Histoire des libertines (111) : « Bernada, la putain »
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-03-2024 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Histoire des libertines (111) : « Bernada, la putain »
Je vais « gravement » déroger à la sacro-sainte règle de la chronologie en faisant un grand bond en arrière, pour une histoire qui s’est déroulée dans le Quercy, au XIVème siècle, l’époque celle de la Guerre de Cent ans et de la peste noire.
Elle est le fruit de la lecture, sur les réseaux sociaux, des articles de l’historien Nicolas Savy, spécialisé dans l’étude de la guerre de Cent ans.
Commençons par présenter le cadre du récit : l’histoire se passe à Martel, village aujourd’hui peuplé de 1.600 habitants, dans le nord de l’actuel Département du Lot, dans la vallée de la Dordogne. Cité prospère, Martel était bien plus peuplée au Moyen-Âge. La cité de Martel est née d’une convergence de routes, un axe antique Nord-Sud croisant un axe Ouest-Est où transitaient le précieux sel de l’Atlantique et le vin d’Aquitaine.
Appelée « la ville aux sept tours », Martel fut fondée au XIème siècle autour d'un marché de dispersion du sel organisé par l'abbaye bénédictine de Souillac à un croisement d'anciennes routes, sur des terres appartenant au Vicomte de Turenne et au Vicomte de Brassac. Riche cité marchande avant la guerre de Cent Ans, Martel fut durant plus de cinq siècles la capitale de la partie quercynoise de la vicomté de Turenne, le siège d'une sénéchaussée royale et un petit centre actif du commerce de la truffe, de la noix et des conserves.
Gouvernée comme la majorité des cités du midi par quatre consuls, élus annuellement par le conseil communal regroupant les principales familles bourgeoises, Martel a été au cœur des territoires impactés par la guerre de Cent Ans, entre la Guyenne anglaise et les vassaux du roi de France. Elle fut brièvement anglaise, après la signature du Traité de Brétigny, en 1360, jusqu’au retour à la France en 1374.
***
BERNADA LA « PUTAIN ».
C'est ainsi que les consuls de Martel appelèrent Bernada Borella, une habitante de la ville qui avait ouvertement trompé son mari avec un notaire, notable de la Ville, entre 1348 et 1357.
Les consuls se saisirent de l’affaire, mais s’y reprirent à plusieurs fois, avant de châtier la coupable, la seule qui puisse l’être à leurs yeux, à savoir la femme. On jugea donc la dame, qu’on désignait d’ailleurs clairement sous l’appellation « La P…. ». Son amant, qui faisait partie de l’élite de la cité, fut, quant à lui, soigneusement épargné. Tout juste s’il ne fut pas considéré comme victime de la tentatrice, de la diablesse.
Au-delà du destin de cette femme, le déroulé de cette affaire montre de quelle façon les autorités pouvaient alors traiter ce genre de situation, tout en cherchant à préserver l'image des institutions.
A priori, il s’agit d’un banal adultère comme il en a toujours existé depuis la nuit des temps, et malgré les commandements religieux et les codes applicables. Oui, mais Bernada a, pendant près de dix ans, osé afficher sa liaison, d’où le scandale à une époque où avait été oubliée la fameuse « parabole » du Christ au sujet de la femme adultère. Les consuls de Martel étaient disposés à jeter la première pierre.
***
Bernada Borrela était l'épouse d'un certain Ramon Vedel.
En 1348, les consuls ordonnèrent qu’elle fût chassée « hors de la ville en raison de l’adultère qu’elle avait commis » avec un notaire, Me Bernat de Faydit. La survenance de la Grande Peste fit que la décision ne fut pas appliquée. Les deux amants poursuivirent leur liaison pendant sept ans ! En passant, cela voulait dire qu’il y avait dans cette relation, au moins du côté de Bernada, des sentiments, pour que cela dure aussi longtemps, malgré le scandale et l’opprobre.
En 1355, les consuls revinrent à la charge, bien décidés à « faire cesser le péché » des deux amants. Ils eurent très vite d’autres préoccupations, la Ville étant cette fois sous la menace des « chevauchées » des Anglais, car les troupes du Prince Noir ravageaient le Quercy. Nouveau sursaut pour les amants !
