Le dolmen

- Par l'auteur HDS Philus -
Récit érotique écrit par Philus [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Récit libertin : Le dolmen Histoire érotique Publiée sur HDS le 25-11-2021 dans la catégorie A dormir debout
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Le dolmen
L’orage se déchaina subitement sur la route de Plébeurdec en même temps que tombait la nuit. Henri le chauffeur de taxi, béret vissé sur la tête, pestait après ses essuie-glaces qui n’allaient pas assez vite à son goût à moins que ce ne fût après son métier qu’il exerçait depuis trop longtemps. Au milieu des éclairs et du tonnerre, la pluie frappait le pare-brise et le toit du véhicule avec une telle violence qu’aucune parole ne pouvait être échangée entre le passager et le conducteur.
— Un temps pareil, ils ne pouvaient pas le prévoir à la météo? Nuit étoilée qu’ils disaient, je la vois mal partie la nuit étoilée! Regardez-moi ça! s’exclama le chauffeur à voix haute.
Il nettoya l’intérieur de la vitre où dégoulinait l’eau de condensation, avec un chiffon déjà à moitié trempé. Il s’essuya la main après son pantalon de velours à la pascal et poursuivit :— Et puis je n’y vois rien avec ces phares à la noix! J’n’aurais jamais dû accepter c’te course; à quelle heure je vais pouvoir retourner à Quimper moi?
Puis, l’air décidé, il murmura en aparté :— Je sais ce que je vais faire…Plus loin et plus tard, enfin parvenu à Plébeurdec, le taxi enfila avec précaution le quai désert de la rivière traversant le village. La pluie s’était calmée, mais le ciel grondait toujours avec force et des volutes de vapeur montaient du sol surchauffé par le soleil de la journée. On aurait pu aisément l’appeler le «Quai des brumes». Devant un bar-hôtel-restaurant éclairé, Henri freina brusquement et gara le véhicule dans l’une des nombreuses places disponibles.
— Que faites-vous? interrogea la passagère dont c’étaient les premiers mots depuis la gare de Quimper.
— J’arrête, c’est trop dangereux. Vous avez un hôtel ici, je vous conseille d’y passer la nuit et de repartir demain. Il faudra appeler un collègue à Quimper, ici il n’y a rien.
— Mais ce n’est pas ce dont nous avions convenu!
— Désolé ma p’tite dame, je ne vais pas plus loin. C’est l’article 13 de notre règlement qui me le permet quand la route devient trop dangereuse.
— Mais il n’y a plus que cinq kilomètres!
— Cinq kilomètres d’accord, mais si vous connaissez le secteur, vous devez aussi être au courant de l’état des routes. Dans le bois de Bradgoat, c’est sûrement impraticable avec les branches qui doivent joncher le chemin. Et puis je n’ai pas envie d’en prendre une sur le capot, parce que là, c’est pour ma pomme! L’article…— Oui, je sais! L’article machin-chose du règlement. Combien je vous dois? interrompit la passagère furieuse.
— Soixante-deux euros, répondit Henri sans même la regarder.
La femme retira un billet de cent euros de son sac, le tendit et attendit ostensiblement la monnaie. Elle ne laissa pas un centime de pourboire et le chauffeur peu serviable en fut pour ses frais. L’homme appuya sur un bouton et le coffre de la voiture s’ouvrit; même pour rendre ses affaires à la cliente, il ne voulait pas se mouiller. La passagère sortit prestement du véhicule, se saisit de sa valise et de son sac pour traverser le quai en courant et s’engouffrer dans le bar. Comme tous les samedis soir il était particulièrement bruyant, aussi jugea-t-elle préférable de s’installer à une table isolée en prenant soin de poser son bagage à côté d’elle et son manteau sur la chaise en face. Elle secoua sa chevelure fournie puis se contempla dans un miroir issu de son sac. Le patron du bar actionna un interrupteur et une lumière chaude éclaira le visage de la nouvelle venue. C’était une jolie femme d’une trentaine d’années. Ses cheveux roux, épais et bouclés, lui arrivaient dans le milieu du dos. Sa peau d’un blanc laiteux tranchait avec ses habits noirs et ses yeux vairons, bleu azuréen à droite et vert de jade à gauche. D’une taille moyenne, mais élancée, elle se déplaçait avec grâce et savait fusiller du regard tout homme qui aurait émis envers elle une remarque jugée inconvenante. Le patron du bar, jovial, vint à sa table :— Bonjour, Madame, fichu temps! Hein? Que puis-je vous servir?
— Tout d’abord, avez-vous une chambre s’il vous plait?
— Il m’en reste une qui donne sur le quai. Mais je vous rassure, la nuit Plébeurdec n’est pas très bruyante…— D’accord, je la prends. Comme il est l’heure de diner, vous m’apporterez le menu du jour et une carafe d’eau, je vous prie.
— C’est parti! répondit l’homme en opérant un demi-tour sur place.

Assis à une table devant une pinte de bière, quatre individus devisaient entre eux en jouant aux cartes. Le bruit des conversations ambiantes les autorisait à ne pas être trop discrets, aussi les discussions allaient bon train sur la nouvelle arrivée.
— Putain la nana! fit Edmond, un homme trapu et bedonnant, à la chevelure épaisse et grise comme sa blouse.
— Ouais, sacré canon! répliqua Simon, son voisin de gauche, la quarantaine, les cheveux bruns, mais rasés pour masquer une calvitie plus que naissante.
