Récits érotiques de la mythologie (15). Electre et Myrrha
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 15-10-2019 dans la catégorie Dans la zone rouge
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Récits érotiques de la mythologie (15). Electre et Myrrha
La mythologie grecque illustre de nombreux complexes, qui ont été étudiées par philosophes, psychologues et psychanalystes. Au fil des 14 précédents textes que j’ai publiés dans cette rubrique, j’en ai déjà évoqué plusieurs, comme par exemple celui de Phèdre (Récits érotiques de la mythologie (8). Phèdre ou le complexe de la belle-mère), paru le 20 août 2018 ou, plus récemment, le mythe de Circé, incarnation de la femme fatale (Récits érotiques de la mythologie (14) : Circé et le mythe de la femme fatale, publié le 9 septembre 2019).
Le plus connu, le plus édifiant des mythes de la Grèce ancienne est celui d’Œdipe, dont le complexe est le fondement de la psychanalyse de Freud. Sigmund Freud le définissait comme le désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent rival du même sexe. Ainsi, le fait qu'un garçon, de façon inconsciente, soit amoureux de sa mère et désire tuer son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe.
Le complexe d'Électre est le pendant féminin d’Œdipe. On parle à ce sujet de complexe d'Electre quand une fille est amoureuse de son père, ce qui fût mon cas à l'adolescence.
Ce concept a été développé un concept théorique de Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin psychiatre suisse, qui l'a nommé ainsi en référence à l'héroïne grecque qui vengea son père Agamemnon en faisant assassiner sa propre mère, Clytemnestre. Il pensait ainsi avoir créé un équivalent du complexe d'Œdipe de Freud, ce que celui-ci a contesté.
L’objectif de ce texte n’est pas de se lancer dans une analyse scientifique du complexe d’Electre, ni d’entrer dans des détails qui ne seraient pas conformes à la Charte de HDS ou qui lasseraient les lecteurs. Je renvoie en biographie à des liens qui permettront aux personnes intéressées d’en savoir davantage.
Il s’agit seulement de rappeler les personnages mythologiques en rapport avec l’Œdipe féminin. J’y rajouterai quelques commentaires pour ce qui concerne plus particulièrement la façon dont j’ai vécu ce complexe d’Electre et ses conséquences dans ma vie affective.
ELECTRE, L’ŒDIPE FEMININ
Electre était la fille d'Agamemnon et Clytemnestre. Quand elle découvre que sa mère avait tué son mari des mains de son amant Égisthe, cela déclenche sa fureur et celle de son frère Oreste et les poussent à se débarrasser de leur mère. J’ai raconté cette tragique histoire des Atrides dans « Récits érotiques de la mythologie (5). Clytemnestre, adultère et meurtrière », paru le 14 mars 2018.
Electre aurait été absente de Mycènes quand son père revient de la guerre de Troie et est assassiné par Égisthe, l'amant de Clytemnestre.
Huit ans plus tard, Electre revient d'Athènes avec son frère Oreste. D'après le poète Pindare, Oreste a été sauvé par sa vieille nourrice, et amené à Phanote sur le mont Parnasse, où le roi Strophios a pris soin de lui.
Selon une autre version, Electre vivait sous la surveillance constante de Clytemnestre et d'Egisthe. Electre avait été fiancée peu avant le meurtre de son père avec Castor. Mais Egisthe, craignant qu'elle donnât naissance à un fils qui vengerait un jour son grand-père, préféra la confier à un paysan mycénien, qui ne consomma pas le mariage.
A sa vingtième année, Oreste reçoit l'ordre de l'oracle de Delphes de retourner chez lui et de venger la mort de son père. D'après Eschyle, il rencontre Électre devant le tombeau d'Agamemnon, ils se reconnaissent et décident ensemble de la manière dont Oreste va accomplir sa vengeance.
