Si Jeune et jolie Christy – X
Récit érotique écrit par olifougueux [→ Accès à sa fiche auteur]
Auteur homme.
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Si Jeune et jolie Christy – X
Madame Sylvia M. – Cris et chuchotements
Le dimanche, Christy déclina toute pénétration tant son sexe et son anus, encore irrités par les multiples assauts de ses quatre amants, avait besoin de repos. Elle me dit qu’elle avait joui comme jamais auparavant durant ces cinq heures de pure baise, quasi ininterrompues. Elle avait ressenti intensément chacun des quatre membres qui l’avaient possédée à tour de rôles, la besognant à maintes reprises, leurs différences de longueur, de diamètre, de formes et leur dureté. Par-dessus tout, elle avait adoré la sensation que chaque orgasme ressenti n’était que la promesse d’un autre à venir, la pluralité lui garantissant une disponibilité de phallus infinie et uniquement dédié à son plaisir. Cela l’avait faite plongée dans un abandon total, n'écoutant plus que son corps, guidée par des sensations animales, presque sauvages.
Je ressentais à nouveau en l’écoutant l’ingénue vanité du challenge réussi, ainsi qu’une jubilation nouvelle au constat de l’effet qu’elle produisait sur les hommes. Elle réalisait le pouvoir que cela lui procurait sur eux. Je voyais bien qu’elle évoluait comme je l’avais espéré, oubliant peu à peu ses tabous et ses principes, auparavant beaucoup plus rigides. Son gout du défi finissait toujours par l’emporter sur ses appréhensions. Elle me remerciait sans cesse et ne me refusait presque plus rien. Et surtout, elle me gratifiait toujours de tout son amour.
Devenant moi-même accroc à ces aventures dont elle était l’héroïne, je lui demandai si elle souhaiterait renouveler l’expérience et même si elle se sentirait capable d’augmenter encore le nombre de partenaires, repoussant ainsi ses limites, tant physiques que morales. Elle me répondit que oui, avec une mimique coquine pleine de malice. Je profitai de cet état de relative allégresse, pour enfin lui parler de la carte de visite que j’avais retrouvé dans ma poche à notre retour du concert. Souhaitant être totalement transparent, je lui avouai que j’étais très tenter de contacter Sylvia.
Elle se braqua tout de suite, son corps se raidit.
« Je n’aime pas cette femme. Elle me fait peur. Je crains qu’elle ne cherche à t’éloigner de moi. Et je vois bien qu’elle te fait de l’effet. » Me dit-elle, la mine renfrognée.
« C’est vrai, elle me fait de l’effet, mais c’est toi que j’aime, je te promets que tu n’as rien à craindre de ce côté-là. Je suis juste curieux de savoir, après cette folle nuit qu’elle nous a fait passer, jusqu’où elle pourrait repousser nos limites, dans quels méandres de débauche pourrait-elle nous entrainer. Je la sens dotée d’une inspiration sans borne. »
« C’est surtout sa perversité qui est sans limite. Et comme je te l’ai dit, après coup, je me suis sentie très mal à l’aise vis-à-vis des gestes et des caresses qu’elle m’a prodiguées. »
« Je sais que tu l’as mal vécu ma chérie, et je suis désolé de ne pas l’avoir senti sur le moment, tu jouissais si fort... Mais je suis sûr qu’elle serait capable de l’entendre et nous verrions si elle est prête à respecter tes limites. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons alors couper court et l’oublier définitivement. Et puis moi, sa perversité m’attire irrésistiblement. Je dois t’avouer que j’ai adoré la façon dont elle t’a livré à ses deux hommes devant moi après m’avoir ôté toute liberté de mouvement, me réduisant au rôle de contemplateur de ta débauche, impuissant et à totalement à sa merci. Elle a su sublimer mon fantasme et magnifier mes sensations comme jamais. »
Devant son faciès toujours autant rembruni, je fis celui qui, désespéré, fini par abdiquer.
« Mais laisse tomber, je vois bien que tu ne souhaites pas la revoir, oublions ça ma chérie. »
Certainement contrariée à l’idée de me décevoir, alors que je faisais tout pour lui faire vivre de bons et beaux moments, elle continua la discussion.
« Oui mais, tu m’avais dit que tu ne voulais pas que nous voyions plusieurs fois les mêmes partenaires, pour ne pas risquer de s’attacher. »
Ce raisonnement ne tenait pas, elle le savait, c’était sa façon elle de relancer le débat sans en avoir l’air, de ne pas être celle qui fermait la porte.
« C’est complètement différent Christy. D’une, elle et son mari forment un couple solide et complice, qui s’aime, à l’évidence. Ils ne cherchent pas de romance mais seulement à vivre leurs pulsions en assouvissant leurs désirs. Cette condition, je l’ai posé pour réduire le risque que tu ne tombes amoureuse d’un homme en particulier car, te partager, oui, te perdre, je ne sais pas si j’y survivrais. Fréquenter un groupe, une communauté, réduit considérablement ce risque. La répétition de ce genre de rencontres devient un moindre danger »
A cour d’arguments, elle ne renchérit plus en tentative de dissuasion, mais s’ingénia tout de même à faire reposer la décision sur moi :
« C’est vrai que, vu sous cet angle… Tu souhaites tant que ça la revoir alors ? »
« Je ne peux pas le nier, oui, j’en ai très envie. Mais jamais sans que tu ne le veuilles, toi aussi. Tu ne dois pas te forcer, je ne voudrais en aucun cas que tu puisses le regretter un jour et m’en fasses le reproche. Dans ce cas, je préfère y renoncer. »
« Mais enfin, que peut-elle bien nous vouloir ? Qu’attend-elle de nous ? C’est énervant à la fin ! » lâchât-elle au comble de l’exaspération.
« Il n’y a qu’un moyen de le savoir. » dis-je, un peu cyniquement.
« Alors appelle-la, vas-y, je n’en peux plus ! »
Je savourais ma petite victoire, en prenant bien soin de ne pas le montrer, et je pris mon téléphone dans une main, la carte de Sylvia dans l’autre. Puis je m’empressai de composer le numéro, de peur qu’elle ne change d’avis :
(L’hautparleur de mon téléphone est activé, comme souvent Christy ne souhaite pas s’exprimer, mais je tiens à ce qu’elle entende tout.)
