Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (41) : « Diem perdidi »
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 22-06-2023 dans la catégorie Plus on est
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Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (41) : « Diem perdidi »
RESUME
Dix ans après s’être enfui en Égypte pour échapper à la folie meurtrière de Néron, Tullia, patricienne hypersexuelle, peut enfin revenir en Italie.
Elle a bien l’intention d’y reconstituer son triangle amoureux avec son amant Titus, héritier de l’empereur Vespasien et la reine Bérénice, son amante, elle aussi maitresse de Titus. Tullia a initié Bérénice au saphisme et la pousse à assumer pleinement son hypersexualité.
***
Alors que Bérénice fait le voyage avec Agrippa II depuis Césarée de Palestine, Tullia s’embarque à Alexandrie sur une galère impériale de la flotte de Misène, envoyée spécialement sur ordre de Titus. Son voyage sera « sage », contrairement à ce qui s’était passé, près de 10 ans auparavant, sur le navire Horus, où elle s’était offerte à l’équipage.
Les deux maitresses de Titus arrivent en Italie à quelques semaines de distance. La rapide galère est la première à rejoindre le port de Misène, siège de la marine impériale. Tullia y est accueillie par Caius Plinius, préfet de la flotte de Misène. Ami de Vespasien et de Titus, avec qui il a servi en Germanie inférieure, Pline l’ancien vient d’être nommé à ce poste stratégique.
Le port militaire de Misène a été créé par Auguste en 27 av. J.-C. Les Romains utilisent la configuration naturelle du port, qui consiste en une double baie (une interne et une externe), adaptant les espaces internes aux chantiers navals tandis que la partie extérieure est utilisée comme port proprement dit. Les navires de la flotte restent à l'abri dans la base en automne et en hiver : la navigation commence le 5 mars avec la fête dite Isidis Navigium en honneur de la déesse égyptienne Isis, patronne de la mer, des marins et l'activité maritime. Le port de Misène accueille la flotte « Classis Misenensis », qui a pour rôle, avec la Classis Ravennatis, basée à Ravenna, de contrôler toute la mer Méditerranée. Dans le voisinage immédiat de Misène se trouvent Baïes et ses villas de luxe, ainsi que le port de commerce de Puteoli.
En 65, Tullia a quitté l’Italie clandestinement, elle y revient aujourd’hui avec les honneurs. Sa plus grande surprise est de voir aux côtés de Pline ses amies Fausta et Pomponia, mais surtout ses trois enfants, réunis grâce à l’insistance de Pomponia et de Titus. Ils ont bien changé :
• Caius a 27 ans. Il est devenu le sénateur Caius Spurius Longus, très proche de l’héritier de l’empereur. Tullia ne l’a pas revu depuis les obsèques de son père Marcus, 13 ans auparavant. Il était alors très hostile à sa mère et très critique sur sa conduite. Tullia découvre à ses côtés une jolie brune dont elle devine les origines hispaniques, Licinia, la fille du sénateur Lucius Licinius Sura, un homme qui monte, un proche des Flaviens et de Trajan. Licinia porte dans ses bras un bébé d’un an, qui porte évidemment le prénom de Marcus, comme son arrière-grand-père. Caius est là parce que Titus le lui a demandé. Il a été élevé par son grand-père dans le rejet d’une mère honnie, dont la réputation sulfureuse a longtemps empêché son mariage, lequel n’a été possible que grâce à l’intervention de Titus.
• Tertullia a 26 ans. Elle aussi est brune, les traits de son visage rappelant à Tullia ceux de son père, son premier grand amour, le docteur Vettius Valens, exécuté à l’issue du complot de Silius et de Messaline. Tertullia est entourée de son mari Lucius Atius Crassus, et de leur amante commune Julia, la nièce de Fausta. Tertullia tient la main de son fils de 11 ans, qui a reçu le prénom de Titus, pas pour flatter l’héritier de l’empire, mais en référence au père de Lucius. Lucius, sénateur également, est, lui aussi, un proche de l’hériter de l’empire.
• Domitia, sa cadette, a alors 18 ans. Sa ressemblance avec Tullia est frappante. La patricienne l’a conçu avec Titus. Celui-ci n’a pas pu la reconnaitre mais veille à l’avenir de sa fille. Il l’avait fait adopter en 63 par le riche plébéien Curtilius Mancius et, en 73, il lui a fait épouser le sénateur Cnaeus Domitius Curvius Lucanus. Un très beau mariage pour Domitia Curtilia Mancia, nom officiel de Domitia depuis son adoption. Ce qui surprend Tullia est la présence aux côtés du couple du frère de Lucanus, Tullus. Tullus et Lucanus gèrent leur immense fortune en indivision. Ils partagent tout, même la jeune épouse de Lucanus. Domitia ne sait d’ailleurs pas lequel des deux frères a conçu sa fille, Domitia Lucilla.
Tullia est donc trois fois grand-mère. A 45 ans, elle a atteint un âge avancé par rapport à la moyenne de la population, où l’espérance de vie à la naissance se situe entre 30 et 35 ans. La situation de Tullia est particulière. Issue de la plus haute aristocratie romaine, elle a toujours veillé à préserver sa beauté, malgré les excès auxquels sa libido l’a poussé.
Ceux qui l’accueillent sont stupéfaits. Tullia n’a presque pas changé, elle est toujours aussi séduisante et sa beauté est aussi éclatante qu’il y a dix ans. Le changement que tous notent cependant est qu’une matrone était partie alors et que c’est une belle orientale qui revient. Tullia, qui, contrairement aux pratiques des matrones romaines, n’a jamais craint le soleil tout en évitant ses excès, affiche le visage d’une Égyptienne. Cela est renforcé par le fait qu’elle a teint ses cheveux châtains blonds en noir, qu’ils sont tressés et coiffés comme l’étaient ceux de la reine Cléopâtre. Ce n’est pas à l’amante de César et Antoine que Tullia veut ressembler, mais à la reine Bérénice.
Tullia aurait aimé que Titus soit présent pour l’accueillir et son absence la déçoit. Pline lui remet un message de la part de l’héritier de l’empire, où il lui explique qu’il est retenu par les travaux du Sénat, Vespasien lui déléguant de plus en plus ses fonctions. Il ajoute seulement qu’il souhaite qu’elle se rende dès que possible à Rome, où elle pourra s’installer dans l’aile du Palatin qui est attribué à Titus. Il annonce à Tullia que la spoliation dont elle a été victime après sa proscription sera réparée. Il termine en lui disant combien il est impatient de « baiser Néférou et Bérénice », allusion aux quatre années où Tullia a été prostituée sacrée dans un temple d’Isis.
Vespasien a eu beaucoup de mal à accepter de revenir sur la confiscation des biens de Tullia. Outre qu’il continue à détester « la putain de Titus », son avarice légendaire a été bousculée sur insistance de son fils. Les mines d’argent en Hispanie et les terres en Italie ont été restituées. Le terrain de la Domus, détruite lors du grand incendie de Rome et les vastes jardins qui l’entouraient, qui se trouvaient au pied du Palatin, ne peuvent par contre revenir à Tullia. Vespasien a certes mis fin au projet de Domus Aurea, mais les terrains sont utilisés pour d’autres projets, de vastes jardins publics, le Forum de la Paix et l’amphithéâtre Flavien, le futur Colisée. En compensation, Tullia reçoit de vastes terrains dans la XIVème région de Rome, sur la rive droite du Tibre, dans la plaine vaticane. C’est loin du centre historique, mais Tullia acceptera cette offre, qui lui permet de reconstruire une nouvelle Domus avec de vastes jardins. En attendant, quand elle séjourne à Rome, elle vit au palais, dans les appartements de Titus. Avec Titus et Bérénice.
Après son retour, Tullia passe plusieurs semaines dans sa Villa de Baïes. C’est l’occasion de retrouvailles avec ses amies Pomponia et Fausta, à qui elle raconte ses aventures. Elle le fait avec beaucoup de retenue envers Pomponia la Chrétienne, qui souffre que Tullia, malgré ses prières, ne cesse de retomber dans ses travers, c’est-à-dire dans le péché. Pomponia est inquiète pour le salut de l’âme de sa chère Tullia, du fait que Tullia a été, pendant toutes ces années, une adepte d’Isis, une prêtresse qui a activement pratiqué la prostitution sacrée. Tullia a certes compris qu’en faisant d’elle une prostituée sacrée, les prêtres d’Isis se sont servis d’elle. Elle revient donc à son agnosticisme, mais n’est toujours pas prête à rejoindre la rigoureuse religion de Pomponia. Tullia fait davantage de confidences à sa vieille complice Fausta, à qui elle raconte ses frasques par le menu détail, mais aussi qu’elle a rencontré l’amour en la personne de Bérénice.
Tullia met aussi à profit cette période pour renouer avec sa famille et faire connaissance avec ses petits-enfants. Ses relations restent froides avec Caius, qui n’est là que parce que Titus le lui a demandé. Elle a aussi compris que ses filles Tertullia et Domitia ont hérité de sa libido incontrôlable. La première est sous la coupe de Julia, qui l’entraine dans ses orgies et la « prête » à ses invités. Devenue veuve depuis le décès de Bibulus deux ans auparavant, Julia est la véritable femme de Lucius. Tertullia n’est qu’un jouet aux mains de la perverse Julia, qui règne sur les nuits de Baïes.
Quant à Domitia, Tullia a confirmation que Lucanus et Tullus, se partagent la jeune femme et qu’elle est, elle aussi, un pion dans l’ambition politique des deux frères.
Tullia remercie Pomponia pour sa gestion avisée de la propriété de Baïes. Malgré la confiscation d’une partie de la fortune de Tullia, Pomponia, aidée par les esclaves et serviteurs de la maison, a réussi à effacer les lourdes traces du tremblement de terre de Pompéi en 62 et de la grande tempête de l’hiver 65.
***
Quelques semaines après la rapide galère impériale qui a ramené Tullia en Italie, le lourd navire qui transporte Hérode Agrippa II, Bérénice et leur entourage, arrive à Puteoli, dans le cadre d’un voyage officiel à Rome. Ils sont accueillis par Domitien, le plus jeune fils de Vespasien, qui occupe la fonction honorifique de consul suffect.
Agrippa II est le frère ainé de Bérénice. Contrairement à son père, qui a régné sur la Judée, Agrippa II est un roitelet dont les possessions sont les anciennes tétrarchies de Lysanias, de Varus et de Philippe (la Batanée, la Trachonitide, l'Auranitide), auxquels les Romains ajoutèrent, au début des années 60, une partie de la Galilée, autour de Tibériade et la Pérée, à l’est du Jourdain et de la Mer Morte. Sa capitale est à Césarée de Philippe, sur le Mont Hermon, mais il préfère vivre sur la côte, dans son palais de Ptolémaïs.
En 67, Agrippa II a reçu magnifiquement Vespasien à Césarée de Philippe, sa capitale. Après la chute de Jérusalem il y reçoit à nouveau Titus, l’amant de sa sœur et il y célèbre de grands jeux en l'honneur de la chute de Jérusalem. Titus et Bérénice s’étaient ensuite rendus en Égypte, pour y retrouver Tullia.
Après la défaite des révoltés juifs, pour le remercier, Vespasien octroie à Agrippa II de nouveaux territoires au nord qui n'ont pratiquement aucun habitant juif, le territoire de Chalcis.
Bérénice, veuve à l’issue de ses deux premiers mariages, joue le rôle de reine à ses côtés. Des rumeurs insistantes d’inceste vont peser sur elle et Agrippa, d’autant qu’elle s’était séparée de son troisième mari, Polemon II, roi de Cilicie, pour revenir auprès de son frère en 54.
Bérénice jouit d'une certaine popularité que son frère ne manque pas d'exploiter à son profit, surtout que lui semble plutôt méprisé de ses compatriotes.
Cette visite officielle est une nouvelle occasion de remercier ce fidèle allié de Rome, qui est décoré des ornements de la préture. À la suite de ce voyage à caractère officiel, Bérénice s'installe au palais où elle vit maritalement avec Titus.
Dès leur première étreinte, Bérénice est claire avec Titus : elle est venue à Rome pour épouser Titus, si Tullia est d’accord. Elle ajoute qu’elle est aussi venue pour Tullia, qu’elle l’aime et ne peut plus se passer d’elle. Elle exige donc que le « triangle d’Alexandrie » soit rétabli, ici, à Rome.
Titus sait que cela va faire scandale et déplaire à son père. Mais cette fois, il ne veut renoncer ni à Tullia, ni à Bérénice, ni au pouvoir. Il se pense en position de force.