Une autre version présente Electre comme la sauveuse de son frère Oreste, l’ayant caché à la vue des assassins de son père, afin de lui épargner le même destin. Réduite en captivité par Égisthe, qui veut lui faire avouer la cachette de son frère, elle parvient à s'enfuir et à rejoindre Oreste pour l’inciter à la vengeance.
Electre envoyait des appels fréquents à Oreste pour qu'il revienne venger la mort de son père. Au bout de sept ans, Oreste et son ami Pylade, fils du roi Strophios, se rendirent secrètement sur la tombe d'Agamemnon. Là ils rencontrèrent Électre, venue y faire des libations et des prières. Oreste se fit reconnaître de sa sœur, puis se rendit à Mycènes où ils annoncèrent la fausse mort d'Oreste. A la faveur de l'agitation qu'avait causée cette nouvelle, ils pénétrèrent dans le palais et Oreste tua Egisthe et Clytemnestre, sa mère.
La vengeance accomplie, Oreste devient fou, poursuivi par les Érinyes, qui ont pour devoir de punir tout manquement à la piété familiale (car il a tué sa mère).
Quant à Electre, condamnée à mort par le tribunal de l'Aréopage, réuni par Athéna, elle fut sauvée par Apollon.
Plus tard, Electre épouse son cousin Pylade. Elle en aura deux fils : Strophios et Médon.
Si Oreste a été l’instrument, c’est bien Electre qui l’a poussé à accomplir la vengeance.
Electre est souvent présentée comme le pendant féminin d'Œdipe. Avec une différence de taille : Œdipe tue son père Laïos lors d’une querelle, sans savoir qu’il s’agit de son père et épousera Jocaste, sans savoir qu’elle est sa mère. Electre n’est pas dans la même situation. Elle a pris résolument partie pour Agamemnon et est prête à tout pour le venger. Electre oublie le « sacrifice d’Iphigénie », directement à l’origine de la haine de Clytemnestre pour Agamemnon. En sacrifiant Iphigénie, Agamemnon a commis un crime d'autant plus odieux qu'il s'agissait de plaire aux dieux pour mener une guerre (la guerre de Troie) et libérer une femme adultère, la belle Hélène, qui a quitté son mari Ménélas pour le beau prince troyen Paris.
Frappée par le complexe d’Electre, une jeune fille aura alors tendance à tout pardonner à celui qu'elle adule et ses relations avec sa mère, considérée comme la rivale, sont particulièrement conflictuelles, voire haineuses. J'ai connu cela !
LE MYTHE DE MYRRHA, MERE D’ADONIS
Le mythe de Myrrha est une déclinaison du Complexe d’Electre, avec situation où ce complexe se réalise.
Cette légende est contée notamment dans les Métamorphoses d'Ovide.
Le roi de Chypre, Cinyras et son épouse Cenchreis eurent une fille appelée Myrrha ou Smyrna. Un jour, la femme du roi se vanta imprudemment que sa fille, Myrrha était plus belle qu'Aphrodite elle-même. Dans une autre version de la légende, c'est Myrrha elle-même qui négligea d'honorer la déesse de l'Amour.
Toujours est-il que la déesse se vengea de l'insulte, en faisant naître dans le cœur de Myrrha un amour incestueux. Quand elle réalisa l'horreur de cet amour interdit, la jeune fille voulut se suicider mais sa nourrice, Hippolité, réussit à l'en dissuader et, par une nuit très sombre, elle la fit entrer dans lit de son père, qu'elle avait enivré au point de ne plus savoir ce qu'il faisait. Ce scenario se renouvela plusieurs fois jusqu'à ce que le père veuille connaitre l'identité de son amante inconnue.
Quand Cinyras s'aperçut qu'il était à la fois le père et le grand-père de l'enfant à naître de Myrrha, fou de colère, il saisit une épée pour tuer sa fille qui s'enfuit en suppliant les dieux de la rendre invisible. Prise de pitié, Aphrodite changea promptement Myrrha en arbre à myrrhe.
Neuf mois après, l'arbre s'entrouvrit, et celui qu'on nomme Adonis en sortit. Aphrodite, voyant sa beauté, le mit encore enfant dans un coffre pour le cacher aux autres dieux.