« Allo, madame M. ? »
« Oui, bonsoir, à qui ai-je l’honneur ? »
« C’est Oli, vous vous rappelez de moi ? Le concert, il y a trois semaines. »
« Ah oui. Bien sûr, mais appelez-moi Julia, je vous en prie. Comment allez-vous ? »
« Je vais bien merci, et vous-même ? »
« Très bien, que me vaut l’honneur de votre appel ? »
« Eh bien, j’ai trouvé votre carte dans la poche de ma veste et, comme vous m’avais laissé un souvenir impérissable, je n’ai pas pu résister. »
« Mais, vous m’en voyez ravie jeune homme. Je garde également une excellente réminiscence de cette soirée. J’ai cru déceler un énorme potentiel chez vous et, surtout, chez votre amie… Christy c’est ça ? »
« Oui, c’est ça, nous nous sommes connus il y a un petit peu plus d’un an. Elle était très curieuse sur le libertinage, mais totalement inexpérimentée. Alors, tout doucement, je me suis employé à lui faire découvrir ce que je connaissais moi-même et, de fil en aiguille, à lui faire tenter des expériences, un peu comme un mentor. »
« Je vois, vous êtes son Pygmalion et je vous en félicite. Elle m’a l’air de beaucoup s’investir et d’y prendre plaisir. »
« C’est très gentil à vous. Mais, en toute modestie, et sans aucune flagornerie, sachez qu’après ce que vous nous avait permis de vivre, je ne pense pas vous arriver à la cheville »
« Vous êtes adorable, je suis extrêmement flattée. Mais… Souhaiteriez-vous aller plus loin dans son éducation? »
« J’aimerais beaucoup, oui, et dans le mien aussi, je serais ravi d’apprendre à vos côtés. Mais, pour être honnête, je me dois de vous révéler que, lors de notre rencontre, il y a des choses qu’elle n’a apprécié que moyennement, même si elle s’est laissée faire dans le feu de l’action. Et elle hésite à cause de cela. »
« Laissez-moi deviner ! Ce sont les caresses saphiques que nous lui avons prodigué qui l’ont un peu gênée, n’est-ce pas ? »
« Tout à fait, oui. Je n’osais pas trop vous le dire, de peur de vous froisser. Et, d’autre part, elle n’a que très peu gouté de me voir avec vous et votre amie, elle est très jalouse. Cela ne me dérange pas, son plaisir à elle est ma priorité absolue. »
Christy, trépignante, gesticulait et grimaçait pour exprimer ce que lui inspirait la conversation, tantôt gênée, tantôt outrée, révoltée souvent.
« Mais n’ayez crainte, vous ne me froissez pas du tout. Pour tout vous dire, je l’avais bien perçu. Et j’apprécie votre franchise. Une communication ouverte et sincère, est la clé d’un libertinage réussi. Il ne s’agit évidemment pas d’imposer quoi que ce soit à quiconque, mais de faire découvrir, de suggérer et, surtout, de s’adapter aux désirs de l’autre autant que de respecter ses limites. L’autrefois, tout était… Disons, improviser. Vous savez ce que c’est, l’excitation d’une nouvelle rencontre, les esprits s’enflamment, les corps s’échauffent et, parfois, submergé par l’envie, on dérape un peu. »
« Vous seriez donc d’accord pour nous faire vivre d’autres expériences ? » lui demandai-je au comble de l’excitation.
« Avec grand plaisir. Et j’ai déjà ma petite idée, si l’univers Fétiche-BDSM ne vous rebute pas. Dites-lui que je vous invite chez moi et tentez de la convaincre d’accepter. Est-ce que samedi en quinze vous conviendrait ? »
« Eh bien, va pour dans deux semaines, merci, au revoir »
« Le plaisir est pour moi, au revoir. »
Lorsque je raccrochai, Christy était autant circonspecte que j’étais exalté. Elle avait bien, un peu, baissé la garde mais sa méfiance restait de mise. Quand bien même nous nous étions, très tôt dans notre relation, découvert un intérêt commun pour cet univers que Sylvia venait d’évoquer, s’y retrouver confronté aussi abruptement de manière réelle et concrète, semblait la terroriser. J’allais devoir la rassurer, l’accompagner et la motiver. Elle reprit enfin la parole :
« Qu’est-ce que ça signifie, qu’attend-elle de nous ? Tu sais que je reste assez soft dans ce genre de pratiques. »
« Je pense qu’elle n’a rien détaillé parce que la découverte et l’incertitude sont le sel de la soumission. Mais en général les limites sont toujours discutées en amont et respectées par les dominants. Je lui fais confiance sur ce point. Il suffira de lui dire que tu n’es pas attirée par les pratiques extrêmes, bien que tu encaisses facilement les fessées pourtant sévères. Quant aux gorges profondes, elle a pu constater par elle-même tes compétences et le plaisir que y trouves. »
« Là tu me parles de moi. Mais, toi, tu subirais quoi ? »
« Elle est au courant pour mon candaulisme, j’en suis persuadé par rapport à la façon dont elle m’a contraint à observer son mari et son ami te baiser intensément l’autre fois. Cela ouvre donc le champ des possibles de manière assez vaste. Tu dois savoir que certains des hommes qui aiment partager leur femme voient leur plaisir décuplé lorsque l’on y ajoute une dimension humiliante. Et pour ce qui du sado-masochisme pur, comme les châtiments corporels, j’ai déjà expérimenté beaucoup de choses. Donc je ne m’inquiète pas trop pour moi-même. »
« J’ai peur », me dit-elle en se blottissant contre moi, les mains tremblantes et au bord des larmes.
« N’aies crainte mon amour, je te protègerai, je te le jure. Et si tu n’arrives à surmonter ton appréhension, nous pouvons toujours annuler tu sais. »
Les trois jours qui suivirent me parurent extraordinairement longs. Les angoisses de Christy ne faiblissaient pas, au point que même au travail, elle m’appelait plusieurs fois par jour pour m’en faire part. Devant son désarroi, j’étais à deux doigts de renoncer à cette soirée mais elle s’y refusait, certainement pour ne pas me décevoir. Alors je fini par lui promettre que nous nous cantonnerions au rôle de spectateur et que nous ne participerions à quoi que ce soit seulement si, une fois dans l’ambiance, elle le décidait elle-même.
Je lui montrais des vidéos sur le sujet, exemptes de sévices violents, cruels ou appuyés. Je choisissais celles plus axées sur le sexe, qui, par exemple, mettaient en scène des esclaves sexuels servants de vide couilles à des groupes de d’hommes. Des gangs bangs sous contrainte en quelque sorte, souvent dirigés par des Dominas qui décidaient des pratiques à imposer et encourageaient les mâles à être le plus brutal possible. Comme je l’avais espéré, certaines de ses scènes semblait lui inspirer de l’envie. Ce qui était de bon augure.
