Récits érotiques de la mythologie (29) : les Grâces et les Néréides

- Par l'auteur HDS Olga T -
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Récit libertin : Récits érotiques de la mythologie (29) : les Grâces et les Néréides Histoire érotique Publiée sur HDS le 02-10-2023 dans la catégorie A dormir debout
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Récits érotiques de la mythologie (29) : les Grâces et les Néréides
Dans la mythologie grecque, les Charites, assimilées aux Grâces par les Romains, sont des déesses personnifiant la vie dans toute sa plénitude, et plus spécifiquement la séduction, la beauté, la nature, la créativité humaine et la fécondité.

Quant aux Néréides, ce sont des nymphes marines, terme générique pour désigner des divinités mineures dans la mythologie grecque et romaine. Les nymphes sont associées aux différents aspects de la nature. Les nymphes personnifient les activités créatives et productives de la nature. Elles sont quelquefois liées à un lieu ou un élément particulier, et pouvaient faire l’objet d’un culte local. Elles accompagnent parfois d’autres divinités, dont elles forment le cortège. Le nom a d’ailleurs donné naissance au terme « nymphomanie », car elles étaient réputées pour leurs nombreuses aventures sexuelles. De fait, les mythes les associent fréquemment aux satyres et soulignent leur hypersexualité.

Leur commune référence à la beauté et à la nature m’a conduit à associer Grâces et Néréides sous le même texte. J’espère que ces mythes « positifs » et oniriques intéresseront les lecteurs et lectrices qui apprécient cette rubrique.

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Bien que généralement présentées comme une triade comprenant Euphrosyne, Thalie et Aglaé, le nombre de Charites a en fait varié selon les lieux et les époques.

Selon les poètes béotiens Hésiode, qui vécut à la fin du VIIIème siècle avant notre ère et le célèbre Pindare (518 avant JC-438 avant JC), les Charites sont les filles de Zeus et d'Eurynomé, elle-même fille du titan Okéanos (« Océan »).

Certaines traditions plus tardives en font plutôt les filles d'Hélios (le Soleil) et d'Églé, une des Hespérides, ou de Dionysos et d'Aphrodite, ou encore d’Héra, l’épouse de Zeus.
Quant à Homère, dans l’Iliade, il nomme Charis comme étant l'épouse d'Héphaïstos, le dieu forgeron, et présente Pasithée comme une des Charites, fille de Dionysos et d'Héra. Héra la promet en mariage à Hypnos à condition qu'il veuille bien l'aider à endormir Zeus. Nous noterons en passant que l’épouse de Zeus, sans commettre autant de frasques que son époux (voir « Récits érotiques de la mythologie (9). Les frasques de Zeus », publié sur HDS le 23 novembre 2018), ne se gênait pas, à l’occasion, de tromper le roi des Dieux !

Dans les temps primitifs, on n'honorait à Sparte que deux Charites, Kléta (L'Illustre) et Phaenna (L'Éclatante), qui, chez les Athéniens, portaient les noms d'Auxo (Celle qui fait croître) et Hégémone (Celle qui met en route). Le premier surtout de ces noms, Auxo, permet d'affirmer leur caractère de déesses de la végétation, sans doute aussi de la fécondité. C'est Hésiode qui porte leur nombre à trois. Dans l'antique cité des Minyens, à Orchomène de Béotie, elles étaient trois, Euphrosyne, Thalie, Aglaé, et étaient adorées comme divinités des eaux dans le fleuve Céphise, comme le rappelle le poète Pindare.

Le poète égyptien du IVème siècle de notre ère, Nonnos de Panopolis, décrit les Grâces comme un ensemble de déesses de charme, comme comprenant Péitho, Pasithée et Aglaé, et toutes sont identifiées comme des filles de Dionysos. Le poète élégiaque de l'époque hellénistique Hermésianax, qui vécut à Alexandrie au IVème siècle avant notre ère, fait également référence à Péitho comme l'une des Charites.

Le géographe Pausanias (115-180) dans sa « Description de la Grèce », écrite à l’époque de Marc Aurèle, rappelle les différentes traditions attachées aux Charites en Grèce continentale et en Ionie.

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Les Charites étaient pour les Grecs anciens des symboles de la joie.
• Euphrosyne est la joie poussée à son sommet, l’allégresse, la joie de vivre que l'on ressent dans un banquet.
• Thalie est la personnification de l’abondance, voire la surabondance, le trop-plein de vie.
• Aglaé est la beauté dans ce qu'elle a de plus éblouissant, la splendeur. Il s'agit de la plus jeune, elle passe selon Hésiode pour l'épouse d'Héphaïstos, le Dieu des forgerons. Aglaé est aussi la messagère d'Aphrodite.

