Histoire des libertines (97) Costanza Rangoni, louve et muse
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 16-06-2022 dans la catégorie A dormir debout
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Histoire des libertines (97) Costanza Rangoni, louve et muse
AVERTISSEMENT
La vie de Costanza Rangoni, en première analyse, ne la place pas a priori dans la catégorie des grandes libertines qui fait l’objet de cette rubrique.
J’ai pourtant fait le choix de publier ce texte pour rendre hommage à sa beauté, qui inspira à Shakespeare le personnage de Juliette, à son courage face aux drames et à l’adversité, à son rôle de protectrice des arts et des lettres, qui fait d’elle une véritable humaniste, intellectuelle et protectrice des arts, à l’ère de la Renaissance. Les vers qu’elle a inspirés laissent penser qu’elle ne fut pas qu’une muse. J’ai repris le surnom que lui donne dans son livre Sylvie Le Clech : la louve, non évidemment au sens de la « lupa romaine », la prostituée de Suburre, mais en tant que protectrice de ses enfants autant que des arts et des lettres.
J’invite mes lecteurs et lectrices à prendre ce texte court comme un interlude et un hommage à la beauté. Comme j’aime les muses, j’ai choisi de le publier.
***
Costanza Rangoni (1495-1567) était la dernière fille du condottiere Niccolò Maria Rangoni (1455-1500), général de l'armée pontificale, seigneur de Modène et Spilamberto.
Elle est célèbre pour son esprit et sa beauté.
En plein dans les guerres d’Italie, les quatre frères de Costanza furent tous des condottieres.
Costanza bénéficia d’une éducation humaniste, avec pour précepteur Celio Calcagnini (1479-1541), ami d’Erasme, de Clément Marot et de Rabelais.
JEUNE VEUVE
Costanza épouse très jeune le neveu de Calcagnini, le comte Tommaso Calcagnini de Ferrare, occasion de connaitre la brillante cour de Ferrare. Elle sera très rapidement veuve, de même que pour un second mariage avec Sforzino Sforza, cousin du duc de Milan, François II. Ce second mariage ne dure que quelques mois. Costanza est à nouveau veuve en octobre 1527.
En octobre 1529, elle épouse un autre condottiere, le comte Cesare Fregoso, d’une famille noble de Padoue, né vers 1500, condottiere, ami de son de frère Guido. De ce mariage, Costanza aura quatre enfants.
De 1529 à 1536, le couple s’installe à Vérone, puis construit un palais, sur le lac de Garde. En 1536, Fregoso quitte le service de la Sérénissime République de Venise pour se mettre au service du roi de France : il est dégradé et tous ses biens sont confisqués, il est déclaré déserteur.
UNE MUSE
Fregoso était l’ami et protecteur de Matteo Bandello (1485-1551). Poète, ce dominicain turbulent est le secrétaire de Fregoso et devient le précepteur des enfants du couple. On a dit qu’il a été l’amant de Costanza. Une légende tenace veut que le cadre de Roméo et Juliette, les amants de Vérone, ait été le palais Fregoso à Garde.
De 1538 à 1541, le couple, toujours accompagné de Bandello, est l'invité du marquis d’Aloisio Gonzaga (1494-1549), autre condottiere, dans son domaine de Castel Goffredo. Gonzaga fut-il lui aussi sensible aux charmes de Costanza ?
LE DRAME ET L’EXIL
Fregoso est assassiné le 3 juillet 1541 à Pavie alors qu'il était envoyé en mission diplomatique à Venise par François Ier. Cet assassinat a été perpétré sur les ordres d’Alfonso de Ávalos, marquis del Vasto, gouverneur du Milanais, et de Charles Quint.
Costanza Rangoni s'est d'abord réfugiée avec ses fils et son amant Matteo Bandello à Venise, puis en France, au château de Bazens, résidence d'été des évêques d'Agen, qui lui avait été laissé par le cardinal de Lorraine. Costanza est naturalisée française en décembre 1546.
Elle bénéficie aussi de la protection de Marguerite de Navarre, sœur du Roi, dont la Cour est installée non loin, à Nérac. Bazens devient un lieu où se rassemblent lettrés et artistes. Costanza sera notamment très proche de l’érudit d’origine italienne Jules César Scaliger (1484-1558) qu'elle avait vu à Vérone en 1517, avant qu'il ne vienne à Agen en 1524 comme médecin d'Antoine de La Rovère, évêque d'Agen entre 1519 et 1538. Scaliger avait été naturalisé Français en 1528 sous le nom de Jules-César de Lescalle de Bordoms. Scaliger a célébré Costanza Rangoni dans des vers écrits sous le titre Thaumantiam (Merveille en grec). Ode à une muse, à un amour platonique ou à une amante ?
Sous la plume de Scaliger, Costanza est une merveille, l’ornement rare de l’univers, une femme mortelle et une déesse, dont l’esprit est exceptionnel. Scaliger reprend à son compte un vers de Virgile : « Agnosco veteris vestigia flammae » (« Je retrouve les souvenirs d’un amour ancien »)
Se rendant souvent à la Cour, Costanza tient salon à Bazens, entourée de Scaliger et de Bandello.
Matrone romaine et mère louve, Costanza obtient du roi Henri II qu’il honore les promesses de François Ier. Le fils de Costanza sera évêque d’Agen, Bandello servant de prête-nom en attendant que les fils atteignent l’âge requis.
