La Cougar et le Puceau — Épisode 5 : La grande première fois de Bastien

Récit érotique écrit par Cyp-Perruche [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur .
- • 237 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.0 • Cote moyenne attribuée par HDS : 9.8
- • L'ensemble des récits érotiques de Cyp-Perruche ont reçu un total de 1 445 011 visites.

Cette histoire de sexe a été affichée 617 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
La Cougar et le Puceau — Épisode 5 : La grande première fois de Bastien
Il a sonné à dix-neuf heures trente, juste au moment où le soleil commence à décroître et où la maison prend ce parfum de fin d’après-midi, un mélange de chaleur déposée sur les murs et de linge propre. J’avais laissé la porte d’entrée entrebâillée ; il a frappé quand même, comme le ferait un garçon bien élevé qui hésite à entrer dans un pays étranger. J’ai répondu sans élever la voix, depuis l’escalier, le peignoir entrouvert sur la peau encore moite de ma douche : « Monte. » Je savais que ce mot lui ferait quelque chose, ce verbe court dont on sent immédiatement les marches, la pente, le sommet à atteindre. Il a gravi les trois premières comme on franchit un seuil, les deux suivantes comme on perd un peu d’air, et lorsqu’il m’a aperçue, debout à mi-palier, la main appuyée sur la rampe, j’ai vu dans ses yeux que la veille n’avait pas quitté son corps, que ma poitrine luisante, marquée de ses jets, vibrait encore dans sa mémoire comme un interdit devenu boussole.
Paul n’était pas là. Il avait filé chez un ami pour « parler manuscrit » ; je l’avais laissé partir d’un baiser léger qui disait autre chose à quelqu’un d’autre. Nous avions la maison pour nous, les portes à fermer, l’odeur de mon parfum pour tout pacte. Bastien s’est arrêté à trois marches de moi, incapable de décider s’il devait me regarder dans les yeux ou à l’endroit où le tissu s’écartait sur ma cuisse. J’ai mis fin à sa gêne d’un geste simple : j’ai dénoué la ceinture, laissé le peignoir glisser un peu plus, juste assez pour que mon épaule et le début de mon sein gauche se découvrent, pointe dure dans la pénombre, et j’ai articulé lentement, comme on dicte la première règle d’un jeu : « Ce soir, tu n’attends pas. Tu entres. Tu fermes la porte de ma chambre. Et tu dis mon nom. »
Il a acquiescé, presque muet, a franchi le dernier ressaut, m’a suivie dans le couloir, et lorsque nous avons pénétré dans ma chambre, il a pris le temps de faire ce que je lui avais demandé, il a repoussé le battant jusqu’au déclic et, sans me quitter du regard, a soufflé : « Lara. » J’ai souri, me suis tournée, l’ai rejoint au milieu du tapis, mes pieds nus contre ses baskets, et j’ai posé mes mains sur son visage pour l’embrasser, non pas à la manière d’une femme qui domine, mais de celle qui initie en sachant exactement comment déposer la douceur là où la faim voudrait mordre. Sa bouche était chaude, hésitante, prête ; je l’ai ouverte de la langue, j’ai pris, j’ai donné, j’ai rythmé, jusqu’à sentir ses mains glisser contre mes hanches avec cette maladresse délicieuse qui annonce la suite.
Je lui ai retiré son T-shirt et j’ai effleuré son torse, pas comme on vérifie une sculpture, mais comme on apprend une carte : la clavicule saillante, la ligne jeune du sternum, la peau encore tiède d’avoir monté les marches trop vite. J’ai guidé ses doigts vers mon peignoir, je les ai placés exactement sur le nœud de la ceinture, et je lui ai dit à l’oreille : « Défait. Et regarde. » Il a tiré à peine, la soie a cédé, le tissu a glissé le long de mes bras et j’ai senti, au petit bruit qu’il a fait, que la vision de mon ventre nu, de la courbe haute de mes seins, de mes hanches offertes, lui frappait le plexus plus sûrement que n’importe quel mot. Je ne portais rien en dessous, je voulais sa première sans obstacle, sans élastique à contourner, sans symbole de pudeur à combattre ; je voulais qu’il sache ce que c’est d’avoir une femme entière contre soi, l’odeur de sa peau et la volonté de son bassin.