Ensemble, elles personnifient le mode de vie festif, de dépense, qui permet de vivre la vie dans ce qu'elle a de plus intense. Comme tous les dieux et déesses, elles sont éternellement jeunes et belles, à l'âge que les Grecs considéraient comme celui de la plénitude, entre quinze et vingt ans. Elles incarnent le désir de l'homme, et sont l'incarnation de la vie, mais pas dans sa différence avec la mort (thanatos), plutôt en tant qu'élément du vivant. Elles incarnent la vie, quand celle-ci est plus intense. Elles président ainsi à toutes les activités ludiques, à toutes les activités gratuites : la sexualité en dehors du mariage, le festin, repas en l'absence de faim, la danse, activité physique pour le plaisir. Elles sont souvent représentées en train de danser. La danse qu'elles exécutent est très différente de celles des Ménades qui escortent Dionysos. Elle est dirigée par Apollon qui joue de la cithare, dictant le rythme de la danse, en découpant le temps et les mouvements en périodes régulières. De même, les fêtes humaines qu'elles président ne se font qu'à certains moments de l'année, à des dates réglées à l'avance. Les Charites ont comme divinités symétriques les Érinyes, divinités de la haine et de la vengeance.

Les grâces des Charites sont de différentes sortes :
• la grâce érotique, versée par Aphrodite, inspire le désir sexuel ;
• la grâce du guerrier, qui est la gloire ;
• la grâce du roi, qui inspire le respect.

Des trois Charites, l'une tient des roses, l'autre, un dé à jouer, et la troisième, une branche de myrte. Les trois tiennent chacune une pomme. On les représenta d'abord comme toutes les déesses, vêtues et voilées mais plus tard, elles apparaissent nues exécutant une danse en se tenant par la main.

Outre leur mission de présider à la gaieté qui règne dans les festins, aux doux propos, à l'harmonie des fêtes, à l'éclat d'une joie innocente, elles ont aussi dans leur domaine tout ce qui est beau, radieux, doux, attrayant. Elles consolent Aphrodite de la perte de son amant, en formant devant elle des danses harmonieuses qui dissipent peu à peu la mélancolie de la déesse, assouplissant les froides règles de l'art, elles donnent aux lignes tracées par le pinceau ou le ciseau cette souplesse, ce moelleux, cette molle courbure, dont l'œil suit amoureusement les ondulations. Les Charites apprennent à prolonger la jouissance, en modérant l'usage. Ce sont elles encore qui baignent dans l'ambroisie la mère des amours, et lui donnent la grâce, plus belle encore que la beauté.

Leur culte est associé à ceux d’autres divinités, comme Apollon, Dyonisios et Aphrodite. Si les Charites trouvent ainsi place dans le cortège de plusieurs grands dieux, c'est sans doute que ces dieux les ont supplantées là où elles étaient primitivement adorées comme forces primordiales.

En plus des Charites principales, existent également un groupe de quatre plus jeunes déesses, filles d'Héphaïstos et de la Charite Aglaé, désignées sous le nom de « jeunes Kharites », en opposition avec leur mère et ses sœurs. Il s’agit de :
• Philophrosyne (déesse de la bienveillance, de la bonté, de l'amitié, de la bienvenue et de la gentillesse)
• Euphémé (déesse des louanges, des acclamations)
• Eukléia (déesse de la gloire)
• Euthénia (déesse de la prospérité).

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Parlons maintenant des Néréides.

Elles sont au nombre de cinquante et forment le cortège de Poséidon. Associées particulièrement à la mer Égée, elles sont souvent représentées chevauchant des monstres marins, elles symbolisent le mouvement de la mer et vivaient dans des palais sous-marins. Elles sont représentées comme de belles jeunes filles à la chevelure entrelacée de perles, portées sur des dauphins ou des hippocampes, et tiennent à la main tantôt un trident, tantôt une couronne ou une victoire, tantôt une branche de corail. Quelquefois, on les représente comme les sirènes (voir à ce sujet « Récits érotiques de la mythologie (16). Les sirènes et le pouvoir de la séduction », paru le 9 novembre 2019). C'est pourquoi elles sont souvent présentes avec les tritons sur les peintures et sculptures antiques.

