Récits érotiques de la mythologie (16). Les sirènes et le pouvoir de la séduction
Récit érotique écrit par Olga T [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur femme.
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Histoire érotique Publiée sur HDS le 09-11-2019 dans la catégorie A dormir debout
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Récits érotiques de la mythologie (16). Les sirènes et le pouvoir de la séduction
La mythologie, en particulier de la Grèce antique, contient de nombreux récits qui évoquent la femme fatale, son pouvoir de séduction et de destruction.
Les Sirènes ne figurent pas que dans la mythologie grecque. Le mythe des sirènes est un mythe universel, présent sur toutes les mers et les océans et dans toutes les civilisations.
Beaucoup de marins et navigateurs prétendirent avoir aperçu des sirènes. Certaines de ces histoires sont liées aux phoques en Europe du Nord, d’autres aux dauphins dans les mers du Sud. Ainsi, Christophe Colomb qui prétendait ne pas y croire, dit en avoir vu trois au large de la Guinée. Henry Hudson, le navigateur anglais raconta également que l’un de ses marins en avait vu une et plongea même dans la mer pour l’observer. On en mentionne entre autre en Russie, en Thaïlande, en Ecosse, à Tahiti, au Chili.
Ce mythe est symbolique de la façon dont les femmes ont été longuement perçues, en particulier en ce qui concerne leur vie sexuelle. Les sirènes, enchanteresses aquatiques insaisissables, attirent l’homme à elles, souvent sous l’apparence de belles jeunes femmes qui ont une queue de poisson/serpent ou la capacité de changer de forme.
LES SIRENES, FEMMES FATALES
Selon la tradition homérique, les sirènes sont des divinités de la mer qui séjournent à l’entrée du détroit de Messine en Sicile. Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques de leur chant, de leurs lyres et flûtes perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses. Elles sont décrites au chant XII de l’Odyssée comme couchées dans l’herbe au bord du rivage entourées par les « amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes qu’elles ont fait périr ».
L'oracle avait prédit aux Sirènes qu'elles vivraient autant de temps qu'elles pourraient arrêter tous les passants; mais que, dès qu'un seul passerait sans être arrêté pour toujours par le charme de leur voix et de leurs paroles, elles périraient.
Aussi ces enchanteresses ne manquaient pas d'arrêter, par leur harmonie et leurs charmes, tous ceux qui arrivaient près d'elles, et qui avaient l'imprudence d'écouter leurs chants. Elles les enchantaient si bien, qu'ils ne pensaient plus à leur pays, et que, comme ensorcelés, ils oubliaient de boire et de manger, et mouraient faute d'aliments. Les ossements qui jonchaient les vertes prairies de l'île des Sirènes témoignaient et de l'imprudence des marins qui avaient péri de la sorte et de la férocité de ces monstres aux chants insidieux.
Selon l'interprétation naturaliste proposée au XIXe siècle, les Sirènes personnifiaient la surface brillante, mais trompeuse et dangereuse, des flots.
LEURS ORIGINES : PUNIES PAR HADES, APHRODITE ET HERA !
Selon la mythologie, elles étaient filles du fleuve Achéloos et de la Muse Calliope (Muse du Chant). Les Romains racontent d’ailleurs que les sirènes étaient à l’origine des femmes normales, elles auraient été les compagnes de Coré, devenue par la suite « Perséphone », et auraient laissé Hadès, l’emmener aux Enfers. Les sirènes auraient reçu leur forme comme punition pour ce crime et, par la suite, les sirènes, chantaient prophéties et chansons relatives au royaume d’Hadès.
Euripide évoque le caractère funéraire des sirènes ce que confirment les représentations de sirènes sur des stèles funéraires. Mais certains mythes disent que les sirènes proviennent de Lamia, amante de Zeus, qui reçut la malédiction d'Héra, épouse de Zeus, et elle eut alors un corps de poisson.
Une autre explication de leur métamorphose en attribue la cause à la colère d’Aphrodite. La déesse de l’Amour les affubla de pattes et de plumes tout en conservant leur visage de jeunes filles parce qu’elles avaient refusé de donner leur virginité à un dieu ou à un mortel.
Ces divinités d’origine fluviale étaient très fières de leur voix et défièrent les Muses, les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne. Les Muses remportèrent le défi et exigèrent une couronne faite des plumes de sirènes, ce qui les priva du don de voler. Vaincues, elles se retirèrent sur les côtes d’Italie méridionale.
