Lectures érotiques (13). Eric Mouzat : Tes désirs sont des ordres (Editions J’ai lu, 2008)

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Récit libertin : Lectures érotiques (13).  Eric Mouzat : Tes désirs sont des ordres (Editions J’ai lu, 2008) Histoire érotique Publiée sur HDS le 06-11-2018 dans la catégorie Plus on est
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Lectures érotiques (13). Eric Mouzat : Tes désirs sont des ordres (Editions J’ai lu, 2008)
Dans « Lectures érotiques (2) Petits arrangements conjugaux » (La Musardine 2007), puis dans « Lectures érotiques (9). Je t'en supplie, trompe-moi encore » (Editions La Musardine, 2011), j'avais déjà présenté des ouvrages érotiques d'Eric Mouzat.

Je ne reviendrai donc pas sur la biographie de l'auteur, vous renvoyant à ce qui a été publié sous « Lectures érotiques (2) »
Cet ouvrage avait été publié en 2001 aux Editions Blanches, sous le titre « Ode à trois ».

« Ta hardiesse m'avait surpris, comme je crois, elle me surprendra toujours. C'est l'essence même de ton magnétisme, de cette enjôleuse aura qui attise tant le feu du désir dans le regard concupiscent des hommes que tu croises. C'est ainsi que je t'aime, et que je t'aimerai aussi longtemps que tu me feras souffrir de plaisir. »
Ainsi s'adresse le narrateur à sa compagne, jeune femme belle, gourmande, équivoque, qui aime tourmenter les hommes en général et le sien en particulier. C'est elle qui commence à l'initier à des plaisirs inconnus où se mêlent amour, sexe et partage. Mais l'élève dépasse le maître, et, pour lui plaire, il cherchera à son tour à lui faire revivre un passé idyllique, au risque de la perdre. Un joli récit érotique qui réunit plaisir, jalousie et fantasmes.

Un jeune couple fonde sa relation sur l'échange et le partage. Elle est belle, gourmande, un peu perverse et a un goût sans limite pour le désir des hommes. C'est elle qui commence à initier son mari à des plaisirs inconnus où se mêlent amour, sexe et partage. Il se découvrira un tel goût pour les plaisirs douloureux de la jalousie qu'il favorisera les rencontres de sa femme, parfois dans la gêne qui décuple l'extase. Puis il cherchera à son tour, après quelques tâtonnements forts plaisants, à lui faire revivre un passé idyllique qu'elle croyait perdu. Elle lui a appris le plaisir de la surprise et c'est lui qui la prendra à son propre jeu au risque de tout perdre pour elle.

Éric Mouzat nous livre ici, une bien belle histoire avant tout d’amour ou se mêlent et s’entremêlent sans cesse, l’érotisme, le sexe et un sentiment bien connu des amoureux les plus fous : la jalousie.

RESUME
Le narrateur s’adresse tout au long du roman à sa compagne, une belle et jeune femme, gourmande et sans tabous qui a la particularité d’aimer tourmenter les hommes. Il est sa première victime quotidienne et ne perd jamais une occasion de se laisser guider pour découvrir toute l’étendue d’un érotisme qu’il ne soupçonnait même pas en lui.

C’est lors d’un déjeuner de famille, qu’il fait sa connaissance. Alors jeune, innocent et surtout plein de désirs, il la découvre, belle, envoûtante et joueuse, à tel point qu’elle l’amène aux frontières de l’orgasme, le caressant sous une table sans discrétion, à peine cachée par un bout de nappe. Puis le laissant au bord d’un orgasme qu’il ne pensait pas pouvoir contrôler, elle s’envole déjà dans les bras d’un autre, avide lui aussi de la caresser et de la posséder. Cette femme est dangereusement attirante et il sait qu’il la voudra encore et encore.

Il la demandera en mariage et commencera alors cette vie en commun, oscillant entre une sexualité hors du commun et une jalousie toute masculine, féroce et terriblement excitante pour lui. D’aventures en éjaculations multiples, il nous fera vivre ses péripéties à la fois sensuelles et sexuelles, partageant avec le lecteur ses sensations et ses envies.