Tullia rejoint Titus et Bérénice et, désormais, la « vie inimitable » se passe à trois. Comme ses proches, Titus est toujours émerveillé par la beauté et la sensualité de Tullia. Il note aussi sa transformation physique, une ressemblance certaine avec Bérénice. Dix ans en Égypte ont donné à Tullia l’apparence d’une orientale. Titus connait aussi la force des sentiments entre Tullia et Bérénice. Ses deux femmes sont follement amoureuses l’une de l’autre et le menacent plusieurs fois de le quitter pour vivre leur passion, seules, à Baïes. Titus baise Bérénice et Tullia, mais celles-ci préfèrent faire l’amour entre elles. Les frasques du trio se déroulent à Rome et à Baïes, avec ou sans Titus. A Baïes, dans les banquets de Julie et de Fausta, aux Thermes où Tullia retrouve ses habitudes d’évergète, sur les rives du lac Lucrin ou les plages, Tullia entraine Bérénice dans ses débauches. Bérénice suit Tullia. Elle veut être à la hauteur des attentes de son amoureuse, qui prend tant de plaisir à l’offrir à d’autres hommes et à être témoin de sa jouissance.
Titus, qui était si dominateur, a perdu le contrôle du triangle. Lui qui avait découvert le candaulisme avec Tullia, il se rend compte que celle-ci le pratique avec Bérénice. Bérénice n’est pas fidèle à Titus, mais à Tullia. Et cela n’arrange pas la réputation détestable qu’a « la putain orientale » à Rome.
Bérénice semble pourtant au sommet de sa puissance, mais en l'absence de mariage avec le prince sa position demeure fragile. Bérénice va se comporter pendant quatre ans comme l’épouse de Titus. Tullia, de son côté, pousse Titus à épouser Bérénice. Titus promet ce mariage à la princesse, mais repousse la décision à son avènement à l’empire.
Pendant près de quatre ans, Titus va vivre comme un monarque oriental, avec ses deux concubines. La vie privée de Titus choque beaucoup les Romains et pas seulement parmi les plus conservateurs. Les critiques, de plus en plus nombreux, estiment que Titus va plus loin que Néron dans la débauche et qu’il est le jouet de « deux putains tribades ».
Il y a aussi, au Sénat, une opposition à caractère plus politique. Pour les conservateurs du Sénat, un Romain ne peut s’unir à une « barbare ». Ils sont scandalisés par l’idée qu’une reine étrangère épouse l’héritier de l’empire, une union qui leur rappelle celle de Cléopâtre avec César, puis avec Antoine. En outre, Bérénice, pas plus que Tullia d’ailleurs, ne peut plus donner d’enfant à Titus. La vie privée de Titus va réveiller, plus d’un siècle après, la vieille haine qu’Octavien avait suscité contre « l’étrangère », la « Regina Meretrix ». Pour ses adversaires, Bérénice=Cléopâtre !
Une véritable campagne est orchestrée contre Bérénice et sa mauvaise influence sur Titus. Tullia n’est attaquée que parce qu’elle est l’amante de Bérénice. La princesse souffre d'une réputation exécrable, incestueuse et tribade. Le poète Juvénal écrivit ainsi au sujet d’un diamant que possédait Bérénice : « C’est celui dont jadis le roi juif Agrippa paya les faveurs incestueuses de sa sœur ». Il est significatif que Juvénal ne cite pas Bérénice pour critiquer sa liaison avec Titus, mais pour dénoncer un inceste présumé qu’il ne mentionne d’ailleurs qu’en passant.
Sans le vouloir, en aggravant encore la réputation exécrable de Bérénice, en affichant leur liaison saphique et en la poussant à la débauche, Tullia aura ainsi largement participé à la chute de la princesse.
Tullia, qui n’a jamais eu la fibre maternelle, prend cependant soin de Julia Titii, la fille que Titus a eue avec sa seconde épouse, Marcia Furnilla et qui est alors âgée de 11 ans. Julia a été séparée de sa mère à un an, suite au divorce de ses parents. Son père a été longtemps absent, car parti à la guerre de 67 à 71. Julia a été élevée à Reate, par sa grand-mère Domitilla, puis par Caenis, la concubine de Vespasien. Tullia va apporter beaucoup d’affection et toute son immense culture à cette enfant dont le destin sera tragique.
***
Vespasien meurt le 23 juin 79, dans sa 70ème année, à Aquae Cutiliae, une station thermale, à l’est de Reate, la ville d’origine des Flaviens.
Sa succession a été soigneusement préparée et doit revenir sans discussion à Titus. Pourtant de nombreuses voix s’élèvent au Sénat contre l’influence orientale, jugée néfaste, alors qu’est stigmatisée une vie privée scandaleuse.
Les proches de Titus demandent à le rencontrer pour le convaincre qu’il doit radicalement changer de comportement. Dans la délégation, figurent des membres de la famille flavienne, comme son cousin Titus Flavius Sabinus, le fils de l’ancien Préfet de Rome, des notables, comme le rhéteur Quintilien, le sénateur Lucius Sura (le beau-père de Caius), Marcus Ulpius Trajan, qui est de retour à Rome après avoir été propréteur en Syrie et s’être distingué contre les Parthes, les consuls suffects Lucius Junius Caesennius Paetus et Publius Calvisius Ruso. Pline l’ancien a fait le voyage depuis Misène, en compagnie de Lucius Atius Crassus, sénateur et gendre de Tullia. Il y a un absent de marque, le frère de Titus, Domitien, qui jalouse son frère et espère que sa conduite va l’écarter de la succession de leur père.
La discussion est longue et difficile. Ses proches disent à Titus qu’il passe pour un homme violent, avide et dépravé. Ils sont surtout venus empêcher son mariage avec Bérénice et obtenir qu’il change de conduite. Tous soutiennent son cousin Sabinus quand il exige qu’il renvoie « ces deux femmes qui ternissent sa réputation ». Lucius, poussé par sa maitresse Julia, trahit sans scrupules celle qui fut son initiatrice et qui est depuis 15 ans sa belle-mère.
Titus, depuis qu’ils ont combattu ensemble en Germanie inférieure dans la XVème Légion, a un immense respect pour Pline l’ancien, qu’il a fait nommer préfet de la flotte de Misène. Pline est un grand ami de Titus, à qui il a dédié son « Histoire naturelle », publiée deux ans auparavant. Pline est catégorique au sujet de Bérénice : « une telle union portera un coup fatal aux efforts pour consolider la dynastie de Vespasien. » Pline recommande aussi à Titus de prendre ses distances avec Tullia, à cause de sa terrible réputation. Il a des mots très durs : « ce n’est pas une patricienne, une matrone. C’est une prostituée, pire que Messaline ! »
Titus comprend alors que le Sénat et le peuple romain n’admettront jamais ni un mariage avec Bérénice, ni qu’il poursuive son mode de vie scandaleux. Il capitule, mais cette fois devant ses amis et ses proches. Entre le pouvoir d’un côté, Bérénice et Tullia, de l’autre, il a choisi.
Quintilien a plus tard rapporté au poète Martial que Lucius est allé jusqu’à suggérer à l’empereur d’expulser les deux femmes d’Italie. Le consul suffect Ruso ajouta : « comme ça ces deux tribades pourront vivre ensemble ». Titus jeta à l’un et l’autre un regard noir et ne pardonna jamais son cynisme à Lucius.
Titus est un militaire et un macho romain, qui ne sait guère exprimer ses sentiments. Il fut très direct, brutal, maladroit, cruel, avec Bérénice à qui il ordonne de quitter Rome, « invitus invitam » (malgré lui, malgré elle), selon les mots de Suétone.
Bérénice se montra quant à elle d’une dignité exemplaire : ni cris, ni larmes, ni reproches. Elle comprend que Titus a choisi le pouvoir.
• Je vais donc retourner en Galilée. Et Tullia ?
• Je dois aussi cesser de la voir, car notre triangle a fait scandale. Si elle le souhaite, elle est libre de t’accompagner.
• Je veux te donner un dernier conseil et une ultime preuve d’amour. Tullia n’a jamais cessé de t’aimer depuis près de 25 ans. Épouse-la !
Titus est surpris. Il connait la passion de Bérénice et de Tullia et ne comprend pas pourquoi Bérénice renonce à un tel amour. Elle ne le fait pas pour Titus, même si elle est convaincue que l’empereur retournera vers Tullia. Elle le fait parce qu’elle ne veut pas que Tullia connaisse un nouvel exil et quitte, définitivement sans doute, ses enfants et ses proches.
***
Bérénice ne peut quitter l’Italie sans revoir une ultime fois Tullia. Puisqu’elle doit embarquer à Putéoli, elle fera un séjour à Baïes. Ce séjour ne peut durer que quelques jours, car le bateau de Bérénice doit lever les voiles avant que la mer ne soit fermée pour la saison hivernale.
Tullia est désespérée. Titus lui a envoyé une longue lettre, où il lui dit que c’est un terrible déchirement pour lui de se séparer de Bérénice et de s’éloigner d’elle. Il lui répète qu’elle est libre de suivre sa bien-aimée.
En présence de Bérénice, Tullia pleure toutes les larmes de son cœur. Elle supplie son amante de la laisser venir avec elle :
• Je ne peux pas me séparer de toi, vivre sans toi.
Bérénice lui parle de ses enfants. Tullia balaie l’argument :
• Caius ne pense qu’à sa carrière politique. Et mes pauvres filles sont le jouet, l’une, Tertullia, d’un couple de pervers, l’autre Domitia de l’ambition de deux frères.
Bérénice évoque alors Pomponia, dont la santé décline et qui a besoin de son affection. Bérénice parle aussi de la petite Julia Titii, qui, pour la première fois de sa vie, a trouvé une mère et qui, elle aussi, a tant besoin de Tullia.
Puis elle lui dit :
• Titus reviendra vers toi. Tu es sa femme et tu l’aimes, malgré ses lâchetés et ses trahisons. Tu dois l’épouser !
• C’est toi, ma femme ! Tu ne m’aimes plus ? Je ne te plais plus ? Je suis prête à être ton ombre, ta servante, ton esclave !
Tullia se met à genoux, ses bras entourent les jambes de son amante.
• Je n’ai jamais aimé aussi fort que je t’aime, Tullia et je vais te le montrer !
• Avant je veux te demander pardon. C’est mon comportement qui a contribué à ton rejet. J’ai exagéré. Tout cela est de ma faute. Il est juste que mon cœur soit brisé !
• Cesse de dire des bêtises ! Je n’avais aucune chance d’être acceptée par les Romains. Ils me haïssent comme ils ont haï la grande Cléopâtre. J’ai été présomptueuse de croire que je pouvais réussir. Je veux aussi te dire que, depuis que je te connais, je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie. Je t’aime Tullia, mon cœur est à toi !
Bérénice s’approche de sa maitresse. Elle la prend dans ses bras, fait tomber la tunique de Tullia. Tullia hoquète, les larmes lui coulent, les baisers de Bérénice sèchent ses pleurs. Ses baisers sont torrides, sa langue prend possession de celle de Tullia, alors que ses mains caressent chaque centimètre de peau de celle qu’elle aime à la folie. Tullia a les yeux fermés, sentant monter son excitation. Bérénice descend lentement vers la vulve de sa femme, s’attardant longuement sur les seins de son amante :
• Comme j’aime ta poitrine ma Tullia ! Te seins m’ont toujours fasciné !
Les doigts de Bérénice fouillent la chatte de Tullia, branlent son clito. Bérénice pousse son amante vers le lit et se place entre ses cuisses. Depuis que Tullia l’a initiée au saphisme, dix ans auparavant à Alexandrie, Bérénice a bien changé. C’est elle qui prend l’initiative. Elle veut entièrement se dévouer au plaisir de Tullia. Sa langue fouille les moindres recoins de la chatte de la Romaine. Tullia perd tout contrôle :
• Oh mon amour, tu me tues ! Bouffe-moi la chatte. Oh ta langue est diabolique. Attention, je vais gicler !
Bérénice ne lâche pas prise. Elle veut boire le nectar de Tullia. Celle-ci se laisse aller et sa cyprine souille le visage de son amante.
Les deux tribades sont dans les bras l’une de l’autre, Bérénice caresse les cheveux de Tullia, qu’elle appelle « mon bébé ». Tullia a envie, à son tour, de faire jouir Bérénice. Celle-ci se montre directive :
• Je n’en n’ai pas fini avec toi, femme ! Ce soir, je suis le fututor. Je vais te baiser !
Bérénice commence par la pratique des ciseaux, son clitoris se frottant contre celui de Tullia. Mais elle veut plus et plus fort. Elle tire sur une cordelette pour appeler une servante. C’est la fidèle Marcia qui apparait, heureuse de voir sa maitresse épanouie dans les bras de celle qu’elle aime.
• Marcia, amène-moi « Memnon ». Je vais baiser ma femme !
Marcia aide Bérénice à ajuster autour de sa taille le monstrueux gode-ceinture hérité de Cléopâtre et de Messaline. Elle commence par prendre Tullia face à face, en mettant ses jambes sur ses épaules, pour que la pénétration soit le plus profond possible. Puis elle la fait se mettre à quatre pattes, pour la baiser en levrette. Bérénice se déchaine, se montre d’une incroyable brutalité. Elle ne baise pas Tullia, elle la défonce, elle la démonte !
