Histoire des libertines (71) : Frida Kahlo, la légende mexicaine.

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
  • • 380 récits publiés.
  • • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 10.0
  • • L'ensemble des récits érotiques de Olga T ont reçu un total de 1 109 250 visites.
Récit libertin : Histoire des libertines (71) : Frida Kahlo, la légende mexicaine. Histoire érotique Publiée sur HDS le 30-11-2020 dans la catégorie A dormir debout
Cette histoire de sexe a été affichée 1 036 fois depuis sa publication.
Note attribuée à cette histoire érotique par les lecteurs :
(9.7 / 10)
Note attribuée à cette histoire érotique par HDS :
(10.0 / 10)

Couleur du fond :
Histoire des libertines (71) : Frida Kahlo, la légende mexicaine.
Après plusieurs textes consacrés aux grandes actrices et grandes libertines hollywoodiennes (d’autres sont en préparation), nous allons aborder un destin particulier, celui de l’artiste-peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-1954).

Peintre mexicaine la plus célèbre, militante féministe, amoureuse passionnée, indomptable de par son courage et sa capacité à surmonter les épreuves et les souffrances, elle a vécu toute sa vie avec une seule idée en tête : être libre.

Frida Kahlo est sans doute l’une des artistes les plus influentes du XXème siècle. Outre ses convictions politiques, c’est son combat contre son propre corps qui est à l’origine de sa grandeur artistique.

METISSE
Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón est née à Coyoacán, près de Mexico.

Frida est la fille de Mathilde Calderón, qui est d'origine indienne, et de Wilhelm Kahlo, « Don Guillermo » en espagnol, un photographe d'origine allemande (il réalisera d'ailleurs de nombreux portraits de sa fille).

Ils vivent dans le quartier populaire de Coyoacán, au sud de Mexico. Son père est un immigrant européen. C'est une métisse. Il faut connaître sa vie pour comprendre son œuvre. Elle entre à l'Ecole Nationale Préparatoire en 1922, elle est jeune, belle, et se sait pleine de talents. Comme beaucoup d'autres étudiants de sa génération, elle s'intéresse aussi à la politique.

MARQUEE PAR LES EPREUVES
Elle passe son enfance dans un contexte de guerre civile, le Mexique étant en pleine révolution, avec la chute du dictateur Porfirio Diaz, suivie d’une décennie d'affrontements d'une extrême violence. Frida, à qui une attaque de poliomyélite à six ans laisse une jambe atrophiée, fait des études brillantes, parmi les premières filles admises à l'Ecole préparatoire nationale de Mexico. Elle se destine à la médecine.

Frida est la préférée de son père, qui la laisse grandir comme un « garçon manqué », apprendre le dessin et la peinture. La chute de la dictature de Diaz provoque un appauvrissement de la famille, le père, photographe officiel des monuments historiques, se retrouvant privé d'une partie de ses commandes. Frida a été obligée de faire tout un tas de petits métiers quand elle était adolescente: comptable dans une scierie, caissière dans une pharmacie, sténodactylographe, apprentie graveuse.

Le 17 septembre 1925, alors qu'elle se déplace en bus avec son petit ami Alejandro, elle est victime d'un terrible accident quand un tramway percute le bus et l'éventre, écrasant de nombreux passagers. Triple fracture à la colonne vertébrale, fracture des côtes; fracture de la clavicule, triple fracture du bassin, perforation du vagin, onze fractures à la jambe droite, Frida était promise à la mort mais se rétablit grâce à la force de sa volonté de fer.

Après la sortie de l'hôpital, commence une longue période de convalescence pour cette jeune fille de 18 ans. Et son petit ami, Alejandro, la quitte pour se rendre en Allemagne.

C’est alors qu’elle commence à peindre. Pour l'aider, ses proches placent un baldaquin au-dessus de son lit avec un miroir pour ciel. Elle peut ainsi se servir de son reflet comme modèle, ce qui est probablement l'élément déclencheur de la longue série d'autoportraits qu'elle réalisera.

Celle qui se destinait à soigner les autres devra vivre pour le restant de sa vie comme une patiente. Au total, jusqu’à la fin de sa vie, elle subit 32 opérations chirurgicales et portera 28 corsets.

