Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (35) : « l’étang d’Agrippa »

- Par l'auteur HDS Olga T -
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
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Récit libertin : Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (35) : « l’étang d’Agrippa » Histoire érotique Publiée sur HDS le 01-05-2023 dans la catégorie Plus on est
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Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (35) : « l’étang d’Agrippa »
AVERTISSEMENTS

Ce chapitre et le suivant couvrent le grand incendie de Rome et ses conséquences, en particulier la persécution des Chrétiens. Je conseille sur ces sujets la lecture des ouvrages suivants :

• Catherine Salles, « Et Rome brûla » (Larousse, 2009)
• Joël Schmidt : « Néron, monstre sanguinaire ou empereur visionnaire » (Larousse 2010)
• Catherine Salles : « Néron, empereur des arts » » (Perrin, 2019)

***

RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS

Obligée de quitter Rome après la mort de Messaline, mais riche et libre, la patricienne Tullia vit à Baïes, la cité des plaisirs, où elle donne libre cours à son hypersexualité. De retour à Rome pour les obsèques de son père, Marcus, Tullia retrouve son ancien amant, Titus, le futur empereur, qui l’avait abandonné cinq ans auparavant. Tullia, qui passe désormais l’essentiel de son temps à Rome, redevient la maîtresse de Titus, qui, tout en menant sa vie de couple avec ses épouses successives, dispose d’elle comme il en a envie, y compris en partageant la belle matrone avec d’autres.

***

Âgée désormais de 34 ans, Tullia est une femme mure. Elle est toujours aussi belle et connait, depuis qu’elle a retrouvé Titus, une période où son hypersexualité est exacerbée, comme ce fût le cas à d’autres moments de sa vie, en particulier quand elle était sous la coupe de Messaline.

Comme l’autre grand amour de Tullia, Vettius Valens, Titus découvre à son tour le candaulisme. Lui qui, lors de leur première relation, entre 55 et 57, exigeait l’exclusivité, prend désormais un vrai plaisir à partager son amante, au départ avec ses amis, puis au cours des orgies dont, en bon débauché, il est un participant assidu. Il ne se lasse pas de voir d’autres hommes baiser son insatiable maîtresse et d’admirer Tullia qui passe dans les bras de multiples amants. Titus et Tullia mènent, à l’instar de ce vécurent jadis Antoine et Cléopâtre, une « vie incomparable », un véritable tourbillon de fêtes et d’orgies.

À part envers Vettius Valens, Tullia n’a jamais été aussi amoureuse qu’elle ne l’est de Titus. De lui, elle accepte tout. À sa fidèle servante Marcia, qui lui reproche cette obéissance aveugle, Tullia répond : « Qu’il fasse de moi ce dont il a envie, pourvu qu’il me baise ! »

Tullia, qui, pendant plus d’une décennie, a été la reine incontestable des plaisirs de Baïes, va très vite dépasser la réputation de Messaline comme étant la plus grande Meretrix de l’empire. Tullia, bien que suivant les préceptes contraceptifs de Celse, célèbre médecin surnommé « le Cicéron de la médecine », ne peut éviter les grossesses et a donc recours, à deux reprises, à l’avortement. Elle est persuadée que ses grossesses ne peuvent être que l’œuvre de son homme, mais celui-ci est intransigeant, compte tenu des multiples amants de Tullia. Par contre, il veille soigneusement à l’éducation de Domitia, la fille que Tullia lui a donnée en 57, qu’il n’a pas osé reconnaitre et qu’il a fait adopter par son ami Curtilius Mancius.

Les épouses successives de Titus, Arrecina Tertulla, qui meurt en 63, puis Marcia Furnilla, n’ignorent rien des frasques de Titus, mais les acceptent car la plus grande liberté était laissée à l’époux dans la société romaine. Pour ces matrones, dès lors que leur époux ne leur impose pas la présence de la « putain » dans leur Domus et remplit ses devoirs conjugaux, les apparences sont sauves. Le père de Titus, le général Vespasien, qui déteste Tullia, accepte plus difficilement que son héritier fasse ainsi scandale à Rome. Il doit pourtant se résigner, son fils s’étant imposé comme compagnon de débauche de Néron. Vespasien, quant à lui, baigne dans les difficultés financières qui ont suivi son proconsulat en Afrique, au point qu’il a dû se retirer à Reate, en Sabine, où il s’est lancé dans l’élevage et le commerce des mules, ce qui lui vaut, dans les milieux du pouvoir, le surnom méprisant de « mulio », le muletier !

***

Tullia ne revient désormais que de façon épisodique à Baïes, où, Julia, la nièce de son amie Fausta, l’a depuis longtemps remplacée comme la reine incontestée des nuits de Baïes. Absente de Baïes, Tullia permet ainsi à Julia de bénéficier des lieux qui lui sont réservés en tant qu’évergète des thermes de Baïes.

Lucia et Parsam ont toujours veillé à tenir Tertullia, la fille de Tullia et de Valens, à l’écart des frasques de la Domina. Tertullia avait parfaitement compris qu’il y avait beaucoup d’hommes dans l’entourage de sa mère. Elle avait surtout détesté Titus, qui, pendant près de 18 mois, s’était imposé dans la Villa de Baïes comme l’homme de Tullia. De tout cela, Tertullia avait conçu une phobie des hommes, la seule exception étant Parsam, qu’elle appelle « Pater Meus ». Tertullia, pour compenser l’absence fréquente de Tullia, qui n’avait guère l’instinct maternel, a toujours recherché la tendresse des femmes de la maison, de Lucia, sa « Mater Mea », d’Epicharis et de Pomponia. Tertullia, dès qu’elle a vu Julia, a été fascinée par cette belle blonde, une véritable déesse pour elle.

Du côté des lectures de la riche bibliothèque de Tullia, Tertullia a dévoré les œuvres de la poétesse Sappho. La jeune fille s’est aussi identifiée à Kallysto et, chez Ovide, avait lu l’histoire d’Iphis et Ianthé.

Tertullia a, pendant des mois, tenté de séduire Julia, qui semblait indifférente au jeu de la jeune fille. En réalité, bisexuelle également, Julia avait vite compris ce que cherchait Tertullia. Par vice, Julia a eu envie, elle qui avait été initiée aux mystères de Lesbos par Tullia, de faire la même chose, six ans après, avec la fille de Tullia. Elle fait venir Tertullia chez elle et lui accorde ce dont la jeune fille rêvait : être aimée par celle qu’elle considère comme l’incarnation de Vénus.