Mais attention, il faut savoir se méfier des hommes discrets, il se pourrait bien qu’un jour l’élève dépasse de loin la Maîtresse et que celle-ci devienne soudain dépendante et soumise à cet homme, qu’elle menait pourtant si bien par le bout de la queue.

QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE
« Quoi qu'il en soit, il y a toujours avec toi un fond de vérité. Je t'ai si souvent surprise avec les autres, ambiguë, équivoque, licencieuse et tellement belle, tellement comme je t’aime, à me tourmenter de l'extase de te voir profiter de la faiblesse des hommes, à leur promettre monts et merveilles devant moi, à choquer leur femme impuissante et à les abandonner ensuite dès que tu les savais prêts. »
« Désormais, tu pouvais tout me dire, tout me demander. J'étais sous le charme de ta folie érotique. J'avais rêvé d'une femme comme toi, comme d'un idéal de perfection perverse, et tu étais à côté de moi, fine et gracieuse, lissant de temps à autre tes longs cheveux blonds de tes doigts graciles tous ornés d'une ou de plusieurs bagues ».

« Tout ce que tu me racontais n'était peut-être pas vrai, mais les mots qui sortent de ta bouche ont un tel pouvoir sur mes fantasmes, sur ma peau, sur mon corps, que j’y crois chaque fois, que j'y croyais alors que je ne sais plus très bien aujourd'hui ce qui est imaginaire et ce qui ne l'est pas ».

« Ton enseignement était à la fois progressif et raisonné, tantôt vigoureux et violent, tantôt subtil et doux. Je devins pour toi la chose de ton plaisir, le jouet de tes matins, le soldat de tes moindres envies ».

« Ses lèvres pulpeuses brillaient des flammes chaudes des bougies de la pièce. Elles étaient faites pour être effleurées du bout des doigts, de la pointe de la langue. Elles n'avaient été conçues pour rien d'autre qu'être embrassées. »
« Ma décision était désormais prise. J'avais toujours su que je t'offrirais, un jour ou l'autre, un anniversaire érotique. Il fallait que l'occasion fût belle. Que des événements la justifiassent, que je fusse moi-même prêt.

Cette fois-ci, tous les ingrédients étaient réunis : la symbolique d'un quart de siècle, la plénitude de ton appétit, une rencontre opportune, une gravure écornée d'orgie par hasard découverte dans ton sac entrouvert. A dessein, peut-être? ... »
MA LECTURE
Ce roman de 117 pages est agréable à lire. C'est l'histoire d'un couple qui s'aime, se désire et ose de multiples aventures. La plume d’Eric Mouzat est à la fois pleine de tendresse et hardie de mots plus sauvages. On bascule entre deux mondes : celui de l'amour infini qui cherche à rendre l'autre le plus heureux possible et la recherche du plaisir des corps à partager sans tabous et à l'infini.

Eric Mouzat nous livre un récit libertin émouvant, rempli de tendresse et d'amour. Un amour infini de cet homme pour son épouse, pour laquelle il accepte toutes ses folies.

L'auteur nous fait partager les tumultes d'un homme qui est prêt à tout pour garder sa femme qu'il aime passionnément. La réalisation de ses fantasmes est prioritaire sur la jalousie qu'il peut ressentir et même sur le danger de la perdre au risque de lui faire goûter des saveurs que seul un autre peut lui donner.

Voici un être dominé et captivé par la beauté, la sensualité et l'érotisme que sa compagne dégage en chaque instant. La lame de la jalousie qui fend son cœur chaque fois qu'elle s'intéresse de près ou de loin à un autre homme, ne sera jamais un coup fatal pour leur couple, au contraire, il sera un moteur. Pour garder sa belle à ses côtés, il ira jusqu'à lui faire le plus beaux des cadeaux.