— Je n’ose pas la regarder, se plaignit Jean, surnommé Jeannot, jeune homme élégant employé dans une boutique d’habillement de Plébeurdec et qui faisait face à Simon.
John, le quatrième larron tournait le dos à la personne dont il était question et n’en disait rien. Anglais de Falmouth, il travaillait depuis une quinzaine d’années dans la marine marchande française et jouissait actuellement de ses congés. Colosse blond au visage poupin, il aimait la bière bien plus que de raison et déjà sa vue ne portait plus assez loin pour apprécier ou non la nouvelle venue. Peu lui importait d’ailleurs pourvu que son verre fût plein, car à choisir il préférait nettement savourer une nouvelle bière plutôt qu’une nouvelle femme.

Quand le patron eut servi sa cliente, celle-ci lui demanda :— Dites Monsieur, mon taxi m’a lâchée devant chez vous et ne m’a pas emmenée là où je voulais. Est-ce que quelqu’un pourrait me conduire demain au manoir de Kerrignan? Bien sûr, je dédommagerais la personne.
À ces mots, l’homme se signa. La femme sourit :— Je vois que l’on est toujours aussi superstitieux dans le coin.
Sans relever, le patron de l’hôtel réfléchit deux secondes puis héla Jean, le plus jeune de la table des quatre joueurs de cartes.
— Jeannot! Tu restes ici cette nuit comme d’habitude?
L’interpelé hocha la tête affirmativement, l’air interrogateur.
— Demain, tu ne bosses pas, c’est dimanche. Tu peux déposer la dame au manoir? Il n’y en a pas pour longtemps.
Jeannot rougit tellement de la tête aux pieds qu’il en oublia de se signer contrairement à Edmond et Simon. John était trop saoul pour cela et puis il avait déjà assez des croyances de sa Cornouailles natale pour s’embarrasser de celles des Bretons.
— Oui… Bien sûr, balbutia l’intéressé. Demain matin, après la messe, vers onze heures, ça va?
Le patron du bar se tourna vers la jeune femme, guettant sa réaction.
— D’accord. Merci Monsieur, fit-elle en s’adressant de loin à Jeannot.
— Et à vous aussi, Monsieur?
— Tessier. Rodolphe Tessier.
— Je suis Alouqa Boisramé-Créacchadec. Mais appelez-moi Alouqa.
À l’énoncé de ce nom, le visage de Rodolphe s’éclaira.
— Vous êtes la petite fille de la propriétaire qui est décédée l’année dernière? On se demandait bien si elle avait des héritiers, comme on ne voyait personne…— J’étais à l’étranger, coupa Alouqa en fixant Tessier de ses yeux étranges qui soudain, comme pris d’un étourdissement, préféra battre en retraite derrière son comptoir de zinc.
Apparemment satisfaite de la tournure des évènements, Alouqa plongea le nez dans son assiette et se régala du plat du jour : le «kig ha farz».

*
Le lendemain matin, vers dix heures et demie après une nuit sans histoire, Alouqa descendit au rez-de-chaussée et commanda un thé. Le soleil matinal avait remplacé l’orage inopiné de la veille. La salle était déserte, car la messe n’était pas encore tout à fait terminée. Quelques minutes plus tard, les premiers fidèles quittaient l’office et se rendaient chez Rodolphe, réjouis et tonitruants. Le meilleur moment de la matinée semblait être arrivé. Jeannot, accompagné de son ami Simon, entra dans la salle. Les deux hommes ne manquèrent pas d’aller saluer Alouqa. Le regard de Simon bavait d’une convoitise déplacée, quant à Jeannot, il paraissait toujours intimidé.
— Nous partons dans une demi-heure, si vous le voulez bien, dit-il à la jeune femme. En attendant, je vais boire un verre avec mon ami.
— Nous allons prendre un verre de Muscadet. Vous joignez-vous avec nous? proposa Simon maladroitement.
— Merci, c’est trop tôt pour moi, répliqua Alouqa sèchement. Je suis votre obligée, continua-t-elle en direction de Jeannot en lui décochant un large sourire charmeur.
Les deux hommes se dirigèrent vers le zinc. Tessier, sans même les regarder ni leur poser la moindre question, leur servit un verre de vin blanc. Les clients devenaient de plus en plus nombreux et le brouhaha qui s’installait progressivement permettait à Simon et Jeannot de bavarder sans être entendus.
— Putain, ce que j’aimerais me la faire celle-là! confia Simon.
— Tu devrais y arriver, répondit Jeannot. Si j’ai bien compris, elle va s’installer au manoir, c’est au moins pour les deux mois d’été. Non?
— Peut-être, essaie de la cuisiner en l’emmenant, j’aimerais bien en savoir plus sur cette fille. Mais fais gaffe, il parait que l’arrière-grand-mère était une groac’h (1).
— Et tu n’aurais pas peur de la sauter? demanda Jeannot en riant.
— C’est pas pareil, rétorqua Simon en levant son verre vide en direction de Rodolphe qui comprit tout de suite ce qu’on attendait de lui. Mais il ne faut pas rigoler avec les croyances des anciens.
— Bon, moi j’y vais. Tu manges ici avec les deux autres tout à l’heure?
— Oui, bien sûr.
— Alors, gardez-moi une place à table.
