Histoire des libertines (22) : Marie Stuart, martyre ou salope ?
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 21-12-2018 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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Histoire des libertines (22) : Marie Stuart, martyre ou salope ?
Extraordinaire destin que celui de Marie Stuart (1542-1587): reine d'Écosse à 6 jours, reine de France à 16 ans, veuve à 18, remariée à 22, meurtrière de son époux, puis remariée à 24. Enfin, décapitée à 44 ans. Pour ne rien gâcher, elle était canon. Grande, blonde, souriante, sexy, dansant comme une déesse.
L’histoire en a fait une martyre, presqu’une sainte, exécutée sur l’ordre de sa cousine Elisabeth d’Angleterre.
Pourtant, comme l’écrit Pierre Lunel dans « Polissonnes » (Editions du Rocher, 2016), Marie Stuart « fut une des plus grandes polissonnes de l’histoire ».
REINE D’ECOSSE PUIS REINE DE FRANCE
Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, Marie devient reine d’Écosse à la mort de son père, alors qu'elle n'a que six jours. La gestion du royaume est confiée à des régents, comme sa mère Marie de Guise ainsi que son cousin après le décès de la régente, et la reine grandit en France.
A l’âge de huit ans, la jeune reine est envoyée à la cour de France pour parfaire son éducation car elle doit épouser le futur roi François. Elle reçoit le meilleur accueil possible, parle bientôt quatre langues, joue de nombreux instruments de musique, chasse à merveille. Belle et intelligente, Marie séduit Henri II. En 1558, elle épouse le futur roi François II, qui accède au trône l'année suivante.
UN ROI MORT D’EPUISEMENT
On ne peut pas avancer avec certitude qu’il y eut de l’amour entre les deux jeunes gens mais ayant été élevés ensemble, ils étaient très proches, avaient beaucoup d’affection l’un pour l’autre, bien que le jeune prince avait tout d’un repoussoir.
Le 10 juillet 1559, Marie Stuart devient reine de France mais se heurte à Catherine de Médicis qui se soucie fort de la santé fragile de François II. La reine Mère rend responsable Marie de la faiblesse de son fils en disant que la petite reine a un tempérament amoureux trop violent. Malgré sa maladie, François II tient à gouverner et doit faire face à la conjuration d’Amboise.
Dégouté par la politique, François II laisse sa mère prendre les rênes du pouvoir et se réfugie auprès de son épouse, à qui il se consacre avec une fougue maladive.
François meurt, complètement épuisé, le 5 décembre 1560 à seize ans, victime d’un « abcès au cerveau ». Bien qu’aujourd’hui il semble que le roi soit mort d’une méningite encéphalique, Catherine de Médicis accusera Marie d’avoir fait mourir son fils d’épuisement. Même Michelet écriera « François II est mort de cette grande chamelle rousse de Marie Stuart ». La mort de François II causera néanmoins une grande et sincère peine à la reine de dix-huit ans.
Catherine ne souhaite pas que sa belle-fille demeure en France et tandis que celle-ci fait ses adieux à la cour le 15 aout 1561, le jeune Charles IX, onze ans, éclate en sanglot et s’enfuit dans sa chambre. Durant toutes ces années où Marie Stuart avait vécu en France, le petit Charles s’en était rapproché. Le nouveau roi écrivait des vers mélancoliques en pensant à Marie et portait même un portrait d’elle contre son cœur. Jusqu’à l’âge de seize ans, Charles IX ne pensa à aucune autre femme que Marie Stuart, ne pouvant en regarder et encore moins aimer une autre. En repartant pour l’Ecosse, Marie avait conquis deux cœurs de rois de France : François II et Charles IX. Avec ce départ pour l’Ecosse, elle tournait la page de sa jeunesse et des jours heureux.
RETOUR EN ECOSSE
La jeune veuve retourna en Écosse l'année suivante. Malgré son éducation, elle n'était pas préparée aux intrigues de la cour d'Écosse de cette époque. La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray, était le meneur de la faction protestante. Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets. Son goût pour la danse et les robes sophistiquées, « osées », était dénoncé par des réformateurs protestants comme John Knox.
Marie ne prit pas la tête du parti catholique, ce qui en déçut les partisans. Au contraire, tolérant les protestants, elle avait gardé Jacques Stuart, son demi-frère protestant, comme plus proche conseiller et prenait acte de son manque de forces militaires face aux seigneurs protestants.
Assez rapidement, Marie parvint à séduire ses sujets, à rétablir son autorité et à imposer la tolérance religieuse réciproque. Provisoirement en tous cas.