Je n’ai pas attendu. J’ai avancé mon bassin, j’ai frotté la longueur dressée sous son short contre ma vulve déjà tiède, j’ai pris ce premier frottement comme un avertissement à mon propre ventre : tu vas le vouloir entier, et il est prêt. « Enlève tout », ai-je dit, et je me suis reculée pour le regarder faire ; c’est un plaisir particulier que de voir un garçon se défaire de ses vêtements en sachant qu’il se défait en même temps de ce reste d’enfance qui tenait encore à lui. Ses mains tremblaient un peu, il a ri de lui-même, et ce rire, si tendre, m’a donné envie de le manger tout de suite, mais je me suis tenue, j’ai glissé vers la table de nuit, j’ai sorti une protection, je l’ai déroulée lentement entre mes doigts pour lui montrer que même dans le feu on garde la maîtrise, puis je me suis agenouillée, j’ai enfermé sa rigidité dans mes mains, j’ai posé ma bouche autour du sommet juste une fois, pas pour le faire venir — il l’aurait fait trop vite — mais pour qu’il sente le contraste : après la nuit du couloir, la précision de ma langue ; après le fantasme, la leçon.
Je lui ai demandé de s’allonger. Il a obéi comme si ce verbe avait été inventé pour lui ce soir-là. Le drap clair a froissé sous ses omoplates, ses cuisses se sont écartées sans qu’il y pense, j’ai monté un genou, puis l’autre, je me suis placée au-dessus de lui, genoux de chaque côté de ses hanches, mes seins à portée de sa bouche, mon ventre déjà contre la base de son désir, et j’ai pris son visage dans mes mains pour lui donner un second baiser, plus profond, celui qui n’est plus une entrée en matière mais une prise de possession douce. « Tu me regardes, tu respires, tu ne te retiens pas, c’est moi qui retiens », ai-je murmuré, puis j’ai guidé sa longueur contre ma fente luisante, j’ai glissé d’avant en arrière, lente, en le laissant sentir la chaleur, la mouillure, l’appel, jusqu’à ce que ses yeux se brouillent d’un voile animal et qu’il chuchote, suppliant et merveilleux : « Lara, s’il te plaît. »
Je l’ai pris.
Pas d’un coup, pas comme un trophée, mais par paliers, en éprouvant chaque centimètre, en accueillant la pointe, puis la couronne, puis davantage, en m’arrêtant parfois pour le voir fermer les yeux, pour l’entendre dérailler, pour sentir son ventre lutter contre l’envie de se jeter en moi tout entier. J’aime ce moment où l’on devient fourreau, où la peau cède doucement, où l’on comprend que le plaisir a une géographie et que l’on est la carte et la destination ; j’ai pressé sa poitrine du plat des mains, j’ai cherché sa bouche, j’ai avalé son cri dans un baiser, puis je me suis posé à fond, jusqu’à sentir ses hanches cogner contre les miennes et ce bruit sourd, si simple, qui dit : nous y sommes. « Regarde-moi », ai-je ordonné. Il a ouvert grand les yeux ; je lui ai donné ma plus belle montée.
Je l’ai chevauché très lentement d’abord, presque immobile, pour lui faire comprendre que c’est moi qui fais le temps, puis j’ai accéléré à peine, j’ai ajouté ce mouvement de hanche circulaire qui ne s’apprend pas dans les films et qui rend fou n’importe quel homme quand on le maintient juste en bord de rupture. Il a posé ses mains sur mes seins comme on pose ses paumes sur une source brûlante, il a caressé sans savoir, j’ai guidé, j’ai corrigé, j’ai soufflé « plus doux » puis « serre » puis « lâche tout », et chaque ordre entrait en lui comme une décharge. À certains moments je m’arrêtais, redevenais statue, serrant ses muscles en interne pour lui arracher un juron, puis je repartais et ses doigts glissaient sur mon ventre, sur mes côtes, sur la courbe de mes hanches, il m’ouvrait comme on ouvre un livre que l’on a attendu trop longtemps.
