Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle: liberté, indécence et discernement
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 11-11-2020 dans la catégorie A dormir debout
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Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle: liberté, indécence et discernement
Le 24 mars 2019, j’avais publié un texte où je parlais de mes tendances exhibitionnistes, liées à mon hypersexualité : « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle : exhibitionnisme et hypersexualité »
Des événements récents m’amènent à revenir sur le sujet puisque certains prétendent limiter la liberté des femmes dans le choix de leur tenue. Ce texte est un témoignage et un plaidoyer, en réaction à des faits récents, que je vais commencer par rappeler.
REFOULEE D’UN SUPERMARCHE A CAUSE DE SON DECOLLETE
Ça s’est passé dans le sud de la France, fin juillet et ça a fait beaucoup de bruit. Je ne donnerai ni le nom du supermarché, ni celui de la ville, le but n’est pas de faire de la publicité, y compris négative.
Marion a été interdite de faire ses courses à cause d'un décolleté.
Marion, mère de famille de 25 ans, se rendait dans un supermarché pour acheter des couches pour son bébé. Elle s'est présentée en débardeur avec un trou au milieu de la poitrine (entre les seins) et une jupe en coton qui arrivait aux genoux.
Cette tenue lui a valu de se faire refouler du magasin par le vigile qui lui dit : « Ce ne sera pas possible dans cette tenue, vous être trop dénudée, vous ne rentrez pas comme ça dans le magasin. »
Choquée, la jeune femme demande à parler à la responsable du magasin. Celle-ci donne raison à l'agent de sécurité.
« Ils m'ont fait passer pour une moins que rien, devant tout le monde ! J'avais beau me défendre, ils ne voulaient rien entendre ! Toute la clientèle s'est mise à me regarder. Je me suis vexée, je me suis mise un petit peu à pleurer et je suis repartie chez moi. Je suis arrivée chez moi en pleurs comme un bébé. Ça ne m'était jamais arrivé une situation comme ça», a-t-elle expliqué dans une interview, jugeant avoir été «rabaissée». «On est des femmes, on est en France. On est libres de s'habiller comme on le souhaite». Marion ajoute qu’elle ne s’est «jamais sentie autant humiliée».
Quelques jours après, la jeune maman s’est rendue au commissariat de la ville. Elle sait qu’il y a peu de chances que le Parquet donne suite, mais elle a voulu médiatiser ce qui lui était arrivé. Pour être complet, il faut préciser que la chaine de supermarchés lui a présenté ses excuses, refusant toute discrimination.
La presse a publié les photos de ce décolleté. En connaisseuse, je dirai que Marion a une très jolie poitrine, mais que sa tenue n’était ni provocante ni indécente.
AU MUSEE
Quelques semaines après la mésaventure de Marion, une nouvelle « affaire de décolleté » se produit, cette fois dans un grand musée parisien. Cela s’est passé une après-midi de début septembre, où il faisait très chaud.
Une étudiante, Jeanne, a fait part de son indignation sur Twitter, après avoir été refoulée à l’entrée de ce musée, à cause de son décolleté. La jeune femme raconte que plusieurs agents lui ont refusé l’accès aux collections, lui conseillant d’enfiler une veste sur sa tenue si elle souhaitait rentrer à l’intérieur du musée.
La jeune femme a accepté de se couvrir d’une veste pour accéder aux collections, mais a ensuite publié son témoignage sur Twitter. Elle dit avoir voulu attirer l’attention sur le fait que les discriminations sexistes existent encore tous les jours pour les femmes.
L’institution a finalement présenté ses excuses à l’intéressée.
Elle témoigne : «Je demande ce qu’il se passe, on ne me répond pas, on fixe mes seins, je me sens atrocement gênée. [...] À aucun moment on ne me dit que mon décolleté est un problème, on fixe mes seins ostensiblement, on désigne un "ça" […], ils insistent simplement sur le fait que les règles sont les règles puis me répètent de me couvrir de ma veste», explique la jeune femme dans son message.
Elle ajoute « Je me sens vaincue, obligée, j'ai honte, j'ai l'impression que tout le monde regarde mes seins, je ne suis plus que mes seins, je ne suis qu'une femme qu'ils sexualisent, mais je veux entrer dans le musée. »
Le règlement de visite de ce musée stipule que l’entrée pourra être interdite aux usagers «portant une tenue vestimentaire susceptible de générer un trouble à la tranquillité publique». La jeune femme refoulée explique néanmoins n’avoir vu ce règlement affiché nulle part.
On est loin de la liberté des nus de Renoir et Courbet, pourtant exposés quelques mètres plus loin. La jeune femme dénonce un jugement sexiste : « si je n'avais pas de poitrine, on ne m'aurait rien dit ».
La jeune femme souligne que le musée regorge paradoxalement d'œuvres représentant des femmes nues, et que les autres visiteurs en marcel pour les hommes ou en dos nu, brassière ou « crop top » pour les femmes « minces avec très peu de seins » sont entrés sans problème.
Son message sur Twitter, accompagné de la photo de la tenue qu’elle portait ce jour-là, est cependant vite devenu viral sur les réseaux sociaux.
J’ai vu la photo de la tenue que portait cette jeune femme. Il est vrai que la robe qu’elle portait affichait un décolleté plongeant ou pigeonnant. On est quand même loin de l’attentat à la pudeur. Cette jeune femme voulait entrer dans un musée, pas dans un lieu de culte. Tout est question de discernement !
