérêts, le caractère extrême de ces jeunes femmes et leur goût pour leur libertinage. Leur beauté et leur corps ont donc servi la cause la reine-mère et donc celui du royaume, contre les chefs des factions et les grands qui menaçaient le trône des Valois.
Je vais évoquer le parcours de trois des plus célèbres de ces amazones.
***
ISABELLE DE LIMEUIL
Isabelle de la Tour, dame de Limeuil, (1535-1609), dame d’honneur de Catherine de Médicis fut la plus célèbre membre du fameux « escadron volant », au service de la veuve d’Henri II. Elle influença le cours de l'Histoire de la France du XVIe siècle, autant par sa beauté que par la finesse de son esprit.
Isabelle est la fille de Gilles de La Tour, baron de Limeuil et de Marguerite de la Cropte, dame de Lanquais. Elle fait partie de la famille des Turenne et des de la Marck. Isabelle fut appelée à 16 ans à la cour comme demoiselle d'honneur de la reine Catherine de Médicis dont elle était une cousine éloignée au cinquième degré (les deux femmes étaient issues de la famille De La Tour d'Auvergne).
Isabelle de Limeuil était d'une grande beauté. Marc Lemonier dit d’elle qu’elle est « tout simplement ravissante, d’une blondeur charmante et apparemment assez douée pour la séduction ». Isabelle va servir les intérêts de sa cousine, peu importe les moyens.
PREMIERE CIBLE : LES GUISE
Isabelle de Limeuil a été successivement la maîtresse de Claude d'Aumale (1526-1573), troisième fils du duc de Guise, puis de Florimont Robertet (1531-1567), secrétaire d’Etat et créature des Guise, auxquels il devait son ascension si rapide dans les hautes sphères du pouvoir.
Pour Isabelle de Limeuil, le choix de ces deux amants (Aumale et Robertet) ne fut probablement pas un hasard : on peut supposer que Catherine de Médicis l'aurait chargée de s'introduire, « par tous moyens de son choix », dans l'entourage des Guise afin de lui rendre compte de ce qui s'y déroulait.
LE PRINCE DE CONDE, DE L’AMOUR A LA HAINE
C'est sur ordre de la reine Catherine qu'elle devint aussi, en 1563, la maîtresse de Louis Ier de Bourbon prince de Condé, frère du roi de Navarre, Antoine de Bourbon et donc l'oncle du futur roi Henri IV.
Isabelle avait alors 27 ans et était une des plus séduisantes demoiselles de la cour. Condé en devint fort épris. Cette liaison aurait eu pour but de détourner le prince de Condé de son rôle de chef des troupes huguenotes.
En 1564, Condé perdit sa première épouse Eléonore de Roye, année où naquit un fils illégitime de sa liaison avec Isabelle de Limeuil. Cette naissance produisit grand bruit à la cour car elle se déroula lors d’un déplacement de la reine à Lyon et ne put ainsi être cachée. Écartée par la reine qui montra ainsi sa réprobation, Isabelle fut envoyée un temps au couvent des Cordelières d’Auxonne avant d'être finalement libérée. Catherine de Médicis était très fâchée contre Isabelle, car elle avait manqué à deux règles élémentaires : ne tomber ni amoureuse, ni enceinte !
Le prince de Condé se désintéressa par la suite d'Isabelle ainsi que de leur enfant, car il souhaitait se remarier après son veuvage. Or Isabelle n'était pas d'une noblesse suffisamment élevée pour devenir la seconde épouse du prince de Condé qui était un Bourbon, Prince du sang, descendant du roi Saint Louis et également le beau-frère de la reine de Navarre, Jeanne d'Albret, elle-même nièce du défunt roi François Ier. En outre, les chefs huguenots ne tenaient pas à ce que le prince épouse une catholique, Isabelle, et préconisaient une alliance avec une protestante.
Délaissant définitivement Isabelle de Limeuil, Condé épousa donc en 1565 Françoise d'Orléans-Longueville, de très haute noblesse, fort belle femme et protestante. Isabelle de Limeuil ne pardonna jamais cette trahison à son amant. Quand ce dernier fut assassiné à la fin de la bataille de Jarnac, en 1569, Isabelle vint contempler le corps qui avait été exposé sur une table au Château de Jarnac. Elle qui avait tant aimé Condé ne lui pardonnait pas sa trahison et n’eut qu'un seul mot : « Enfin ! ».