Bien sûr, à mesure que les mois passent, la question qui se pose avec de plus en plus d'urgence est celle de l'inévitable remariage de la jeune reine. En décembre 1562, elle atteint sa vingtième année, elle est en pleine santé, sportive, elle aime la danse, la chasse, rien de permet de penser qu'elle soit vouée au célibat permanent. Les candidats évidemment sont nombreux, en Écosse et dans toute l'Europe. On parle de l'héritier du trône d'Espagne, don Carlos, ce qui affole les protestants. Également de l'archiduc d'Autriche, autre catholique. Puis une multitude de princes, suédois, danois, italiens, même français.
Mais l'important est l'avis de la cousine Élisabeth car il s'agit, tout compte fait, de choisir un roi d'Écosse. Élisabeth fait savoir qu'elle n'acceptera à Édimbourg ni un Espagnol, ni un Français, ni un Autrichien. L'idéal, dit-elle, serait que Marie épouse un Anglais. Mais qui ? À mots couverts, elle propose le comte de Leicester, un fort bel homme, qu'on lui a prêté comme amant quelques mois plus tôt et qui est opportunément veuf. Cette fois Marie se cabre : elle, reine d'Écosse, épouser un sujet de sa cousine ? Jamais. Élisabeth n'insiste pas. Mais elle n'oubliera pas.
Marie va commettre un premier impair. Un jeune aristocrate catholique, John Gordon devient son amant. Son père étant accusé de complot par Jacques Stuart, l’ensemble de la famille sera condamnée et John exécuté !
Marie continue à s’enivrer de flirts. Certains n’y tiennent plus, comme ce capitaine écossais, Hepburn, qui fût à deux doigts de violer la reine.
Elisabeth d’Angleterre, qui a compris la principale faiblesse de celle qu’elle perçoit comme une rivale potentielle, envoie auprès de Marie, David Rizzio, un Piémontais contrefait, mais « monté » comme un âne. Dès ce moment, il serait devenu l’amant de Marie.
Elle aura également une liaison avec Pierre Chastelard, petit-neveu du chevalier Bayard et poète. Surpris sous le lit de la reine alors qu’elle était avec David Rizzio (dont nous parlerons plus loin), Chastelard fut décapité pour crime de lèse-majesté.
UN MARIAGE MALHEUREUX
Marie tombe alors amoureuse de son cousin germain, le jeune Henri Stuart, lord Darnley, âgé de vingt ans. Grand, mince, sportif, habile aux manières de cour, excellent danseur, il a tout pour séduire. Tout… sauf l'intelligence : le cardinal de Lorraine, consulté sur ce mariage, remarque que Darnley est « un gentil étourneau ». Mais qu'importe, là où l'amour parle ! Marie brûle les étapes. Six mois après leur première rencontre, elle épouse Darnley, qui devient le « roi Henri ».
Élisabeth est furieuse, les oncles Guise sont perplexes, John Knox tonne – Darnley est catholique –, et surtout le demi-frère James, comte de Moray, refuse de reconnaître le « roi Henri », ce blanc-bec. Il se révolte, lève une armée rebelle et, vaincu, se réfugie en Angleterre.
Mauvais début pour le nouveau règne. Mauvais début, surtout du point de vue de Marie. Car Darnley, à peine marié, se révèle pour ce qu'il est : un être léger, maladroit, infidèle qui plus est, joueur, débauché, même brutal.
Darnley persécuta tous ceux qu'il croyait être les favoris de la reine. Il fit même assassiner Arthur Lallart, Duc d’Aubigny, son tuteur, qui s'était rapproché de la reine Mary et critiquait son comportement.
DAVID RIZZIO, L’AMANT
Marie Stuart est bientôt enceinte mais en quelques mois elle perd toute illusion sur l'époux qu'elle s'est choisi. C'est la période la plus triste qu'elle ait vécue jusqu'alors. Tous les spectateurs, courtisans, ambassadeurs étrangers, remarquent sa tristesse. Son demi-frère Moray, qu'elle respectait et qui la conseillait bien, n'est plus auprès d'elle.
Elle ne trouve de réconfort qu'auprès de son secrétaire italien, David Rizzio, qui l'amuse, joue du luth, chante d'une jolie voix, lit des poésies françaises. Rizzio tient de plus en plus de place à la cour. Il est laid, dit-on, mais il affiche un peu trop de l'amitié que la reine a pour lui. Son honnêteté n'est pas au-dessus de tout soupçon ; on le soupçonne d'être l'agent secret du pape et des jésuites. Bref, il est unanimement détesté.
Rizzio fut, pour Marie Stuart, plus qu'un ami et un confient. Plus tard, après la naissance de l'enfant de Marie, né onze mois après le mariage d'Henri Darnley, on murmurera que son père pourrait bien être « David » – on le surnommera même, dans les chansons méchantes, « Davidson », voire « Salomon », faisant ainsi allusion au « fils de David ». Qui peut savoir ?