CE QUE JE RETIENS DE CES MYTHES
Selon Jung, la « phase Electre » fait partie de la croissance normale et de l'affirmation de soi vers une personnalité adulte, si hétérosexuelle.
S’il se prolonge et s’exacerbe, le Complexe d’Electre pousse à la recherche constante du "prince charmant", c'est-à-dire celui qui, dans les relations sentimentales futures, représente toutes les caractéristiques positives qui, dans l'enfance et l’adolescence, étaient attribuées à la figure paternelle. Lorsque la "fixation" du modèle du père se produit même à l'âge adulte, la recherche de la contrepartie sentimentale devient, selon Jung, un voyage psychologique épuisant à la recherche d'un homme juste qui n'aura jamais un terme car inconsciemment lié à l'idéalisation de la figure paternelle. La conséquence est une faible estime envers soi-même et les figures masculines de sa vie et une faible capacité de bienveillance envers soi-même et des insatisfactions profondes.
J’ai déjà eu l’occasion de parler de mon complexe d’Electre dans les premiers récits que j’ai publiés sur HdS. Je renvoie en particulier à la lecture de « Olga l'hypersexuelle et Philippe le candauliste. Comment j'ai découvert mon hypersexualité », publié le 29 novembre 2016 et de « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (2) : de la découverte de mon hypersexualité à ma rencontre avec Philippe », publié le 5 décembre 2016) ainsi qu’aux réponses aux commentaires que j’avais reçus.
J’ai expliqué que, fille adulée par mon père, je l’adorais depuis ma plus tendre enfance. C’est après ma puberté que les choses ont changé, avec la découverte de lectures interdites dans l’enfer de la bibliothèque familiale (« Emmanuelle » et la bande dessinée de Manara, « Le Déclic » et aussi parce que j’avais assisté clandestinement à des scènes interdites impliquant mes parents et les maîtresses de mon père. Mon désir était désormais d’ordre sexuel et c’est avec celui dont j’étais follement amoureuse que je voulais l’assumer.
Je sais aujourd’hui que mes « découvertes » n’étaient pas le fruit du hasard et que s’il n’a pas été au bout, mon complexe d’Electre a été largement encouragé.
Je renvoie donc à ces textes, en mesurant soigneusement ce que j’en dirais ici, avec beaucoup de retenue et de pudeur. Cela étonnera peut-être, car je n’ai guère l’habitude de ces précautions, mais cela s’impose car le sujet est par nature sensible et compte tenu des cicatrices que j’en garde tant d’années après.
Dans le respect de la Charte d’HdS, j’ai souligné combien mon complexe d’Electre et notamment le fait qu’il n’a pas été pleinement réalisé, que je ne sois pas allée au bout de mon désir, est un des éléments fondamentaux qui expliquent mon hypersexualité.
Je ne peux pas en dire davantage ici, par respect des règles qui régissent ce site. Je dirai seulement que la conduite de Myrrha, s’introduisant clandestinement dans le lit paternel, évoque pour moi bien des souvenirs, tout en reprécisant que, contrairement à elle, les choses pour moi ne sont pas allées au bout, me poussant à offrir à d’autres, à beaucoup d’autres, ce que celui à qui je voulais faire ce don avait repoussé en dernier ressort, suscitant chez moi une immense frustration.
Je sais aussi, pour en avoir parlé avec psychologues et psychanalystes, que ma relation avec certains hommes, plus âgés, à la figure rassurante, comme Philippe, ou dominatrice comme N, est en rapport avec ce complexe d’Electre qui fut chez moi prolongé, exacerbé et inabouti.
J’ai aussi souligné, dans ces textes, que ce complexe avait longtemps été encouragé et sans doute implicitement accepté par mon père, avant qu’il ne fixe l’ultime limite à ne pas franchir, ce qui, à l’époque, me marqua profondément et dicta ma conduite ultérieure. Au départ, je voulais le rendre jaloux et le punir parce qu’il n’avait pas répondu à mon désir.