« RECASEE »
Isabelle épousa en 1567 le richissime financier italien de Catherine de Médicis, Scipion Sardini, originaire de Lucques et qui avait neuf ans de plus qu'elle. Si ce mariage apparaît plutôt dicté par la raison (Isabelle était une fille qui avait « fauté » et ne pouvait plus prétendre à un beau parti de haute naissance), il n’en confirme pas moins que la position de dame de confiance d'Isabelle auprès de la reine fut de courte durée.
Dans ce mariage, on peut voir l'entremise de la reine mère qui faisait d'une pierre deux coups : elle récompensait son fidèle Sardini qui épousait ainsi une des plus belles femmes de son temps et sa cousine Isabelle était enfin « casée ». Scipion Sardini était à cette époque l'un des hommes les plus riches de France. La monarchie lui avait également affermé la perception de certains impôts (charge extrêmement lucrative qui sera tenue un peu plus tard par les fameux fermiers généraux). Son union avec Isabelle lui apportait la certitude, pour ses enfants à naître, d'appartenir, par leur mère, à une vieille et authentique noblesse.
Désormais, Isabelle de Limeuil devint Madame de Sardiny : Scipion, qui avait été anobli par Charles IX, avait francisé son nom. Le couple acheta en 1600 le château de Chaumont-sur-Loire (qui avait précédemment appartenu à Catherine de Médicis puis à Diane de Poitiers et enfin au petit-cousin d'Isabelle, le vicomte de Turenne Henri de La Tour d'Auvergne). Isabelle de Sardiny ajouta désormais à son nom les titres de baronne de Chaumont et de vicomtesse de Buzancy.
***
LA BELLE ROUHET
Si Isabelle de Limeuil est la plus célèbre de ces amazones au service de la reine Catherine, elle n’est pas la seule. On peut aussi mentionner une autre demoiselle d’honneur de la reine, Louise de La Béraudière de l'Isle Rouhet (1530 -1586), dite « La belle Rouhet », fille de René de La Béraudière, sire de Beaumont et de Madeleine du Fou de L'Isle-Jourdain du Vigeant.
Pendant dix ans, Louise de la Béraudière va servir la reine Catherine et devenir l’une de ses filles d’honneur préférées. D'une grande beauté, Louise de La Béraudière séduisit le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, père du futur Henri IV, dont elle devint la maîtresse.
On prétend qu'elle y fut encouragée par Catherine de Médicis en personne qui espérait ainsi faire passer ses exigences auprès d'Antoine de Bourbon par son intermédiaire. C'est ainsi qu'Antoine délaissa peu à peu l'affection de Jeanne d'Albret, sa femme, et finit par se convertir à la religion catholique. Jean Calvin, affolé de cette conversion écrivit même : « Il est tout à Vénus, […] la matrone, qui est expérimentée en cet art, a extrait de son harem ce qui pouvait attraper l'âme de notre homme en ses filets ».
Louise donna à Antoine un fils, Charles de Bourbon, qui entra dans les ordres et devint archevêque de Rouen en 1594. Louise fut ensuite délaissée par Antoine de Bourbon pour la maréchale de Saint-André, Marguerite de Lustrac.
La belle Rouhet fut également courtisée par Brantôme et fut la maitresse du philosophe Michel de Montaigne. La rumeur et la propagande protestante puritaine prétend que Louise de La Béraudière aurait servi à déniaiser le roi Charles IX.
Louise a également été la maîtresse passagère du fougueux duc d'Anjou, le futur roi Henri III, au point d'en être enceinte. Toute sa vie durant, Louise aura de nombreux soupirants et amants, dont Claude de Clermont, vicomte de Tallard. Une nuit que Louise était las des mots d'amours répétitifs du vicomte, elle lui aurait déclamé : « Si vous m'aimez tant et que vous soyez si courageux que vous dites, donnez-vous de votre dague dans votre bras pour l'amour de moi. »
Elle aura également deux maris. Catherine de Médicis trouve pour son ancienne fille d’honneur Louis de Madaillan d’Estissac, grand seigneur du Périgord et du Poitou, gouverneur de La Rochelle et de l’Aunis. Louise part vivre au château de Coulonges-sur-l’Autize et elle y élève Charles en 1563 et Claude en 1564, deux enfants nés de l’union avec Louis de Madaillan d’Estissac ainsi que Charles III de Bourbon, enfant bâtard d’Antoine de Bourbon. Son mari, beaucoup plus âgé qu’elle, meurt en 1565. En 1580, elle rencontre Robert de Combault, seigneur d'Arcis-sur-Aube et maître d'hôtel du roi, capitaine des gardes de la reine, dont elle a deux filles.