Toujours est-il que Darnley, qui néglige de plus en plus sa femme, est jaloux. Autour de lui, on complote. Il faut se débarrasser de ce David. Les événements se précipitent.
Le 9 mars 1566, Marie passe la soirée avec quelques amis – dont Rizzio – dans son appartement du palais de Holyrood. Soudain, la porte secrète qui donne accès à l'appartement de Darnley s'ouvre. Une troupe armée pénètre, bouscule la reine, s'empare du pauvre Italien, le traîne au-dehors. Il est massacré de cinquante-six coups de poignard et d'épée.
Darnley a assisté à la scène sans intervenir. Jusqu'à sa mort, Marie restera persuadée que, ce soir-là, elle était visée autant que Rizzio. De fait, un des conjurés l'a menacée de son pistolet pour l'empêcher de secourir son secrétaire. Jamais elle ne pardonnera à son mari cette ignominie.
Malgré tout, elle garde son sang-froid. Elle réussit à s'échapper le lendemain, avec l'aide d'un fidèle sujet, le comte de Bothwell. Elle réunit ses partisans, revient à Édimbourg, reprend le pouvoir, punit les auteurs du coup du 9 mars. Et, le 19 juin, elle donne naissance à l'enfant tant attendu. Ce garçon sera nommé Jacques, comme ses ancêtres Stuart : il sera Jacques VI d'Écosse, en attendant, bien plus tard, de devenir Jacques Ier d'Angleterre. Élisabeth est marraine, le roi de France Charles IX est parrain.
Tout semble radieux. Mais le couple Henri-Marie est irrémédiablement brisé : Henri ne s'est même pas dérangé pour assister au baptême du petit prince, qui est pourtant officiellement son fils.
ELLE FAIT ASSASSINER SON MARI PAR SON AMANT BOTHWELL
En juin 1566, Marie s'engagea dans une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier. Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley.
Chacun sait que les relations du couple royal sont au plus bas. Marie proclame qu'elle veut se réconcilier avec son époux. Elle le loge dans une maison près du palais royal, à Kirk o'Field, par mesure de précaution pour la contagion, car Darnley souffrirait de syphilis. Marie lui rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible.
Mais, la nuit du 9 février, une explosion déchire l'air, « comme si trente canons avaient tiré à la fois ». La maison de Kirk o'Field est en ruines et Henri Darnley gît à quelque distance, mort. Dès le lendemain, le bruit court en ville que la reine était au courant de l'attentat, pis, qu'elle était complice avec le comte de Bothwell, connu comme ennemi du roi écossais.
Marie, maîtresse de Bothwell, aurait sciemment organisé le drame de Kirk o'Field avec lui. On « découvrira » même, fort opportunément, des lettres adressées par elle à Bothwell, où il serait question du projet d'assassinat sans équivoque possible ; Marie Stuart, jusqu'à sa mort, jurera que ces lettres étaient des faux, fabriqués pour la perdre.
En tout cas, dans ces moments tragiques où tout le monde a les yeux fixés sur elle – entre autres Élisabeth, fort peu bienveillante – Marie Stuart se doit d'avoir une conduite irréprochable, de mener une vie au-dessus de tout soupçon.
Malheureusement pour elle, c'est tout le contraire qui se produit. Elle est dépressive, maladroite. Elle s'isole dans des châteaux loin d'Édimbourg. Et le 24 avril 1567, deux mois et demi après la mort de son mari, elle est enlevée sur une route par une troupe menée par Bothwell : le surlendemain, elle fait savoir que Bothwell l'a violée et qu'elle est contrainte de l'épouser pour recouvrer son honneur. Il semble cependant que Marie était amoureuse de Bothwell et que le mythe du viol ait été inventé. Quoi qu'il en fût, la nouvelle qu’elle l'avait épousé scella son destin.
C'était la pire des fautes : elle donnait prise ainsi aux accusations de complicité dans l'assassinat de Darnley. Même ses amis de France et d'Espagne, même le pape, sont horrifiés – outre que Bothwell est protestant.
Le mariage est très impopulaire. Les catholiques considèrent le mariage comme illégal, car ils ne reconnaissent pas le divorce de Bothwell ou la validité du service protestant. Les protestants et catholiques ont été choqués que Marie épouse l'homme accusé du meurtre de son mari. Vingt-six pairs écossais se sont retournés contre Marie et Bothwell, et ont levé une armée contre eux.
Quelques semaines se passent à peine avant qu'une grande révolte éclate. Au soir d'une bataille manquée, le 15 juin, Bothwell s'enfuit au Danemark et Marie Stuart est prisonnière. Bientôt, sous la menace, elle sera obligée d'abdiquer, et son fils, qui a treize mois, est proclamé roi sous le nom de Jacques VI.