Elle dont la beauté ne demandait qu'à s'épanouir devra lutter jusqu'à la fin contre elle-même.

Ce qui la sauvera, c’est la peinture. L’autoportrait tient une place très importante dans son Œuvre. On en compte au moins 55 sur les 150 tableaux qu’elle a peints. En se mettant elle-même en scène, elle exprime ses souffrances. Sa peinture devient porte-parole de sa douleur.

UNE VOLONTE D’EMANCIPATION
Frida s’intéresse particulièrement à l’émancipation des femmes dans une société mexicaine encore très machiste. Elle décide dès son jeune âge qu'elle ne veut pas suivre le même parcours que la plupart des femmes mexicaines. Elle a un désir de voyages, d'études. Elle veut la liberté et le plaisir.

Frida s’engage aussi en politique. En 1928, son amie la photographe Tina Modotti l'incite à s’inscrire au Parti communiste mexicain.

UN GRAND AMOUR, DES AMANTS ET DES MAITRESSES
Frida rencontre en 1928 l’homme de sa vie, le peintre Diego Rivera (1886-1957) dans l'auditorium de son école.

Elle admire beaucoup ce peintre et lui demande son avis au sujet de ses propres tableaux, Rivera est impressionné par les réalisations de la jeune Mexicaine. Il l’encourage, lui fait la cour, intègre dans une de ses fresques son portrait de militante à la chemise rouge, distribuant des armes aux ouvriers
Frida Kahlo épouse Diego Rivera le 21 août 1929. Ils s’installent à Mexico dans un atelier, mais Diego ne tarde pas à la tromper. Elle-même s'engage dans de nombreuses relations extra-conjugales ; bisexuelle, elle séduit de nombreux hommes et femmes. Bien que compliquée, leur relation est véritablement passionnée.

De 22 ans son ainé, Diego Rivera est un géant aux yeux saillants (Frida le traite affectueusement de crapaud), une sorte de colosse de foire qui porte haut et fort le verbe et joue autant de son chapeau texan que d’un revolver qui le quitte rarement, et dont il use pour tirer sur les réverbères de Mexico, et parfois sur les phonographes. Cet ogre qui prétend, avec un humour noir tout à fait personnel, adorer manger de « la cervelle de jeune fille en vinaigrette », ce dévoreur de femmes, semble devoir ne faire qu’une bouchée de la délicate Frida, dont les sourcils, dit-il, charmé, « se rejoignaient au-dessus du nez, pareils aux ailes d’un merle. »
Leur relation sera tant passionnelle que destructrice. Elle confiera : « J’ai eu deux accidents graves dans ma vie. L’un à cause d’un bus, l’autre fut Diego. Diego fut de loin le pire ». En effet, Diego la trompe à plusieurs reprises… et elle en fait de-même en retour.

L’habitation dans laquelle ils résident durant leur premier mariage est représentative de leur relation. Constituée de deux bâtiments distincts, l’un bleu pour Frida, l’autre blanc et rose pour Diego, ils sont reliés par un pont. C’est la métaphore même de leur couple : indépendant, mais inéluctablement uni.

Epicurienne, Frida savoure l’existence jusqu’à l’excès, au mépris de la douleur, des conventions et des calculs. Sa longue relation houleuse et passionnée avec le volage Diego Rivera, n’empêche pas ses nombreuses conquêtes, parmi lesquels le peintre d’origine japonaise Isamu Noguchi (1904-1988), le photographe américain Nickolas Muray (1892-1965), le réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein (1898-1948), lors de son voyage au Mexique en 1931 ou encore le peintre français Marcel Duchamp (1887-1968), le seul surréaliste qui trouvait grâce à ses yeux.

Au moment de son divorce, Frida affiche une relation avec un jeune républicain espagnol réfugié au Mexique, Ricardo Arias Viñas
Frida aura aussi une liaison brève mais torride en 1940, à San Francisco avec Heinz Berggruen (1914-2007), collectionneur d’art d’origine allemande. Les amants passeront deux mois ensemble à l’hôtel Barbizon Plaza. Elle finira par le quitter pour se remarier avec Diégo.