Il a essayé de bouger, de donner de la hanche, je l’ai laissé faire trois va-et-vient, la maladresse était si belle que j’ai failli rire et gémir en même temps, puis j’ai repris la main, j’ai plaqué ses poignets au matelas, je me suis cambrée, j’ai accéléré, j’ai ralenti, j’ai remonté, j’ai redescendu, j’ai joué de ce corps sur lequel j’ai appris à écrire, et j’ai senti sous moi la montée brutale, la marée qui arrivait déjà. Je me suis penchée, j’ai mordu son oreille, j’ai dit très bas : « Tu as le droit. La première je la veux pour toi. Donne-la. » Il a tenu trois secondes, peut-être quatre, puis son ventre s’est durci, sa gorge s’est brisée, et je l’ai senti venir en longues vagues contenues, retenues par la fine barrière que j’avais déroulée, ses mains agrippées à mes épaules, son regard perdu très loin derrière mes pupilles. Je suis restée plantée sur lui, immobile, serrée, le temps que ses pulsations retombent ; je l’ai regardé se dissoudre, puis revenir à lui, les yeux brillants et presque honteux. « Ne t’excuse pas, mon loup. On n’a fait que commencer », ai-je soufflé en souriant, et j’ai embrassé son front comme on bénit un enfant qui a franchi son premier pont… sauf que celui-ci, je comptais le faire traverser encore.
Je me suis retirée en le serrant une dernière fois, je me suis glissée sur le côté, j’ai défait le petit anneau et la gaine, je l’ai nouée sans hâte et je l’ai déposée dans la corbeille prévue pour ça ; l’élégance dans le vice, c’est aussi l’élégance dans l’après. Il respirait comme on sort d’une eau trop froide ; je ne lui ai pas laissé le temps d’avoir honte d’avoir été trop vite, j’ai repris sa bouche, j’ai glissé ma main entre ses cuisses, j’ai caressé la base, j’ai murmuré contre ses lèvres : « Tu vas te redresser. Tu vas te relever. Tu vas me reprendre. » Son sexe s’est retendu presque immédiatement, cette magie des dix-huit ans qui me ravit encore et toujours, et je l’ai senti frémir à la simple idée que le deuxième tour, c’est moi qui allais le mener jusqu’à la langue interdite de mon autre plaisir.
Je me suis levée, j’ai tourné les talons, j’ai posé les mains à plat contre le tissu capitonné de la tête de lit, j’ai écarté les jambes en cambrant le bas du dos, j’ai offert l’arrière comme un drapeau dressé dans la lumière rase, et je l’ai appelé d’un mouvement de doigts qui ne laissait aucune place au doute. « Viens voir de près ce que je t’ai promis », ai-je dit sans retourner la tête, et je l’ai senti s’approcher, sa chaleur déjà sur mes cuisses. « Doucement », j’ai ajouté, « on ne saute pas une porte, on l’ouvre. » J’ai porté deux doigts à ma bouche, je les ai salivés avec application, j’ai cherché d’abord ma fente, je l’ai lubrifiée, j’ai tracé un sillon brillant jusqu’à l’anneau serré que je gardais pour lui, j’ai massé en petits cercles, j’ai mordu ma lèvre quand la brûlure claire est venue, cette morsure de porcelaine que j’adore apprivoiser, et je lui ai tendu les doigts pour qu’il comprenne, pour qu’il apprenne, pour qu’il respecte. « Mets ton pouce sur mon creux, juste là. L’autre main sur ma hanche. Tu ne pousses pas. Tu entres quand je te dis d’entrer. »
Il a obéi, tremblant d’une gravité nouvelle, la gravité des hommes qui sentent qu’ils vont s’aventurer dans un territoire qu’on n’atteint jamais par hasard. J’ai guidé son gland contre mon anneau avec une précision qui vient de loin, j’ai poussé mon bassin en arrière d’un centimètre, puis j’ai repris, puis j’ai offert davantage, j’ai laissé la première morsure faire son travail de feu, j’ai expiré longuement, j’ai murmuré : « Maintenant… » Il a appuyé, si doucement que j’en ai eu le vertige, et j’ai senti ce basculement extrêmement pur lorsque la pointe franchit la bague et que tout le corps décide d’accepter ; j’ai gémi, pas de douleur, de cette clarté de plaisir qui ne ressemble à rien d’autre. « Stop », j’ai ordonné, « reste là », et il est resté, héroïque et immobile, pendant que mon anneau s’habituait à sa forme, pendant que mon ventre apprenait sa présence, pendant que ma main, serrée contre le cuir capitonné, retrouvait sa force. « Encore deux, trois centimètres… voilà… oui… » Il avançait à mon rythme et chaque millimètre gagnait un territoire, une accolade nerveuse, un frisson à la nuque, un juron heureux qui me montait à la bouche.
