Récits érotiques de la mythologie (14) : Circé et le mythe de la femme fatale.
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
- • 380 récits publiés.
- • Cote moyenne attribuée par les lecteurs : 9.4 • Cote moyenne attribuée par HDS : 10.0
- • L'ensemble des récits érotiques de Olga T ont reçu un total de 1 109 824 visites.
Histoire érotique Publiée sur HDS le 09-09-2019 dans la catégorie Fétichisme
Cette histoire de sexe a été affichée 1 572 fois depuis sa publication.
Couleur du fond :
Récits érotiques de la mythologie (14) : Circé et le mythe de la femme fatale.
Dans la mythologie grecque, Circé est une magicienne très puissante, décrite par les auteurs antiques comme une déesse (Homère, Virgile), mais a ensuite été estampillée comme une sorcière ou enchanteresse.
Circé est la fille d’Hélios (le Soleil) et de l’Océanide Perséis. Elle est notamment la sœur de Pasiphaé (voir « Récits érotiques de la mythologie (7). Pasiphaé et le mythe du taureau ou le bonheur d'être bien remplie », publié le 27 juin 2018).
Elle apparaît principalement au chant X de l’Odyssée : elle habite dans l’île d’Ééa, dans un palais situé au milieu d’une clairière, entouré de loups et de lions, autrefois des hommes qu'a ensorcelés Circé.
Un auteur, Fernando Jaume, identifie l'île de Circé à Didyme, île de Salina, étant les roches erratiques le «Faraglioni di Lipari», à côté de l'île des Sirènes, où toutes reposent, et l'Hadès en Sicile, où Tirésias explique le destin à Ulysse. La plage étroite, les forêts consacrées à Perséphone sont là, à Acquedolci.
Avant lui plusieurs savants ont tenté de faire coïncider les lieux mythologiques comme Ééa avec des localités réelles. Victor Bérard, dans sa reconstitution des navigations d'Ulysse dans l’Odyssée, identifie l'île au Monte Circeo en Italie. Le navigateur Tim Severin l'identifie pour sa part à Paxos. Ioannis Kakridis la situe près de la Colchide, puisque Circé est sœur d'Éétès, roi de Colchide.
Ce nom a aussi pu désigner anciennement une île de la mer de Toscane, réunie depuis à la terre ferme, formant le Circeium promontorium. On y place aussi la résidence de Circé.
Une autre interprétation identifierait l'île de Circé à Djerba.
L’ENSORCELEUSE DE L’ODYSSEE
Quand Ulysse et ses compagnons abordent l’île, vingt-deux d’entre eux, menés par Euryloque, se laissent attirer jusqu’au palais par une voix harmonieuse. La magicienne les accueille et leur offre un breuvage, auquel elle ajoute un poison. Dès qu’ils ont bu, elle les transforme d’un coup de baguette en porcs. Euryloque, resté dehors, court avertir Ulysse, qui part à la recherche de Circé. Le dieu Hermès lui donne des instructions pour triompher de Circé. Quand il arrive chez la magicienne, celle-ci échoue à le transformer d’un coup de baguette.
Ulysse tire son épée ; apeurée, Circé lui offre de partager son lit. Là encore, Ulysse, suivant les recommandations d’Hermès, demande à la magicienne de jurer par « le grand serment des dieux » qu’elle ne cherchera plus à lui faire de mal. Cela fait, Ulysse et Circé s’unissent, puis elle rend aux compagnons leur apparence humaine. Un an s'écoule. Elle aide enfin le héros et son équipage à préparer leur départ, en leur conseillant d'aller consulter le devin Tirésias aux Enfers.
Ulysse aurait eu avec la magicienne un fils appelé Télégonos, et peut-être une fille, appelée Cassiphonée. C'est Télégonos qui, dans la légende italienne, aurait fondé la ville de Tusculum.
Selon d'autres traditions, Circé aurait encore eu, avec Ulysse trois fils, Romos, Antias et Ardéas, éponymes des trois cités de Rome, Antium et Ardée.