J’ai aussi raconté la virulence, la violence du conflit avec ma mère, mon insolence envers elle, nos affrontements permanents. Ce n’est que récemment que nous avons pu en parler sereinement et que nous avons mesuré notre comportement, elle me percevant comme une rivale et qui était arrivée à détester celle que son mari considérait comme une princesse, à laquelle il pardonnait tout.
Quant à moi, j’avais à me faire pardonner mon insolence rare, mes défis permanents dans mon comportement, mes incessantes provocations, notamment mes tenues. Pendant toutes ces années, elle fut mon ennemie, à qui je ne passais rien, lui reprochant d’avoir pris un amant, sans voir que mon père la trompait sans vergogne depuis tant d’années. Je refusais de plier, y compris quand elle employait envers moi la manière forte, ce qui était source de vives querelles entre lui et elle. Je voulais qu’elle parte parce que je voulais sa place.
Ce fut seulement il y a un peu de temps, lorsque j’ai quitté N (ou plutôt qu’il m’ait poussé à partir) que nous avons pu avoir une explication de fond, douloureuse, mais nécessaire, nous permettant de nous retrouver.
Beaucoup d’experts considèrent aujourd’hui qu’un complexe d’Electre est un moment dans la construction de celle qui deviendra une jeune fille, puis une femme. Il ne doit pas être nié, mais pas non plus encouragé. Il faut dès le départ marquer les limites et définir la place de chacun. C’est quand ce complexe d’Electre se prolonge, au moment de la puberté, que les choses peuvent devenir graves.
C’est cette réflexion, à partir de mon vécu, qui me revient en pensant aux mythes d’Electre et de Myrrha.
PRINCIPALES SOURCES SUR LE WEB
Outre les articles de Wikipédia, je recommande :
• http://www.leconflit.com/article-complexe-d-oedipe-et-complexe-d-electre-113757193.html
• https://www.curioctopus.fr/read/20736/le-complexe-d-electre-la-version-feminine-du-complexe-d-%C5%92dipe-:-voici-ce-que-c-est-et-ce-que-cela-implique
• https://mythologica.fr/grec/electre.htm
• https://aquileana.wordpress.com/2014/09/04/greek-mythology-myrrha-adonis-and-persephone-myths-and-interpretation/
Le plus connu, le plus édifiant des mythes de la Grèce ancienne est celui d’Œdipe, dont le complexe est le fondement de la psychanalyse de Freud. Sigmund Freud le définissait comme le désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent rival du même sexe. Ainsi, le fait qu'un garçon, de façon inconsciente, soit amoureux de sa mère et désire tuer son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe.
Le complexe d'Électre est le pendant féminin d’Œdipe. On parle à ce sujet de complexe d'Electre quand une fille est amoureuse de son père, ce qui fût mon cas à l'adolescence.
Ce concept a été développé un concept théorique de Carl Gustav Jung (1875-1961), médecin psychiatre suisse, qui l'a nommé ainsi en référence à l'héroïne grecque qui vengea son père Agamemnon en faisant assassiner sa propre mère, Clytemnestre. Il pensait ainsi avoir créé un équivalent du complexe d'Œdipe de Freud, ce que celui-ci a contesté.
L’objectif de ce texte n’est pas de se lancer dans une analyse scientifique du complexe d’Electre, ni d’entrer dans des détails qui ne seraient pas conformes à la Charte de HDS ou qui lasseraient les lecteurs. Je renvoie en biographie à des liens qui permettront aux personnes intéressées d’en savoir davantage.
Il s’agit seulement de rappeler les personnages mythologiques en rapport avec l’Œdipe féminin. J’y rajouterai quelques commentaires pour ce qui concerne plus particulièrement la façon dont j’ai vécu ce complexe d’Electre et ses conséquences dans ma vie affective.