Quand il a été entièrement en moi, profondément, à cette place qui fait trembler les reins et oublier son prénom, j’ai relâché un rire bas, presque tendre, et j’ai murmuré : « Tu sens ? C’est là que je deviens meilleure encore. » J’ai imposé la cadence, d’abord minuscule, un balancier de rien du tout, puis un cercle de bassin, puis un demi-retrait, puis une poussée franche, et il a poussé un cri qui m’a donné envie d’applaudir ; je lui ai pris la main pour la porter à ma bouche, j’ai mordu doucement ses doigts, j’ai dit : « Tiens, tiens mon loup, ne gâche rien, laisse-moi t’emmener », et j’ai travaillé mon cul sur sa queue avec la science tranquille d’une femme qui a fait de cette obscénité un art. Son ventre claquait contre mes fesses, nos peaux faisaient ce bruit mouillé qui ne ment jamais, je glissais déjà, ouverte, folle, tellement à lui que j’ai senti la première onde monter par la colonne et venir me défaire le souffle ; je n’ai pas prononcé le mot, je n’en ai pas eu besoin, il a senti que je me noyais et sa main s’est posée sur mon ventre pour me tenir pendant que je vibrais longtemps, au point de le mordre de l’épaule pour ne pas crier trop fort.
« Regarde-moi maintenant », ai-je exigé en me redressant, une main sur la tête de lit, l’autre glissant entre mes cuisses pour m’achever proprement ; je me suis tournée à demi pour capter ses yeux, j’ai roulé des hanches, j’ai accéléré brusquement, et j’ai entendu dans sa poitrine le son qu’ils font tous au même endroit, ce craquement qui annonce l’abandon. « Où ? » a-t-il demandé, perdu et adorable. « Sur moi », ai-je soufflé, « partout où tu veux. » Je me suis arrachée d’un coup, j’ai pivoté, je me suis agenouillée devant lui, j’ai pressé mes seins d’une main pour lui offrir un sillon, j’ai pris sa longueur dans l’autre et j’ai caressé comme je sais, avec le poignet souple, avec la paume qui tourne, avec la pointe de la langue qui provoque au moment exact où rien ne tient plus, et il a jailli en jets plus lourds que ceux de la veille, en plein sur ma gorge, sur mes clavicules, sur ma bouche ouverte, sur la courbe ronde de ma poitrine que j’ai frottée pour l’enduire de lui comme on étale une crème de péché. Il a vacillé, je l’ai rattrapé d’une main à la taille et d’un rire, je me suis renversée sur le tapis, j’ai repris mon souffle en l’aspirant du bout des lèvres, puis j’ai léché ma paume lentement pour sceller dans sa tête l’image qui l’occupera des années.
Nous sommes restés là, haletants, la peau luisante, les draps défaits, et ce silence particulier qui suit les vraies scènes s’est installé, ce silence d’après-catastrophe heureuse où rien n’est brisé mais tout est déplacé à un endroit plus juste. Je me suis redressée, je suis allée chercher une serviette, je l’ai passée sur mon torse avec cette nonchalance qui est une façon de dire « tu peux me regarder longtemps », je lui ai tendu un coin, il a essuyé mes seins d’une main malhabile, et ce geste, d’une douceur presque enfantine, m’a fait fondre ; je lui ai caressé les cheveux, je l’ai embrassé encore, puis je l’ai entraîné sur le lit, sous le drap, contre mon ventre, sa tête posée exactement là où je voulais qu’elle soit.
« Tu n’es plus puceau de rien », ai-je soufflé contre sa tempe. Il a ri, il a resserré les bras autour de ma taille, il a collé son visage à ma peau comme s’il voulait s’y endormir, et je me suis surprise à penser que j’aimais autant cette seconde-là que toutes les autres, que l’après fait partie de l’initiation au moins autant que le pendant. « Demain, tu reviendras plus tôt, on essaiera d’autres choses », j’ai ajouté en traçant du bout de l’ongle une ligne lente vers le bas de son dos. Il n’a pas répondu tout de suite ; il a simplement hoché la tête, comme on accepte le plus beau des devoirs.