VAINCUES PAR ORPHEE ET ULYSSE
Les sirènes sont présentes dans la légende des Argonautes. Alors que l’Argo s’approchait de leurs rochers, Orphée triompha d’elles par la beauté de son chant. Seul l’un des marins, Boutès préféra la mélodie des sirènes à celle du fils de Calliope. Il se jeta dans la mer pour rejoindre les enchanteresses, mais fut sauvé par Aphrodite.
De même, dans « L’Odyssée », Ulysse et ses compagnons parvinrent à résister à leur pouvoir de séduction. Après avoir été mis en garde par Circé, Ulysse fit en effet couler de la cire dans les oreilles de ses marins pour qu’ils ne puissent pas entendre les sirènes tandis que lui-même se faisait attacher au mât du navire, et quand il demandait à ses marins de le détacher ils devaient serrer les liens encore plus forts. Ainsi Ulysse put écouter leur chant sans se précipiter vers elles malgré la tentation.
Telle était la douceur de leurs paroles, qu'Ulysse n'aurait pu y résister, si, suivant les conseils de Circé, il n'avait pris la précaution de se faire attacher au mât de son navire par les pieds et par les mains, afin que, si, charmé par les doux sons et par les attraits des sirènes, il lui prenait envie de s'arrêter, ses compagnons, qui avaient les oreilles bouchées avec de la cire, loin de condescendre à ses désirs, le liassent plus fortement avec de nouvelles cordes, selon l'ordre qu'il leur en avait donné. Ces précautions ne furent pas inutiles; car Ulysse, malgré l'avis donné du danger auquel il allait s'exposer, fut si enchanté des sons flatteurs de ces Sirènes, et des promesses séduisantes qu'elles lui faisaient de lui apprendre mille belles choses, qu'il fit signe à ses compagnons de le délier, ce qu'ils n'eurent garde de faire.
À la suite de cela, les sirènes se seraient suicidées de dépit en se jetant dans la mer du haut de leur rocher.
LE MYTHE INDIEN
En Inde, les sirènes nommées les apsaras, n’étaient pas mauvaises comme leurs cousines grecques. Belles et grandes musiciennes, elles pouvaient prédire l’avenir et prenaient plaisir à attirer les hommes. Cependant cela n’était pas pour leur faire du mal et elles les rendaient heureux, pour ceux qui restaient avec elles.
J’avoue que je préfère cette version indienne du mythe !
FEMMES, OISEAUX ET POISSONS
Homère, dans « l’Odyssée », ne fait aucune allusion explicite à des femmes-oiseaux ; son texte semble même suggérer des femmes « normales » se tenant au bord de la mer. Les auteurs plus tardifs parlent de créatures ayant le haut du corps de femmes et le bas du corps d’oiseaux, mais ne s’accordent pas sur la proportion. Ovide dans « les Métamorphoses » évoque des créatures ailées moitié oiseaux moitié jeunes filles, sans plus de détails.
La nature hybride de la sirène, mi-femme, mi-oiseau, est expliquée par la mythologie comme une punition qui les relie au monde infernal. Sur les monuments funéraires, elles figuraient des divinités chantant au son de la lyre et laissant supposer des intentions érotiques à l’égard du héros décédé.
Il reste quelques vases grecs qui racontent les aventures d’Ulysse : sur ceux qui sont antérieurs au IIIème siècle av. J.-C., les sirènes apparaissent comme des oiseaux à tête de femme. Par la suite, elles acquièrent des bras, puis une poitrine humaine, attributs peut-être seulement esthétiques, même s’ils constituent des éléments supplémentaires de séduction, puisque les sirènes sont désormais représentées jouant d’un instrument, flûte ou cithare. Ainsi, elles s’humanisent au cours de l’Antiquité pour devenir des femmes ailées chez les Romains et les Étrusques.
A partir du Moyen Age, sans doute au contact des légendes des contrées nordiques, elles furent représentées en femmes à queue de poisson.
FEMMES DE MAUVAISE VIE
Les Sirènes auraient été des femmes de mauvaise vie, des courtisanes, qui demeuraient sur les bords de la mer de Sicile, et qui, par tous les attraits de la volupté, attiraient les passants et leur faisaient oublier leur course, en les enivrant de délices. On prétend même que le nombre et le nom des trois Sirènes ont été inventés sur la triple volupté des sens, la musique, le vin et l'amour, qui sont les attraits les plus puissants pour attacher les hommes sensuels. C'est pourquoi on a tiré l'étymologie de sirène du mot grec « seira », qui signifie une chaîne, comme pour dire qu'il était en quelque sorte impossible de se tirer de leurs liens et de se détacher de leurs attraits.