"TENUE REPUBLICAINE"
Dans l'Éducation nationale, le contrôle des tenues vestimentaires relève des règlements intérieurs de chaque établissement.
Début septembre, plusieurs jeunes filles se voient refuser l'entrée de leur établissement pour cause de tenue « trop suggestive ». La mode estivale du "crop-top" (petit haut court arrivant au dessus du nombril) est passée par là, et les températures caniculaires de la mi-septembre y sont aussi pour quelque chose. Ces incidents auraient pu en rester là, comme de simples problèmes locaux et dispersés à régler entre élèves, parents et institutions scolaires. Oui mais nous sommes à l’heure des réseaux sociaux.
Les histoires d'établissements refusant l'entrée à des jeunes filles en raison de vêtements jugés provocants se multiplient. Sous la bannière des hashtags #lundi14septembre et #liberationdu14, en mini jupe, décolleté ou nombril apparent, lycéennes et collégiennes décident d'organiser, lundi 14 septembre, une journée de mobilisation pour défier la "tenue correcte" exigée par la plupart des règlements des établissements, qu'elles estiment sexistes. Elles revendiquent le droit de s'habiller comme elles veulent sans être vues comme un objet sexuel.
Interrogé sur ce mouvement, le ministre de l’éducation nationale a réagi ainsi : « Chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine, c’est-à-dire qui permet une plus grande égalité entre tous et de ne pas se différencier par les vêtements. » Il a réitéré ses propos sur « l’importance d’arriver à l’école dans une tenue correcte ». «Je crois que ça relève d’un certain bon sens, c’est protecteur», a-t-il poursuivi, estimant que «l’école n’est pas un lieu comme les autres».
Sur les réseaux sociaux, l'expression a vite été prise au mot, chacun y allant de sa petite traduction. L'illustratrice et autrice engagée, Pénélope Bagieu, parle d'un «casse-tête» face aux conditions météorologiques. Tandis que la chanteuse Jeanne Cherhal réplique avec une photo d'elle nue, vêtue d'un drapeau tricolore. Une interprétation savoureuse rapidement suivie par d'autres internautes. «Mince. Je me demande si mon décolleté est républicain», écrit une jeune femme en réponse à la chanteuse.
La journaliste Maïa Mazaurette s'amuse elle aussi de cette rhétorique, en imaginant les élèves venir en cours, le sein dénudé comme Marianne. «À deux doigts de lancer une cagnotte pour financer des crop tops très courts mais bleu blanc rouge», écrit quant à elle la militante féministe Caroline de Haas.
Chez les professeurs d'histoire, les mots et références bien sentis sont aussi de mise. On rappelle à coups de gravures historiques, les tenues dites «républicaines». Ainsi défilent les Sans-culottes, les bustes de Marianne au décolleté plongeant ou encore le tableau d'Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple », symbole de la République française qui représente une femme seins nus coiffée d'un bonnet phrygien, allégorie de la République.
JE « KIFFE MON DECOLLETE », UNE TRADITION FRANCAISE
Les histoires de Marion, puis celle de Jeanne, ont scandalisé les internautes sur les réseaux sociaux, et le hashtag, « #JeKiffeMonDecollete» a été utilisé sur Twitter par des femmes qui publiaient des photos de leur propre décolleté pour afficher leur soutien.
Je m’attarderai sur le tweet de l’écrivaine et romancière française Karine Hann : « Le décolleté appartient à la culture française. C'est un attribut féminin que les poètes ont maintes fois célébré ! Madame de Montespan au XVIIe, Madame de Pompadour au XVIIIe et bien avant elles Diane de Poitiers ou Agnès Sorel "kiffaient" leurs décolletés ! »
De mon point de vue, Karine Hann a plutôt bien choisi ses exemples de femmes libres et célèbres qui aimaient à montrer leurs atours.
Je renvoie aux textes que je leur ai consacrés et que je rappelle dans l’ordre chronologique, avec quelques extraits qui confirment que le décolleté est depuis longtemps, en France, un attribut du charme féminin :
• Agnès Sorel (lire « Histoire des libertines (18) : Agnès Sorel, la Dame de beauté » texte publié le 13 octobre 2018). La favorite de Charles VII dérangeait à son époque. Agnès introduisit à la Cour des modes pour le moins osées, en particulier ses décolletés vertigineux attirant tous les regards. Un jour, l’archevêque de Reims s’était voilé la face en la croisant la gorge nue. Il s’était plaint ensuite auprès de Charles VII des ouvertures permettant de voir les seins des femmes! On pense à la pièce « Tartuffe » qu’écrira deux siècles plus tard Molière : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ! ». Au grand dam des moralistes, la jeune fille désargentée de petite noblesse était devenue la première maîtresse officielle de l'histoire de la royauté. A 18 ans, Agnès Sorel a imposé un train de vie fastueux à la cour de France, les premiers décolletés épaules nues et une liberté de mœurs jugée scandaleuse. Sûre de ses charmes, Agnès n'hésite pas à choquer la Cour en mettant en avant ses avantages dans des robes « aux ouvertures de par-devant par lesquelles on voit les tétons » (d'après le chancelier Jean Jouvenel). La « Dame de Beauté » dévoilait sans pudeur ses atouts. Les tableaux de Jean Fouquet n’hésitent d’ailleurs pas à la montrer avec un sein découvert. C'est d'ailleurs " le portrait dit officiel ", que le peintre tourangeau a réalisé quelques mois avant la mort de la belle dame. C'est " la vierge à l'enfant entourée d'anges ".
