L’hermitage 3 - histoire érotique

Chapitre VI – L’union

Le bol avait été vidé, nettoyé à l’eau claire, puis retourné au centre du cercle, comme une pierre close. Un signe avait été tracé sur sa base: une spirale noire au charbon, que personne n’avait commentée. Le feu était éteint. La pièce ne baignait plus que dans la lumière grise de l’aube, qui filtrait à travers les fentes du bois, douce, diffuse, sans contours. Ils étaient encore là tous les huit.

Une femme, la plus jeune, se leva. Sa peau portait les marques de la nuit : des sillons secs sur ses cuisses, des grains de cendre au creux du cou. Ses seins, lourds, vivants, balançaient lentement à chacun de ses pas. Elle se posta debout au centre du cercle et ouvrit les bras.

Un homme s’avança. Sa peau était sombre, constellée de poils fins, ses hanches encore nouées de tension. Il s’agenouilla d’abord devant elle, puis se releva, sans mot, et la regarda. Ils s’embrassèrent longuement. Non pas sur la bouche d’abord, mais aux épaules, à la gorge, au ventre. Puis elle s’accroupit à son tour, sur le vieux futon. Elle ouvrit les jambes, s’inclina légèrement, et lui fit face, cuisses offertes, le dos droit, le sexe ouvert.

Il plaça sa main sur son sexe et entamât un mouvement de va et vient pour achever de le durcir. Il la pénétra lentement. Leurs souffles se synchronisèrent. Leurs yeux restaient ouverts. Autour d’eux, les six autres s’étaient assis en cercle. Certains touchaient leurs sexes, d’autres fermaient les yeux, tous respiraient en cadence.

Le coït était lent, profond, contenu. À chaque va-et-vient, la jeune femme émettait un son sourd. C’était une vibration grave, comme venue de la terre. Quand il approcha de l’orgasme, il s’arrêta. Elle posa ses deux mains sur ses reins, puis le guida à nouveau. Ce fut elle qui le mena jusqu’au bout, d’un bercement lent ininterrompu. Il jouit en elle, profondément. Elle le retint en elle jusqu’à ce qu’il cesse de pulser, puis elle se referma et se retira. Ils restèrent là, l’un contre l’autre, allongés, front contre front. Le cercle entier avait retenu son souffle.

Chapitre VII – Passages successifs

Elle était restée là, au centre, les cuisses encore ouvertes, la peau luisante. Son sexe brillait toujours empreint du passage de son premier amant. Mais elle ne semblait ni épuisée ni avide. Elle rayonnait d’une lenteur grave, d’un calme absolu. Alors, le second homme s’approcha. Plus massif, la peau tachée d’ombres, les épaules larges, les mains larges. Il avait regardé longuement avant de se lever pour s’assurer qu’elle le regardait, elle aussi. Elle inclina la tête, ce fut le signe.

Il vint derrière elle, à genoux, la tenant doucement par les hanches. Ses paumes étaient rudes, calleuses, mais ses gestes tendres. Il la pénétra lentement, par-derrière, entrant dans la chaleur encore vive du sexe deja traversé une première fois. Il s’enfonça sans bruit la pulpe de ses lèvres s’accrochant à son sexe.

Leurs mouvements étaient lents, amples. Elle se redressa légèrement, cambrée, offrant son dos à ses paumes. Il glissa les mains le long de sa colonne, sentit la sueur perler sous ses doigts. À chaque poussée, elle exhalait, les yeux fermés.

Quand il jouit, ce fut sans éclat. Il se tendit, laissa couler sa semence en elle, les paupières battantes, et posa son front contre son dos. Elle posa sa main sur sa nuque, comme pour le contenir. Ils restèrent un long moment ainsi, reliés.

Puis elle s’agenouilla de nouveau, jambes écartées, son sexe désormais doublement rempli, traces visibles de l’acte. Elle se passa les doigts entre les cuisses, puis toucha sa propre bouche.

Le troisième homme se leva. Il était plus jeune, plus mince. Son corps semblait vibrer d’une tension retenue, comme s’il craignait de rompre un fil. Il vint en face d’elle, la regarda avec hésitation. Elle le fixa longuement, sans un mot. Elle ouvrit légèrement ses lèvres avec ses doigts comme pour les décoller, et inclina le bassin.

Il s’approcha, la pénétra de face, lentement, avec délicatesse. Son sexe glissa dans la chaleur mêlée des autres. Il ferma les yeux. Elle posa ses deux mains sur son visage. Le mouvement fut presque immobile. Il entrait, restait, ressortait à peine. Les semences précédentes dégoulinaient le long de ses lèvres.

Leurs souffles se confondaient. Il semblait au bord des larmes. Quand l’orgasme vint, ce fut une secousse discrète. Elle le serra contre elle, jambes repliées autour de sa taille, le gardant en elle longtemps, jusqu’à ce qu’il cesse de trembler.

Elle resta ensuite sur le sol, nue, bras en croix, les cuisses encore ouvertes, le sexe désormais plein de trois hommes. La semence débordait, traçant un chemin pâle vers le sol. Sa poitrine montait et descendait, paisible.

Il restait un homme. Le dernier, qui n’avait pas bougé. Elle tourna lentement la tête vers lui. Le regarda. Il s’avança sans hâte, et cette fois, il ne vint pas directement en elle, mais s’allongea contre elle, la pénétrant de côté. Leurs corps ne firent presque aucun bruit. Elle était déjà ouverte. Il glissa en elle comme dans un sillon vivant. Il ne bougea presque pas. Quand il jouit à son tour, ce fut dans une immobilité complète.

Puis ils restèrent là, tous les deux, reliés. Les trois autres hommes s’agenouillèrent autour d’eux. Les femmes formèrent un second cercle.