SYMBOLE DU « PECHE » ET D’UN CONFLIT INTERIEUR
Avec l’arrivée du Christianisme, les sirènes deviennent des créatures désirant avoir une âme. Ainsi, elles devaient renoncer complètement à la mer pour y parvenir, ce qui leur était impossible compte tenu de leur corps. Les sirènes étaient donc des êtres constamment en proie à un conflit intérieur qu’elles ne pouvaient résoudre.
Au Moyen-Age, cette femme, pourvue d’écailles et qui exhibe ses attraits, se retrouve aux côtés du serpent biblique, donc du Diable.
LES ENCHANTERESSES
J’ai lu, sur le mythe des sirènes, deux analyses auxquelles je souscris et dont je vais résumer la substance.
Il s’agit d’abord de l’analyse de Sarah Bocelli dans son article « Mythes, légendes et femmes : pour une réhabilitation de la Sirène » (voir le lien ci-dessous pour lire l’intégralité de l’article)
« Les chansons qui séduisent les marins seraient en réalité fatales dans le sens où elles délivrent une vérité trop grande pour être acceptée par le commun des mortels sans rendre fou. Le fameux chant de la sirène est dangereux, pour l’esprit, comme pour le corps. Et Ulysse, qui pense à un stratagème pour y résister, pourrait bien être reparti plus sage de l’épreuve initiatique par excellence.
Fascinante, la sirène a également pris une dimension érotique. Il n’était pas vraiment précisé que la sirène était une femme d’une grande beauté : c’est son chant ou ses paroles qui la rendaient irrésistible. Les sirènes se sont vues utilisées comme des métaphores au désir charnel et à la luxure, et, étant une créature diabolique, à la tromperie.
Le raccourci était facile pour la morale dominante : fascination = tentation = Diable = MAL. Les représentations médiévales des sirènes les montrent souvent avec les attributs de la prostituée : le peigne, le miroir, et la longue chevelure ondoyante, libre et non coiffée.
Alors, la sirène, monstre marin diabolique, ou femme fatale diabolisée au même titre que la sorcière pour son savoir ? Ou peut-être un peu des deux… Après tout, raisonner ainsi pour un mythe aussi vieux revient à essayer d’appréhender une perception du monde antique sous la seule perspective, en l’occurrence trop manichéenne, de la tradition judéo-chrétienne. Mais la sirène, figure mythique aux multiples facettes, n’est au moins pas une chose : une simple bête maléfique et lubrique à la recherche du mâle. »
Benoit Reveur (voir le lien sur son blog et l’article complet ci-dessous), quant à lui, explique ainsi le mythe des sirènes :
« Les sirènes font miroiter plaisirs, repos et omniscience, Elles symbolisent évidemment la séduction et ses diverses formes. Elles touchent visiblement aux pulsions premières de l’être humain, (même du plus averti) : elles lui promettent plaisirs, le flattent, lui promettent de lui donner la possibilité de tout savoir. Je crois probable que les sirènes cherchent à caresser ainsi l’ego et les sens de leur futures victimes…. Ulysse voulait entendre le chant des sirènes en étant ligoté car il voulait vérifier à quel point il était encore sensible à telle ou telle séduction plus ou moins pernicieuse (…).
Comme dans bien des situations impliquant une séduction/manipulation, la personne qui séduit/manipule a besoin de l’attention que peut lui prêter sa victime/proie. Il se peut que les sirènes symbolisent les personnes qui versent dans la séduction/manipulation car ayant besoin d’attirer l’attention sur elles. »
CE QUE JE RETIENS DE CE MYTHE : SUIS-JE UNE SIRENE ?
Les différentes mythologies, à l’exception de celle des Indes, insistent toutes sur le fait que les sirènes sont monstrueuses et usent de leurs charmes pour perdre les hommes.
Pas besoin d’analyses psychanalytiques approfondies pour comprendre que les sirènes traduisent surtout la peur masculine des charmes féminins. Il faut bien entendu nuancer : le mythe ne s’adresse pas à toutes les femmes, mais à certaines, celles qui, par leur beauté et leur liberté sexuelle, choisissent de séduire les hommes, rompant avec la règle selon laquelle l’initiative doit venir de l’homme.