La nuit est tombée d’un coup. J’ai entrouvert le volet, l’air tiède a roulé sur nos peaux comme une caresse de remerciement. Dans le couloir, la maison a craqué doucement, un bruit de charpente satisfaite. Paul rentrerait plus tard ; il me trouverait nue, repue, l’œil brillant de cette fatigue heureuse qui m’assure que j’ai fait juste. Avant de m’endormir, j’ai relevé le drap jusqu’aux hanches, j’ai glissé ma cuisse entre celles de Bastien, et j’ai chuchoté, pour lui seul : « La prochaine fois, je te laisserai me prendre sur la table, la fenêtre ouverte, pendant que la lumière sera encore là. Tu apprendras la lenteur et la brutalité douce. Et tu me remercieras encore, la bouche pleine de mon nom. »
Il a serré un peu plus fort. J’ai fermé les yeux. Mon ventre battait encore, bas, très bas, à l’endroit exact où un jeune homme venait d’écrire son prénom avec ma main. Et je me suis dit que oui, définitivement, la première fois avait eu le goût que je voulais lui donner : celui d’une femme qui sait. Et d’un garçon qui veut apprendre encore.
Histoire écrite par Cyp-Perruche (alias Perruche).
Paul n’était pas là. Il avait filé chez un ami pour « parler manuscrit » ; je l’avais laissé partir d’un baiser léger qui disait autre chose à quelqu’un d’autre. Nous avions la maison pour nous, les portes à fermer, l’odeur de mon parfum pour tout pacte. Bastien s’est arrêté à trois marches de moi, incapable de décider s’il devait me regarder dans les yeux ou à l’endroit où le tissu s’écartait sur ma cuisse. J’ai mis fin à sa gêne d’un geste simple : j’ai dénoué la ceinture, laissé le peignoir glisser un peu plus, juste assez pour que mon épaule et le début de mon sein gauche se découvrent, pointe dure dans la pénombre, et j’ai articulé lentement, comme on dicte la première règle d’un jeu : « Ce soir, tu n’attends pas. Tu entres. Tu fermes la porte de ma chambre. Et tu dis mon nom. »
Il a acquiescé, presque muet, a franchi le dernier ressaut, m’a suivie dans le couloir, et lorsque nous avons pénétré dans ma chambre, il a pris le temps de faire ce que je lui avais demandé, il a repoussé le battant jusqu’au déclic et, sans me quitter du regard, a soufflé : « Lara. » J’ai souri, me suis tournée, l’ai rejoint au milieu du tapis, mes pieds nus contre ses baskets, et j’ai posé mes mains sur son visage pour l’embrasser, non pas à la manière d’une femme qui domine, mais de celle qui initie en sachant exactement comment déposer la douceur là où la faim voudrait mordre. Sa bouche était chaude, hésitante, prête ; je l’ai ouverte de la langue, j’ai pris, j’ai donné, j’ai rythmé, jusqu’à sentir ses mains glisser contre mes hanches avec cette maladresse délicieuse qui annonce la suite.
Je lui ai retiré son T-shirt et j’ai effleuré son torse, pas comme on vérifie une sculpture, mais comme on apprend une carte : la clavicule saillante, la ligne jeune du sternum, la peau encore tiède d’avoir monté les marches trop vite. J’ai guidé ses doigts vers mon peignoir, je les ai placés exactement sur le nœud de la ceinture, et je lui ai dit à l’oreille : « Défait. Et regarde. » Il a tiré à peine, la soie a cédé, le tissu a glissé le long de mes bras et j’ai senti, au petit bruit qu’il a fait, que la vision de mon ventre nu, de la courbe haute de mes seins, de mes hanches offertes, lui frappait le plexus plus sûrement que n’importe quel mot. Je ne portais rien en dessous, je voulais sa première sans obstacle, sans élastique à contourner, sans symbole de pudeur à combattre ; je voulais qu’il sache ce que c’est d’avoir une femme entière contre soi, l’odeur de sa peau et la volonté de son bassin.
Je n’ai pas attendu. J’ai avancé mon bassin, j’ai frotté la longueur dressée sous son short contre ma vulve déjà tiède, j’ai pris ce premier frottement comme un avertissement à mon propre ventre : tu vas le vouloir entier, et il est prêt. « Enlève tout », ai-je dit, et je me suis reculée pour le regarder faire ; c’est un plaisir particulier que de voir un garçon se défaire de ses vêtements en sachant qu’il se défait en même temps de ce reste d’enfance qui tenait encore à lui. Ses mains tremblaient un peu, il a ri de lui-même, et ce rire, si tendre, m’a donné envie de le manger tout de suite, mais je me suis tenue, j’ai glissé vers la table de nuit, j’ai sorti une protection, je l’ai déroulée lentement entre mes doigts pour lui montrer que même dans le feu on garde la maîtrise, puis je me suis agenouillée, j’ai enfermé sa rigidité dans mes mains, j’ai posé ma bouche autour du sommet juste une fois, pas pour le faire venir — il l’aurait fait trop vite — mais pour qu’il sente le contraste : après la nuit du couloir, la précision de ma langue ; après le fantasme, la leçon.