On prête en outre à Circé bon nombre d’enfants nés de liaisons avec plusieurs Olympiens. Ainsi, dans les Dionysiaques, Nonnos de Panopolis lui attribue-t-il la maternité de Phaunos, l’équivalent du Faunus latin, issu de ses amours avec Poséidon, d’autres disent avec Zeus.
Les dieux auraient refusé l'immortalité à Circé et elle aurait péri de la main de Télémaque, le fils d’Ulysse. Dans une autre version Télémaque aurait épousé Circé dont il eut un fils, Latinos.
Sacré Circé, après le père, elle se serait donc faite le fils !
LE MYTHE ROMAIN
Denys de Milet, au Vème siècle avant Jésus-Christ, fait de Circé la fille d’Aétès, roi de Colchide et d’Hécate, déesse lunaire de la sorcellerie qui préside aux incantations. Toujours selon lui, elle épouse le roi des Sarmates, qu’elle empoisonne. Chassée une première fois par ses sujets, elle fuit sur une île déserte, ou selon d’autres, vers l’Italie où elle fonde Circaeum, aujourd'hui Monte Circeo, dans le Latium. Chez Ovide, elle se distingue alors par de nombreuses actions malfaisantes, transformant par exemple Scylla en monstre marin par jalousie.
Au Moyen Âge on la retrouve dans les légendes populaires d’Italie, mêlée à la figure d’Hérodiade (la mère de Salomé, voir « Récits érotiques de la mythologie (11). Récits érotiques issus de la bible : la femme adultère », paru le 3 avril 2019) sous le nom d’Aradia, fille de Diane et de Lucifer.
CIRCE AUX « BELLES BOUCLES » : IL VALAIT MIEUX NE PAS REFUSER SES AVANCES
Circé aux belles boucles était autant redoutable par sa beauté, que par ses sortilèges et ses philtres magiques.
Le dieu marin Glaucos vint la trouver pour lui demander un philtre capable de rendre amoureuse la jeune et belle nymphe Scylla, qui demeurait insensible à ses avances mais Circé tomba amoureuse du dieu, qui repoussa ses avances. Pour se venger, Circé changea Scylla en un monstre repoussant.
Picus, fils de Saturne, coupable à ses yeux d'avoir repoussé son amour, fut transformé en pivert.
Circé joua aussi un rôle dans la légende des Argonautes où elle parait comme la fille d'Æétès, roi de Colchide. Elle refusa de purifier Médée et Jason du crime horrible de son frère Apsyrtos. Selon d'autres elle les purifia puis les chassa aussitôt.
LE « POISON DE CIRCE » : LE PLAISIR !
D’après Dion de Pruse, un rhéteur grec (40-120 après JC), dans le VIIIe Discours, le poison de Circé n'est autre que le plaisir, délétère, corrupteur des sens, qui ramène l’homme à l'état de bête sauvage, d’ù également la transformation des hommes en loups ou en porcs.
Circé est l’archétype de la femme fatale. Victimes de sa beauté et de sa sensualité, les hommes rencontrent un destin tragique lorsqu’ils tombent sous son charme.
La figure mythique de Circé − à l’instar des Sirènes ou de Méduse − campe l’une des premières représentations littéraires de la « femme fatale » dans la tradition occidentale.
Circé demeure particulièrement « emblématique de la dangerosité féminine ». Ainsi, Simone de Beauvoir écrit, dans le « Deuxième sexe » que : « la femme qui exerce librement son charme : aventurière, vamp, femme fatale, demeure un type inquiétant. Dans la mauvaise femme des films de Hollywood survit la figure de Circé. Des femmes ont été brûlées comme sorcières simplement parce qu’elles étaient belles. »
La figure de Circé s’oppose à la vertueuse Pénélope, l’épouse d’Ulysse, qui l’attend 20 ans et refuse les avances des Prétendants, lesquels finiront exécutés par Ulysse.