La sirène est donc une séductrice, une femme fatale : quand un homme tombe dans les bras d’une telle femme, il peut aller à sa perte.
Alors, suis-je une sirène, en dehors bien entendu du fait que j‘aime la mer et nager ?
Une hypersexuelle, à la recherche de rapports nombreux et qui satisfassent sa libido si exigeante, est par définition une sirène : elle n’attend pas l’initiative de l’homme, elle ne se contente pas d’une seule liaison. Elle est une séductrice. De ce point de vue, ma vie intime et sentimentale fait bien évidemment de moi une sirène, qui n’a encore rencontré ni Orphée, ni Ulysse.
Une sirène est aussi une destructrice, elle est une femme fatale, y compris dans le sens littéral du terme, car elle dévore ses proies. Je sais avoir fait beaucoup de mal à ceux et celles qui m’ont aimé et m’aiment, en particulier, à mon mari candauliste Philippe et ma compagne Agun. Pour la période la plus récente, je sais combien ma liaison avec N., que j’ai commencée à raconter sur HdS, les a blessés.
Si nous formons toujours un couple (ou plutôt deux couples parallèles) et une famille, c’est parce que leur amour, notre amour, nous a préservés. Et de ce point de vue, je suis heureuse de ne pas être une sirène, au moins dans sa définition la plus négative. Et pour cela, je suis bien décidée à continuer à maitriser mon hypersexualité, à m’amender, à ne pas reproduire les « sorties de route » qui se sont produites au cours de ces dernières années.
C’est grâce à Philippe et à Agun que nous y parviendrons. Je voudrais aussi remercier ceux et celles parmi mes lecteurs (ils se reconnaitront) qui ont su dépasser le premier degré dans leurs commentaires pour essayer de comprendre, d’encourager, sans juger. Ça aide beaucoup et je tenais à leur dire merci.
PRINCIPALES SOURCES SUR LE WEB
Outre l’article de Wikipédia, je recommande :
• https://mythologica.fr/grec/sirene.htm
• http://www.cosmovisions.com/$Sirenes.htm
• https://www.dol-celeb.com/races/sirenes/
• L’article de Sarah Bocelli : https://www.madmoizelle.com/mythes-legendes-femmes-sirene-229746
• L’article de Benoit Reveur : http://www.benoitreveur.info/article-le-chant-des-sirenes-118513713.html
Les Sirènes ne figurent pas que dans la mythologie grecque. Le mythe des sirènes est un mythe universel, présent sur toutes les mers et les océans et dans toutes les civilisations.
Beaucoup de marins et navigateurs prétendirent avoir aperçu des sirènes. Certaines de ces histoires sont liées aux phoques en Europe du Nord, d’autres aux dauphins dans les mers du Sud. Ainsi, Christophe Colomb qui prétendait ne pas y croire, dit en avoir vu trois au large de la Guinée. Henry Hudson, le navigateur anglais raconta également que l’un de ses marins en avait vu une et plongea même dans la mer pour l’observer. On en mentionne entre autre en Russie, en Thaïlande, en Ecosse, à Tahiti, au Chili.
Ce mythe est symbolique de la façon dont les femmes ont été longuement perçues, en particulier en ce qui concerne leur vie sexuelle. Les sirènes, enchanteresses aquatiques insaisissables, attirent l’homme à elles, souvent sous l’apparence de belles jeunes femmes qui ont une queue de poisson/serpent ou la capacité de changer de forme.
LES SIRENES, FEMMES FATALES
Selon la tradition homérique, les sirènes sont des divinités de la mer qui séjournent à l’entrée du détroit de Messine en Sicile. Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques de leur chant, de leurs lyres et flûtes perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses. Elles sont décrites au chant XII de l’Odyssée comme couchées dans l’herbe au bord du rivage entourées par les « amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes qu’elles ont fait périr ».
L'oracle avait prédit aux Sirènes qu'elles vivraient autant de temps qu'elles pourraient arrêter tous les passants; mais que, dès qu'un seul passerait sans être arrêté pour toujours par le charme de leur voix et de leurs paroles, elles périraient.