Certaines Néréides sont plus connues que d'autres, telles Amphitrite, épouse de Poséidon, Thétis, mère d'Achille, le héros de la guerre de Troie, Galatée, aimée du Cyclope Polyphème, ou Psamathée, mère de Phocos avec Éaque. Dans l’Iliade d'Homère, lorsque Thétis pleure en sympathie de la douleur d'Achille pour la mort de Patrocle, ses sœurs apparaissent. Opis est mentionnée dans l’Énéide de Virgile ; elle est appelée par la déesse Diane pour venger la mort de la guerrière Camille, tuée par Arruns. Armée par Diane, Opis transperce Arruns d'une flèche.

Les Néréides sont fières de leur beauté. Lorsque la reine d'Éthiopie Cassiopée prétend que sa fille Andromède est plus belle que les Néréides, elles exigent que Poséidon les venge. Celui-ci envoie le dragon marin Cétus pour ravager les côtes du pays. Paniqué, le roi d’Ethiopie, Céphée cherche conseil auprès de l'Oracle d'Ammon en Libye, lequel lui répond que la seule façon de sauver son royaume est de sacrifier sa fille Andromède au monstre. Les Néréides sont, on le voit, nettement moins sympathiques que les Charites ! Mais, heureusement pour la princesse Andromède, Persée était sur le retour de sa quête de la tête de Méduse (voir à ce sujet « Récits érotiques de la mythologie (17). Méduse », texte paru le 31 décembre 2019). Alors Persée s’est servi de la tête de la gorgone Méduse, a transformé le monstre Cetes en pierre et a sauvé la belle Andromède.

Sous réserve de cette « vengeance », les Néréides étaient cependant considérées comme des figures bienveillantes, et on disait souvent qu’elles aidaient les marins et les pêcheurs qui étaient perdus ou en détresse. Pour rendre grâce aux Néréides, la plupart des ports de pêche et des ports de la Grèce antique auraient un sanctuaire ou une structure similaire dédiée aux filles de Nérée.

Quatre auteurs mentionnent les Néréides et en donnent la liste :
• Homère, dans l’Iliade.
• Le poète Hésiode, dont nous avons déjà parlé à propos des Charites.
• Hygin, de son nom complet Caius Julius Hyginus (67 av.-17 ap. J.-C.), auteur et grammairien latin de l'époque augustéenne.
• Apollodore le Mythographe, auteur du second siècle de notre ère.

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PRINCIPALES SOURCES

Outre les articles de Wikipedia, je renvoie aux liens suivants sur Internet :

1. Sur les Grâces ou Charites :
• https://mythologica.fr/grec/charite.htm
• https://www.cosmovisions.com/$Charites.htm
• https://jeretiens.net/les-trois-graces/
• https://encyclopediefantastique.wordpress.com/2019/01/14/charites/

2. Sur les Néréides :

• https://www.benoitreveur.info/article-les-nereides-118497905.html
• https://mythologica.fr/grec/nereides.htm
• https://sirenas.fr/nereides/

Les avis des lecteurs

Merci Micky! C'est un compliment qui, venant de ta part, me touche beaucoup!

L'érudition d'Olga éclate à nouveau, ce qui en fait une historienne de l'érotisme rare. Lu avec retard mais avec jouissance.

Merci Luc!

Histoire Erotique
En ton absence, je n'avais pas commenté. Maintenant je peux te dire combien j'ai aimé ce récit. Cette série est très instructive.
Luc

Merci Julie!

Histoire Libertine
Très heureuse de te savoir de retour. Bravo pour cet excellent texte!
Julie

Je suis de retour. Merci à Didier à à D pour leurs commentaires et leur fidélité. Il me faudra un peu de temps pour mettre à jour mes lectures (sélectives) et reprendre le travail d'écriture

Histoire Libertine
Mais quelle est la déesse du travail qui a touché Olga de sa grâce ? Une divinité inspirée l'aurait t'elle transformée en Corne d'abondance, ou bien sort t'elle, toute armée de science, de ce puits merveilleux qui jamais ne s'épuise ?
Merci de ce savoir patiemment rassemblé et généreusement dispensé.
D.

Histoire Erotique
Olga,
C’est encore une très belle chronique que tu nous as sortie de ton inépuisable escarcelle.
Je l’ai trouvé très intéressante à lire car très instructive sur cette partie assez méconnue des divinités antiques.
Les noms de Grâce et Néréides m’étaient connus mais sans plus. Grace à ton écrit, j’en sais plus désormais comme le fait que le terme « nymphomanie » est lié à elles. Je n’avais pas du tout fait le rapprochement auparavant…
De plus, cette chronique permet de bien repositionner dans leur contexte original certain épisode mythologique, bien loin des versions filmographiques hollywoodiennes…
Merci encore une fois d’avoir partagé avec nous tes connaissances.
Didier



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