Tullia enchaîne les orgasmes, la sueur coule de son front, sa bouche se tort, ses yeux se voilent. Bérénice marque les épaules de Tullia avec ses dents, lui fait des suçons dans le cou, la laboure avec ses ongles. Loin de se plaindre, Tullia lui demande de continuer, de la baiser plus vite, plus fort, plus profond !
Bérénice se met à insulter sa bien-aimée :
• Tu aimes ça te faire mettre par une belle queue, petite salope !
• Oh oui, J’aime ça !
• Je pense à toutes les bites que tu t’es prise depuis toutes ces années, des centaines, plutôt des milliers
• Oh oui, j’en aurais voulu davantage, tu sais !
• Oui je sais. Tu es une putain. Tu es Danaé, tu es Néférou !
• Oui je suis une putain !
• Tu as aimé ça, n’est-ce pas, à Suburre, à Akhnîm ? Et le voyage sur le Horus !
• Oh oui, j’ai adoré !
• Tu n’en n’as jamais assez ! Tu es une chienne, une catin, mais je t’aime ! Jouis, mon amour ! Jouis ! Jouis !
Tullia se relâche et son orgasme est une délivrance. La jouissance ultime de Tullia est d’une violence inouïe, mélange de souffrance et de plaisir. Marcia dira à Fausta qu’elle n’a jamais entendu Tullia couiner ainsi comme une louve en chaleur.
Après une telle séance, les deux femmes, brisées par la violence du plaisir, vont s’endormir dans les bras l’une de l’autre. Le plaisir de Tullia a suffi à déclencher un orgasme chez Bérénice, qui, au réveil de son amoureuse, la laissera enfin s’occuper d’elle, récompense accordée en échange du plaisir inouï que Bérénice a donné à sa compagne.
Cette étreinte a été d’une rare brutalité, Bérénice étant sortie de ses habitudes et de sa nature pour le plus grand plaisir de Tullia. Les jours suivants, les deux femmes se montrent insatiables, elles ont faim l’une de l’autre, mais sont infiniment tendres, faisant l’amour avec beaucoup de douceur.
Tullia fait preuve en apparence d’un immense courage en accompagnant Bérénice au port de Puteoli, où un navire doit ramener la princesse dans sa patrie. L’une et l’autre retiennent les larmes, mais ne veulent pas se séparer, se serrant dans les bras, se couvrant de baisers, amoureuses comme au premier jour, il y a dix ans, à Alexandrie. Il faut que le capitaine du navire insiste sur la nécessité de prendre la mer, arguant que, en cette fin de juillet, la saison est déjà très avancée, pour que Tullia consente à lâcher sa Bérénice, sur un ultime baiser, promettant de se revoir, se répétant leur amour éternel.
Ce n’est que lorsque le navire est loin que Tullia laisse éclater son désespoir infini. Sa crise d’hystérie est aussi forte que dans les pires moments de son existence, après la mort de Vettius Valens, de Parsam et Lucia ou d’Epicharis. Tullia se roule par terre, pleure toutes les larmes de son corps, laboure son visage jusqu’au sang et pousse une longue plainte, avant de perdre connaissance. Pomponia et Fausta, qui s’y attendaient, l’ont accompagné à Puteoli et la ramènent à la villa de Baïes.
***
Titus a, contraint et forcé, sacrifié une nouvelle fois sa vie privée et son bonheur personnel à ses devoirs envers Rome. Il cache sa douleur privée et sait le mal qui a ainsi été fait à Bérénice et Tullia.
Il change radicalement sa personnalité et la perception qu'a de lui le peuple romain. Pendant son court règne de deux ans, Titus se montre un prince idéal aussi bien dans ses méthodes de gouvernement qu’auprès de ses sujets. Du jour au lendemain ses défauts s’effacent devant « les plus rares vertus », selon les mots de l’historien Suétone. Il a saisi l’importance de ses fonctions et de la dynastie flavienne fondée par son père.
Il choisit ses conseillers parmi les hommes les plus respectables de Rome. Il délaisse ses nuits d’orgie pour des repas officiels visant plus l’agrément des convives que l’étalage du luxe. C’en est fini de cette « vie inimitable », menée aux côtés de Tullia et de Bérénice, inspirée de l’exemple d’Antoine et de Cléopâtre.
Cette simplicité affichée n'empêche pas Titus d'inaugurer en grande pompe, en l'an 80, le plus grand site de jeux de l'Antiquité, l'amphithéâtre flavien, commencé sous Vespasien.
Cet immense amphithéâtre, situé entre l'Esquilin et le Cælius, est le plus grand jamais construit dans l'Empire romain. Il est plus connu sous le nom de Colisée. Le nom de « Colosseum » étant dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité, ornant initialement l'entrée de la Domus aurea. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron, frappé de « damnatio memoriae », cette statue a été remodelée en une effigie d’Apollon, dieu du soleil, avec ajout de la couronne solaire. Pouvant accueillir 50.000 spectateurs, le Colisée est utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine.
Pour l'inauguration du Colisée, Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Il programme 100 jours de jeux. Des milliers de fauves, mais aussi 2.000 gladiateurs, ce qui en dit long sur la cruauté d’une civilisation raffinée, sont sacrifiés pendant ces jeux inauguraux. Le grand regret de Titus, lors de ce grand moment de gloire pour les Flaviens, est l’absence à ses côtés de ses deux femmes, Tullia et Bérénice.
La tradition prête à Titus ce mot : « Diem perdidi » (j'ai perdu ma journée), prononcé lorsqu'il terminait une journée sans avoir apporté un bienfait particulier.
***
Revenons en arrière pour évoquer le sort de Tullia après le départ de Bérénice.
Pomponia et Fausta sont en permanence à son chevet car elles craignent un geste de désespoir. Julia Titii vient à Baïes pour soutenir celle qu’elle aime comme la mère dont elle a été privée. Les enfants de Tullia, y compris Caius, tentent en vain de la raisonner. Tullia n’a jamais été dans cet état. Elle déclare qu’elle veut mourir, sa vie n’ayant plus de sens sans la présence de Bérénice. Elle refuse de s’alimenter, consentant juste à boire de l’eau.
Titus est surpris de recevoir une demande d’audience qui émane des trois enfants de Tullia, accompagnés de Fausta et Pomponia, mais aussi de Julia Titii. Tous le supplient d’intervenir pour sauver Tullia. Il commence par répondre qu’il ne peut la reprendre à ses côtés, le Sénat ne l’accepterait pas.
Fausta est en colère :
• Es-tu cruel, César ? Veux-tu réaliser ce que ni Poppée, ni Néron, ni Caenis ne sont parvenus à faire ? Si tu ne fais rien, Tullia va mourir !
C’est la jeune Julia Titii, émue aux larmes, qui va le convaincre :
• Père, viens à Baïes. Ta seule présence suffira. Elle lui montrera que tu l’aimes toujours. Elle est ta femme depuis toujours. Je ne veux pas perdre une seconde fois ma mère.
Titus est touché et réalise la brutalité de la raison d’État. Prétextant des vacances d’été dans la villa impériale de Baïes, héritée de Claude et de Néron, Titus va se rendre au chevet de Tullia.
En le voyant entrer dans sa chambre, Tullia pense qu’elle délire :
• Pluton (le Dieu des morts) me joue des tours. Il m’appelle dans son royaume. Ça ne peut pas être Titus. Il m’a oublié !
• Comment pourrais-je oublier celle que j’aime depuis près de 25 ans ?
Tullia pleure, mais de bonheur cette fois. Titus lui tient la main, lui dépose des baisers sur les lèvres. Il va pendant les jours et les nuits qui suivent rester à ses côtés. Il veut être le seul à s’occuper d’elle. Il va la ramener à la vie, comme il aurait pris soin d’un oiseau tombé du nid.
Les servantes, Marcia en tête, vont l’aider à baigner Tullia, puis vont la maquiller pour effacer sur son beau visage les traces de la crise. La récompense de Titus est quand elle quitte enfin le lit où elle était couchée depuis des semaines et où, avec un beau sourire, elle lui dit :
• Amo te, Imperator Titus Caesar Vespasianus Augustus!
• Me quoque, Domina !
Tullia se met à genoux devant Titus et soulève sa tunique et fait descendre son subligar. En regardant Titus dans les yeux, elle prend sa verge dans la bouche.
• Doucement, mon amour. Tu es encore faible !
• Justement, j’ai besoin de fortifiants. Et quoi de meilleur que ton nectar, seigneur ?
Titus n’avait pas oublié les talents de fellatrice de Tullia. Comment aurait-il pu ? Il doit reconnaitre que la matrone y met du cœur, les lèvres serrées autour de la hampe, la langue qui triture le gland. De temps en temps, elle s’interrompt, pour gober les couilles lourdes.
Titus avait l’habitude, à ce moment-là, d’imposer un coït buccal et une gorge profonde à Tullia, lui montrant qu’il était le maître et qu’elle était là pour son plaisir. Cette fois, c’est très différent. Titus laisse toute latitude à Tullia, se contentant de lui caresser les cheveux et de lui dire des mots d’amour.
Elle savoure avec gourmandise cette gâterie qu’elle affectionne tant, fière de ses talents. Elle veut prendre tout son temps avant que Titus n’explose dans sa bouche.
• Oh ma chérie, ta bouche est divine. Je ne peux plus tenir, je vais venir, me vider dans ta gorge !
• C’est ce que je veux de toi. Jouis dans ma bouche, je veux ta semence !
• Oh, par Jupiter ! Ouiiiiiiii !
Titus envoie quatre puissantes giclées dans la bouche de Tullia, qui, les lèvres bien serrées sur la hampe, veille à ne rien perdre. Elle aime le goût âcre du sperme et tout particulièrement celui de Titus. Quand Tullia se redresse, elle a tout avalé. Son regard et son sourire expriment tout son amour à Titus.
Titus va faire quelque chose qu’il n’a jamais fait, avec aucune de ses épouses et de ses maitresses, y compris Tullia et Bérénice. Il va à son tour se mettre entre les jambes de Tullia et lui prodiguer un cunnilingus. Pour un Romain, ce sont des pratiques qu’il refuse, car il est le mâle dominant, celui qui possède, un fututor. Il n’a pas d’expérience de cette caresse jugée sale et indigne d’un Romain, mais ce qu’il veut est le plaisir de la femme qu’il aime. Il va d’instinct trouver comment faire monter l’excitation de Tullia et parvenir à lui donner un orgasme qui va déclencher chez elle une éjaculation féminine. Titus sort des cuisses de son amante tout barbouillé de cyprine et vient embrasser fougueusement son amante.
• Merci mon chéri, c’était merveilleux ! J’ai adoré !
• C’est vrai, je me suis bien débrouillé ? Je me doute que je ne suis pas aussi doué que Bérénice !
Il se rend compte que, sans le vouloir, il a abordé un sujet sensible. Tullia a les yeux brillants, les larmes ne sont pas loin, car le souvenir de Bérénice est toujours dans ses pensées.
• Pardonne-moi !
• Ce n’est rien. Juste que la blessure n’est pas cicatrisée.
• J’ai tant de choses à me faire pardonner de toi, en particulier ma lâcheté et mon égoïsme, quand mon père a refusé notre mariage, quand je t’ai abandonné en Égypte, quand je t’ai brisé le cœur en demandant à Bérénice de quitter l’Italie et à toi de t’éloigner de Rome.
Titus parle longuement. Il reconnait que, produit de son éducation de Romain, il s’est comporté en mâle macho et dominateur, traitant la patricienne comme un instrument de plaisir, sans montrer à Tullia qu’il n’a cessé de l’aimer. C’est seulement quand il a compris qu’il allait la perdre définitivement qu’il a su exprimer ses vrais sentiments.
• Ne te fais pas de reproches ! À quoi cela sert-il ? Depuis tant d’années, je suis esclave de mes sens, partagée entre mes sentiments, mon amour pour toi et, plus tard, pour Bérénice, et le besoin que j’avais d’être traitée comme la dernière des putains. C’est moi qui ai encouragé, suscité ton comportement.
Titus embrasse tendrement Tullia, la caresse, prenant tout son temps pour les préliminaires, avant de pénétrer sa compagne. Ils vont faire longuement l’amour, les mots tendres accompagnant la montée de leur plaisir.
Âgés l’un de 40 ans et l’autre approchant la cinquantaine. Titus a changé dans l’exercice du pouvoir. Mais aussi dans sa vie sentimentale.