À la mi-octobre 1356, les consuls reprirent le dossier, bien décidés à en finir avec ce scandale. Exaspérés par l'affaire, ils n’appelaient plus Bernada Borrela que « la putain ».
Bernada était en effet allée très loin. Non seulement sa liaison était de notoriété publique, mais elle avait osé quitter le domicile conjugal pour vivre chez Bernat de Faydit à la vue et au su de tous.
Seule Bernada fut mise en cause, car il était hors de question de s’en prendre à un notable, lequel fit jouer ses relations et ce d'autant plus facilement qu'il était d'une condition sociale plus élevée que Ramon Vedel et son épouse. En juin 1357, les consuls ordonnèrent à nouveau le bannissement de Bernada, avant de sursoir à nouveau !
Le problème était que si l’amant appartenait au monde dirigeant de la ville, la famille de la maîtresse aussi, même si elle y était beaucoup moins éminente. On demanda alors au mari trompé s’il voulait reprendre son épouse dans sa maison, ce qu’il refusa d’emblée. De notoriété publique, Ramon Vedel était cocu depuis 10 ans, mais il tenait à sa dignité. Bernada plaida sa cause et obtint des consuls qu’ils ordonnent à son mari de prendre une nuit de réflexion avant de redonner sa réponse. Le lendemain, le mari trompé persista dans son refus de reprendre la vie commune avec l’épouse adultère. Les consuls confirmèrent alors le bannissement de Bernada.
Toujours soucieux de préserver l’image du monde dirigeant de la ville, les consuls mirent en avant une accusation de vol contre Bernada, ce qui permit de ne pas sanctionner sur base de l’adultère, pourtant de notoriété publique. Cela eut aussi pour conséquence de lui éviter, ainsi qu’à son amant, la peine humiliante de « « la course. Cette peine, qui consistait à faire courir les amants adultères nus dans les rues de la ville sous les lazzis, était particulièrement humiliante, ce qui était inconcevable pour l’image des dirigeants de Martel.
Cette fois, Bernada fut effectivement bannie de la ville. Elle n’avait nulle part où aller, rien pour subsister, aussi resta-t-elle un moment devant les portes de Martel, essayant de rentrer. Les consuls demandèrent alors à leur officier de justice de s’y opposer. On ne sait ce qu’est devenue la malheureuse. Bernat de Faydit, quant à lui, a continué sa carrière de notaire.
***
L’époque était certes à l’intolérance envers les écarts de la femme. On y ajoutait l’hypocrisie, car on ne condamna pas Bernada pour ses écarts de conduite et donc pour adultère, mais pour un prétexte, un supposé vol. Elle a fini bannie, jetée hors des murs. Le notaire ne fut pas inquiété. On ne sait s’il réalisa l’injustice faite à sa maîtresse, et sa propre lâcheté.
Il est vrai que les temps ont changé, même si la veulerie, la lâcheté, l’hypocrisie sont toujours d’actualité.
Ayant trouvé cette histoire instructive sur le sort réservé à la femme, pas seulement au XIVème siècle, j’ai trouvé intéressant d’en faire état, pour souligner qu’alors comme encore de nos jours, la société se montre plus sévère pour les « écarts » de la femme, qui doit encore et toujours se battre pour revendiquer égalité de traitement et de droits, y compris en matière de liberté des mœurs.
Dans l’absolu, « coupable » d’un seul adultère, Bernada n’a guère sa place parmi les grandes libertines. Elle est pourtant un symbole de la femme éternellement coupable, car tentatrice, depuis le mythe d’Eve et de la pomme, en passant par la lapidation de la femme adultère dans les religions hébraïques comme pour les fondamentalistes islamiques. Par sa parabole sur la femme adultère, le Christ avait su en quelque sorte relativiser envers les Pharisiens et les lois de Moïse, en invitant ceux qui n’avaient point « pécher » à lancer la première pierre. A l’époque de Bernada, cette leçon avait été oubliée par la religion dominante.