Christy ayant terminé tôt le vendredi après-midi, nous avions quitté mon domicile vers dix-sept heures trente, à dix-neuf heures, je coupais le contact de ma voiture, garé devant la demeure, en bord de plage. Le porche d’entrée était côté nord de la vaste bâtisse de plain-pied. Je sonnai et entendis des talons claquer au sol, s’approchant de la lourde porte en bois massif. Quand le bruit des talons cessa, la porte s’ouvrit et Sylvia nous apparut, telle une déesse sortant du monde de Jeanne de Berg.
Elle portait une paire de bottes cuissardes qui s’arrêtaient au-dessus des genoux, dont les talons aiguilles qui nous avaient révélé son approche étaient en métal chromé. Un body corset de cuir noir avec en son centre, au niveau du nombril, le zip d’une fermeture éclair plongeant se perdre dans son entrejambe et remontant jusqu’au milieu de son dos. Un décolleté en V masquait ses seins tout en exposant l’espace qui les séparait et sur lequel reposait une grande croix d’argent soutenue par une chaine. Bijou qui avait remplacé son habituel collier de perles. Ses épaules étaient couvertes par une redingote à queue de pie sans manche et une paire de longs gants de soie lui remontait jusqu’à mi-biceps. Enfin, une voilette de veuve serre-tête grillageait ses yeux verts.
« Comme je suis heureuse que vous soyez là, » dit-elle en prenant les deux mains de Christy dans les siennes. « J’espère que vous ne m’en voulez plus trop pour mon comportement de l’autre fois, mais vous êtes si jolie que je me suis laissée emporter. Et je vous prie de me pardonner. »
Christy toujours autant impressionnée par cette femme si sûre d’elle, bafouilla :
« Ce…ce n’est rien… c’est oublié… Merci de nous recevoir »
Puis elle se tourna vers moi et me tendis sa main droite tout en rejetant légèrement la tête en arrière, très hautaine. Main que je m’empressai de porter à mes lèvres le plus respectueusement du monde, tel le chevalier transi, épris de sa belle marquise. Elle me mettait de suite dans l’ambiance et j’aimais ça. Elle nous fit assoir sur un des canapés que nous connaissions déjà, Christy bien mieux que moi pour l’avoir utilisé dans toutes les positions.
« Nous allons nous rendre au donjon où Gérard, mon mari, se trouve déjà. Car je tenais à vous accueillir en personne. C’est un vieux mas camarguais perdu au milieu des marécages où nous ne craignons pas d’être importuné et où nous pouvons donner libre court à nos envies les plus folles. Toutes les personnes présentes sont des amis de longue date, saines de corps et d’esprit, comme en attestent les certificats médicaux accessibles à tous. »
« Les nôtres sont très récents et vierges de toute MST. » L’interromprai-je. « Nous les avons effectués après notre dernier gang bang, il a une dizaine de jours, j’ai accès aux résultats via mon smartphone. »
« C’est parfait. Une fois au donjon, il n’y a que deux tabous dont nous nous interdisons la pratique, les mutilations corporelles et la scatologie. Pour le reste, libre à chacun de décider de ses propres limites, tout est proposé, rien n’est imposé. Sachez que certains actes auquel vous pourriez assister peuvent paraitre d’une extrême cruauté. Mais que chacun qui s’y soumet, le fait en total consentement. Rassurez-vous, il y a aussi légion de pratiques plus douces, plus basées sur l’humiliation, l’exhibition, le sexe ou le fétichisme. On assiste ou participe, suivant que l’on aime ou pas, mais nous nous interdisons tout jugement. Et, naturellement, ce qui se passe au donjon, reste au donjon. La chose la plus importante à ne surtout pas oublier est le Safe Word, qui est connu de tous et qui met un terme immédiat à l’activité en cours lorsqu’il est prononcé. Il s’agit tout simplement du mot FIN. En cas d’impossibilité de le prononcer, il est remplacé par un geste : main fermée, sauf l’index qui reste tendu. »
A l’issue de cette présentation, que Christy avait écouté religieusement, Sylvia alla nous chercher des rafraichissements. Comme elle avait l’air profondément pensive je lui demandai si elle allait bien, elle me répondit d’un timide oui.
« Avez-vous des questions ? » nous demanda Sylvia en revenant du bar. Sentant Christy incapable de de s’exprimer, je demandai :
« Dans le cas où nous ne nous sentirions pas de participer, nous pouvons donc rester exclusivement spectateur ? »
« Absolument, vous n’avez pas du tout besoin de justifier ce choix, et vous n’en serez pas jugé. Enfin, étant les seuls nouveaux venus, vous allez être très sollicités. Mais vous verrez, tous les gens sont charmants. Christy, je vous sens très tendu et, rassurez-vous, c’est tout à fait normal. Ne vous mettez aucune pression, vous êtes en totale sécurité, je vous le garanti personnellement. Dites-moi maintenant si vous êtes d’accord pour vivre cette expérience unique. »
Christy me regarda, interrogative, alors je lui dis :
« Le choix t’appartient, ma chérie, Sylvia vient de nous mettre à l’aise et nous respecterons ta décision sans te juger. »
« Je…Je veux bien… essayer »
Dit-elle alors d’une voix mal assurée. Son malaise était perceptible, mais elle désirait franchir le pas. J’ignorais quelles en étaient les raisons, mais je me gardais bien de le lui demander. Peut-être que l’atmosphère théâtrale de la situation n’y était pas pour rien. Je me sentais heureux de sa volonté.
« Alors, ne perdons pas de temps, allons-y. » Dit Sylvia.
Nous montâmes tous trois dans son 4x4 qui s’engouffra dans la noirceur nocturne sur des chemins de terre non éclairés. Au bout d’une demi-heure, nous aperçûmes de faibles halos de lumières qui révélait faiblement la surface du mur du fameux donjon, il s’agissait de lanternes du dix-neuvième siècle, protégeant de leurs vitres ternes des bougies aux flammes vacillantes. Sylvia ouvrit la porte grâce à une clé et nous la suivîmes à l’intérieur.
Toute la maison baignait dans une semi pénombre rouge générée par une multitude spots. On pouvait percevoir de nombreux chuchotements entrecoupés de cris qui succédaient à des claquements de fouet ou autres ustensiles de flagellation. Çà et là, dispersés dans un dédale de couloirs desservant les nombreuses pièces, nous apercevions des couples, des femmes, des hommes ou des groupes, certains masqués, d’autres pas, tous en tenue de circonstance, plus ou moins vêtus, voire, pour certains, complètement nus.
