La proposition

- Par l'auteur HDS Philus -
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : La proposition Histoire érotique Publiée sur HDS le 27-10-2023 dans la catégorie Entre-nous, hommes et femmes
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La proposition
Dans un petit village comme Logebelle, un mariage est toujours un évènement. En fin d’après-midi, ce samedi de mai, Chloé, très jolie femme blonde de vingt ans, et son mari Alex, un solide gaillard roux de vingt et un ans, quittaient la modeste mairie bras dessus bras dessous, non sans avoir posé pour les traditionnelles photos au milieu du grand escalier. Ils traversèrent la place inondée de soleil et contournèrent le monument aux morts suivis par un certain nombre de personnes, famille, amis et villageois. Tous se dirigèrent vers l’église pour une deuxième union, plus spirituelle cette fois. En sortant du lieu de culte un peu plus tard, le cortège se dispersa jusqu’à la terrasse du « Café de la place ». Le patron de l’établissement, situé entre les deux bâtiments officiels, n’avait pas voulu trancher entre « Café de l’église » et « Café de la mairie » entre Don Camillo et Peppone en quelque sorte. Le vin d’honneur était déjà en place et c’est également ici qu’aurait lieu le repas de noces. Bien que Logebelle ne soit qu’à une dizaine de kilomètres de Reims, les deux familles avaient opté pour un vin blanc correct et sans prétention, mais surtout beaucoup moins onéreux que le champagne.

Ce jour-là, à côté des voitures des invités décorées pour l’occasion, se démarquait une superbe Aston Martin DB12 vert émeraude. Elle ne manquait pas d’attirer les regards des hommes, y compris celui du marié. De toute évidence, cette automobile appartenait à l’un des deux individus qui dégustaient une flûte de champagne à l’autre bout de la terrasse. Ils avaient sans doute décidé de finir la bouteille, car celle-ci — un grand cru — trônait fièrement sur la table dans un seau à glace. Les deux hommes, quadragénaires distingués, bien mis de leur personne, regardaient s’avancer les invités et le couple nouvellement uni.

— C’est une très jolie fille, admit Pierre-Charles l’œil salace. Il ne va pas s’ennuyer cette nuit, son cocu.
— Oh ! Tu sais, les nuits de noces ne sont plus ce qu’elles étaient, répondit Romain. Ceux-là, ils ont déjà consommé depuis un moment, ça se voit. Le marié va plutôt cuver son vin et ils baiseront demain matin au petit-déjeuner ! ajouta-t-il en riant.
— N’empêche que j’aimerais bien me réveiller à côté d’elle au moment du café et des croissants.
Romain remplit les deux verres et reposa la bouteille dans le seau en remuant les glaçons.
— Eh bien, échange-lui ta bagnole contre sa nuit de noces. Elle vaut sûrement très cher, proposa-t-il.
— T’es louf ! À deux cent cinquante mille balles la caisse, aucune femme ne vaut ce prix-là, répondit Pierre-Charles.
— Deux cent cinquante mille peut-être pas, mais un million ? avança Romain.
— Pfff ! Un million, tu déconnes ?
— Oui, je déconne, mais ça m’amuserait de savoir tout de même. Pas toi ? Il paraît que tout le monde a son prix.
Pierre-Charles réfléchit intensément pendant cinq secondes, vida son verre d’un trait et le reposa brutalement sur la table. Le pied de la flûte se brisa, mais il n’y prêta aucune attention.
— Chiche ! Je te parie un million d’euros que je passe cette nuit avec elle à la place de son mari. Si je gagne, je n’encaisserais rien puisque je lui donnerais la somme que tu me devras, mais je l’aurais baisée. Si je perds, c’est moi qui te paye, déclara-t-il fermement.
Romain regarda son ami, les yeux ronds. Il essayait d’évaluer le degré de sérieux de ses propos. Il sut qu’il ne plaisantait pas.
— Pari tenu ! répliqua-t-il, mais il me faudra des preuves.
— Tu en auras.
Puis, baissant d’un ton :
— J’ai trois caméras dans ma chambre et un grand miroir au plafond, avoua Pierre-Charles en souriant.

*-*

Pendant ce temps, les mariés et les invités s’affairaient autour du buffet. Petits gâteaux, olives, vin blanc sec ou avec une goutte de cassis, deux serveuses, des extras, étaient à l’œuvre derrière la table de service. Le patron s’occupait des autres clients, dont les deux hommes à la belle voiture. Il s’écoula une heure et Alex commençait à s’échauffer les joues et pas uniquement. Il adressa un signe discret à son épouse et se dirigea vers les toilettes. Chloé le suivit. Ils se retrouvèrent tous les deux dans la pièce du lavabo, donnant elle-même sur les portes de trois WC. Alex tira le loquet.
— Qu’est-ce que tu veux me dire, mon chéri ?
Pour toute réponse, Alex dégrafa sa ceinture et baissa pantalon et boxer à hauteur des genoux. Sa queue de belle taille jaillit presque à la verticale entre les deux pans de sa chemise blanche achetée pour la cérémonie. Il attrapa sa femme par le bras, l’attira à lui et déposa un baiser sur ses lèvres.