***
CHARLOTTE DE SAUVE, LA BARONNE A LA CUISSE LONGUE ET LA FESSE ALERTE !
Charlotte de Beaune-Semblançay, baronne de Sauve et marquise de Noirmoutier (1551-1617), fut, elle aussi, dame d’honneur de la reine-mère, avant de passer, en 1574, au service de la Reine Margot.
Elle est connue comme maîtresse de plusieurs personnages célèbres de la cour de France : François d'Anjou, Henri de Navarre et Henri de Guise. Elle est la fille de Jacques II de Beaune-Semblançay et de Gabrielle de Sade.
Appréciée à la cour pour sa douceur et sa beauté, un contemporain dira qu'elle a « la cuisse longue et la fesse alerte ».
Elle épouse en 1569 Simon Fizes (1535-1579), baron de Sauve, secrétaire d'État de Charles IX et Henri III, qui décède en 1579. Elle se remarie avec François de La Trémoïlle, marquis de Noirmoutier en 1584 à qui elle donne en 1586 un fils.
Charlotte devient la maîtresse d’Henri de Navarre, le futur Henri IV, en 1572 et reste sa maîtresse jusqu'en 1577. Elle aura également pour amant François d'Alençon en 1575, le turbulent frère du roi Henri III, qu'elle oppose à Navarre dans une furieuse rivalité. Marguerite, reine de Navarre, l'accuse dans ses mémoires d'avoir favorisé la rupture sentimentale avec son époux. Elle devient aussi la maîtresse d'Henri de Guise, avec qui elle passe la nuit entre le 22 et le 23 décembre 1588, date à laquelle Henri fut assassiné à Blois sur ordre du roi Henri III. Elle eut de nombreux autres favoris, tels le duc d'Épernon et le seigneur d'Avrilly. En 1583, elle est chassée de la cour pour « inconduite effrénée ».
***
REFERENCES :
Sur cette période terrible et fascinante de la seconde moitié du XVIème siècle, avec ces guerres de religion et la Cour décadente des Valois, je recommande la lecture ou la relecture, dans la rubrique « Histoire des libertines » (21, 23 et 24), de trois autres textes que j’ai publiés sur HDS :
• « Diane de Poitiers ou le ménage à trois », publié le 11 décembre 2018
• « La légende noire de la reine Margot », publié le 18 janvier 2019
• « Gabrielle d’Estrées, maitresse d’Henri IV », publié le 14 février 2019
1. Au sujet de l’escadron volant, je recommande liens suivants :
• https://plume-dhistoire.fr/lescadron-volant-de-catherine-de-medicis/
• https://histoiresroyales.fr/escadron-volant-reine-catherine-de-medicis/
• http://chrisagde.free.fr/val/hnavarreotage+.htm
2. En ce qui concerne Isabelle de Limeuil, Marc Lemonier lui consacre un chapitre dans « La petite histoire des courtisanes » (Editions Jourdan, 2018)
On peut aussi citer le roman historique d’Isabelle Artigues, « Isabeau de Limeuil, la scandaleuse » (Editions de Borée, 2021)
Outre l’article de Wikipédia, je renvoie également aux liens suivants :
• https://espritdepays.com/dordogne/histoire/isabelle-de-limeuil-la-scandaleuse
• https://www.francebleu.fr/culture/livres/qui-etait-isabeau-de-limeuil-la-scandaleuse-1636972455
3. Sur la belle Rouet, je conseille de consulter les liens suivants :
• https://beaumont-patrimoine.com/2020/11/25/louise-de-la-beraudiere-1530/
• https://associationedit.fr/louise-de-la-beraudiere-1530-1586/
4. Sur la Baronne de Sauve, voir les articles suivants sur le web :
• https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/344333
• https://www.histoire-et-secrets.com/les-petites-maitresses-dhenri-iv/
Le célèbre « escadron volant » de la reine Catherine de Médicis était constitué de demoiselles de compagnie de la reine mère, toutes de très bonne famille, belles et cultivées.