Ce méli-mélo hétéroclite de costumes indiquait sans ambiguïté les caractères et rôles de chacun, qu’ils soient dominants, dominés, fétichistes, exhibitionnistes ou voyeurs. C’était d’ailleurs le seul indicateur hiérarchique entre ces personnages pouvant venir de toute classe de la société. Dans beaucoup de ces pièces qui défilaient devant nous, il y avait déjà de l’action. Suivre Sylvia dans ce labyrinthe contribuait à faire grimper notre excitation ainsi que nos appréhensions. Lorsque nous arrivâmes dans une pièce beaucoup plus vaste ou étaient regroupé une cinquantaine de personnes, le silence se fit. Tous regardèrent Sylvia fendre la foule avant de porter leurs regards inquisiteurs sur Christy et moi.
Sylvia nous dirigea jusqu’à une alcôve garnie de banquettes capitonnées de skaï, sur une desquelles elle nous fit prendre place. La même luminosité rouge éclairait le pourtour de la salle tandis qu’une lumière blanche et intense en illuminait le centre. Là, dans ce halo de forte clarté, il y avait au sol une grande estrade, haute seulement d’une vingtaine de centimètres. Sur celle-ci étaient dispatchés tout autour, une croix de saint André, un cheval d’arçon, un chevalet tréteau, un pilori, une table à attaches et un prie dieu. Deux palans descendaient d’entre les spots aveuglants, ils semblaient flotter dans l’espace, attachés au néant.
Nous vîmes alors Gérard, le mari de Sylvia, que Christy connaissait bien, et pour cause, émerger de l’assemblée, suivi d’une jolie jeune femme au corps magnifique et gracile, qu’il tenait en laisse. Outre le collier de chienne autour de son cou, elle ne portait rien d’autre qu’un masque vénitien. Christy fut instantanément captivée par le couple. Ils montèrent sur l’estrade où Gérard fit s’agenouiller la belle sur le prie dieu, avant de nouer la laisse à celui-ci et de lui lier les mains unies en position de prière. Un autre homme lui amena une canne anglaise, Sylvia nous murmura que c’était le mari de la future châtiée. Gérard s’en saisit et commença à parcourir le dos, les cuisses et les fesses de la soumise de son autre main, comme un maquignon évaluerait un canasson.
La tension dans l’assistance atteignait un sommet, Gérard lui tapotait maintenant les fesses de sa canne, en salves faibles et successives, le corps de la belle frémissait à peine. Soudain,
Il leva le bras beaucoup plus haut et lui assena un coup retentissant qui arracha un cri terrible à la suppliciée, qui se mit à sangloter. Christy sursauta sur la banquette, fermant les yeux en un réflex salvateur et serrant ma main à faire pénétrer ses ongles dans ma peau. La punie, dont l’échine avait ployée sous la canne, réajusta sa position en ravalant ses sanglots et annonça à voix haute « un ».
Un trait rouge striait déjà ses jolies fesses avant que le prochain coup ne s’abatte. Elle dut compter comme ça jusqu’à vingt, avant que Gérard ne la libère de ses liens. Les zébrures pourpres recouvraient de haut en bas la totalité de ses fesses et le derrière de ses cuisses. Son mari s’approcha d’elle, l’enveloppant dans une couverture, il la soutint pour se relever puis descendre de l’estrade et rejoindre une chaise confortable sur laquelle lui s’assit. Elle, s’assit par terre, à ses pieds, reposant bien sagement sa joue sur son genou, comme une bonne petite chienne docile.
Pendant ce temps, Gérard avait rejoint notre alcôve où il nous salua aimablement avant de donner un baiser à Sylvia, puis s’assit entre elle et Christy. Il était surréel de l’observer ainsi, si différent par rapport à notre première rencontre. Ma chérie en restait bouche bée, complètement fascinée par ce mâle aux multiples facettes. La voyant comme ça, admirative et subjuguée, il se pencha vers elle et lui roula une galoche magistrale à laquelle elle ne résista même pas.
« La première soirée de nos weekends-événements est toujours consacrée aux séances de flagellation. Toutes les soumises sont très impatientes de porter les marques de leur soumission, qu’elles arborent fièrement les jours suivants. Seriez-vous tentée ma chère Christy ? »
Il avait déclaré cela de manière détachée, comme quelque chose de la plus banale normalité. Et à mon grand étonnement, Christy lui répondit :
« Oh non, je ne pourrais pas supporter une telle souffrance. Non, moi ce que j’aime, c’est juste les fessées à main nue ! »
Elle aussi venait de s’exprimer avec une désinvolture inouïe qui me stupéfia. D’autant plus lorsqu’il se leva, déclarant :
« Mais c’est génial, j’adore fesser les gros culs de jeune fille comme vous, vous aller adorer »
Il lui tendit alors la main qu’elle saisit sans hésiter une seule seconde, se laissant entrainer vers l’estrade. Au passage, Gérard se munit d’une chaise qu’il plaça au centre de l’estrade et sur laquelle il s’assit sans lâcher la main de Christy. Il la fit se placer, le bassin en travers de ses cuisses, releva sa jupe et baissa sa culotte en coton. J’ai oublié de vous dire qu’elle était grimée en écolière. Il lui caressa le cul de la paume de sa main un moment en décrivant des cercles. Puis, la première claque brisa soudainement le silence, ébranlant les deux amas graisseux qui virèrent au rose en vibrant :
« Aie ! Un »
Gémit-elle, se mettant à compter sans qu’on le lui demande, certainement par mimétisme. S’ensuivit une pluie de vingt-quatre gifles culières supplémentaires, toutes plus fortes les unes que les autres, lui laissant l’arrière train cramoisi mais qui ne purent lui arracher aucun larmoiement. Son gout du défi, qui avait déjà tant servi mes dessins, venait de se réveiller, à ma grande satisfaction. Je la savais dès lors capable de surprendre, par son audace téméraire, n’importe laquelle des personnes de l’assistance. Sylvia aussi esquissait un sourire discret mais non dissimulé, elle se tourna vers moi et caressa de sa main douce le dos de la mienne, qui reposait à plat sur la banquette, pas loin d’elle.
Le reste du weekend devenait très prometteur, mais qu’allait-il donc nous arriver ?...
Le dimanche, Christy déclina toute pénétration tant son sexe et son anus, encore irrités par les multiples assauts de ses quatre amants, avait besoin de repos. Elle me dit qu’elle avait joui comme jamais auparavant durant ces cinq heures de pure baise, quasi ininterrompues. Elle avait ressenti intensément chacun des quatre membres qui l’avaient possédée à tour de rôles, la besognant à maintes reprises, leurs différences de longueur, de diamètre, de formes et leur dureté. Par-dessus tout, elle avait adoré la sensation que chaque orgasme ressenti n’était que la promesse d’un autre à venir, la pluralité lui garantissant une disponibilité de phallus infinie et uniquement dédié à son plaisir. Cela l’avait faite plongée dans un abandon total, n'écoutant plus que son corps, guidée par des sensations animales, presque sauvages.