Les seigneurs emmènent Mary à Edimbourg, où la foule de spectateurs la traite de femme adultère et de meurtrière. La nuit suivante, elle est emprisonnée dans le château de Loch Leven, sur une île. Entre le 20 et 23 Juillet, Marie fait une fausse couche de jumeaux.
Son demi-frère Moray reprenait la régence. Pendant ce temps, Bothwell pris la fuite en Scandinavie avant de mourir incarcéré.
Pour s’évader du château où elle est retenue prisonnière, Marie va jusqu’à s’offrir à Lord Ruthven, qui fût l’assassin de Rizzio, puis aux frères William et George Douglas.
Le 2 mai 1568, Marie s'échappe avec l'aide de George Douglas, le frère de Sir William Douglas, le propriétaire du château. Elle lève une armée de 6000 hommes .Le 13 mai vaincue, elle fuit dans le sud.
Elle s’épuise dans une course-poursuite où elle souffre mille tourments et n’en réchappe que grâce à la sollicitude d’amants. Elle est alors contrainte de trouver refuge auprès d'Elisabeth d'Angleterre (1568).
AUX MAINS DE SA PIRE ENNEMIE
Après quelques hésitations sur l'accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu'un procès. Marie fut détenue à Bolton d'octobre 1568 à janvier 1569, tandis qu'une commission d'enquête, chargée d'évaluer les preuves de sa culpabilité, siégea à York. L'enquête était sous influence politique — Élisabeth ne souhaitait pas la condamner pour meurtre et Marie refusait de reconnaître l'autorité de quelque cour que ce soit. Il suffisait de la garder hors d'Écosse et de contrôler ses partisans.
Le cas tenait dans les huit lettres du coffret qui auraient été écrites par Marie à Bothwell et découvertes par le comte de Morton. Marie ne fut pas autorisée à les voir ni à parler pour sa défense. Elle refusa d'offrir une défense écrite à moins qu'un verdict de non-culpabilité ne lui soit assuré, ce que refusa Élisabeth. Bien qu'une analyse graphologique attribuât ces lettres à Marie, le tribunal ne put conclure à la culpabilité. Les lettres originales furent perdues en 1584 et les copies ne sont pas complètes.
Sans s'en rendre compte, Elisabeth fait ainsi de l'ancienne reine d'Écosse le point de ralliement des catholiques anglais, une rivale potentiellement dangereuse pour elle-même ; c'est ainsi que l'Espagne, qui cherche à abattre Élisabeth, va jouer la carte de Marie. Autour de la captive se nouent, année après année, intrigues et complots. En 1572, le duc de Norfolk, un grand seigneur anglais qui avait envisagé de l'épouser et de l'installer sur le trône de Londres, est arrêté et condamné à mort. On commence alors, autour d'Élisabeth, à évoquer la possibilité d'exécuter la reine comploteuse.
Encore quatorze ans. Quatorze ans de conspirations, d'attentats préparés et manqués. Et finalement, en 1586, un nommé Badington est arrêté en possession d'une lettre de Marie Stuart où celle-ci donne son accord à un projet d'assassinat d'Élisabeth. Là encore, on discute de l'authenticité du document. Mais les deux secrétaires de Marie le reconnaissent pour vrai. Le procès a lieu et Marie est jugée coupable, condamnée à mort.
Élisabeth hésite, puis se décide à signer l'ordre d'exécution. La hache tombe au château de Forheringay au matin du 8 février 1587.
PUTAIN OU MARTYRE ?
Marie Stuart séduisait tous les hommes, car elle avait tout pour plaire, mais ses maris successifs n’ont pas su la satisfaire.
Sa fraîche beauté resplendissait. Son front est bombé délicieusement, l’ovale de son visage est charmant. Ses yeux en amande sont ceux de sa mère, la Guise. Ils parlent autant d’intelligence que d’amour. Parfois ce regard se voile et le mystère paraît, avant de se dissiper sous un rire délicieux. Les cheveux, d’un blond cendré dans l’enfance, ont viré au fauve. Grande, Marie se déplace comme une elfe. On lui devine des seins menus et d’un velouté ravissant, des fesses dures comme des pommes sur des jambes interminables.
Dès les années 1560, Marie Stuart fait l’objet de deux lignées d’interprétation concurrentes : celle qui voit en elle une martyre innocente, et celle qui la diabolise comme une traîtresse ignoble.
À la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, le romantisme transforme la figure de Marie Stuart en une héroïne passionnée. Les artisans les plus connus de cette métamorphose sont Schiller et Donizetti. L’image romantique perdure, notamment sous la plume de Stefan Zweig et grâce aux adaptations cinématographiques. Plus récemment, des lectures féministes sont venues s’ajouter à la succession de strates qui constituent et constitueront le mythe complexe de Marie Stuart.