Circé l’ambiguë accueille Ulysse et ses hommes pendant toute une année sur son île, permet à Ulysse de descendre aux Enfers pour trouver le devin Tirésias et lui explique comment échapper aux périls que représentent les Sirènes, Charybde et Scylla. Le mythe antique transmet un enseignement : la dangerosité de Circé n’est pas vaine, elle représente une épreuve dont le héros doit sortir victorieux pour bénéficier de l’aide de la déesse et poursuivre sa quête.
Circée est considérée comme la première sorcière de la culture occidentale. En effet, avant même que le stéréotype de la vieille sorcière au nez crochu et aux cheveux fourchus ne prenne le dessus dans notre culture, ces-dernières ont longtemps été avant tout considérées au contraire comme des femmes d’une grande beauté qui se servaient de pouvoirs occultes et de leur séduction pour contrôler les hommes, incarnant en cela l’angoisse de la castration présent dans l’inconscient collectif masculin. Circé ne semble même pas avoir de but précis, si ce n’est celui de séduire et de contrôler les hommes et de les garder à son service. Elle incarne donc parfaitement l’image de la femme fatale, dont l’arsenal magique sert avant tout à mettre en évidence le charme qu’elle exerce auprès des hommes, et c’est cette séduction, par laquelle les hommes acceptent volontairement de leur propre chef de perdre le contrôle, qui constitue le « danger ».
Le piège que Circé a tendu à Ulysse et ses compagnons constitue avant tout une épreuve dont celui-ci doit sortir vainqueur pour affirmer sa valeur, cette péripétie n’étant qu’une occasion de plus pour le héros de la guerre de Troie d’affirmer sa supériorité stratégique et son intelligence.
Ulysse représente le masculin résistant à la tentation du féminin, dont Circé incarne tous les fantasmes dans le récit de l’Odyssée : c’est un personnage libre, résistant aux hommes et prenant le contrôle sur eux, et par sa victoire sur elle, Ulysse affirme cette domination. Mais cette vision est sans doute incomplète et se base sur une approche très moderne voyant un conflit des genres dans un récit millénaires, ignorant le fait que le héros ne peut parvenir à se soustraire du sortilège qu’avec l’aide des dieux, mais aussi le fait qu’Ulysse et Circé s’unissent ensuite… On observera qu’Ulysse s’accorde ainsi un droit qu’il refuse à Pénélope. Lui va partager la couche de Circé près d’un an et lui faire des enfants. Pénélope, alors qu’on était sans nouvelles d’Ulysse, qu’on pensait disparu, a laissé les Prétendants espérer, tout en reculant au maximum le moment où elle devait choisir. Ces hommes furent pourtant tués alors que leur seul crime fut d’avoir désiré Pénélope, sans pour autant concrétiser !
Une chose est sûre : les femmes fatales telles que Circé ont encore de belles années devant elles !
MES LECONS SUR UN MYTHE
On aura bien compris que ce n’est pas un hasard si Circé la séductrice transforme les hommes qu’elle désire en cochon ! Dans le texte que j’ai cité, Simone de Beauvoir a bien situé le mythe de Circé et l’assimilation longtemps faite entre femme fatale et sorcière. Sans compter que l’Odyssée oppose Circé à la fidèle Pénélope.
Je me sens proche de la belle Circé car, moi aussi, depuis ma puberté, j’aime séduire et comme elle, je ne supporte guère l’échec, celui qui a le plus pesé pour moi remonte à mon adolescence, avec un terrible complexe d’Electre.
Oui, j’ai été séductrice pour Philippe, pour Hassan, pour N. J’ai voulu les séduire et qu’ils soient à moi
Suis-je pour autant une femme fatale ? Je ne l’ai jamais été intentionnellement, même si je suis consciente du mal que j’ai pu faire, à Hassan en particulier, qui a eu le sentiment d’avoir été trahi, alors que je m’étais offerte à lui. Il en fut de même pour Denis, mon chef lors d’une éphémère tentative de reprise d’une activité professionnelle (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (53) : le bureau », publié le 29 novembre 2018) qui n’a pas compris mon attitude, alors que j’avais fini par céder à son harcèlement.