Julia prend désormais entièrement sous sa coupe Tertullia, qui s’est installée chez son amante, dont elle est follement amoureuse. Tullia, informée par Parsam et Lucia, n’a rien trouvé à y redire, bien trop occupée à « sa vie inimitable » avec Titus.
Julia s’affiche aux Thermes avec sa jeune maitresse, mais aussi sur les plages ou sur les bords du lac Lucrin. Elle la tient par la main, échange avec elle des caresses et des baisers. Nul n’ignore à Baïes que la fille de Tullia est désormais la femme de cette débauchée de Julia. Baïes, qui en a pourtant vu d’autres, est scandalisée par le couple lesbien que forment Julia et Tertullia.

Tertullia, nourrie, comme sa mère avant elle, des poèmes de Sappho, pense vivre une belle histoire d’amour. Elle a du d’emblée accepter la pluralité de Julia : cette hypersexuelle ne saurait se priver d’amants. Elle a exigé que son amante assiste à ses ébats. Tertullia a fini par dépasser le stade de la jalousie, mais sans pour autant être excitée par ce à quoi elle assiste, contrairement à ce qu’espérait Julia.

En quelques mois, Julia lui a tout appris, faisant de Tertullia une tribade. Elle a pourtant soigneusement évité de la déflorer, voulant choisir celui à qui elle offrira ce cadeau. C’est Lucius Atius Crassus, le grand amour de Julia, qui sera l’heureux élu. Lucius, depuis de longues années, a été relégué à la gestion des domaines des Crassus en Gaule. Son père l’a ainsi « sanctionné » car le jeune patricien refuse de se marier, voulant se réserver pour Julia, la femme qu’il aime. Comme il avait fait exiler Galla, la mère de Lucius, le riche sénateur Titus Atius Crassus éloigne ainsi son fils unique de Baïes, lieu qui, de son point de vue, est responsable de la débauche de l’épouse et du fils.

Atteint d’une maladie incurable, Crassus fait revenir début 64 son fils à Rome. Il n’en reste pas moins intransigeant. Si Lucius veut hériter de l’immense fortune de son père, il doit se marier pour pérenniser la « gens ». Lucius demande à son père un ultime délai de réflexion. Il veut en parler à Julia. Il se précipite donc à Baïes, sans prévenir son amante, qu’il n’a pas revue depuis 8 ans et qu’il est impatient de revoir. Bien qu’éloigné de Rome, Lucius s’est tenu soigneusement informé. Il sait en particulier que le sénateur Publius Antius Bibulus, le mari de Julia, est plus cocu que Claude ne l’a jamais été avec Messaline. Il se raconte même que Julia a eu une longue liaison avec le sénateur Cnaeus Arrius Antoninus, dont la fille, Arria Fadila aurait été en fait conçue avec Julia (voir » (34) : la vie inimitable »). Lucius veut convaincre Julia de mettre fin à sa fiction de mariage avec Bibulus et de l’épouser.

Il se présente donc, après une chevauchée épuisante, en pleine journée, à la Villa de Bibulus à Baïes. La servante qui l’accueille commence par lui dire que la Domina n’est pas libre. Les cris de plaisir qu’il entend le renseignent : elle est en train de baiser. Lui, il y a huit ans qu’il attend ce moment, qu’il pense à Julia et qu’il a envie d’elle. Il écarte la servante et va vers la chambre d’où viennent ces cris. Compte tenu de sa réputation, Lucius s’attendait à voir sa belle avec un étalon.

C’est la surprise, avec un spectacle d’un érotisme torride : deux jeunes femmes nues sont sur le grand lit, en train de se chevaucher, leurs clitoris se frottant l’un contre l’autre. Lucius reconnait immédiatement celle qui est au-dessus, celle qui possède et domine : c’est la blonde Julia, son amour. Par cette pratique des ciseaux, Julia se comporte comme un homme, en fututor.

La jeune femme brune qui est en dessous ressemble beaucoup à Tullia. Lucius comprend qu’il s’agit de la jeune Tertullia, la fille que la matrone hypersexuelle a conçue avec Valens, avant l’exécution de celui-ci. La jeune Tertullia enchaine les orgasmes, alors que Julia, forte de son expérience, parvient à se contrôler. Julia est diabolique avec ses caresses et ses baisers, sa langue prenant possession des lèvres de son amante et excitant les tétons en érection de la jeune femme.

• Oh par Vénus, Julia, c’est trop bon. Tu me tues ! Je suis à toi. Ego sum uxor tua ! Fac mecum potes quod vis (« Je suis ta femme. Tu peux faire de moi ce que tu veux)
Lucius se déshabille et s’approche des amantes. C’est Julia qu’il veut et ça fait huit ans qu’il attend ce moment. Il affiche une formidable érection.
Julia se précipite dans ses bras et l’embrasse fougueusement.
• Mon amour, quelle merveilleuse surprise !
• Je ne pouvais plus attendre. Tu m’as tant manqué. J’ai envie de toi, ma Julia !
• Moi aussi. Mais avant, j’ai quelque chose à te demander.
Elle désigne Tertullia :
• Tu as reconnu Tertullia, la fille de Tullia. Elle est devenue ma femme, elle est folle de moi. Je veux que tu fasses d’elle une vraie femme. Tu vas la déflorer devant moi, comme tu m’avais déflorée en présence de Tullia.
Julia n’a pas demandé son avis à la jeune fille. Mais elle sait que celle-ci fera tout ce que son amante désire.
S’adressant à Tertullia, Julia se montre très directive :
• On va le préparer et te préparer !
Julia tire sur une corde pour appeler une servante, afin d’obtenir de l’huile pour préparer la jeune vierge à son dépucelage.
Julia va d’abord apprendre à Tertullia à pratiquer une fellation sur Lucius. Tertullia, pas attirée par les hommes, s’applique pourtant, pour complaire à celle qu’elle aime.
• Hum, tu sais qu’elle ne se débrouille pas mal, en définitive !
• Elle a de qui tenir !
Puis Julia enduit généreusement sa main d’huile et pénètre son amante, avec quatre doigts, veillant toutefois à ne pas rompre l’hymen. Elle embrasse et caresse Tertullia et ordonne alors à Lucius de passer à l’action :
• Mets-toi à 4 pattes, cor meum ! Et toi, vas-y, pénètre-la !