— Suce-moi, chérie, je ne tiens plus.
Chloé rechignait.
— Et si on vient ? s’inquiéta-t-elle.
— J’ai fermé la porte au verrou. De toute façon, il n’y en a pas pour longtemps et personne ne fait attention à nous pour le moment.
— Bon, d’accord, mais tu fais vite, fit Chloé à moitié convaincue.
— Je vais essayer.
La jeune mariée s’accroupit et se saisit de la verge tendue de son mari. Elle la décalotta vivement et engouffra le gland qu’elle se mit à sucer frénétiquement. Alex ferma les yeux, la tête en arrière.
— Ce que j’aime quand tu me fais ça, murmura-t-il.
Chloé accentuait la cadence. Le membre tout entier entrait et sortait de sa bouche, apparemment pressée qu’elle était d’en finir, de peur qu’on ne la surprenne dans une position délicate. En fait, c’était déjà trop tard. Alex n’avait que mimé la fermeture du loquet de la porte des toilettes et quelques-uns de ses copains, dans la confidence, regardaient par l’entrebâillement la belle s’adonner à sucer son mari. Ils ricanaient bêtement en se moquant du couple, avec la bénédiction d’Alex, mais bandaient tous à voir la scène. Ça, personne n’osait l’avouer.
Chloé entoura de sa main le pénis d’Alex et le masturba en même temps qu’elle tétait son gland. À ce rythme, personne ne tiendrait plus de trois minutes et le jeune homme jouit dans un cri.
— Ahhhh ! Je jouis, je jouis, je jouis, s’écria-t-il en baissant le ton à chaque mot, pour finir dans un chuchotement.
Chloé se releva, laissant pendre mollement le sexe de son mari. Elle cracha dans le lavabo l’abondante semence obtenue, fit couler le robinet sur sa paume en coupe et se rinça la bouche plusieurs fois.
Elle entendit un bruit de porte qui se ferme.
— Chéri, tu as entendu ? interrogea-t-elle l’air soucieux.
— Entendu quoi, répondit Alex faisant mine de ne pas comprendre.
— Non, rien, dit Chloé avec un léger doute dans la voix. Doute qui n’en fut plus un lorsque, en revenant parmi les invités, elle aperçut les amis de son mari qui la regardaient en plaisantant. Elle comprit immédiatement et s’approcha d’eux.
— Bande d’impuissants ! lança-t-elle, ce qui ne fit que redoubler leur hilarité.
Chloé décida alors de ne plus s’occuper d’eux, mais garda une dent contre Alex qui, elle en était sûre, n’était pas étranger à cet incident.

Alors qu’elle était momentanément isolée des invités et de son mari, Pierre-Charles se leva et se dirigea vers elle.
— Bonjour ! Madame, l’aborda-t-il, je m’appelle Pierre-Charles H. et je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Chloé sourit comme une mariée sourit à tout le monde le jour de ses noces.
— Merci beaucoup, Monsieur.
— Avez-vous une minute à m’accorder ? j’ai quelque chose à vous proposer. J’aimerais que nous puissions en discuter seuls.
Étonnée et curieuse à la fois, Chloé regarda le groupe des convives et Alex. Personne ne faisait attention à elle. Elle entraîna Pierre-Charles vers la salle du banquet, qui était déserte à cet instant.
— Je vous écoute, déclara-t-elle.
— Voilà. Ce n’est pas facile et j’aimerais que vous me promettiez de rester calme et de ne parler à personne de ce que je vais vous dire.
De plus en plus étonnée, Chloé ouvrit grand ses oreilles, sans répondre. Pierre-Charles se lança :
— Vous êtes une très jolie femme, mon ami et moi l’avons remarqué dès que vous êtes arrivée ici. J’envie beaucoup votre mari de passer la nuit prochaine avec vous et je souhaiterais prendre sa place…
Il ne put aller plus loin, Chloé réagit immédiatement.
— Vous voulez rire ? Estimez-vous plutôt heureux que je ne vous gifle pas.
Elle fit demi-tour et s’apprêtait à partir. Pierre-Charles la retint par le coude.
— Vous ne m’avez pas laissé le temps de finir. Je vous offre pour cela un million d’euros.
Outrée, la jeune mariée retira son bras vivement.
— Vous êtes complètement cinglé. Ne m’adressez plus la parole.
— Je vous laisse ma carte au cas où vous changeriez d’avis, mais je vous rappelle que c’est cette nuit-là, pas une autre.
Il posa son carton sur un coin de table sous le regard dédaigneux de Chloé. Elle s’en saisit, le déchira en deux et le jeta dans une poubelle proche.
Après un dernier coup d’œil vers l’homme, à mi-chemin entre le dédain et le dégoût, elle retourna sur la terrasse sous les « Aaaahhh !!! » de satisfaction des convives.

Pierre-Charles alla rejoindre son ami. Il s’assit et vida la bouteille de champagne dans les deux verres, dont le sien, remplacé par le patron. Il le porta à ses lèvres.
— C’est pas gagné, avoua-t-il à Romain.
Ce dernier se mit à rire.
— Eh ! Bien, je vais bientôt pouvoir me payer quatre Aston Martin DB12, je sens.
— La nuit de noces n’est pas commencée, modéra Pierre-Charles.

*-*

Quelque temps après, Romain et Pierre-Charles quittèrent le « Café de la place » dans la belle voiture au bruit d’échappement caractéristique d’un V8 turbo de plus de six cents chevaux. Les villageois rentrèrent chez eux tandis que la famille et les amis passèrent à table. Les mariés étaient, bien entendu, au centre de la pièce et de toutes les attentions. Tout le monde s’amusait, certains un peu plus en raison d’une légère ébriété qui n’irait pas en s’arrangeant au cours du repas. Chloé ne riait pas, ou bien juste pour faire bonne figure. Elle était préoccupée et ses pensées décousues s’entrechoquaient.