Je lui ai demandé de s’allonger. Il a obéi comme si ce verbe avait été inventé pour lui ce soir-là. Le drap clair a froissé sous ses omoplates, ses cuisses se sont écartées sans qu’il y pense, j’ai monté un genou, puis l’autre, je me suis placée au-dessus de lui, genoux de chaque côté de ses hanches, mes seins à portée de sa bouche, mon ventre déjà contre la base de son désir, et j’ai pris son visage dans mes mains pour lui donner un second baiser, plus profond, celui qui n’est plus une entrée en matière mais une prise de possession douce. « Tu me regardes, tu respires, tu ne te retiens pas, c’est moi qui retiens », ai-je murmuré, puis j’ai guidé sa longueur contre ma fente luisante, j’ai glissé d’avant en arrière, lente, en le laissant sentir la chaleur, la mouillure, l’appel, jusqu’à ce que ses yeux se brouillent d’un voile animal et qu’il chuchote, suppliant et merveilleux : « Lara, s’il te plaît. »
Je l’ai pris.
Pas d’un coup, pas comme un trophée, mais par paliers, en éprouvant chaque centimètre, en accueillant la pointe, puis la couronne, puis davantage, en m’arrêtant parfois pour le voir fermer les yeux, pour l’entendre dérailler, pour sentir son ventre lutter contre l’envie de se jeter en moi tout entier. J’aime ce moment où l’on devient fourreau, où la peau cède doucement, où l’on comprend que le plaisir a une géographie et que l’on est la carte et la destination ; j’ai pressé sa poitrine du plat des mains, j’ai cherché sa bouche, j’ai avalé son cri dans un baiser, puis je me suis posé à fond, jusqu’à sentir ses hanches cogner contre les miennes et ce bruit sourd, si simple, qui dit : nous y sommes. « Regarde-moi », ai-je ordonné. Il a ouvert grand les yeux ; je lui ai donné ma plus belle montée.
Je l’ai chevauché très lentement d’abord, presque immobile, pour lui faire comprendre que c’est moi qui fais le temps, puis j’ai accéléré à peine, j’ai ajouté ce mouvement de hanche circulaire qui ne s’apprend pas dans les films et qui rend fou n’importe quel homme quand on le maintient juste en bord de rupture. Il a posé ses mains sur mes seins comme on pose ses paumes sur une source brûlante, il a caressé sans savoir, j’ai guidé, j’ai corrigé, j’ai soufflé « plus doux » puis « serre » puis « lâche tout », et chaque ordre entrait en lui comme une décharge. À certains moments je m’arrêtais, redevenais statue, serrant ses muscles en interne pour lui arracher un juron, puis je repartais et ses doigts glissaient sur mon ventre, sur mes côtes, sur la courbe de mes hanches, il m’ouvrait comme on ouvre un livre que l’on a attendu trop longtemps.
Il a essayé de bouger, de donner de la hanche, je l’ai laissé faire trois va-et-vient, la maladresse était si belle que j’ai failli rire et gémir en même temps, puis j’ai repris la main, j’ai plaqué ses poignets au matelas, je me suis cambrée, j’ai accéléré, j’ai ralenti, j’ai remonté, j’ai redescendu, j’ai joué de ce corps sur lequel j’ai appris à écrire, et j’ai senti sous moi la montée brutale, la marée qui arrivait déjà. Je me suis penchée, j’ai mordu son oreille, j’ai dit très bas : « Tu as le droit. La première je la veux pour toi. Donne-la. » Il a tenu trois secondes, peut-être quatre, puis son ventre s’est durci, sa gorge s’est brisée, et je l’ai senti venir en longues vagues contenues, retenues par la fine barrière que j’avais déroulée, ses mains agrippées à mes épaules, son regard perdu très loin derrière mes pupilles. Je suis restée plantée sur lui, immobile, serrée, le temps que ses pulsations retombent ; je l’ai regardé se dissoudre, puis revenir à lui, les yeux brillants et presque honteux. « Ne t’excuse pas, mon loup. On n’a fait que commencer », ai-je soufflé en souriant, et j’ai embrassé son front comme on bénit un enfant qui a franchi son premier pont… sauf que celui-ci, je comptais le faire traverser encore.