• Diane de Poitiers (lire « Histoire des libertines (21) : Diane de Poitiers ou le ménage à trois. », publié le 11 décembre 2018). J’écrivais alors au sujet de la favorite d’Henri II : « Je me sens attirée par l’intelligence, la culture, la beauté de Diane de Poitiers, tout ce qu’elle a su entretenir toute sa vie. Il faut aussi rappeler que, comme Agnès Sorel avant elle, même si ce fut de façon plus discrète, Diane aimait à porter des tenues qui mettaient en valeur sa magnifique poitrine. »
• Mme de Montespan (lire « Histoire des libertines (29) : la Montespan », texte publié le 12 mai 2019). J’écrivais au sujet de la Marquise : « Avec sa poitrine généreuse et ses mouches de beauté en forme de cœur au-dessus de la bouche, ses grands yeux bleus, son regard magnétique, Athénaïs est sûre de sa séduction. Fort expérimentée au lit, elle se sait irrésistible jusqu’à l’arrogance. Elle sera pour Louis XIV une révélation. Louis XIV aime exhiber sa superbe maîtresse, notamment devant les ambassadeurs étrangers. »
• La Marquise de Pompadour (lire « Histoire des libertines (34) : la Pompadour », publié le 24 juillet 2019). En ce qui concerne la Pompadour, je n’avais rien noté de particulier, en dehors de l’observation des portraits de la favorite royale, dont les tenues étaient celles portées à la Cour et les dames étaient invitées à montrer leurs atours.
Il est vrai que beaucoup d’autres exemples auraient pu être donnés parmi les grandes libertines dont j’ai plaisir à raconter la vie. On aurait pu remonter à l’Antiquité et à l’exhibitionnisme de Cléopâtre, de Messaline ou, de Théodora. C’est ainsi que, dans un hors-série de la Revue Histoire, paru en février-mars 2018, intitulé « Les Mondes d’Alix », l’historien Maurice Sartre, biographe de la dernière reine d’Egypte, évoque la représentation qu’on a de la « Regina Meretrix » avec ses « robes longues moulantes dont ses seins s’échappent volontiers. »
JE SUIS CUTE
Lancé en 2018 sur Twitter pour promouvoir l'amour de soi et le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles le souhaitent, le hashtag #JeSuisCute avait alors suscité un flot d'insultes et de commentaires haineux sur la toile.
Le "mot dièse" - en français «je suis mignonne» - a été lancé en juillet 2018 par Manny Koshka, une modèle d'origine lilloise. Sur Twitter, elle a publié quatre photos où elle apparait partiellement dénudée, en sous-vêtements, accompagnée d'un commentaire où elle explique sa démarche.
La jeune femme s'insurge contre la «police des mœurs» qui sévit sur les réseaux sociaux dès qu'un bout de peau ou une partie du corps féminin est dévoilé et défend la liberté de montrer son corps, en appelant d'autres à suivre son exemple. De nombreuses internautes ont alors posté à leur tour leurs photos, parfois en lingerie, parfois dénudées ou dans des tenues plus classiques.
La réaction de la Twittosphère ne s'est pas faite attendre et les participantes ont vu leurs comptes inondés d'un flot de commentaires insultants ou infantilisants tandis que le hashtag a été repris pour dénoncer la vacuité de la démarche. Un exemple typique de «slut-shaming», une pratique qui stigmatise les femmes jugées immorales ou trop à l'aise avec leur corps ou leur sexualité.
L'hashtag étant devenu viral, d'autres internautes, femmes comme hommes, se sont néanmoins mobilisés pour défendre le mouvement. Dans un contexte où la parole des femmes se libère, la vulgarisation du corps des femmes pose toujours problème aux grandes plateformes Internet.
MA POSITION : LIBERTE ET DISCERNEMENT
Dans mon texte publié en mars 2019, j’avais parlé de l’ancienneté de mon exhibitionnisme et des expériences (en particulier lors de mon premier mariage avec Philippe) que j’avais vécues, mes tendances ayant été encouragées en particulier par Philippe, dans son tropisme candauliste, mais aussi par Rachid, dans sa volonté de m’entrainer toujours plus loin dans les excès. J’ai aussi, dans ce texte, rappelé l’échec d’Hassan quand il a voulu réprimer brutalement mon exhibitionnisme et mon hypersexualité.
Aussi loin que je me souvienne, j’aime me montrer, j’aime qu’on m’admire, j’aime séduire, j’aime qu’on me désire et qu’on me possède. Pour moi, m’exhiber, ce n’est pas être vulgaire ou être « déguisée en pute ». Bien entendu j’aime porter des décolletés plongeants, oublier de boutonner « convenablement » mon chemisier, choisir un chemisier translucide qui permette de bien mater mes seins, d’autant que j’évite généralement de porter un soutien-gorge. Mes seins sont petits, mais particulièrement sensibles. Quand je suis excitée, mes tétons sont dressés, laissant deviner mon envie.
De même, j’aime porter des jupes très courtes, pour bien montrer mes jolies jambes et notamment mes cuisses. J’apprécie aussi de porter un pantalon serré, qui met bien en valeur mon petit cul et mes fesses fermes. Oui j’aime séduire, que les hommes m’admirent, me désirent, bandent pour moi. Et j’aime ça d’autant plus que Philippe m’y a toujours encouragé.