Le lendemain, il propose à Tullia, quand elle aura repris toutes ses forces, de revenir avec lui à Rome et de l’épouser. C’est Tullia qui se montre plus raisonnable et lui dit de patienter. Quand son trône sera consolidé, quand leur conduite passée sera un peu oubliée, alors oui, elle sera heureuse d’être enfin l’épouse de Titus. Dans l’immédiat, ils doivent être prudents et discrets. Ils se verront quand Titus viendra à Baïes.
Tullia a également été changée par cette épreuve. Elle ne fréquente plus les banquets et les autres lieux où elle a collectionné tant d’amants. Elle est désormais fidèle à Titus qu’elle considère comme son mari. Ses amies Pomponia et Fausta sont heureuses que Tullia ait enfin trouvé le bonheur. Tullia écrit une longue lettre à Bérénice, qui est revenue au palais d’Hérode Agrippa. Elle lui raconte longuement les événements et lui redit tout son amour, ne désespérant pas que le destin leur permette de se retrouver. Bérénice lui répond en lui disant qu’elle sera son amour jusqu’à sa mort et qu’elle est heureuse de ce dénouement, qu’elle avait appelé de ses vœux.
Avant de quitter Baïes, Titus fait venir Julia Titii et lui annonce qu’il a l’intention d’épouser Tullia, « dès que possible », ajoutant, « tu as désormais une mère ». Julia répond que pour elle, depuis longtemps, Tullia est sa mère. La jeune adolescente reste auprès de Tullia à Baïes, lui donnant l’affection et l’éducation qu’elle n’a pas su prodiguer à ses filles.
Même si l’absence de Bérénice lui pèse, Tullia est heureuse à Baïes. Titus la visite autant qu’il le peut et se montre toujours aussi tendre et fougueux. Tullia a la fidèle amitié de Pomponia et de Fausta et est entourée de l’affection de Julia Titii, sa pupille, sa fille, à qui elle donne une affection maternelle qu’elle n’a pas pu et pas su accorder à ses propres enfants.
Pourtant le destin va encore frapper. Le court règne de Titus va être marqué par les drames. Le premier est l’éruption du Vésuve, les 24 et 25 octobre 79, qui va dévaster Pompéi et sa région.
A suivre : (42) « Les délices du genre humain »
Dix ans après s’être enfui en Égypte pour échapper à la folie meurtrière de Néron, Tullia, patricienne hypersexuelle, peut enfin revenir en Italie.
Elle a bien l’intention d’y reconstituer son triangle amoureux avec son amant Titus, héritier de l’empereur Vespasien et la reine Bérénice, son amante, elle aussi maitresse de Titus. Tullia a initié Bérénice au saphisme et la pousse à assumer pleinement son hypersexualité.
***
Alors que Bérénice fait le voyage avec Agrippa II depuis Césarée de Palestine, Tullia s’embarque à Alexandrie sur une galère impériale de la flotte de Misène, envoyée spécialement sur ordre de Titus. Son voyage sera « sage », contrairement à ce qui s’était passé, près de 10 ans auparavant, sur le navire Horus, où elle s’était offerte à l’équipage.
Les deux maitresses de Titus arrivent en Italie à quelques semaines de distance. La rapide galère est la première à rejoindre le port de Misène, siège de la marine impériale. Tullia y est accueillie par Caius Plinius, préfet de la flotte de Misène. Ami de Vespasien et de Titus, avec qui il a servi en Germanie inférieure, Pline l’ancien vient d’être nommé à ce poste stratégique.
Le port militaire de Misène a été créé par Auguste en 27 av. J.-C. Les Romains utilisent la configuration naturelle du port, qui consiste en une double baie (une interne et une externe), adaptant les espaces internes aux chantiers navals tandis que la partie extérieure est utilisée comme port proprement dit. Les navires de la flotte restent à l'abri dans la base en automne et en hiver : la navigation commence le 5 mars avec la fête dite Isidis Navigium en honneur de la déesse égyptienne Isis, patronne de la mer, des marins et l'activité maritime. Le port de Misène accueille la flotte « Classis Misenensis », qui a pour rôle, avec la Classis Ravennatis, basée à Ravenna, de contrôler toute la mer Méditerranée. Dans le voisinage immédiat de Misène se trouvent Baïes et ses villas de luxe, ainsi que le port de commerce de Puteoli.
En 65, Tullia a quitté l’Italie clandestinement, elle y revient aujourd’hui avec les honneurs. Sa plus grande surprise est de voir aux côtés de Pline ses amies Fausta et Pomponia, mais surtout ses trois enfants, réunis grâce à l’insistance de Pomponia et de Titus. Ils ont bien changé :
• Caius a 27 ans. Il est devenu le sénateur Caius Spurius Longus, très proche de l’héritier de l’empereur. Tullia ne l’a pas revu depuis les obsèques de son père Marcus, 13 ans auparavant. Il était alors très hostile à sa mère et très critique sur sa conduite. Tullia découvre à ses côtés une jolie brune dont elle devine les origines hispaniques, Licinia, la fille du sénateur Lucius Licinius Sura, un homme qui monte, un proche des Flaviens et de Trajan. Licinia porte dans ses bras un bébé d’un an, qui porte évidemment le prénom de Marcus, comme son arrière-grand-père. Caius est là parce que Titus le lui a demandé. Il a été élevé par son grand-père dans le rejet d’une mère honnie, dont la réputation sulfureuse a longtemps empêché son mariage, lequel n’a été possible que grâce à l’intervention de Titus.
• Tertullia a 26 ans. Elle aussi est brune, les traits de son visage rappelant à Tullia ceux de son père, son premier grand amour, le docteur Vettius Valens, exécuté à l’issue du complot de Silius et de Messaline. Tertullia est entourée de son mari Lucius Atius Crassus, et de leur amante commune Julia, la nièce de Fausta. Tertullia tient la main de son fils de 11 ans, qui a reçu le prénom de Titus, pas pour flatter l’héritier de l’empire, mais en référence au père de Lucius. Lucius, sénateur également, est, lui aussi, un proche de l’hériter de l’empire.
• Domitia, sa cadette, a alors 18 ans. Sa ressemblance avec Tullia est frappante. La patricienne l’a conçu avec Titus. Celui-ci n’a pas pu la reconnaitre mais veille à l’avenir de sa fille. Il l’avait fait adopter en 63 par le riche plébéien Curtilius Mancius et, en 73, il lui a fait épouser le sénateur Cnaeus Domitius Curvius Lucanus. Un très beau mariage pour Domitia Curtilia Mancia, nom officiel de Domitia depuis son adoption. Ce qui surprend Tullia est la présence aux côtés du couple du frère de Lucanus, Tullus. Tullus et Lucanus gèrent leur immense fortune en indivision. Ils partagent tout, même la jeune épouse de Lucanus. Domitia ne sait d’ailleurs pas lequel des deux frères a conçu sa fille, Domitia Lucilla.
Tullia est donc trois fois grand-mère. A 45 ans, elle a atteint un âge avancé par rapport à la moyenne de la population, où l’espérance de vie à la naissance se situe entre 30 et 35 ans. La situation de Tullia est particulière. Issue de la plus haute aristocratie romaine, elle a toujours veillé à préserver sa beauté, malgré les excès auxquels sa libido l’a poussé.
Ceux qui l’accueillent sont stupéfaits. Tullia n’a presque pas changé, elle est toujours aussi séduisante et sa beauté est aussi éclatante qu’il y a dix ans. Le changement que tous notent cependant est qu’une matrone était partie alors et que c’est une belle orientale qui revient. Tullia, qui, contrairement aux pratiques des matrones romaines, n’a jamais craint le soleil tout en évitant ses excès, affiche le visage d’une Égyptienne. Cela est renforcé par le fait qu’elle a teint ses cheveux châtains blonds en noir, qu’ils sont tressés et coiffés comme l’étaient ceux de la reine Cléopâtre. Ce n’est pas à l’amante de César et Antoine que Tullia veut ressembler, mais à la reine Bérénice.
Tullia aurait aimé que Titus soit présent pour l’accueillir et son absence la déçoit. Pline lui remet un message de la part de l’héritier de l’empire, où il lui explique qu’il est retenu par les travaux du Sénat, Vespasien lui déléguant de plus en plus ses fonctions. Il ajoute seulement qu’il souhaite qu’elle se rende dès que possible à Rome, où elle pourra s’installer dans l’aile du Palatin qui est attribué à Titus. Il annonce à Tullia que la spoliation dont elle a été victime après sa proscription sera réparée. Il termine en lui disant combien il est impatient de « baiser Néférou et Bérénice », allusion aux quatre années où Tullia a été prostituée sacrée dans un temple d’Isis.
Vespasien a eu beaucoup de mal à accepter de revenir sur la confiscation des biens de Tullia. Outre qu’il continue à détester « la putain de Titus », son avarice légendaire a été bousculée sur insistance de son fils. Les mines d’argent en Hispanie et les terres en Italie ont été restituées. Le terrain de la Domus, détruite lors du grand incendie de Rome et les vastes jardins qui l’entouraient, qui se trouvaient au pied du Palatin, ne peuvent par contre revenir à Tullia. Vespasien a certes mis fin au projet de Domus Aurea, mais les terrains sont utilisés pour d’autres projets, de vastes jardins publics, le Forum de la Paix et l’amphithéâtre Flavien, le futur Colisée. En compensation, Tullia reçoit de vastes terrains dans la XIVème région de Rome, sur la rive droite du Tibre, dans la plaine vaticane. C’est loin du centre historique, mais Tullia acceptera cette offre, qui lui permet de reconstruire une nouvelle Domus avec de vastes jardins. En attendant, quand elle séjourne à Rome, elle vit au palais, dans les appartements de Titus. Avec Titus et Bérénice.
Après son retour, Tullia passe plusieurs semaines dans sa Villa de Baïes. C’est l’occasion de retrouvailles avec ses amies Pomponia et Fausta, à qui elle raconte ses aventures. Elle le fait avec beaucoup de retenue envers Pomponia la Chrétienne, qui souffre que Tullia, malgré ses prières, ne cesse de retomber dans ses travers, c’est-à-dire dans le péché. Pomponia est inquiète pour le salut de l’âme de sa chère Tullia, du fait que Tullia a été, pendant toutes ces années, une adepte d’Isis, une prêtresse qui a activement pratiqué la prostitution sacrée. Tullia a certes compris qu’en faisant d’elle une prostituée sacrée, les prêtres d’Isis se sont servis d’elle. Elle revient donc à son agnosticisme, mais n’est toujours pas prête à rejoindre la rigoureuse religion de Pomponia. Tullia fait davantage de confidences à sa vieille complice Fausta, à qui elle raconte ses frasques par le menu détail, mais aussi qu’elle a rencontré l’amour en la personne de Bérénice.
Tullia met aussi à profit cette période pour renouer avec sa famille et faire connaissance avec ses petits-enfants. Ses relations restent froides avec Caius, qui n’est là que parce que Titus le lui a demandé. Elle a aussi compris que ses filles Tertullia et Domitia ont hérité de sa libido incontrôlable. La première est sous la coupe de Julia, qui l’entraine dans ses orgies et la « prête » à ses invités. Devenue veuve depuis le décès de Bibulus deux ans auparavant, Julia est la véritable femme de Lucius. Tertullia n’est qu’un jouet aux mains de la perverse Julia, qui règne sur les nuits de Baïes.
Quant à Domitia, Tullia a confirmation que Lucanus et Tullus, se partagent la jeune femme et qu’elle est, elle aussi, un pion dans l’ambition politique des deux frères.
Tullia remercie Pomponia pour sa gestion avisée de la propriété de Baïes. Malgré la confiscation d’une partie de la fortune de Tullia, Pomponia, aidée par les esclaves et serviteurs de la maison, a réussi à effacer les lourdes traces du tremblement de terre de Pompéi en 62 et de la grande tempête de l’hiver 65.
***
Quelques semaines après la rapide galère impériale qui a ramené Tullia en Italie, le lourd navire qui transporte Hérode Agrippa II, Bérénice et leur entourage, arrive à Puteoli, dans le cadre d’un voyage officiel à Rome. Ils sont accueillis par Domitien, le plus jeune fils de Vespasien, qui occupe la fonction honorifique de consul suffect.
Agrippa II est le frère ainé de Bérénice. Contrairement à son père, qui a régné sur la Judée, Agrippa II est un roitelet dont les possessions sont les anciennes tétrarchies de Lysanias, de Varus et de Philippe (la Batanée, la Trachonitide, l'Auranitide), auxquels les Romains ajoutèrent, au début des années 60, une partie de la Galilée, autour de Tibériade et la Pérée, à l’est du Jourdain et de la Mer Morte. Sa capitale est à Césarée de Philippe, sur le Mont Hermon, mais il préfère vivre sur la côte, dans son palais de Ptolémaïs.
En 67, Agrippa II a reçu magnifiquement Vespasien à Césarée de Philippe, sa capitale. Après la chute de Jérusalem il y reçoit à nouveau Titus, l’amant de sa sœur et il y célèbre de grands jeux en l'honneur de la chute de Jérusalem. Titus et Bérénice s’étaient ensuite rendus en Égypte, pour y retrouver Tullia.