Voici ce que j’écrivais au sujet du martyre d’Hypatie , victime de l’antiféminisme des clercs et des vieilles malédictions, en conclusion du texte « Récits érotiques de la mythologie (11). Récits érotiques issus de la bible : la femme adultère », paru le 3 avril 2019 » : comme l’écrivirent Pierre et Janine Soisson dans leur livre « Byzance » (Editions Minerva 1977), au sujet du massacre, par des fanatiques chrétiens, de la philosophe Hypatie à Alexandrie en 415 : « Jamais l’église n’aima la femme, incarnation de cette Eve qui perdit Adam, instrument du démon ». Le père de l’église, le Patriarche de Constantinople Jean Chrysostome en parlait ainsi : un mal nécessaire, une tentation naturelle, une désirable calamité, un péril domestique, une fascination mortelle, un fléau fardé. » (Voir également au sujet d’Hypatie : « Histoire des libertines (89) : Des destins de femmes au Bas-Empire », publié le 30 août 2021).
Plus que jamais, je ne retranche absolument rien à ma conclusion de 2019 : « Face aux malédictions millénaires lancées à travers ces textes contre les femmes, j’affirme mes convictions féministes en faveur de la liberté de la femme, de son droit à disposer de son corps, au même titre que les hommes. ».
Bernada, qui eut le courage d’afficher ses amours dans un monde hostile, a bien sa place dans cette rubrique, comme symbole de la femme toujours considérée comme fautive, coupable, tentatrice. Je ne prétends nullement que l’adultère soit une bonne chose, car il est tromperie et mensonge. Je revendique seulement l’égalité entre hommes et femmes et, en conséquence, le droit des femmes au libre choix et au plaisir, comme pour les hommes.
***
Références :
• Les textes publiés par Nicolas Savy sur Facebook : BERNADA : "PUTAIN"... - Nicolas Savy - recherches historiques | Facebook
• L’ouvrage de Nicolas Savy « Les femmes courage », qui n'est disponible que depuis son site : https://nicolassavyhistorien.wixsite.com/.../publications-1
• A Martel, quand les consuls se muaient en police des mœurs – Medialot
Elle est le fruit de la lecture, sur les réseaux sociaux, des articles de l’historien Nicolas Savy, spécialisé dans l’étude de la guerre de Cent ans.
Commençons par présenter le cadre du récit : l’histoire se passe à Martel, village aujourd’hui peuplé de 1.600 habitants, dans le nord de l’actuel Département du Lot, dans la vallée de la Dordogne. Cité prospère, Martel était bien plus peuplée au Moyen-Âge. La cité de Martel est née d’une convergence de routes, un axe antique Nord-Sud croisant un axe Ouest-Est où transitaient le précieux sel de l’Atlantique et le vin d’Aquitaine.
Appelée « la ville aux sept tours », Martel fut fondée au XIème siècle autour d'un marché de dispersion du sel organisé par l'abbaye bénédictine de Souillac à un croisement d'anciennes routes, sur des terres appartenant au Vicomte de Turenne et au Vicomte de Brassac. Riche cité marchande avant la guerre de Cent Ans, Martel fut durant plus de cinq siècles la capitale de la partie quercynoise de la vicomté de Turenne, le siège d'une sénéchaussée royale et un petit centre actif du commerce de la truffe, de la noix et des conserves.
Gouvernée comme la majorité des cités du midi par quatre consuls, élus annuellement par le conseil communal regroupant les principales familles bourgeoises, Martel a été au cœur des territoires impactés par la guerre de Cent Ans, entre la Guyenne anglaise et les vassaux du roi de France. Elle fut brièvement anglaise, après la signature du Traité de Brétigny, en 1360, jusqu’au retour à la France en 1374.
***
BERNADA LA « PUTAIN ».
C'est ainsi que les consuls de Martel appelèrent Bernada Borella, une habitante de la ville qui avait ouvertement trompé son mari avec un notaire, notable de la Ville, entre 1348 et 1357.