Au sujet des tenues portées par les femmes, les développements récents ne font que conforter à mes yeux ce que je disais alors et me donnent l’occasion de préciser ma pensée.
Une femme qui porte des vêtements particulièrement sexy aime à être admirée, voire désirée, c’est évident. Ça ne veut pas dire qu’elle souhaite forcément passer à l’acte. C’est important de le rappeler, parce que tant de discours justifient le harcèlement sexuel, voire les agressions et les viols, parce que la victime était habillée de « façon provocante ». Laisser voir, aimer le regard des hommes, ne veut pas dire se donner.
Une femme, à partir du moment où sa tenue n’est pas un attentat « manifeste » à la pudeur, doit avoir le droit de porter des tenues très sexy, voire provocantes, sans que cela soit forcément une invitation à se faire sauter dessus ! C’est un débat récurrent, où certains justifient, ou excusent, l’agression sexuelle, ou pire, le viol avec ce jugement sans appel : « vous avez vu comment elle était habillée ! » Et bien non ! Féministe, je revendique le droit des femmes à choisir librement leur tenue, en conservant leur liberté complète d’aller plus loin ou non, en répondant ou non au désir qu’elles ont ainsi éveillé.
Il est aussi bon d’ailleurs de rappeler que le port d’une tenue stricte n’empêche ni les tentations ni les dérapages. Je renvoie sur ce point à ma tentative avortée de reprendre une activité professionnelle (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (53) : le bureau. », publié le 29 novembre 2018) et qui avait débouché sur un adultère après un long harcèlement de la part de mon supérieur hiérarchique. Et pourtant j’avais veillé, à cette occasion, de ne porter que des tenues strictes, genre « executive women » !
Vous l’aurez compris, par ce texte, qui est un mouvement d’humeur, je veux défendre le droit de Marion et de Jeanne de se rendre au supermarché ou au musée dans la tenue qu’elles avaient choisie, sans se voir refouler et humilier. Ces tenues étaient certes sexy, mais certainement pas indécentes. Comme l’a fort justement rappelé Karine Hann, le décolleté appartient à l’histoire de France et des femmes célèbres montraient bien davantage que ne l’ont fait Marion ou Jeanne.
Je répète que c’est une question de discernement, en fonction du lieu et de la situation. La réaction ne sera pas la même s’il s’agit d’un lieu de recueillement, de mémoire ou de culte. De même, je n’approuve pas les provocations des « Femen », ce groupe féministe activiste d'origine ukrainienne, fondé à Kiev en 2008 par Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Oleksandra Shevchenk. Ce groupe est internationalement connu en organisant des actions, essentiellement seins nus, avec des slogans écrits sur le corps, dans le but de défendre les droits des femmes. Je salue leur courage dans certaines situations où elles ont affronté des régimes autoritaires ou des dictatures, mais je ne partage pas leurs méthodes et leurs provocations, la plus récente étant d’envahir ce musée parisien qui avait voulu refouler Jeanne à cause de son décolleté.
Je terminerai par le sujet le plus délicat de mon point de vue, étant femme et mère de famille, celui de la « tenue républicaine à l’école » et de la polémique qui s’est enflammée à la suite des propos du ministre.
Je ne peux pas oublier le comportement qui fut le mien à l’âge de ces collégiennes et lycéennes. Dès ce moment-là, j’ai aimé porter des jupes courtes et même des minis! J’ai d’emblée détester porter un soutien-gorge, peu adaptés à mes petits seins, préférant les grands décolletés et même à jouer de la transparence. Aux culottes sages, je préférais les strings, le plus petit possible, et, quand je le pouvais, ne rien mettre du tout sous ma jupe, pour sentir une sensation de liberté, au risque que l’on mate ma chatte, ce qui n’était pas pour me déplaire.
J’avais remarqué, et j’en ai été tout de suite particulièrement fière, les regards masculins posés sur moi, qui me donnaient et me donnent toujours une certaine sensation, un certain frisson. Adolescente, j’étais une lolita, provocatrice, sur qui se retournaient les hommes.
Alors c’est vrai que je ne pratique pas le « faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait ». Et donc, si j’avais l’âge de ces adolescentes, je porterais la mini-jupe ou le « crop trop ».
Dans cette polémique, je suis donc plutôt du côté de ceux et celles qui prônent une large liberté, en rappelant que le problème n’est pas la tenue, mais le regard et que ce sont les garçons, les hommes qu’il faut également éduquer, en leur rappelant qu’une tenue suggestive ne signifie pas une invitation ou un consentement.
Je serais sur ce point d’accord avec le Président de la République qui rappelait que « le bon sens vaut mieux qu'un long règlement en la matière ».
Toute la difficulté est cependant de définir, au jour le jour, ce que sont le bon sens et le discernement. Je peux le dire du fait des discussions parfois difficiles que nous avons à ce sujet avec notre fille aînée, collégienne totalement engagée dans le « mouvement #14septembre » et dont le comportement de Lolita me rappelle le mien à son âge.
J’ai écrit le présent texte en réaction à des débats d’actualité, à partir de mon expérience et de mes valeurs. Si je revendique mon féminisme et le droit des femmes à la liberté vestimentaire, si je m’élève contre les pratiques discriminatoires et les comportements rétrogrades, l’expérience des années m’amène aussi à plaider pour un certain discernement et l’absence de provocation. Il appartient à chacun de définir ces notions, les règles ne devant intervenir quand les comportements sont manifestement excessifs.