« Il est cinglé ce mec. Un million pour une nana ! Mais avec ça, il peut en baiser une par jour pendant dix ans au moins ! Non, mais qu’est-ce qu’il croit ? Que je vais m’allonger comme ça, parce qu’il a du fric ? Il ne m’a pas bien vue.



Remarque, un million, c’est sûrement rien pour lui, comme dix euros pour moi. Si je pouvais coucher avec un super beau mec pour dix balles, je le ferais peut-être… »
Chloé sourit à cette pensée.
— Ça va chérie ? lui demanda Alex.
— Oui, oui. Je commence juste à être fatiguée.
— Tiens le coup, c’est loin d’être fini, poursuivit le mari.

« Tiens le coup, tiens le coup… Il en a de bonnes lui. Il oublie que lundi, on se lève tous les deux à cinq heures du mat’. C’est vrai qu’avec un million en banque, je pourrais envoyer chier la maison de retraite. Ils trouveront quelqu’un d’autre pour laver la pisse et la merde des vieux et se prendre des mains au cul sous la blouse. Et lui, à vingt et un ans, il a déjà le dos cassé à force de bosser le dos courbé sur ses salades de merde à l’autre rat qui paye son misérable SMIC toujours en retard. On a une bagnole pourrie et on prie tous les jours pour qu’elle ne nous lâche pas. On prie deux fois plus le jour du contrôle technique. T’as vu la bagnole qu’il a l’autre connard ? Merde ! La vie est mal faite. Pourquoi lui et pas nous ? »

Sans s’en rendre compte tout à fait, Chloé buvait le verre de vin qu’elle avait devant elle, sans se douter qu’on le lui remplissait à son insu. L’alcool commençait à lui monter à la tête.

« Putain ! Un million, une brique, un bâton, une patate… On pourrait changer de bagnole. Oh ! j’voudrais pas d’une merde comme l’autre débile, mais une voiture neuve… Quel pied ! Et puis c’est pareil, au lieu de vivre dans un vieux deux-pièces à Logebelle, on pourrait s’acheter un appart’ à Reims, dans les beaux quartiers. On pourrait peut-être vivre avec le reste jusqu’à la fin de nos jours ou alors, ça nous permettrait d’attendre de trouver un “vrai” boulot.

Ce qui est con, c’est qu’il veut la nuit de noces pépère. N’importe quelle autre nuit, j’aurais bien trouvé une excuse pour Alex, c’est pas si grave finalement. Il me doit bien ça. Le coup de la pipe dans les toilettes, j’l’ai pas bien digéré. Je suis sûr qu’il a manigancé ça avec ses connards de potes. Et puis Alex, quand on a couché ensemble, je n’étais déjà plus vierge, alors ? On pourrait considérer Pierre-Charles comme étant un de mes ex… Et puis finalement, il n’est pas mal ce mec… »

La pièce montée arriva sous les applaudissements des invités. Chacun se leva avec son assiette et ce fut la cohue au centre de la salle. Alex et Chloé attendaient sagement que l’affluence soit terminée.

« Si je me barre maintenant, je lui dis quoi à Alex demain ? La panique ? L’anxiété ?... Pfff ! N’importe quoi, je suis complètement saoule. Saoule ? C’est bien ça. Je pourrais lui dire que j’étais bourrée et que j’avais envie de dégueuler. Ensuite, je me tire et je dis que j’ai dormi chez une copine. J’en connais une ou deux qui jureront sur la tête de leur mère qu’elles m’ont hébergée. Ah ! Faut que je récupère sa putain de carte de visite. Quelle conne ! J’espère qu’ils n’ont pas vidé la poubelle.

Bon, plus prosaïquement, il me la met dans le cul, il gicle, ensuite je prends une bonne douche et après ça, ni vu ni connu, il ne s’est rien passé. C’est décidé, j’y vais. Putain ! Une patate ! »

Chloé se leva d’un bond.
— Je vais faire pipi, souffla-t-elle à son mari, en partant d’un pas ostensiblement mal assuré.
La poubelle était vide sauf les deux petits bouts de la carte de visite de Pierre-Charles. Chloé se baissa rapidement, s’en saisit et fila dans les toilettes. Elle prit son portable et composa le numéro indiqué. Il était vingt-trois heures.

— Allo !
— Pierre-Charles ? balbutia la jeune femme.
— Oui, qui le demande ?
— Ça tient toujours pour la nuit de noces ? formula-t-elle sans répondre à la question.
Un moment de flottement s’invita entre les deux interlocuteurs.
— Ah ! Oui ! Madame Chloé, bien sûr, je m’étais donné jusqu’à minuit.
— Alors, venez me chercher à l’entrée du village. Faites vite avant que mon mari ne s’aperçoive de ma disparition.

*-*

Ce ne fut pas la DB12, trop voyante, qui arriva un quart d’heure plus tard au panneau d’entrée du village de Logebelle, mais une voiture bien classique de « monsieur tout le monde ». Chloé se précipita à l’intérieur.
— Partez vite, j’ai l’impression qu’on me cherche déjà.
Pierre-Charles enclencha la première et fila dans la nuit sans un mot. Quelques minutes s’écoulèrent, puis le conducteur actionna une télécommande et la majestueuse grille d’un parc s’écarta. L’automobile crissa sur les graviers puis s’arrêta devant un perron imposant, desservant une demeure de style XVIIIe siècle, qui n’aurait pas déplu à la Du Barry. Pierre-Charles descendit du véhicule et ouvrit la portière du passager. Chloé n’avait d’yeux que pour la maison, juste éclairée par la Lune et par quelques réverbères disséminés çà et là.
— Elle vous plait ? demanda Pierre-Charles.
— Elle est magnifique, confirma Chloé.
— Venez, intima-t-il en lui prenant la main.