— T’inquiètes, Jeannot. J’espère que t’en auras à raconter!

Le visage virant sensiblement au pourpre, Jeannot, manifestement embarrassé, se dirigea vers Alouqa. Celle-ci comprit que l’heure était venue, aussi se leva-t-elle, sa valise et son sac à la main. Ils sortirent tous les deux sous les regards badauds des chalands et celui, concupiscent, de Simon. Jeannot se rendit compte juste à temps que le peu de savoir-vivre qu’il connaissait lui ordonnait de se charger des bagages. En le remerciant, Alouqa lui confia ses affaires jusqu’à la voiture stationnée à une centaine de mètres du bar. Jeannot rangea la valise dans le coffre et ouvrit galamment, la portière passager à la jeune femme. Le trajet ne fut pas très long, même dans le bois de Bradgoat, où les branchages au sol n’étaient ni nombreux ni effrayants. Sans nul doute Henri, le chauffeur de taxi, avait été plus effrayé par la destination de la course que par l’orage en lui-même. L’itinéraire se poursuivit par une large allée en sous-bois butant sur un portail imposant en fer forgé rouillé. Sur les instructions d’Alouqa, Jeannot descendit de voiture et ouvrit les deux battants pour pouvoir continuer sa route. Un kilomètre à travers un parc boisé plus loin apparut une sorte de grande malouinière de granit flanquée de deux tourelles aux fenêtres en forme de meurtrières. C’était le manoir de Kerrignan dont le toit, recouvert d’ardoises, était parsemé de nombreuses ouvertures de petite taille. Le conducteur arrêta le véhicule au pied du perron.
— Voulez-vous que je vous monte la valise? s’enquit Jeannot.
— Pas tout de suite, j’ai prévenu Monsieur Tessier que je dédommagerai mon éventuel chauffeur.
— Je vous en prie! dit-il sincèrement. Pas d’argent pour si peu voyons.
— Un dédommagement n’est pas forcément pécuniaire, murmura-t-elle en décrochant sa ceinture de sécurité et en s’approchant de Jeannot qui n’en menait pas large.
— Que vou… lez-vous… dire?
Alouqa ne répondit pas. Avançant sa main droite entre les jambes de Jeannot, elle se saisit de la bosse que formait son sexe dans ses vêtements. Jeannot sursauta, mais la surprise le paralysait.
— Détends-toi Jeannot, détends-toi. Ferme les yeux et laisse-moi faire.
Sur ces paroles, Alouqa défit adroitement la fermeture de la braguette du pantalon et en déboutonna tout aussi habilement la ceinture. Elle plongea la main dans le slip déjà bien tendu, en sortit la verge en érection et passa l’élastique du sous-vêtement sous les testicules. Jeannot, les yeux grand ouverts, fixait le plafond de l’habitacle en ayant peur de la regarder agir. La jeune femme poursuivit la tâche qu’elle avait commencée; décalottant le pénis, elle tira sur le frein du prépuce assez fort et approcha son visage. À l’aide de sa langue pointée, elle parcourut plusieurs fois le tour de la base du gland en s’attardant sur le filet qu’elle lécha avec force et douceur à la fois. Sa main comprima fermement les testicules, ce qui fit gémir Jeannot lorsque tout à coup, elle plongea la moitié de la verge dans sa bouche en entamant de lents et longs aller et retour de ses lèvres serrées. Jeannot ne geignait plus, il poussait de petits cris plaintifs. Il s’enhardit soudain à ne plus contempler le plafond de la voiture et porta ses yeux sur Alouqa. Il ne voyait qu’une masse de cheveux qui montait et descendait doucement. La langoureuse ondulation de la chevelure rousse lui rappelait le déplacement de la méduse qui l’avait piqué étant gamin quand il s’était baigné à la plage de Penhoat. Cette méduse-ci allait et venait encore plus fort, mais elle ne brûlait pas, loin de là. Tout son sexe, de la limite du scrotum à l’extrémité du gland, était plongé dans cette fournaise humide et douce lorsque soudain il sentit quelque chose pointer en lui. Oh non! Pas ça! Il savait bien ce qui se passait, mais il n’osait pas. Pas dans sa bouche! Que va-t-elle penser de moi? Cette question n’avait pas fini de résonner dans la tête de Jeannot qu’il poussa un cri phénoménal, un râle de joie, de souffrance et d’orgasme mêlés. Chaque éjaculation, et il y en eut beaucoup, lui donnait des remords. Il visualisait des litres de sperme affluant dans la bouche d’Alouqa, impuissante à endiguer le flot comme si elle s’était trouvée en face d’un robinet sombrant soudain dans la folie. Imperturbable, la chevelure allait, venait, allait, venait, allait, venait… Puis, son gland devint douloureux. Il ne pouvait plus éjaculer, il était vidé, la vanne était enfin fermée, la source enfin tarie. Serrant la tête rousse des deux mains, il la remonta vers son visage en tremblant. Alouqa le regardait en souriant, de la semence coulait de la commissure de ses lèvres. Du bout du doigt, elle récupéra le liquide séminal qui s’échappait pour le lécher avidement, avant de déglutir en une profonde extase. Elle avança alors sa bouche vers celle de Jeannot et l’embrassa longuement en lui aspirant la langue et en enserrant, à lui faire mal, le scrotum qu’elle n’avait pas lâché.
— Nous sommes quittes maintenant, conclut la jeune femme en replaçant d’un geste vif le slip dans sa position d’origine.