Après la défaite des révoltés juifs, pour le remercier, Vespasien octroie à Agrippa II de nouveaux territoires au nord qui n'ont pratiquement aucun habitant juif, le territoire de Chalcis.
Bérénice, veuve à l’issue de ses deux premiers mariages, joue le rôle de reine à ses côtés. Des rumeurs insistantes d’inceste vont peser sur elle et Agrippa, d’autant qu’elle s’était séparée de son troisième mari, Polemon II, roi de Cilicie, pour revenir auprès de son frère en 54.
Bérénice jouit d'une certaine popularité que son frère ne manque pas d'exploiter à son profit, surtout que lui semble plutôt méprisé de ses compatriotes.
Cette visite officielle est une nouvelle occasion de remercier ce fidèle allié de Rome, qui est décoré des ornements de la préture. À la suite de ce voyage à caractère officiel, Bérénice s'installe au palais où elle vit maritalement avec Titus.
Dès leur première étreinte, Bérénice est claire avec Titus : elle est venue à Rome pour épouser Titus, si Tullia est d’accord. Elle ajoute qu’elle est aussi venue pour Tullia, qu’elle l’aime et ne peut plus se passer d’elle. Elle exige donc que le « triangle d’Alexandrie » soit rétabli, ici, à Rome.
Titus sait que cela va faire scandale et déplaire à son père. Mais cette fois, il ne veut renoncer ni à Tullia, ni à Bérénice, ni au pouvoir. Il se pense en position de force.
Tullia rejoint Titus et Bérénice et, désormais, la « vie inimitable » se passe à trois. Comme ses proches, Titus est toujours émerveillé par la beauté et la sensualité de Tullia. Il note aussi sa transformation physique, une ressemblance certaine avec Bérénice. Dix ans en Égypte ont donné à Tullia l’apparence d’une orientale. Titus connait aussi la force des sentiments entre Tullia et Bérénice. Ses deux femmes sont follement amoureuses l’une de l’autre et le menacent plusieurs fois de le quitter pour vivre leur passion, seules, à Baïes. Titus baise Bérénice et Tullia, mais celles-ci préfèrent faire l’amour entre elles. Les frasques du trio se déroulent à Rome et à Baïes, avec ou sans Titus. A Baïes, dans les banquets de Julie et de Fausta, aux Thermes où Tullia retrouve ses habitudes d’évergète, sur les rives du lac Lucrin ou les plages, Tullia entraine Bérénice dans ses débauches. Bérénice suit Tullia. Elle veut être à la hauteur des attentes de son amoureuse, qui prend tant de plaisir à l’offrir à d’autres hommes et à être témoin de sa jouissance.
Titus, qui était si dominateur, a perdu le contrôle du triangle. Lui qui avait découvert le candaulisme avec Tullia, il se rend compte que celle-ci le pratique avec Bérénice. Bérénice n’est pas fidèle à Titus, mais à Tullia. Et cela n’arrange pas la réputation détestable qu’a « la putain orientale » à Rome.
Bérénice semble pourtant au sommet de sa puissance, mais en l'absence de mariage avec le prince sa position demeure fragile. Bérénice va se comporter pendant quatre ans comme l’épouse de Titus. Tullia, de son côté, pousse Titus à épouser Bérénice. Titus promet ce mariage à la princesse, mais repousse la décision à son avènement à l’empire.
Pendant près de quatre ans, Titus va vivre comme un monarque oriental, avec ses deux concubines. La vie privée de Titus choque beaucoup les Romains et pas seulement parmi les plus conservateurs. Les critiques, de plus en plus nombreux, estiment que Titus va plus loin que Néron dans la débauche et qu’il est le jouet de « deux putains tribades ».
Il y a aussi, au Sénat, une opposition à caractère plus politique. Pour les conservateurs du Sénat, un Romain ne peut s’unir à une « barbare ». Ils sont scandalisés par l’idée qu’une reine étrangère épouse l’héritier de l’empire, une union qui leur rappelle celle de Cléopâtre avec César, puis avec Antoine. En outre, Bérénice, pas plus que Tullia d’ailleurs, ne peut plus donner d’enfant à Titus. La vie privée de Titus va réveiller, plus d’un siècle après, la vieille haine qu’Octavien avait suscité contre « l’étrangère », la « Regina Meretrix ». Pour ses adversaires, Bérénice=Cléopâtre !
Une véritable campagne est orchestrée contre Bérénice et sa mauvaise influence sur Titus. Tullia n’est attaquée que parce qu’elle est l’amante de Bérénice. La princesse souffre d'une réputation exécrable, incestueuse et tribade. Le poète Juvénal écrivit ainsi au sujet d’un diamant que possédait Bérénice : « C’est celui dont jadis le roi juif Agrippa paya les faveurs incestueuses de sa sœur ». Il est significatif que Juvénal ne cite pas Bérénice pour critiquer sa liaison avec Titus, mais pour dénoncer un inceste présumé qu’il ne mentionne d’ailleurs qu’en passant.
Sans le vouloir, en aggravant encore la réputation exécrable de Bérénice, en affichant leur liaison saphique et en la poussant à la débauche, Tullia aura ainsi largement participé à la chute de la princesse.
Tullia, qui n’a jamais eu la fibre maternelle, prend cependant soin de Julia Titii, la fille que Titus a eue avec sa seconde épouse, Marcia Furnilla et qui est alors âgée de 11 ans. Julia a été séparée de sa mère à un an, suite au divorce de ses parents. Son père a été longtemps absent, car parti à la guerre de 67 à 71. Julia a été élevée à Reate, par sa grand-mère Domitilla, puis par Caenis, la concubine de Vespasien. Tullia va apporter beaucoup d’affection et toute son immense culture à cette enfant dont le destin sera tragique.
***
Vespasien meurt le 23 juin 79, dans sa 70ème année, à Aquae Cutiliae, une station thermale, à l’est de Reate, la ville d’origine des Flaviens.
Sa succession a été soigneusement préparée et doit revenir sans discussion à Titus. Pourtant de nombreuses voix s’élèvent au Sénat contre l’influence orientale, jugée néfaste, alors qu’est stigmatisée une vie privée scandaleuse.
Les proches de Titus demandent à le rencontrer pour le convaincre qu’il doit radicalement changer de comportement. Dans la délégation, figurent des membres de la famille flavienne, comme son cousin Titus Flavius Sabinus, le fils de l’ancien Préfet de Rome, des notables, comme le rhéteur Quintilien, le sénateur Lucius Sura (le beau-père de Caius), Marcus Ulpius Trajan, qui est de retour à Rome après avoir été propréteur en Syrie et s’être distingué contre les Parthes, les consuls suffects Lucius Junius Caesennius Paetus et Publius Calvisius Ruso. Pline l’ancien a fait le voyage depuis Misène, en compagnie de Lucius Atius Crassus, sénateur et gendre de Tullia. Il y a un absent de marque, le frère de Titus, Domitien, qui jalouse son frère et espère que sa conduite va l’écarter de la succession de leur père.
La discussion est longue et difficile. Ses proches disent à Titus qu’il passe pour un homme violent, avide et dépravé. Ils sont surtout venus empêcher son mariage avec Bérénice et obtenir qu’il change de conduite. Tous soutiennent son cousin Sabinus quand il exige qu’il renvoie « ces deux femmes qui ternissent sa réputation ». Lucius, poussé par sa maitresse Julia, trahit sans scrupules celle qui fut son initiatrice et qui est depuis 15 ans sa belle-mère.
Titus, depuis qu’ils ont combattu ensemble en Germanie inférieure dans la XVème Légion, a un immense respect pour Pline l’ancien, qu’il a fait nommer préfet de la flotte de Misène. Pline est un grand ami de Titus, à qui il a dédié son « Histoire naturelle », publiée deux ans auparavant. Pline est catégorique au sujet de Bérénice : « une telle union portera un coup fatal aux efforts pour consolider la dynastie de Vespasien. » Pline recommande aussi à Titus de prendre ses distances avec Tullia, à cause de sa terrible réputation. Il a des mots très durs : « ce n’est pas une patricienne, une matrone. C’est une prostituée, pire que Messaline ! »
Titus comprend alors que le Sénat et le peuple romain n’admettront jamais ni un mariage avec Bérénice, ni qu’il poursuive son mode de vie scandaleux. Il capitule, mais cette fois devant ses amis et ses proches. Entre le pouvoir d’un côté, Bérénice et Tullia, de l’autre, il a choisi.
Quintilien a plus tard rapporté au poète Martial que Lucius est allé jusqu’à suggérer à l’empereur d’expulser les deux femmes d’Italie. Le consul suffect Ruso ajouta : « comme ça ces deux tribades pourront vivre ensemble ». Titus jeta à l’un et l’autre un regard noir et ne pardonna jamais son cynisme à Lucius.
Titus est un militaire et un macho romain, qui ne sait guère exprimer ses sentiments. Il fut très direct, brutal, maladroit, cruel, avec Bérénice à qui il ordonne de quitter Rome, « invitus invitam » (malgré lui, malgré elle), selon les mots de Suétone.
Bérénice se montra quant à elle d’une dignité exemplaire : ni cris, ni larmes, ni reproches. Elle comprend que Titus a choisi le pouvoir.
• Je vais donc retourner en Galilée. Et Tullia ?
• Je dois aussi cesser de la voir, car notre triangle a fait scandale. Si elle le souhaite, elle est libre de t’accompagner.
• Je veux te donner un dernier conseil et une ultime preuve d’amour. Tullia n’a jamais cessé de t’aimer depuis près de 25 ans. Épouse-la !
Titus est surpris. Il connait la passion de Bérénice et de Tullia et ne comprend pas pourquoi Bérénice renonce à un tel amour. Elle ne le fait pas pour Titus, même si elle est convaincue que l’empereur retournera vers Tullia. Elle le fait parce qu’elle ne veut pas que Tullia connaisse un nouvel exil et quitte, définitivement sans doute, ses enfants et ses proches.
***
Bérénice ne peut quitter l’Italie sans revoir une ultime fois Tullia. Puisqu’elle doit embarquer à Putéoli, elle fera un séjour à Baïes. Ce séjour ne peut durer que quelques jours, car le bateau de Bérénice doit lever les voiles avant que la mer ne soit fermée pour la saison hivernale.
Tullia est désespérée. Titus lui a envoyé une longue lettre, où il lui dit que c’est un terrible déchirement pour lui de se séparer de Bérénice et de s’éloigner d’elle. Il lui répète qu’elle est libre de suivre sa bien-aimée.
En présence de Bérénice, Tullia pleure toutes les larmes de son cœur. Elle supplie son amante de la laisser venir avec elle :
• Je ne peux pas me séparer de toi, vivre sans toi.
Bérénice lui parle de ses enfants. Tullia balaie l’argument :
• Caius ne pense qu’à sa carrière politique. Et mes pauvres filles sont le jouet, l’une, Tertullia, d’un couple de pervers, l’autre Domitia de l’ambition de deux frères.
Bérénice évoque alors Pomponia, dont la santé décline et qui a besoin de son affection. Bérénice parle aussi de la petite Julia Titii, qui, pour la première fois de sa vie, a trouvé une mère et qui, elle aussi, a tant besoin de Tullia.
Puis elle lui dit :
• Titus reviendra vers toi. Tu es sa femme et tu l’aimes, malgré ses lâchetés et ses trahisons. Tu dois l’épouser !
• C’est toi, ma femme ! Tu ne m’aimes plus ? Je ne te plais plus ? Je suis prête à être ton ombre, ta servante, ton esclave !
Tullia se met à genoux, ses bras entourent les jambes de son amante.
• Je n’ai jamais aimé aussi fort que je t’aime, Tullia et je vais te le montrer !
• Avant je veux te demander pardon. C’est mon comportement qui a contribué à ton rejet. J’ai exagéré. Tout cela est de ma faute. Il est juste que mon cœur soit brisé !
• Cesse de dire des bêtises ! Je n’avais aucune chance d’être acceptée par les Romains. Ils me haïssent comme ils ont haï la grande Cléopâtre. J’ai été présomptueuse de croire que je pouvais réussir. Je veux aussi te dire que, depuis que je te connais, je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie. Je t’aime Tullia, mon cœur est à toi !
Bérénice s’approche de sa maitresse. Elle la prend dans ses bras, fait tomber la tunique de Tullia. Tullia hoquète, les larmes lui coulent, les baisers de Bérénice sèchent ses pleurs. Ses baisers sont torrides, sa langue prend possession de celle de Tullia, alors que ses mains caressent chaque centimètre de peau de celle qu’elle aime à la folie. Tullia a les yeux fermés, sentant monter son excitation. Bérénice descend lentement vers la vulve de sa femme, s’attardant longuement sur les seins de son amante :
• Comme j’aime ta poitrine ma Tullia ! Te seins m’ont toujours fasciné !