C’est un des éléments de la légende noire de Catherine de Médicis, qui figure, dans la mémoire collective, comme l'incarnation de la noirceur, du machiavélisme et du despotisme. La légende noire de Catherine de Médicis, entretenue jusqu'au milieu du XXème siècle, la représente comme une femme dominatrice qui cherche à accaparer le pouvoir, une adepte du machiavélisme n'hésitant pas à utiliser les moyens les plus extrêmes, une Italienne laissant des étrangers gouverner la France et enfin une femme acariâtre, dévorée de jalousie envers la maîtresse de son mari, la belle Diane de Poitiers. Il est certes exact que Catherine n'éprouvait guère de sympathie pour celle qu'elle appelait « la putain du roi. »
Lorsque Catherine devient régente de France, elle gouverne pour ses enfants trop jeunes pour régner par eux-mêmes. Face aux différents partis religieux et politiques qui tentent d'accaparer le pouvoir en faisant pression sur elle, Catherine essaye de rester ferme pour éviter l'effondrement du pouvoir royal. Là, naît la légende d'une reine arriviste et despotique. En tant que reine mère, elle souhaite préserver l'héritage royal de ses enfants. Les catholiques lui reprochent d'accorder trop de liberté aux protestants, les protestants de ne pas leur en accorder assez. Prise entre ces deux partis antagonistes, Catherine de Médicis a tenté tant bien que mal de maintenir sa politique d'union nationale autour du trône.
Qu’est-ce qui motive le choix d’une cour féminine dont, ainsi que le rapportent ses contemporains, Catherine choisissait elle-même les élues, toujours bien nées, remarquées pour leur esprit, l’élégance de leurs manières ? La cour de la régente abrita jusqu’à quatre-vingts belles dames, belles par le corps mais non moins par l’esprit.
Quoi que la rumeur ait supposé, ces suivantes éclairées, dévouées à leur reine, ont-elles eu le rôle trivial qu’on leur prête ? Nombre d'entre elles auraient été chargées d’espionner, de soutirer des confidences sur l'oreiller, voire de manipuler, pour le compte de Catherine de Médicis, des personnages importants du royaume ou des ambassadeurs étrangers. Des fêtes, plutôt libertines, auraient été organisées avec ces femmes galantes.
Catherine a été une épouse trahie, on sait la préférence de son royal époux pour la somptueuse Diane de Poitiers, de vingt ans son aînée. À la mort du roi, la reine-mère, qui verra trois de ses fils accéder successivement au trône, prend le noir pour habit et ne s’en départira pas. En s’incarnant dans les figures si aimables de « ses » femmes, n’a-t-elle pas décidé d’avancer masquée, d’agir sur les hommes, ceux qui complotent, qui intriguent, qui menacent son pouvoir ? Ne lui fallait-il pas une armée dont les ambassadrices auraient pour armes principales l’astuce et la séduction ?
D’aucuns disent aussi que les protestants austères et puritains ont utilisé contre la reine catholique tous les moyens possibles pour ternir sa réputation. Brantôme, qui exagère le plan concerté de la reine-mère, a alimenté la légende de cet escadron de courtisanes, envoyées dans le lit d’hommes d’influence, catholiques ou protestants. La reine-mère est entourée « d’un grand nombre de très jolies femmes, de haute naissance, peu sensibles aux impératifs de la morale et de la fidélité conjugale », nous dit l’écrivain Marc Lemonier.
Une chose est certaine : l’austère Catherine de Médicis encourageait, à l’occasion, quand cela servait ses intérêts, le caractère extrême de ces jeunes femmes et leur goût pour leur libertinage. Leur beauté et leur corps ont donc servi la cause la reine-mère et donc celui du royaume, contre les chefs des factions et les grands qui menaçaient le trône des Valois.
Je vais évoquer le parcours de trois des plus célèbres de ces amazones.
***
ISABELLE DE LIMEUIL
Isabelle de la Tour, dame de Limeuil, (1535-1609), dame d’honneur de Catherine de Médicis fut la plus célèbre membre du fameux « escadron volant », au service de la veuve d’Henri II. Elle influença le cours de l'Histoire de la France du XVIe siècle, autant par sa beauté que par la finesse de son esprit.
Isabelle est la fille de Gilles de La Tour, baron de Limeuil et de Marguerite de la Cropte, dame de Lanquais. Elle fait partie de la famille des Turenne et des de la Marck. Isabelle fut appelée à 16 ans à la cour comme demoiselle d'honneur de la reine Catherine de Médicis dont elle était une cousine éloignée au cinquième degré (les deux femmes étaient issues de la famille De La Tour d'Auvergne).
Isabelle de Limeuil était d'une grande beauté. Marc Lemonier dit d’elle qu’elle est « tout simplement ravissante, d’une blondeur charmante et apparemment assez douée pour la séduction ». Isabelle va servir les intérêts de sa cousine, peu importe les moyens.