Lucius n’est pas une brute machiste. En fait il est impatient d’en finir pour ensuite avoir droit à ce qu’il attend depuis tant d’années, faire l’amour à Julia. C’est ce qui l’amène à y aller sans ménagement.

Tertullia ressent d’abord une douleur, alors que son hymen est rompu. Pour la calmer, Julia met sa chatte devant sa bouche, Tertullia se concentrant sur le plaisir qu’elle donne à son amante, plutôt que sur le coït de l’homme qui se déchaine sur elle. Julia, de son côté, embrasse fougueusement Lucius. Le trio dont rêvait Julia est né. Devenue experte, Tertullia fait jouir Julia. C’est ce qui lui importe, plus que la chaleur et le plaisir qu’elle sent monter en elle, malgré elle, avec les coups de boutoir de Lucius, qui finit par se vider dans sa chatte.

Le trio reste ensemble et dormira peu cette nuit-là. Lucius et Julia font l’amour, le rôle de Tertullia étant de réveiller les sens des amants, avec ses caresses, ses lèvres, sa bouche. Elle se sent récompensée quand Julia s’occupe enfin d’elle et la fait jouir avec ses doigts et sa langue.

Au matin, les trois amants se réveillent, Tertullia contre Julia, celle-ci dans les bras de Lucius.

Le jeune homme explique alors sa situation. Julia lui dit d’emblée qu’il n’est pas question pour elle de divorcer de Bibulus, qui lui laisse faire tout ce qu’elle veut. Même pour Lucius, elle ne veut surtout pas renoncer à l’immense fortune de Publius Antius Bibulus.
Devant la mine déconfite de Lucius, Julia éclate de rire, affichant tout le cynisme qui caractérise la nouvelle reine de Baïes :

• Ne fais pas cette tête, mon amour. Je t’ai trouvé une épouse !

Lucius ne comprend pas immédiatement.

• Elle est là, il s’agit de la petite Tertullia.
• Tu ne me demandes pas mon avis, ose Tertullia.
• Tu as assez dit que tu étais à moi, ma petite. Réfléchis : vous serez mariés. Mais la réalité est que Lucius sera mon homme et toi ma femme ! Il faudra juste que tu donnes un fils à Lucius.

Tertullia se précipite dans les bras de Julia et la couvre de baisers, heureuse de la perspective de vivre avec celle qu’elle aime, même au prix de la couverture qu’est ce mariage.

• Mon père Crassus, connait la réputation de Tullia. Il la hait, depuis le scandale de la Bona Dea, qui a conduit à l’exil de ma mère Galla.
• Je connais l’avarice de ton père. Tu as un argument imparable. Tertullia héritera de la fortune de son père Vettius Valens et d’une partie de l’immense richesse de Tullia. Et pour finir de le convaincre, tu vas lui prouver que cette petite est fertile et donc la mettre enceinte. Ton cher père sera heureux de voir assurée la pérennité de son nom.

La cynique Julia obtient gain de cause. Elle commence par demander l’accord de Tullia, qui connait la nature des rapports entre Julia et sa fille. Tullia demande son avis à Titus, qui la pousse à accepter, estimant que « c’est un excellent partie » pour Tertullia. Il est vrai que l’amant de Tullia et la fille de celle-ci se sont toujours détestés et qu’il voit ainsi s’éloigner la fille de Valens.

Quant à Titus Atius Crassus, le père de Lucius, il fait d’abord la moue, quand il apprend que la promise est la fille de Tullia. Lucius avance alors l’argument de la fortune de la jeune fille, issue de celle de Vettius Valens et de Tullia. Et quand Crassus sait que la jeune femme porte l’enfant de Lucius, il donne son accord. Son état de santé ne lui permettra pas d’assister au mariage. Il disparaitra peu après, laissant à Lucius sa place au Sénat.

Personne, pas même Tullia, n’a pris la peine de demander l’avis de Parsam et Lucia, qui ont élevés Tertullia et qui, devenus chrétiens fervents, voient d’un très mauvais œil leur trésor entre les mains de la perverse Julia.

***

Le mariage de Tertullia et Lucius, au printemps 64, est l’occasion, pour Tullia, d’un retour de plusieurs semaines à Baïes.

C’est alors qu’elle revoit pour la dernière fois Sénèque, en disgrâce et qui s’est retiré dans ses propriétés. Il entreprend, à partir de cette période et jusqu’à son suicide forcé en 65, un long voyage en Campanie, dont la première étape l’amène à Baïes pour y retrouver sa chère Tullia.

Les deux amants font une dernière fois, avec beaucoup de tendresse, l’amour. C’est aussi l’occasion d’exprimer leurs regrets de n’avoir pas su s’avouer les sentiments si forts qui les avaient unis.