Comme Circé aussi, toute séductrice et hypersexuelle que je sois, les rapports de domination s’inversent quand j’ai affaire à un mâle dominant, de la même façon que Circé a capitulé face à Ulysse. C’est la situation que j’ai connue face à Rachid, celui-ci en a usé et abusé.
Circé est « scandaleuse » et tout à fait moderne parce qu’elle choisit, sans attendre qu’on la choisisse. C’est encore un trait de caractère que je partage avec elle. Pourquoi une femme n’aurait-elle pas le droit d’exprimer son désir, de choisir, sans attendre que l’inverse ne se produise ? Cela ne fait pour autant d’elle une salope et une nymphomane !
Le mythe de Circé dévoile l’ambivalence de la femme, qui exprime son désir, mais se laisse aussi subjuguée dans certaines circonstances. Je revendique mon féminisme, mais lorsque j’ai affaire à un amant macho et vigoureux, non seulement j’accepte de m’offrir totalement, mais je demande qu’il se comporte avec moi comme un mâle, qu’il me baise, qu’il me démonte.
Comme Circé, comme beaucoup de femmes, j’ai deux visages, qui s’expriment à des moments différents : à la fois guerrière, conquérante, fière et libre, mais capable d’une totale soumission, quand bien même je hais ce mot et rejette au fond de moi un tel comportement.
A la différence de Circé, abandonnée par Ulysse, j’ai eu la chance que mon Ulysse, Philippe, passe lui aussi par différentes phases à mon égard, à commencer par une extrême soumission pour satisfaire ses fantasmes candaulistes. Il est aujourd’hui revenu à un autre équilibre : sans renoncer à ce candaulisme, il est désormais le maître du jeu.
Je sais que je ne serai jamais Pénélope, sauf pour la force de mon amour pour Philippe, malgré les moments difficiles qu’a connus notre couple, malgré les trahisons, pas plus que je ne suis pleinement Circé.
Toute femme n’est-elle pas, dans son for intérieur, un peu l’une et un peu l’autre de ces deux mythes fondateurs ?
PRINCIPALES SOURCES
Outre l’article de Wikipédia, je recommande les liens suivants:
• https://mythologica.fr/grec/circe.htm
• http://www.alex-bernardini.fr/mythologie/Circe-la-magicienne.php
• https://journals.openedition.org/etudesromanes/4078
• http://compediart.com/index.php/2018/06/16/la-premieres-des-femmes-fatales-circe/
Circé est la fille d’Hélios (le Soleil) et de l’Océanide Perséis. Elle est notamment la sœur de Pasiphaé (voir « Récits érotiques de la mythologie (7). Pasiphaé et le mythe du taureau ou le bonheur d'être bien remplie », publié le 27 juin 2018).
Elle apparaît principalement au chant X de l’Odyssée : elle habite dans l’île d’Ééa, dans un palais situé au milieu d’une clairière, entouré de loups et de lions, autrefois des hommes qu'a ensorcelés Circé.
Un auteur, Fernando Jaume, identifie l'île de Circé à Didyme, île de Salina, étant les roches erratiques le «Faraglioni di Lipari», à côté de l'île des Sirènes, où toutes reposent, et l'Hadès en Sicile, où Tirésias explique le destin à Ulysse. La plage étroite, les forêts consacrées à Perséphone sont là, à Acquedolci.
Avant lui plusieurs savants ont tenté de faire coïncider les lieux mythologiques comme Ééa avec des localités réelles. Victor Bérard, dans sa reconstitution des navigations d'Ulysse dans l’Odyssée, identifie l'île au Monte Circeo en Italie. Le navigateur Tim Severin l'identifie pour sa part à Paxos. Ioannis Kakridis la situe près de la Colchide, puisque Circé est sœur d'Éétès, roi de Colchide.
Ce nom a aussi pu désigner anciennement une île de la mer de Toscane, réunie depuis à la terre ferme, formant le Circeium promontorium. On y place aussi la résidence de Circé.
Une autre interprétation identifierait l'île de Circé à Djerba.