Les consuls se saisirent de l’affaire, mais s’y reprirent à plusieurs fois, avant de châtier la coupable, la seule qui puisse l’être à leurs yeux, à savoir la femme. On jugea donc la dame, qu’on désignait d’ailleurs clairement sous l’appellation « La P…. ». Son amant, qui faisait partie de l’élite de la cité, fut, quant à lui, soigneusement épargné. Tout juste s’il ne fut pas considéré comme victime de la tentatrice, de la diablesse.
Au-delà du destin de cette femme, le déroulé de cette affaire montre de quelle façon les autorités pouvaient alors traiter ce genre de situation, tout en cherchant à préserver l'image des institutions.
A priori, il s’agit d’un banal adultère comme il en a toujours existé depuis la nuit des temps, et malgré les commandements religieux et les codes applicables. Oui, mais Bernada a, pendant près de dix ans, osé afficher sa liaison, d’où le scandale à une époque où avait été oubliée la fameuse « parabole » du Christ au sujet de la femme adultère. Les consuls de Martel étaient disposés à jeter la première pierre.
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Bernada Borrela était l'épouse d'un certain Ramon Vedel.
En 1348, les consuls ordonnèrent qu’elle fût chassée « hors de la ville en raison de l’adultère qu’elle avait commis » avec un notaire, Me Bernat de Faydit. La survenance de la Grande Peste fit que la décision ne fut pas appliquée. Les deux amants poursuivirent leur liaison pendant sept ans ! En passant, cela voulait dire qu’il y avait dans cette relation, au moins du côté de Bernada, des sentiments, pour que cela dure aussi longtemps, malgré le scandale et l’opprobre.
En 1355, les consuls revinrent à la charge, bien décidés à « faire cesser le péché » des deux amants. Ils eurent très vite d’autres préoccupations, la Ville étant cette fois sous la menace des « chevauchées » des Anglais, car les troupes du Prince Noir ravageaient le Quercy. Nouveau sursaut pour les amants !
À la mi-octobre 1356, les consuls reprirent le dossier, bien décidés à en finir avec ce scandale. Exaspérés par l'affaire, ils n’appelaient plus Bernada Borrela que « la putain ».
Bernada était en effet allée très loin. Non seulement sa liaison était de notoriété publique, mais elle avait osé quitter le domicile conjugal pour vivre chez Bernat de Faydit à la vue et au su de tous.
Seule Bernada fut mise en cause, car il était hors de question de s’en prendre à un notable, lequel fit jouer ses relations et ce d'autant plus facilement qu'il était d'une condition sociale plus élevée que Ramon Vedel et son épouse. En juin 1357, les consuls ordonnèrent à nouveau le bannissement de Bernada, avant de sursoir à nouveau !
Le problème était que si l’amant appartenait au monde dirigeant de la ville, la famille de la maîtresse aussi, même si elle y était beaucoup moins éminente. On demanda alors au mari trompé s’il voulait reprendre son épouse dans sa maison, ce qu’il refusa d’emblée. De notoriété publique, Ramon Vedel était cocu depuis 10 ans, mais il tenait à sa dignité. Bernada plaida sa cause et obtint des consuls qu’ils ordonnent à son mari de prendre une nuit de réflexion avant de redonner sa réponse. Le lendemain, le mari trompé persista dans son refus de reprendre la vie commune avec l’épouse adultère. Les consuls confirmèrent alors le bannissement de Bernada.
Toujours soucieux de préserver l’image du monde dirigeant de la ville, les consuls mirent en avant une accusation de vol contre Bernada, ce qui permit de ne pas sanctionner sur base de l’adultère, pourtant de notoriété publique. Cela eut aussi pour conséquence de lui éviter, ainsi qu’à son amant, la peine humiliante de « « la course. Cette peine, qui consistait à faire courir les amants adultères nus dans les rues de la ville sous les lazzis, était particulièrement humiliante, ce qui était inconcevable pour l’image des dirigeants de Martel.