PREMIERE CIBLE : LES GUISE
Isabelle de Limeuil a été successivement la maîtresse de Claude d'Aumale (1526-1573), troisième fils du duc de Guise, puis de Florimont Robertet (1531-1567), secrétaire d’Etat et créature des Guise, auxquels il devait son ascension si rapide dans les hautes sphères du pouvoir.
Pour Isabelle de Limeuil, le choix de ces deux amants (Aumale et Robertet) ne fut probablement pas un hasard : on peut supposer que Catherine de Médicis l'aurait chargée de s'introduire, « par tous moyens de son choix », dans l'entourage des Guise afin de lui rendre compte de ce qui s'y déroulait.
LE PRINCE DE CONDE, DE L’AMOUR A LA HAINE
C'est sur ordre de la reine Catherine qu'elle devint aussi, en 1563, la maîtresse de Louis Ier de Bourbon prince de Condé, frère du roi de Navarre, Antoine de Bourbon et donc l'oncle du futur roi Henri IV.
Isabelle avait alors 27 ans et était une des plus séduisantes demoiselles de la cour. Condé en devint fort épris. Cette liaison aurait eu pour but de détourner le prince de Condé de son rôle de chef des troupes huguenotes.
En 1564, Condé perdit sa première épouse Eléonore de Roye, année où naquit un fils illégitime de sa liaison avec Isabelle de Limeuil. Cette naissance produisit grand bruit à la cour car elle se déroula lors d’un déplacement de la reine à Lyon et ne put ainsi être cachée. Écartée par la reine qui montra ainsi sa réprobation, Isabelle fut envoyée un temps au couvent des Cordelières d’Auxonne avant d'être finalement libérée. Catherine de Médicis était très fâchée contre Isabelle, car elle avait manqué à deux règles élémentaires : ne tomber ni amoureuse, ni enceinte !
Le prince de Condé se désintéressa par la suite d'Isabelle ainsi que de leur enfant, car il souhaitait se remarier après son veuvage. Or Isabelle n'était pas d'une noblesse suffisamment élevée pour devenir la seconde épouse du prince de Condé qui était un Bourbon, Prince du sang, descendant du roi Saint Louis et également le beau-frère de la reine de Navarre, Jeanne d'Albret, elle-même nièce du défunt roi François Ier. En outre, les chefs huguenots ne tenaient pas à ce que le prince épouse une catholique, Isabelle, et préconisaient une alliance avec une protestante.
Délaissant définitivement Isabelle de Limeuil, Condé épousa donc en 1565 Françoise d'Orléans-Longueville, de très haute noblesse, fort belle femme et protestante. Isabelle de Limeuil ne pardonna jamais cette trahison à son amant. Quand ce dernier fut assassiné à la fin de la bataille de Jarnac, en 1569, Isabelle vint contempler le corps qui avait été exposé sur une table au Château de Jarnac. Elle qui avait tant aimé Condé ne lui pardonnait pas sa trahison et n’eut qu'un seul mot : « Enfin ! ».
« RECASEE »
Isabelle épousa en 1567 le richissime financier italien de Catherine de Médicis, Scipion Sardini, originaire de Lucques et qui avait neuf ans de plus qu'elle. Si ce mariage apparaît plutôt dicté par la raison (Isabelle était une fille qui avait « fauté » et ne pouvait plus prétendre à un beau parti de haute naissance), il n’en confirme pas moins que la position de dame de confiance d'Isabelle auprès de la reine fut de courte durée.
Dans ce mariage, on peut voir l'entremise de la reine mère qui faisait d'une pierre deux coups : elle récompensait son fidèle Sardini qui épousait ainsi une des plus belles femmes de son temps et sa cousine Isabelle était enfin « casée ». Scipion Sardini était à cette époque l'un des hommes les plus riches de France. La monarchie lui avait également affermé la perception de certains impôts (charge extrêmement lucrative qui sera tenue un peu plus tard par les fameux fermiers généraux). Son union avec Isabelle lui apportait la certitude, pour ses enfants à naître, d'appartenir, par leur mère, à une vieille et authentique noblesse.
Désormais, Isabelle de Limeuil devint Madame de Sardiny : Scipion, qui avait été anobli par Charles IX, avait francisé son nom. Le couple acheta en 1600 le château de Chaumont-sur-Loire (qui avait précédemment appartenu à Catherine de Médicis puis à Diane de Poitiers et enfin au petit-cousin d'Isabelle, le vicomte de Turenne Henri de La Tour d'Auvergne). Isabelle de Sardiny ajouta désormais à son nom les titres de baronne de Chaumont et de vicomtesse de Buzancy.