Sa figure de femme moderne lui colle à la peau. Elle affichera publiquement sa bisexualité. Parmi ses amantes, on a cité, à l’occasion de son passage à Paris, Joséphine Baker (voir « Histoire des libertines (59). Joséphine Baker, l’amoureuse », paru le 28 mai 2020).

On a aussi cité dans les relations saphiques de Frida :
• la photographe italienne Tina Modotti (1896-1942),
• la peintre américaine Georgia O’Keeffe (1887-1986),• l’actrice mexicaine Dolorès del Rio (1905-1983), la « bomba latina » qui fut aussi l’amante de Marlène Dietrich,
• l’actrice française Paulette Goddard (1910-1990), qui eut une aventure en 1941 avec Diego
• la chanteuse d’origine costaricienne Chavela Vargas (1919-2012)
• Cristina Casati, épouse du peintre John Hastings
• La peintre hongroise Irene Bohus, maitresse de Diégo.

Frida adore bien entendu séduire les maîtresses de Diégo. Ce fut le cas de l’actrice mexicaine Maria Félix (1914-2002) ou encore de la poétesse mexicaine Pita Amor (1918-2000)
Si Diego tolère ses amantes, et, selon certains, encourage le saphisme de Frida, il ne peut supporter ses liaisons avec d’autres hommes !

NOUVEAUX DRAMES
En novembre 1930, ils emménagent à San Francisco car Rivera a été chargé de réaliser des peintures murales pour le San Francisco Stock Exchange et pour la California School of Fine Art. Frida y fait la connaissance d’artistes, de commanditaires et de mécènes.

En 1930, elle subit sa première fausse couche. Après l’accident, on lui avait pourtant dit qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant à cause de son bassin, fracturé à trois endroits. Lors de leur séjour à Détroit, elle est de nouveau enceinte. Au début de cette deuxième grossesse, Frida voit un médecin au Henry Ford Hospital, qui lui conseille de garder l'enfant, au lieu d'interrompre sa grossesse.

Malgré les prévisions du docteur, elle fait une autre fausse couche en juillet 1932. Elle reflète ses sentiments, son impression de solitude et d’abandon, dans ses tableaux.

UN COUPLE QUI SE DECHIRE PAR SES INFIDELITES
En décembre 1933, Diego Rivera consent à rentrer au Mexique. Ils s’installent dans une maison à San Ángel. Des difficultés de santé obligent Frida à retourner à l’hôpital, où elle doit subir un nouveau curetage.

En 1935, elle ne réalise que deux tableaux dont « Quelques petites piqûres », qui évoque un meurtre par jalousie perpétré sur une femme.

Frida Kahlo découvre que son mari a une liaison avec sa sœur, Cristina. Profondément blessée, se sentant trahie, elle quitte le foyer pour un appartement au centre de Mexico. Pendant cette période, elle a plusieurs relations extraconjugales, notamment avec des femmes. Au milieu de 1935, elle part avec deux amies pour New York. Elle ne revient au Mexique qu'après la fin de la liaison entre sa sœur et son mari, à la fin de l'année.

TROTSKI, SON AMANT LE PLUS CELEBRE
En 1937, le Mexique accorde l'asile politique à Léon Trotski (1879-1940), le célèbre révolutionnaire russe et ennemi mortel de Staline. Lui et sa femme sont accueillis par Frida et Diego, à la « Casa azul » (la Maison bleue).

L’arrivée de Léon Trotski est une bouffée d’air pour Frida. La jeune femme leur sert de guide et d’interprète car le couple ne parle pas un mot d’espagnol. Les deux couples s’entendent bien. Diego et Léon se lient d’amitié. Trotski, d’ordinaire si distant, baisse la garde. Diego est le seul à pouvoir lui rendre visite sans rendez-vous et un des rares à être reçu sans la présence d’un tiers. Un grand privilège.

Trotski n’est pas non plus insensible aux charmes de son hôtesse. Frida est séduisante, troublante, originale. Elle porte toujours ses robes mexicaines, ses bijoux et sa coiffure enrubannée.

