Histoire des libertines (96) Mme de Châteaubriant, maîtresse de François Ier

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Auteur femme.
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Récit libertin : Histoire des libertines (96) Mme de Châteaubriant, maîtresse de François Ier Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-05-2022 dans la catégorie A dormir debout
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Histoire des libertines (96) Mme de Châteaubriant, maîtresse de François Ier
Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, (1494-1537) fut célèbre par sa beauté, même si elle est moins connue que les sept « grandes » favorites royales dont j’ai parlées dans cette rubrique, comme Agnes Sorel, Diane de Poitiers, Gabrielle d’Estrées, la Montespan, la Maintenon, la Pompadour ou la Du Barry.

Françoise était la fille de Jean de Foix et la sœur du vicomte de Lautrec, un des principaux chefs militaires sous François Ier. Elle fut mariée très jeune en 1509 à Jean de Laval-Châteaubriant (1486-1543), seigneur de Châteaubriant.

En 1508, alors qu’elle n’a tout juste que treize ans, Françoise met au monde, une fille, Anne, qui ne vivra que treize années. Les premières années de mariage furent des années de bonheur pour ce couple heureux. Jean et Françoise s’aiment passionnellement. Ils consomment encore leur amour et restent cachés dans cette lointaine Bretagne si bien que le nom de Jean de Laval n’apparaît pas dans le cortège du couronnement de François 1er en 1515.

COMME UN PRINTEMPS SANS ROSES
Jusqu'au règne de François Ier, on avait vu peu de femmes à la cour ; mais ce prince qui aimait le faste et la galanterie, prétendait qu'une cour sans dames « était une année sans printemps, et un printemps sans roses. » Il chercha donc à y attirer les femmes les plus séduisantes de France. La beauté de madame de Châteaubriant était connue à la cour. Le roi engagea son mari à l'y amener. Il ne cachait pas ses intentions.

Lorsque Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant reçoit une lettre du monarque le conviant à la Cour, il n'est pas dupe. Il est en effet bien mentionné que sa femme doit l’accompagner. Or nul n’ignore alors que celle-ci, née Françoise de Foix, est une véritable beauté, intelligente et cultivée de surcroît. Quand les dames d’honneur de la nouvelle reine, Claude de France, sont nommées, François 1er, qui a entendu parler de la grande beauté de Mme de Châteaubriant, enfermée dans sa province et qu’il n’a jamais vue, attribue à celle-ci une place auprès de sa femme. Jean de Laval connaissait la réputation de galant homme du nouveau roi et dans un premier temps, il refusa de faire venir sa femme, ceci finit par agacer le roi.

Le comte différa d'obéir autant qu'il lui fut possible. Il avait fait faire deux bagues parfaitement semblables. Laissant, l'une à la comtesse, il lui avait défendu de quitter sa retraite, si la lettre par laquelle il la mandait n'était point accompagnée de l'autre bague. Pour plaire au monarque, on eût l'adresse de dérober la bague à l'époux soupçonneux, par le moyen d'un domestique auquel il avait confié son secret que la comtesse arriva à la cour malgré son mari. La ruse du mari se retournait contre lui.

MAITRESSE INFIDELE
Ne se doutant nullement que le stratagème élaboré par son époux ait pu être détourné par le roi, l’obéissante Françoise se rend à la Cour, pour la première fois en 1518, lors du baptême du dauphin François. Devant un mari malade de rage et une Cour goguenarde, elle descendit de sa litière sous le regard ébloui du monarque triomphant. De la litière au lit, il n’y avait qu’un pas. Après une assez longue résistance, elle céda à la passion qu'elle avait inspirée au roi. Devenue favorite, elle reçut moult cadeaux et son mari et ses frères ne furent pas en reste.

François 1er, amateur de jolies femmes, n’était guère fidèle. Il semble que Françoise de Foix ne le fut pas non plus. On lui connaît deux aventures : le premier est Charles de Montpensier, le fameux connétable de Bourbon (1490-1527), qui finit par trahir le roi.