Le destin tragique de cette reine, son libertinage avéré m’ont poussé à la faire figurer dans ces récits historiques.
L’histoire en a fait une martyre, presqu’une sainte, exécutée sur l’ordre de sa cousine Elisabeth d’Angleterre.
Pourtant, comme l’écrit Pierre Lunel dans « Polissonnes » (Editions du Rocher, 2016), Marie Stuart « fut une des plus grandes polissonnes de l’histoire ».
REINE D’ECOSSE PUIS REINE DE FRANCE
Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, Marie devient reine d’Écosse à la mort de son père, alors qu'elle n'a que six jours. La gestion du royaume est confiée à des régents, comme sa mère Marie de Guise ainsi que son cousin après le décès de la régente, et la reine grandit en France.
A l’âge de huit ans, la jeune reine est envoyée à la cour de France pour parfaire son éducation car elle doit épouser le futur roi François. Elle reçoit le meilleur accueil possible, parle bientôt quatre langues, joue de nombreux instruments de musique, chasse à merveille. Belle et intelligente, Marie séduit Henri II. En 1558, elle épouse le futur roi François II, qui accède au trône l'année suivante.
UN ROI MORT D’EPUISEMENT
On ne peut pas avancer avec certitude qu’il y eut de l’amour entre les deux jeunes gens mais ayant été élevés ensemble, ils étaient très proches, avaient beaucoup d’affection l’un pour l’autre, bien que le jeune prince avait tout d’un repoussoir.
Le 10 juillet 1559, Marie Stuart devient reine de France mais se heurte à Catherine de Médicis qui se soucie fort de la santé fragile de François II. La reine Mère rend responsable Marie de la faiblesse de son fils en disant que la petite reine a un tempérament amoureux trop violent. Malgré sa maladie, François II tient à gouverner et doit faire face à la conjuration d’Amboise.
Dégouté par la politique, François II laisse sa mère prendre les rênes du pouvoir et se réfugie auprès de son épouse, à qui il se consacre avec une fougue maladive.
François meurt, complètement épuisé, le 5 décembre 1560 à seize ans, victime d’un « abcès au cerveau ». Bien qu’aujourd’hui il semble que le roi soit mort d’une méningite encéphalique, Catherine de Médicis accusera Marie d’avoir fait mourir son fils d’épuisement. Même Michelet écriera « François II est mort de cette grande chamelle rousse de Marie Stuart ». La mort de François II causera néanmoins une grande et sincère peine à la reine de dix-huit ans.
Catherine ne souhaite pas que sa belle-fille demeure en France et tandis que celle-ci fait ses adieux à la cour le 15 aout 1561, le jeune Charles IX, onze ans, éclate en sanglot et s’enfuit dans sa chambre. Durant toutes ces années où Marie Stuart avait vécu en France, le petit Charles s’en était rapproché. Le nouveau roi écrivait des vers mélancoliques en pensant à Marie et portait même un portrait d’elle contre son cœur. Jusqu’à l’âge de seize ans, Charles IX ne pensa à aucune autre femme que Marie Stuart, ne pouvant en regarder et encore moins aimer une autre. En repartant pour l’Ecosse, Marie avait conquis deux cœurs de rois de France : François II et Charles IX. Avec ce départ pour l’Ecosse, elle tournait la page de sa jeunesse et des jours heureux.
RETOUR EN ECOSSE
La jeune veuve retourna en Écosse l'année suivante. Malgré son éducation, elle n'était pas préparée aux intrigues de la cour d'Écosse de cette époque. La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray, était le meneur de la faction protestante. Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets. Son goût pour la danse et les robes sophistiquées, « osées », était dénoncé par des réformateurs protestants comme John Knox.
Marie ne prit pas la tête du parti catholique, ce qui en déçut les partisans. Au contraire, tolérant les protestants, elle avait gardé Jacques Stuart, son demi-frère protestant, comme plus proche conseiller et prenait acte de son manque de forces militaires face aux seigneurs protestants.
Assez rapidement, Marie parvint à séduire ses sujets, à rétablir son autorité et à imposer la tolérance religieuse réciproque. Provisoirement en tous cas.
Bien sûr, à mesure que les mois passent, la question qui se pose avec de plus en plus d'urgence est celle de l'inévitable remariage de la jeune reine. En décembre 1562, elle atteint sa vingtième année, elle est en pleine santé, sportive, elle aime la danse, la chasse, rien de permet de penser qu'elle soit vouée au célibat permanent. Les candidats évidemment sont nombreux, en Écosse et dans toute l'Europe. On parle de l'héritier du trône d'Espagne, don Carlos, ce qui affole les protestants. Également de l'archiduc d'Autriche, autre catholique. Puis une multitude de princes, suédois, danois, italiens, même français.