Sans attendre la réponse qui ne serait de toute façon pas venue, Alouqa sortit de la voiture, prit son bagage et grimpa la volée de marches du perron. Se retournant une dernière fois, elle adressa un signe à Jeannot pas très bien remis de ce qu’il lui arrivait et pénétra dans la maison. Ce fut seulement quand la porte fut fermée que le taxi improvisé eut la force d’effectuer un demi-tour et de rentrer à Plébeurdec. Dans sa jubilation, Jeannot n’avait même pas songé à refermer son pantalon, mais avait eu cette fois-ci la présence d’esprit de se signer à trois reprises.

*
De retour chez Rodolphe, Jeannot était tout excité, pressé de raconter son aventure extraordinaire. Devant son premier pastis, le quatrième pour ses compagnons qui l’attendaient, il conta par le menu le voyage et surtout le «dédommagement» qu’Alouqa lui octroya. La trogne des trois amis, déjà rougie par l’apéritif, devenait pivoine au fur et à mesure que Jeannot avançait dans sa narration. Au dessert, le vin ayant parachevé le travail, les quatre gaillards étaient particulièrement ivres.
— C’est une fieffée falope, euh… salope! constata Edmond.
— Je te jure que je me la fais avant la fin du mois, reprit Simon en tapant du poing sur la table.
— Je serais curieux de voir ça, continua John en vidant la chope de bière qui lui servait de digestif.
— Moi, c’est déjà fait… se vanta Jeannot.
— Elle t’a fait une pipe, c’est tout! minimisa Simon, jaloux. T’as pas eu son cul!
— C’est déjà pas mal, admit Edmond. J’aurais bien aimé être à sa place.
— Bon assez parlé, voilà ce que je vous propose. Ce soir, nous allons rôder dans le parc du manoir et épier ses faits et gestes. Une fille pareille, ça ne peut pas rester en manque! Elle doit bien se faire mettre d’une manière ou d’une autre. Si elle n’a personne pour ça, on va lui en proposer quatre d’un coup, mais je me réserve la primeur. Qu’est-ce que vous en pensez? Hein? suggéra Simon.
— Faut voir, articula Edmond avec difficulté.
Les deux autres s’entre-regardèrent et répondirent en chœur qu’ils étaient d’accord.
— Alors ce soir à vingt et une heures, la nuit sera déjà tombée, annonça Simon qui paraissait avoir pris le contrôle des opérations. Nous allons au manoir et nous essaierons de savoir qui peut bien la baiser ici. Jeannot, on prend ta voiture.
Les quatre compères, en un ensemble parfait, levèrent leur verre et s’écrièrent :— Yec’hed mat ! (2)
À l’heure dite, non loin de chez Rodolphe, Jeannot attendait dans la voiture. Ses trois amis le rejoignirent rapidement. John, prévoyant, avait emporté quelques canettes de bière, les autres préféraient boire une fois rentrés de leur excursion. Ils roulèrent jusqu’au portail de la propriété, hésitèrent, puis décidèrent de continuer quelques centaines de mètres, mais tous feux éteints. Ils descendirent du véhicule à environ deux cents mètres du manoir et se dirigèrent vers les fenêtres illuminées en se déplaçant dans le sous-bois, évitant ainsi la grande allée. Leur attention fut toutefois rapidement attirée par une lumière faible, dansante, provenant d’une lanterne accrochée dans un arbre et ils changèrent de cap. La lampe éclairait mollement une clairière au milieu de laquelle était planté un petit dolmen de la taille d’une grosse table de cuisine. Alouqa se tenait non loin de cet édifice, affairée à déployer une espèce de nappe ornée de motifs cabalistiques dont elle recouvrit la dalle de pierre. Quand ce fut fait, elle ôta avec élégance son déshabillé vaporeux sous les yeux exorbités de ses spectateurs dissimulés en dévoilant une poitrine superbe qu’aucun soutien-gorge ne masquait. En tanga noir à dentelle, elle s’étendit sur le tissu en fixant le firmament. Elle amena vers elle une sacoche qui était restée au pied du mégalithe et entonna une mélopée composée d’une suite de mots incompréhensibles pendant plusieurs minutes. Les quatre amis se regardèrent inquiets et se signèrent, y compris John que la scène effrayait. Alouqa se tut, enfila ses deux pouces dans la ceinture de sa culotte et, en un geste élégant et exercé, la passa par les pieds et la laissa choir sur les feuilles mortes. Écartant les jambes, elle exhiba sa vulve surmontée d’une toison rousse et dense. Les quatre hommes n’en pouvaient plus, certains bandaient déjà dur comme fer. Doucement, la femme glissa la main vers son mont de Vénus, tira sur le menu capuchon et commença à titiller son clitoris. Le doigt central coudé, les autres pointés comme des cornes, elle allait et venait délicatement le long de sa fente. Tous les trois ou quatre aller et retour, Alouqa, toujours de son médius, excitait son bouton d’un mouvement transversal ultra rapide, mais de courte durée. Ensuite, elle revenait au lent attouchement de ses lèvres. Quand elle stimulait son clitoris, Alouqa poussait de petites plaintes aigües. La série de caresses dura un quart d’heure et chaque épisode clitoridien augmentait l’intensité sonore de ses gémissements. Soudain, la jeune femme se cambra sur le tissu, laissant uniquement ses épaules et ses pieds