Aussi ces enchanteresses ne manquaient pas d'arrêter, par leur harmonie et leurs charmes, tous ceux qui arrivaient près d'elles, et qui avaient l'imprudence d'écouter leurs chants. Elles les enchantaient si bien, qu'ils ne pensaient plus à leur pays, et que, comme ensorcelés, ils oubliaient de boire et de manger, et mouraient faute d'aliments. Les ossements qui jonchaient les vertes prairies de l'île des Sirènes témoignaient et de l'imprudence des marins qui avaient péri de la sorte et de la férocité de ces monstres aux chants insidieux.
Selon l'interprétation naturaliste proposée au XIXe siècle, les Sirènes personnifiaient la surface brillante, mais trompeuse et dangereuse, des flots.
LEURS ORIGINES : PUNIES PAR HADES, APHRODITE ET HERA !
Selon la mythologie, elles étaient filles du fleuve Achéloos et de la Muse Calliope (Muse du Chant). Les Romains racontent d’ailleurs que les sirènes étaient à l’origine des femmes normales, elles auraient été les compagnes de Coré, devenue par la suite « Perséphone », et auraient laissé Hadès, l’emmener aux Enfers. Les sirènes auraient reçu leur forme comme punition pour ce crime et, par la suite, les sirènes, chantaient prophéties et chansons relatives au royaume d’Hadès.
Euripide évoque le caractère funéraire des sirènes ce que confirment les représentations de sirènes sur des stèles funéraires. Mais certains mythes disent que les sirènes proviennent de Lamia, amante de Zeus, qui reçut la malédiction d'Héra, épouse de Zeus, et elle eut alors un corps de poisson.
Une autre explication de leur métamorphose en attribue la cause à la colère d’Aphrodite. La déesse de l’Amour les affubla de pattes et de plumes tout en conservant leur visage de jeunes filles parce qu’elles avaient refusé de donner leur virginité à un dieu ou à un mortel.
Ces divinités d’origine fluviale étaient très fières de leur voix et défièrent les Muses, les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne. Les Muses remportèrent le défi et exigèrent une couronne faite des plumes de sirènes, ce qui les priva du don de voler. Vaincues, elles se retirèrent sur les côtes d’Italie méridionale.
VAINCUES PAR ORPHEE ET ULYSSE
Les sirènes sont présentes dans la légende des Argonautes. Alors que l’Argo s’approchait de leurs rochers, Orphée triompha d’elles par la beauté de son chant. Seul l’un des marins, Boutès préféra la mélodie des sirènes à celle du fils de Calliope. Il se jeta dans la mer pour rejoindre les enchanteresses, mais fut sauvé par Aphrodite.
De même, dans « L’Odyssée », Ulysse et ses compagnons parvinrent à résister à leur pouvoir de séduction. Après avoir été mis en garde par Circé, Ulysse fit en effet couler de la cire dans les oreilles de ses marins pour qu’ils ne puissent pas entendre les sirènes tandis que lui-même se faisait attacher au mât du navire, et quand il demandait à ses marins de le détacher ils devaient serrer les liens encore plus forts. Ainsi Ulysse put écouter leur chant sans se précipiter vers elles malgré la tentation.
Telle était la douceur de leurs paroles, qu'Ulysse n'aurait pu y résister, si, suivant les conseils de Circé, il n'avait pris la précaution de se faire attacher au mât de son navire par les pieds et par les mains, afin que, si, charmé par les doux sons et par les attraits des sirènes, il lui prenait envie de s'arrêter, ses compagnons, qui avaient les oreilles bouchées avec de la cire, loin de condescendre à ses désirs, le liassent plus fortement avec de nouvelles cordes, selon l'ordre qu'il leur en avait donné. Ces précautions ne furent pas inutiles; car Ulysse, malgré l'avis donné du danger auquel il allait s'exposer, fut si enchanté des sons flatteurs de ces Sirènes, et des promesses séduisantes qu'elles lui faisaient de lui apprendre mille belles choses, qu'il fit signe à ses compagnons de le délier, ce qu'ils n'eurent garde de faire.
À la suite de cela, les sirènes se seraient suicidées de dépit en se jetant dans la mer du haut de leur rocher.
LE MYTHE INDIEN
En Inde, les sirènes nommées les apsaras, n’étaient pas mauvaises comme leurs cousines grecques. Belles et grandes musiciennes, elles pouvaient prédire l’avenir et prenaient plaisir à attirer les hommes. Cependant cela n’était pas pour leur faire du mal et elles les rendaient heureux, pour ceux qui restaient avec elles.
J’avoue que je préfère cette version indienne du mythe !