Les doigts de Bérénice fouillent la chatte de Tullia, branlent son clito. Bérénice pousse son amante vers le lit et se place entre ses cuisses. Depuis que Tullia l’a initiée au saphisme, dix ans auparavant à Alexandrie, Bérénice a bien changé. C’est elle qui prend l’initiative. Elle veut entièrement se dévouer au plaisir de Tullia. Sa langue fouille les moindres recoins de la chatte de la Romaine. Tullia perd tout contrôle :
• Oh mon amour, tu me tues ! Bouffe-moi la chatte. Oh ta langue est diabolique. Attention, je vais gicler !
Bérénice ne lâche pas prise. Elle veut boire le nectar de Tullia. Celle-ci se laisse aller et sa cyprine souille le visage de son amante.
Les deux tribades sont dans les bras l’une de l’autre, Bérénice caresse les cheveux de Tullia, qu’elle appelle « mon bébé ». Tullia a envie, à son tour, de faire jouir Bérénice. Celle-ci se montre directive :
• Je n’en n’ai pas fini avec toi, femme ! Ce soir, je suis le fututor. Je vais te baiser !
Bérénice commence par la pratique des ciseaux, son clitoris se frottant contre celui de Tullia. Mais elle veut plus et plus fort. Elle tire sur une cordelette pour appeler une servante. C’est la fidèle Marcia qui apparait, heureuse de voir sa maitresse épanouie dans les bras de celle qu’elle aime.
• Marcia, amène-moi « Memnon ». Je vais baiser ma femme !
Marcia aide Bérénice à ajuster autour de sa taille le monstrueux gode-ceinture hérité de Cléopâtre et de Messaline. Elle commence par prendre Tullia face à face, en mettant ses jambes sur ses épaules, pour que la pénétration soit le plus profond possible. Puis elle la fait se mettre à quatre pattes, pour la baiser en levrette. Bérénice se déchaine, se montre d’une incroyable brutalité. Elle ne baise pas Tullia, elle la défonce, elle la démonte !
Tullia enchaîne les orgasmes, la sueur coule de son front, sa bouche se tort, ses yeux se voilent. Bérénice marque les épaules de Tullia avec ses dents, lui fait des suçons dans le cou, la laboure avec ses ongles. Loin de se plaindre, Tullia lui demande de continuer, de la baiser plus vite, plus fort, plus profond !
Bérénice se met à insulter sa bien-aimée :
• Tu aimes ça te faire mettre par une belle queue, petite salope !
• Oh oui, J’aime ça !
• Je pense à toutes les bites que tu t’es prise depuis toutes ces années, des centaines, plutôt des milliers
• Oh oui, j’en aurais voulu davantage, tu sais !
• Oui je sais. Tu es une putain. Tu es Danaé, tu es Néférou !
• Oui je suis une putain !
• Tu as aimé ça, n’est-ce pas, à Suburre, à Akhnîm ? Et le voyage sur le Horus !
• Oh oui, j’ai adoré !
• Tu n’en n’as jamais assez ! Tu es une chienne, une catin, mais je t’aime ! Jouis, mon amour ! Jouis ! Jouis !
Tullia se relâche et son orgasme est une délivrance. La jouissance ultime de Tullia est d’une violence inouïe, mélange de souffrance et de plaisir. Marcia dira à Fausta qu’elle n’a jamais entendu Tullia couiner ainsi comme une louve en chaleur.
Après une telle séance, les deux femmes, brisées par la violence du plaisir, vont s’endormir dans les bras l’une de l’autre. Le plaisir de Tullia a suffi à déclencher un orgasme chez Bérénice, qui, au réveil de son amoureuse, la laissera enfin s’occuper d’elle, récompense accordée en échange du plaisir inouï que Bérénice a donné à sa compagne.
Cette étreinte a été d’une rare brutalité, Bérénice étant sortie de ses habitudes et de sa nature pour le plus grand plaisir de Tullia. Les jours suivants, les deux femmes se montrent insatiables, elles ont faim l’une de l’autre, mais sont infiniment tendres, faisant l’amour avec beaucoup de douceur.
Tullia fait preuve en apparence d’un immense courage en accompagnant Bérénice au port de Puteoli, où un navire doit ramener la princesse dans sa patrie. L’une et l’autre retiennent les larmes, mais ne veulent pas se séparer, se serrant dans les bras, se couvrant de baisers, amoureuses comme au premier jour, il y a dix ans, à Alexandrie. Il faut que le capitaine du navire insiste sur la nécessité de prendre la mer, arguant que, en cette fin de juillet, la saison est déjà très avancée, pour que Tullia consente à lâcher sa Bérénice, sur un ultime baiser, promettant de se revoir, se répétant leur amour éternel.
Ce n’est que lorsque le navire est loin que Tullia laisse éclater son désespoir infini. Sa crise d’hystérie est aussi forte que dans les pires moments de son existence, après la mort de Vettius Valens, de Parsam et Lucia ou d’Epicharis. Tullia se roule par terre, pleure toutes les larmes de son corps, laboure son visage jusqu’au sang et pousse une longue plainte, avant de perdre connaissance. Pomponia et Fausta, qui s’y attendaient, l’ont accompagné à Puteoli et la ramènent à la villa de Baïes.
***
Titus a, contraint et forcé, sacrifié une nouvelle fois sa vie privée et son bonheur personnel à ses devoirs envers Rome. Il cache sa douleur privée et sait le mal qui a ainsi été fait à Bérénice et Tullia.
Il change radicalement sa personnalité et la perception qu'a de lui le peuple romain. Pendant son court règne de deux ans, Titus se montre un prince idéal aussi bien dans ses méthodes de gouvernement qu’auprès de ses sujets. Du jour au lendemain ses défauts s’effacent devant « les plus rares vertus », selon les mots de l’historien Suétone. Il a saisi l’importance de ses fonctions et de la dynastie flavienne fondée par son père.
Il choisit ses conseillers parmi les hommes les plus respectables de Rome. Il délaisse ses nuits d’orgie pour des repas officiels visant plus l’agrément des convives que l’étalage du luxe. C’en est fini de cette « vie inimitable », menée aux côtés de Tullia et de Bérénice, inspirée de l’exemple d’Antoine et de Cléopâtre.
Cette simplicité affichée n'empêche pas Titus d'inaugurer en grande pompe, en l'an 80, le plus grand site de jeux de l'Antiquité, l'amphithéâtre flavien, commencé sous Vespasien.
Cet immense amphithéâtre, situé entre l'Esquilin et le Cælius, est le plus grand jamais construit dans l'Empire romain. Il est plus connu sous le nom de Colisée. Le nom de « Colosseum » étant dérivé de celui d'une statue colossale de Néron érigée à proximité, ornant initialement l'entrée de la Domus aurea. Alors que le palais impérial a été démantelé après la mort de Néron, frappé de « damnatio memoriae », cette statue a été remodelée en une effigie d’Apollon, dieu du soleil, avec ajout de la couronne solaire. Pouvant accueillir 50.000 spectateurs, le Colisée est utilisé pour les venationes (combats d'animaux sauvages), les munera (combats de gladiateurs) et autres spectacles publics, tels que des exécutions de condamnés à mort, des reconstitutions de batailles célèbres et des drames basés sur la mythologie romaine.
Pour l'inauguration du Colisée, Titus donne une naumachie dans le Colisée transformé en bassin reconstituant la bataille navale de Corinthe contre Corcyre. Il programme 100 jours de jeux. Des milliers de fauves, mais aussi 2.000 gladiateurs, ce qui en dit long sur la cruauté d’une civilisation raffinée, sont sacrifiés pendant ces jeux inauguraux. Le grand regret de Titus, lors de ce grand moment de gloire pour les Flaviens, est l’absence à ses côtés de ses deux femmes, Tullia et Bérénice.
La tradition prête à Titus ce mot : « Diem perdidi » (j'ai perdu ma journée), prononcé lorsqu'il terminait une journée sans avoir apporté un bienfait particulier.
***
Revenons en arrière pour évoquer le sort de Tullia après le départ de Bérénice.
Pomponia et Fausta sont en permanence à son chevet car elles craignent un geste de désespoir. Julia Titii vient à Baïes pour soutenir celle qu’elle aime comme la mère dont elle a été privée. Les enfants de Tullia, y compris Caius, tentent en vain de la raisonner. Tullia n’a jamais été dans cet état. Elle déclare qu’elle veut mourir, sa vie n’ayant plus de sens sans la présence de Bérénice. Elle refuse de s’alimenter, consentant juste à boire de l’eau.
Titus est surpris de recevoir une demande d’audience qui émane des trois enfants de Tullia, accompagnés de Fausta et Pomponia, mais aussi de Julia Titii. Tous le supplient d’intervenir pour sauver Tullia. Il commence par répondre qu’il ne peut la reprendre à ses côtés, le Sénat ne l’accepterait pas.
Fausta est en colère :
• Es-tu cruel, César ? Veux-tu réaliser ce que ni Poppée, ni Néron, ni Caenis ne sont parvenus à faire ? Si tu ne fais rien, Tullia va mourir !
C’est la jeune Julia Titii, émue aux larmes, qui va le convaincre :
• Père, viens à Baïes. Ta seule présence suffira. Elle lui montrera que tu l’aimes toujours. Elle est ta femme depuis toujours. Je ne veux pas perdre une seconde fois ma mère.
Titus est touché et réalise la brutalité de la raison d’État. Prétextant des vacances d’été dans la villa impériale de Baïes, héritée de Claude et de Néron, Titus va se rendre au chevet de Tullia.
En le voyant entrer dans sa chambre, Tullia pense qu’elle délire :
• Pluton (le Dieu des morts) me joue des tours. Il m’appelle dans son royaume. Ça ne peut pas être Titus. Il m’a oublié !
• Comment pourrais-je oublier celle que j’aime depuis près de 25 ans ?
Tullia pleure, mais de bonheur cette fois. Titus lui tient la main, lui dépose des baisers sur les lèvres. Il va pendant les jours et les nuits qui suivent rester à ses côtés. Il veut être le seul à s’occuper d’elle. Il va la ramener à la vie, comme il aurait pris soin d’un oiseau tombé du nid.
Les servantes, Marcia en tête, vont l’aider à baigner Tullia, puis vont la maquiller pour effacer sur son beau visage les traces de la crise. La récompense de Titus est quand elle quitte enfin le lit où elle était couchée depuis des semaines et où, avec un beau sourire, elle lui dit :
• Amo te, Imperator Titus Caesar Vespasianus Augustus!
• Me quoque, Domina !
Tullia se met à genoux devant Titus et soulève sa tunique et fait descendre son subligar. En regardant Titus dans les yeux, elle prend sa verge dans la bouche.
• Doucement, mon amour. Tu es encore faible !
• Justement, j’ai besoin de fortifiants. Et quoi de meilleur que ton nectar, seigneur ?
Titus n’avait pas oublié les talents de fellatrice de Tullia. Comment aurait-il pu ? Il doit reconnaitre que la matrone y met du cœur, les lèvres serrées autour de la hampe, la langue qui triture le gland. De temps en temps, elle s’interrompt, pour gober les couilles lourdes.
Titus avait l’habitude, à ce moment-là, d’imposer un coït buccal et une gorge profonde à Tullia, lui montrant qu’il était le maître et qu’elle était là pour son plaisir. Cette fois, c’est très différent. Titus laisse toute latitude à Tullia, se contentant de lui caresser les cheveux et de lui dire des mots d’amour.
Elle savoure avec gourmandise cette gâterie qu’elle affectionne tant, fière de ses talents. Elle veut prendre tout son temps avant que Titus n’explose dans sa bouche.
• Oh ma chérie, ta bouche est divine. Je ne peux plus tenir, je vais venir, me vider dans ta gorge !
• C’est ce que je veux de toi. Jouis dans ma bouche, je veux ta semence !
• Oh, par Jupiter ! Ouiiiiiiii !
Titus envoie quatre puissantes giclées dans la bouche de Tullia, qui, les lèvres bien serrées sur la hampe, veille à ne rien perdre. Elle aime le goût âcre du sperme et tout particulièrement celui de Titus. Quand Tullia se redresse, elle a tout avalé. Son regard et son sourire expriment tout son amour à Titus.
Titus va faire quelque chose qu’il n’a jamais fait, avec aucune de ses épouses et de ses maitresses, y compris Tullia et Bérénice. Il va à son tour se mettre entre les jambes de Tullia et lui prodiguer un cunnilingus. Pour un Romain, ce sont des pratiques qu’il refuse, car il est le mâle dominant, celui qui possède, un fututor. Il n’a pas d’expérience de cette caresse jugée sale et indigne d’un Romain, mais ce qu’il veut est le plaisir de la femme qu’il aime. Il va d’instinct trouver comment faire monter l’excitation de Tullia et parvenir à lui donner un orgasme qui va déclencher chez elle une éjaculation féminine. Titus sort des cuisses de son amante tout barbouillé de cyprine et vient embrasser fougueusement son amante.