***
LA BELLE ROUHET
Si Isabelle de Limeuil est la plus célèbre de ces amazones au service de la reine Catherine, elle n’est pas la seule. On peut aussi mentionner une autre demoiselle d’honneur de la reine, Louise de La Béraudière de l'Isle Rouhet (1530 -1586), dite « La belle Rouhet », fille de René de La Béraudière, sire de Beaumont et de Madeleine du Fou de L'Isle-Jourdain du Vigeant.
Pendant dix ans, Louise de la Béraudière va servir la reine Catherine et devenir l’une de ses filles d’honneur préférées. D'une grande beauté, Louise de La Béraudière séduisit le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, père du futur Henri IV, dont elle devint la maîtresse.
On prétend qu'elle y fut encouragée par Catherine de Médicis en personne qui espérait ainsi faire passer ses exigences auprès d'Antoine de Bourbon par son intermédiaire. C'est ainsi qu'Antoine délaissa peu à peu l'affection de Jeanne d'Albret, sa femme, et finit par se convertir à la religion catholique. Jean Calvin, affolé de cette conversion écrivit même : « Il est tout à Vénus, […] la matrone, qui est expérimentée en cet art, a extrait de son harem ce qui pouvait attraper l'âme de notre homme en ses filets ».
Louise donna à Antoine un fils, Charles de Bourbon, qui entra dans les ordres et devint archevêque de Rouen en 1594. Louise fut ensuite délaissée par Antoine de Bourbon pour la maréchale de Saint-André, Marguerite de Lustrac.
La belle Rouhet fut également courtisée par Brantôme et fut la maitresse du philosophe Michel de Montaigne. La rumeur et la propagande protestante puritaine prétend que Louise de La Béraudière aurait servi à déniaiser le roi Charles IX.
Louise a également été la maîtresse passagère du fougueux duc d'Anjou, le futur roi Henri III, au point d'en être enceinte. Toute sa vie durant, Louise aura de nombreux soupirants et amants, dont Claude de Clermont, vicomte de Tallard. Une nuit que Louise était las des mots d'amours répétitifs du vicomte, elle lui aurait déclamé : « Si vous m'aimez tant et que vous soyez si courageux que vous dites, donnez-vous de votre dague dans votre bras pour l'amour de moi. »
Elle aura également deux maris. Catherine de Médicis trouve pour son ancienne fille d’honneur Louis de Madaillan d’Estissac, grand seigneur du Périgord et du Poitou, gouverneur de La Rochelle et de l’Aunis. Louise part vivre au château de Coulonges-sur-l’Autize et elle y élève Charles en 1563 et Claude en 1564, deux enfants nés de l’union avec Louis de Madaillan d’Estissac ainsi que Charles III de Bourbon, enfant bâtard d’Antoine de Bourbon. Son mari, beaucoup plus âgé qu’elle, meurt en 1565. En 1580, elle rencontre Robert de Combault, seigneur d'Arcis-sur-Aube et maître d'hôtel du roi, capitaine des gardes de la reine, dont elle a deux filles.
***
CHARLOTTE DE SAUVE, LA BARONNE A LA CUISSE LONGUE ET LA FESSE ALERTE !
Charlotte de Beaune-Semblançay, baronne de Sauve et marquise de Noirmoutier (1551-1617), fut, elle aussi, dame d’honneur de la reine-mère, avant de passer, en 1574, au service de la Reine Margot.
Elle est connue comme maîtresse de plusieurs personnages célèbres de la cour de France : François d'Anjou, Henri de Navarre et Henri de Guise. Elle est la fille de Jacques II de Beaune-Semblançay et de Gabrielle de Sade.
Appréciée à la cour pour sa douceur et sa beauté, un contemporain dira qu'elle a « la cuisse longue et la fesse alerte ».
Elle épouse en 1569 Simon Fizes (1535-1579), baron de Sauve, secrétaire d'État de Charles IX et Henri III, qui décède en 1579. Elle se remarie avec François de La Trémoïlle, marquis de Noirmoutier en 1584 à qui elle donne en 1586 un fils.