FEMMES, OISEAUX ET POISSONS
Homère, dans « l’Odyssée », ne fait aucune allusion explicite à des femmes-oiseaux ; son texte semble même suggérer des femmes « normales » se tenant au bord de la mer. Les auteurs plus tardifs parlent de créatures ayant le haut du corps de femmes et le bas du corps d’oiseaux, mais ne s’accordent pas sur la proportion. Ovide dans « les Métamorphoses » évoque des créatures ailées moitié oiseaux moitié jeunes filles, sans plus de détails.
La nature hybride de la sirène, mi-femme, mi-oiseau, est expliquée par la mythologie comme une punition qui les relie au monde infernal. Sur les monuments funéraires, elles figuraient des divinités chantant au son de la lyre et laissant supposer des intentions érotiques à l’égard du héros décédé.
Il reste quelques vases grecs qui racontent les aventures d’Ulysse : sur ceux qui sont antérieurs au IIIème siècle av. J.-C., les sirènes apparaissent comme des oiseaux à tête de femme. Par la suite, elles acquièrent des bras, puis une poitrine humaine, attributs peut-être seulement esthétiques, même s’ils constituent des éléments supplémentaires de séduction, puisque les sirènes sont désormais représentées jouant d’un instrument, flûte ou cithare. Ainsi, elles s’humanisent au cours de l’Antiquité pour devenir des femmes ailées chez les Romains et les Étrusques.
A partir du Moyen Age, sans doute au contact des légendes des contrées nordiques, elles furent représentées en femmes à queue de poisson.
FEMMES DE MAUVAISE VIE
Les Sirènes auraient été des femmes de mauvaise vie, des courtisanes, qui demeuraient sur les bords de la mer de Sicile, et qui, par tous les attraits de la volupté, attiraient les passants et leur faisaient oublier leur course, en les enivrant de délices. On prétend même que le nombre et le nom des trois Sirènes ont été inventés sur la triple volupté des sens, la musique, le vin et l'amour, qui sont les attraits les plus puissants pour attacher les hommes sensuels. C'est pourquoi on a tiré l'étymologie de sirène du mot grec « seira », qui signifie une chaîne, comme pour dire qu'il était en quelque sorte impossible de se tirer de leurs liens et de se détacher de leurs attraits.
SYMBOLE DU « PECHE » ET D’UN CONFLIT INTERIEUR
Avec l’arrivée du Christianisme, les sirènes deviennent des créatures désirant avoir une âme. Ainsi, elles devaient renoncer complètement à la mer pour y parvenir, ce qui leur était impossible compte tenu de leur corps. Les sirènes étaient donc des êtres constamment en proie à un conflit intérieur qu’elles ne pouvaient résoudre.
Au Moyen-Age, cette femme, pourvue d’écailles et qui exhibe ses attraits, se retrouve aux côtés du serpent biblique, donc du Diable.
LES ENCHANTERESSES
J’ai lu, sur le mythe des sirènes, deux analyses auxquelles je souscris et dont je vais résumer la substance.
Il s’agit d’abord de l’analyse de Sarah Bocelli dans son article « Mythes, légendes et femmes : pour une réhabilitation de la Sirène » (voir le lien ci-dessous pour lire l’intégralité de l’article)
« Les chansons qui séduisent les marins seraient en réalité fatales dans le sens où elles délivrent une vérité trop grande pour être acceptée par le commun des mortels sans rendre fou. Le fameux chant de la sirène est dangereux, pour l’esprit, comme pour le corps. Et Ulysse, qui pense à un stratagème pour y résister, pourrait bien être reparti plus sage de l’épreuve initiatique par excellence.
Fascinante, la sirène a également pris une dimension érotique. Il n’était pas vraiment précisé que la sirène était une femme d’une grande beauté : c’est son chant ou ses paroles qui la rendaient irrésistible. Les sirènes se sont vues utilisées comme des métaphores au désir charnel et à la luxure, et, étant une créature diabolique, à la tromperie.
Le raccourci était facile pour la morale dominante : fascination = tentation = Diable = MAL. Les représentations médiévales des sirènes les montrent souvent avec les attributs de la prostituée : le peigne, le miroir, et la longue chevelure ondoyante, libre et non coiffée.