• Tullia, tu te souviens de notre première nuit ensemble, dans la villa de Fausta, il y a plus de 10 ans ? (Voir « 26 La Bona Dea »)
Tullia se blottit dans les bras de Sénèque, qui lui caresse tendrement les cheveux.
• 11 ans précisément. Comment pourrais-je oublier, Lucius Annaeus ? Ce jour-là, tu ne m’as pas baisé, comme tant d’autres, tu m’as fait l’amour. Je ne me suis jamais sentie aussi bien, rassurée, protégée, aimée, heureuse. Un peu comme quand j’étais une petite fille et que mon père, pourtant si sévère, si austère, me prenait dans ses bras. Je n’ai pas su alors te dire combien je t’aimais.
• Moi aussi, j’ai été bouleversé. J’ai failli te proposer que nous ne tenions pas compte de notre grande différence d’âge, que tu deviennes ma femme. Je n’ai pas osé.
• Je comprends que tu n’as pas voulu faire du mal à Pompeia Paulina. C’est une Romaine digne, qui t’aime et qui t’est fidèle.
• Je l’avais déjà trompée, tu le sais, avec Agrippine, sous Caligula, puis avec sa sœur Julia Livilla, ce qui m’a valu alors mon exil en Corse, décidé par Claude et suggéré par Messaline pour éliminer une rivale potentielle. Mais avec toi, c’était autre chose.
• Que veux-tu dire ?
• C’était plus qu’un adultère. J’étais follement amoureux et je le suis encore. J’avoue, j’ai eu peur, j’ai été lâche. J’ai craint la réaction de Néron, qui te voulait à l’époque. Je n’ai pas osé affronter le regard de ton père, qui t’avait totalement rejetée. Il y avait notre différence d’âge, les exigences de ta libido et surtout, en vieillissant, j’ai eu peur de ne pas être à la hauteur de tes besoins.
• Je sais au contraire qu’avec toi j’aurais trouvé cette stabilité, ce bonheur, tout ce que j’ai toujours cherché et que je n’ai jamais trouvé avec aucun autre, même Valens, même Parsam, même Titus.
• Non quia difficilia sunt non audemus, sed quia non audemus difficilia sunt (« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »)
Sénèque reprend un passage d’une de ses lettres à son fidèle ami Lucilius, gouverneur de Sicile. Sénèque serre Tullia contre lui, très fort et couvre son visage de baisers. Les yeux des amants sont brillants.
• Et si nous osions aujourd’hui ? Il n’est jamais trop tard.
• Ne dis pas de bêtise, mon amour. Je suis vieux et malade (Sénèque était asthmatique) et d’ailleurs ce soir, tu m’as épuisé ! Non seulement je suis en disgrâce, mais je sais que Néron a commandité une tentative d’empoisonnement contre moi. Poppée et Tigellin ne cessent de réclamer ma tête à Néron. L’empereur me hait désormais. Ma vie ne tient qu’à un fil.
• Je ne t’abandonnerai pas !
• Je refuse que tu te sacrifies pour moi. Tu as Titus désormais, tu es à lui, pour le meilleur et pour le pire. Je suis convaincu que, derrière le débauché, se révélera un jour une autre personnalité. Je sais qu’à sa façon, il t’aime et que tu ne peux te passer de lui.

Tullia et Sénèque s’endorment alors dans les bras l’un de l’autre, comme un vieux couple. Le lendemain, Sénèque reprend son voyage pour visiter une dernière fois ses amis en Campanie, dans tous les lieux de villégiature autour des golfes de Naples et de Sorrente, un long périple depuis Baïes, en passant par Baules, Misène, Puteoli, Oplontis, Stabiae, Herculanum et Pompéi.

***

Le séjour de Tullia à Baïes va être interrompu par un message de Titus qui réclame son retour à Rome. Tullia ne se pose pas de questions, son homme la réclame, elle le rejoint le plus vite possible, accompagnée de ses servantes, avec à leur tête la fidèle Marcia, dont le compagnon Decimus assure la sécurité du cortège. Tullia et son cortège mettent une semaine à couvrir les 178 miles romains qui séparent Baïes de Rome.

Dès son installation à la Domus Spurii, Tullia fait prévenir Titus de son arrivée à Rome. Titus abandonne sa jeune épouse Marcia Furnilla, pourtant enceinte de 5 mois, pour rejoindre sa maîtresse.

Dès son entrée dans la Domus, Titus ne s’embarrasse pas de convenances. Il ne peut se passer durablement de Tullia comme elle ne peut se passer de lui. Ils sont devenus fusionnels, quand bien même leur sont interdits les liens officiels. Et l’un comme l’autre ressentent le manque qui est la conséquence d’un séjour de plusieurs semaines de Tullia à Baïes. Titus prend Tullia par la main et la conduit vers la grande chambre.

À peine entrés dans la pièce, Titus déchire la tunique sous laquelle Tullia est nue. Ils veulent l’un et l’autre la même chose. Ils ne recherchent pas les caresses, les baisers, la tendresse, les préliminaires. Ils veulent baiser. Titus veut saillir cette femme qui est devenue sa concubine, et elle est à ce moment précis une femelle qui attend d’être prise par son mâle.

• Mets-toi sur le lit, femme et tends ta croupe !
• Oh oui, Titus, viens me baiser !

Tullia sent un sexe en pleine érection se présenter à l’entrée de son vagin. Il lui caresse la vulve avec son gland puis il la pénètre d’une seule poussée.
• Prends ça !
• Oh, par Vénus. Oui, vas-y ! Comme ça !

Elle gémit quand elle sent ce sexe se frayer un chemin dans ses chairs intimes. Titus est toujours aussi vigoureux. La verge dure se met à coulisser en elle pendant qu’il la saisit par les hanches. Il accélère la cadence et saisit ses seins qu’il pelote avidement tout en la pistonnant. De temps à autre, il lui assène des claques sonores sur le postérieur.

• Comme tu es bonne, ma louve ! Je ne peux plus me passer de toi !
• Je suis à toi, Titus ! Je t’aime, je suis ta femelle ! Baise-moi !!!!!

Titus donne des coups de reins amples, entrant et ressortant la totalité de son sexe. À chaque fois que Titus ressort, il marque une pause avant de replonger en elle, en pressant ses seins avec ses mains. De cette façon, Tullia ressent un manque quand il sort d’elle et cela renforce l’envie qu’il la reprenne.

Progressivement, Titus accélère la cadence et à chaque fois qu’il s’enfonce en elle, elle ne peut s’empêcher de gémir, d’exprimer ce plaisir qui monte en elle comme un cheval au galop.
Il la baise de cette manière pendant de longues minutes. Titus pilonne Tullia, avec une cadence régulière. Elle se laisse imposer la cadence, portée par le plaisir, tout en gémissant de manière ininterrompue.

• Je vais jouir en toi, je vais te féconder, après avoir fécondé mon épouse !
Tullia a 34 ans, âge avancé pour l’époque, même si elle est toujours splendide. Après trois grossesses et des avortements, ce n’est pas raisonnable, mais elle a envie que Titus lui fasse un autre enfant.

Titus a un coup de rein plus intense, une dizaine de saccades et dans ses pensées, Tullia a l’impression de s’ouvrir un peu plus à chaque coup, pour qu’il puisse aller plus profond encore. Tullia a un ultime orgasme quand son amant se raidit enfin, en se plaquant contre son postérieur, puis elle le sent éjaculer longuement en elle. Il se retire et elle sent son sperme s’écouler entre ses cuisses.