• Merci mon chéri, c’était merveilleux ! J’ai adoré !
• C’est vrai, je me suis bien débrouillé ? Je me doute que je ne suis pas aussi doué que Bérénice !
Il se rend compte que, sans le vouloir, il a abordé un sujet sensible. Tullia a les yeux brillants, les larmes ne sont pas loin, car le souvenir de Bérénice est toujours dans ses pensées.
• Pardonne-moi !
• Ce n’est rien. Juste que la blessure n’est pas cicatrisée.
• J’ai tant de choses à me faire pardonner de toi, en particulier ma lâcheté et mon égoïsme, quand mon père a refusé notre mariage, quand je t’ai abandonné en Égypte, quand je t’ai brisé le cœur en demandant à Bérénice de quitter l’Italie et à toi de t’éloigner de Rome.
Titus parle longuement. Il reconnait que, produit de son éducation de Romain, il s’est comporté en mâle macho et dominateur, traitant la patricienne comme un instrument de plaisir, sans montrer à Tullia qu’il n’a cessé de l’aimer. C’est seulement quand il a compris qu’il allait la perdre définitivement qu’il a su exprimer ses vrais sentiments.
• Ne te fais pas de reproches ! À quoi cela sert-il ? Depuis tant d’années, je suis esclave de mes sens, partagée entre mes sentiments, mon amour pour toi et, plus tard, pour Bérénice, et le besoin que j’avais d’être traitée comme la dernière des putains. C’est moi qui ai encouragé, suscité ton comportement.
Titus embrasse tendrement Tullia, la caresse, prenant tout son temps pour les préliminaires, avant de pénétrer sa compagne. Ils vont faire longuement l’amour, les mots tendres accompagnant la montée de leur plaisir.
Âgés l’un de 40 ans et l’autre approchant la cinquantaine. Titus a changé dans l’exercice du pouvoir. Mais aussi dans sa vie sentimentale.
Le lendemain, il propose à Tullia, quand elle aura repris toutes ses forces, de revenir avec lui à Rome et de l’épouser. C’est Tullia qui se montre plus raisonnable et lui dit de patienter. Quand son trône sera consolidé, quand leur conduite passée sera un peu oubliée, alors oui, elle sera heureuse d’être enfin l’épouse de Titus. Dans l’immédiat, ils doivent être prudents et discrets. Ils se verront quand Titus viendra à Baïes.
Tullia a également été changée par cette épreuve. Elle ne fréquente plus les banquets et les autres lieux où elle a collectionné tant d’amants. Elle est désormais fidèle à Titus qu’elle considère comme son mari. Ses amies Pomponia et Fausta sont heureuses que Tullia ait enfin trouvé le bonheur. Tullia écrit une longue lettre à Bérénice, qui est revenue au palais d’Hérode Agrippa. Elle lui raconte longuement les événements et lui redit tout son amour, ne désespérant pas que le destin leur permette de se retrouver. Bérénice lui répond en lui disant qu’elle sera son amour jusqu’à sa mort et qu’elle est heureuse de ce dénouement, qu’elle avait appelé de ses vœux.
Avant de quitter Baïes, Titus fait venir Julia Titii et lui annonce qu’il a l’intention d’épouser Tullia, « dès que possible », ajoutant, « tu as désormais une mère ». Julia répond que pour elle, depuis longtemps, Tullia est sa mère. La jeune adolescente reste auprès de Tullia à Baïes, lui donnant l’affection et l’éducation qu’elle n’a pas su prodiguer à ses filles.
Même si l’absence de Bérénice lui pèse, Tullia est heureuse à Baïes. Titus la visite autant qu’il le peut et se montre toujours aussi tendre et fougueux. Tullia a la fidèle amitié de Pomponia et de Fausta et est entourée de l’affection de Julia Titii, sa pupille, sa fille, à qui elle donne une affection maternelle qu’elle n’a pas pu et pas su accorder à ses propres enfants.
Pourtant le destin va encore frapper. Le court règne de Titus va être marqué par les drames. Le premier est l’éruption du Vésuve, les 24 et 25 octobre 79, qui va dévaster Pompéi et sa région.
A suivre : (42) « Les délices du genre humain »
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14 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Merci Didier. Des lecteurs comme toi, avec des commentaires de qualité, une lecture attentive, c'est un immense encouragement
Olga,
Je te remercie pour ce commentaire qui me touche et que je prends pour un compliment.
Cette saga me passionne car elle touche une période qui m’a toujours attiré, fasciné, « l’empire Romain ».
Très détaillés historiquement et culturellement, tes écrits sont très enrichissants et méritent donc des commentaires de qualité, que j’ai plaisir à rédiger et à publier.
J’en profite pour réitérer toutes mes Félicitations pour l’excellente qualité de tes textes. Continues à nous émerveiller et à nous régaler avec tes écrits.
Didier
Je te remercie pour ce commentaire qui me touche et que je prends pour un compliment.
Cette saga me passionne car elle touche une période qui m’a toujours attiré, fasciné, « l’empire Romain ».
Très détaillés historiquement et culturellement, tes écrits sont très enrichissants et méritent donc des commentaires de qualité, que j’ai plaisir à rédiger et à publier.
J’en profite pour réitérer toutes mes Félicitations pour l’excellente qualité de tes textes. Continues à nous émerveiller et à nous régaler avec tes écrits.
Didier
@ Didier, c'est un plaisir que d'avoir des lecteurs comme toi et Bernard et des commentaires de la qualité de ceux que vous produisez
Bernard,
Force est de constater que nous avons une même vision, que je qualifierai de perspicace, sur cette magnifique Saga que nous distille Olga.
Merci donc d’avoir, avec cet excellent commentaire, partagé, conforté, mes avis, mes impressions et mes interrogations.
Didier
Force est de constater que nous avons une même vision, que je qualifierai de perspicace, sur cette magnifique Saga que nous distille Olga.
Merci donc d’avoir, avec cet excellent commentaire, partagé, conforté, mes avis, mes impressions et mes interrogations.
Didier
Je suis très heureuse de voir que le commentaire de Bernard est finalement paru. J'y avais déjà répondu
Cet opus démontre une fois de plus la maîtrise d'Olga pour mélanger la grande histoire avec une fiction digne d'HDS.
Sur ce dernier point, on évolue sur quelque chose de plus "soft", voire de romantisme comme le souligne Didier.
Le travail de recherche et de mise en forme force le respect. Chapeau, Olga.
Titus a, une fois de plus, fait un choix de raison. Pouvait-il faire autrement? Ou il lui fallait renoncer à prendre la succession de son père.
Sans l'absoudre complètement, il a du faire face à des intrigues et, arrivé au pouvoir, à des catastrophes. Et ce, dans le court laps de temps où il a été César.
Déjà pendant la guerre au proche-orient, Domitien resté à Rome a cherché à prendre la place qui lui était promise par des basses manoeuvres. Sa jalousie était donc viscérale.
Désigné César en 79, il nomme son ami Pline l'Ancien préfet de la flotte de Misène, lequel trouvera la mort en octobre de cette même année lors de l'éruption du Vésuve, alors qu'il portait secours à des amis.
Puis, l'année suivante, de nouveau un grand incendie dans Rome. Est-ce le deuxième drame auquel tu fais allusion à la fin de ce chapitre?
Pour cette saga, Didier a déjà posé les bonnes questions dans son premier avis, j'y souscris complètement.
Encore félicitations, Olga
Bernard
Sur ce dernier point, on évolue sur quelque chose de plus "soft", voire de romantisme comme le souligne Didier.
Le travail de recherche et de mise en forme force le respect. Chapeau, Olga.
Titus a, une fois de plus, fait un choix de raison. Pouvait-il faire autrement? Ou il lui fallait renoncer à prendre la succession de son père.
Sans l'absoudre complètement, il a du faire face à des intrigues et, arrivé au pouvoir, à des catastrophes. Et ce, dans le court laps de temps où il a été César.
Déjà pendant la guerre au proche-orient, Domitien resté à Rome a cherché à prendre la place qui lui était promise par des basses manoeuvres. Sa jalousie était donc viscérale.
Désigné César en 79, il nomme son ami Pline l'Ancien préfet de la flotte de Misène, lequel trouvera la mort en octobre de cette même année lors de l'éruption du Vésuve, alors qu'il portait secours à des amis.
Puis, l'année suivante, de nouveau un grand incendie dans Rome. Est-ce le deuxième drame auquel tu fais allusion à la fin de ce chapitre?
Pour cette saga, Didier a déjà posé les bonnes questions dans son premier avis, j'y souscris complètement.
Encore félicitations, Olga
Bernard
En réponse à Bernard, je confirme qu'il a raison de dire que Titus n'avait guère d'autre choix que d'écarter Bérénice. Son frère Domitien était en effet en embuscade.
@ Bernard, oui, je fais allusion a=à cet incendie, qui fut presque aussi important que celui de 64, sous Néron.
@ Bernard, oui, je fais allusion a=à cet incendie, qui fut presque aussi important que celui de 64, sous Néron.
Cet opus démontre une fois de plus la maîtrise d'Olga pour mélanger la grande histoire avec une fiction digne d'HDS.
Sur ce dernier point, on évolue sur quelque chose de plus "soft", voire de romantisme comme le souligne Didier.
Le travail de recherche et de mise en forme force le respect. Chapeau, Olga.
Titus a, une fois de plus, fait un choix de raison. Pouvait-il faire autrement? Ou il lui fallait renoncer à prendre la succession de son père.
Sans l'absoudre complètement, il a du faire face à des intrigues et, arrivé au pouvoir, à des catastrophes. Et ce, dans le court laps de temps où il a été César.
Déjà pendant la guerre contre les Juifs, Domitien resté à Rome a cherché à prendre la place qui lui était promise par des basses manoeuvres. Sa jalousie était donc viscérale.
Désigné César en 79, il nomme son ami Pline l'Ancien préfet de la flotte de Misène, lequel trouvera la mort en octobre de cette même année lors de l'éruption du Vésuve, alors qu'il portait secours à des amis.
Puis, l'année suivante, de nouveau un grand incendie dans Rome. Est-ce le deuxième drame auquel tu fais allusion à la fin de ce chapitre?
Pour cette saga, Didier a déjà posé les bonnes questions dans son premier avis, j'y souscris complètement.
Encore félicitations, Olga
Bernard
Sur ce dernier point, on évolue sur quelque chose de plus "soft", voire de romantisme comme le souligne Didier.
Le travail de recherche et de mise en forme force le respect. Chapeau, Olga.
Titus a, une fois de plus, fait un choix de raison. Pouvait-il faire autrement? Ou il lui fallait renoncer à prendre la succession de son père.
Sans l'absoudre complètement, il a du faire face à des intrigues et, arrivé au pouvoir, à des catastrophes. Et ce, dans le court laps de temps où il a été César.
Déjà pendant la guerre contre les Juifs, Domitien resté à Rome a cherché à prendre la place qui lui était promise par des basses manoeuvres. Sa jalousie était donc viscérale.
Désigné César en 79, il nomme son ami Pline l'Ancien préfet de la flotte de Misène, lequel trouvera la mort en octobre de cette même année lors de l'éruption du Vésuve, alors qu'il portait secours à des amis.
Puis, l'année suivante, de nouveau un grand incendie dans Rome. Est-ce le deuxième drame auquel tu fais allusion à la fin de ce chapitre?
Pour cette saga, Didier a déjà posé les bonnes questions dans son premier avis, j'y souscris complètement.
Encore félicitations, Olga
Bernard
Merci Julie et Didier. Vous avez bien analysé les messages que j'ai voulu faire passer à l'occasion de ce chapitre, tant sur le plan historique que pour ce qui concerne la culture et la civilisation
Olga,
Ce chapitre comme les précédents est complet avec ces aspects historiques, culturels et sexe.
Si on fait abstraction du fait qu’historiquement aucun mariage ne se fera, je trouve que dans sa globalité ce chapitre est assez optimiste malgré tout, avec tout ce romantisme qui se dégage.
C'est tout d’abord l'amour que Tullia et Bérénice se portent, concrétisé dans les faits quand Tullia pousse Titus à épouser Bérénice au début puis inversement vers la fin. Elles sont prêtes toutes deux à se « sacrifier » par amour pour l’autre.
Je trouve cela magnifique, et bien approprié à ce récit.
De plus, le romantisme est vraiment à son apogée, quand Titus revient vers Tullia faisant son « méa culpa » après avoir compris ses erreurs passées.
Titus est enfin lui-même, publiquement mais aussi dans sa vie privée, personnelle.