Je ressentais à nouveau en l’écoutant l’ingénue vanité du challenge réussi, ainsi qu’une jubilation nouvelle au constat de l’effet qu’elle produisait sur les hommes. Elle réalisait le pouvoir que cela lui procurait sur eux. Je voyais bien qu’elle évoluait comme je l’avais espéré, oubliant peu à peu ses tabous et ses principes, auparavant beaucoup plus rigides. Son gout du défi finissait toujours par l’emporter sur ses appréhensions. Elle me remerciait sans cesse et ne me refusait presque plus rien. Et surtout, elle me gratifiait toujours de tout son amour.
Devenant moi-même accroc à ces aventures dont elle était l’héroïne, je lui demandai si elle souhaiterait renouveler l’expérience et même si elle se sentirait capable d’augmenter encore le nombre de partenaires, repoussant ainsi ses limites, tant physiques que morales. Elle me répondit que oui, avec une mimique coquine pleine de malice. Je profitai de cet état de relative allégresse, pour enfin lui parler de la carte de visite que j’avais retrouvé dans ma poche à notre retour du concert. Souhaitant être totalement transparent, je lui avouai que j’étais très tenter de contacter Sylvia.
Elle se braqua tout de suite, son corps se raidit.
« Je n’aime pas cette femme. Elle me fait peur. Je crains qu’elle ne cherche à t’éloigner de moi. Et je vois bien qu’elle te fait de l’effet. » Me dit-elle, la mine renfrognée.
« C’est vrai, elle me fait de l’effet, mais c’est toi que j’aime, je te promets que tu n’as rien à craindre de ce côté-là. Je suis juste curieux de savoir, après cette folle nuit qu’elle nous a fait passer, jusqu’où elle pourrait repousser nos limites, dans quels méandres de débauche pourrait-elle nous entrainer. Je la sens dotée d’une inspiration sans borne. »
« C’est surtout sa perversité qui est sans limite. Et comme je te l’ai dit, après coup, je me suis sentie très mal à l’aise vis-à-vis des gestes et des caresses qu’elle m’a prodiguées. »
« Je sais que tu l’as mal vécu ma chérie, et je suis désolé de ne pas l’avoir senti sur le moment, tu jouissais si fort... Mais je suis sûr qu’elle serait capable de l’entendre et nous verrions si elle est prête à respecter tes limites. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons alors couper court et l’oublier définitivement. Et puis moi, sa perversité m’attire irrésistiblement. Je dois t’avouer que j’ai adoré la façon dont elle t’a livré à ses deux hommes devant moi après m’avoir ôté toute liberté de mouvement, me réduisant au rôle de contemplateur de ta débauche, impuissant et à totalement à sa merci. Elle a su sublimer mon fantasme et magnifier mes sensations comme jamais. »
Devant son faciès toujours autant rembruni, je fis celui qui, désespéré, fini par abdiquer.
« Mais laisse tomber, je vois bien que tu ne souhaites pas la revoir, oublions ça ma chérie. »
Certainement contrariée à l’idée de me décevoir, alors que je faisais tout pour lui faire vivre de bons et beaux moments, elle continua la discussion.
« Oui mais, tu m’avais dit que tu ne voulais pas que nous voyions plusieurs fois les mêmes partenaires, pour ne pas risquer de s’attacher. »
Ce raisonnement ne tenait pas, elle le savait, c’était sa façon elle de relancer le débat sans en avoir l’air, de ne pas être celle qui fermait la porte.
« C’est complètement différent Christy. D’une, elle et son mari forment un couple solide et complice, qui s’aime, à l’évidence. Ils ne cherchent pas de romance mais seulement à vivre leurs pulsions en assouvissant leurs désirs. Cette condition, je l’ai posé pour réduire le risque que tu ne tombes amoureuse d’un homme en particulier car, te partager, oui, te perdre, je ne sais pas si j’y survivrais. Fréquenter un groupe, une communauté, réduit considérablement ce risque. La répétition de ce genre de rencontres devient un moindre danger »
A cour d’arguments, elle ne renchérit plus en tentative de dissuasion, mais s’ingénia tout de même à faire reposer la décision sur moi :
« C’est vrai que, vu sous cet angle… Tu souhaites tant que ça la revoir alors ? »
« Je ne peux pas le nier, oui, j’en ai très envie. Mais jamais sans que tu ne le veuilles, toi aussi. Tu ne dois pas te forcer, je ne voudrais en aucun cas que tu puisses le regretter un jour et m’en fasses le reproche. Dans ce cas, je préfère y renoncer. »
« Mais enfin, que peut-elle bien nous vouloir ? Qu’attend-elle de nous ? C’est énervant à la fin ! » lâchât-elle au comble de l’exaspération.
« Il n’y a qu’un moyen de le savoir. » dis-je, un peu cyniquement.
« Alors appelle-la, vas-y, je n’en peux plus ! »
Je savourais ma petite victoire, en prenant bien soin de ne pas le montrer, et je pris mon téléphone dans une main, la carte de Sylvia dans l’autre. Puis je m’empressai de composer le numéro, de peur qu’elle ne change d’avis :
(L’hautparleur de mon téléphone est activé, comme souvent Christy ne souhaite pas s’exprimer, mais je tiens à ce qu’elle entende tout.)