Titus la laisse souffler quelques minutes puis il l’embrasse, lui suce les tétons, puis la chatte. Cette fois, il frotte franchement le bouton de son clitoris, l’aspirant ou l’écrasant avec sa langue.

Il s’allonge sur le lit et lui demandé de venir le chevaucher. Tullia se met à califourchon sur son ventre, soulève ses fesses et Titus guide son sexe en elle.

• Oh que c’est bon, comme j’en avais envie !

Titus la soulève avec ses mains et recommence ses va et vient. Puis il s’arrête, invitant Tullia à continuer. Celle-ci lève et baisse son bassin en cadence, faisant entrer et sortir la queue de sa chatte. Elle s’applique, utilisant ses muscles vaginaux pour serrer la bite, voulant que Titus jouisse, qu’il éjacule à nouveau en elle. Vaincu, Titus perd le contrôle. Tullia le sent se vider en elle.

Tullia est heureuse. Ce soir, elle n’est pas l’épouse de Titus, mais elle est sa femme.

***

Après cette nuit torride, Titus informe Tullia de l’autre raison pour laquelle il a exigé son retour à Rome :

• Notre ami Tigellin est de plus apprécié par l’empereur, qui l’a chargé d’organiser une grande fête, comme celles que César apprécie quand il se rend à Baïes. Tu m’as compris ?
• Néron n’a donc plus de limites ? Jusqu’à présent, il partait du principe que ce qui se passait à Baïes restait à Baïes. Il veut faire une orgie à Rome ?
• Il n’y a plus Agrippine, Burrus ou Sénèque pour l’en empêcher.
• Et en quoi cela me concerne-t-il ?
• Tu es invitée à cette soirée. Tigellin l’a proposé à Néron, qui y tient beaucoup. Tu seras la vedette de la soirée.
• Mais que dit Poppée ? Elle sera furieuse !
• Depuis le décès de la petite Claudia Augusta, les relations entre l’empereur et Poppée se sont beaucoup détériorées. Ils se disputent souvent, même si César aime toujours sa belle épouse. Il veut lui montrer qu’il est le maître et que c’est lui et lui seul qui décide.
• Qu’as-tu répondu à Tigellin ?
• Que bien évidemment toi, ma louve, étais à la disposition de César, pour son bon plaisir !

À proximité des thermes de Néron, sur l’étang d’Agrippa, au Champ de Mars, Tigellin organise début juillet 64 une grande fête en l’honneur de Néron, dominée par les excès, le vin et le sexe.

Les historiens Dion Cassius et Tacite ont décrit cette orgie : au milieu de l’amphithéâtre et sur l’eau ont été placés de grands tonneaux en bois, sur lesquels étaient fixés des planches. Tout autour il y avait des lieux de débauche.

Les embarcations, ornées d’or et d’ivoire, sont menées par des mignons « rangés selon leur âge et leur spécialité dans l’érotisme ». Sur la rive, sont installées des lupanars, « remplis de dames de la noblesse et de prostituées nues ». Alors que tombe la nuit, de toute part résonne la musique et les lumières qui s’allument révèlent « des gestes et mouvements obscènes ».

Néron, Tigellin et leurs convives occupent l’espace central, se livrant à la bonne chère sur des tapis de pourpre et de moelleux coussins. « Les hommes, sans aucune retenue, jouissent à leur aise de toutes les femmes qui s’y trouvent. Il y a là les femmes les plus belles et les plus illustres, esclaves, libres, courtisanes, vierges, femmes mariées ; pas seulement des filles et des femmes du peuple, mais aussi des plus nobles familles.

Titus arrive avec les autres invités, en tenant la main de Tullia, seulement vêtue de voiles translucides. Néron l’accueille par un vers de sa composition :
• Colla Cytheriacae spendent agitata columbae (« le cou de la colombe de Vénus resplendit à chaque mouvement »)

Tullia observe Néron, qu’elle n’a pas revu depuis son « initiation », y compris lors du procès de la Bona Dea où elle était représentée par son avocat Quintilien. Il est loin le bel adolescent de ses souvenirs. Néron, qui n’a que 26 ans, est devenu obèse, avec un double menton, un visage boursouflé et des traits empâtés. Les excès de table et de boisson, ainsi que l’absence d’exercices physiques expliquent cette transformation. L’empereur ne se coupe plus les cheveux à la mode romaine, mais les laisse tomber sur ses épaules en dégradé. Il a également abandonné la tenue traditionnelle des Romains, ne portant plus de toges et de tuniques, mais de longues robes orientales en soie transparente, sans ceinture. Il a noué un foulard autour de son cou, pour préserver sa voix. Il arbore désormais une barbe rousse. Il est redevenu « Ahenobarbus », rappelant la cruauté et les vices de son père. Il n’a en tout cas plus rien à voir avec la dignité habituelle d’un empereur romain !

Néron se lève et s’adresse aux convives :

• Il y a 13 ans que j’attendais ce moment, que prétendait empêcher ma terrible mère. Titus, déshabille-la, je la veux ! Et toi, mets-toi à quatre pattes, César va te montrer qu’il vaut les nombreux amants que tu as eus, même mes amis Tigellin et Titus !
Tullia obéit et, sans surprises, en moins d’une minute, Néron va se révéler un éjaculateur précoce, bien davantage qu’il ne l’avait été lorsque Tullia l’avait initié à la demande d’Agrippine.

Par prudence, Tullia tente de simuler et d’encourager Néron. Celui-ci n’est pas dupe. Furieux, se sentant humilié, il ne s’occupera plus d’elle le reste de la soirée. Pour l’éloigner et la punir, Néron va livrer la patricienne à ses invités.

Poppée, qui était furieuse de l’invitation de Tullia, se réjouira de la façon dont les choses se sont passées, accablant Tullia, disant à Néron que « seule l’Augusta savait le satisfaire ». Poppée, à l’issue de leur étreinte, réclamera, une fois de plus, à Néron la tête de Tullia, comme il lui avait accordée celle de la pauvre Octavie. Mais Néron a promis à Tigellin d’épargner Tullia. Du moins pour le moment, alors que Tullia est devenue une obsession pour l’impératrice.