Je me suis retirée en le serrant une dernière fois, je me suis glissée sur le côté, j’ai défait le petit anneau et la gaine, je l’ai nouée sans hâte et je l’ai déposée dans la corbeille prévue pour ça ; l’élégance dans le vice, c’est aussi l’élégance dans l’après. Il respirait comme on sort d’une eau trop froide ; je ne lui ai pas laissé le temps d’avoir honte d’avoir été trop vite, j’ai repris sa bouche, j’ai glissé ma main entre ses cuisses, j’ai caressé la base, j’ai murmuré contre ses lèvres : « Tu vas te redresser. Tu vas te relever. Tu vas me reprendre. » Son sexe s’est retendu presque immédiatement, cette magie des dix-huit ans qui me ravit encore et toujours, et je l’ai senti frémir à la simple idée que le deuxième tour, c’est moi qui allais le mener jusqu’à la langue interdite de mon autre plaisir.
Je me suis levée, j’ai tourné les talons, j’ai posé les mains à plat contre le tissu capitonné de la tête de lit, j’ai écarté les jambes en cambrant le bas du dos, j’ai offert l’arrière comme un drapeau dressé dans la lumière rase, et je l’ai appelé d’un mouvement de doigts qui ne laissait aucune place au doute. « Viens voir de près ce que je t’ai promis », ai-je dit sans retourner la tête, et je l’ai senti s’approcher, sa chaleur déjà sur mes cuisses. « Doucement », j’ai ajouté, « on ne saute pas une porte, on l’ouvre. » J’ai porté deux doigts à ma bouche, je les ai salivés avec application, j’ai cherché d’abord ma fente, je l’ai lubrifiée, j’ai tracé un sillon brillant jusqu’à l’anneau serré que je gardais pour lui, j’ai massé en petits cercles, j’ai mordu ma lèvre quand la brûlure claire est venue, cette morsure de porcelaine que j’adore apprivoiser, et je lui ai tendu les doigts pour qu’il comprenne, pour qu’il apprenne, pour qu’il respecte. « Mets ton pouce sur mon creux, juste là. L’autre main sur ma hanche. Tu ne pousses pas. Tu entres quand je te dis d’entrer. »
Il a obéi, tremblant d’une gravité nouvelle, la gravité des hommes qui sentent qu’ils vont s’aventurer dans un territoire qu’on n’atteint jamais par hasard. J’ai guidé son gland contre mon anneau avec une précision qui vient de loin, j’ai poussé mon bassin en arrière d’un centimètre, puis j’ai repris, puis j’ai offert davantage, j’ai laissé la première morsure faire son travail de feu, j’ai expiré longuement, j’ai murmuré : « Maintenant… » Il a appuyé, si doucement que j’en ai eu le vertige, et j’ai senti ce basculement extrêmement pur lorsque la pointe franchit la bague et que tout le corps décide d’accepter ; j’ai gémi, pas de douleur, de cette clarté de plaisir qui ne ressemble à rien d’autre. « Stop », j’ai ordonné, « reste là », et il est resté, héroïque et immobile, pendant que mon anneau s’habituait à sa forme, pendant que mon ventre apprenait sa présence, pendant que ma main, serrée contre le cuir capitonné, retrouvait sa force. « Encore deux, trois centimètres… voilà… oui… » Il avançait à mon rythme et chaque millimètre gagnait un territoire, une accolade nerveuse, un frisson à la nuque, un juron heureux qui me montait à la bouche.
Quand il a été entièrement en moi, profondément, à cette place qui fait trembler les reins et oublier son prénom, j’ai relâché un rire bas, presque tendre, et j’ai murmuré : « Tu sens ? C’est là que je deviens meilleure encore. » J’ai imposé la cadence, d’abord minuscule, un balancier de rien du tout, puis un cercle de bassin, puis un demi-retrait, puis une poussée franche, et il a poussé un cri qui m’a donné envie d’applaudir ; je lui ai pris la main pour la porter à ma bouche, j’ai mordu doucement ses doigts, j’ai dit : « Tiens, tiens mon loup, ne gâche rien, laisse-moi t’emmener », et j’ai travaillé mon cul sur sa queue avec la science tranquille d’une femme qui a fait de cette obscénité un art. Son ventre claquait contre mes fesses, nos peaux faisaient ce bruit mouillé qui ne ment jamais, je glissais déjà, ouverte, folle, tellement à lui que j’ai senti la première onde monter par la colonne et venir me défaire le souffle ; je n’ai pas prononcé le mot, je n’en ai pas eu besoin, il a senti que je me noyais et sa main s’est posée sur mon ventre pour me tenir pendant que je vibrais longtemps, au point de le mordre de l’épaule pour ne pas crier trop fort.