Cette fois, Bernada fut effectivement bannie de la ville. Elle n’avait nulle part où aller, rien pour subsister, aussi resta-t-elle un moment devant les portes de Martel, essayant de rentrer. Les consuls demandèrent alors à leur officier de justice de s’y opposer. On ne sait ce qu’est devenue la malheureuse. Bernat de Faydit, quant à lui, a continué sa carrière de notaire.
***
L’époque était certes à l’intolérance envers les écarts de la femme. On y ajoutait l’hypocrisie, car on ne condamna pas Bernada pour ses écarts de conduite et donc pour adultère, mais pour un prétexte, un supposé vol. Elle a fini bannie, jetée hors des murs. Le notaire ne fut pas inquiété. On ne sait s’il réalisa l’injustice faite à sa maîtresse, et sa propre lâcheté.
Il est vrai que les temps ont changé, même si la veulerie, la lâcheté, l’hypocrisie sont toujours d’actualité.
Ayant trouvé cette histoire instructive sur le sort réservé à la femme, pas seulement au XIVème siècle, j’ai trouvé intéressant d’en faire état, pour souligner qu’alors comme encore de nos jours, la société se montre plus sévère pour les « écarts » de la femme, qui doit encore et toujours se battre pour revendiquer égalité de traitement et de droits, y compris en matière de liberté des mœurs.
Dans l’absolu, « coupable » d’un seul adultère, Bernada n’a guère sa place parmi les grandes libertines. Elle est pourtant un symbole de la femme éternellement coupable, car tentatrice, depuis le mythe d’Eve et de la pomme, en passant par la lapidation de la femme adultère dans les religions hébraïques comme pour les fondamentalistes islamiques. Par sa parabole sur la femme adultère, le Christ avait su en quelque sorte relativiser envers les Pharisiens et les lois de Moïse, en invitant ceux qui n’avaient point « pécher » à lancer la première pierre. A l’époque de Bernada, cette leçon avait été oubliée par la religion dominante.
Voici ce que j’écrivais au sujet du martyre d’Hypatie , victime de l’antiféminisme des clercs et des vieilles malédictions, en conclusion du texte « Récits érotiques de la mythologie (11). Récits érotiques issus de la bible : la femme adultère », paru le 3 avril 2019 » : comme l’écrivirent Pierre et Janine Soisson dans leur livre « Byzance » (Editions Minerva 1977), au sujet du massacre, par des fanatiques chrétiens, de la philosophe Hypatie à Alexandrie en 415 : « Jamais l’église n’aima la femme, incarnation de cette Eve qui perdit Adam, instrument du démon ». Le père de l’église, le Patriarche de Constantinople Jean Chrysostome en parlait ainsi : un mal nécessaire, une tentation naturelle, une désirable calamité, un péril domestique, une fascination mortelle, un fléau fardé. » (Voir également au sujet d’Hypatie : « Histoire des libertines (89) : Des destins de femmes au Bas-Empire », publié le 30 août 2021).
Plus que jamais, je ne retranche absolument rien à ma conclusion de 2019 : « Face aux malédictions millénaires lancées à travers ces textes contre les femmes, j’affirme mes convictions féministes en faveur de la liberté de la femme, de son droit à disposer de son corps, au même titre que les hommes. ».
Bernada, qui eut le courage d’afficher ses amours dans un monde hostile, a bien sa place dans cette rubrique, comme symbole de la femme toujours considérée comme fautive, coupable, tentatrice. Je ne prétends nullement que l’adultère soit une bonne chose, car il est tromperie et mensonge. Je revendique seulement l’égalité entre hommes et femmes et, en conséquence, le droit des femmes au libre choix et au plaisir, comme pour les hommes.
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Références :
• Les textes publiés par Nicolas Savy sur Facebook : BERNADA : "PUTAIN"... - Nicolas Savy - recherches historiques | Facebook
• L’ouvrage de Nicolas Savy « Les femmes courage », qui n'est disponible que depuis son site : https://nicolassavyhistorien.wixsite.com/.../publications-1
• A Martel, quand les consuls se muaient en police des mœurs – Medialot
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22 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci Micky. Je partage ton inquiétude.