Brantôme raconte qu'« un jour le roi voulut railler le connétable de Bourbon d’une amourette qu’il avait à la cour, et où le roi avait eu dessein et n’avait pas été si bien voulu que lui, il répondit au roi : « monsieur, ce que vous me dites ne me doit point faire dépit, mais bien à ceux qui n’ont pas été si avant aux bonnes grâces de la dame que moi ». Le roi lui dit : « mon cousin, vous vous fâchez de tout et êtes biens mal endurant », depuis à la cour, on appelait Bourbon le « prince mal endurant ». Cette dame était Françoise, qui avait fait part au roi des mauvaises « performances du connétable ! »
Brantôme raconte que Françoise de Foix était aussi l’amante du beau Guillaume Gouffier, l’amiral Bonnivet (1482-1525), très proche du roi et qui mourut lors de la bataille de Pavie.

Brantôme raconte l’anecdote suivante : « un jour que les deux amants étaient ensemble, le roi arriva subitement, Bonnivet se cacha sous des feuilles qu’on mettait en été dans les cheminées, ainsi qu’est la coutume en France, le roi agit comme s’il eut été seul avec sa maîtresse, puis se trouvant pressé d’un besoin, se soulagea dans la cheminée sur le pauvre Bonnivet... »
Le roi, pour être encore plus seul avec sa maîtresse, envoie le mari en mission à Nantes. A la cour, François Ier multiplie des fêtes et des bals en l’honneur de sa maîtresse. Étant très cultivée, érudite, Françoise protège les savants, les artistes et les écrivains. Elle leur donne des pensions et des rentes chaque mois.

LA LUTTE DES FAVORITES
Comme toute favorite royale, Françoise a beaucoup de partisans mais aussi d’ennemis. La reine-mère Louise de Savoie, la déteste parce qu’elle n’apprécie pas sa famille, la maison de Foix.

François Ier ayant été fait prisonnier devant Pavie, en 1525, où il a « tout perdu, fort l’honneur », Madame de Châteaubriant resta exposée à la haine de la régente et à la vengeance de son mari. Forcée de se réfugier à Châteaubriant, le comte la fit enfermer pendant six mois dans une chambre tendue de noir.

Françoise revint à la cour après la délivrance de François Ier. Mais, en 1526, lorsque François Ier revint de sa captivité en Espagne, on lui présenta une jeune fille, blonde et jolie, Anne d'Heilly de Pisseleu (1508-1580), qui deviendra la duchesse d’Etampes. Il se laissa tenter.

La lutte des favorites dura deux ans et Françoise dut finalement céder la place. La comtesse lutta quelque temps contre la nouvelle favorite, et se servit de sa faveur mourante pour soutenir ses frères, le maréchal de Lautrec et le maréchal de Lescun. François Ier ne tint pas rigueur à Françoise des désastres que ces deux capitaines causèrent dans les guerres d’Italie.

Supportant de moins en moins la situation, la comtesse de Châteaubriant se voit reléguée au second plan. En 1528, elle retourne en Bretagne. Pour plaire à la nouvelle favorite, le roi s’abaissa à réclamer à madame de Chateaubriant de restituer les joyaux qu'il lui avait offerts, et sur lesquels on avait gravé des devises amoureuses. La comtesse eut le temps de les faire fondre !

Après sa disgrâce, la comtesse de Châteaubriant retourne auprès de son époux. Ce dernier fut nommé chevalier de l’ordre en 1531 puis gouverneur et lieutenant général pour le roi en Bretagne. En 1532, Jean de Laval préside les Etats de Bretagne ; c'est vers cette époque qu'elle revoit pour la dernière fois son ancien amant venu s'entretenir avec son époux au sujet de la Bretagne.

MORT SUSPECTE ?