Des événements récents m’amènent à revenir sur le sujet puisque certains prétendent limiter la liberté des femmes dans le choix de leur tenue. Ce texte est un témoignage et un plaidoyer, en réaction à des faits récents, que je vais commencer par rappeler.
REFOULEE D’UN SUPERMARCHE A CAUSE DE SON DECOLLETE
Ça s’est passé dans le sud de la France, fin juillet et ça a fait beaucoup de bruit. Je ne donnerai ni le nom du supermarché, ni celui de la ville, le but n’est pas de faire de la publicité, y compris négative.
Marion a été interdite de faire ses courses à cause d'un décolleté.
Marion, mère de famille de 25 ans, se rendait dans un supermarché pour acheter des couches pour son bébé. Elle s'est présentée en débardeur avec un trou au milieu de la poitrine (entre les seins) et une jupe en coton qui arrivait aux genoux.
Cette tenue lui a valu de se faire refouler du magasin par le vigile qui lui dit : « Ce ne sera pas possible dans cette tenue, vous être trop dénudée, vous ne rentrez pas comme ça dans le magasin. »
Choquée, la jeune femme demande à parler à la responsable du magasin. Celle-ci donne raison à l'agent de sécurité.
« Ils m'ont fait passer pour une moins que rien, devant tout le monde ! J'avais beau me défendre, ils ne voulaient rien entendre ! Toute la clientèle s'est mise à me regarder. Je me suis vexée, je me suis mise un petit peu à pleurer et je suis repartie chez moi. Je suis arrivée chez moi en pleurs comme un bébé. Ça ne m'était jamais arrivé une situation comme ça», a-t-elle expliqué dans une interview, jugeant avoir été «rabaissée». «On est des femmes, on est en France. On est libres de s'habiller comme on le souhaite». Marion ajoute qu’elle ne s’est «jamais sentie autant humiliée».
Quelques jours après, la jeune maman s’est rendue au commissariat de la ville. Elle sait qu’il y a peu de chances que le Parquet donne suite, mais elle a voulu médiatiser ce qui lui était arrivé. Pour être complet, il faut préciser que la chaine de supermarchés lui a présenté ses excuses, refusant toute discrimination.
La presse a publié les photos de ce décolleté. En connaisseuse, je dirai que Marion a une très jolie poitrine, mais que sa tenue n’était ni provocante ni indécente.
AU MUSEE
Quelques semaines après la mésaventure de Marion, une nouvelle « affaire de décolleté » se produit, cette fois dans un grand musée parisien. Cela s’est passé une après-midi de début septembre, où il faisait très chaud.
Une étudiante, Jeanne, a fait part de son indignation sur Twitter, après avoir été refoulée à l’entrée de ce musée, à cause de son décolleté. La jeune femme raconte que plusieurs agents lui ont refusé l’accès aux collections, lui conseillant d’enfiler une veste sur sa tenue si elle souhaitait rentrer à l’intérieur du musée.
La jeune femme a accepté de se couvrir d’une veste pour accéder aux collections, mais a ensuite publié son témoignage sur Twitter. Elle dit avoir voulu attirer l’attention sur le fait que les discriminations sexistes existent encore tous les jours pour les femmes.
L’institution a finalement présenté ses excuses à l’intéressée.
Elle témoigne : «Je demande ce qu’il se passe, on ne me répond pas, on fixe mes seins, je me sens atrocement gênée. [...] À aucun moment on ne me dit que mon décolleté est un problème, on fixe mes seins ostensiblement, on désigne un "ça" […], ils insistent simplement sur le fait que les règles sont les règles puis me répètent de me couvrir de ma veste», explique la jeune femme dans son message.
Elle ajoute « Je me sens vaincue, obligée, j'ai honte, j'ai l'impression que tout le monde regarde mes seins, je ne suis plus que mes seins, je ne suis qu'une femme qu'ils sexualisent, mais je veux entrer dans le musée. »
Le règlement de visite de ce musée stipule que l’entrée pourra être interdite aux usagers «portant une tenue vestimentaire susceptible de générer un trouble à la tranquillité publique». La jeune femme refoulée explique néanmoins n’avoir vu ce règlement affiché nulle part.
On est loin de la liberté des nus de Renoir et Courbet, pourtant exposés quelques mètres plus loin. La jeune femme dénonce un jugement sexiste : « si je n'avais pas de poitrine, on ne m'aurait rien dit ».
La jeune femme souligne que le musée regorge paradoxalement d'œuvres représentant des femmes nues, et que les autres visiteurs en marcel pour les hommes ou en dos nu, brassière ou « crop top » pour les femmes « minces avec très peu de seins » sont entrés sans problème.
Son message sur Twitter, accompagné de la photo de la tenue qu’elle portait ce jour-là, est cependant vite devenu viral sur les réseaux sociaux.
J’ai vu la photo de la tenue que portait cette jeune femme. Il est vrai que la robe qu’elle portait affichait un décolleté plongeant ou pigeonnant. On est quand même loin de l’attentat à la pudeur. Cette jeune femme voulait entrer dans un musée, pas dans un lieu de culte. Tout est question de discernement !
"TENUE REPUBLICAINE"
Dans l'Éducation nationale, le contrôle des tenues vestimentaires relève des règlements intérieurs de chaque établissement.