REFERENCES :Je renvoie au livre de Sylvie Le Clech : Femmes de la Renaissance (Tallandier, 2021) ainsi qu’à l’article de Wikipedia sur Costanza.
La vie de Costanza Rangoni, en première analyse, ne la place pas a priori dans la catégorie des grandes libertines qui fait l’objet de cette rubrique.
J’ai pourtant fait le choix de publier ce texte pour rendre hommage à sa beauté, qui inspira à Shakespeare le personnage de Juliette, à son courage face aux drames et à l’adversité, à son rôle de protectrice des arts et des lettres, qui fait d’elle une véritable humaniste, intellectuelle et protectrice des arts, à l’ère de la Renaissance. Les vers qu’elle a inspirés laissent penser qu’elle ne fut pas qu’une muse. J’ai repris le surnom que lui donne dans son livre Sylvie Le Clech : la louve, non évidemment au sens de la « lupa romaine », la prostituée de Suburre, mais en tant que protectrice de ses enfants autant que des arts et des lettres.
J’invite mes lecteurs et lectrices à prendre ce texte court comme un interlude et un hommage à la beauté. Comme j’aime les muses, j’ai choisi de le publier.
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Costanza Rangoni (1495-1567) était la dernière fille du condottiere Niccolò Maria Rangoni (1455-1500), général de l'armée pontificale, seigneur de Modène et Spilamberto.
Elle est célèbre pour son esprit et sa beauté.
En plein dans les guerres d’Italie, les quatre frères de Costanza furent tous des condottieres.
Costanza bénéficia d’une éducation humaniste, avec pour précepteur Celio Calcagnini (1479-1541), ami d’Erasme, de Clément Marot et de Rabelais.
JEUNE VEUVE
Costanza épouse très jeune le neveu de Calcagnini, le comte Tommaso Calcagnini de Ferrare, occasion de connaitre la brillante cour de Ferrare. Elle sera très rapidement veuve, de même que pour un second mariage avec Sforzino Sforza, cousin du duc de Milan, François II. Ce second mariage ne dure que quelques mois. Costanza est à nouveau veuve en octobre 1527.
En octobre 1529, elle épouse un autre condottiere, le comte Cesare Fregoso, d’une famille noble de Padoue, né vers 1500, condottiere, ami de son de frère Guido. De ce mariage, Costanza aura quatre enfants.
De 1529 à 1536, le couple s’installe à Vérone, puis construit un palais, sur le lac de Garde. En 1536, Fregoso quitte le service de la Sérénissime République de Venise pour se mettre au service du roi de France : il est dégradé et tous ses biens sont confisqués, il est déclaré déserteur.
UNE MUSE
Fregoso était l’ami et protecteur de Matteo Bandello (1485-1551). Poète, ce dominicain turbulent est le secrétaire de Fregoso et devient le précepteur des enfants du couple. On a dit qu’il a été l’amant de Costanza. Une légende tenace veut que le cadre de Roméo et Juliette, les amants de Vérone, ait été le palais Fregoso à Garde.
De 1538 à 1541, le couple, toujours accompagné de Bandello, est l'invité du marquis d’Aloisio Gonzaga (1494-1549), autre condottiere, dans son domaine de Castel Goffredo. Gonzaga fut-il lui aussi sensible aux charmes de Costanza ?
LE DRAME ET L’EXIL
Fregoso est assassiné le 3 juillet 1541 à Pavie alors qu'il était envoyé en mission diplomatique à Venise par François Ier. Cet assassinat a été perpétré sur les ordres d’Alfonso de Ávalos, marquis del Vasto, gouverneur du Milanais, et de Charles Quint.
Costanza Rangoni s'est d'abord réfugiée avec ses fils et son amant Matteo Bandello à Venise, puis en France, au château de Bazens, résidence d'été des évêques d'Agen, qui lui avait été laissé par le cardinal de Lorraine. Costanza est naturalisée française en décembre 1546.
Elle bénéficie aussi de la protection de Marguerite de Navarre, sœur du Roi, dont la Cour est installée non loin, à Nérac. Bazens devient un lieu où se rassemblent lettrés et artistes. Costanza sera notamment très proche de l’érudit d’origine italienne Jules César Scaliger (1484-1558) qu'elle avait vu à Vérone en 1517, avant qu'il ne vienne à Agen en 1524 comme médecin d'Antoine de La Rovère, évêque d'Agen entre 1519 et 1538. Scaliger avait été naturalisé Français en 1528 sous le nom de Jules-César de Lescalle de Bordoms. Scaliger a célébré Costanza Rangoni dans des vers écrits sous le titre Thaumantiam (Merveille en grec). Ode à une muse, à un amour platonique ou à une amante ?
Sous la plume de Scaliger, Costanza est une merveille, l’ornement rare de l’univers, une femme mortelle et une déesse, dont l’esprit est exceptionnel. Scaliger reprend à son compte un vers de Virgile : « Agnosco veteris vestigia flammae » (« Je retrouve les souvenirs d’un amour ancien »)
Se rendant souvent à la Cour, Costanza tient salon à Bazens, entourée de Scaliger et de Bandello.
Matrone romaine et mère louve, Costanza obtient du roi Henri II qu’il honore les promesses de François Ier. Le fils de Costanza sera évêque d’Agen, Bandello servant de prête-nom en attendant que les fils atteignent l’âge requis.
REFERENCES :Je renvoie au livre de Sylvie Le Clech : Femmes de la Renaissance (Tallandier, 2021) ainsi qu’à l’article de Wikipedia sur Costanza.
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