Charlotte devient la maîtresse d’Henri de Navarre, le futur Henri IV, en 1572 et reste sa maîtresse jusqu'en 1577. Elle aura également pour amant François d'Alençon en 1575, le turbulent frère du roi Henri III, qu'elle oppose à Navarre dans une furieuse rivalité. Marguerite, reine de Navarre, l'accuse dans ses mémoires d'avoir favorisé la rupture sentimentale avec son époux. Elle devient aussi la maîtresse d'Henri de Guise, avec qui elle passe la nuit entre le 22 et le 23 décembre 1588, date à laquelle Henri fut assassiné à Blois sur ordre du roi Henri III. Elle eut de nombreux autres favoris, tels le duc d'Épernon et le seigneur d'Avrilly. En 1583, elle est chassée de la cour pour « inconduite effrénée ».
***
REFERENCES :
Sur cette période terrible et fascinante de la seconde moitié du XVIème siècle, avec ces guerres de religion et la Cour décadente des Valois, je recommande la lecture ou la relecture, dans la rubrique « Histoire des libertines » (21, 23 et 24), de trois autres textes que j’ai publiés sur HDS :
• « Diane de Poitiers ou le ménage à trois », publié le 11 décembre 2018
• « La légende noire de la reine Margot », publié le 18 janvier 2019
• « Gabrielle d’Estrées, maitresse d’Henri IV », publié le 14 février 2019
1. Au sujet de l’escadron volant, je recommande liens suivants :
• https://plume-dhistoire.fr/lescadron-volant-de-catherine-de-medicis/
• https://histoiresroyales.fr/escadron-volant-reine-catherine-de-medicis/
• http://chrisagde.free.fr/val/hnavarreotage+.htm
2. En ce qui concerne Isabelle de Limeuil, Marc Lemonier lui consacre un chapitre dans « La petite histoire des courtisanes » (Editions Jourdan, 2018)
On peut aussi citer le roman historique d’Isabelle Artigues, « Isabeau de Limeuil, la scandaleuse » (Editions de Borée, 2021)
Outre l’article de Wikipédia, je renvoie également aux liens suivants :
• https://espritdepays.com/dordogne/histoire/isabelle-de-limeuil-la-scandaleuse
• https://www.francebleu.fr/culture/livres/qui-etait-isabeau-de-limeuil-la-scandaleuse-1636972455
3. Sur la belle Rouet, je conseille de consulter les liens suivants :
• https://beaumont-patrimoine.com/2020/11/25/louise-de-la-beraudiere-1530/
• https://associationedit.fr/louise-de-la-beraudiere-1530-1586/
4. Sur la Baronne de Sauve, voir les articles suivants sur le web :
• https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/344333
• https://www.histoire-et-secrets.com/les-petites-maitresses-dhenri-iv/
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Olga T
10 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Julie, je partage ton analyse sur Catherine de Médicis
On a sans doute forcé le portrait à charge de la "veuve noire", qui a d'abord voulu préserver le trône de ses fils; pèse évidemment dans la balance le rôle de Catherine de Médicis dans le massacre de la Saint Barthélémy.
Quant à "l'escadron volant", quelle belle arme de séduction massive!
Julie
Quant à "l'escadron volant", quelle belle arme de séduction massive!
Julie
Cher lecteur anonyme, merci pour votre commentaire très encourageant. Je vous invite à me suivre
N'hésitez pas à signer vos commentaires d'un prénom ou d'un pseudo, c'est sympa
Bises
N'hésitez pas à signer vos commentaires d'un prénom ou d'un pseudo, c'est sympa
Bises
Bravo Olga pour votre récit. Ça donne vraiment envie de se plonger dans l’histoire de France.
Merci Bob-et-Annie!
Impressionnant récit qui donne envie de plonger dans l'histoire. Encore bravo à vous Olga T. Vos textes sont joliment bien écrits.
Merci Micky! J'aime l'histoire et partager mes passions
J'avoue que je méconnaissais totalement cet aspect de Catherine de Médicis, que je réduisais à l'instigatrice de la Saint Barthélémy. Et j'ignorais tout autant ces amazones à la cuisse légère. Merci à Olga de continuer à nous en apprendre... de belles.
@ Didier, je pense qu'il faut corriger cette image de la veuve d'Henri II.
Catherine de Médicis est une grande figure du XVIe siècle. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de religions opposant catholiques et protestants. Qui plus est, une légende noire persistante la dépeint comme une personne acariâtre, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. Aujourd'hui, la tendance historiographique tend à réhabiliter le rôle de cette reine de France qui usa de son influence lors d'une période historique complexe et très troublée.