reposer sur la dalle de pierre. Sa main énergique agaçait son bouton rose si rapidement qu’elle en devenait floue, puis ce fut un râle d’orgasme phénoménal, bestial, diabolique, accompagné par le jet puissant d’un liquide qui émanait de son vagin. Les quatre amis en eurent le souffle coupé, seul Edmond réussit à déclarer :— Une femme fontaine, je croyais que c’était des histoires…Après un dernier gémissement, Alouqa se rallongea, les doigts trempés coincés entre ses cuisses fermées. Elle contrôla sa respiration puis, quelques minutes plus tard, sortit un long godemiché blanc de la sacoche qu’elle avait près d’elle. Elle reprit sa position, sur le dos, jambes écartées, puis dans son vagin mouillé n’exigeant plus de préparation, elle introduisit le phallus de plastique en une seule fois jusqu’à la garde. Le soupir qu’elle poussa à l’occasion résonna dans le bois imitant la plainte d’un animal blessé. Un couple de hiboux s’envola bruyamment. Les quatre hommes étaient comme hypnotisés. Simon commençait sans même s’en apercevoir, à se caresser le sexe à travers le pantalon. Tous avaient les yeux rivés sur l’entrejambe de la femme rousse, ils étaient en transe. Le godemiché ressortit de la vulve doucement puis y replongea brusquement accompagné de la même plainte. De nombreux aller et retour similaires plus tard, trois puissants jets vaginaux conclurent le deuxième orgasme d’Alouqa sous le regard hébété des quatre amis. Alouqa recommença avec un autre objet semblable moins long, mais plus épais, puis avec un autre dont l’extrémité était garnie de petits picots de caoutchouc, puis encore un autre et un autre… Chaque fois, une incroyable fontaine venait achever l’excitation sexuelle qu’elle se provoquait seule. Au huitième ou dixième orgasme, personne ne comptait plus, Alouqa se leva, ramassa ses affaires et, nue comme un vers, rentra en direction du manoir. Les quatre amis restèrent cois un moment. Simon finit par éclater en se tournant vers un fourré :— Ah, la salope! Je n’en peux plus!
À ces mots, il sortit son pénis de sa braguette et se masturba si rapidement qu’en dix secondes à peine, il éjacula à deux mètres de distance en poussant des soupirs étouffés. Personne ne fit attention à lui et, sans se donner le mot, tous revinrent à la voiture d’un pas lent, une barre de béton dans le pantalon sauf Simon qui venait de se soulager.
La route du retour fut avare de paroles, les quatre amis étaient encore sous le choc de l’incroyable spectacle. Jeannot et John retournèrent dormir chez Rodolphe, Edmond qui était veuf et Simon célibataire rentrèrent chez eux. Il était une heure du matin quand chacun d’eux fut couché; cinq minutes plus tard, tous se masturbaient…
*
Les occasions de rendre visite au manoir ne manquèrent pas pendant ce mois de juillet et à chaque fois, les quatre compères assistaient à un spectacle identique. Ils en déduisirent que la belle Alouqa d’une part n’avait pas d’amant et d’autre part qu’elle se donnait du plaisir de cette manière tous les jours démontrant ainsi sa prodigieuse santé. L’exemple de Simon de la première nuit fit école et, l’un après l’autre, Jeannot, Edmond et John en arrivèrent à se masturber en même temps que lui en contemplant la jeune femme. Un soir cependant, quand ils parvinrent à la clairière du dolmen, Alouqa était habillée et assise sur la dalle de pierre. Pas de nappe ni de sacoche à godemichés, les amis s’entre-regardèrent étonnés. Au bout de quelques minutes, Alouqa dit d’une voix haute et forte :— Tiens, vous voilà enfin! Je commençais à m’ennuyer sans vous! Vous ne croyiez tout de même pas que votre petit manège m’avait échappé?
Rien ne se passa.
— Alors? Vous êtes devenus sourds ou quoi? C’est à force de vous branler? poursuivit-elle en descendant de la pierre.
Un à un, penauds, les quatre amis sortirent de leur cachette avec précautions et s’approchèrent du mégalithe.
— Vous n’en avez pas marre de vous branler en me matant? Vous ne préféreriez pas me sauter? Jeannot, tu sais que je suis un bon coup? Non?
De plus en plus abasourdi, personne n’osait répondre. Puis, Simon reprit un semblant de courage :— Là?... Maintenant?...
— En voilà enfin un qui a retrouvé sa langue! Tant mieux, j’en aurai besoin, s’exclama Alouqa en riant. Elle poursuivit en indiquant le manoir :— Non pas ici mon grand, chez moi. Mais auparavant, il vous faudra gagner au jeu de l’oie…— Au jeu de l’oie? reprirent en chœur les quatre hommes.
— Vous avez bien entendu. Vous faites une partie de jeu de l’oie. Moi je ne joue pas, je suis le prix à gagner, mais attention, je donne aussi les gages.
— Mais nous sommes quatre! s’inquiéta John dans sa logique tout anglo-saxonne.
— Oui, je sais, mais j’ai trois orifices je te rappelle, ils seront pour les trois premiers. Chacun choisira le sien selon son rang d’arrivée. Le dernier aura droit à ma main, mais ce n’est pas un simple lot de consolation, elle est très habile. D’ailleurs et sauf erreur, vous avez déjà vu de quoi elle est capable depuis le début du mois… Alors, on y va?