Titus, lorsqu’il entend les paroles de Néron, comprend leur signification pour Tullia. Il tente en vain de s’opposer à la volonté du tyran, qui, ce soir-là, avec ses mignons, dépasse les pires excès de son oncle Caligula. Néron l’éconduit sèchement, de même que Tigellin qui tente, lui aussi, d’épargner ça à Tullia. On ne s’oppose pas à la volonté de César, lequel a décidé d’offrir Tullia à ses invités. A tous ses invités.

Chacun a en effet, ce soir-là, la liberté de prendre à son gré celle qui lui plaisait, car il ne lui était pas permis de refuser qui que ce fût. Aussi la foule, composée de la lie du peuple, buvait avec excès et se laissait aller à une insolence brutale : « un esclave jouissait de sa propre maîtresse en présence de son maître ; un gladiateur d’une jeune fille noble sous les yeux de son père. »

Tullia sera bien incapable de se rappeler combien d’hommes l’ont possédé au cours de cette orgie, d’autant plus qu’ils y avaient été invités par César en personne !

Même lorsqu’elle était le jouet de Messaline ou quand elle se livrait aux pires débauches à Baïes, Tullia n’était allée aussi loin. Ce n’est que tard dans la nuit que Titus réussit enfin à exfiltrer sa maîtresse et à la ramener à la Domus Spurii, dans un triste état, portant en elle et sur elle les traces des nombreux hommes qui ont profité de son corps.
Pomponia va s’occuper d’elle. Elle est venue à Rome depuis quelques jours, car elle doit rencontrer discrètement Paul de Tarse et l’apôtre Pierre. Pomponia, aidée de Marcia et des servantes, va mettre plusieurs jours à apaiser les traces de cette orgie sur le corps de Tullia et dans son esprit. Tullia s’en veut de s’être laissée aller à avoir du plaisir, alors que les amants se succédaient sur elle. La première conséquence de cette terrible soirée pour Tullia est une fausse couche, qui lui fait perdre l’enfant qu’elle avait conçu avec Titus.

L’amour, désormais platonique, de Pomponia pour Tullia, ainsi que les soins qu’elle lui prodigue, soignent le corps et l’esprit de Tullia. Pomponia sait que Tullia est capable de retomber à tout moment dans ses terribles excès et surtout qu’elle aime follement Titus, impatiente de le revoir.

Titus a honte d’avoir entrainé Tullia dans cette orgie. Il est contraint de se rendre à Rete, auprès de sa famille, où Furnilla s’est retirée, pour fuir l’été torride de Rome et parce que la grossesse de son épouse légitime, à 7 mois, est difficile.

Titus est venu présenter ses excuses à Tullia de l’avoir entrainée dans cette bacchanale et de n’avoir pas su la protéger, d’avoir laissé ainsi celle qui partage sa vie être humiliée et bafouée. Tullia lui répond qu’il n’est pas responsable, qu’il ne l’a pas obligée et qu’il ne pouvait empêcher qu’elle se laisse aller à ses pires travers. Tullia ne cache pas sa honte d’avoir longtemps eu du plaisir lors de cette nuit sordide, avant que ses sens ne soient enfin rassasiés et qu’elle se contente de laisser faire, passivement.

Titus conseille également à Tullia, dès qu’elle a repris suffisamment de forces, de se retirer à Baïes. Il la reverra après la grossesse de Furnilla. Il est vrai qu’à Baïes, sa fille Tertullia approche également de son terme.

***

Tullia, qui se remet peu à peu de la terrible nuit du banquet de Tigellin, se prépare à rentrer à Baïes. Il fait, en ce mois de juillet 64, une chaleur épouvantable à Rome.
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, Tullia est brusquement réveillée par Marcia, accompagnée par son compagnon Decimus, le garde du corps de la patricienne.

• Maîtresse, c’est une catastrophe : un incendie s’est déclaré dans la partie du Circus Maximus contigüe au Palatin. Les entrepôts du Tibre, où sont stockées des matières inflammables, ont alimenté le foyer. Entrainées par un vent très violent, des flammèches diffusent le feu à une vitesse incroyable. En quelques heures, le Circus Maximus et toutes les constructions avoisinantes sont détruits et l’incendie s’étend vers le Palatin, le Caelius et l’Esquilin
• Ce n’est pas le premier incendie à Rome, les Vigiles vont le maitriser. Depuis Auguste, Rome dispose de 7 cohortes de mille hommes chacune.
• Sauf que les vigiles sont débordés, sont gênés par l’obscurité, par la cohue, par le manque d’eau. En plus, le Préfet des vigiles, Annaeus Serenus, a été renvoyé parce qu’il est le cousin de Sénèque !
• Les flammes vont bientôt atteindre la Domus, maitresse, dit Marcia.
• Pouvons-nous fuir ?
• C’est impossible ! Dès le début de l’incendie, la population, réveillée en pleine nuit, s’est déversée, affolée, dans les rues. À cause de l’étroitesse des voies, de l’obscurité, de la fumée, des femmes, des enfants, des vieillards sont piétinés dans la cohue. Il est impossible de traverser le Tibre, les ponts sont saturés. En plus de ça, les rues ne sont pas sûres : faute de gardiens, les prisons sont ouvertes et des prisonniers se sont évadés. Ils allument des torches et provoquent de nouveaux incendies, pour accroître la confusion et s’échapper.

Tullia garde son calme et donne ses ordres :

• Nous ne pourrons rien faire pour sauver la Domus. Nous avons la chance d’avoir les jardins les plus étendus du Palatin, après ceux de l’empereur. Nous devons nous y refugier.

Tullia, Pomponia et leurs proches quittent au plus vite la Domus. Marcia fait récupérer un maximum de provisions, alors que Decimus et ses hommes creusent en hâte des tranchées pour empêcher le feu d’atteindre les jardins. Tullia et les siens sont sauvés, mais elle voit l’orgueilleuse Domus, héritée de Lurco, réduite en cendres.

Tullia, Pomponia et les servantes ont toutefois pu sortir de la Domus les précieux manuscrits auxquels tient tant Tullia. Pendant 6 jours, Tullia et les siens vont rester dans les jardins de la Domus, miraculeusement épargnés, à proximité des ruines fumantes. Tullia aura le temps de penser qu’il y a 16 ans elle entrait dans cette Domus, où elle a passé des moments douloureux, sous la coupe de l’affreux Lurco, mais aussi vécu des amours intenses, en particulier avec Valens et Titus.