La jeune femme se laissa faire. Ils traversèrent des pièces luxueuses, certaines jamais utilisées si l’on en juge par le nombre des housses sur les meubles, et s’arrêtèrent au bout d’un couloir devant une porte à deux battants. Pierre-Charles en ouvrit un et s’effaça.
— Je vous en prie, fit-il en tendant le bras.
Chloé entra lentement dans une superbe chambre dont la surface devait être double du deux-pièces qu’elle occupait avec Alex. Le lit central devait mesurer plus de deux mètres de large et, juste au-dessus, un miroir de même taille ornait le plafond. La jeune mariée le désigna du doigt :
— Vous êtes fou à lier, mais en plus vous êtes vicieux…
— Comme vous y allez ! Vous n’imaginez pas comment le spectacle peut en valoir la peine. Prenez une région quelconque de France ou d’ailleurs. Elle vous paraîtra sans doute banale. Prenez des photos aériennes de cette même région, vous la trouverez magnifique, je vous le garantis.
Il désigna la porte d’une pièce attenante.
— Si vous voulez bien enlever vos vêtements et prendre une douche. Ne remettez rien sur vous et revenez vous coucher. Je vais faire de même, déclara-t-il en montrant une autre porte.

Chloé semblait perdue au milieu de ce lit gigantesque, perdue et déstabilisée par les draps de soie couleur saumon. L’effet de l’alcool se dissipait, elle commençait à douter, mais n’était-ce pas trop tard ? Pierre-Charles revint, aussi nu qu’elle. Sans réfléchir, elle porta un regard curieux sur son entrejambe. Son sexe et ses bourses étaient totalement glabres. Ça tombait bien, Chloé n’aimait pas non plus les poils à cet endroit. Elle-même s’épilait le pubis et avait incité fermement Alex à raser la touffe roussâtre qu’il arborait à la base de sa verge et sur son scrotum quand elle l’avait connu. Il s’allongea à côté de Chloé, immobile, les yeux au plafond. Il avait raison, cela excitait beaucoup la jeune femme et elle sentit un peu d’humidité suinter entre ses fesses. Au bout de quelques secondes, l’homme lui prit la main et la posa sur son sexe.

— Voyons ce que tu sais faire…
Chloé sut qu’elle avait atteint le point de non-retour. Avec un million en banque, Alex ne pourra pas faire autrement que de comprendre son geste. C’était certain. Elle se lança.
— Je fais mieux avec la bouche, répondit-elle.
Sur ces paroles, elle se pencha sur son partenaire et happa le gland de la verge en semi-érection. Pierre-Charles ne présentait presque pas de prépuce, de ce fait son gland, en quasi-permanence à l’air libre et frottant contre ses vêtements, n’était pas très sensible. Toutefois, la langue experte de la jeune femme sur le frein lui apporta l’érection désirée. Chloé recula son visage de vingt centimètres et contempla son œuvre.
— Bel engin, admit-elle.
Pierre-Charles se mit à rire.
— Ne me dis pas qu’Alex a une petite bite ?
— Non ! Elle est même plus grosse que la tienne, mais je sais apprécier ce qui est beau.
Elle engouffra le pénis de Pierre-Charles jusqu’au fond de la gorge et retint un réflexe nauséeux tandis qu’il soupirait et fermait les yeux. Chloé ne couchait plus avec un type complètement fou qui lui avait promis un million d’euros pour cela, elle faisait l’amour avec un homme de quarante ans, bien de sa personne, avec ce qu’il fallait où il fallait. À son corps défendant, elle en oubliait son mari. Sa langue tournoyait autour du gland chaud de son partenaire. De temps en temps, il poussait des hanches pour accentuer la pénétration de son pénis dans la bouche de Chloé. Tout en le léchant, elle agrippa les testicules. Les couilles de Pierre-Charles étaient grosses et dures et elle les malaxa entre elles comme des boules antistress. L’homme grogna un peu, mais parut tout de même sensible à ce petit jeu. Il se raidit subitement :
— Je jouis ! Je jouis ! Je Jouiiiiiiiiis ! hurla-t-il.

Sentant tressauter la hampe dans une main et triturant sans cesse le scrotum de l’autre, Chloé acceptait dans sa bouche toutes les giclées de sperme que son partenaire éjaculait. À la dernière, elle déglutit bruyamment, pressa fort le pénis pour faire sortir du méat la dernière goutte de semence qu’elle cueillit de la pointe de la langue. Elle remonta son visage jusqu’au sien en lui léchant le torse et, enserrant toujours les couilles, embrassa Pierre-Charles en lui insérant la langue entre ses lèvres.
Pierre-Charles repoussa tendrement sa partenaire.
— Tu suces vachement bien, mais tu fais mal aux couilles, avoua-t-il.
— Plaisir et douleur mêlés sont les deux faces d’une même pièce jetée.
— Joli proverbe, c’est de Sade ?
— Non, je viens de l’inventer, déclara Chloé en riant. Puis, le regard troublé par l’excitation sexuelle :
— Viens en moi maintenant.