ELECTRE, L’ŒDIPE FEMININ
Electre était la fille d'Agamemnon et Clytemnestre. Quand elle découvre que sa mère avait tué son mari des mains de son amant Égisthe, cela déclenche sa fureur et celle de son frère Oreste et les poussent à se débarrasser de leur mère. J’ai raconté cette tragique histoire des Atrides dans « Récits érotiques de la mythologie (5). Clytemnestre, adultère et meurtrière », paru le 14 mars 2018.
Electre aurait été absente de Mycènes quand son père revient de la guerre de Troie et est assassiné par Égisthe, l'amant de Clytemnestre.
Huit ans plus tard, Electre revient d'Athènes avec son frère Oreste. D'après le poète Pindare, Oreste a été sauvé par sa vieille nourrice, et amené à Phanote sur le mont Parnasse, où le roi Strophios a pris soin de lui.
Selon une autre version, Electre vivait sous la surveillance constante de Clytemnestre et d'Egisthe. Electre avait été fiancée peu avant le meurtre de son père avec Castor. Mais Egisthe, craignant qu'elle donnât naissance à un fils qui vengerait un jour son grand-père, préféra la confier à un paysan mycénien, qui ne consomma pas le mariage.
A sa vingtième année, Oreste reçoit l'ordre de l'oracle de Delphes de retourner chez lui et de venger la mort de son père. D'après Eschyle, il rencontre Électre devant le tombeau d'Agamemnon, ils se reconnaissent et décident ensemble de la manière dont Oreste va accomplir sa vengeance.
Une autre version présente Electre comme la sauveuse de son frère Oreste, l’ayant caché à la vue des assassins de son père, afin de lui épargner le même destin. Réduite en captivité par Égisthe, qui veut lui faire avouer la cachette de son frère, elle parvient à s'enfuir et à rejoindre Oreste pour l’inciter à la vengeance.
Electre envoyait des appels fréquents à Oreste pour qu'il revienne venger la mort de son père. Au bout de sept ans, Oreste et son ami Pylade, fils du roi Strophios, se rendirent secrètement sur la tombe d'Agamemnon. Là ils rencontrèrent Électre, venue y faire des libations et des prières. Oreste se fit reconnaître de sa sœur, puis se rendit à Mycènes où ils annoncèrent la fausse mort d'Oreste. A la faveur de l'agitation qu'avait causée cette nouvelle, ils pénétrèrent dans le palais et Oreste tua Egisthe et Clytemnestre, sa mère.
La vengeance accomplie, Oreste devient fou, poursuivi par les Érinyes, qui ont pour devoir de punir tout manquement à la piété familiale (car il a tué sa mère).
Quant à Electre, condamnée à mort par le tribunal de l'Aréopage, réuni par Athéna, elle fut sauvée par Apollon.
Plus tard, Electre épouse son cousin Pylade. Elle en aura deux fils : Strophios et Médon.
Si Oreste a été l’instrument, c’est bien Electre qui l’a poussé à accomplir la vengeance.
Electre est souvent présentée comme le pendant féminin d'Œdipe. Avec une différence de taille : Œdipe tue son père Laïos lors d’une querelle, sans savoir qu’il s’agit de son père et épousera Jocaste, sans savoir qu’elle est sa mère. Electre n’est pas dans la même situation. Elle a pris résolument partie pour Agamemnon et est prête à tout pour le venger. Electre oublie le « sacrifice d’Iphigénie », directement à l’origine de la haine de Clytemnestre pour Agamemnon. En sacrifiant Iphigénie, Agamemnon a commis un crime d'autant plus odieux qu'il s'agissait de plaire aux dieux pour mener une guerre (la guerre de Troie) et libérer une femme adultère, la belle Hélène, qui a quitté son mari Ménélas pour le beau prince troyen Paris.
Frappée par le complexe d’Electre, une jeune fille aura alors tendance à tout pardonner à celui qu'elle adule et ses relations avec sa mère, considérée comme la rivale, sont particulièrement conflictuelles, voire haineuses. J'ai connu cela !