La beauté particulière de l’artiste, à l’ascendance indienne, espagnole et allemande, atteint à cette époque son apogée. Elle porte la coiffure et la tenue traditionnelles des femmes indiennes, le costume de Tehuana. Rien ne laisse imaginer les souffrances physiques qu’elle endure depuis l’âge de 17 ans.

A 58 ans, Léon Trotski est plutôt bel homme. Elégant, énergique et très intelligent. Il aime séduire les femmes même si apparemment il a eu peu d’occasions de passer à l’acte. C’est quelqu’un qui porte grand intérêt aux choses du sexe. Il y va sans détour, sans la moindre gêne. Ses avances sont explicites. « Son approche de la question n’était ni romantique ni sentimentale, mais directe, voire crue ». Attiré un moment par Cristina, la sœur de Frida, celle-ci refuse de se donner à lui.

Avec Frida, Trotski va prendre davantage de précautions. Et surtout, il doit être plus discret. Il connaît les dangers d’une telle liaison. Si cela venait à se savoir, sa réputation serait fortement entachée. De plus, comment réagirait Diego Rivera, devenu son ami ? Très jaloux (alors que lui ne se gêne pas pour tromper Frida), celui-ci serait en droit de le chasser de Coyoacán.

Délaissée par Diego, Frida est attirée par le leader politique, le révolutionnaire. Trotski est charismatique, c’est indéniable ! Une liaison avec Trotski lui permettrait aussi de se venger de la trahison de Diego avec Cristina, sa sœur.

Frida met tout en œuvre pour le séduire. Trotski se prend au jeu. « Il se mit à lui écrire des lettres. Il glissait la lettre dans un livre et remettait le livre à Frida, souvent en présence d’autres personnes, y compris son épouse Natalia ou Diego, en lui recommandant de le lire », raconte Jean van Heijenoort, collaborateur et garde du corps de Trotski.

En juin 1937, le simple flirt devient liaison. Léon Trotski retrouve Frida Kahlo dans l’appartement de Cristina, rue Aguayo, non loin de la « maison bleue ». Pour quelques mois, sa rencontre avec Trotski bouleverse la vie de Frida.

Des rumeurs sur leur liaison commencent à circuler. On craint le scandale. Si cela venait à se savoir, cela compromettrait Trotski et lui ferait courir des risques. La rupture entre les deux amants se profile.

Toutefois, selon Ella Wolfe, une amie de Frida, ce n’est pas Léon mais Frida qui est à l’initiative de la rupture. Trotski aurait envoyé à Frida une lettre dans laquelle il la supplie de ne pas couper les ponts et lui dit combien elle a compté pour lui pendant les semaines passées ensemble. « Il s’agissait d’une supplique, comme celle qu’un adolescent de 17 ans pourrait adresser à l’objet de son amour, et non celle d’un sexagénaire. Il était réellement épris de Frida et elle avait énormément d’importance à ses yeux. » Frida a envoyé la lettre à Ella car elle la trouve belle mais elle lui demande de la déchirer après l’avoir lue. Frida ajoute dans sa lettre à Ella : « J’en ai plus qu’assez du vieux. »
À la fin de cette aventure, l'artiste offre à son amant, « affectueusement » pour son anniversaire, le 7 novembre 1937, « Autoportrait dédié à Léon Trotski », où elle se montre sous son meilleur jour avec une dédicace : « Pour Léon Trotski, je dédicace cette peinture avec tout mon amour… »
Au cours de l’été 1939, Léon Trotski, en désaccord avec Diego Rivera qui a quitté la IVème Internationale, part de la « Caza Azul ». Il laisse derrière lui le tableau de Frida offert pour son anniversaire.

Des années plus tard, l’artiste confiera que cette rencontre a été l’une des meilleures choses qui lui soient arrivées dans sa vie, et qu’elle correspondait, en outre, à l’une des périodes les plus fécondes de sa peinture.