Tout comme, selon Grimm, les rats ont suivi le joueur de flûte de Hamelin, les quatre compagnons se mirent en marche, comme hypnotisés derrière la belle Alouqa. Arrivés dans le manoir, elle leur désigna un salon éclairé et confortable. Une table basse en son milieu supportait un plateau de jeu de l’oie en bois précieux. Quatre fauteuils de cuir tendaient aimablement leurs accoudoirs.
— Voilà messieurs, je ne vous rappelle pas les règles du jeu. C’est à vous.
Simon, prenant l’initiative, s’empara de deux dés et les lança.
— Le plus fort commence. 7!
Un peu déçu, il passa les dés à John.
— 5! Oh, my God !
— 11! s’écria Jeannot tout excité.
Edmond fit durer le plaisir en secouant les deux dés dans ses mains pendant plus longtemps que nécessaire.
— 2! dit-il catastrophé tandis que les trois autres riaient aux éclats.
Simon déclara :— Bon, d’abord c’est Jeannot, puis c’est moi, John et en dernier, Edmond.
Les quatre amis se placèrent dans les fauteuils dans cet ordre sous le faisceau inquiétant des yeux vairons d’Alouqa.
— La partie est ouverte, déclara-t-elle en se frottant les mains.
Avec un grand geste théâtral, Jeannot lança les dés :— 6! Le pont, s’exclama-t-il.
— Tu vas jusqu’au 12 je te signale, compléta Alouqa. Mais en 12, il y a un mendiant appuyé sur sa canne. Non seulement il te dépouille, mais en plus il te plante sa canne dans le cul! Simon, tu es celui qui est derrière Jeannot, tu n’as pas de canne donc, tu dois le sodomiser pour continuer. Si l’un de vous refuse, il est disqualifié.
— C’est une blague? demanda Jeannot.
— C’est moi qui donne les gages, je te rappelle.
— Mais je ne peux pas faire ça! déclara Simon.
— Alors, disqualifié?
Simon se rattrapa :— Non, non, d’accord. Jeannot, j’ai toujours pensé que tu devrais aimer ça. Prépare-toi, ça ne sera pas long.
— Traite-moi de pédé, pendant que tu y es! répliqua Jeannot.
— Non! Ce n’est pas ça, mais on a tous des fantasmes et je suis certain que te faire enculer fait partie des tiens.
Edmond et John ne disaient rien. Ils écoutaient l’un et l’autre avec attention et se demandaient comment cela allait finir, mais encore plus quels seront leurs gages respectifs.
— J’ai du lubrifiant, si ça peut vous décider… proposa Alouqa innocemment.
— Bon d’accord, concéda Jeannot. Mais fais vite!
Simon et Jeannot s’écartèrent de la table et baissèrent pantalon et slip simultanément. Prenant le tube de gel, Simon en enduisit son membre, heureusement d’une taille moyenne, et l’anus de Jeannot. Il se plaça derrière son ami, apposa son gland contre son sphincter et tous deux debout, d’un coup de reins sec enfonça sa verge d’une dizaine de centimètres. Jeannot s’écria :.
— Aïe! Tu me fais mal au cul, salopard!
— Mais non, rassura Alouqa un sourire aux lèvres. Ça fait toujours ça au début, crois-en mon expérience. Après, ça rentre tout seul, vous verrez tout à l’heure quand ce sera mon tour.
Sur ces paroles, les deux amis furent plus motivés et Simon entama une série d’aller et retour dans le rectum de Jeannot. Au bout de quelques minutes, Simon poussa un soupir profond et dit fort à l’oreille de Jeannot :— Je jouis! Je jouis! Je jouis… Ahhhhh!
Ils restèrent collés une dizaine de secondes supplémentaires, puis Simon se retira. Edmond et John se regardaient, ils ne savaient pas s’ils devaient en rire ou en pleurer. Simon et Jeannot se reculottèrent n’osant pas affronter le regard des autres.
— C’était une très belle baise, bravo! apprécia Alouqa enjouée. À toi, Simon.
Simon n’était plus si convaincu. Le numéro 63 était loin et il risquait encore de tomber sur de nombreux gages.
— 9! Cinq et quatre!
— Veinard, concéda Alouqa, tu vas en 53. Il y a un jeu de douze quilles et une boule. Tu jettes la boule et tu fais tomber neuf quilles. Il en reste trois, tu dois les sucer. Il n’y a pas de quilles ici, aussi tu feras une pipe à tes trois amis. Tu refuses et tu es disqualifié. Alors?
— Les sucer? implora Simon.
— Oui, les sucer et si l’un de vous refuse, il sera disqualifié.
— Je suis d’accord, dit Edmond.
— D’accord! fit Jeannot qui trouva ici le moyen de se venger de ce qu’il avait subi.
— OK pour moi, termina John.
Les quatre amis ne s’étaient en vérité jamais vus nus, même quand ils se masturbaient ensemble en observant Alouqa se caresser sur le dolmen. Edmond, Jeannot et John avaient sorti et décalotté leur engin du pantalon. Simon les détaillait d’un œil intimidé. Le pénis de Jeannot était comparable au sien, dans la moyenne aussi bien en longueur qu’en diamètre. Edmond était doté d’une verge plus mince, mais plus longue terminée par un gland épais un peu resserré en raison d’un léger phimosis non opéré. Quant à John, il arborait fièrement des testicules énormes surmontés d’un phallus très fin et très court. Il décida de commencer par celui-là et s’agenouilla entre ses jambes sous le regard intéressé des trois autres témoins. Fermant les yeux, il goba le pénis et le suça avidement tout en le branlant en même temps. La manœuvre porta ses fruits, car cinq minutes plus tard, John éclata :— I come ! I come !