LE MYTHE DE MYRRHA, MERE D’ADONIS
Le mythe de Myrrha est une déclinaison du Complexe d’Electre, avec situation où ce complexe se réalise.
Cette légende est contée notamment dans les Métamorphoses d'Ovide.
Le roi de Chypre, Cinyras et son épouse Cenchreis eurent une fille appelée Myrrha ou Smyrna. Un jour, la femme du roi se vanta imprudemment que sa fille, Myrrha était plus belle qu'Aphrodite elle-même. Dans une autre version de la légende, c'est Myrrha elle-même qui négligea d'honorer la déesse de l'Amour.
Toujours est-il que la déesse se vengea de l'insulte, en faisant naître dans le cœur de Myrrha un amour incestueux. Quand elle réalisa l'horreur de cet amour interdit, la jeune fille voulut se suicider mais sa nourrice, Hippolité, réussit à l'en dissuader et, par une nuit très sombre, elle la fit entrer dans lit de son père, qu'elle avait enivré au point de ne plus savoir ce qu'il faisait. Ce scenario se renouvela plusieurs fois jusqu'à ce que le père veuille connaitre l'identité de son amante inconnue.
Quand Cinyras s'aperçut qu'il était à la fois le père et le grand-père de l'enfant à naître de Myrrha, fou de colère, il saisit une épée pour tuer sa fille qui s'enfuit en suppliant les dieux de la rendre invisible. Prise de pitié, Aphrodite changea promptement Myrrha en arbre à myrrhe.
Neuf mois après, l'arbre s'entrouvrit, et celui qu'on nomme Adonis en sortit. Aphrodite, voyant sa beauté, le mit encore enfant dans un coffre pour le cacher aux autres dieux.
CE QUE JE RETIENS DE CES MYTHES
Selon Jung, la « phase Electre » fait partie de la croissance normale et de l'affirmation de soi vers une personnalité adulte, si hétérosexuelle.
S’il se prolonge et s’exacerbe, le Complexe d’Electre pousse à la recherche constante du "prince charmant", c'est-à-dire celui qui, dans les relations sentimentales futures, représente toutes les caractéristiques positives qui, dans l'enfance et l’adolescence, étaient attribuées à la figure paternelle. Lorsque la "fixation" du modèle du père se produit même à l'âge adulte, la recherche de la contrepartie sentimentale devient, selon Jung, un voyage psychologique épuisant à la recherche d'un homme juste qui n'aura jamais un terme car inconsciemment lié à l'idéalisation de la figure paternelle. La conséquence est une faible estime envers soi-même et les figures masculines de sa vie et une faible capacité de bienveillance envers soi-même et des insatisfactions profondes.
J’ai déjà eu l’occasion de parler de mon complexe d’Electre dans les premiers récits que j’ai publiés sur HdS. Je renvoie en particulier à la lecture de « Olga l'hypersexuelle et Philippe le candauliste. Comment j'ai découvert mon hypersexualité », publié le 29 novembre 2016 et de « Philippe, le mari candauliste et Olga, l’épouse hypersexuelle (2) : de la découverte de mon hypersexualité à ma rencontre avec Philippe », publié le 5 décembre 2016) ainsi qu’aux réponses aux commentaires que j’avais reçus.
J’ai expliqué que, fille adulée par mon père, je l’adorais depuis ma plus tendre enfance. C’est après ma puberté que les choses ont changé, avec la découverte de lectures interdites dans l’enfer de la bibliothèque familiale (« Emmanuelle » et la bande dessinée de Manara, « Le Déclic » et aussi parce que j’avais assisté clandestinement à des scènes interdites impliquant mes parents et les maîtresses de mon père. Mon désir était désormais d’ordre sexuel et c’est avec celui dont j’étais follement amoureuse que je voulais l’assumer.
Je sais aujourd’hui que mes « découvertes » n’étaient pas le fruit du hasard et que s’il n’a pas été au bout, mon complexe d’Electre a été largement encouragé.