Chloé s’allongea sur le dos, les jambes largement écartées. Son regard fixa le plafond. Elle découvrit son corps blanc et fin à côté d’un corps d’homme, puis ledit corps d’homme passer sur son propre corps. La cyprine coulait sur le drap de soie. Pierre-Charles se masturba une dizaine de secondes pour faire revenir l’érection et quand il fut satisfait du résultat, il plongea son membre dans l’écrin brûlant que sa partenaire lui offrait. Lui qui pensait ne baiser qu’une potiche, il était ravi de voir Chloé y mettre tant d’enthousiasme. « C’est une sacrée salope qui aime la bite. La garce, il ne doit pas s’emmerder son mari ». Il entama un va-et-vient brutal, claquant son pubis contre celui de la jeune femme à chaque fois qu’il la pénétrait profondément. Chloé s’extasiait devant le miroir du plafond. Elle observait ses cheveux blonds étalés sur l’oreiller et sa bouche ouverte cherchant son air pour les « Han ! Han ! Han ! » qu’elle émettait à chaque coup de reins de son amant. Elle admirait aussi les fesses musclées qui se crispaient quand l’homme la perforait. La volupté montait, montait. Son gland moins sensible que la moyenne ainsi que sa première éjaculation rendirent Pierre-Charles bien plus endurant qu’à l’ordinaire. Elle jouit avant lui.
— Han ! Han ! Hhhouiiiiii !...

Le vagin de la jeune femme se contracta brutalement autour du pénis de bon diamètre de son partenaire. Le plaisir de Chloé et le pressage de sa verge par le muscle vaginal déclenchèrent en outre l’orgasme de Pierre-Charles. Ils gémirent tous les deux en cadences pendant une quinzaine de secondes, puis les coups de boutoir s’espacèrent. Les gémissements devinrent plus rares également et enfin, l’homme se laissa reposer de tout son poids sur Chloé qui serra les cuisses pour retenir le dard qu’elle sentait lui échapper. Un peu de sperme vint rejoindre la cyprine sur les draps de luxe.

Un silence surprenant, après tous ces bruits, s’installa. Les minutes succédèrent aux secondes. Ils reprirent leur position allongée et se parlaient en regardant mutuellement leur reflet au plafond.
— Tu as l’air d’aimer ça, bien que je ne sois pas ton mari et que ce soit ta nuit de noces.
Chloé réfléchit une seconde. Il avait raison, au lieu d’ouvrir les cuisses et d’attendre que ça se passe, comme prévu, elle participait et non seulement elle participait, mais elle aimait ça.
— Autant joindre l’utile à l’agréable, répondit-elle.
— Encore un de tes proverbes ?
— Non, pas celui-ci. Sans doute une autre femme, rétorqua-t-elle en riant et en se tournant vers Pierre-Charles pour l’embrasser.
Après un long baiser, Chloé murmura :
— Tu sais, quand je baise avec Alex, c’est trois trous ou rien. Or, nous n’en sommes qu’à deux.
Pierre-Charles contempla sa bite plutôt flaccide.
— Il va falloir attendre un peu.
Mais Chloé savait y faire, quelques minutes plus tard, après de savants coups de langue et d’habiles massages, la verge reprit toute sa splendeur.
— Pénètre-moi le vagin d’abord, puis prend ma rondelle après.
Bien sûr, Pierre-Charles comprit tout de suite pourquoi. Le vagin était lubrifié à l’excès et, comme il ne possédait pas de gel, introduire le rectum de la jeune femme lui serait plus facile en procédant ainsi. Chloé se mit à quatre pattes les fesses en l’air et les jambes écartées. L’homme, à genoux, approcha sa verge, la glissa profondément dans la vulve, fit quelques aller et retour et ressortit son sexe luisant de cyprine. Il remonta de quelques centimètres, aboucha son méat contre le sphincter et poussa. Il sentit le muscle s’écarter doucement, sensation inoubliable, puis quand le gland fut passé, il pénétra les entrailles de sa partenaire d’un seul coup.

— Arrrggghhh ! Oui ! C’est bon…
Chloé se délecta un instant de la présence du membre viril dans son rectum sans bouger, puis c’est elle-même qui entama un léger mouvement de va-et-vient.
— Vas-y, je suis prête.
Pierre-Charles continua les aller et retour que la jeune femme avait amorcés. Tout en lui pilonnant l’anus, il glissa ses doigts sous son ventre pour lui titiller le clitoris. Dans sa main, un flot de cyprine. L’acte dura plusieurs minutes pendant lesquelles chacun des deux partenaires savourait cette intimité. L’orgasme les surprit tous les deux au même moment.


Dans un coin de la chambre, assis dans un fauteuil autour d’une table basse, les deux amants, douchés et rhabillés, se faisaient face.
— Voici la somme convenue : un million d’euros. Il est neuf heures du matin, je te ramène où ? interrogea Pierre-Charles en tendant à Chloé un chèque bancaire.
— Chez une amie. Je viens de l’appeler, elle m’attend. Elle me servira d’alibi, répondit-elle en empochant le document sans même le regarder.
— Soit.
— Je peux te poser une question, reprit Chloé.
— Vas-y toujours…
— Tu ne vas me dire que je vaux ce prix-là. Alors, pourquoi ?
Pierre-Charles se sentit mal à l’aise. Il botta en touche.
— Joker ! répliqua-t-il en riant.

*-*

Il était dix heures du matin quand Chloé rentra chez elle. Elle s’attendait au pire et elle avait raison. Alex était dans tous ses états, il se jeta sur elle en hurlant et en la bombardant de questions sans lui laisser le temps de répondre. Chloé s’installa dans le canapé et calmement patienta jusqu’à la fin de l’orage.
— Chéri, je comprends que tu te sois inquiété, mais…
Alex l’interrompit.
— Inquiété ? Mais j’étais mort de peur, tu veux dire ! J’ai pensé à tout : un accident, un meurtre, un enlèvement, tout quoi ! Quand ta disparition n’a plus été un secret, les invités se sont tirés les uns après les autres sans même me saluer !
Sa voix se cassait. Il écrasa une larme qui perlait à son œil, puis se tut et s’affala dans un fauteuil.
— Laisse-moi t’expliquer, répondit-elle.