Simon eut un temps d’arrêt lorsqu’il reçut en pleine bouche le premier jet de sperme de son ami qu’il ne voulut pas avaler de même que tous les suivants. Les grosses gonades de John montraient de quoi elles étaient capables en éjaculant une dizaine de fois. Le liquide séminal coulait de la bouche de Simon sur la verge de John, le bruit de succion mouillée qui accompagnait l’orgasme résonnait de curieuse manière; enfin, John repoussa la tête de Simon qui se cacha les yeux derrière sa main tant la honte lui montait au front.
Inflexible, Alouqa poursuivit :— Belle pipe, mais il t’en reste encore deux à faire, et cette fois-ci, tu avales.
Simon la regarda, se releva et lui cracha en postillonnant un peu de sperme :— Crois-moi, si je gagne je choisis ta bouche; et toi aussi, il faudra que tu avales, c’est moi qui te le dis, bougre de salope.
Alouqa sourit étrangement.
— En attendant, c’est à toi! Pas de regrets mon ami, le sperme c’est bourré de protéines. Allez et bon appétit!
D’un geste brusque, Simon agrippa la jambe de Jeannot et se cala devant le fauteuil en s’agenouillant.
— Allez! Amène ta bite!
Jeannot, intimidé par l’attitude de son ami, s’exécuta prudemment. Simon se jeta sur le gland qu’il venait de décalotter d’un coup sec et le suça. Au bout de dix minutes, Jeannot était à point. Il retint soudain la tête de Simon comme pour l’empêcher de partir et lui cria :— T’arrête pas! T’arrête pas!
En même temps qu’il parlait, de violentes éjaculations s’échappaient de sa verge et emplissaient la bouche de Simon. Quand Jeannot le repoussa, Simon déglutit avec peine le sperme de son ami et se tourna vers Alouqa, la bouche béante :— Tu vois, il n’y en a plus!
— Bien! Plus qu’une.
Edmond, afin d’écourter le gage, s’était masturbé sans aller jusqu’à l’orgasme en le regardant opérer sa fellation sur Jeannot. Il était donc fin prêt et quand Simon s’approcha de lui, ce fut lui qui enfourna sa longue verge le plus loin possible et qui entama les mouvements d’aller et retour. Simon laissait faire et se contenta d’avaler le liquide séminal qu’Edmond ne mit pas longtemps à éjaculer. Simon s’essuya les lèvres d’un revers de manche.
— Alors, comme ça c’est bon?
Les yeux d’Alouqa le méprisaient.
— À toi, John, se contenta-t-elle de répondre.
— 9! Six et trois, je vais en 26, je crois.
— Oui 26, dit Alouqa. Une belle paysanne te regarde passer en te souriant. Au suivant.
«Ouf!» songea John tandis qu’Edmond lançait les deux dés.
— 7!
— Une autre paysanne lave son linge au lavoir. Elle est à quatre pattes, te tend sa croupe et tu la baises par-derrière. Il n’y a pas de femmes ici, à part moi, mais je suis hors jeu, alors tu encules John. Jeannot y est déjà passé.
«Shit!» pensa John à nouveau.
Dépassé par les évènements, aucun des deux protagonistes ne trouva à redire. John s’agenouilla, les jambes écartées et le postérieur en l’air. Edmond prit le tube de lubrifiant et s’en couvrit le sexe ainsi que l’anus de son ami. La pénétration fut longue et l’orgasme d’Edmond, qui avait déjà éjaculé dans la bouche de Simon, mit une éternité à venir. Quand ce fut terminé, Edmond se retira et John se passa sa main dans la raie des fesses en geignant et pleurnichant.
— Jeannot, c’est ton tour!
— Encore 6, ça fait 18.
— En 18, c’est une oie. Tu vas jusqu’en 24. Il y a un sabotier. Tu prends ta chaussure et tu te branles dedans. Je veux voir le sperme couler de la semelle intérieure.
Les quatre amis, bien que choqués, voire envoûtés, commençaient à être d’avis qu’Alouqa déraisonnait. Toutefois, elle avait une telle emprise sur eux que Jeannot enleva son mocassin de droite, y glissa sa verge en érection et en appuyant fort sur le cuir, se masturba dedans jusqu’à éjaculation. Quand il retira son sexe, il positionna sa chaussure à la verticale et quelques gouttes de liquide séminal tombèrent à terre.
— Bien! Tu es un bon petit. À toi, Simon.
— 10! Soixante-trois!!! hurla-t-il.
— Bravo mon cher, gagner en deux coups c’est fort, chapeau! Tu peux choisir ton orifice en premier.
— Je l’ai déjà choisi tout à l’heure, toi aussi tu vas en avaler.
— John? apostropha Alouqa, imperturbable.
En raison de son anus douloureux, John avait du mal à rester assis. Debout, il lança les dés.
— 10!