Mais l'important est l'avis de la cousine Élisabeth car il s'agit, tout compte fait, de choisir un roi d'Écosse. Élisabeth fait savoir qu'elle n'acceptera à Édimbourg ni un Espagnol, ni un Français, ni un Autrichien. L'idéal, dit-elle, serait que Marie épouse un Anglais. Mais qui ? À mots couverts, elle propose le comte de Leicester, un fort bel homme, qu'on lui a prêté comme amant quelques mois plus tôt et qui est opportunément veuf. Cette fois Marie se cabre : elle, reine d'Écosse, épouser un sujet de sa cousine ? Jamais. Élisabeth n'insiste pas. Mais elle n'oubliera pas.
Marie va commettre un premier impair. Un jeune aristocrate catholique, John Gordon devient son amant. Son père étant accusé de complot par Jacques Stuart, l’ensemble de la famille sera condamnée et John exécuté !
Marie continue à s’enivrer de flirts. Certains n’y tiennent plus, comme ce capitaine écossais, Hepburn, qui fût à deux doigts de violer la reine.
Elisabeth d’Angleterre, qui a compris la principale faiblesse de celle qu’elle perçoit comme une rivale potentielle, envoie auprès de Marie, David Rizzio, un Piémontais contrefait, mais « monté » comme un âne. Dès ce moment, il serait devenu l’amant de Marie.
Elle aura également une liaison avec Pierre Chastelard, petit-neveu du chevalier Bayard et poète. Surpris sous le lit de la reine alors qu’elle était avec David Rizzio (dont nous parlerons plus loin), Chastelard fut décapité pour crime de lèse-majesté.
UN MARIAGE MALHEUREUX
Marie tombe alors amoureuse de son cousin germain, le jeune Henri Stuart, lord Darnley, âgé de vingt ans. Grand, mince, sportif, habile aux manières de cour, excellent danseur, il a tout pour séduire. Tout… sauf l'intelligence : le cardinal de Lorraine, consulté sur ce mariage, remarque que Darnley est « un gentil étourneau ». Mais qu'importe, là où l'amour parle ! Marie brûle les étapes. Six mois après leur première rencontre, elle épouse Darnley, qui devient le « roi Henri ».
Élisabeth est furieuse, les oncles Guise sont perplexes, John Knox tonne – Darnley est catholique –, et surtout le demi-frère James, comte de Moray, refuse de reconnaître le « roi Henri », ce blanc-bec. Il se révolte, lève une armée rebelle et, vaincu, se réfugie en Angleterre.
Mauvais début pour le nouveau règne. Mauvais début, surtout du point de vue de Marie. Car Darnley, à peine marié, se révèle pour ce qu'il est : un être léger, maladroit, infidèle qui plus est, joueur, débauché, même brutal.
Darnley persécuta tous ceux qu'il croyait être les favoris de la reine. Il fit même assassiner Arthur Lallart, Duc d’Aubigny, son tuteur, qui s'était rapproché de la reine Mary et critiquait son comportement.
DAVID RIZZIO, L’AMANT
Marie Stuart est bientôt enceinte mais en quelques mois elle perd toute illusion sur l'époux qu'elle s'est choisi. C'est la période la plus triste qu'elle ait vécue jusqu'alors. Tous les spectateurs, courtisans, ambassadeurs étrangers, remarquent sa tristesse. Son demi-frère Moray, qu'elle respectait et qui la conseillait bien, n'est plus auprès d'elle.
Elle ne trouve de réconfort qu'auprès de son secrétaire italien, David Rizzio, qui l'amuse, joue du luth, chante d'une jolie voix, lit des poésies françaises. Rizzio tient de plus en plus de place à la cour. Il est laid, dit-on, mais il affiche un peu trop de l'amitié que la reine a pour lui. Son honnêteté n'est pas au-dessus de tout soupçon ; on le soupçonne d'être l'agent secret du pape et des jésuites. Bref, il est unanimement détesté.
Rizzio fut, pour Marie Stuart, plus qu'un ami et un confient. Plus tard, après la naissance de l'enfant de Marie, né onze mois après le mariage d'Henri Darnley, on murmurera que son père pourrait bien être « David » – on le surnommera même, dans les chansons méchantes, « Davidson », voire « Salomon », faisant ainsi allusion au « fils de David ». Qui peut savoir ?
Toujours est-il que Darnley, qui néglige de plus en plus sa femme, est jaloux. Autour de lui, on complote. Il faut se débarrasser de ce David. Les événements se précipitent.