Alex n’était pas prêt, et de loin, à entendre la véritable histoire, aussi Chloé lui raconta ce qui était prévu, à savoir qu’elle était saoule et qu’elle avait vomi. Comme elle avait trop honte pour revenir dans la salle du banquet, elle a fini par appeler une amie qui est venue la chercher et l’a ramenée ce matin.

Alex restait sans voix. Une telle inquiétude pour si peu de chose… Il était tellement heureux que cette histoire de disparition ne finisse pas en drame, qu’il était disposé à croire n’importe quoi. Il sourit tristement, puis lança sur le ton de la plaisanterie.
— Et moi qui attendais la nuit de noces avec impatience…
Chloé sourit à son tour.
— Tu en as eu un acompte dans les toilettes, il me semble. Même que tu as invité tes potes ! Je me trompe ?
Alex baissa les yeux.
— Oui, ce n’était pas malin. Je te prie de m’excuser.
Son regard brilla.
— Tu veux bien me payer mon solde, maintenant ?
Alex se leva et tendit la main à sa femme qui lui donna la sienne. Chloé n’était pas enchantée, elle quittait le lit de son amant et n’avait pas envie de recommencer avec son mari.
— Tu sais, je suis très fatiguée et j’ai la gueule de bois.
— S’il te plait, viens ou sinon je me branle devant toi.
— J’aurais bien aimé te voir faire, mais ce sera pour une autre fois. Prends-moi maintenant si tu y tiens, se résigna-t-elle.

À ces mots, la jeune femme ôta sa robe de mariée et ses sous-vêtements. Totalement nue, elle se mit à quatre pattes sur le canapé. Alex se dépêcha de défaire pantalon et slip et s’approcha, phallus gonflé et décalotté en avant. Il pénétra la vulve de son épouse de toute la longueur de son pénis.
— Tu es plus mouillée que d’habitude, comment se fait-il ?
Chloé ne pouvait bien évidemment pas dire à son mari qu’elle était encore humide parce qu’elle avait baisé toute la nuit. Elle préféra avouer, à demi-mot, un péché véniel.
— J’ai pris un bain chez Nadine. J’étais toute seule dans la baignoire, je n’étais pas bien dans ma peau, j’avais peur de ta réaction…
— Bref, tu t’es branlée ? résuma Alex, un sourire lubrique aux lèvres.
Chloé ne répondit pas et prit un air fautif.
— Vas-y, jouis, mon chéri.
Quelques coups de boutoir plus tard, et Alex éjacula une dose de sperme conséquente dans le vagin de Chloé. En revanche, elle n’eut aucun orgasme, mais ne le recherchait pas non plus. Elle voulait dormir et remettre un peu d’ordre dans ses idées. Alex fut déçu de ne pas avoir fait jouir sa femme et mit ça sur le compte de la masturbation qu’elle s’était prétendument accordée chez son amie.
— C’est pas grave, mon chéri. Je suis trop fatiguée pour ça, je vais me coucher.

*-*

Plusieurs jours s’étaient écoulés. Alex et Chloé faisaient l’amour comme avant et le bonheur était revenu dans leur jeune foyer. Tout le monde avait bien ri de la mésaventure de la mariée et tout le monde croyait, du moins en apparence, à cette histoire. Chloé avait déposé son chèque dans une banque de Reims qui n’était pas celle habituelle du couple, sur un compte à son nom. Elle reçut un relevé mentionnant l’opération et le solde faramineux de un million d’euros et le dissimula dans ses affaires. La jeune femme attendait le moment propice pour parler à Alex de ce qu’il s’était réellement passé le soir de leurs noces et de la contrepartie monétaire y afférente. Seulement, viendrait-il un jour ce moment-là ?

Comme souvent, le sort précipita les choses. Il prit la forme d’un mail que Chloé reçut dans sa messagerie un après-midi. Elle avait terminé son travail matinal et Alex était reparti à la serre de son patron maraîcher. L’expéditeur était « Romain V. » et l’objet « Nuit de noces ». Le message ne comportait aucun texte en dehors d’un numéro de portable et comprenait une pièce jointe. C’était un vidéoclip. Chloé ne résista pas à la curiosité, détacha le fichier et le passa à l’antivirus qui ne décela aucune anomalie. Elle lança la vidéo.
Son cœur ne fit qu’un bond dans sa poitrine. Sur le film, on la voyait clairement s’envoyer en l’air avec Pierre-Charles. Elle arrêta le visionnage, se retourna brusquement comme si quelqu’un pouvait être derrière elle, alors qu’elle se savait seule. Chloé en fut terrassée durant une heure, mais elle était pragmatique. Elle prit son téléphone et composa le numéro indiqué sur le mail.
— Allo ?
— Romain V. ?
— Oui, vous êtes Chloé, je parie.
— Passons les présentations. Que me voulez-vous ?
— Un million d’euros.
— Sinon ?
— J’envoie la vidéo à votre mari, j’ai son mail aussi.
— Voyons monsieur V. Nous sommes des gens modestes, je n’ai pas cette somme…
— Oh ! Que si ! Même que c’est Pierre-Charles qui vous l’a remise, on le voit aussi sur la vidéo. N’êtes-vous pas allée jusqu’au bout ?
— Ce ne sont pas vos affaires.
— Si, et je vais vous dire pourquoi.