« Regarde-moi maintenant », ai-je exigé en me redressant, une main sur la tête de lit, l’autre glissant entre mes cuisses pour m’achever proprement ; je me suis tournée à demi pour capter ses yeux, j’ai roulé des hanches, j’ai accéléré brusquement, et j’ai entendu dans sa poitrine le son qu’ils font tous au même endroit, ce craquement qui annonce l’abandon. « Où ? » a-t-il demandé, perdu et adorable. « Sur moi », ai-je soufflé, « partout où tu veux. » Je me suis arrachée d’un coup, j’ai pivoté, je me suis agenouillée devant lui, j’ai pressé mes seins d’une main pour lui offrir un sillon, j’ai pris sa longueur dans l’autre et j’ai caressé comme je sais, avec le poignet souple, avec la paume qui tourne, avec la pointe de la langue qui provoque au moment exact où rien ne tient plus, et il a jailli en jets plus lourds que ceux de la veille, en plein sur ma gorge, sur mes clavicules, sur ma bouche ouverte, sur la courbe ronde de ma poitrine que j’ai frottée pour l’enduire de lui comme on étale une crème de péché. Il a vacillé, je l’ai rattrapé d’une main à la taille et d’un rire, je me suis renversée sur le tapis, j’ai repris mon souffle en l’aspirant du bout des lèvres, puis j’ai léché ma paume lentement pour sceller dans sa tête l’image qui l’occupera des années.
Nous sommes restés là, haletants, la peau luisante, les draps défaits, et ce silence particulier qui suit les vraies scènes s’est installé, ce silence d’après-catastrophe heureuse où rien n’est brisé mais tout est déplacé à un endroit plus juste. Je me suis redressée, je suis allée chercher une serviette, je l’ai passée sur mon torse avec cette nonchalance qui est une façon de dire « tu peux me regarder longtemps », je lui ai tendu un coin, il a essuyé mes seins d’une main malhabile, et ce geste, d’une douceur presque enfantine, m’a fait fondre ; je lui ai caressé les cheveux, je l’ai embrassé encore, puis je l’ai entraîné sur le lit, sous le drap, contre mon ventre, sa tête posée exactement là où je voulais qu’elle soit.
« Tu n’es plus puceau de rien », ai-je soufflé contre sa tempe. Il a ri, il a resserré les bras autour de ma taille, il a collé son visage à ma peau comme s’il voulait s’y endormir, et je me suis surprise à penser que j’aimais autant cette seconde-là que toutes les autres, que l’après fait partie de l’initiation au moins autant que le pendant. « Demain, tu reviendras plus tôt, on essaiera d’autres choses », j’ai ajouté en traçant du bout de l’ongle une ligne lente vers le bas de son dos. Il n’a pas répondu tout de suite ; il a simplement hoché la tête, comme on accepte le plus beau des devoirs.
La nuit est tombée d’un coup. J’ai entrouvert le volet, l’air tiède a roulé sur nos peaux comme une caresse de remerciement. Dans le couloir, la maison a craqué doucement, un bruit de charpente satisfaite. Paul rentrerait plus tard ; il me trouverait nue, repue, l’œil brillant de cette fatigue heureuse qui m’assure que j’ai fait juste. Avant de m’endormir, j’ai relevé le drap jusqu’aux hanches, j’ai glissé ma cuisse entre celles de Bastien, et j’ai chuchoté, pour lui seul : « La prochaine fois, je te laisserai me prendre sur la table, la fenêtre ouverte, pendant que la lumière sera encore là. Tu apprendras la lenteur et la brutalité douce. Et tu me remercieras encore, la bouche pleine de mon nom. »
Il a serré un peu plus fort. J’ai fermé les yeux. Mon ventre battait encore, bas, très bas, à l’endroit exact où un jeune homme venait d’écrire son prénom avec ma main. Et je me suis dit que oui, définitivement, la première fois avait eu le goût que je voulais lui donner : celui d’une femme qui sait. Et d’un garçon qui veut apprendre encore.
Histoire écrite par Cyp-Perruche (alias Perruche).
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Cyp-Perruche
0 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Soyez le premier à donner votre avis après lecture sur cette histoire érotique...