Le 9 mars 1566, Marie passe la soirée avec quelques amis – dont Rizzio – dans son appartement du palais de Holyrood. Soudain, la porte secrète qui donne accès à l'appartement de Darnley s'ouvre. Une troupe armée pénètre, bouscule la reine, s'empare du pauvre Italien, le traîne au-dehors. Il est massacré de cinquante-six coups de poignard et d'épée.
Darnley a assisté à la scène sans intervenir. Jusqu'à sa mort, Marie restera persuadée que, ce soir-là, elle était visée autant que Rizzio. De fait, un des conjurés l'a menacée de son pistolet pour l'empêcher de secourir son secrétaire. Jamais elle ne pardonnera à son mari cette ignominie.
Malgré tout, elle garde son sang-froid. Elle réussit à s'échapper le lendemain, avec l'aide d'un fidèle sujet, le comte de Bothwell. Elle réunit ses partisans, revient à Édimbourg, reprend le pouvoir, punit les auteurs du coup du 9 mars. Et, le 19 juin, elle donne naissance à l'enfant tant attendu. Ce garçon sera nommé Jacques, comme ses ancêtres Stuart : il sera Jacques VI d'Écosse, en attendant, bien plus tard, de devenir Jacques Ier d'Angleterre. Élisabeth est marraine, le roi de France Charles IX est parrain.
Tout semble radieux. Mais le couple Henri-Marie est irrémédiablement brisé : Henri ne s'est même pas dérangé pour assister au baptême du petit prince, qui est pourtant officiellement son fils.
ELLE FAIT ASSASSINER SON MARI PAR SON AMANT BOTHWELL
En juin 1566, Marie s'engagea dans une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier. Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley.
Chacun sait que les relations du couple royal sont au plus bas. Marie proclame qu'elle veut se réconcilier avec son époux. Elle le loge dans une maison près du palais royal, à Kirk o'Field, par mesure de précaution pour la contagion, car Darnley souffrirait de syphilis. Marie lui rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible.
Mais, la nuit du 9 février, une explosion déchire l'air, « comme si trente canons avaient tiré à la fois ». La maison de Kirk o'Field est en ruines et Henri Darnley gît à quelque distance, mort. Dès le lendemain, le bruit court en ville que la reine était au courant de l'attentat, pis, qu'elle était complice avec le comte de Bothwell, connu comme ennemi du roi écossais.
Marie, maîtresse de Bothwell, aurait sciemment organisé le drame de Kirk o'Field avec lui. On « découvrira » même, fort opportunément, des lettres adressées par elle à Bothwell, où il serait question du projet d'assassinat sans équivoque possible ; Marie Stuart, jusqu'à sa mort, jurera que ces lettres étaient des faux, fabriqués pour la perdre.
En tout cas, dans ces moments tragiques où tout le monde a les yeux fixés sur elle – entre autres Élisabeth, fort peu bienveillante – Marie Stuart se doit d'avoir une conduite irréprochable, de mener une vie au-dessus de tout soupçon.
Malheureusement pour elle, c'est tout le contraire qui se produit. Elle est dépressive, maladroite. Elle s'isole dans des châteaux loin d'Édimbourg. Et le 24 avril 1567, deux mois et demi après la mort de son mari, elle est enlevée sur une route par une troupe menée par Bothwell : le surlendemain, elle fait savoir que Bothwell l'a violée et qu'elle est contrainte de l'épouser pour recouvrer son honneur. Il semble cependant que Marie était amoureuse de Bothwell et que le mythe du viol ait été inventé. Quoi qu'il en fût, la nouvelle qu’elle l'avait épousé scella son destin.
C'était la pire des fautes : elle donnait prise ainsi aux accusations de complicité dans l'assassinat de Darnley. Même ses amis de France et d'Espagne, même le pape, sont horrifiés – outre que Bothwell est protestant.
Le mariage est très impopulaire. Les catholiques considèrent le mariage comme illégal, car ils ne reconnaissent pas le divorce de Bothwell ou la validité du service protestant. Les protestants et catholiques ont été choqués que Marie épouse l'homme accusé du meurtre de son mari. Vingt-six pairs écossais se sont retournés contre Marie et Bothwell, et ont levé une armée contre eux.
Quelques semaines se passent à peine avant qu'une grande révolte éclate. Au soir d'une bataille manquée, le 15 juin, Bothwell s'enfuit au Danemark et Marie Stuart est prisonnière. Bientôt, sous la menace, elle sera obligée d'abdiquer, et son fils, qui a treize mois, est proclamé roi sous le nom de Jacques VI.
Les seigneurs emmènent Mary à Edimbourg, où la foule de spectateurs la traite de femme adultère et de meurtrière. La nuit suivante, elle est emprisonnée dans le château de Loch Leven, sur une île. Entre le 20 et 23 Juillet, Marie fait une fausse couche de jumeaux.