Romain expliqua à Chloé le pari entre lui et Pierre-Charles et qu’en fin de compte c’était lui le grand perdant de l’affaire. La vidéo est la preuve qu’il avait reçue de Pierre-Charles, elle est indiscutable. Mais lui, Romain, ne veut pas se laisser dépouiller d’un million d’euros.
— Comme j’ai déjà réglé Pierre-Charles, je vous envoie mon RIB par mail, et je vous donne quinze jours pour effectuer le virement en ma faveur.
Sur ces paroles, il raccrocha.

Atterrée, Chloé ne parvenait pas à réfléchir correctement. Après s’être calmée, elle résuma la situation. Elle ne disposait que de deux solutions. Soit elle rendait le million et elle devrait tracer une croix sur sa fierté, car elle se serait fait baiser et manipuler en beauté, mais toute cette histoire resterait secrète, soit elle confessait tout à son mari et ils garderaient l’argent. Alex comprendrait-il dans ce cas ? Elle rechercha d’éventuelles échappatoires tout l’après-midi, sans succès. Chloé prit alors la décision la plus grave et la plus lourde de conséquences de sa jeune vie : elle avouerait tout à son mari.

*-*

Le soir même, Chloé attendit Alex, assise du bout des fesses sur le canapé. Sur la table basse, les documents bancaires dans leur enveloppe. Elle sursauta en entendant la porte d’entrée, il était dix-huit heures trente.
— Bonsoir chérie ! clama Alex en arrivant.
Une fois parvenu au salon, il déposa un baiser sur les lèvres de sa femme.
— Bonsoir chéri, j’ai à te parler. Assieds-toi, ajouta-t-elle d’une voix chevrotante.
Alex s’exécuta, étonné, mais tout ouïe. Chloé prit l’enveloppe et sortit le relevé de compte qu’elle tendit à son mari.
— Banque X. ? Mais ce n’est pas la nôtre ?
— Non, pour l’instant le compte n’est qu’à mon seul nom, on attend ta signature pour le transformer en compte-joint. Regarde le solde.
Alex ouvrit les yeux comme des soucoupes. Il compta les zéros puis releva la tête, incrédule.
— Un million d’euros ! Mais c’est quoi tout ce fric ? Ça vient d’où ?
— Je vais t’expliquer, mais d’abord, jure-moi que tu me laisseras aller jusqu’au bout de mon histoire.
Très intrigué, Alex opina.
— Promis.

Et Chloé lui raconta tout. Depuis la proposition pendant le vin d’honneur de leur mariage, le constat de leur situation précaire à tous les deux qui l’a amenée à accepter le marché, et le faux alibi de l’amie Nadine.
Alex serrait les dents, mais respectait sa promesse.
Chloé continua par le mail reçu de Romain V. et sa conversation téléphonique. Maintenant que lui-même était au courant, le chantage ne tenait plus et ils pourraient donc garder l’argent.

La jeune femme s’enthousiasma un peu artificiellement pour aider son mari à avaler la pilule.
— Tu te rends compte ce qu’on va pouvoir s’offrir ? On va laisser tomber nos boulots de merde… On va déménager à Reims… On sera heureux. Dis-moi, dis-moi que tu me pardonnes et que je n’ai pas fait ça pour rien… C’est toi que j’aime, tu le sais. Réponds-moi s’il te plait…

Alex restait de marbre. Puis soudain :
— Il t’a baisée comment ?
— Oh ! Alex… N’entrons pas dans les détails si tu veux bien. Ça ne changera rien. Nous sommes riches.
L’homme haussa le ton.
— Si ! Je veux savoir ! Tu l’as sucé ?
La jeune épouse baissa les yeux.
— Oui…
— Et t’as fait quoi quand il a balancé la purée ? T’as craché ?
— C’était… des draps de soie, tu comprends…
— Donc t’as avalé ! Alors lui, t’avales et moi tu craches dans le lavabo pour te rincer la bouche à grande eau ! T’es vraiment une salope !
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme.
— Mais c’est fini ! La nuit est passée, n’y pensons plus. Notre avenir nous attend avec tout cet argent et puis j’avalerai tout ce que tu me donneras maintenant.
Inflexible Alex continuait.
— T’as eu des orgasmes ?
— Je suis très réactive et il a été très doux avec moi, tu sais…
Alex prit un air sournois.
— Même quand il t’a enculée ?
— Oui, même…
Chloé se mordit la lèvre. C’était le dernier détail qu’elle ne voulait pas révéler. Jusqu’à présent, elle n’avait accordé cette faveur qu’à Alex et le lui avait confirmé à plusieurs reprises. Alex regarda sa femme avec dégoût.
— Si tu avais fait ça seulement pour nous, tu te serais contentée du minimum et je t’aurais peut-être, je dis bien peut-être, pardonnée. Là, tu lui as tout donné ; tout, et le jour de nos noces encore. C’est fini Chloé, fini.
Le jeune homme, bafoué, se leva d’un bond, empoigna sa sacoche d’outils et s’enfuit en claquant la porte.

Chloé pleura à chaudes larmes, sans doute parce qu’Alex avait raison.

*-*

Tous les villageois de Logebelle ont été mis au courant de l’affaire. L’assassinat de Pierre-Charles H. par Alex, qui lui a asséné trois coups de couteau de maraîcher dans le ventre, fit la une des journaux pendant quelque temps.

Parallèlement au procès d’Alex, Chloé fut accusée de prostitution et d’extorsion de fonds en raison d’une plainte des héritiers de Pierre-Charles. Ténor du barreau contre avocat commis d’office, elle fut sommée de restituer l’argent. Sa famille et ses amis, même Nadine, lui tournèrent définitivement le dos.