Merci à Olga d'avoir évoqué cette Bernada qui m'était totalement inconnue, au contraire de cette belle région. L'intolérance était en effet la caractéristique de cette époque mais je crains qu'elle ne revienne à grands pas dans la nôtre...
Merci Valeriane et Linsee. Les sources que j'ai trouvées étaient limitées
Trop bon
valeriane
valeriane
Un peu court, mais j'adore
Linsee
Linsee
@ Liberté6433, merci pour ton commentaire. Je ne me prononcerai pas de façon générale au sujet de la religion, mais il est vrai que, comme souligné par Dyonisia également, les religions du livre ont beaucoup interféré négativement sur la condition féminine.
Je renvoie à un texte que j'avais publié sur HDS le 3 avril 2019, sous la rubrique "récits érotiques de la mythologie" et qui portait sur la femme adultère dans la bible.
Si on peut avancer des explications au fameux commandement (adressé d'ailleurs aux hommes!): "Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain", en particulier au sujet de la filiation, il est à noter que l'intégralité du texte est comme suit: Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui appartienne à ton prochain. (Exode 20.17)", considérant ainsi l'épouse comme une "propriété", un "bien meuble".
C'est cette conception "patrimoniale" qui a longtemps dominé, avant que les mentalités n'évoluent, que le divorce et la séparation ne soient rendus possibles. Il existe désormais heureusement d'autres conceptions du couple que celles de la malédiction d'Eve et de la Bible. La fidélité n’est plus la seule voie. Ce qui compte est qu’on ne soit pas dans le mensonge et que l’on puisse faire d’autres choix, comme la liberté réciproquement consentie ou encore, c’est rare j’en conviens, le candaulisme.
Je renvoie à un texte que j'avais publié sur HDS le 3 avril 2019, sous la rubrique "récits érotiques de la mythologie" et qui portait sur la femme adultère dans la bible.
Si on peut avancer des explications au fameux commandement (adressé d'ailleurs aux hommes!): "Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain", en particulier au sujet de la filiation, il est à noter que l'intégralité du texte est comme suit: Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui appartienne à ton prochain. (Exode 20.17)", considérant ainsi l'épouse comme une "propriété", un "bien meuble".
C'est cette conception "patrimoniale" qui a longtemps dominé, avant que les mentalités n'évoluent, que le divorce et la séparation ne soient rendus possibles. Il existe désormais heureusement d'autres conceptions du couple que celles de la malédiction d'Eve et de la Bible. La fidélité n’est plus la seule voie. Ce qui compte est qu’on ne soit pas dans le mensonge et que l’on puisse faire d’autres choix, comme la liberté réciproquement consentie ou encore, c’est rare j’en conviens, le candaulisme.
La religion a fait beaucoup de mal encore aujourd'hui quel qu'en soit le propos. Regardons simplement les sujets d actualité !
Puis-je avoir une note d humour après avoir lu ce texte ?
Comment peut-on imaginer n appartenir qu à un seul homme ou une seule femme toute une vie sans la diversifier ? 😅
Amusons nous "ensemble", n est-ce pas la meilleure solution ?!
Caché ou pas la femme sera toujours vue différemment des hommes lorsqu'elle est "plurielle". Et j entends encore aujourd'hui des hommes nommer une femme de "P###" trop facilement ! Alors que pour "eux" cela vire presque à "l exploit"...🤦♀️
Merci Olga T d ouvrir une discussion qui semble, même aujourd'hui sans fin ...
Liberté6433 🫦
Puis-je avoir une note d humour après avoir lu ce texte ?
Comment peut-on imaginer n appartenir qu à un seul homme ou une seule femme toute une vie sans la diversifier ? 😅
Amusons nous "ensemble", n est-ce pas la meilleure solution ?!
Caché ou pas la femme sera toujours vue différemment des hommes lorsqu'elle est "plurielle". Et j entends encore aujourd'hui des hommes nommer une femme de "P###" trop facilement ! Alors que pour "eux" cela vire presque à "l exploit"...🤦♀️
Merci Olga T d ouvrir une discussion qui semble, même aujourd'hui sans fin ...
Liberté6433 🫦
@ Didier, merci, même si, avec ces crétins, ça ne sert à rien.