JACQUELINE LAMBA
En septembre 1938, le célèbre poète surréaliste André Breton est envoyé à Mexico par le ministère des Affaires étrangères français pour y prononcer une série de conférences sur l'état de la poésie et de la peinture en Europe. Avec sa femme Jacqueline Lamba (1910-1993), il est accueilli à Mexico par le couple Kahlo-Rivera. Une véritable et profonde amitié se noue entre Frida et Jacqueline.

Au début du mois d’octobre 1938, Frida Kahlo présente ses œuvres dans la galerie de Julien Levy à New York. Elle peut enfin montrer au monde son talent et son style si particulier. Pendant son séjour, elle a une liaison avec le photographe Nickolas Muray.

En 1939, Frida se rend à Paris à la grande exposition sur le Mexique organisée par le gouvernement Lázaro Cárdenas à la galerie Renou et Pierre Colle. Elle loge chez André Breton.

Frida n’aimera pas Paris, d’autant plus que l’associé de Pierre Colle refuse d'exposer toutes les œuvres de Frida dans sa galerie, il n'en retient que 6 sur 27, choqué par la crudité des tableaux. Elle s'en console auprès de Jacqueline, avec qui elle a une liaison saphique.

Ce serait au cours de ce séjour à Paris que Frida aurait eu une liaison avec Joséphine Baker.

DIVORCE ET REMARIAGE
En décembre 1938, Frida et Diego divorcent.

Frida ressent de grandes douleurs dans la colonne vertébrale et contracte une mycose aiguë à la main droite. En septembre 1940, elle se rend à San Francisco pour y être soignée par le docteur Eloesser.

Diego Rivera est également à San Francisco à la même époque, et propose à Frida de l’épouser de nouveau. Elle accepte, et le second mariage a lieu à San Francisco le 8 décembre 1940, jour de l’anniversaire de Diego. Cette fois, Frida exige et obtient son indépendance financière et sa liberté sexuelle.

UNE SANTE QUI NE CESSA DE SE DEGRADER

Vivant longtemps dans l’ombre de son mari, son élection en 1942 pour siéger au « Seminario de cultura mexicana » témoigne de sa reconnaissance de la part des institutions publiques. Regroupant des personnalités reconnues du monde culturel, cette institution, créée par le gouvernement, a pour but de promouvoir la culture mexicaine au travers d’expositions, de conférences et de publications. Par la suite, en 1943, l’école des Beaux-Arts lui confie l’enseignement de la peinture à l’une de ses classes.

Devenue professeure aux beaux-arts, désormais considérée comme une gloire nationale au Mexique, Frida voit sa santé se dégrader sans cesse. Sa mauvaise santé l'oblige à enseigner chez elle. Des douleurs permanentes dans le pied droit et dans le dos l’empêchent de marcher correctement. Elle doit porter un corset de fer (que l’on retrouve dans « La Colonne brisée »). En juin 1946, elle subit une opération de la colonne vertébrale. Elle en subira au total sept. En août 1953, du fait d’une gangrène, elle sera amputée de la jambe droite.

Elle meurt en juillet 1954 des suites d’une pneumonie.

UNE MUSE
Frida aura été en quelque sorte le propre sujet de son œuvre. Un drôle de visage, méditerranéen, les cheveux noirs et les yeux noirs, « comme magnétiques ». Et ces fameux sourcils « en forme d'aile d'oiseaux » qu'elle ne manque pas de souligner dans presque tous ses autoportraits. Se savait-elle belle au point de vouloir amoindrir sa beauté, se sachant condamnée à ne jamais en profiter pleinement ? Mais, plus que cela, c'est son besoin d'enracinement, d'appartenance, que l'on perçoit, surtout lorsqu'elle se trouve à l'étranger, et qui se dégage de son travail lorsqu'on le met en perspective. Loin de la folie, elle tente de triompher de ses propres contradictions. Derrière cet amour pour son pays et de ses origines, c'est la question de son identité, à laquelle elle tente de répondre dans ses œuvres, comme dans « Les Deux Frida », peinture surprenante qu'elle destinait à Diego et dont le message est clair : elle montre là son impossibilité de choisir entre Frida « la moderne », et habillée comme telle, et Frida la « traditionnelle », celle que préférait Diego.