L'homme s'adresse à sa bien-aimée lui rappelant leurs souvenirs. Tantôt il s'adresse directement à elle au présent, tantôt il revient au passé pour décrire un événement en particulier. La plume poétique, sensuelle et riche d’Eric Mouzat nous transporte vite dans les jeux érotiques de ce couple particulier.

« Tes désirs sont des ordres » est une histoire libertine, voluptueuse où les sentiments et la tendresse viennent sublimer « certaines pratiques ».

Tout cela fait réfléchir à ce que l'on est capable de faire par amour. Les sentiments exprimés sont louables et beaux !

C'est sensuel, c'est amoureux. Ça tourne beaucoup autour du sentiment de jalousie masculine mélangé à celui de l'excitation.

On a le point de vue d'un homme soumis. On est vraiment dans un couple libertin, un peu spécial mais ce qui est bien c'est qu'il nous raconte la vie sexuelle de son couple qui est atypique.

CE ROMAN ET MOI

Ce petit roman, cette nouvelle d’un maître de l’érotisme, occupe une place particulière pour moi.

Il m’interpelle bien entendu par les thèmes qu’il évoque : le candaulisme et la jalousie, l’hypersexualité et l’amour, la bisexualité.

Mais sa place particulière vient du fait que sa lecture m’en a été recommandée par Philippe et qu’à plusieurs moments, le déroulé du roman m’a rappelé notre propre parcours.

UNE RELATION ATYPIQUE OU LA FEMME A DROIT D’INITIATIVE
Leur relation est atypique, dès ses débuts. Comme le dit l’auteur, « d’habitude, ce sont les hommes qui prennent les devants. » Avec la séance « sous la nappe », au début du livre, c’est elle qui prit l’initiative, c’était sa main qui s’était glissé sur le genou du narrateur. Rien ne l’arrêtait et surtout pas le risque d’être découverte, alors même qu’une autre femme a fini par comprendre ce qui était en train de se passer.

C’est dès ce moment-là que sont posées les bases de leurs relations, puisqu’alors qu’elle vient de conduire l’auteur au bord de la jouissance, elle danse avec un autre homme, se laisse tripoter et embrasser. L’auteur est partagé entre la jalousie et une incontrôlable excitation. Il sait dès ce moment-là qu’elle pourra tout lui demander et prend conscience de son candaulisme.

Moi aussi, j’aime prendre l’initiative, j’ai souvent eu l’occasion de le raconter, et c’est d’ailleurs ainsi que Philippe est devenu mon amant (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (3) : la rencontre avec Philippe ») ou que je me suis offerte à Hassan (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (30) : Olga et Hassan »).

UN MARIAGE SPECIAL
J’ai aussi beaucoup aimé le récit de leur mariage, qui comme la première cérémonie qui m’a unit à Philippe (« Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (5) : mariage et adultère »), fut très spécial.

La jeune mariée, nue sous sa robe et ses jupons, poussa la perversité jusqu’à se faire jouir avec un gode pendant que le prêtre officiait !

L’IMAGE DU MARI CANDAULISTE
Ce petit opuscule illustre, par beaucoup d’aspects, une nouvelle d’une forme particulière de candaulisme, le « cuckold », celle où le mari est humilié par sa femme. C’est ainsi qu’elle annonce devant des témoins ébahis sa volonté de dépuceler l’anus de son mari et qu’aussitôt le couple rentré à la maison, elle procède comme elle l’avait promis.

Nous avons eu notre phase « cuckold », lorsque j’étais sous la coupe de Rachid. Je n’ai pas occulté cela, même si nous n’en sommes pas particulièrement fiers. Etait-ce pour nous un passage obligé ? En tout cas, il est derrière nous, nous avons depuis mis en place un autre équilibre.

Le texte de Mouzat permet aussi de réfléchir à la place du mari candauliste et à l’image que celui-ci a de lui-même.

Un mari candauliste est d’abord un homme amoureux fou de son épouse, mais qui estime qu’il ne peut à lui seul combler celle qu’il adule et qui prend plaisir à ce qu’un autre ou des autres y pourvoient ou du moins y contribuent.