***

Néron passe alors l’été à Antium, station balnéaire de la côte tyrrhénienne où il a vu le jour et où il possède un domaine. Il profite d'un climat plus agréable en été que celui de Rome. On l'avertit des menaces que la propagation de l'incendie fait peser sur son palais, dont les diverses constructions allaient du Palatin à l'Esquilin. Rien néanmoins ne pourra en empêcher l'anéantissement.

Néron décide immédiatement de revenir pour combattre l’incendie. La place de l’empereur est à Rome. Il décide des mesures à prendre avec Tigellin, ancien Préfet des vigiles de 54 à 62, qui connait bien la lutte contre l’incendie. Néron se préoccupe de l’hébergement des sinistrés et de leur distribuer de quoi se nourrir. Il fait édifier, sur le champ de Mars, des baraquements provisoires. Il renforce les vigiles par des cohortes de la garde prétorienne. Il offre à la foule des sans-abri un refuge dans des zones préservées à l'ouest de la ville, au Champ de Mars et sur la rive droite du Tibre, dans la région actuelle du Vatican, où il possède des jardins. Il y fait construire des centres d'hébergement d'urgence et la subsistance y est assurée par des apports massifs de blé en provenance du port d'Ostie et de la campagne environnante.

Ces dispositions, prises afin d'obtenir le soutien populaire, n’atteignent pourtant pas leur but et n'empêche pas une rumeur selon laquelle l'empereur se serait mis à chanter la Chute de Troie, en contemplant la violence de l'incendie visible de son palais.

Le 24 juillet, on croit le fléau circonscrit, s’arrêtant sur les pentes de l’Esquilin. Les autorités font alors évacuer les zones sinistrées, y compris les jardins de la Domus Spurii. Tullia refuse de demander à être hébergée par son fils Caius, dont la maison sur l’Esquilin, héritée de son grand-père Marcus, a été épargnée. Tullia tient à rester avec ses serviteurs, au Champ de Mars.

Les flammes se raniment alors, mettant à mal, pendant trois autres journées, une zone du Champ de Mars, aux bâtiments plus clairsemés : plusieurs ensembles monumentaux furent détruits, mais les pertes humaines sont limitées. Il se trouve que le feu a repris dans une propriété appartenant à Tigellin. Cette propriété se situe au nord du Capitole, dans un quartier appelé Aemiliana. D'où de nouvelles accusations contre l'empereur, censé vouloir profiter de l'incendie pour fonder une « ville nouvelle ».

Pour vaincre l’incendie, il faudra avoir recours à la création d’une zone tampon, pour arrêter la progression de l’incendie. Il faut attendre le 27 juillet pour que l’incendie soit définitivement maitrisé.

Le centre monumental de la capitale, autour du Palatin, a particulièrement souffert : outre un bon nombre d'édifices publics, on évalue à près de 12.000 le nombre d'immeubles de rapport anéantis, celui des demeures particulières à plusieurs centaines, et il y eut sans doute des milliers de morts et plus de 200.000 sans-abri, dans une cité qui compte près d'un million d'habitants. Trois des quatorze régions (quartiers) qui constituent la ville (la IIIe, dite Isis et Serapis, la Xème, Palatin et la XIème, Circus Maximus) ont été complètement détruites, tandis que, dans sept autres, les dommages sont plus limités. Seules quatre régions sont intactes : la Ière (Porte Capène), Vème (l’Esquilin), la VIème (Alta Semita) et la XIVème (le Transtévère).

Malgré toutes les mesures qu’il a prises, la rumeur publique est insistante : c’est Néron qui a fait incendier Rome, avec la complicité de Tigellin. L’empereur a vu sa popularité diminuer sans cesse depuis l’assassinat d’Octavie et la multiplication de ses frasques, comme le banquet de Tigellin. On qualifiait Néron de matricide, d’assassin, de débauché. Il est désormais l’incendiaire.

Comment va-t-il réagir pour détourner la colère du peuple ? Quelles seront les conséquences de ces évènements pour Tullia, qui, en une seule nuit, a perdu une partie essentielle de son patrimoine ?

***

A suivre 36 : « La Domus Aurea »

Les avis des lecteurs

@ Bernard, en effet l'incendie fut précédé par une chaleur exceptionnelle

Merci à Daniel et Luc!
@ Bernard, c'est une coïncidence

Histoire Erotique
Je vais me répéter, mais tant pis: Toujours aussi passionnant.
Tullia a quand même payé très cher le fait de ne rien pouvoir refuser à César! Mettra-t-elle un bémol à ses envies?
Tu as bien raconté le grand incendie, le contexte, la durée, les conséquences pour le peuple et pour Néron.
Il est vrai qu'il faisait anormalement chaud sur Rome, et ce depuis plusieurs jours, et que l'incendie a été attisé par un vent fort et chaud, également inhabituel.
Et on ne parlait pas de réchauffement climatique à l'époque!...
Rassures-toi, je ne suis pas climato-sceptique...
Tu as donné le prénom de Tertullia à la fille de Tullia. Faut-il y voir un clin d'oeil à Tertullien, qui sera au siècle d'après un écrivain et se convertira au Christianisme? Ou est-ce une coïncidence?
Bernard

Histoire Erotique
Comme toujours, des éléments très intéressants sur la société romaine, notamment l'adultère, l'adoption....
Luc

Sappho a fait l'objet d'une chronique historique, publiée le 14 août 2017. Quant aux autres personnages mythologiques que tu mentionnes, je renvoie aux chroniques publiées le 6 avril 2022

Histoire Libertine
Je relève les allusions, dans les lectures de Tertullia, à la poétesse Sappho, et à des personnages mythiques comme Kallysto et, chez Ovide, à l’histoire d’Iphis et Ianthé. Il me semble que tu en as parlé dans d'autres textes publiés sur HDS
Julie