Son demi-frère Moray reprenait la régence. Pendant ce temps, Bothwell pris la fuite en Scandinavie avant de mourir incarcéré.
Pour s’évader du château où elle est retenue prisonnière, Marie va jusqu’à s’offrir à Lord Ruthven, qui fût l’assassin de Rizzio, puis aux frères William et George Douglas.
Le 2 mai 1568, Marie s'échappe avec l'aide de George Douglas, le frère de Sir William Douglas, le propriétaire du château. Elle lève une armée de 6000 hommes .Le 13 mai vaincue, elle fuit dans le sud.
Elle s’épuise dans une course-poursuite où elle souffre mille tourments et n’en réchappe que grâce à la sollicitude d’amants. Elle est alors contrainte de trouver refuge auprès d'Elisabeth d'Angleterre (1568).
AUX MAINS DE SA PIRE ENNEMIE
Après quelques hésitations sur l'accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu'un procès. Marie fut détenue à Bolton d'octobre 1568 à janvier 1569, tandis qu'une commission d'enquête, chargée d'évaluer les preuves de sa culpabilité, siégea à York. L'enquête était sous influence politique — Élisabeth ne souhaitait pas la condamner pour meurtre et Marie refusait de reconnaître l'autorité de quelque cour que ce soit. Il suffisait de la garder hors d'Écosse et de contrôler ses partisans.
Le cas tenait dans les huit lettres du coffret qui auraient été écrites par Marie à Bothwell et découvertes par le comte de Morton. Marie ne fut pas autorisée à les voir ni à parler pour sa défense. Elle refusa d'offrir une défense écrite à moins qu'un verdict de non-culpabilité ne lui soit assuré, ce que refusa Élisabeth. Bien qu'une analyse graphologique attribuât ces lettres à Marie, le tribunal ne put conclure à la culpabilité. Les lettres originales furent perdues en 1584 et les copies ne sont pas complètes.
Sans s'en rendre compte, Elisabeth fait ainsi de l'ancienne reine d'Écosse le point de ralliement des catholiques anglais, une rivale potentiellement dangereuse pour elle-même ; c'est ainsi que l'Espagne, qui cherche à abattre Élisabeth, va jouer la carte de Marie. Autour de la captive se nouent, année après année, intrigues et complots. En 1572, le duc de Norfolk, un grand seigneur anglais qui avait envisagé de l'épouser et de l'installer sur le trône de Londres, est arrêté et condamné à mort. On commence alors, autour d'Élisabeth, à évoquer la possibilité d'exécuter la reine comploteuse.
Encore quatorze ans. Quatorze ans de conspirations, d'attentats préparés et manqués. Et finalement, en 1586, un nommé Badington est arrêté en possession d'une lettre de Marie Stuart où celle-ci donne son accord à un projet d'assassinat d'Élisabeth. Là encore, on discute de l'authenticité du document. Mais les deux secrétaires de Marie le reconnaissent pour vrai. Le procès a lieu et Marie est jugée coupable, condamnée à mort.
Élisabeth hésite, puis se décide à signer l'ordre d'exécution. La hache tombe au château de Forheringay au matin du 8 février 1587.
PUTAIN OU MARTYRE ?
Marie Stuart séduisait tous les hommes, car elle avait tout pour plaire, mais ses maris successifs n’ont pas su la satisfaire.
Sa fraîche beauté resplendissait. Son front est bombé délicieusement, l’ovale de son visage est charmant. Ses yeux en amande sont ceux de sa mère, la Guise. Ils parlent autant d’intelligence que d’amour. Parfois ce regard se voile et le mystère paraît, avant de se dissiper sous un rire délicieux. Les cheveux, d’un blond cendré dans l’enfance, ont viré au fauve. Grande, Marie se déplace comme une elfe. On lui devine des seins menus et d’un velouté ravissant, des fesses dures comme des pommes sur des jambes interminables.
Dès les années 1560, Marie Stuart fait l’objet de deux lignées d’interprétation concurrentes : celle qui voit en elle une martyre innocente, et celle qui la diabolise comme une traîtresse ignoble.
À la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, le romantisme transforme la figure de Marie Stuart en une héroïne passionnée. Les artisans les plus connus de cette métamorphose sont Schiller et Donizetti. L’image romantique perdure, notamment sous la plume de Stefan Zweig et grâce aux adaptations cinématographiques. Plus récemment, des lectures féministes sont venues s’ajouter à la succession de strates qui constituent et constitueront le mythe complexe de Marie Stuart.
Le destin tragique de cette reine, son libertinage avéré m’ont poussé à la faire figurer dans ces récits historiques.
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