« Allo, madame M. ? »
« Oui, bonsoir, à qui ai-je l’honneur ? »
« C’est Oli, vous vous rappelez de moi ? Le concert, il y a trois semaines. »
« Ah oui. Bien sûr, mais appelez-moi Julia, je vous en prie. Comment allez-vous ? »
« Je vais bien merci, et vous-même ? »
« Très bien, que me vaut l’honneur de votre appel ? »
« Eh bien, j’ai trouvé votre carte dans la poche de ma veste et, comme vous m’avais laissé un souvenir impérissable, je n’ai pas pu résister. »
« Mais, vous m’en voyez ravie jeune homme. Je garde également une excellente réminiscence de cette soirée. J’ai cru déceler un énorme potentiel chez vous et, surtout, chez votre amie… Christy c’est ça ? »
« Oui, c’est ça, nous nous sommes connus il y a un petit peu plus d’un an. Elle était très curieuse sur le libertinage, mais totalement inexpérimentée. Alors, tout doucement, je me suis employé à lui faire découvrir ce que je connaissais moi-même et, de fil en aiguille, à lui faire tenter des expériences, un peu comme un mentor. »
« Je vois, vous êtes son Pygmalion et je vous en félicite. Elle m’a l’air de beaucoup s’investir et d’y prendre plaisir. »
« C’est très gentil à vous. Mais, en toute modestie, et sans aucune flagornerie, sachez qu’après ce que vous nous avait permis de vivre, je ne pense pas vous arriver à la cheville »
« Vous êtes adorable, je suis extrêmement flattée. Mais… Souhaiteriez-vous aller plus loin dans son éducation? »
« J’aimerais beaucoup, oui, et dans le mien aussi, je serais ravi d’apprendre à vos côtés. Mais, pour être honnête, je me dois de vous révéler que, lors de notre rencontre, il y a des choses qu’elle n’a apprécié que moyennement, même si elle s’est laissée faire dans le feu de l’action. Et elle hésite à cause de cela. »
« Laissez-moi deviner ! Ce sont les caresses saphiques que nous lui avons prodigué qui l’ont un peu gênée, n’est-ce pas ? »
« Tout à fait, oui. Je n’osais pas trop vous le dire, de peur de vous froisser. Et, d’autre part, elle n’a que très peu gouté de me voir avec vous et votre amie, elle est très jalouse. Cela ne me dérange pas, son plaisir à elle est ma priorité absolue. »
Christy, trépignante, gesticulait et grimaçait pour exprimer ce que lui inspirait la conversation, tantôt gênée, tantôt outrée, révoltée souvent.
« Mais n’ayez crainte, vous ne me froissez pas du tout. Pour tout vous dire, je l’avais bien perçu. Et j’apprécie votre franchise. Une communication ouverte et sincère, est la clé d’un libertinage réussi. Il ne s’agit évidemment pas d’imposer quoi que ce soit à quiconque, mais de faire découvrir, de suggérer et, surtout, de s’adapter aux désirs de l’autre autant que de respecter ses limites. L’autrefois, tout était… Disons, improviser. Vous savez ce que c’est, l’excitation d’une nouvelle rencontre, les esprits s’enflamment, les corps s’échauffent et, parfois, submergé par l’envie, on dérape un peu. »
« Vous seriez donc d’accord pour nous faire vivre d’autres expériences ? » lui demandai-je au comble de l’excitation.
« Avec grand plaisir. Et j’ai déjà ma petite idée, si l’univers Fétiche-BDSM ne vous rebute pas. Dites-lui que je vous invite chez moi et tentez de la convaincre d’accepter. Est-ce que samedi en quinze vous conviendrait ? »
« Eh bien, va pour dans deux semaines, merci, au revoir »
« Le plaisir est pour moi, au revoir. »
Lorsque je raccrochai, Christy était autant circonspecte que j’étais exalté. Elle avait bien, un peu, baissé la garde mais sa méfiance restait de mise. Quand bien même nous nous étions, très tôt dans notre relation, découvert un intérêt commun pour cet univers que Sylvia venait d’évoquer, s’y retrouver confronté aussi abruptement de manière réelle et concrète, semblait la terroriser. J’allais devoir la rassurer, l’accompagner et la motiver. Elle reprit enfin la parole :
« Qu’est-ce que ça signifie, qu’attend-elle de nous ? Tu sais que je reste assez soft dans ce genre de pratiques. »
« Je pense qu’elle n’a rien détaillé parce que la découverte et l’incertitude sont le sel de la soumission. Mais en général les limites sont toujours discutées en amont et respectées par les dominants. Je lui fais confiance sur ce point. Il suffira de lui dire que tu n’es pas attirée par les pratiques extrêmes, bien que tu encaisses facilement les fessées pourtant sévères. Quant aux gorges profondes, elle a pu constater par elle-même tes compétences et le plaisir que y trouves. »
« Là tu me parles de moi. Mais, toi, tu subirais quoi ? »
« Elle est au courant pour mon candaulisme, j’en suis persuadé par rapport à la façon dont elle m’a contraint à observer son mari et son ami te baiser intensément l’autre fois. Cela ouvre donc le champ des possibles de manière assez vaste. Tu dois savoir que certains des hommes qui aiment partager leur femme voient leur plaisir décuplé lorsque l’on y ajoute une dimension humiliante. Et pour ce qui du sado-masochisme pur, comme les châtiments corporels, j’ai déjà expérimenté beaucoup de choses. Donc je ne m’inquiète pas trop pour moi-même. »
« J’ai peur », me dit-elle en se blottissant contre moi, les mains tremblantes et au bord des larmes.
« N’aies crainte mon amour, je te protègerai, je te le jure. Et si tu n’arrives à surmonter ton appréhension, nous pouvons toujours annuler tu sais. »
Les trois jours qui suivirent me parurent extraordinairement longs. Les angoisses de Christy ne faiblissaient pas, au point que même au travail, elle m’appelait plusieurs fois par jour pour m’en faire part. Devant son désarroi, j’étais à deux doigts de renoncer à cette soirée mais elle s’y refusait, certainement pour ne pas me décevoir. Alors je fini par lui promettre que nous nous cantonnerions au rôle de spectateur et que nous ne participerions à quoi que ce soit seulement si, une fois dans l’ambiance, elle le décidait elle-même.
Je lui montrais des vidéos sur le sujet, exemptes de sévices violents, cruels ou appuyés. Je choisissais celles plus axées sur le sexe, qui, par exemple, mettaient en scène des esclaves sexuels servants de vide couilles à des groupes de d’hommes. Des gangs bangs sous contrainte en quelque sorte, souvent dirigés par des Dominas qui décidaient des pratiques à imposer et encourageaient les mâles à être le plus brutal possible. Comme je l’avais espéré, certaines de ses scènes semblait lui inspirer de l’envie. Ce qui était de bon augure.
Christy ayant terminé tôt le vendredi après-midi, nous avions quitté mon domicile vers dix-sept heures trente, à dix-neuf heures, je coupais le contact de ma voiture, garé devant la demeure, en bord de plage. Le porche d’entrée était côté nord de la vaste bâtisse de plain-pied. Je sonnai et entendis des talons claquer au sol, s’approchant de la lourde porte en bois massif. Quand le bruit des talons cessa, la porte s’ouvrit et Sylvia nous apparut, telle une déesse sortant du monde de Jeanne de Berg.