Début septembre, plusieurs jeunes filles se voient refuser l'entrée de leur établissement pour cause de tenue « trop suggestive ». La mode estivale du "crop-top" (petit haut court arrivant au dessus du nombril) est passée par là, et les températures caniculaires de la mi-septembre y sont aussi pour quelque chose. Ces incidents auraient pu en rester là, comme de simples problèmes locaux et dispersés à régler entre élèves, parents et institutions scolaires. Oui mais nous sommes à l’heure des réseaux sociaux.
Les histoires d'établissements refusant l'entrée à des jeunes filles en raison de vêtements jugés provocants se multiplient. Sous la bannière des hashtags #lundi14septembre et #liberationdu14, en mini jupe, décolleté ou nombril apparent, lycéennes et collégiennes décident d'organiser, lundi 14 septembre, une journée de mobilisation pour défier la "tenue correcte" exigée par la plupart des règlements des établissements, qu'elles estiment sexistes. Elles revendiquent le droit de s'habiller comme elles veulent sans être vues comme un objet sexuel.
Interrogé sur ce mouvement, le ministre de l’éducation nationale a réagi ainsi : « Chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine, c’est-à-dire qui permet une plus grande égalité entre tous et de ne pas se différencier par les vêtements. » Il a réitéré ses propos sur « l’importance d’arriver à l’école dans une tenue correcte ». «Je crois que ça relève d’un certain bon sens, c’est protecteur», a-t-il poursuivi, estimant que «l’école n’est pas un lieu comme les autres».
Sur les réseaux sociaux, l'expression a vite été prise au mot, chacun y allant de sa petite traduction. L'illustratrice et autrice engagée, Pénélope Bagieu, parle d'un «casse-tête» face aux conditions météorologiques. Tandis que la chanteuse Jeanne Cherhal réplique avec une photo d'elle nue, vêtue d'un drapeau tricolore. Une interprétation savoureuse rapidement suivie par d'autres internautes. «Mince. Je me demande si mon décolleté est républicain», écrit une jeune femme en réponse à la chanteuse.
La journaliste Maïa Mazaurette s'amuse elle aussi de cette rhétorique, en imaginant les élèves venir en cours, le sein dénudé comme Marianne. «À deux doigts de lancer une cagnotte pour financer des crop tops très courts mais bleu blanc rouge», écrit quant à elle la militante féministe Caroline de Haas.
Chez les professeurs d'histoire, les mots et références bien sentis sont aussi de mise. On rappelle à coups de gravures historiques, les tenues dites «républicaines». Ainsi défilent les Sans-culottes, les bustes de Marianne au décolleté plongeant ou encore le tableau d'Eugène Delacroix, « La Liberté guidant le peuple », symbole de la République française qui représente une femme seins nus coiffée d'un bonnet phrygien, allégorie de la République.
JE « KIFFE MON DECOLLETE », UNE TRADITION FRANCAISE
Les histoires de Marion, puis celle de Jeanne, ont scandalisé les internautes sur les réseaux sociaux, et le hashtag, « #JeKiffeMonDecollete» a été utilisé sur Twitter par des femmes qui publiaient des photos de leur propre décolleté pour afficher leur soutien.
Je m’attarderai sur le tweet de l’écrivaine et romancière française Karine Hann : « Le décolleté appartient à la culture française. C'est un attribut féminin que les poètes ont maintes fois célébré ! Madame de Montespan au XVIIe, Madame de Pompadour au XVIIIe et bien avant elles Diane de Poitiers ou Agnès Sorel "kiffaient" leurs décolletés ! »
De mon point de vue, Karine Hann a plutôt bien choisi ses exemples de femmes libres et célèbres qui aimaient à montrer leurs atours.
Je renvoie aux textes que je leur ai consacrés et que je rappelle dans l’ordre chronologique, avec quelques extraits qui confirment que le décolleté est depuis longtemps, en France, un attribut du charme féminin :
• Agnès Sorel (lire « Histoire des libertines (18) : Agnès Sorel, la Dame de beauté » texte publié le 13 octobre 2018). La favorite de Charles VII dérangeait à son époque. Agnès introduisit à la Cour des modes pour le moins osées, en particulier ses décolletés vertigineux attirant tous les regards. Un jour, l’archevêque de Reims s’était voilé la face en la croisant la gorge nue. Il s’était plaint ensuite auprès de Charles VII des ouvertures permettant de voir les seins des femmes! On pense à la pièce « Tartuffe » qu’écrira deux siècles plus tard Molière : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ! ». Au grand dam des moralistes, la jeune fille désargentée de petite noblesse était devenue la première maîtresse officielle de l'histoire de la royauté. A 18 ans, Agnès Sorel a imposé un train de vie fastueux à la cour de France, les premiers décolletés épaules nues et une liberté de mœurs jugée scandaleuse. Sûre de ses charmes, Agnès n'hésite pas à choquer la Cour en mettant en avant ses avantages dans des robes « aux ouvertures de par-devant par lesquelles on voit les tétons » (d'après le chancelier Jean Jouvenel). La « Dame de Beauté » dévoilait sans pudeur ses atouts. Les tableaux de Jean Fouquet n’hésitent d’ailleurs pas à la montrer avec un sein découvert. C'est d'ailleurs " le portrait dit officiel ", que le peintre tourangeau a réalisé quelques mois avant la mort de la belle dame. C'est " la vierge à l'enfant entourée d'anges ".