Il existe tant d’adjectifs pour désigner cette artiste, libre avant tout, et singulière tant par son œuvre que par sa vie. Frida Kahlo, marquée par les épreuves, était une femme forte, avant-gardiste, une muse, un modèle d’engagement pour beaucoup de femmes.

Son visage était une œuvre d’art à part entière. Elle conçoit elle-même ses coiffures qu’elle orne de brins de laine, de rubans colorés et de fleurs. Les lèvres rouges, le mono-sourcil accentué sur la toile, personne ne peut rester indifférent face à cette allure si travaillée.

Frida Kahlo questionne aussi les femmes et leur rapport au corps. On ressent souvent un malaise en regardant ses peintures étranges. Sa vie, malgré sa perpétuelle souffrance physique, n'en était pas moins gaie et active. Et même, on lui reconnaissait un tempérament plutôt optimiste. Et un fort caractère. Il faut dire qu'avec Diego Rivera, il fallait en avoir.

Plus que d’être une artiste, Frida Kahlo est un symbole. Effigie du Mexique, elle l’est surtout pour les femmes. Sa force de caractère et son indépendance en font un emblème pour les mouvements féministes et LGBT.

Chez Frida, femme, pasionaria et artiste ne font qu’une. Frida revendiquera toute sa vie l’expression de sa sexualité libérée. Symbole de la force intérieure des femmes et du courage face à l’adversité. Frida était avant tout une femme sincère et fidèle à ses convictions. Frida reste un modèle et un exemple, pour beaucoup de femmes. Je suis de celles-là.

PARMI LES SOURCES :
Dans son ouvrage « Bi. Les femmes qui aiment les hommes …et les femmes » (Editions Elith, 2017), Mélusine Vaglio consacre un chapitre à Frida Kahlo.

Je renvoie également à l’article Wikipédia dont je me suis inspiré, ainsi qu’aux liens suivants :
• http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2017/01/frida-kahlo.html
• https://www.kazoart.com/blog/frida-kahlo-10-choses-a-savoir/
• https://www.linternaute.fr/biographie/art/1775090-frida-kahlo-biographie-courte-dates-citations/
• http://www.vivamexico.info/Index1/frida-kahlo.php
• https://blog.artsper.com/fr/la-minute-arty/10-choses-a-savoir-sur-frida-kahlo/
• https://www.connaissancedesarts.com/peinture-et-sculpture/frida-kahlo-artiste-rebelle-legende-mexicaine-11142586/
• http://womanns-world.com/frida-kahlo-leon-trotski/
• https://artsandculture.google.com/story/EQICSfueb1ivJQ?hl=fr
• https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/02/05/femmes-d-exception-frida-kahlo-la-passion-avant-tout_6028510_3246.html
• https://histoire-image.org/fr/etudes/frida-kahlo-accueille-leon-trotski-mexique

Les avis des lecteurs

Soyez le premier à donner votre avis après lecture sur cette histoire érotique...


Texte coquin : Histoire des libertines (71) : Frida Kahlo, la légende mexicaine.
Histoire sexe : Une rose rouge
Vous êtes :
Indiquez votre adresse mail si vous souhaitez la communiquer à l'auteur de l'histoire.

Dernières histoires érotiques publiées par Olga T

Histoire des libertines (116) : Marie Duplessis, la dame aux camélias. - Récit érotique publié le 10-12-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (5 : une nuit de noces très spéciale) - Récit érotique publié le 25-11-2024
Récits érotiques de la mythologie (32) : Lady Godiva - Récit érotique publié le 06-11-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (4 : le mariage) - Récit érotique publié le 27-10-2024
Histoire des libertines (115) : Alice Ozy, comédienne et courtisane. - Récit érotique publié le 09-10-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (3 : la mainmise) - Récit érotique publié le 02-10-2024
Érotisme et poésie (15) : « Eros », par Pierre de Ronsard - Récit érotique publié le 09-09-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (2 : la soumise) - Récit érotique publié le 29-08-2024
Histoire des libertines (114) : La Paiva - Récit érotique publié le 17-08-2024
Collection Textes en commun : « Aude se lâche » (1 : la rencontre) - Récit érotique publié le 04-08-2024