Côté sexe, il y a deux grandes scènes torrides. Une saphique qui démontrant une fois de plus l'amour fusionnel entre Bérénice et Tullia, mais qui marque aussi leur séparation puis une autre où Titus et Tullia ne « baisent » pas mais font enfin l'amour.
Sur le plan Culturel, je m’associe à Julie en te disant que tu présentes bien les installations militaires et navales du port de Misène.
Mais tu fais aussi de bonnes allusions sur les projets de transformation de Rome par Vespasien, avec entre autre cette évocation sur la construction, la présentation et l'inauguration du Colisée.
Pour finir, historiquement tu nous présentes bien le roi Hérode Agrippa II, sa vie, son royaume, ses ambitions, ses relations avec Rome, mais aussi, ses relations avec sa soeur Bérénice, et cette rumeur d’inceste.
J’ai apprécié ce rappel de la vraie relation entre Titus et Bérénice, avec en final cette rupture « invitus invitam », sous la pression de l'opinion romaine. A ce sujet c’est bien pensé d’avoir fait de Tullia une des raisons du discrédit de Bérénice aux yeux du sénat romain.
Enfin, la mort de Vespasien y est bien évoquée, comme l’est l’avènement de Titus, mais aussi la jalousie de Domitien.
Tu décris bien par les faits le changement d'attitude lors de son règne illustré par le fameux « Diem perdidi ».
Il y a là encore un magnifique et savant travail de mise en forme réalisé, afin de mêler ta fiction à la vérité historique.
Félicitations.
Didier
Ce chapitre comme les précédents est complet avec ces aspects historiques, culturels et sexe.
Si on fait abstraction du fait qu’historiquement aucun mariage ne se fera, je trouve que dans sa globalité ce chapitre est assez optimiste malgré tout, avec tout ce romantisme qui se dégage.
C'est tout d’abord l'amour que Tullia et Bérénice se portent, concrétisé dans les faits quand Tullia pousse Titus à épouser Bérénice au début puis inversement vers la fin. Elles sont prêtes toutes deux à se « sacrifier » par amour pour l’autre.
Je trouve cela magnifique, et bien approprié à ce récit.
De plus, le romantisme est vraiment à son apogée, quand Titus revient vers Tullia faisant son « méa culpa » après avoir compris ses erreurs passées.
Titus est enfin lui-même, publiquement mais aussi dans sa vie privée, personnelle.
Côté sexe, il y a deux grandes scènes torrides. Une saphique qui démontrant une fois de plus l'amour fusionnel entre Bérénice et Tullia, mais qui marque aussi leur séparation puis une autre où Titus et Tullia ne « baisent » pas mais font enfin l'amour.
Sur le plan Culturel, je m’associe à Julie en te disant que tu présentes bien les installations militaires et navales du port de Misène.
Mais tu fais aussi de bonnes allusions sur les projets de transformation de Rome par Vespasien, avec entre autre cette évocation sur la construction, la présentation et l'inauguration du Colisée.
Pour finir, historiquement tu nous présentes bien le roi Hérode Agrippa II, sa vie, son royaume, ses ambitions, ses relations avec Rome, mais aussi, ses relations avec sa soeur Bérénice, et cette rumeur d’inceste.
J’ai apprécié ce rappel de la vraie relation entre Titus et Bérénice, avec en final cette rupture « invitus invitam », sous la pression de l'opinion romaine. A ce sujet c’est bien pensé d’avoir fait de Tullia une des raisons du discrédit de Bérénice aux yeux du sénat romain.
Enfin, la mort de Vespasien y est bien évoquée, comme l’est l’avènement de Titus, mais aussi la jalousie de Domitien.
Tu décris bien par les faits le changement d'attitude lors de son règne illustré par le fameux « Diem perdidi ».
Il y a là encore un magnifique et savant travail de mise en forme réalisé, afin de mêler ta fiction à la vérité historique.
Félicitations.
Didier
Bravo pour cette présentation originale de la fin du règne de Vespasien et le début du règne de Titus, marqué par la renonciation à Bérénice.
J'ai aussi trouvé très intéressante la présentation du rôle du port de Misène et des flottes romaines.
Julie
J'ai aussi trouvé très intéressante la présentation du rôle du port de Misène et des flottes romaines.
Julie
@ Luc, oui, c'est un peu le "modus operandi" de cette série
@ Didier, après avoir évoqué longuement les circonstances historiques qui ont conduit à écarter Bérénice (« invitus invitam », comme l'a écrit Suétone) on en revient à la fiction et à la place de Tullia.
Le règne de Titus fut court, marqué par des drames, mais aussi par la volonté de bien faire d'un prince transformé par sa fonction
@ Didier, après avoir évoqué longuement les circonstances historiques qui ont conduit à écarter Bérénice (« invitus invitam », comme l'a écrit Suétone) on en revient à la fiction et à la place de Tullia.
Le règne de Titus fut court, marqué par des drames, mais aussi par la volonté de bien faire d'un prince transformé par sa fonction
Enfin de retour, Tullia est accueillie par ses amies Fausta et Pomponia, mais aussi par ses enfants, tous accompagnés de leurs conjoints, pour plaire à un Titus grand absent dans ces retrouvailles, au grand dam de notre belle héroïne.
Tous sont stupéfaits de retrouver, désormais quadragénaire, une Tullia magnifique qui se voulant ressembler à son aimée Bérénice, est métamorphosée en une parfaite orientale, avec un teint halé et une chevelure tressée et teinte en noire.
Dans l’attente de la restitution de l’intégralité de ses biens et de pouvoir rejoindre Rome à l’arrivée de sa bien-aimée Bérénice, notre belle héroïne vit à Baïes, narrant ses aventures à ses amies, et découvrant que ses deux filles sont devenues, des jouets, des objets sexuels au service des ambitions de leurs conjoints.
A l’arrivée d’une Bérenice désireuse avec l’accord de Tullia d’un mariage avec Titus, le triangle amoureux initié en Egypte se reforme rapidement.
Titus se comporte alors encore comme un mâle dominant, plus avide de sexe que d'amour, remarquant cependant l’amour que ses deux femmes se portent, Bérénice ayant largement "supplantée" Titus dans le coeur de Tullia.
Dès lors, Titus perd progressivement la main, le contrôle, sur la destinée du triangle amoureux et de ses deux amours, surtout lors de leurs différentes participations à des orgies où notre belle héroïne "candauliste" offre sa femme à de nombreux amants.
La vie dissolue de ce trio scandalise et choque la société romaine, mais pas que, car certains conservateurs voient en Bérénice et son projet de mariage le spectre passé de Cléopâtre, et le danger qu’il représente pour l’empire.
C’est dans ce contexte, qu’en devenant empereur à la mort de son père, Titus se voit prier avec insistance par ses proches de changer d'attitude et de délaisser ses deux maitresses "orientales", femmes immorales de par leurs relations tribades et leurs frasques scandaleuses.
Privilégiant la raison d’état et une fois de plus sa carrière, Titus rompt alors brusquement, en lui ordonnant de rentrer en Judée, avec une Bérénice lui conseillant alors d’épouser une Tullia, délaissée du même du coup, et libre de la suivre.
En parallèle, il adopte également une nouvelle attitude, en n’hésitant pas un instant à faire le bien de son peuple.
Lors d’un dernier séjour à Baïes, très torride pour les deux femmes, Bérénice dissuade Tullia de la suivre en Judée en la persuadant que Titus l’aime et reviendra vers notre belle héroïne pour l’épouser.
Le départ de son aimée provoque chez Tullia une nouvelle crise d’hystérie, qui la fait sombrer dans sa pire dépression à ce jour, en se laissant mourir lentement.
Il faut toute l’insistance des enfants de Tullia, de Pomponia mais surtout celle de Fausta, et de Julia Titi, sa propre fille, pour que Titus se déplace à Baïes pour empêcher l’élue de son cœur de mettre fin à ses jours.
Titus, réalisant enfin qu'il a privilégié sa carrière au détriment de son amour pour Tullia, montre, exprime alors de vrais sentiments envers notre matrone. Reconnaissant ses torts Titus propose à notre belle héroïne de venir vivre avec lui à Rome, annonçant même à sa fille Julia Titi qu'il va prochainement épouser Tullia.
Dès lors Tullia s'assagit, devient respectable, son but étant désormais d’enfin vivre au grand jour avec l'homme qu'elle aime, Titus.
Que nous réserve désormais le prochain chapitre « Les délices du genre humain » ?
En effet, tu arrêtes ce chapitre en plein suspens concernant le devenir du couple formé par Tullia et Titus.
Titus est mort non marié, historiquement parlant, je m’interroge donc.
Vas-tu te jouer une fois de plus de l’Histoire en les mariant secrètement ?
Titus va-t-il encore une fois de plus abandonner Tullia? Ou n’as-t-il pas pu officialiser ce mariage avec Tullia ?
Que va devenir Tullia à la mort de Titus ? Quelles seront ses relations avec le nouvel empereur Domitien ?
Didier
Tous sont stupéfaits de retrouver, désormais quadragénaire, une Tullia magnifique qui se voulant ressembler à son aimée Bérénice, est métamorphosée en une parfaite orientale, avec un teint halé et une chevelure tressée et teinte en noire.
Dans l’attente de la restitution de l’intégralité de ses biens et de pouvoir rejoindre Rome à l’arrivée de sa bien-aimée Bérénice, notre belle héroïne vit à Baïes, narrant ses aventures à ses amies, et découvrant que ses deux filles sont devenues, des jouets, des objets sexuels au service des ambitions de leurs conjoints.
A l’arrivée d’une Bérenice désireuse avec l’accord de Tullia d’un mariage avec Titus, le triangle amoureux initié en Egypte se reforme rapidement.
Titus se comporte alors encore comme un mâle dominant, plus avide de sexe que d'amour, remarquant cependant l’amour que ses deux femmes se portent, Bérénice ayant largement "supplantée" Titus dans le coeur de Tullia.
Dès lors, Titus perd progressivement la main, le contrôle, sur la destinée du triangle amoureux et de ses deux amours, surtout lors de leurs différentes participations à des orgies où notre belle héroïne "candauliste" offre sa femme à de nombreux amants.
La vie dissolue de ce trio scandalise et choque la société romaine, mais pas que, car certains conservateurs voient en Bérénice et son projet de mariage le spectre passé de Cléopâtre, et le danger qu’il représente pour l’empire.
C’est dans ce contexte, qu’en devenant empereur à la mort de son père, Titus se voit prier avec insistance par ses proches de changer d'attitude et de délaisser ses deux maitresses "orientales", femmes immorales de par leurs relations tribades et leurs frasques scandaleuses.
Privilégiant la raison d’état et une fois de plus sa carrière, Titus rompt alors brusquement, en lui ordonnant de rentrer en Judée, avec une Bérénice lui conseillant alors d’épouser une Tullia, délaissée du même du coup, et libre de la suivre.
En parallèle, il adopte également une nouvelle attitude, en n’hésitant pas un instant à faire le bien de son peuple.
Lors d’un dernier séjour à Baïes, très torride pour les deux femmes, Bérénice dissuade Tullia de la suivre en Judée en la persuadant que Titus l’aime et reviendra vers notre belle héroïne pour l’épouser.
Le départ de son aimée provoque chez Tullia une nouvelle crise d’hystérie, qui la fait sombrer dans sa pire dépression à ce jour, en se laissant mourir lentement.
Il faut toute l’insistance des enfants de Tullia, de Pomponia mais surtout celle de Fausta, et de Julia Titi, sa propre fille, pour que Titus se déplace à Baïes pour empêcher l’élue de son cœur de mettre fin à ses jours.
Titus, réalisant enfin qu'il a privilégié sa carrière au détriment de son amour pour Tullia, montre, exprime alors de vrais sentiments envers notre matrone. Reconnaissant ses torts Titus propose à notre belle héroïne de venir vivre avec lui à Rome, annonçant même à sa fille Julia Titi qu'il va prochainement épouser Tullia.
Dès lors Tullia s'assagit, devient respectable, son but étant désormais d’enfin vivre au grand jour avec l'homme qu'elle aime, Titus.
Que nous réserve désormais le prochain chapitre « Les délices du genre humain » ?
En effet, tu arrêtes ce chapitre en plein suspens concernant le devenir du couple formé par Tullia et Titus.
Titus est mort non marié, historiquement parlant, je m’interroge donc.
Vas-tu te jouer une fois de plus de l’Histoire en les mariant secrètement ?
Titus va-t-il encore une fois de plus abandonner Tullia? Ou n’as-t-il pas pu officialiser ce mariage avec Tullia ?
Que va devenir Tullia à la mort de Titus ? Quelles seront ses relations avec le nouvel empereur Domitien ?
Didier
Le triangle reprend provisoirement mais l'avènement de Titus change tout. Tu mêles habilement l'histoire et la fiction, en rappelant le destin tragique de Bérénice, tel qu'immortalisé par les historiens romains et repris dans la tragédie de Racine?
Luc
Luc