Je renvoie donc à ces textes, en mesurant soigneusement ce que j’en dirais ici, avec beaucoup de retenue et de pudeur. Cela étonnera peut-être, car je n’ai guère l’habitude de ces précautions, mais cela s’impose car le sujet est par nature sensible et compte tenu des cicatrices que j’en garde tant d’années après.
Dans le respect de la Charte d’HdS, j’ai souligné combien mon complexe d’Electre et notamment le fait qu’il n’a pas été pleinement réalisé, que je ne sois pas allée au bout de mon désir, est un des éléments fondamentaux qui expliquent mon hypersexualité.
Je ne peux pas en dire davantage ici, par respect des règles qui régissent ce site. Je dirai seulement que la conduite de Myrrha, s’introduisant clandestinement dans le lit paternel, évoque pour moi bien des souvenirs, tout en reprécisant que, contrairement à elle, les choses pour moi ne sont pas allées au bout, me poussant à offrir à d’autres, à beaucoup d’autres, ce que celui à qui je voulais faire ce don avait repoussé en dernier ressort, suscitant chez moi une immense frustration.
Je sais aussi, pour en avoir parlé avec psychologues et psychanalystes, que ma relation avec certains hommes, plus âgés, à la figure rassurante, comme Philippe, ou dominatrice comme N, est en rapport avec ce complexe d’Electre qui fut chez moi prolongé, exacerbé et inabouti.
J’ai aussi souligné, dans ces textes, que ce complexe avait longtemps été encouragé et sans doute implicitement accepté par mon père, avant qu’il ne fixe l’ultime limite à ne pas franchir, ce qui, à l’époque, me marqua profondément et dicta ma conduite ultérieure. Au départ, je voulais le rendre jaloux et le punir parce qu’il n’avait pas répondu à mon désir.
J’ai aussi raconté la virulence, la violence du conflit avec ma mère, mon insolence envers elle, nos affrontements permanents. Ce n’est que récemment que nous avons pu en parler sereinement et que nous avons mesuré notre comportement, elle me percevant comme une rivale et qui était arrivée à détester celle que son mari considérait comme une princesse, à laquelle il pardonnait tout.
Quant à moi, j’avais à me faire pardonner mon insolence rare, mes défis permanents dans mon comportement, mes incessantes provocations, notamment mes tenues. Pendant toutes ces années, elle fut mon ennemie, à qui je ne passais rien, lui reprochant d’avoir pris un amant, sans voir que mon père la trompait sans vergogne depuis tant d’années. Je refusais de plier, y compris quand elle employait envers moi la manière forte, ce qui était source de vives querelles entre lui et elle. Je voulais qu’elle parte parce que je voulais sa place.
Ce fut seulement il y a un peu de temps, lorsque j’ai quitté N (ou plutôt qu’il m’ait poussé à partir) que nous avons pu avoir une explication de fond, douloureuse, mais nécessaire, nous permettant de nous retrouver.
Beaucoup d’experts considèrent aujourd’hui qu’un complexe d’Electre est un moment dans la construction de celle qui deviendra une jeune fille, puis une femme. Il ne doit pas être nié, mais pas non plus encouragé. Il faut dès le départ marquer les limites et définir la place de chacun. C’est quand ce complexe d’Electre se prolonge, au moment de la puberté, que les choses peuvent devenir graves.
C’est cette réflexion, à partir de mon vécu, qui me revient en pensant aux mythes d’Electre et de Myrrha.
PRINCIPALES SOURCES SUR LE WEB
Outre les articles de Wikipédia, je recommande :
• http://www.leconflit.com/article-complexe-d-oedipe-et-complexe-d-electre-113757193.html
• https://www.curioctopus.fr/read/20736/le-complexe-d-electre-la-version-feminine-du-complexe-d-%C5%92dipe-:-voici-ce-que-c-est-et-ce-que-cela-implique
• https://mythologica.fr/grec/electre.htm
• https://aquileana.wordpress.com/2014/09/04/greek-mythology-myrrha-adonis-and-persephone-myths-and-interpretation/
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