La propriétaire du logement qu’elle occupait avec Alex ne renouvela pas le bail établi au seul nom du mari. Elle préférait louer à des gens « plus fréquentables » de même, la maison de retraite mit fin à son contrat de travail pour « faute grave ».

Romain V. ne récupéra pas sa mise. Tout ce qui avait été versé sur le compte de Pierre-Charles avant son décès était réputé dû et devenait donc la propriété totale des héritiers.

*-*

Quand Chloé, la mort dans l’âme, quitta son appartement au petit matin avec sa valise à roulettes, elle se dirigea machinalement vers la gare. Pour aller où ? Elle ne le savait pas, mais elle ne pouvait pas rester à Logebelle. Le TER pour Reims n’était que dans une heure et vingt minutes, aussi elle alla attendre sur un banc public le long du canal de la Marne proche.

Chloé ne monta jamais dans aucun train et personne ne la revit à Logebelle. L’employé de la gare retrouva l’après-midi même la valise abandonnée près du banc. Il s’en saisit et la conduisit aux objets trouvés.

— Elle était près du canal, déclara-t-il à son collègue. Une chance qu’elle ne soit pas tombée dedans, c’est très profond et vaseux à cet endroit. Tout ce qui tombe ici, on ne le revoit jamais.

*-*

Les avis des lecteurs

Merci Nico et Cher Tamis, j'aime que mes lecteurs prennent autant de plaisir à lire mes histoires que j'en ai à les écrire. Quant à Lisa, merci de m'avoir lu jusqu'au bout.

Histoire Erotique
Un épilogue abrupte, on peut en convenir mais comme justifié par l auteur, il n' est pas dans la finalité de ces récits de faire une exégèse de la comédie humaine.
Et pour une fois que l excitation se tarit avec la fin, cela change de la fin usuelle des récits à la Wall Disney où tout le monde a gagné !
En résumé j' ai apprécié, cela change.
Nico

Je ne me joints à aucune des critiques faites... je n'ai pas vu venir ir la conclusion de cette histoire !
Bravo

Histoire Libertine
Pas bâclée nulle

Lisa

Je voudrais revenir sur la fin de cette histoire que d’aucuns trouvent bâclée, ou encore trop courte. Il faut considérer cette fin comme un épilogue, c’est-à-dire une liste des conséquences directes de ce qui a été relaté auparavant, mais sans réel intérêt narratif. N’oublions pas que nous sommes ici sur HDS et que raconter l’assassinat de Pierre-Charles, le procès d’Alex, et faire un compte rendu des attendus du tribunal n’auraient rien de vraiment sexy. La lectrice Laetitia a bien cerné le fil conducteur. Chloé a bricolé une bombe artisanale qui lui a explosé à la figure, la chute du récit est par conséquent brutale et immédiate. Loin de moi l’idée de jeter l’anathème sur l’adultère qui est la base de la plupart des histoires de ce site, y compris les miennes. Il est intéressant toutefois, sans être moraliste, d'en imaginer toutes les conséquences possibles voire inévitables.

Histoire Erotique
Cette histoire est bien racontée mais la fin est bâclée on croirait le récit d une bigote jalouse du bonheur des autres femmes et voulant la justice pour un adultère comme le pratique les musulmans c est à dire qui conduit à une mort inéluctable. DÉCEVANT.

Merci Laetitia, tu as bien cerné l'ensemble de mon récit.

Oui triste histoire, bien dans la lignée du jeu de billes.
On est dans le drame à fond.
On pense bien sûr à Proposition indécente, mais l’auteur s’en démarque.
La relativité de la perception de la gravité des choses, un sujet qui inspire Phil. Ce qui n’a pas une importance excessive pour certain, peut être irrémédiable pour d’autres. Les conséquences d’un acte deviennent, en cascade, complètement irrémédiables.
La fin est certes un peu rapide, par rapport à la scène mariage ou de la nuit par exemple , mais c’est aussi l’effet cascade.
Que rajouter ? L’auteur aurait pu en faire plus certainement, mais il aurait fallut deux chapitres.
Ça n’a pas été son choix.
Sinon Phil, une bonne histoire est rarement trop longue :-)

Merci Jean. L'idée de base repose effectivement sur la même idée que le film dont vous parlez. Toutefois, le développement en est tout à fait différent. J'ai bien fait attention à ne pas plagier le scénario en question, cela n'aurait eu aucun intérêt ni pour le lecteur connaissant le film ni pour moi, auteur, où je n'aurais fait preuve d'aucune création. L'état d'âme de Chloé a été au contraire très "fouillé" quand on regarde l'évolution de sa pensée intérieure pendant le repas de noces, de même que son angoisse lors du chantage et l'aveu à son mari. Quant à la fin trop courte, certes j'ai résumé, mais mes histoires sont déjà bien longues.

C'est un remake de "proposition indédente", Redford et Demi moore, ça manque d'originalité... Sinon c'est bien écrit comme toujours et très excitant. La fin est trop courte, comme souvent, les explications entre les époux
les descriptions de leurs états d'ame, tout celà pourrait etre plus étoffé, (même chose que pour un jeu de billes, certainement la référence de Patrick).
Sinon ça reste très plaisant à lire. Merci!

Merci à vous deux, une surprise vous attend début décembre, mais chuuuuttt... !

Belle histoire, originale... bien développée.
La fin me rappelle une autre de tes histoires.
Bravo !

Histoire Libertine
Triste histoire mon cher Phil



Texte coquin : La proposition
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