Histoire Erotique
Enfin!!!!
J'aime beaucoup!
Daniel

@ Didier, ce fameux banquet a été rapporté par les historiens romains, alors que, jusqu'à présent, Néron pratiquait ses excès loin de Rome, à Baïes.
Le tournant fut surtout l'incendie de Rome. Il est peu probable que Néron fut l'incendiaire, mais, aux yeux du peuple il était coupable, même s'il tenta de détourner la colère sur la "secte de Christos"

Histoire Erotique
Olga,
Tout d’abord merci pour tes réponses qui me rassurent, mais aussi m’inquiètent…
J’ajouterai que c’est encore un épisode globalement très sexe, avec une pointe d’Amour, mais également très historique.
Oui il y a de l’amour effectivement, avec ces retrouvailles entre Tullia et Sénèque où on parle là plus de sexe avec cette mise à nue des sentiments de chacun d’eux.
Ce qui me fait dire que la scène de sexe qui suit entre Titus et Tullia est très bien appropriée, car elle marque bien la différence entre ces deux rencontres, car cette fois ci il n'est plus question d'amour mais de « baise », désolé pour ce terme.
Sinon, il y a une belle mixité sexe et Histoire avec cette description bien détaillée minutieusement, dans son contexte, ses lieux et ses participants, de l'orgie sur l’étang d’Agrippa.
Tu as su bien sûr y apporter ta touche personnelle en faisant de Tullia le personnage central de cette orgie aussi bien auprès de la haute société que du bas peuple…
Historiquement, c’est la partie finale de ton récit concernant l'incendie de Rome de 64 qui est la plus intéressante.
L'incendie est y très bien détaillé aussi bien chronologiquement, que contextuellement avec les mouvements de panique, l’action des vigiles, mais aussi les hébergements d’urgence, mais aussi avec le triste bilan que cela eut sur Rome ....
J’ai bien apprécié en fin de récit ces bonnes allusions, précisions, sur l'attitude et les réactions de Néron lors de cette funeste semaine, ainsi que sur les rumeurs qui ont courues.
C’est encore là tout un excellent travail de recherche et de mise en forme que je tiens à souligner, à féliciter.
Didier

Merci Didier, je vais apporter quelques réponses à tes questions, sachant que tu as parfaitement résumer la situation de Tullia dans ce chapitre.
1) Titus, comme Tullia se sont laissés emporter par leurs excès. Ils en prennent conscience. Reste à savoir si Tullia est capable de contrôler son insatiable libido.
2) La fameuse «Domus Aurea » sera en effet au centre du prochain épisode. Je n'en dis pas davantage pour préserver le suspens
3) La persécution de Néron va affecter les proches de Tullia et la patricienne elle-même.
4) Âme damnée de Néron et grand ordonnateur de la persécution, l'abominable Tigellin va rester le protecteur de Tullia, toujours menacée par la haine que lui voue la terrible Poppée.

Histoire Erotique
Ce chapitre est dans la continuité du précédent, confirmant l’inexorable rechute de Tullia, mais pas que, fort heureusement pour notre belle héroïne.
Profitant que notre belle matrone vives pleinement sa tumultueuse passion avec Titus à Rome, Tertullia sa fille cadette, et ce malgré l'éducation de Lucia et Parsam, se donne à une Julia plus qu'heureuse de l'initier au tribadisme et d'en faire "sa chose", son objet sexuel.
C’est dans ce contexte qu’après une très longue absence Lucius, tenu par son père à une obligation de se marier afin d’hériter, rentre à Baïes pour retrouver enfin sa Julia avec le secret espoir de l’épouser.
Suite à une chaude nuit de retrouvaille, ayant pour point d’orgue la défloration de son amante, Julia, plus "manipulatrice" que jamais, décide, exige, par amour pour elle et pour le bien de tous, une union entre son amant Lucius et sa maitresse Tertullia.
Profitant du séjour à Baïes pour ce mariage, Tullia retrouve Sénèque pour une dernière nuit d’amour où tous deux s’avouent mutuellement leurs sentiments et leurs regrets les plus profonds.
Cette accalmie est cependant de courte durée, Tullia se devant sur demande de son mâle de rentrer à Rome afin d’être offerte comme « reine » d’une grande fête organisée par Tigellin en l’honneur de Néron.
Cette soirée n‘étant pour elle au final qu’une véritable descente aux enfers, car en ayant involontairement humilié César, et malgré les protestations de Titus et de Tigellin, notre belle héroïne se voit jeter en pâture à tous les hommes présents pour leurs bons plaisirs et envies, faisant ainsi la plus grande joie de l’haineuse Poppée, toujours autant désireuse de sa tête.
Fortement éprouvée, mais aussi honteuse de son attitude, lors de cette terrible soirée, notre belle héroïne est soignée et réconfortée pendant de longs jours par sa bien-aimée Pomponia, en séjour à Rome.
Décidée sur le conseil avisé d’un Titus repentant de se réfugier à Baïes, Tullia se voit cependant contrariée dans son projet par le soudain grand incendie se déclenchant en ce juillet 64 à Rome.
Pendant près d’une semaine, notre belle matrone fait preuve alors de réalisme, d’un grand sang-froid, et d’une parfaite maîtrise dans la gestion d’un sinistre détruisant entre autre sa splendide domus, révélant, démontrant ainsi une force de caractère, une détermination, insoupçonnée, insoupçonnable...
Une première question me vient, suite à l’orgie de Tigellin, avec des excuses pour Titus et de la honte pour Tullia, ne seraient-t-ils pas tous deux en train de s'assagir? ou du moins prendre du recul sur leurs débordements?
Sinon quelle suite nous prépares-tu derrière ce titre « La Domus Aurea » ?
Historiquement, il est connu que Néron persécuta les chrétiens suite à l’incendie de Rome. Ce fait sera-t-il au menu de ce prochain chapitre ?
Si oui, les proches de Tullia, Pomponia la première, risquent-t-ils pas d’en être victime ? Dans ce cas comment notre belle héroïne va-t-elle réagir ?
Tigellin et Titus ont su faire front à Néron face à la "punition" de Tullia, continueront-t-ils à être « complices » à l’avenir afin protéger Tullia du péril grandissant représenté par Poppée ?
En effet, Poppée ne risques-t-elle pas de profiter également des persécutions pour se débarrasser définitivement de Tullia ?
Didier



Texte coquin : Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (35) : « l’étang d’Agrippa »
Histoire sexe : Une rose rouge
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