@ Merci à BER77, qui a bien compris les enjeux de ce texte.
@ Merci à BER77, qui a bien compris les enjeux de ce texte.
@Kamel,
Pourquoi ne suis-je nullement surpris de vous retrouver ici aussi.
C’est plus fort que vous, vous ne pouvez pas vous empêcher de déverser constamment votre fiel envers Olga avec vos commentaires acerbes.
Sérieusement, vous ne pouvez pas tirer un trait sur le passé, murir un peu et passer à autres choses.
A l’identique de votre compère Sofiane, il y a peu, je vous dirais qu’à force vous en devenez vraiment ridicule et pathétique…
Didier
Pourquoi ne suis-je nullement surpris de vous retrouver ici aussi.
C’est plus fort que vous, vous ne pouvez pas vous empêcher de déverser constamment votre fiel envers Olga avec vos commentaires acerbes.
Sérieusement, vous ne pouvez pas tirer un trait sur le passé, murir un peu et passer à autres choses.
A l’identique de votre compère Sofiane, il y a peu, je vous dirais qu’à force vous en devenez vraiment ridicule et pathétique…
Didier
Cette histoire nous plonge dans le mode de vie au moyen âge, marqué aussi par l’ordre religieux et spirituel imposé par les Templiers,
Aujourd’hui, on vit encore, dans certaines régions, sous cette emprise de la religion et des traditions avec sept siècles plus tard, la modernité du portable à la main !!
La nature humaine est ainsi faite que pour certains, les progrès ne sont que matériels.
Merci Olga de nous donner à réfléchir sur la condition de la femme à travers vos textes et travers les époques.
BER77
Aujourd’hui, on vit encore, dans certaines régions, sous cette emprise de la religion et des traditions avec sept siècles plus tard, la modernité du portable à la main !!
La nature humaine est ainsi faite que pour certains, les progrès ne sont que matériels.
Merci Olga de nous donner à réfléchir sur la condition de la femme à travers vos textes et travers les époques.
BER77
"Mépris". Dis-donc, la nympho, il y eut une époque où tu ne disais pas ça. D'ailleurs, nous sommes certains que, en notre présence, tu redeviendrais la bonne chienne que tu étais chaque mardi à la cité
Kamel
Kamel
Merci Didier. Comme indiqué à Luc, je pense que ces zozos ne méritent que le mépris
Laisse tomber, Luc. Ils (Sofiane et son alter ego Kamel) ne méritent pas de réponses!
@Sofiane,
Il ne manquait plus que vous et vos commentaires acerbes.
Vous nous démontrez une fois encore votre manque de personnalité propre, en continuant ainsi à vous servir des commentaires des autres pour pouvoir mieux déverser votre fiel envers Olga.
Sans parler d’un manque de culture général surement.
Comme je l’ai déjà écrit, à force vous en devenez ridicule et pathétique…
Didier
Il ne manquait plus que vous et vos commentaires acerbes.
Vous nous démontrez une fois encore votre manque de personnalité propre, en continuant ainsi à vous servir des commentaires des autres pour pouvoir mieux déverser votre fiel envers Olga.
Sans parler d’un manque de culture général surement.
Comme je l’ai déjà écrit, à force vous en devenez ridicule et pathétique…
Didier
Et revoilà les trolls! Ils sont sont vraiment fatigants
Luc
Luc
@ Paul, bien vu! Olga parle de candaulisme, en réalité cette chienne ne perd jamais une occasion de s'envoyer en l'air et d'agrandir les cornes de son cocu.
Sofiane
Sofiane
@ Paul, absolument pas! D'ailleurs, si l'histoire de Bernada est un adultère, puisqu'elle trompe son mari, tu me donnes l'occasion de préciser que l'adultère "condamnable", répréhensible en tout cas, est l’adultère "caché"celui où il y a mensonge, tromperie, rupture de la confiance. Or celui de Bernada était de notoriété publique. Son mari ne pouvait pas dire que ça se passait derrière son dos.
A travers ce genre de publications, ne cherches-tu pas à justifier tes propres adultères?