Partisane d'une politique de conciliation, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les protestants, et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de tolérance civile. Avec l'édit de janvier 1562, elle tente d'instaurer la liberté de culte, mais ne parvient pas à empêcher le déclenchement des hostilités. Après la surprise de Meaux en 1567, sa fermeté et sa méfiance envers les protestants se renforcent. Son rôle supposé dans le massacre de la St Barthélémy en 1572 contribue à en faire une figure controversée de l'histoire de France.
Et il faut reconnaitre qu'avec son "escadron volant, composée de jolies femmes, mais aussi cultivées, brillantes, prêtes à tout pour servir la cause de la reine, Catherine disposait d'une "arme de séduction massive"!
Catherine de Médicis est une grande figure du XVIe siècle. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de religions opposant catholiques et protestants. Qui plus est, une légende noire persistante la dépeint comme une personne acariâtre, jalouse du pouvoir, ne reculant devant aucun crime pour conserver son influence. Aujourd'hui, la tendance historiographique tend à réhabiliter le rôle de cette reine de France qui usa de son influence lors d'une période historique complexe et très troublée.
Partisane d'une politique de conciliation, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les protestants, et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de tolérance civile. Avec l'édit de janvier 1562, elle tente d'instaurer la liberté de culte, mais ne parvient pas à empêcher le déclenchement des hostilités. Après la surprise de Meaux en 1567, sa fermeté et sa méfiance envers les protestants se renforcent. Son rôle supposé dans le massacre de la St Barthélémy en 1572 contribue à en faire une figure controversée de l'histoire de France.
Et il faut reconnaitre qu'avec son "escadron volant, composée de jolies femmes, mais aussi cultivées, brillantes, prêtes à tout pour servir la cause de la reine, Catherine disposait d'une "arme de séduction massive"!
Olga,
Je tiens tout d'abord à te remercier pour cette chronique historique très intéressante, même si je n'ai jamais aimé cette reine «de noire vêtue», ni vraiment été intéressé par cette période tragique, celle des guerres de religions.
En lisant ton texte, je me disais que Catherine de Medicis, avec cette mentalité, aurait été parfaite et à sa place lors de la guerre froide. Je la vois bien affublée d'un uniforme du KGB en tant que chef d'une meute d'espionnes soviétiques (caricature à la James Bond)…
Plus sérieusement et sans entrer dans un débat, n’étant pas historien, elle a réussi ainsi, par ses intrigues, à maintenir pour un temps une autorité royale mais exclusivement catholique.
Je pense aussi que pour réconcilier les deux religions dans une "paix" durable, elle favorisa le mariage entre sa fille Marguerite et Henri, le huguenot.
Cependant au final, elle ne fit rien pour autant, lors de la Saint Barthélémy, pour empêcher le massacre de l'élite protestante rassemblée en un seul lieu à cause de ce mariage.
Tout cela en vain toutefois, car les Valois ont finalement disparu en laissant la place au Bourbons.
Ce qui est intéressant cependant avec ta chronique, c'est de constater que les moeurs étaient assez libres pour cette époque sombre de l'histoire surtout pour des femmes catholiques...
Didier
Je tiens tout d'abord à te remercier pour cette chronique historique très intéressante, même si je n'ai jamais aimé cette reine «de noire vêtue», ni vraiment été intéressé par cette période tragique, celle des guerres de religions.
En lisant ton texte, je me disais que Catherine de Medicis, avec cette mentalité, aurait été parfaite et à sa place lors de la guerre froide. Je la vois bien affublée d'un uniforme du KGB en tant que chef d'une meute d'espionnes soviétiques (caricature à la James Bond)…
Plus sérieusement et sans entrer dans un débat, n’étant pas historien, elle a réussi ainsi, par ses intrigues, à maintenir pour un temps une autorité royale mais exclusivement catholique.
Je pense aussi que pour réconcilier les deux religions dans une "paix" durable, elle favorisa le mariage entre sa fille Marguerite et Henri, le huguenot.
Cependant au final, elle ne fit rien pour autant, lors de la Saint Barthélémy, pour empêcher le massacre de l'élite protestante rassemblée en un seul lieu à cause de ce mariage.
Tout cela en vain toutefois, car les Valois ont finalement disparu en laissant la place au Bourbons.
Ce qui est intéressant cependant avec ta chronique, c'est de constater que les moeurs étaient assez libres pour cette époque sombre de l'histoire surtout pour des femmes catholiques...
Didier