Elle portait une paire de bottes cuissardes qui s’arrêtaient au-dessus des genoux, dont les talons aiguilles qui nous avaient révélé son approche étaient en métal chromé. Un body corset de cuir noir avec en son centre, au niveau du nombril, le zip d’une fermeture éclair plongeant se perdre dans son entrejambe et remontant jusqu’au milieu de son dos. Un décolleté en V masquait ses seins tout en exposant l’espace qui les séparait et sur lequel reposait une grande croix d’argent soutenue par une chaine. Bijou qui avait remplacé son habituel collier de perles. Ses épaules étaient couvertes par une redingote à queue de pie sans manche et une paire de longs gants de soie lui remontait jusqu’à mi-biceps. Enfin, une voilette de veuve serre-tête grillageait ses yeux verts.
« Comme je suis heureuse que vous soyez là, » dit-elle en prenant les deux mains de Christy dans les siennes. « J’espère que vous ne m’en voulez plus trop pour mon comportement de l’autre fois, mais vous êtes si jolie que je me suis laissée emporter. Et je vous prie de me pardonner. »
Christy toujours autant impressionnée par cette femme si sûre d’elle, bafouilla :
« Ce…ce n’est rien… c’est oublié… Merci de nous recevoir »
Puis elle se tourna vers moi et me tendis sa main droite tout en rejetant légèrement la tête en arrière, très hautaine. Main que je m’empressai de porter à mes lèvres le plus respectueusement du monde, tel le chevalier transi, épris de sa belle marquise. Elle me mettait de suite dans l’ambiance et j’aimais ça. Elle nous fit assoir sur un des canapés que nous connaissions déjà, Christy bien mieux que moi pour l’avoir utilisé dans toutes les positions.
« Nous allons nous rendre au donjon où Gérard, mon mari, se trouve déjà. Car je tenais à vous accueillir en personne. C’est un vieux mas camarguais perdu au milieu des marécages où nous ne craignons pas d’être importuné et où nous pouvons donner libre court à nos envies les plus folles. Toutes les personnes présentes sont des amis de longue date, saines de corps et d’esprit, comme en attestent les certificats médicaux accessibles à tous. »
« Les nôtres sont très récents et vierges de toute MST. » L’interromprai-je. « Nous les avons effectués après notre dernier gang bang, il a une dizaine de jours, j’ai accès aux résultats via mon smartphone. »
« C’est parfait. Une fois au donjon, il n’y a que deux tabous dont nous nous interdisons la pratique, les mutilations corporelles et la scatologie. Pour le reste, libre à chacun de décider de ses propres limites, tout est proposé, rien n’est imposé. Sachez que certains actes auquel vous pourriez assister peuvent paraitre d’une extrême cruauté. Mais que chacun qui s’y soumet, le fait en total consentement. Rassurez-vous, il y a aussi légion de pratiques plus douces, plus basées sur l’humiliation, l’exhibition, le sexe ou le fétichisme. On assiste ou participe, suivant que l’on aime ou pas, mais nous nous interdisons tout jugement. Et, naturellement, ce qui se passe au donjon, reste au donjon. La chose la plus importante à ne surtout pas oublier est le Safe Word, qui est connu de tous et qui met un terme immédiat à l’activité en cours lorsqu’il est prononcé. Il s’agit tout simplement du mot FIN. En cas d’impossibilité de le prononcer, il est remplacé par un geste : main fermée, sauf l’index qui reste tendu. »
A l’issue de cette présentation, que Christy avait écouté religieusement, Sylvia alla nous chercher des rafraichissements. Comme elle avait l’air profondément pensive je lui demandai si elle allait bien, elle me répondit d’un timide oui.
« Avez-vous des questions ? » nous demanda Sylvia en revenant du bar. Sentant Christy incapable de de s’exprimer, je demandai :
« Dans le cas où nous ne nous sentirions pas de participer, nous pouvons donc rester exclusivement spectateur ? »
« Absolument, vous n’avez pas du tout besoin de justifier ce choix, et vous n’en serez pas jugé. Enfin, étant les seuls nouveaux venus, vous allez être très sollicités. Mais vous verrez, tous les gens sont charmants. Christy, je vous sens très tendu et, rassurez-vous, c’est tout à fait normal. Ne vous mettez aucune pression, vous êtes en totale sécurité, je vous le garanti personnellement. Dites-moi maintenant si vous êtes d’accord pour vivre cette expérience unique. »
Christy me regarda, interrogative, alors je lui dis :
« Le choix t’appartient, ma chérie, Sylvia vient de nous mettre à l’aise et nous respecterons ta décision sans te juger. »
« Je…Je veux bien… essayer »
Dit-elle alors d’une voix mal assurée. Son malaise était perceptible, mais elle désirait franchir le pas. J’ignorais quelles en étaient les raisons, mais je me gardais bien de le lui demander. Peut-être que l’atmosphère théâtrale de la situation n’y était pas pour rien. Je me sentais heureux de sa volonté.
« Alors, ne perdons pas de temps, allons-y. » Dit Sylvia.
Nous montâmes tous trois dans son 4x4 qui s’engouffra dans la noirceur nocturne sur des chemins de terre non éclairés. Au bout d’une demi-heure, nous aperçûmes de faibles halos de lumières qui révélait faiblement la surface du mur du fameux donjon, il s’agissait de lanternes du dix-neuvième siècle, protégeant de leurs vitres ternes des bougies aux flammes vacillantes. Sylvia ouvrit la porte grâce à une clé et nous la suivîmes à l’intérieur.
Toute la maison baignait dans une semi pénombre rouge générée par une multitude spots. On pouvait percevoir de nombreux chuchotements entrecoupés de cris qui succédaient à des claquements de fouet ou autres ustensiles de flagellation. Çà et là, dispersés dans un dédale de couloirs desservant les nombreuses pièces, nous apercevions des couples, des femmes, des hommes ou des groupes, certains masqués, d’autres pas, tous en tenue de circonstance, plus ou moins vêtus, voire, pour certains, complètement nus.
Ce méli-mélo hétéroclite de costumes indiquait sans ambiguïté les caractères et rôles de chacun, qu’ils soient dominants, dominés, fétichistes, exhibitionnistes ou voyeurs. C’était d’ailleurs le seul indicateur hiérarchique entre ces personnages pouvant venir de toute classe de la société. Dans beaucoup de ces pièces qui défilaient devant nous, il y avait déjà de l’action. Suivre Sylvia dans ce labyrinthe contribuait à faire grimper notre excitation ainsi que nos appréhensions. Lorsque nous arrivâmes dans une pièce beaucoup plus vaste ou étaient regroupé une cinquantaine de personnes, le silence se fit. Tous regardèrent Sylvia fendre la foule avant de porter leurs regards inquisiteurs sur Christy et moi.