• Diane de Poitiers (lire « Histoire des libertines (21) : Diane de Poitiers ou le ménage à trois. », publié le 11 décembre 2018). J’écrivais alors au sujet de la favorite d’Henri II : « Je me sens attirée par l’intelligence, la culture, la beauté de Diane de Poitiers, tout ce qu’elle a su entretenir toute sa vie. Il faut aussi rappeler que, comme Agnès Sorel avant elle, même si ce fut de façon plus discrète, Diane aimait à porter des tenues qui mettaient en valeur sa magnifique poitrine. »
• Mme de Montespan (lire « Histoire des libertines (29) : la Montespan », texte publié le 12 mai 2019). J’écrivais au sujet de la Marquise : « Avec sa poitrine généreuse et ses mouches de beauté en forme de cœur au-dessus de la bouche, ses grands yeux bleus, son regard magnétique, Athénaïs est sûre de sa séduction. Fort expérimentée au lit, elle se sait irrésistible jusqu’à l’arrogance. Elle sera pour Louis XIV une révélation. Louis XIV aime exhiber sa superbe maîtresse, notamment devant les ambassadeurs étrangers. »
• La Marquise de Pompadour (lire « Histoire des libertines (34) : la Pompadour », publié le 24 juillet 2019). En ce qui concerne la Pompadour, je n’avais rien noté de particulier, en dehors de l’observation des portraits de la favorite royale, dont les tenues étaient celles portées à la Cour et les dames étaient invitées à montrer leurs atours.
Il est vrai que beaucoup d’autres exemples auraient pu être donnés parmi les grandes libertines dont j’ai plaisir à raconter la vie. On aurait pu remonter à l’Antiquité et à l’exhibitionnisme de Cléopâtre, de Messaline ou, de Théodora. C’est ainsi que, dans un hors-série de la Revue Histoire, paru en février-mars 2018, intitulé « Les Mondes d’Alix », l’historien Maurice Sartre, biographe de la dernière reine d’Egypte, évoque la représentation qu’on a de la « Regina Meretrix » avec ses « robes longues moulantes dont ses seins s’échappent volontiers. »
JE SUIS CUTE
Lancé en 2018 sur Twitter pour promouvoir l'amour de soi et le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles le souhaitent, le hashtag #JeSuisCute avait alors suscité un flot d'insultes et de commentaires haineux sur la toile.
Le "mot dièse" - en français «je suis mignonne» - a été lancé en juillet 2018 par Manny Koshka, une modèle d'origine lilloise. Sur Twitter, elle a publié quatre photos où elle apparait partiellement dénudée, en sous-vêtements, accompagnée d'un commentaire où elle explique sa démarche.
La jeune femme s'insurge contre la «police des mœurs» qui sévit sur les réseaux sociaux dès qu'un bout de peau ou une partie du corps féminin est dévoilé et défend la liberté de montrer son corps, en appelant d'autres à suivre son exemple. De nombreuses internautes ont alors posté à leur tour leurs photos, parfois en lingerie, parfois dénudées ou dans des tenues plus classiques.
La réaction de la Twittosphère ne s'est pas faite attendre et les participantes ont vu leurs comptes inondés d'un flot de commentaires insultants ou infantilisants tandis que le hashtag a été repris pour dénoncer la vacuité de la démarche. Un exemple typique de «slut-shaming», une pratique qui stigmatise les femmes jugées immorales ou trop à l'aise avec leur corps ou leur sexualité.
L'hashtag étant devenu viral, d'autres internautes, femmes comme hommes, se sont néanmoins mobilisés pour défendre le mouvement. Dans un contexte où la parole des femmes se libère, la vulgarisation du corps des femmes pose toujours problème aux grandes plateformes Internet.
MA POSITION : LIBERTE ET DISCERNEMENT
Dans mon texte publié en mars 2019, j’avais parlé de l’ancienneté de mon exhibitionnisme et des expériences (en particulier lors de mon premier mariage avec Philippe) que j’avais vécues, mes tendances ayant été encouragées en particulier par Philippe, dans son tropisme candauliste, mais aussi par Rachid, dans sa volonté de m’entrainer toujours plus loin dans les excès. J’ai aussi, dans ce texte, rappelé l’échec d’Hassan quand il a voulu réprimer brutalement mon exhibitionnisme et mon hypersexualité.
Aussi loin que je me souvienne, j’aime me montrer, j’aime qu’on m’admire, j’aime séduire, j’aime qu’on me désire et qu’on me possède. Pour moi, m’exhiber, ce n’est pas être vulgaire ou être « déguisée en pute ». Bien entendu j’aime porter des décolletés plongeants, oublier de boutonner « convenablement » mon chemisier, choisir un chemisier translucide qui permette de bien mater mes seins, d’autant que j’évite généralement de porter un soutien-gorge. Mes seins sont petits, mais particulièrement sensibles. Quand je suis excitée, mes tétons sont dressés, laissant deviner mon envie.
De même, j’aime porter des jupes très courtes, pour bien montrer mes jolies jambes et notamment mes cuisses. J’apprécie aussi de porter un pantalon serré, qui met bien en valeur mon petit cul et mes fesses fermes. Oui j’aime séduire, que les hommes m’admirent, me désirent, bandent pour moi. Et j’aime ça d’autant plus que Philippe m’y a toujours encouragé.
Au sujet des tenues portées par les femmes, les développements récents ne font que conforter à mes yeux ce que je disais alors et me donnent l’occasion de préciser ma pensée.