L’ENSORCELEUSE DE L’ODYSSEE
Quand Ulysse et ses compagnons abordent l’île, vingt-deux d’entre eux, menés par Euryloque, se laissent attirer jusqu’au palais par une voix harmonieuse. La magicienne les accueille et leur offre un breuvage, auquel elle ajoute un poison. Dès qu’ils ont bu, elle les transforme d’un coup de baguette en porcs. Euryloque, resté dehors, court avertir Ulysse, qui part à la recherche de Circé. Le dieu Hermès lui donne des instructions pour triompher de Circé. Quand il arrive chez la magicienne, celle-ci échoue à le transformer d’un coup de baguette.
Ulysse tire son épée ; apeurée, Circé lui offre de partager son lit. Là encore, Ulysse, suivant les recommandations d’Hermès, demande à la magicienne de jurer par « le grand serment des dieux » qu’elle ne cherchera plus à lui faire de mal. Cela fait, Ulysse et Circé s’unissent, puis elle rend aux compagnons leur apparence humaine. Un an s'écoule. Elle aide enfin le héros et son équipage à préparer leur départ, en leur conseillant d'aller consulter le devin Tirésias aux Enfers.
Ulysse aurait eu avec la magicienne un fils appelé Télégonos, et peut-être une fille, appelée Cassiphonée. C'est Télégonos qui, dans la légende italienne, aurait fondé la ville de Tusculum.
Selon d'autres traditions, Circé aurait encore eu, avec Ulysse trois fils, Romos, Antias et Ardéas, éponymes des trois cités de Rome, Antium et Ardée.
On prête en outre à Circé bon nombre d’enfants nés de liaisons avec plusieurs Olympiens. Ainsi, dans les Dionysiaques, Nonnos de Panopolis lui attribue-t-il la maternité de Phaunos, l’équivalent du Faunus latin, issu de ses amours avec Poséidon, d’autres disent avec Zeus.
Les dieux auraient refusé l'immortalité à Circé et elle aurait péri de la main de Télémaque, le fils d’Ulysse. Dans une autre version Télémaque aurait épousé Circé dont il eut un fils, Latinos.
Sacré Circé, après le père, elle se serait donc faite le fils !
LE MYTHE ROMAIN
Denys de Milet, au Vème siècle avant Jésus-Christ, fait de Circé la fille d’Aétès, roi de Colchide et d’Hécate, déesse lunaire de la sorcellerie qui préside aux incantations. Toujours selon lui, elle épouse le roi des Sarmates, qu’elle empoisonne. Chassée une première fois par ses sujets, elle fuit sur une île déserte, ou selon d’autres, vers l’Italie où elle fonde Circaeum, aujourd'hui Monte Circeo, dans le Latium. Chez Ovide, elle se distingue alors par de nombreuses actions malfaisantes, transformant par exemple Scylla en monstre marin par jalousie.
Au Moyen Âge on la retrouve dans les légendes populaires d’Italie, mêlée à la figure d’Hérodiade (la mère de Salomé, voir « Récits érotiques de la mythologie (11). Récits érotiques issus de la bible : la femme adultère », paru le 3 avril 2019) sous le nom d’Aradia, fille de Diane et de Lucifer.
CIRCE AUX « BELLES BOUCLES » : IL VALAIT MIEUX NE PAS REFUSER SES AVANCES
Circé aux belles boucles était autant redoutable par sa beauté, que par ses sortilèges et ses philtres magiques.
Le dieu marin Glaucos vint la trouver pour lui demander un philtre capable de rendre amoureuse la jeune et belle nymphe Scylla, qui demeurait insensible à ses avances mais Circé tomba amoureuse du dieu, qui repoussa ses avances. Pour se venger, Circé changea Scylla en un monstre repoussant.
Picus, fils de Saturne, coupable à ses yeux d'avoir repoussé son amour, fut transformé en pivert.
Circé joua aussi un rôle dans la légende des Argonautes où elle parait comme la fille d'Æétès, roi de Colchide. Elle refusa de purifier Médée et Jason du crime horrible de son frère Apsyrtos. Selon d'autres elle les purifia puis les chassa aussitôt.
LE « POISON DE CIRCE » : LE PLAISIR !