Alors, la sirène, monstre marin diabolique, ou femme fatale diabolisée au même titre que la sorcière pour son savoir ? Ou peut-être un peu des deux… Après tout, raisonner ainsi pour un mythe aussi vieux revient à essayer d’appréhender une perception du monde antique sous la seule perspective, en l’occurrence trop manichéenne, de la tradition judéo-chrétienne. Mais la sirène, figure mythique aux multiples facettes, n’est au moins pas une chose : une simple bête maléfique et lubrique à la recherche du mâle. »
Benoit Reveur (voir le lien sur son blog et l’article complet ci-dessous), quant à lui, explique ainsi le mythe des sirènes :
« Les sirènes font miroiter plaisirs, repos et omniscience, Elles symbolisent évidemment la séduction et ses diverses formes. Elles touchent visiblement aux pulsions premières de l’être humain, (même du plus averti) : elles lui promettent plaisirs, le flattent, lui promettent de lui donner la possibilité de tout savoir. Je crois probable que les sirènes cherchent à caresser ainsi l’ego et les sens de leur futures victimes…. Ulysse voulait entendre le chant des sirènes en étant ligoté car il voulait vérifier à quel point il était encore sensible à telle ou telle séduction plus ou moins pernicieuse (…).
Comme dans bien des situations impliquant une séduction/manipulation, la personne qui séduit/manipule a besoin de l’attention que peut lui prêter sa victime/proie. Il se peut que les sirènes symbolisent les personnes qui versent dans la séduction/manipulation car ayant besoin d’attirer l’attention sur elles. »
CE QUE JE RETIENS DE CE MYTHE : SUIS-JE UNE SIRENE ?
Les différentes mythologies, à l’exception de celle des Indes, insistent toutes sur le fait que les sirènes sont monstrueuses et usent de leurs charmes pour perdre les hommes.
Pas besoin d’analyses psychanalytiques approfondies pour comprendre que les sirènes traduisent surtout la peur masculine des charmes féminins. Il faut bien entendu nuancer : le mythe ne s’adresse pas à toutes les femmes, mais à certaines, celles qui, par leur beauté et leur liberté sexuelle, choisissent de séduire les hommes, rompant avec la règle selon laquelle l’initiative doit venir de l’homme.
La sirène est donc une séductrice, une femme fatale : quand un homme tombe dans les bras d’une telle femme, il peut aller à sa perte.
Alors, suis-je une sirène, en dehors bien entendu du fait que j‘aime la mer et nager ?
Une hypersexuelle, à la recherche de rapports nombreux et qui satisfassent sa libido si exigeante, est par définition une sirène : elle n’attend pas l’initiative de l’homme, elle ne se contente pas d’une seule liaison. Elle est une séductrice. De ce point de vue, ma vie intime et sentimentale fait bien évidemment de moi une sirène, qui n’a encore rencontré ni Orphée, ni Ulysse.
Une sirène est aussi une destructrice, elle est une femme fatale, y compris dans le sens littéral du terme, car elle dévore ses proies. Je sais avoir fait beaucoup de mal à ceux et celles qui m’ont aimé et m’aiment, en particulier, à mon mari candauliste Philippe et ma compagne Agun. Pour la période la plus récente, je sais combien ma liaison avec N., que j’ai commencée à raconter sur HdS, les a blessés.
Si nous formons toujours un couple (ou plutôt deux couples parallèles) et une famille, c’est parce que leur amour, notre amour, nous a préservés. Et de ce point de vue, je suis heureuse de ne pas être une sirène, au moins dans sa définition la plus négative. Et pour cela, je suis bien décidée à continuer à maitriser mon hypersexualité, à m’amender, à ne pas reproduire les « sorties de route » qui se sont produites au cours de ces dernières années.
C’est grâce à Philippe et à Agun que nous y parviendrons. Je voudrais aussi remercier ceux et celles parmi mes lecteurs (ils se reconnaitront) qui ont su dépasser le premier degré dans leurs commentaires pour essayer de comprendre, d’encourager, sans juger. Ça aide beaucoup et je tenais à leur dire merci.
PRINCIPALES SOURCES SUR LE WEB
Outre l’article de Wikipédia, je recommande :
• https://mythologica.fr/grec/sirene.htm
• http://www.cosmovisions.com/$Sirenes.htm
• https://www.dol-celeb.com/races/sirenes/
• L’article de Sarah Bocelli : https://www.madmoizelle.com/mythes-legendes-femmes-sirene-229746
• L’article de Benoit Reveur : http://www.benoitreveur.info/article-le-chant-des-sirenes-118513713.html
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