Une femme qui porte des vêtements particulièrement sexy aime à être admirée, voire désirée, c’est évident. Ça ne veut pas dire qu’elle souhaite forcément passer à l’acte. C’est important de le rappeler, parce que tant de discours justifient le harcèlement sexuel, voire les agressions et les viols, parce que la victime était habillée de « façon provocante ». Laisser voir, aimer le regard des hommes, ne veut pas dire se donner.
Une femme, à partir du moment où sa tenue n’est pas un attentat « manifeste » à la pudeur, doit avoir le droit de porter des tenues très sexy, voire provocantes, sans que cela soit forcément une invitation à se faire sauter dessus ! C’est un débat récurrent, où certains justifient, ou excusent, l’agression sexuelle, ou pire, le viol avec ce jugement sans appel : « vous avez vu comment elle était habillée ! » Et bien non ! Féministe, je revendique le droit des femmes à choisir librement leur tenue, en conservant leur liberté complète d’aller plus loin ou non, en répondant ou non au désir qu’elles ont ainsi éveillé.
Il est aussi bon d’ailleurs de rappeler que le port d’une tenue stricte n’empêche ni les tentations ni les dérapages. Je renvoie sur ce point à ma tentative avortée de reprendre une activité professionnelle (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (53) : le bureau. », publié le 29 novembre 2018) et qui avait débouché sur un adultère après un long harcèlement de la part de mon supérieur hiérarchique. Et pourtant j’avais veillé, à cette occasion, de ne porter que des tenues strictes, genre « executive women » !
Vous l’aurez compris, par ce texte, qui est un mouvement d’humeur, je veux défendre le droit de Marion et de Jeanne de se rendre au supermarché ou au musée dans la tenue qu’elles avaient choisie, sans se voir refouler et humilier. Ces tenues étaient certes sexy, mais certainement pas indécentes. Comme l’a fort justement rappelé Karine Hann, le décolleté appartient à l’histoire de France et des femmes célèbres montraient bien davantage que ne l’ont fait Marion ou Jeanne.
Je répète que c’est une question de discernement, en fonction du lieu et de la situation. La réaction ne sera pas la même s’il s’agit d’un lieu de recueillement, de mémoire ou de culte. De même, je n’approuve pas les provocations des « Femen », ce groupe féministe activiste d'origine ukrainienne, fondé à Kiev en 2008 par Anna Hutsol, Oksana Chatchko et Oleksandra Shevchenk. Ce groupe est internationalement connu en organisant des actions, essentiellement seins nus, avec des slogans écrits sur le corps, dans le but de défendre les droits des femmes. Je salue leur courage dans certaines situations où elles ont affronté des régimes autoritaires ou des dictatures, mais je ne partage pas leurs méthodes et leurs provocations, la plus récente étant d’envahir ce musée parisien qui avait voulu refouler Jeanne à cause de son décolleté.
Je terminerai par le sujet le plus délicat de mon point de vue, étant femme et mère de famille, celui de la « tenue républicaine à l’école » et de la polémique qui s’est enflammée à la suite des propos du ministre.
Je ne peux pas oublier le comportement qui fut le mien à l’âge de ces collégiennes et lycéennes. Dès ce moment-là, j’ai aimé porter des jupes courtes et même des minis! J’ai d’emblée détester porter un soutien-gorge, peu adaptés à mes petits seins, préférant les grands décolletés et même à jouer de la transparence. Aux culottes sages, je préférais les strings, le plus petit possible, et, quand je le pouvais, ne rien mettre du tout sous ma jupe, pour sentir une sensation de liberté, au risque que l’on mate ma chatte, ce qui n’était pas pour me déplaire.
J’avais remarqué, et j’en ai été tout de suite particulièrement fière, les regards masculins posés sur moi, qui me donnaient et me donnent toujours une certaine sensation, un certain frisson. Adolescente, j’étais une lolita, provocatrice, sur qui se retournaient les hommes.
Alors c’est vrai que je ne pratique pas le « faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait ». Et donc, si j’avais l’âge de ces adolescentes, je porterais la mini-jupe ou le « crop trop ».
Dans cette polémique, je suis donc plutôt du côté de ceux et celles qui prônent une large liberté, en rappelant que le problème n’est pas la tenue, mais le regard et que ce sont les garçons, les hommes qu’il faut également éduquer, en leur rappelant qu’une tenue suggestive ne signifie pas une invitation ou un consentement.
Je serais sur ce point d’accord avec le Président de la République qui rappelait que « le bon sens vaut mieux qu'un long règlement en la matière ».
Toute la difficulté est cependant de définir, au jour le jour, ce que sont le bon sens et le discernement. Je peux le dire du fait des discussions parfois difficiles que nous avons à ce sujet avec notre fille aînée, collégienne totalement engagée dans le « mouvement #14septembre » et dont le comportement de Lolita me rappelle le mien à son âge.
J’ai écrit le présent texte en réaction à des débats d’actualité, à partir de mon expérience et de mes valeurs. Si je revendique mon féminisme et le droit des femmes à la liberté vestimentaire, si je m’élève contre les pratiques discriminatoires et les comportements rétrogrades, l’expérience des années m’amène aussi à plaider pour un certain discernement et l’absence de provocation. Il appartient à chacun de définir ces notions, les règles ne devant intervenir quand les comportements sont manifestement excessifs.
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