D’après Dion de Pruse, un rhéteur grec (40-120 après JC), dans le VIIIe Discours, le poison de Circé n'est autre que le plaisir, délétère, corrupteur des sens, qui ramène l’homme à l'état de bête sauvage, d’ù également la transformation des hommes en loups ou en porcs.
Circé est l’archétype de la femme fatale. Victimes de sa beauté et de sa sensualité, les hommes rencontrent un destin tragique lorsqu’ils tombent sous son charme.
La figure mythique de Circé − à l’instar des Sirènes ou de Méduse − campe l’une des premières représentations littéraires de la « femme fatale » dans la tradition occidentale.
Circé demeure particulièrement « emblématique de la dangerosité féminine ». Ainsi, Simone de Beauvoir écrit, dans le « Deuxième sexe » que : « la femme qui exerce librement son charme : aventurière, vamp, femme fatale, demeure un type inquiétant. Dans la mauvaise femme des films de Hollywood survit la figure de Circé. Des femmes ont été brûlées comme sorcières simplement parce qu’elles étaient belles. »
La figure de Circé s’oppose à la vertueuse Pénélope, l’épouse d’Ulysse, qui l’attend 20 ans et refuse les avances des Prétendants, lesquels finiront exécutés par Ulysse.
Circé l’ambiguë accueille Ulysse et ses hommes pendant toute une année sur son île, permet à Ulysse de descendre aux Enfers pour trouver le devin Tirésias et lui explique comment échapper aux périls que représentent les Sirènes, Charybde et Scylla. Le mythe antique transmet un enseignement : la dangerosité de Circé n’est pas vaine, elle représente une épreuve dont le héros doit sortir victorieux pour bénéficier de l’aide de la déesse et poursuivre sa quête.
Circée est considérée comme la première sorcière de la culture occidentale. En effet, avant même que le stéréotype de la vieille sorcière au nez crochu et aux cheveux fourchus ne prenne le dessus dans notre culture, ces-dernières ont longtemps été avant tout considérées au contraire comme des femmes d’une grande beauté qui se servaient de pouvoirs occultes et de leur séduction pour contrôler les hommes, incarnant en cela l’angoisse de la castration présent dans l’inconscient collectif masculin. Circé ne semble même pas avoir de but précis, si ce n’est celui de séduire et de contrôler les hommes et de les garder à son service. Elle incarne donc parfaitement l’image de la femme fatale, dont l’arsenal magique sert avant tout à mettre en évidence le charme qu’elle exerce auprès des hommes, et c’est cette séduction, par laquelle les hommes acceptent volontairement de leur propre chef de perdre le contrôle, qui constitue le « danger ».
Le piège que Circé a tendu à Ulysse et ses compagnons constitue avant tout une épreuve dont celui-ci doit sortir vainqueur pour affirmer sa valeur, cette péripétie n’étant qu’une occasion de plus pour le héros de la guerre de Troie d’affirmer sa supériorité stratégique et son intelligence.
Ulysse représente le masculin résistant à la tentation du féminin, dont Circé incarne tous les fantasmes dans le récit de l’Odyssée : c’est un personnage libre, résistant aux hommes et prenant le contrôle sur eux, et par sa victoire sur elle, Ulysse affirme cette domination. Mais cette vision est sans doute incomplète et se base sur une approche très moderne voyant un conflit des genres dans un récit millénaires, ignorant le fait que le héros ne peut parvenir à se soustraire du sortilège qu’avec l’aide des dieux, mais aussi le fait qu’Ulysse et Circé s’unissent ensuite… On observera qu’Ulysse s’accorde ainsi un droit qu’il refuse à Pénélope. Lui va partager la couche de Circé près d’un an et lui faire des enfants. Pénélope, alors qu’on était sans nouvelles d’Ulysse, qu’on pensait disparu, a laissé les Prétendants espérer, tout en reculant au maximum le moment où elle devait choisir. Ces hommes furent pourtant tués alors que leur seul crime fut d’avoir désiré Pénélope, sans pour autant concrétiser !