Sylvia nous dirigea jusqu’à une alcôve garnie de banquettes capitonnées de skaï, sur une desquelles elle nous fit prendre place. La même luminosité rouge éclairait le pourtour de la salle tandis qu’une lumière blanche et intense en illuminait le centre. Là, dans ce halo de forte clarté, il y avait au sol une grande estrade, haute seulement d’une vingtaine de centimètres. Sur celle-ci étaient dispatchés tout autour, une croix de saint André, un cheval d’arçon, un chevalet tréteau, un pilori, une table à attaches et un prie dieu. Deux palans descendaient d’entre les spots aveuglants, ils semblaient flotter dans l’espace, attachés au néant.
Nous vîmes alors Gérard, le mari de Sylvia, que Christy connaissait bien, et pour cause, émerger de l’assemblée, suivi d’une jolie jeune femme au corps magnifique et gracile, qu’il tenait en laisse. Outre le collier de chienne autour de son cou, elle ne portait rien d’autre qu’un masque vénitien. Christy fut instantanément captivée par le couple. Ils montèrent sur l’estrade où Gérard fit s’agenouiller la belle sur le prie dieu, avant de nouer la laisse à celui-ci et de lui lier les mains unies en position de prière. Un autre homme lui amena une canne anglaise, Sylvia nous murmura que c’était le mari de la future châtiée. Gérard s’en saisit et commença à parcourir le dos, les cuisses et les fesses de la soumise de son autre main, comme un maquignon évaluerait un canasson.
La tension dans l’assistance atteignait un sommet, Gérard lui tapotait maintenant les fesses de sa canne, en salves faibles et successives, le corps de la belle frémissait à peine. Soudain,
Il leva le bras beaucoup plus haut et lui assena un coup retentissant qui arracha un cri terrible à la suppliciée, qui se mit à sangloter. Christy sursauta sur la banquette, fermant les yeux en un réflex salvateur et serrant ma main à faire pénétrer ses ongles dans ma peau. La punie, dont l’échine avait ployée sous la canne, réajusta sa position en ravalant ses sanglots et annonça à voix haute « un ».
Un trait rouge striait déjà ses jolies fesses avant que le prochain coup ne s’abatte. Elle dut compter comme ça jusqu’à vingt, avant que Gérard ne la libère de ses liens. Les zébrures pourpres recouvraient de haut en bas la totalité de ses fesses et le derrière de ses cuisses. Son mari s’approcha d’elle, l’enveloppant dans une couverture, il la soutint pour se relever puis descendre de l’estrade et rejoindre une chaise confortable sur laquelle lui s’assit. Elle, s’assit par terre, à ses pieds, reposant bien sagement sa joue sur son genou, comme une bonne petite chienne docile.
Pendant ce temps, Gérard avait rejoint notre alcôve où il nous salua aimablement avant de donner un baiser à Sylvia, puis s’assit entre elle et Christy. Il était surréel de l’observer ainsi, si différent par rapport à notre première rencontre. Ma chérie en restait bouche bée, complètement fascinée par ce mâle aux multiples facettes. La voyant comme ça, admirative et subjuguée, il se pencha vers elle et lui roula une galoche magistrale à laquelle elle ne résista même pas.
« La première soirée de nos weekends-événements est toujours consacrée aux séances de flagellation. Toutes les soumises sont très impatientes de porter les marques de leur soumission, qu’elles arborent fièrement les jours suivants. Seriez-vous tentée ma chère Christy ? »
Il avait déclaré cela de manière détachée, comme quelque chose de la plus banale normalité. Et à mon grand étonnement, Christy lui répondit :
« Oh non, je ne pourrais pas supporter une telle souffrance. Non, moi ce que j’aime, c’est juste les fessées à main nue ! »
Elle aussi venait de s’exprimer avec une désinvolture inouïe qui me stupéfia. D’autant plus lorsqu’il se leva, déclarant :
« Mais c’est génial, j’adore fesser les gros culs de jeune fille comme vous, vous aller adorer »
Il lui tendit alors la main qu’elle saisit sans hésiter une seule seconde, se laissant entrainer vers l’estrade. Au passage, Gérard se munit d’une chaise qu’il plaça au centre de l’estrade et sur laquelle il s’assit sans lâcher la main de Christy. Il la fit se placer, le bassin en travers de ses cuisses, releva sa jupe et baissa sa culotte en coton. J’ai oublié de vous dire qu’elle était grimée en écolière. Il lui caressa le cul de la paume de sa main un moment en décrivant des cercles. Puis, la première claque brisa soudainement le silence, ébranlant les deux amas graisseux qui virèrent au rose en vibrant :
« Aie ! Un »
Gémit-elle, se mettant à compter sans qu’on le lui demande, certainement par mimétisme. S’ensuivit une pluie de vingt-quatre gifles culières supplémentaires, toutes plus fortes les unes que les autres, lui laissant l’arrière train cramoisi mais qui ne purent lui arracher aucun larmoiement. Son gout du défi, qui avait déjà tant servi mes dessins, venait de se réveiller, à ma grande satisfaction. Je la savais dès lors capable de surprendre, par son audace téméraire, n’importe laquelle des personnes de l’assistance. Sylvia aussi esquissait un sourire discret mais non dissimulé, elle se tourna vers moi et caressa de sa main douce le dos de la mienne, qui reposait à plat sur la banquette, pas loin d’elle.
Le reste du weekend devenait très prometteur, mais qu’allait-il donc nous arriver ?...
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9 avis des lecteurs et lectrices après lecture : Les auteurs apprécient les commentaires de leurs lecteurs
Les avis des lecteurs
@ Lectrice
Mais, parlez-vous de l'histoire ou des situations qu'elle contient?
Mais, parlez-vous de l'histoire ou des situations qu'elle contient?
@ Lectrice
En parti, oui.
En parti, oui.
@lectrice
En partie oui.
En partie oui.
C'est du virtuel ?
@YJ
AH okay, je comprend mieux d'un coup
AH okay, je comprend mieux d'un coup
Lol non plus
Je me suis arrêté au décor, aux tenues de ces dames ;)
YJ
Je me suis arrêté au décor, aux tenues de ces dames ;)
YJ
Merci,
YJ et lecteur
Par contre, je savais pas que Dorcel avait donné dans le BDSM :D
Mais bon, j'ai pas tout vu Dorcel non plus...
YJ et lecteur
Par contre, je savais pas que Dorcel avait donné dans le BDSM :D
Mais bon, j'ai pas tout vu Dorcel non plus...
Oui un super dorcel haha.
Bravo a vous. Vous me régalez.
Bravo a vous. Vous me régalez.
Wow on se croirait dans un dorcel tellement c'est bien écrit et décrit
YJ
YJ