— Tu vas en 36 et oh! C’est une oie, donc 46. C’est un collier de fleurs. Tu vois le bouquet derrière toi, tu tresses les fleurs, tu fabriques un collier et tu te masturbes avec. Interdiction de te toucher la bite avec les doigts. Ce sont des roses? Tant pis, je n’ai que ça, termina-t-elle en riant.
John dévisagea Alouqa pour savoir si elle parlait sérieusement. Ne parvenant pas à en décider, il se tourna, interrogateur, vers ses amis qui le lâchèrent en regardant dans une autre direction. Il s’approcha du bouquet de roses et prit trois fleurs qu’il tressa à la manière d’une natte en se piquant copieusement les doigts. Il arriva tout de même à éliminer les épines, mais l’ensemble n’était pas très souple. Sa tresse terminée, il l’enroula autour de son membre et commença une masturbation dont il se souviendrait toute sa vie. Le gland, par bonheur protégé par un prépuce serré, n’eut pas trop à souffrir de la manœuvre, mais toute la peau de la verge fut durement mise à l’épreuve. Quelques minutes plus tard, un cri d’orgasme jaillit de la gorge du colosse blond et trois giclées de sperme, pas plus, surgirent de son méat. Le spasme terminé, il s’empressa de retirer la tresse de son pénis lacéré sous le rire moqueur d’Alouqa. John, qui n’était pourtant pas un méchant garçon par nature, la regarda avec un soupçon de haine et lui dit :— Je crois que moi aussi j’ai choisi l’orifice que je vais enfiler et ça va te faire mal…— Encore faut-il gagner, mon gland, mon grand, pardon! rectifia Alouqa en riant.
La partie dura encore une heure ou deux, agrémentée de sodomie, de fellations et de masturbations en tous genres. L’ordre d’arrivée définitif fut Simon, suivi de John, Edmond et en dernier Jeannot. Simon et John avaient obtenu l’orifice qu’ils voulaient, Edmond fut ravi d’avoir pu choisir le vagin de la belle rousse. Jeannot se consola en se disant qu’il avait déjà bénéficié des faveurs d’Alouqa et qu’il goûterait certainement autant la douceur de ses doigts.
— Alors vous êtes prêts pour la distribution des prix? fit la jeune femme étrangement amusée.
— On pourrait peut-être attendre une heure ou deux avant. Toutes ces épreuves nous ont mis à plat, autant l’un que l’autre, suggéra Edmond..
— D’accord. Rejoignez-moi dans la chambre à côté à cinq heures. Je vais m’autoriser un brin de toilette et dormir un peu.
Les quatre amis acquiescèrent et décidèrent également de se reposer afin de faciliter leur remise en forme.

*
Ce fut John qui s’éveilla le premier :— Eh! Les gars! Il est cinq heures dix!
Tout le monde se réveilla et les quatre hommes se dirigèrent vers la chambre de la belle où ils allaient enfin pouvoir donner libre cours à leurs fantasmes. Simon poussa la porte et entra suivi de ses compagnons. La pièce était faiblement éclairée, une forme humaine se dessinait sous les draps. Ils montèrent sur le lit tous les quatre, mais la silhouette soudain disparut, puis ce fut le tour du lit et finalement de la pièce entière. Tout se mit à tourner autour d’eux dans un vortex multicolore. Puis, debout et nus près du dolmen, les quatre amis fixaient sans comprendre Alouqa, habillée et assise sur la dalle de pierre comme elle l’était la veille au soir.
— Que s’est-il passé? questionna Jeannot faiblement.
— Une groac’h, je vous avais dit que c’était une groac’h! déclara Simon accusateur.
— Eh oui! Une groac’h! Avouez que mon petit tour est original. Non?
Les quatre hommes se signèrent énergiquement, ce qui amena Alouqa à rire aux éclats.
— Vous vous signez, mais voyez à quel point votre queue vous mène et ce que vous êtes prêts à faire pour tirer un coup! Alouqa ne s’est jamais masturbée sur le dolmen, ce n’était qu’une illusion. En revanche, vous, vous n’avez pas hésité à vous enculer et à vous sucer mutuellement pour parvenir à me baiser! Vous allez vous en vanter maintenant? Tout cela n’a été que chimères, Messieurs, sauf pour ce que vous avez fait entre vous! J’ai bien ri, mais vous êtes vraiment laids là, devant moi, avec votre misérable quéquette à l’air.
Abasourdi par la déclaration de la jeune femme, aucun des hommes ne parlait.
— Et moi, dans la voiture? finit par émettre Jeannot d’une petite voix.
— Oui, là je reconnais que je me suis laissée séduire par ta jeunesse. Et puis, tu étais si innocent. Tu m’as emmenée sans exiger de contrepartie, tu as été honnête avec moi, mais pas cette fois-ci et comme les autres, tu as mérité ce qui t’arrive.
— Partez maintenant ou bien j’évoque mon Maître.
Personne ne songea à lui demander qui était son maître, les yeux vairons et les cheveux roux d’Alouqa devenaient soudain très explicites. Les quatre amis ramassèrent leurs affaires et déguerpirent avec effroi pour s’engouffrer dans la voiture qui n’avait pas bougé de l’allée.

Ils ne se rhabillèrent en maugréant qu’une fois passé le portail du manoir, mais le retour à Plébeurdec s’opéra dans un silence pesant.

*
(1) Dans la mythologie bretonne, sorte de sorcière.
(2) Santé! — À la tienne!

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Texte coquin : Le dolmen
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