Paul
Paul
@ Julie, merci!
@ D, ma chère muse, je confirme que les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) étaient en effet plus dures avec les femmes.
@ Didier, merci, car tu as, comme à l'accoutumée, bien souligné les éléments essentiels de cette histoire
@ D, ma chère muse, je confirme que les religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) étaient en effet plus dures avec les femmes.
@ Didier, merci, car tu as, comme à l'accoutumée, bien souligné les éléments essentiels de cette histoire
Olga,
Je trouve cette histoire d’adultère d’un ridicule et qui de plus m’apparait plus comme une véritable mascarade. En effet pour préserver la réputation, l’honneur de l’amant, seule Bernada fut condamnée et bannie et pour le motif d’un simple vol. Tu as noté que son amant a fait preuve de lâcheté. J’aurais tendance à ajouter qu’il ne devait pas être très amoureux de sa maitresse. Oui, car malgré qu’il fut épargné par ses pairs, rien ne l’empêchait rejoindre Bernada dans son exil…
Mais surtout je trouve cette histoire sordide, car une fois de plus dans cette période d’ignorance très empreint de religion, la faute ne pouvait qu’incomber qu’à la seule femme, cette tentatrice, cette pécheresse. On était bien loin comme tu l’écris des bienveillants préceptes du Christ. Et ce qui est désolant, c’est toujours le cas de nos jours, dans certaines sociétés « rétrogrades » du Moyen-Orient et d’Asie centrale…
Je tiens cependant à souligner qu’au-delà de cette sordide et ridicule histoire d’adultère, avec ta chronique historique tu nous fais une belle présentation de l’organisation et des us et coutumes de cette cité du Quercy lors de cette période sombre de l’histoire de France que fut la guerre de cent ans.
Didier
Je trouve cette histoire d’adultère d’un ridicule et qui de plus m’apparait plus comme une véritable mascarade. En effet pour préserver la réputation, l’honneur de l’amant, seule Bernada fut condamnée et bannie et pour le motif d’un simple vol. Tu as noté que son amant a fait preuve de lâcheté. J’aurais tendance à ajouter qu’il ne devait pas être très amoureux de sa maitresse. Oui, car malgré qu’il fut épargné par ses pairs, rien ne l’empêchait rejoindre Bernada dans son exil…
Mais surtout je trouve cette histoire sordide, car une fois de plus dans cette période d’ignorance très empreint de religion, la faute ne pouvait qu’incomber qu’à la seule femme, cette tentatrice, cette pécheresse. On était bien loin comme tu l’écris des bienveillants préceptes du Christ. Et ce qui est désolant, c’est toujours le cas de nos jours, dans certaines sociétés « rétrogrades » du Moyen-Orient et d’Asie centrale…
Je tiens cependant à souligner qu’au-delà de cette sordide et ridicule histoire d’adultère, avec ta chronique historique tu nous fais une belle présentation de l’organisation et des us et coutumes de cette cité du Quercy lors de cette période sombre de l’histoire de France que fut la guerre de cent ans.
Didier
Sans doute le Livre, quelle que soit la religion qu'il fonde, a-t-il été écrit par des hommes !
Mais je me demande si cette prédominance sociale masculine est inscrite dans toutes les cultures ou seulement dans celles issues du monothéisme. Il me semble cependant que dans les deux cas cela pose question.
Merci Olga, d'avoir ajouté cette "inconnue de l'Histoire" à ton anthologie des femmes de caractère.*
D.
(*Ben oui, pour moi, le libertinage est un trait de caractère ; positif, faut-il le dire ?)
Mais je me demande si cette prédominance sociale masculine est inscrite dans toutes les cultures ou seulement dans celles issues du monothéisme. Il me semble cependant que dans les deux cas cela pose question.
Merci Olga, d'avoir ajouté cette "inconnue de l'Histoire" à ton anthologie des femmes de caractère.*
D.
(*Ben oui, pour moi, le libertinage est un trait de caractère ; positif, faut-il le dire ?)
Merci pour ce texte, court, mais très intéressant.
Julie
Julie