On a accusé, sans preuves, le mari jaloux, d'avoir été violent avec sa femme et d’avoir hâté sa fin. Le retentissement de la mort de Madame de Châteaubriant fut grand. Cette dame avait été l’une des personnalités les plus brillantes de la cour de François 1er. On gardait en mémoire la beauté et l’esprit de la première grande favorite du roi François 1er. Presque aussitôt après ce décès, le bruit se répandit dans le pays qu’elle avait été assassinée par son mari qui avait donné ordre à ses médecins de la saigner aux quatre membres et de la laisser mourir. Quelques personnes ajoutaient que l’on voyait une large tache de sang séché sur le plancher de la chambre mortuaire.

Son décès est si soudain que l’on penche pour un assassinat : son époux lui aurait fait payer son infidélité en l’empoisonnant ou en l’étranglant.

Pourquoi donc l’un des plus grands seigneurs de France, couvert d’honneurs, gouverneur de Bretagne de 1531 jusqu’à son décès, aurait osé assassiner sa femme qui a largement contribué à sa réussite sociale et à l’accroissement de sa fortune ?

Après sa mort, son époux lui fait construire un magnifique tombeau avec une épitaphe de Clément Marot, dont la comtesse était l'ancienne protectrice durant sa faveur royale. Lorsque son mari mourra, il refusera néanmoins de se faire inhumer auprès de sa femme.

UNE ERUDITE ET UNE AMOUREUSE
Françoise est à l'origine de la première traduction en français de l'une des Vies parallèles de Plutarque. En 1519, la première édition du texte grec parut en France ; elle requiert alors la traduction de la partie concernant la vie d'Antoine, l’amant de la reine Cléopâtre.

Elle laissa une image de femme amoureuse et désintéressée ce qui ne fut pas le cas de sa remplaçante dans le lit du roi, la duchesse d’Etampes. Dans sa correspondance avec François Ier, on peut lire : « Qu’il te plaise de garder mon honneur car je te donne mon amour et mon cœur. »
REFERENCES :
• Sylvie Le Clech : Femmes de la Renaissance (Tallandier, 2021)
Outre l’article de Wikipedia, je renvoie aux liens suivants sur le net :
• https://actu.fr/pays-de-la-loire/chateaubriant_44036/chateaubriant-assassinat-francoise-foix-legende-realite_26555502.html
• http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2011/05/07/21077310.html
• https://www.parismatch.com/Royal-Blog/Le-stratageme-de-Francois-Ier-pour-mettre-la-belle-Francoise-dans-son-lit-1134263

Les avis des lecteurs

@ Didier, nous sommes d'accord. J'ajouterai qu'Anne de Pisselieu connut elle aussi les revers de fortune, après la mort de François Ier, quand elle fut chassée de la cour et contrainte de restituer titres, cadeaux. Françoise fut en quelque sorte vengée, même si ce n'était pas l'objectif d'Henri II et de sa muse, Diane de Poitiers

Histoire Erotique
Olga,
encore une très belle chronique historique, très intéressante, qui permet de nous présenter la première favorite du monarque à la salamandre.
Quand on cite François 1er, on pense automatiquement à Chambord et Léonard de Vinci, pourtant beaucoup oublient qu'il fut aussi un grand amateur de femmes.
Le stratagème de la double bague est connu.
Savamment détourné par le roi, il fut en effet la cause de la venue de la belle Françoise à la cour.
On prétend aussi que François 1er, pour conserver la belle, aurait l'épée au poing chassé le pauvre Jean de Laval...
Favorite de François 1er pendant presque 10 ans, il est regrettable cependant que la belle brune, de par les intrigues de Louise de Savoie, mère du roi, ait du céder sa place à la blonde Anne d'Heilly de Pisseleu, duchesse d'Etampes, dans le lit et dans le coeur du roi.
Françoise et François furent, à mon avis et malgré leurs quelques infidélités, foncièrement amoureux tout deux.
Fut elle assassinée ou est elle morte par négligence, nul ne le saura vraiment.
Je partage ton avis il est peu vraisemblable que son époux, malgré sa jalousie, l'ait tué.
Il lui devait tout ou presque...
Didier



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