Une chose est sûre : les femmes fatales telles que Circé ont encore de belles années devant elles !
MES LECONS SUR UN MYTHE
On aura bien compris que ce n’est pas un hasard si Circé la séductrice transforme les hommes qu’elle désire en cochon ! Dans le texte que j’ai cité, Simone de Beauvoir a bien situé le mythe de Circé et l’assimilation longtemps faite entre femme fatale et sorcière. Sans compter que l’Odyssée oppose Circé à la fidèle Pénélope.
Je me sens proche de la belle Circé car, moi aussi, depuis ma puberté, j’aime séduire et comme elle, je ne supporte guère l’échec, celui qui a le plus pesé pour moi remonte à mon adolescence, avec un terrible complexe d’Electre.
Oui, j’ai été séductrice pour Philippe, pour Hassan, pour N. J’ai voulu les séduire et qu’ils soient à moi
Suis-je pour autant une femme fatale ? Je ne l’ai jamais été intentionnellement, même si je suis consciente du mal que j’ai pu faire, à Hassan en particulier, qui a eu le sentiment d’avoir été trahi, alors que je m’étais offerte à lui. Il en fut de même pour Denis, mon chef lors d’une éphémère tentative de reprise d’une activité professionnelle (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (53) : le bureau », publié le 29 novembre 2018) qui n’a pas compris mon attitude, alors que j’avais fini par céder à son harcèlement.
Comme Circé aussi, toute séductrice et hypersexuelle que je sois, les rapports de domination s’inversent quand j’ai affaire à un mâle dominant, de la même façon que Circé a capitulé face à Ulysse. C’est la situation que j’ai connue face à Rachid, celui-ci en a usé et abusé.
Circé est « scandaleuse » et tout à fait moderne parce qu’elle choisit, sans attendre qu’on la choisisse. C’est encore un trait de caractère que je partage avec elle. Pourquoi une femme n’aurait-elle pas le droit d’exprimer son désir, de choisir, sans attendre que l’inverse ne se produise ? Cela ne fait pour autant d’elle une salope et une nymphomane !
Le mythe de Circé dévoile l’ambivalence de la femme, qui exprime son désir, mais se laisse aussi subjuguée dans certaines circonstances. Je revendique mon féminisme, mais lorsque j’ai affaire à un amant macho et vigoureux, non seulement j’accepte de m’offrir totalement, mais je demande qu’il se comporte avec moi comme un mâle, qu’il me baise, qu’il me démonte.
Comme Circé, comme beaucoup de femmes, j’ai deux visages, qui s’expriment à des moments différents : à la fois guerrière, conquérante, fière et libre, mais capable d’une totale soumission, quand bien même je hais ce mot et rejette au fond de moi un tel comportement.
A la différence de Circé, abandonnée par Ulysse, j’ai eu la chance que mon Ulysse, Philippe, passe lui aussi par différentes phases à mon égard, à commencer par une extrême soumission pour satisfaire ses fantasmes candaulistes. Il est aujourd’hui revenu à un autre équilibre : sans renoncer à ce candaulisme, il est désormais le maître du jeu.
Je sais que je ne serai jamais Pénélope, sauf pour la force de mon amour pour Philippe, malgré les moments difficiles qu’a connus notre couple, malgré les trahisons, pas plus que je ne suis pleinement Circé.
Toute femme n’est-elle pas, dans son for intérieur, un peu l’une et un peu l’autre de ces deux mythes fondateurs ?
PRINCIPALES SOURCES
Outre l’article de Wikipédia, je recommande les liens suivants:
• https://mythologica.fr/grec/circe.htm
• http://www.alex-bernardini.fr/mythologie/Circe-la-magicienne.php
• https://journals.openedition.org/etudesromanes/4078
• http://compediart.com/index.php/2018/06/16/la-premieres-des-femmes-fatales-circe/
→ Qu'avez-vous pensé de cette histoire ??? Donnez votre avis...
→ Autres histoires érotiques publiées par Olga T
0 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
Soyez le premier à donner votre avis après lecture sur cette histoire érotique...