Ce constat peut s’accompagner d’un autodénigrement du mari. Et c’est ce que ressentait Philippe, qui a dû faire un énorme travail sur lui-même, s’affirmer, se battre pour me reconquérir, d’abord contre Hassan, puis contre N. et passer d’un rôle passif au rôle actif de régulateur de mes plaisirs.

En me donnant cette nouvelle à lire, Philippe avait surligné ce passage, page 38 : « Je me demandais souvent quels attraits je devais avoir pour toi, moi tellement insignifiant, toi si belle, si rayonnante. Moi, tel que je suis, et toi, telle que tu es ! Ce sera le principal mystère de mon existence. Comment une femme aussi courtisée que toi, aussi sublime que toi, a-t-elle pu poser son regard sur moi et le garder assez longtemps pour qu’aujourd’hui encore nous soyons ensemble ? ».

Philippe ajouta :
• C’est exactement ce que je ressens !

J’ai failli le gifler, je l’ai regardé sévèrement, très en colère :
• Ne dis plus jamais que tu es insignifiant, Philippe T. Je ne supporte pas que tu te dévalorises, tu entends ? Tu es l’homme qui m’a rendu heureuse, qui m’a fait assumer ce que je suis, qui a compris ma nature profonde. Tu es un trésor, tu es mon prince. Et rappelle-toi que tu es à moi, ce qui explique que je ne supporte pas qu’une autre t’approche et, encore pire, essaie de nous séparer. C’est pour tout ça que je t’aime et que je n’ai jamais cessé de t’aimer, même quand j’étais sous la coupe d’un autre. Il avait mon corps, tu as mon âme ! Et tu as aussi mon corps !

Ce qui aurait pu finir en dispute conjugale finit d’une toute autre façon. Je me suis levée, j’ai ouvert mes bras et nous nous sommes longuement embrassés. Ce jour-là, nous avons longuement fait l’amour, alternant tendresse et ébats torrides. Je suis à peu près certaine que c’est ce jour-là que nous avons conçu notre fille Sofia.

Comme Philippe, ce mari fou d’amour est le complice idéal de l’hypersexualité de son épouse.

De passif, du simple consentement, il passe à l’initiative, comme lorsqu’il organise, pour l’anniversaire de sa belle, une soirée érotique, où il offre son épouse, les yeux bandés, à deux hommes, un expérimenté, Armand et un novice. Le jeune homme jouira dans la bouche de l’épouse comblée, Armand la sodomisera, pendant que le mari la prendra, partageant dans un long baiser le sperme du jeune amant.

BISEXUALITE
J’ai un autre point commun avec l’épouse de l’auteur, c’est celui de sa bisexualité, révélée dès son dépucelage, qui, comme pour moi, s’est passé avec un couple.

J’ai aussi beaucoup aimé le passage où, jeune fille, elle est la proie de ses coéquipières de volley. Elle va vivre avec sa coéquipière Ondine une véritable révélation. « Vous êtes restées ainsi lovées, l’une contre l’autre, une éternité, plus que tout une vie. Elle t’avait permis de découvrir une brèche dans ta vie, un autre univers, quelque chose de toi qui disparaitrait avec elle, mais qui serait en toi, jusqu’aux plus profonds des temps. »
Ces mots si beaux, je peux, comme me le fit aussi remarquer si justement Philippe, les adresser à ma femme, à ma compagne, Agun. Sauf que moi, qui pensait l’avoir perdu, j’ai eu le bonheur immense de la retrouver. Et comme dans le cas d’Ondine, c’est grâce au mari candauliste que j’ai pu retrouver ma belle.

Et comme cette femme le fit pour Ondine, j’ai, moi aussi, dit à Philippe, quand je lui ai offerte Agun :
• Sois très doux avec elle, elle n’a jamais connu d’homme !

La scène où Ondine est déflorée est magnifique et m’a inspiré quand j’ai demandé à Philippe de faire la même chose à Agun et où nous avons passé, à trois, une nuit d’amour mémorable.

Comme Agun en ce qui nous concerne depuis quatre ans, Ondine va partager la vie de ce couple.

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